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Mahomet commença à publier sa loi. Lebyd se montra d’abord hostile au mahométisme ; mais le prophète ayant guéri l’oncle du rimeur, par la vertu d’un crachat mêlé à une motte de terre, celui-ci se convertit à l’islamisme et ne composa plus, dit-on, d’autres vers que le chant par lequel il remerciait Dieu de son retour à la vérité. Lebyd avait hérité de l’esprit charitable de son père et se rendait matin et soir à la mosquée pour distribuer des aliments à ceux qui étaient dans le besoin. Il mourut en recommandant à ses filles de ne porter son deuil qu’une année. « Celui qui a pleuré un an entier, disait-il, ne mérite plus aucun reproche. » On connaît de lui des Satires, une Elégie sur la mort d’Ardal, son frère, et une Moullacat célèbre, traduite par M. Sylvestre de Sacy. Sous ce nom de moallacat ou moallacah (suspendus), on comprenait sept poëtnes fameux, composés pour l’avènement de Mahomet, et suspendus à la coupole de la Caaba, temple de La Mecque. Mahomet professait une haute estime pour la personne et le talent de Lebyd. « La plus belle sentence qui soit sortie de la bouche d’un Arabe, disait-il, est celle que Lebyd prononça lorsqu’il dit : Tout ce qui n’est pas Dieu n’est rien ! »


LE CAMUS (Étienne), cardinal et théologien, né k Paris en 1632, mort à Grenoble en 1707. Issu d’une famille connue dans la magistrature et le barreau, il fut reçu docteur en Sorbonne à l’âge da dix-huit ans, et devint aumônier de Louis XIV encore mineur. À cette époque, il témoignait un vif penchant pour les plaisirs de toute nature ; mais quand, en 1671, il fut nommé évêque de Grenoble, un changement merveilleux s’opéra dans sa conduite : le prêtre mondain donna l’exemple de la charité, de la modestie, de l’abstinence et de la piété, tout en se montrant d’une rare indulgence pour les péchés d’autrui. On lui attribue cette belle réponse a l’un des curés de son diocèse, qui se plaignait de ne pouvoir empêcher ses paroissiens de danser les dimanches et fêtes : « Eh, monsieur 1 laissezleur au moins la liberté de secouer leur misère ! ■ Quand, en 16S6, Louis XIV demanda à Innocent XI le chapeau de cardinal pour M. de Harlay, archevêque de Paris, le pape envoya la pourpre k Le Cumus. Louis XIV témoigna une vive irritation de cette préférence accordée à l’évêque de Grenoble aux dépens de son protégé, et manda Le Camus à Versailles pour lui faire des reproches. Mais le spirituel prélat désarma la colère du roi par un jeu de mots, et l’affaire n’eut point de suite. Le Camus avait fondé, il Grenoble et dans les environs, deux séminaires et plusieurs établissements de charité. On a de lui : Recueil d’ordonnances synodales ; Défense de la virginité de la Mère de Dieu, selon l’Écriture et les Pères ; Traité de l’Eucharistie. Enfin, huit de ses Lettres ont été imprimées parmi celles du docteur Antoine Arnauld.


LE CAMUS (Jean), magistrat, frère du précédent, né à Paris en 1630, mort en 1710. D’abord conseiller à la cour des aides, il remplit ensuite pendant quarante ans, avec une grande austérité, les fonctions de lieutenant civil au Chàtelet. Son principal ouvrage a pour titre : les Actes de notoriété du. Chàtelet sur la jurisprudence et les usages qui s’y observent (Paris, 1682).

LE CAMUS (Antoine), médecin et poiîte français. V. Camus.

LE CAMUS DE MÉZlÈRES (Nicolas), architecte français. V. Camus,

LÉCANACT1S s. m. (lé-ka-na-ktisa — du gr. lekanê, bassin ; aklis, rayon). Bot. Genre de lichens, de la tribu des graphidées, qui croissent sur les écorces des arbres, rarement sur les rochers.

LÉCANANTHE s. m. (lé-ka-nan-te — du gr. telcunê, bassin ; anthos, fleur). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des rubiacées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’Inde.

LÉCANE s. m. (lé-ka-ne — du gr. lekanê, bassin). Helminth. Genre de vers trématodes. LÉCANIE s. f. (lé-ka-nl — du gr. lekanion, petit bassin). Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, de la famille des tanystomes, tribu des asiliques, dont l’espèce type vit au Brésil.

LÉCANION s. m. (lé-ka-ni-on — du gr. lekanion, petit bassin). Entom. Genre d’insectes hémiptères homoptères, de la tribu des cocciniens, formé aux dépens des kermès, et très-voisin des cochenilles.

LÉCANOCARPE s. in. (lé-ka-no-kar-pedu gr.. lekanê, bassin ; karpos, fruit). Bot. Genre de plantes, de la famille des chénopodées, comprenant plusieurs espèces qui croissent au Népaul.

LÉCANOCÉPHALE s. m. (lé-ka-no-sé-fa-le — du gr, tekuuê, bassin ; kephalê, tête). Helminth. Genre de vers némaioïdes, dont l’espèce type a été trouvée dans l’estomac d’un poisson du Brésil : Les lécanocéphawcs sont des vers à corps cylindrique. (Dujardin.)

LÉCANOMANCIE s. f. (lé-ka-no-man-slgr. lekanomanteia ; de lekanê, bassin ; manleia, divination). Ant. Sorte de divination qui se pratiquait en jetant, dans un bassin plein d’eau, des pierres précieuses et des métaux, et en observant le son produit par ces objets quand ils touchaient le fond.

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LÉCANOPE s. m. (16-ka-no-pe). Bot. Syn.

de LECANOCARPE.

LÉCANOPTÉRIDE s. f- (lé-ka-no-pté-ri-de — du gr. lekanê, bassin ; pteris, fougère). Bot. Genre de fougères, de la tribu des polypodiées, comprenant plusieurs espèces qui croissent à Java.

LÉCANORATE s. m. (lé-ka-no -ra- te). Chim. Sel produit par la combinaison de l’acide lécanorique avec un alcali.

LÉCANORE s. f. (lé-ka-no-re — du gr. lekanê, bassin). Bot. Syn. de parmélie et de lécanactis, genres de lichens.

LÉCANORE, ÉE adj. (lé-ka-no-ré — rad. lécanore). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte à la lécanore.

— s. f. pi. Tribu de lichens, ayant pour type le genre lécanore.

LÉCA.NORINE s. f. (lé-ka-no-ri-ne — rad. lécanore). Chim. Principe découvert dans plusieurs espèces de lécanores.

LÉCANORIQUE adj. m. (lé-ka-no-ri-kerad. lékanore). Chim. Se dit d’un acide découvert dans plusieurs espèces de lichens appartenant aux genres lécanore et variolaire.

— Encycl. L’acide lécanorique a été découvert par Schunck en 1842. Il existe dans plusieurs lichens des genres lecanora et variolaria,

— I. Préparation. On réduit les lichens en poudre fine, puis on les épuise par l’éther dans un appareil à déplacement. Par l’évaporation de 1 élher, on obtient un résidu que l’on place dans un large entonnoir et qu’on lave a l’éther jusqu’à, ce qu’il soit incolore. On l’épuise ensuite par l’eau et on le fait recristalliser dans l’alcool. MM. Rochleder et Heldt épuisent le lichen par un mélange d’alcool et d’ammoniaque, puis ajoutent à la liqueur le tiers de son volume d’eau et la neutralisent par de l’acide acétique. L’acide lécanorique se sépare alors en flocons gris qu’on dessèche à 100°, et qu’on purifie en faisant recristalliser cet acide dans une faible quantité d’alcool bouillant. Stenhouse préfère faire macérer le lichen avec un lait de chaux. Il précipite le liquide filtré par l’acide chlorhydrique, lave et dessèche le précipité gélatineux, et, lorsqu’il est presque sec, le fait digérer avec de l’alcool absolu, en prenant soin de ne pas porter le liquide à l’ébullition. Par le refroidissement, la liqueur spiritueuse dépose des cristaux d’acide lécanorique.

— II. Propriétés. L’acide lécanorique cristallise en aiguilles cristallines, groupées en étoiles. Il est peu soluble dans l’eau et l’alcool froids ; l’alcool bouillant le dissout modérément, l’éther et l’acide acétique le dissolvent aussi. D’après Schunck, une partie d’acide lécanorique exige, pour se dissoudre, 2,500 p. d’eau bouillante, 150 p. d’alcool de 80 centièmes k 15° ; 5-15 p. d’alcool bouillant et 80 p. d’éther à, 15°,5. Ses solutions rougissent le tournesol. L’acide cristallisé ne perd pas de son poids à 100" ; à l’analyse, il donne :

C = 59,45 - 60,59 ; H = 4,40 - 5,00.

Stenhouse a déduit de ces nombres la formule C’GH^O1, que Gerhardt a corrigée. Ce dernier chimiste proposa la formule cf611140 (qui exige : C = 60,37, H — 4,40). Cette dernière formule a l’avantage d’expliquer la transformation de l’acide lécanorique en acide orsellique. À la distillation sèche, l’acide lécanorique donne une huile visqueuse en même temps que de l’orcine. L’eau de chaux et l’eau de baryte le dissolvent facilement à la température ordinaire. Les acides le précipitent de ces solutions inaltéré et sous forme de gelée. Mais, si l’on fait bouillir la solution saturée, le lécanorate de baryum ou de calcium se transforme en orsellinate, qui est plus soluble. Prolonge-t-on plus avant l’ébullition, il se précipite du carbonate barytique ou calcique, et de l’orcine reste dissoute.

CieHiKy + 1120 Acide lécanorique. Eau.

= 2C81180* + 8C02 + 2C1180» Acîde Anhydride Orcine.

orselHnique. carbonique.

Une solution d’acide lécanorique acquiert, à l’air, une couleur pourpre due à la formation de l’orcéine. Le chlorure de chaux communique à cet acide une teinte rouge, qui passe rapidement au brun et au jaune. L’acide sulfmique bouillant le convertit en orcine ; l’acide azotique bouillant l’oxyde avec formation d’acide oxalique ; l’acide acétique bouillant le dissout avec facilité et le dépose inaltéré, par le refroidissement, sous la forme de petites aiguilles. Par l’ébullition avec l’alcool, il se convertit en orsellinate d’éthyle. On obtient le même produit lorsqu’on fait passer un courant d’acide chlorhydrique gazeux à travers une solution alcoolique d’acide lécanorique saturée à la température de l’ébullition.

Les solutions ammoniacales d’acide lécanorique sont précipitées en blanc par le sousacétate de plomb et l’azotate d’argent ; mais le précipité argentique est rapidement réduit. Les solutions alcooliques donnent, au bout d’un certain temps, un précipité vert-pomme sous l’influence des solutions alcooliques d’acétate de cuivre. Elles ne précipitent pas les solutions alcooliques de l’acétate neutre de plomb, du chlorure mercurique, du chlorure

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d’or et de l’azotate d’argent. Quelques gouttes de chlorure ferrique suffisent pour communiquer à cet acide une couleur pourpre.

— III. Lécanorates. Les lécanorates connus jusqu’à ce jour sont des sels monométnlliques. Ils se décomposent à la longue, surtout lorsqu’on Ie3 chauffe, en donnant de l’acide orsellinique, puis de l’orcine. Le sel de baryum (C1611130)2 Ba" peut être préparé par la dissolution de l’acide libre dans l’eau de baryte froide. On fait ensuite traverser le liquide par un courant de gaz carbonique, et l’on traite le précipité par l’alcool, qui dissout le lécanorate barytique et l’abandonne en petites aiguilles groupées en étoiles, par l’évaporation spontanée. D’après les analyses de Stenhouse., il renferme :

C = 49,27 ; H = 3,31 ; BaO =• 19,49. La formule exigerait :

C = 49, S7 ; H = 3,37 et BaO = 19,73. Le sel calcique est un précipité gélatineux peu soluble dans l’eau et dans l’alcool. On l’obtient par double décomposition, au moyen de l’acide lécanorique et du chlorure de calcium, tous deux en dissolution dans l’alcool. Le sel de plomb se précipite, d’après Rochleder et Heldt, lorsqu’on mélange des solutions alcooliques bouillantes d’acide lécanorique et d’acétate de plomb ; mais il est bien probable que le précipité ainsi obtenu est surtout constitué par de l’orsellinate plombique. V. aussi

ORSELLINIQUE (ACIDE), ORCÉINE et ORCINE.

LÉCANOTIDE s. f. (lê-ka-no-ti-de — du gr. lekanê, bassin ; ous, ôtos, oreille). Genre de lichens, de la tribu des graphidées, croissant sur les écorces des arbres, rarement sur les rochers.

LECANU (Louis-René), médecin et chimiste, né à Paris en 1800. Reçu docteur en 1837, il fut pendant quelque temps chef des travaux chimiques au Collège de France, et il est devenu membre de l’Académie de médecine, professeur titulaire à l’École de pharmacie et membre du conseil de salubrité. Ses travaux ont eu surtout pour but la solution de questions de chimie organique applicables à la médecine. Nous citerons, parmi ses écrits : Recherches sur l’urine (Journal de pharmacie, t. XXV) ; Recherches sur te sang (Journal de pharmacie, t. XXV) ; Recherches sur les corps gras (1834) ; Du sang considéré suus le rapport de ses éléments constitutifs (1S37, in-4o) ; Cours complet de pharmacie (1847, 2 vol. in-8o) ; De la falsification des farines (1849) ; Éléments de géologie (1856) ; Souvenirs de M. Thenard (1857), etc. Il a publié, en outre, un grand nombre de mémoires, de notices, d’observations, de rapports et d’articles dans divers journaux scientifiques, particulièrement dans le Journal de pharmacie, dans le Dictionnaire de médecine usuelle, etc.

LACARLIER ou LECAnLIER D’ARDON

(Marie-Jean-François- Philibert), homme d’État français, mort en 1799. Il était, avant la Révolution, dont il embrassa les principes avec chaleur, secrétaire du roi, maire de Laon, et, de plus, l’un dos plus riches propriétaires de la Picardie. Elu, en 1789, député aux, états généraux, par le tiers état-du bailliage du Vermandois, il défendit vivement les intérêts de son ordre devant l’Assemblée, qui le nomma l’un de ses secrétaires en 1791, et il s’éleva, notamment, contre l’exportation du blé à l’étranger. Envoyé, en 1792, k l’Assemblée nationale, par le département de l’Aisne, il siégea sur les bancs de la gauche et vota la mort de Louis XVI sans appel ni sursis. En 1797.’ le Directoire exécutif détacha Lecarlier én qualité de commissaire plénipotentiaire auprès de l’armée d’Halvétio, et il n’hésita pa3 à lever une contribution de 16 millions sur les patriciens de Berne, Fribourg, Soleure et Zurich. Rappelé en France par suite de sa faible santé, il fut nommé, en mai 1798, ministre de la police, fonctions qu’il dut résigner le 1er novembre suivant, pour aller occuper en Belgique le poste de commissaire général. L’année suivante, le département de l’Aisne l’élut membre du conseil des Anciens, et il mourut quelque temps après son élection.

LE CARON (Loys), jurisconsulte français. V. Charondas.

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LECARPENTIER (Charles-Louis-François), peintre et écrivain français, né à Pont-Audemer en 1750, mort à Rouen en 1822. Il commença ses études artistiques à Rouen, puis se rendit k Paris, où il prit des leçons de Doyen. De retour a-Rouen, il se fixa dans cette ville, et il devint professeur à l’Académie de dessin et de peinture. À l’époque de la Révolution, Lecarpentier eut la mission de parcourir le département de la Seine-Inférieure, pour recueillir dans les couvents et les églises les tableaux qui méritaient d’être conservés ; puis il fut nommé conservateur de ce musée particulier, dont il dressa le catalogue. Comme peintre, Lecarpentier s’est exercé dans presque tous les genres. Deux de ses toiles, placées dans la salle du conseil de l’hospice général, représentent les Œuvres de la charité, et la Parabole du Samuritain. Cet artiste, qui maniait la plume aussi bien

5ue le pinceau, a écrit les ouvrages suivants : tinéraire de Rouen (Rouen, 1816-1819-1826, in-12 et in-18) ; Essai sur le paysage, avec de courtes notices sur les plus habiles peintres en ce genre (Rouen, — 1817, in-8<>) ; Galerie des

peintres célèbres (Rouen, 1821, 2 vol. in-8o). Lecarpentier était correspondant de l’Institut, membre de l’Académie de Rouen, etc.

LECARPENTIER (Jean-Baptiste), dit Lecaipenlier do la Manche, homme politique

français, né à Hesleville, près de Cherbourg, en 1760, mort au Mont-Saint-Michel en 1828. Huissier à Valognes au moment où éclata la Révolution, il y adhéra avec enthousiasme, et fut envoyé par le département de la Manche comme député a la Convention nationale ’ (1792). Là, il siégea à côté des plus fougueux montagnards, vota pour la mort de Louis XVI sans appel, et contribua à la chute des girondins. Envoyé en mission dans son département, il déploya à Saint-Lô, à Coutnnces, à Granville, à Valognes une sévérité excessive, organisa contre les Vendéens la vigoureuse défense de Granville et contribua, par son exemple, à la défaite des assaillants. Rentré à la Convention, il resta fidèle au parti révolutionnaire, se vit décrété d’accusation, comme l’un principaux chefs de l’insurrection de prairial an 111 ; il fut emprisonné, puis amnistié après le 13 vendémiaire. De retour à Valognes, il s’y établit et végéta dans la gestion d’un cabinet d’affaires. En 1816, il fut atteint par la loi contre les conventionnels régicides etdut quitter la France. Pris en rupture de ban près de Cherbourg en 1819, il fut condamné à la déportation et transféré au Mont-Saint-Michel, où il mourut après neuf années de détention.

LE CARPENTIER (Adolphe-Clair), compositeur et professeur de musique, né à Paris en 1809. Il entra comme élève au Conservatoire en 1818, et y étudia le solfège et le piano. En 1827. M. Le Carpentier remporta le premier prix d’accompagnement pratique et d’harmonie ; en 1831, le premier prix de contre-point, et en 1833 le second prix au concours de composition de l’Institut. Depuis sa sortie du Conservatoire, il s’est exclusivement livré à l’enseignement et a publié : École d’harmonie et d’accompagnement ; Méthode de piano pour les enfants ; Solfège pour les enfants, ouvrages qui ont eu de nombreuses éditions. M. Le Carpentier est en outre auteur d’une notable quantité de morceaux" faciles pour le piano, à l’usage des débutants.

LE CARPENTIER (Antoine-Michel), architecte français. V. Carpentier..

LE CAT (Claude-Nicolas), célèbre chirurgien français, né à Blérancourt (Aisne) en 1700, mort en 17G8. Sa famille, originaire de Picardie et dont presque tous les membres s’étaient adonnés à la chirurgie, le destinait k l’état ecclésiastique ; mais se sentant peu de vocation pour le sacerdoce, il étudia le génie militaire, qu’il abandonna pour la chirurgie. Après avoir appris les premiers éléments de cette science sous la direction de son père, il vint à Paris suivre les cours d’anatomie de Winflou, conquit rapidement ses grades, et fit lui-même penuant quelque temps un cours de médecine qui commença sa réputation. Nommé en 1728 chirurgien de l’archevêque de Rouen, il obtint en 1731 la place de chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de la même ville. En 1733, l’AcaUémie royale de chirurgie de Paris ayant proposé son premier sujet de prix, il remporta un premier accessit, et les années suivantes, jusqu’en 1738, il obtint tout les prix. L’Académie de chirurgie le pria solennellement alors de ne plus concourir, et l’Académie des curieux de ta nature de Saint-Pétersbourg lui décerna le titre, empreint de l’esprit de l’époque, et quelque peu pedantesque et emphatique, de Plisionicu*. Après avoir, à force de démarches, obtenu en 1736 l’autorisation d’établir à Rouen un amphithéâtre de dissection, il fut choisi pour associé par l’Académie de chirurgie, et refusa l’offre qui lui fut faite d’un établissement très-avantageux à Paris. C’est alors qu’il fonda (1744) à Rouen une académie dont il rédigea les statuts. Fixé définitivement dans sa ville d’adoption, il s’y livra à l’étude approfondie de sou art. Son Mémoire sur la nature du fluide dès nerfs, couronné à Berlin, donna lieu à une discussion des plus vives entre lui et Haller. Il publia ensuite son Traité des sens (1740), puis un Traité sur l’évacuation périodique du sexe, et le Traité sur la couleur de la peau humaine, œuvre plus discutée que les précédentes, mais ingénieuse et pleine d’intéressantes observations.

Le nom de Le Cat restera surtout attaché à la difficile et importante opération chirurgicale de la taille de la pierre. Le premier, eneffet, il introduisit en France la méthode de Cheselden, qu’il perfectionna. Il acquit dans cette spécialité de l’art une telle habileté que, sur une période de sept ans, pendant laquelle le célèbre lithotomiste tailla dans sa province, il y eut cinq cas de réussite absolue, succès énorme pour le temps. Son procédé n’en fut pas moins vivement discuté, et il eut a lutter contre les partisans du célèbre Jean Baseilhac (dit frère Cosmo), son contemporain, défenseur de la lithotritie, et inventeur du lithotome caché et delà sonde à dard. Le Cat, dont la fortune s’engloutit peu à peu au service de la science, et dont la ruine fut achevée par l’incendie de sa précieuse bibliothèque (1762), obtint en 1764 des lettres de noblesse et une pension de 2,000 livres. Epuisé par le travail et les fatigues, il consacra alors les dernières années de sa vie à. l’édition des