de ses portraits de Marie-Antoinette, jadis exposé en 1786, puis relégué dans les greniers de Versailles, fut réexposé en 1817 et obtint un des grand succès du Salon.
Veuve depuis 1813, elle perdit, en 1818, sa fille unique, mariée à un Russe, secrétaire du comte Czernitcheff. Elle s’éteignit presque octogénaire, ayant conservé jusqu’à sa dernière heure toute sa sensibilité et ses rares facultés intellectuelles. Elle peignait le portrait de sa nièce, Mme de Rivière, lorsque la mort la surprit, Mme Lebrun a laissé, sous le titre de Souvenirs (1835, 3 vol. in-8o), des mémoires fort intéressants.
Lebrun (Mme) et sa fille, portraits, au Louvre. Deux fois Mme Lebrun s’est peinte tenant dans ses bras sa jeune fille, et ces deux tableaux, qu’un heureux hasard a réunis au musée du Louvre, sont des chefs-d’œuvre de grâce, de délicatesse, de ravissantes images de la tendresse maternelle. Dans l’une de ces toiles, qui fut exécutée pour M. d’Angiviller, l’artiste s’est représentée vêtue d’une robe de mousseline blanche, avec une écharpe rouge nouée à la ceinture et un manteau vert qui couvre la jambe droite. Les épaules sont nues ; les cheveux bruns sont retenus par une bandelette rouge. La jeune fille, en robe bleue, entoure de ses bras le cou de sa mère. L’autre peinture nous montre Mme Lebrun assise sur un canapé de damas vert et tenant sa fille sur ses genoux ; la mère a une jupe de satin jaune et un corsage violet ; une écharpe de mousseline blanche est enroulée autour de sa chevelure ; la jeune fille porte une robe blanche. Ce dernier tableau fut exposé au Salon de 1787, et légué au musée du Louvre par l’auteur, en 1842.
La célèbre collection iconographique du musée de Florence possède un portrait de Mme Lebrun. Elle est vêtue d’une robe noire avec une large ceinture rouge et une collerette ouverte, et est coiffée d’un léger turban blanc. Elle est à son chevalet, occupée à peindre ; elle s’arrête un instant pour tourner vers nous son visage frais et gracieux, et sourit de manière à nous montrer ses jolies petites dents. Ce portrait a été gravé par P. Audouin.
LEBRUN (Pierre), magistrat et poëte français,
né en 1761, mort en 1810. Destiné de
bonne heure à la carrière de la magistrature, il
occupait une place de conseiller à la cour des
aides de Montpellier. Cette charge ayant été
supprimée en 1791, il vint se fixer à Paris, où
il fut nommé juge à la cour d’appel. C’est lui
qui, dans la traduction versifiée d’Horace,
publiée par le comte Daru, son beau-frère, a
fourni la version de l’Art poétique. On lui doit,
en outre, une Traduction de Salluste (Paris,
1809, 2 vol. in-12), le Journal des causes célèbres, et enfin il a collaboré au Journal du barreau.
LEBRUN (Pierre-Henri-Hélène-Marie), dit Tondu, homme d’État et publiciste français,
né à Noyon en 1763, mort à Paris en 1793.
Successivement abbé (d’où son surnom de
Tondu), soldat, compositeur d’imprimerie, il
était, à Liège, rédacteur du Journal général
de l’Europe, quand il vint à Paris, en 1791,
à la tête d’une députation de patriotes liégeois.
Dumouriez et Brissot s’intéressèrent à
lui, le firent entrer dans les bureaux des affaires
étrangères, et, après le 10 août 1792,
le parti girondin le porta au ministère de ce
département. Les hommes s’usaient vite à
cette époque. Le 2 juin 1793, la Convention
le faisait arrêter comme contre-révolutionnaire ;
il parvient à s’évader le 9. On découvre
sa retraite en décembre. Trois jours
après, il était jugé, condamné à mort et exécuté.
Mme Roland a jugé ainsi Lebrun-Tondu :
« Il passait pour un esprit sage
parce qu’il n’avait d’élans d’aucune espèce,
et pour un habile homme parce qu’il était
assez bon commis ; mais il n’avait ni activité,
ni esprit, ni caractère. »
LEBRUN (Louis-Sébastien), compositeur français, né à Paris en 1764, mort dans la
même ville en 1829. Il débuta, dès l’âge de
sept ans, en qualité d’enfant de chœur à la
maîtrise de Notre-Dame, puis, en 1783, fut
nommé maître de chapelle de Saint-Germain-l’Auxerrois.
Quelque temps après, les instances
de ses amis, qui fondaient de grandes
espérances sur sa voix de ténor, le déterminèrent
à entrer à l’Opéra. Il débuta, en 1787,
dans Œdipe à Colonne, et, pendant les quatre
ans qu’il resta attaché à cette scène, ne put
s’élever au-dessus du médiocre. Nommé, en
1803, maître de chant à ce théâtre, admis, en
1807, en qualité de ténor, à la chapelle de
l’empereur Napoléon Ier, puis, trois ans
après, chef de chant à cette même chapelle,
Lebrun n’a pas plus brillé comme chanteur
que comme professeur, ni même comme compositeur.
Un seul ouvrage a survécu à l’indifférence
générale qui accueillit ses quatorze
partitions : c’est l’opéra intitulé le Rossignol (1816), qui a dû tout son succès à l’air de soprano dialogué avec la flûte, espèce de
thème dont les variations sont abandonnées
aux caprices de la cantatrice et du flûtiste.
Pendant son séjour à l’Opéra, Mme Damoreau
a fait reprendre quelquefois cette
puérilité musicale, pour faire briller sa prestigieuse
vocalisation. En 1851, on vit encore
cette composition vieillotte apparaître timidement
sur les planches de notre première
scène lyrique, pour l’exhibition des roulades
pointues de Mme Laborde. Depuis ce temps,
heureusement, on n’a plus entendu parler du
Rossignol, qui cette fois est bien mort, nous
l’espérons du moins.
LEBRUN (Louis), architecte français, né à
Douai en 1770, mort en 1840. Il montra dès
son enfance de grandes dispositions pour
les mathématiques et pour le dessin, et
entra à l’École polytechnique lors de sa fondation
en 1794. À sa sortie, il fit, avec le capitaine
Baudin, un voyage aux terres australes,
puis revint à Paris exercer la profession
d’architecte. Pénétré de la nécessité de
réformer l’enseignement de l’architecture, il
publia de nombreux mémoires, dans lesquels
il en appelait aux savants, aux ingénieurs,
aux géomètres, au roi lui-même, de ce qu’il
appelait la routine de l’école. Toutes ses réclamations
furent vaines, et il mourut dans
l’obscurité. Nous citerons de lui : Formation
géométrique des quatre ordres d’architecture
grecque (1816) ; Mémoire contre l’enseignement professé dans l’École royale d’architecture (1817) ; Appel aux savants, etc., dans
l’examen des principes retrouvés de l’architecture (1820) ; Mémoire au roi sur les routines qui existent dans l’enseignement des écoles d’architecture, etc.
LEBRUN (Pierre-Antoine), poëte français, membre de l’Académie française, sénateur sous le second Empire, né à Paris le 29 novembre
1785, mort à Paris en 1873. Il se fit remarquer
par une précoce vocation poétique, et,
avant d’être un écolier, il ébauchait déjà une
tragédie de Coriolan. Ces premiers essais d’une
muse si jeune, communiqués à François de
Neufchâteau, ministre de l’intérieur sous
le Directoire, valurent à Lebrun son admission
gratuite au prytanée (Louis-le-Grand),
le premier des anciens grands collèges de
Paris rouverts à la jeunesse. En 1797, il
commença ses études classiques, qu’il poursuivit
avec succès, sans cesser toutefois de
faire des vers, dont quelques-uns furent
même publiés dans un recueil de pièces composées
par les élèves. Du prytanée de la rue
Saint-Jacques, le jeune poète passa bientôt
à celui qu’on venait de fonder à Saint-Cyr.
En 1805, une Ode à la grande armée, qu’il
composa à l’occasion de la capitulation d’Ulm,
lui valut une faveur inespérée. Napoléon, qui
lut cette pièce de vers à Schœnbrunn, dans
le Moniteur, ne douta pas qu’elle ne fût de
Lebrun-Pindare, et ordonna de faire à l’auteur
une pension de 6,000 livres ; il la réduisit
à 1,200 livres quand il eut été détrompé.
C’était encore un joli denier pour le saint-cyrien.
La première strophe, qui est l’ode à
elle seule, fut l’objet des plus vifs éloges :
Suspends ici ton vol. D’où viens-tu, Renommée !
Qu’annoncent tes cent voix à l’Europe alarmée ?
— Guerre ! — Et quels ennemis veulent être vaincus ?
— Allemands, Suédois, Russes lèvent la lance ;
Ils menacent la France !
— Reprends ton vol, déesse, et dis qu’ils ne sont plus.
C’est bien de la poésie genre Empire. Pour conserver aux lettres un jeune talent qui débutait si bien, on fit entrer Pierre Lebrun dans les droits réunis ; il fut nommé receveur principal au Havre. Ses premières œuvres théâtrales furent des imitations de l’antiquité : Pallas, pastorale dramatique (1806) ; Ulysse (Théâtre-Français, 1814), joué peu de jours avant l’entrée de Louis XVIII à Paris ; cette pièce n’eut que quelques représentations. P. Lebrun perdit en même temps sa place et se consacra tout entier aux lettres. En 1817, il remporta un prix académique par une Épître sur le bonheur de l’étude, sujet proposé, pour lequel concourut aussi Victor Hugo, âgé seulement de quinze ans. En 1820, il obtint son plus grand succès avec sa tragédie de Marie Stuart, et, pour satisfaire un projet longtemps caressé, partit pour la Grèce le lendemain même de la première représentation. À son retour, en 1821, une Ode sur la mort de Napoléon lui valut le retrait de sa pension de 1,200 fr., qui lui avait été conservée jusqu’alors.
Après une excursion en Écosse, où il se lia avec Walter Scott, P. Lebrun publia son Voyage en Grèce (1827), suite de tableaux et de fragments épiques, de réflexions et de paysages, qui est resté son meilleur titre littéraire. Un peu auparavant, il avait fait jouer le Cid d’Andalousie (1825). L’Académie française le reçut, en 1828, au nombre de ses membres, en remplacement de François de Neufchâteau, le protecteur de son enfance. Appelé, en 1831, à la direction de l’Imprimerie royale, il fut nommé maître des requêtes en 1832, conseiller d’État en 1838, pair de France en 1839. Remplacé comme directeur de l’Imprimerie nationale par le gouvernement provisoire, il fut l’objet d’une protestation flatteuse : ses ouvriers vinrent en corps solliciter son maintien. P. Lebrun n’accepta pas et rentra dans la vie privée ; il eut le tort d’en sortir après le 2 décembre et d’accepter une place au sénat. Ses œuvres complètes ont été réunies en 1844 (2 vol. in-8o) ; il faut y joindre son discours de réception à l’Académie française, et un grand nombre d’autres discours prononcés, soit à l’Académie, soit à la Chambre des pairs.
Comme poète, P. Lebrun appartient à la vieille école. Dans ses odes, il en est resté aux transports et au beau désordre ; dans ses tragédies, il ne se sert que du matériel usé des vieux maîtres. Ses poésies dites fugitives sont les meilleures ; on y trouve plus de naturel. Son Voyage en Grèce a conservé également quelque valeur littéraire, grâce à ce qu’on y rencontre des pensées intimes et personnelles au poète.
LEBRUN (Isidore-Frédéric-Thomas), littérateur français, né à Caen en en 1786. Dès l’âge de quatorze ans, il avait composé deux tragédies
en prose. Entré en 1808 dans l’Université,
il occupait, en 1816, une chaire de
belles-lettres lorsqu’il donna sa démission en
voyant l’enseignement prêt à passer entre
les mains des corporations religieuses. On a
de lui, entre autres écrits : De l’Université
(1814, in-8o) Haro sur Bonaparte (1815, in-8o) ;
Du sacrilège et des jésuites (1825, in-8o) ; la
Bonne ville ou le Maire et le jésuite (1826,
2 vol. in-12) ; Tableau statistique et politique
des deux Canada (1833, in-8o), etc. M. Lebrun
a collaboré à l’Encyclopédie des gens du monde, au Dictionnaire de la conversation, au Dictionnaire des anonymes, etc.
LEBRUN (Charles-Auguste), acteur et auteur dramatique allemand, né à Halberstadt en 1792. mort en 1842. Destiné d’abord à la
carrière du commerce, il y renonça pour celle
du théâtre, et acquit bientôt la réputation
d’un acteur distingué. Après avoir joué dans
diverses villes, il dirigea, de concert avec
L. Schmidt, le théâtre de Hambourg de 1827
à 1837. Il vécut ensuite à Hambourg, et ne
reparut sur la scène que pendant les excursions
qu’il faisait dans différentes villes de
l’Allemagne. Comme acteur, Lebrun excellait
surtout dans les rôles comiques ; comme
écrivain, il remania pour le théâtre plusieurs
pièces étrangères, et composa quelques drames
qui ne sont pas sans valeur, quoique la
versification en soit généralement faible et
l’intrigue peu serrée. Nous citerons, comme
les plus applaudis : le Numéro 777 et les Trois jumeaux. De 1816 à 1833, il avait publié plusieurs
recueils de ses pièces de théâtre. — Sa femme, Caroline Steiger, née à Hambourg en 1800, s’est également fait connaître comme actrice de talent.
LEBRUN (Pauline Guyot, connue sous le pseudonyme de Camille), femme auteur, née à Paris en 1805. À vingt-cinq ans, elle se
trouva seule avec sa mère, qui venait de
perdre tout ce qu’elle possédait, et dut alors
utiliser la brillante éducation qu’elle avait
reçue. Elle donna d’abord des leçons de piano
et de chant, puis enseigna le français, l’anglais
et l’italien, et finit par s’adonner complètement
à des travaux littéraires. Après s’être essayée sous le couvert de l’anonyme, Mlle Pauline Guyot adopta le pseudonyme de
Camille Lebrun, tout en donnant également
diverses productions sous les noms de Fabien de Saint-Léger et de Laure Dartigue. Mlle Camille Lebrun a considérablement écrit. Elle
a publié un grand nombre d’articles littéraires,
historiques, critiques, biographiques,
des nouvelles, des morceaux traduits de l’anglais
et de l’italien, etc., dans la Revue britannique, la Revue contemporaine, la Libre conscience, le Musée des familles, la Gazette du village, le Journal des femmes, le Foyer
domestique, le Journal des enfants, le Courrier
des familles, le Journal des jeunes personnes,
l’Ami de la jeunesse, le Magasin des demoiselles, la Biographie générale, de Didot, etc. On lui doit, en outre : Une amitié de femme
(1843), roman ; Histoire d’un mobilier (1844),
scènes de mœurs ; le Dauphiné, ouvrage descriptif et historique (1848) ; le Miroir de la France (1849-1854, 2 vol. in-8o) ; de nombreux
ouvrages pour les enfants : le Bracelet (1842) ;
Julien Morel ; les Vacances à Fontainebleau ;
Amitié et dévouement (1845) ; Madeleine ; Petites histoires vraies ; la Famille Raimond ; le Royaume des nains ; la Famille Aubry ; Contes moraux ; les Récréations ; Une noble famille ;
la Marchande de fraises ; la Veillée chez ma tante, etc. Enfin, Mme Camille Lebrun a publié
un grand nombre de nouvelles dans divers
journaux et recueils littéraires, et donné
des traductions d’ouvrages italiens et anglais,
notamment : l’Autriche en Italie, par Bianchi
Giovanni (2 vol. in-8o) ; l’Improvisatrice, par
Andersen (2 vol.) ; les Mémoires de sir Hudson
Lowe, etc.
LEBRUN DE CHARMETTES (Philippe-Alexandre), historien, administrateur et littérateur fr., né à Bordeaux en 1785, mort après
1879. Fils d’un receveur général guillotiné
en 1793, Lebrun vint achever son instruction
a Paris, puis se rendit à l’île de France, où il
servit pendant quelque temps dans les canonniers
de la garde nationale chargée de défendre
l’île contre les Anglais. De retour en
France, il se livra à sa passion pour la poésie,
et collabora à l’Abeille littéraire. Attaché au
conseil d’État en 1810, il quitta sa place et ne
rentra dans l’administration qu’au retour des
Bourbons. Sous-préfet de Saint-Calais en 1815,
préfet de la Haute-Saône en 1830, il donna
sa démission lors de la révolution de Juillet.
Il a laissé une Histoire de Jeanne Darc tirée de ses propres déclarations (Paris, 1817,4 vol. in-8o) ; une Orléanide, poëme national en vingt-huit chants (Paris, 1819, 2 vol. in-8o) ;
Muséum littéraire ou Extraits de littérature et de morale (Paris, 1822, 2 vol.) ; Monuments historiques, et enfin divers articles dans plusieurs journaux, notamment dans l’Abeille,
journal d’Eure-et-Loir, dans la Gazette de Franche-Comté, dans la Gazette de France, etc.
LEBRUN-DESMARETTES (Jean-Baptiste), théologien français, né vers 1651, mort en 1731. Son père était libraire à Rouen, et fut
condamné aux galères pour avoir publié des
livres de Port-Royal. Lebrun-Desmarettes,
élevé dans cette maison, fut à sa sortie incarcéré
à la Bastille, dont il ne sortit qu’au
bout de cinq ans ; encore lui fallut-il signer
le formulaire ; mais il se rétracta en 1717.
Retiré à Orléans, après avoir tenu une espèce
de pension pendant quelque temps, il y
mourut à l’âge de quatre-vingts ans. On lui
doit :Vie de saint Paulin, évêque de Nole
(1686, in-8o) ; Voyages liturgiques de France
(1718, in-8o) ; Concordantia librorum Regum et Paralipamenon (1682, in-4o) ; une édition latine des Œuvres de saint Paulin (1685, 2 vol.
in-4o) ; édition latine des Œuvres de saint Prosper (1711, in-fol.) ; édition des Offices ecclésiastiques de Jean, évêque d’Avranches (1679,
in-8o).
LEBRUN DE GRANVILLE (Jean-Étienne Écouchard-), littérateur, frère de Lebrun-Pindare, né à Paris en 1738, mort en 1765.
C’était un homme de beaucoup d’esprit et
d’érudition et qui écrivait avec une grande
facilité. Il fut enlevé aux lettres à vingt-sept
ans, après avoir publié : la Wasprie ou l’Âne Wasp (Paris, 1761), satire contre Fréron ; l’Âne littéraire ou les Âneries de maître Aliboron (Paris, 1761) ; la Renommée littéraire
(Paris, 1762-1763, 2 vol.), recueil périodique ;
Épître sur les progrès et la décadence de la poésie (1762), etc. Les deux premiers de ces ouvrages ont peut-être été composés par Lebrun-Pindare
lui-même.
LEBRUN-TOSSA (Jean-Antoine), littérateur français, né à Pierrelatte (Drôme) en 1760, mort en 1837. Il se rendit à Paris en
1785, pour y faire de la littérature, et débuta
par fonder un journal de modes. Ce fut avec
enthousiasme que Lebrun adopta les principes
de la Révolution. Après la prise de la
Bastille, il publia une facétie en vers, intitulée :
le Père éternel démocrate, qui témoigne
de son ardeur patriotique ; puis il écrivit,
pour divers théâtres, beaucoup de pièces de
circonstance depuis longtemps tombées dans
l’oubli. Lors de la création du ministère de
la police, il y fut placé en qualité de sous-chef
(1796) ; il quitta ce poste en l’an IX et publia
alors, sous le nom de Lebrun de Grenoble,
un intéressant ouvrage intitulé : Portefeuille politique d’un ex-employé au ministère de la police générale (1800, in-8o). En l’an XII,
il entra dans l’administration des droits réunis,
sous la direction de Français de Nantes,
devint chef de bureau, et fut mis à la retraite
pour avoir publié, en 1815, une brochure républicaine.
Lebrun-Tossa était un homme d’esprit, à qui l’on doit de nombreux ouvrages,
notamment : le Père éternel démocrate, ou le
Vainqueur de la Bastille en paradis, malgré
saint Pierre, facétie en vers, dont nous avons
déjà parlé, très-rare ; Arabelle et Vascos, drame
lyrique en trois actes (Paris, 1794, in-4o) ; le
Cabaleur, comédie en un acte (1794, in-8o) ;
la Folie de Georges, comédie en trois actes et
en prose (Paris, an II, in-8o) ; le Savoir-faire,
opéra en deux actes et en prose (Paris, 1795,
in-8o) ; le Mont Alphea, opéra en trois actes (Paris, 1796,
in-8o) ; Alexandrine de Bauny (Paris, 1797, in-8o) ; l’Antiprêtre par Lebrun, de Grenoble (Paris, an VI, in-8o) ; l’Honnête aventurier, comédie en un acte et en vers (Paris, an VI, in-8o) ; la Jolie parfumeuse, vaudeville en un acte (1801, in-8o)j Mes révélations sur M. Étienne, les Deux gendres et Conaxa (Paris, 1812, in-8o), écrit dans lequel il accuse Étienne de plagiat ; Supplément en réponse à MM. Étienne et Hoffmann (Paris, in-8o) ; l’Évangile et le budget ou les Réductions faciles, par M. Talon-Brusse (Paris, 1817, in-8o) ; Voltaire jugé par les faits (Paris, 1817, in-8o) ; les Consciences littéraires d’à présent (Paris, 1818, in-8o) ; Plus de charte octroyée ! plus de noblesse héréditaire ! par l’Aveugle du Marais (qui n’y voit que trop clair) (Paris, 1830, in-8o). Lebrun a, en outre, publié de nombreuses pièces de vers dans l’Almanach des Muses.
LÉBUDA et ACLIMIA, sœurs jumelles de Caïn et d’Abel, d’après les traditions musulmanes.
Les musulmans affirment que Cabil
(Caïn) et Habil (Abel) eurent chacun une
sœur jumelle : ils donnent à celle d’Abel le
nom de Lébuda, et à celle de Caïn le nom
d’Aclimia. Les chrétiens de Syrie partagent
ce sentiment, d’après Ebn-Patrikh ; seulement,
ils appellent Aclimia Azrun et Lébuda
Ovain. Aclimia était bien plus belle que Lébuda,
disent les musulmans ; aussi Caïn voulut-il
l’épouser. Mais Adam avait résolu
qu’elle serait la femme d’Abel, ce qui poussa
Caïn à tuer Abel, et il la tua non loin des
murs de diamant qui enfermaient le paradis
terrestre, dans la campagne même de la glorieuse
Dimesk-Echcham (Damas).
LEBUS, bourg de Prusse, province de
Brandebourg, régence et à 9 kilom. N. de
Francfort, sur la rive gauche de l’Oder ;
2,067 hab.
LEBYD (Abou-Okil-Lebid ben Rabiat), célèbre poëte arabe, né vers l’an 575, mort l’an 42 de l’hégire (662 de J.-C). Il était fils de
Rebyah ou Rabiat, de la tribu d’Emir ibn-Sassaa,
que sa libéralité avait fait surnommer le Rabiat des indigents. Il avait quarante-cinq ans environ et sa réputation, comme poète, était établie depuis longtemps, lorsque