Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 2, Lep-Lo.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

630

LOGU

monnaie métallique, qui consiste en plaques minces de fer, dont on fait des paquets de dix Si douze, suivant le poids ; dix de ces paquets valent une piastre ; mais le cours de cette monnaie éprouve des fluctuations au gré du sultan.

LOGEES s. m. pi. ( !o-gre — du lat. lucrwn, gain, suivant Collet). Jurispr. anc. Partie des biens assurée par contrat de mariage à. l’époux. : survivant. Il Don de logres, Présent offert par l’époux, à la mariée.

LOGUONO, la Juïiobriga des Romains, appelée Lucronium en latin moderne, ville d’Espagne, ch.-l. de la prov. de son nom, sur la rive droite de TEbre, à 352 kilom. N.-E. de Madrid, 133 kilom. È. de Burgos ; 10,000 hab. Résidencédes autorités civiles et militaires de la province, séminaire, collège. Fabrication d eaux-de-vie ; cuirs, toiles de fin et do chanvre ; chapeaux, chandelles, cartes à jouer ; chiises et canapés ; papier. La ville, entourée d’une plaine fertile, offre des rues alignées, se coupant à angles droits, mais d’une propreté douteuse, L’église Sânla-Maria de Palacio passe pour a voir été érigée par ordre de Constantin^ et porte le titre d’église impériale. À défaut de dates précises, on peut constater qu’elle remonte à plus de 1,000 ans. La flèche, haute de 60 mètres, est d’une grande hardiesse et d’un grand mérite architectural. Nous signalerons, en outre : le séminaire, ancien couvent de jésuites ; la maison de Miséricorde, l’hôpital, la maison des Enfants trouvés, l’église de Santiago, dans laquelle fut fondé, dit-on, l’ordre do chevalerie de Santiago ; la place de la Redonda, entourée de belles maisons ; la place del Corso, qui servait jadis aux courses de taureaux ; le cirque, qui peut contenir 14,000 spectateurs ; la puerta del Carmen, la promenade de las Deticias, et fin pont de douze arches, dont on fait remonter la construction à la fin du xr siècle.

Dans les environs de Logroflo se trouve Varea, triste reste de l’ancienne cité dé Varia, Biége autrefois de la puissance romaine sur les liords de l’Ebre. • ’

Logroûo eut beaucoup à souffrir pendant les guerres de la Péninsule, en 1808 ; les Français s’en emparèrent le 18 avril 1823. En 1S3S, Espartero y établit son quartier généra], et, en 1845, te général christino Zurbano y fut fusillé. Il La province de Logroùo, division administrative du royaume espagnol, estorinée de la partie N.-E. de l’ancienne Vieille-Castille, entre les provinces d’Alava et de Navarre au N., la province de Burgos à l’O., celle de Saria au S., et celle d’Aragon à l’E. Sa longueur du N.-O. au S.-E. est de 133 kilom., et sa largeur moyenne du N.-E. au S.-O. de -44 kilom. Elle renferme 158,930 hab., répartis entre 6 villes, 178 bourgs et 107 villuges ou hameaux, qui forment ensemble 285 communes ou pueblos. Le sol, montagneux à l’O. et au S., est très-fertile et protégé par ces montagnes contre l’influence dangereuse des vents du midi. C’est dans cette proviuce que se trouve le beau canton de Rioja, renommé par sa fertilité et sa richesse.

I.OGRONO, ville du Chili, district de Melipiln, à 48 kilom. S.-O. de Santiago, sur la rive droite do Mapocha. Elle a été fondée en 1742. Il Ville ruinée de la république de l’Equateur, à 80-kilom. E.-S.-E. de Cuença, sur la rive gauche du Paute. Elle a été détruite par les Indiens Xibaras.

I.OCROSAN, bourg d’Espagne, prov. et à 97 kilom. E. de Caceres, dans une vallée étroite de la sierra de Guadalupe, au pied du versant S. des montagnes de Pollarès. Ch.-l. de juridiction civile ; 3,740 hab. Fabrication d’étoffes communes ; commerce de grains et de bétail. Aux environs, gisements considérables dé phosphate de chaux qu’on exploite en quantités prodigieuses et qui s’exporte vers la France et vers l’Angleterre, pour l’amendement et la fertilisation des terres. Cette extraction constitue une véritable, richesse pour les habitants.

LOGROSCINO (Nicolo), compositeur italien, né à Naples vers 1700, mort en 1763. Musicien bouffe des plus distingués, il l’emportait, dans le genre gai, sur Léo, Pergolèse et liasse, par sa verve, sa finesse, saJ>onhomie, et les effets qu’il tirait des trios et des finali dont on lui doit l’invention. Surnommé par

Ses Compatriotes lo Dieu do l’opéra bonde, il

trôna sans rival sur la scène napolitaine et sur les principaux théâtres de l’Italie, jusqu’à l’arrivée de Piecinni qui, avec la nouvelle combinaison des morceaux d’ensemble, écrasa le chant peu compliqué du vieux maître. S’inclinant devant le soleil levant, Logroscino renonça au théâtre et accepta une place de professeur de contre-point au conservatoire dei Figlinoli dispersi, h. Païenne. Les partitions les plus remarquables de ce compositeur sont : dans le genre sérieux, Giunio Ilruto, et, dans le bouffe, il Covernatore, il Vecehio tnarito, Tanto bene tanto maie.

LOGCDORO, contrée de l’Ile de Sardaigne, et l’une de ses quatre anciennes provinces, comprise actuellement dans celle de Sassari.

LOGUÉ, ÉE (lo ghé) part, passé du v. Loguer : Formes loguées.

LOGUER v. a. ou tr. (lo-ghé). Techn. Frotter à l’intérieur avec un linge mouilla- en parlant des formes à sucre,

LOUE

LOGUES s. m. pi. (lo-ghé). Coût. anc. Droit de lorjues, Droit que le sous-cellérier de l’ab. baye de Déot, en Berry, prélevait sur certaines dîmes de son couvent.

LOGUETTE s. f. (lo-ghè-te). Mar. Allonge que l’on ajoute à un câble, à un cordage, pour le tirage des bateaux.

LOGUIS s. m. (lo-ghi). Comm. Verroterie employée dans le commerce avec les nègres d’Afrique.

IOGU1VY-PLOUGRAS, bourg et comm. do France (Cdtes-du-Nord), cant. de Plouaret, arrond. et à 30 kilom. de Lannion ; pop. aggl., 276 hab. — pop. tôt., 3,425 hab. Minoteries ; moulins à papier et à foulon.

LOUERAI), paroisse de Suède, dans le gouvernement de Stockholm et le diocèse d’Upsal ; 900 hab. On y trouve un grand nombre d’antiquités : des pierres runiques, des tumuli, des pierres funéraires, et, prés du lac de Falken, les ruines d’un ancien château de Viking, un pirate Scandinave, et celles d’une muraille qui faisait jadis partie d’une forteresse. Les habitants ont conservé en partie l’ancien costume traditionnel de leur pays ; ils aiment leurs aises, et passent à se récréer les soirées d’automne et d’hiver. Ils sont d’humeur douce et joviale ; mais ce qui paraît étrange dans une paroisse d’un diocèse aussi éclairé que celui d Upsal, c’est la superstition qui y règne. Pendant l’été de 1846, le bruit courut et ugita tout le pays que le diable s’était introduit dans une maison où il devait s’emparer d’un grand coupable. Le curé eut à souffrir beaucoup d’ennuis à cette occasion. On y lit aussi circuler une lettre soi-disant envoyée du ciel, lettre qui, dans un style fort différent de celui de l’Évangile, dénonçait la ville d’Œrebro comme la plus dépravée de la chrétienté, et ajoutait que, sans les prières et les soupirs des pauvres, en punition des crimes épouvantables des hommes, la terre serait demeurée sèche et stérile pendant dix ans ; et que, si l’on ne se convertit pas, la fin du monde arrivera au bout de trente ans. Cette lettre trouva dans la paroisse de Lohœrad beaucoup de gens crédules et leur arracha des larmes abondantes. Du reste, ces lettres dites célestes se rencontrent encore dans d’autres localités de la Suède.’ En 1677, un paysan nommé Thure Mausson trouva, dit-on, un papier bleu couvert de lettres d’or suspendu dans l’air. Il le prit et l’apporta au commandant de Bonus, qui en fit mire une copie, conservée aujourd’hui àLinkjœping.

Lobar-kra-Lui, fameux pilier de bronze, vénéré dans l’Inde entière à cause de la légende qui s’y rattache. Ce pilier se trouve dans la cour du Bhoot-Iihannah, mosquée ruinée, située sur la colline où s’élevait jadis l’ancien Delhi, à une quinzaine de kilomètres de la ville nouvelle. Le souverain qui fit couler ce long cylindre ordonna de l’enfoncer dans le sol jusqu’à ce qu’il reposât sur la tète du serpent qui supporte le monde ; et les prêtres lui promirent que sa famille régnerait aussi longtemps que ce pilier resterait en place. Prithi-Raj, dernier roi indou, voulut, dit-on, s’assurer s’il reposait véritablement sur la tète du serpent ; il le fit déterrer, et l’on trouva qu’une portion du sang et de la chair du reptile adhérait à son extrémité. Le charme fut ainsi rompu, et l’on attribua à ce manque de foi la chute de cette famille. Les ludous croient encore aujourd’hui que ce pilier ne peut être enlevé ni renversé, et, à l’appui de cette croyance, ils citent la vaine tentative de Nadir-Shah, qui essaya de le détruire par le canon. On remarque, en effet, à la hauteur de 3 mètres environ, l’impression en creux produite par un boulet.

LOHARRÀ ou LOARB, la Calaguris Fibularensis des anciens, bourg d’Espagne, prov. d’Huesca, Ji 61 kilom. N.-E. de Saragosse, et 27 kilom. N. d’Hescar ; 1,107 hab. Ce> bourg, place forte sous la domination des Maures, fut pris sur les infidèles, en 1092, par Sancho Rainirez. On y voit encore les ruines de son ancien château fort.

LOHL’AC (André de Montport de Laval de), maréchal de France, né en 1411, mort en 1486. À douze ans, il se fit armer chevalier, tomba, en 1428, entre les mains des Anglais, recouvra la liberté après avoir payé une rançon, assista à la défense d’Orléans, à l’affaire de Patay, et fut nommé amiral (1437), puis maréchal de France (1439). Après avoir brillamment combattu les Anglais dans le midi et le nord de la France, de 1440 à 1450, et ramené la Guyenne sous l’autorité royale, il devint lieutenant général du gouvernement de Paris, gouverneur et lieutenant général de Picardie, poste dont il se démit en 1475. En 1472, il avait repoussé Charles le Téméraire, qui avait tenté de prendre Beauvais d’assaut,

  • LOHEIA, ville d’Arabie, dans l’Yemenj

ch.-l. du district de son nom, sur le golfe Arabique, à 290 kilom. N.-O. de Moka, dans un terrain bas, quelquefois inondé par la mer, par 150 42’ de lat. N. et 39<> 43’ de long. E. : 6,000 hab. C’est le port le plus septentrional qui soit sous la domination de l’iman de i’Yemen. Il n’est pas sûr, et même les navires un pou forts sont obligés de jeter l’ancre à une assez grande distance. Loheia, résidence d’un gouverneur, est défendue du côté de terre par douze tours placées à deux cent quarante pas l’une de l’autre. La plupart des

LOUE

maisons sont en bois et en torchis ; les autres sont en pierre. Les bâtiments les plus remarquables sont : la mosquée, qui renferme le tombeau du scheik Salei, fondateur et patron de cette ville ; la demeure du gouverneur, la douane et les grands magasins où l’on entrepose les cafés apportés des contrées d’alentour ; le café est le principal commerce de cette ville, et, quoique moins bon que celui qu’on apporte à Beit-el-Fakit, il est assez recherché au Caire, parce qu’il est à meilleur marché.

Lobengrin, po5me allemand du moyen âge, attribué à Woifranz d’Eschenbach (xtne siècle). Il forme la dernière partie d’une trilogie : Parcevut, Tilurel, Lohengrin ; mais il est probable que les deux premiers poèmes seulement sont du célèbre minnesinger. Il est écrit en strophes de dix vers et a pour objet un épisode du cycle du Saint-Graal, mêlé aux légendes concernant le chevalier du Cygne.

Le duc de Brabant étant mort sans autre héritier qu’une jeune fille, Els ou Elsara, celle-ci se. voit sur le point d’épouser par force un de ses vassaux, Fritz de Telrainund, qui convoite ses immenses domaines. Un combat judiciaire, en présence de l’empereur Henri, doit décider de son sort, et aucun • champion n’ose se présenter pour elle lorsque arrive Lohengrin, dans une nacelle que remorque un cygne. Lohengrin, vainqueur de Fritz, épouse Elsam, mais à la condition que celle-ci ne lui demandera jamais qui il est. L’indiscrète ayant un jour manqué a la convention, Lohengrin s’en retourne dans sa nacelle au cygne, et Elsam meurt de douleur. Une seconde partie raconte la vie de Henri l’Oiseleur.

Ce poème fut pour la première fois imprimé et traduit par Gœrres (Heidelberg, 1813), et l’on put en admirer l’élévation poétique et l’intérêt du récit. Dans une introduction savante, Gœrres discuta longuement les différents auteurs auxquels on a attribué cette composition, mais il ne s’arrêta à aucun d’entre eux et fut forcé d’avouer qu’on ne pouvait conclure. La date aussi à laquelle remontait le poëme lui fournit le sujet d’une longue dissertation.

Lohengrin, en tant que personnage légendaire, a été l’objet de bien d’autres poèmes ; les minnesingers ont poursuivi ses aventures à travers tous les pays du monde et l’ont fait enfin mourir en Lyzaborie (le Luxembourg), dont une partie prit de lui le nom de Lohorringie (Lorraine). Il nous suffit d’avoir parlé de la plus importante de ces compositions avant de mentionner l’opéra de Richard Wagner, qui a rendu à cette vieille légende quelque nouveauté.

Lohengrin, opéra romantique de Richard Wagner, représenté pour la première fois à Weimar dans le mois de septembre 1850. Franz Listz conduisit l’orchestre, et à cette occasion reçut des artistes l’hommage d’un bâton de mesure en argent. Le prélude de Lohengrin a été exécuté assez souvent à Paris pour qu’on puisse apprécier la manière du fameux agitateur allemand. Malgré l’enthousiasme de la colonie germanique, les auditeurs de cette symphonie, trop développée pour mériter le nom de prélude, n’ont pu y voir autre chose qu’une suite d’effets acoustiques, un crescendo habilement ménagé, un trémolo persistant sur la chanterelle et aboutissant a une rentrée sonore des instruments de cuivre, et cela sans l’ombre d’une idée. Le chœur des fiançailles mérite d’être signalé. Le reste de la partition nous a paru long, confus, affublé d’une harmonie très-tourmentée, enfin, et surtout, ennuyeux.

Vous ac - com.

œiittÉllïi

pa-gnent au mo-ment heu-reux !

SEEtEH

2-^—F

—r—

^m

5*3

Le pur a - mour.

Dans cet - te

i=p^=sfi=£ïÊi

nuit,

De Bon flam-bçau ra - dî

WÊÊm

r±L

P

eux vous con - duit. mf

For-mez l’es LOHE

Et vous, co - hor - te Des che - va B3=feS*

É^g^

±=±rfc

liere ! Que tout bruit ces -■ se ;

l^ïIlÉÉiÊlË

v-

Que l’on s’em - près- se ; Lais-sons ces

  • =f

fi - poux, Re - ti • rons - nous !

II^IiiÉ^iSip

Sal- le em-bau - - e, Sous tes lam

bris, Re - çois, char - mé

fâsgÊpÊ^ipji

Ces cœurs é - pris ! Û cou-pie joyfâ

ï

É= 3E :

Que nos a - dieux

Vous ac-com-pa-gnent au mo-ment heu ^b— ^~tz^

^^m

=^3

reuxl

Le pur a - mour,

im

zrsi

i^lsl

dans cet - te nuit.

De son ll.im A - dieu ! A

dieu !

cor - te, Jeu- nés guer- riers,

LOHENSTEIN (Daniel-Gaspard dk), littérateur allemand, né en Silésie en 1635, mort à Breslau en 1683. Il étudia la jurisprudence, visita divers pays, puis devint conseiller de régence du prince d’Œls, conseiller impérial et premiersyndic de Breslau. Très-versé dans la connaissance des langues étrangères, Lohenstein aimait avec passion les lettres. Il résolut de régénérer la prose allemande et de faire régner dans la poésie l’imagination trop négligée par Opitz et son école ; mais, manquant de goût, il prit pour modules, non les grands écrivains étrangers, mais Sénèque et Marini, adopta un genre de style métaphorique à l’excès, ampoulé, plein de concetti, et devint le chef d’une école littéraire qui ne fit qu’arrêter les progrès de la langue allemande. On lui doit des tragédies : Agrippine (1665, in-8») : Epicharis (16G5) ; Clëopâtre (1661) ; Ibrahim sultan (1673) ; Sophonisbe (1680), dans lesquelles il ne sait pas dégager nettement le caractère particulier des personnages qu’il met en scène ; des recueils de poésies ; Fleurs (1680) ; Roses (16S0) ; Pensées religieuses (1680) ; Hyacinthes (1680) ; Pleurs (1680). Ces divers recueils ont été réunis avec les tragédies de Lohenstein sous le litre de Poésies trisles et gaies (1GS0-16S9, in-8"). Citons enfin de lui un roman héroïque : Arminius et Thusnelda, publié après sa mort (Leipzig, 1G39-1G90, 2 vol.).

Lohérnina (chanson des). Quatre grands poëmes duxiii ; et du xme siècle forment cette importante série do notre cycle chevaleresque : Hervis de Mets, Garin le Loherahi, Girbert et Anséis. Les trois premiers seuls ont de l’importance, et nous avons eonsacrô à chaeun d’eux une analyse spéciale, à laquelle nous renvoyons le lecteur,