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peinture. C’est à lui principalement, suivant Lanzi, qu’elle doit d’avoir été, parmi toutes les écoles de l’Italie, l’une des plus fidèles observatrices de l’antiquité et du costume. Ce sont ses élèves qui formèrent l’époque la plus florissante de l’époque milanaise. Ils eurent un goût à peu près uniforme. On y trouve le froid Boltraffio, l’austère CésaredaSesto, qui imita plus tard Raphaël ; Marco d’Oggiono, Andréa Salaï, F. Melzi, à qui le maître légua ses livres et ses manuscrits. Lé siècle allait à une facilité plus grande et à un moelleux plus parfait. Ce besoin fut amplement satisfait par le suave talent de Bernurdino Lnini, le Raphaël milanais. On doute qu’il ait été élève de Léonard de Vinci ; mais il s’est approprié tellement le style du grand artiste de !a Toscane, que l’on hésite pour savoir à qui des deux on doit attribuer plusieurs ouvrages importants. À côté de cette nouvelle école, l’ancienne, sans se confondre avec elle, avait profité des exemples de Léonard de Vinci, et elle compta dans Gaudenzio Ferrari, coloriste riant et animé, contre l’usage des Milanais, un des plus habiles peintres du temps ; il fut un des aides de Raphaël, et devint le fondateur d’une nouvelle école milanaise, qui lit vivre son style pendant longtemps ; un de ses élèves les plus distingués fut Bernardino Lanino. Mais l’école perdait de son originalité, À la fin du xvie siècle, il ne restait plus de traces du style de Léonard de Vinci ni de celui de G. Ferrari. Les styles étrangers avaient fait des prosélytes. Les Procaccini ouvrent une nouvelle école. Le cardinal Frédéric Bbrromée fonde une académie des beaux-arts. Le nom de Daniel Crespi, mort en 1630, est le dernier grand nom de l’école milanaise, et, parmi les modernes, celui d’Appiani, mort en 1817.

— II. Architecture. Le style improprement nommé lombard n’est pas dû aux conquérants sortis des forêts de la Germanie qui envahirent l’Italie au vie siècle. Ignorants et grossiers, ils durent subir la suprématie intellectuelle des vaincus, et s’ils eurent une influence sur l’art, ce fut plutôt pour en précipiter la décadence. Le style d’architecture qui, sous leur domination, régna dans l’Italie du Nord fut le style romain abâtardi. Il existe très-peu de monuments de l’époque lombarde, car la plupart des églises de la Lombardie datent du xie et du xue siècle, et c’est h partir du xie siècle que l’architecture dite lombarde se modilie sensiblement, sous l’influence d’un style nouveau, le roman. Les maîtres de Côme sont cités par les lois lombardes comme les meilleurs architectes du temps. Jusque vers la fin du xm« siècle, les monuments élevés en Italie furent exécutés dans le style lombard de la seconde époque ou roman. A partir de la fin du xm« siècle, l’ogive tend à substituer un nouveau style, que les Italiens ont nommé allemand ou gothique. Mais, en Italie, le style ogival trouve des esprits bien moins disposés à accueillir ses tentatives hardies et le fractionnement innombrable de son luxe d’ornementation. Sa tendance perpendiculaire formait un contraste trop brusque avec les lignes solides et horizontales de l’ancienne architecture. Un goût plus pur ne se prétait que difficilement à ces étonnants mensonges dp la pierre, s’effilant en tiges ténues ou se découpant en dentelles, qui sont un des triomphes de l’art ogival. • Aussi, vers la fin du xme siècle, dit M. Ostén, quand l’art ogfval régnait seul en Allemagne, en Angleterre et dans presque toute la France, les monuments italiens construits à cette époque, tout en portant l’empreinte du style nouveau, gardent leur caractère fondamental de juste proportion entre la hauteur et la largeur de l’édifice. Ce n’est pas le roman qui se germanise, mais le gothique qui se fait italien, et il devient, en Italie, une ornementation bien plus qu’un système architectural. Tandis que les façades, les fenêtres, les portails affectent la forme ogivale, l’intérieur des églises conserve souvent l’arc plein, cintre, les voûtes d’arête, les colonnes rondes, la corniche régnant autour de l’église, enfin la distribution et les données caractéristiques du style roman. Evidemment, les architectes cédaient à un goût étranger ; mais ils ne s’identifiaient pas avec ce style septentrional. Le système de la ligne horizontale, une harmonieuse proportion entre la hauteur et la largeur des édifices, les grandes surfaces planes exprimant les grands espaces, en un mot les formes architectouiques accusant les divisions, restaient pour eux les règles appropriées à leur pays et à leur génie, lieux édifices seuls, en Italie, sont conçus et exécutés dans le style purement gothique, ou, du moins, à peu de chose près ; ce sont : l’église supérieure de Saint-François, à Assise, et le dôme de Milan, et tous deux sont attribués à. des Allemands. Pour la cathédrale de Milan, l’extérieur et l’intérieur se correspondent, a quelques déviations près des règles rigoureusement ogivales. L’infinité de clochetons, d’aiguilles, de statues qui ornent le dôme en font un édifice unique en Italie. • Quelques édifices encore, le Campo-Santo et la petite église Santa-Maria-della-Spina, à Pise, Sainie-Anastasie

et le dôme de Vérone, le dôme d’Arezzo, les dômes de Sienne et d’Orvieto se rattachent au style ogival, mais sont plus ou moins altérés par le génie architectural propre il l’Italie. Vers la fin du xtv« siècle, les esprits se tournèrent avec ardeur vers l’antiquité clusiique. Les artistes suivirent les leurês et les

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savants dans ce mouvement de restauration. Pendant que les uns recherchaient partout des manuscrits et exhumaient les derniers restes de la littérature antique, les autres se mirent à étudier les débris des monuments encore debout ou enfouis sous le sol. Ce retour vers le passé semblait comme un réveil et une régénération. L’esprit humain se reprenait aux traditions du beau et se dégageait de l’élément barbare qui l’avait envahi. Cette époque s’appela la Renaissance. Brunelleschi éleva le dôme de Sainte-Marie-des-Fleurs, à Florence, et inaugura un style nouveau d’architecture, le style de la Renaissance ; c’était, toutefois, un style nouveau seulement, ce n’était pas un nouveau système. Le plan des monuments resta à peu près ce qu’il était ; le revêlement seul fut différent. On n’emprunta à l’afchitecture romaine que ses proportions, ses profils et ses décorations. À Milan, l’hôpital Majeur porte l’empreinte de cette époque de transition. Le goût de l’ornementation prit un grand développement. Les progrès rapides de la sculpture lui vinrent en aide, et le style de la Renaissance, ainsi que l’avait fait l’art ogival, s’abandonna à cet égard, à Venise en particulier, à un luxe tout oriental. Un architecte, qui devait introniser plus tard à Rome ce style pur, remarquable par sa sagesse et sa sobriété, dont il est un des premiers maîtres, Bramante, encore jeune, n’avait pas encore rejeté la tradition romane. Employé à Milan par Ludovic Sforza, il acheva l’église-Sainte-Marie-delle-Grazie, celle de Saint-Satire, le

cloître de Saint-Ambroise, le Lazaret, etc. Pendant qu’il protestait contre cette surabonbondance d’ornementation, elle prenait, à. quelque distance de Milan, à la Chartreuse de Pavie, un épanouissement singulier. Terminons ce rapide aperçu en disant que l’architecture civile de la Lombardie est Dieu inférieure à celle de Vérone et de Gênes.

Lombards à 1a première croisade (LES), poème en quinze chants, de T. Grossi, l’œuvre capitale de l’élégant poëte italien (Milan, 1830). Il a repris le sujet de la Jérusalem délivrée au point de vue romantique, en restant fidèle à l’exactitude historique et aux mœurs ; c’est de cette seule façon que l’épopée du Tasse pouvait être rajeunie. Comme fiction servant de cadre au poème, Grossi s’est borné à retracer les aventures d’une famille de croisés lombards. Les crimes et le repentir de Pagano, qui se fait ermite, les amours de Giselda sont à peu près tout ce qu’il y a de romanesque dans cette épopée. En rattachant à cette fiction un événement aussi considérable que la première.croisade, peut-être Grossi n’a-t-il pas observé cette loi de pondération qui fait le mérite des grandes œuvres littéraires ; les faits historiques débordent du cadre et rompent l’unité de l’intérêt.

Malgré ce défaut capital, le poème des Lombards renferme de grandes et nombreuses beautés ; le caractère de Pagano, par exemple, et celui de Giselda sont deux conceptions fortes et larges, aussi belles et aussi originales que celles de Byron et de Walter Scott. Au nombre des meilleurs passages, il faut citer celui où Gulfiero, croisé milanais, raconte le motif des armements de la chrétienté à l’ermite Pagano, l’assassin repentant, qui l’a abrité dans sa grotte ; la prédication des croisades ; la mort de Giselda ; la prise de Jérusalem, etc. Depuis l’Arioste, l’Italie n’avait pas entendu des octaves aussi harmonieuses.

Lombards à la promlère croisade (LES) (1 Lombardi alla prima crociala], opéra italien en quatre actes, livret de Solera, d’après le poème de Grossi, musique de M. Verdi, représenté à Milan le il février 1843, et au Théâtre-Italien, à Paris, le 10 janvier 18G3. Le libretto est très-chargé de situations violentes, d’assassinats et de scènes religieuses. La partition offre une déclamation lyrique vigoureuse, et plusieurs beaux morceaux ; dans le premier aete, la prière Salue Maria, et la quintette large et énergique du finale ; dans le second, le chœur des ambassadeurs, la scène de Pagano : Ma quando un suon terribilei le chœur des esclaves, le cantabile de Giselda : Se vano è il pregare ; dans le troisième acte, on remarque le chœur de la procession, le duetto entre Giselda et Oronte, dans lequel M. Verdi a intercalé un andantino suave et accompagné avec une dolcezsa tout italienne ; mais le morceau capital de l’ouvrage est le magnifique trio qui termine cet acte. Le quatrième n’offre rien de saillant, si ce n’est peut-être l’hymne chanté par les croisés. La majeure partie des morceaux de cet ouvrage a été employée parle compositeur dans l’opéra de Jérusalem, représenté à l’Opéra français. V. l’article Jérusalem.

Lombards (hue des). Cette rue, une des dernières du vieux Paris, est située dans le quartier, naguère encore inextricable, de Saint-Jacques-la-Boucherie. Elle tire son nom des

marchands lombards et lucquois venus en France, vers le règne du roi Louis IX, pour exercer le métier lucratif de banquier et changeur, ou, pour mieux dire, de prêteur sur gages. Antérieurement à 1322, elle était appelée rue de la Buffleterie. Pendant les longues années du moyen âge, cette rue fut le vrai centre financier de Paris ; c’était là que les seigneurs le mieux en cour venaient négocier des emprunts ; mais, à partir du xvic siècle, les banquiers lombards disparu LOMB

relit de la rue qui a gardé leur nom. Un passage de la Satire Ménippée nous apprend que les marchands fripiers et les tailleurs les avaient remplacés à cette époque. C’est rue des Lombards que se trouvait la maison dite des Poids du roi, où venaient se vérifier’ les

ftoids des marchands, et où étaient déposés es étalons, poinçons, matrices alors en usage. Cette maison existait encore en 1772. Bientôt une nouvelle industrie surgit tout à coup et s’installa dans la vieille rue : le commerce de confiseur. De 1650 à 1800, ce fut une vogue, et tout Paris vint, à certaines époques, s approvisionner de dragées et de pralines au

Fidèle berger. Puis la mode passa encore : la confiserie émigra. Ce fut l’épicerie qui la remplaça, mais non pas seule, et presque en même temps l’herboriste pharmacien apparut. Alors régnèrent le Pitou d’argent, la Barbe d’or, toutes ces enseignes qui, aujourd’hui encore, n’ont pas varié.

LOMBARD (Pierre), théologien scolastique,

Connu SOUS le nom de Maître des sentences

(mngister sententiarum), né vers la fin du xio siècle à Lumello, dans les environs de Novarre, en Lombardie, pays auquel il doit son surnom de Lombard, mort en 1164. Sa famille était pauvre ; mais les dispositions heureuses qu’il manifesta dès l’enlance lui attirèrent les bonnes grâces d’un protecteur, qui l’envoya étudier à Bologne, d’où il vint en « France muni d’une lettre de recommandationde l’évêque de Lucques pour saint Bernard. Admis a l’école de Reims par les soins de l’abbé de Cluny, Lombard y reçut l’instruction qu’on donnait alors, et se rendit ensuite à Paris, devenu le centre des hautes études en Europe. Il aurait été, suivant la tradition, le premier docteur nommé par l’Université de Paris. Il fut ensuite pourvu d’une chaire de théologie qu’en quelques années il parvint à rendre célèbre. Le succès de son enseignement l’avait fait nommer chanoine de Chartres, lorsque, en 1159, Louis le Jeune offrit à son frère, Philippe, l’èvêché de Paris. Philippe était un disciple de Pierre Lombard ; il déclina l’offre du roi en faveur de son maître. Celui-ci paraît n’avoir occupé qu’un an le siège de Paris, puisque Maurice 3e Sully fut nommé évêque de. Paris en 1160.

Lombard a laissé plusieurs ouvrages, parmi lesquels celui qui seul lui a mérité d’être connu de la postérité a pour titre : Pétri Lombardi, episcopi parisiensis, sententiarum libri quatuor. Le livre des Sentences est une somme de théologie qui a servi de modèle à celle de saint Thomas d’Aquiu. Elle est moins étendue. L’auteur n’a pas la même largeur d’esprit ni la même précision que saint Thomas ; mais il a fondé la méthode théologique et mis l’ordre dans une science dont le plus grand inconvénient pratique était une confusion sans bornes. Pierre Lombard était un disciple d’Abailard, H avait appris la métaphysique à la meilleure école qui existât depuis la renaissance des études supérieures. Le clergé de l’époque reporta sur l’élève la défiance ou plutôt l’hostilité qu’il avait témoignée au professeur. Quelques propositions audacieuses et légèrement entachées d’esprit de libre examen suscitèrent à Lombard une foule d’ennemis, parmi lesquels le plus virulent comme le plus éminent est sans contredit Joachim, abbé de Flore, un moine de génie, à qui plusieurs écrivains modernes ont ménagé une réhabilitation tardive.

Indépendamment du livre des Sentences, dont 1 édition princeps est de Nuremberg (1474, 1 vol. in-fol. très-recherché), on a encore de Pierre Lombard : Glosa in psalterion Davidis (Commentaire sur les psaumes de David) [Nuremberg, 1478, 1 vol. in-fol. rare] ; Commentaire sur la concorde évangêlique (1483, 1 vol. in-fol.), sans lieu d’impression ; enfin, Collectanea in omnes D. Pauli epistolas (Commentaire sur les épitres de saint Paul) (Paris, 1535, in-fol.). L’auteur a laissé de plus-quelques ouvrages manuscrits : une Glose sur le livre de Job ; des Sermons pour les dimanches et tes fêtes de l’année ; une Méthode de théologie, et son Apologie, où il se justifie de l’accusation de tiihilisnie que Jean de Cornouailles avait portée contre lui à propos des doctrines prononcées par lui sur la personne humaine de Jésus-Christ, doctrines qui furent condamnées par un concile tenu à Tours.

A consulter entre autres X’Eistoire littéraire d’Italie, de Tiraboschi (t. III).

LOMBARD (Lambert), en latin Lambertus Lombai-dns, peintre, architecte et érudit flamand, né à Liège en 1506, mort dans la même ville en 1565. Élève de Béer Arnold et de Jean Gossart, il fit sous ces deux maîtres des progrès rapides, puis il se rendit à Middelbourg, où il rencontra Mabuse et prit ses conseils. C’est là aussi qu’il commença ces études de littérature grecque et latine qui développèrent, dans une certaine mesure, sou enthousiasme pour l’art grec et romain. Cette passion de 1 antique fut d’ailleurs favorisée par les circonstances. L’évêque de Liège, Erard de La Marck, nvoya le peintre en Italie, avec une mission pour le pape. Mais soit qu’il ne fût pas assez courtisan, soit pour tout autre motif, Lambert Lombard ne trouva point à Rome l’accueil qu’il attendait. Il parcourut néanmoins en observateur enthousiaste cette Italie alors si grande. Mais un malheur inattendu le fit revenir à Liège promptement. Erard de La Marck, son ami,

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venait de mourir (1539). ■ Malgré la brièveté de son séjour en Italie, dit M. Alfred Mi» chiels, plusieurs qualités de Mantegna, da Baccio Bandinelli et de Michel-Ange avaient passé dans son style ; la grâce de Raphaël ne lui avait pas échappé entièrement, et un reflet du Titien illuminait sa couleur. Pour l’art de bâtir, le genre étrusque et l’ordre dorique étaient ceux qu’il préférait. Lampsonius trouvé une certaine harmonie entre leurs formes sévères et ses mœurs stoîques, entre la solidité de leurs masses et sa grande taille, sa forte complexion. • En grande faveur auprès des trois évêques qui succédèrent au prince de La Marck et des grands seigneurs du pays, l’artiste, néanmoins, n’était pas riche. Sa nombreuse famille, car il eut deux ou trois femmes et beaucoup d’enfants, en était cause, et aussi sa noble fierté. Il a pourtant beaucoup produit, et, bien que bon nombre de ses tableaux se soient perdus, il en reste encore quelques-uns, ainsi- que ses cartons et ses dessins gravés. Le plus remarquable de ses tableaux est celui qui représente Saint Michel apparaissant dans une gloire à un guerrier endormi. De l’élégance, de l’ampleur ; un grand caractère dans le type des figures, dans le jet des draperies ; de la finesse, de la science, de l’étude dans l’exécution, donnent à ce morceau un mérite hors ligne, h’Armée de Pharaon engloutie par la mer Rouge est une toile remarquable, bien qu’inférieure à la précédente. M. Waagen croit que la Résurrection de Lazare, du musée de Berlin (n<> 658), et !a Vierge tenant le Christ endormi (no 653) appartiennent à Lambert Lombar J, et sont du temps où il était en Italie. Mais M. Michiels, qui ne trouve pas’dans ces tableaux les grandes qualités de Lombard, est d’un avis contraire. La Cène, du musée de Bruxelles, n’est pas sans défauts, bien qu’elle soit pleine de qualités sérieuses. Mais un riche particulier de cette ville possède une Pêche miraculeuse superbe, et quarante dessins splendides, dit-on, car cet amateur cache soigneusement ces trésors, dont on ne sait l’existence et la valeur que par l’indiscrétion de quelques artistes.

Parmi les gravures exécutées, d’après les dessins originaux du maître, par Jérôme Cock, et dont Lambert Lombard a peut-être même retouché les planches, car elles sont toutes datées de 1555, 1557, 1553, etc.il faut citer Moîse frappant le rocher ; Est fier devant Assuérus ; la Cène (1551) ; la Femme adultère, gravée par Balthasar Bos ; la Descente de croix (H. Cock, 1556) ; un Sauveur en croix (1557), etc.

Comme architecte, il n’est guère connu que par la maison, qu’il habitait près de Liège, et qu’il fit construire d’après ses dessins. Lambert Lombard fut le restaurateur des arts à Liège. Il y apporta le bon goût dans le dessin et la peinture, y fit dominer le style de la Renaissance, et établit dans sa ville natale une école artistique d’où sont sortis plusieurs peintres distingués, entre autres H. Goltzius, F. Floris, G. Key. Pendant ses loisirs, il s’adonnait à la poésie latine, et Van Munder n’hésite point à le ranger parmi les meilleurs poètes de son temps.

LOMBARD (Nicolas), théologien français, né en 1590, mort en 1646. Entré chez les jésuites, il professa la rhétorique, et se fit, comme prédicateur, une grande réputation. On lui doit : Commentarium in Nemehiam et Esdram (Paris, 1643, in-fol.) ; la Vraie exal-. tation de la croix (Paris, 1637, in-8°) ; Y Amour vainqueur des tentations (Paris, 1637, in-8°) ; Miracles de la foi chrétienne (Paris, 1639, in-12) ; De la fréquente communion (Paris, 1641, in-so).

LOMBARD (Théodore), poète français, né à Annonay en 1699, mort vers 1770. Il entra dans l’ordre des jésuites, professa pendant de longues années la rhétorique à Toulouse et s’adonna avec succès à la poésie. Le P. Lombard remporta un grand nombre de prix à l’Académie des jeux Floraux, dont il devint un des mainteneurs, et au concours académique de Paris. On cite particulièrement de lui : l&’Peste de Marseille (1722), poème ; Méthode courte et facile pour discerner la véritable religion (l" 25) ; les Combats de saint Augustin, poème ; Réflexions sur l’impiété (1729) ; Odes, publiées dans le Parnasse chrétien et dans le Recueil des jeux Floraux,

LOMBARD (Jean-Louis), écrivain militaire français, né à Strasbourg en 1723, mort à Auxonne en 1794. Docteur en philosophie à dix-huit ans, avocat à ving t ans, il quitta alors l’Alsace, pour aller compléter à Paris ses connaissances littéraires, juridiques et scientifiques. S’étant ensuite fixé à Metz, il y connut le professeur d’artillerie Robillard, dont il devint le gendre et à qui il succéda comme professeur en 1748. En 1759, Lombard fut appelé à occuper une chaire à l’École d’artillerie d’Auxonne. Lombard compta au nombre de ses élèves lejeune Bonaparte, qui devait être Napoléon 1er, et, frappé de sa précoce intelligence, il dit de lui : «Ce jeune homme ira très-loin. » Ses principaux ouvrages sont : Table du tir des canons et des obusiers (Auxonne, 1787) ; Instruction sur la manœuvre et le tir du canon de bataille (1790) ; Traité du mouvement des projectiles (Dijon, 1797, in-8°).

LOMBARD (Claude-Antoine), chirurgien français, né à DOle en 1741, mort à Paris en