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1811. Il devint successivement chirurgien en chef de l’hôpital militaire et de l’hospice civil de Dole, et chirurgien militaire en chef a l’hôpital militaire de Strasbourg (1792). La il se livra à l’enseignement avec beaucoup de zèle et s’acquit bientôt par son talent une nombreuse clientèle. Il succomba aux suites d’une attaque d’apoplexie dans les environs de Paris, où il s’émil retiré. Membre correspondant de l’Institut et de plusieurs sociétés savantes, Lombard a publié, entre autres ouvrages : Sur les évacuants dans la cure des plaies récentes, simples ou graves, suivi d’observations raisonnèes sur la complication du vice vénérien et scorbutique (Strasbourg, 1782) ; Sur l’utilité des évacuants dans la cure des tumeurs, des plaies anciennes et des ulcères (Strasboug, 1783) ; Opuscules de chirurgie sur l’utilité et l’abus de la compression, et les propriétés de l’eau froide et chaude dans la cure des maladies chirurgicales (Strasbourg, 1786) ; Cours de chirurgie pratique sur les maladies vénériennes (Strasbourg, 1790, 2 vol. in-8°) ; Remarques sur les lésions de ta tête pour servir à l’instruction des jeunes chirurgiens (Strasbourg, 1791) ; Instruction sommaire sur les pansements à l’usage des étudiants en chirurgie des hôpitaux militaires (Strasbourg, 1797) ; Clinique chirurgicale relative aux plaies (Strasbourg, 1797) ; Sur les fractures du crâne occasionnées par un coup de feu (Strasbourg, 1796) ; Clinique des plaies récentes, où la suture est utile, et de celles où elle est abusive (Strasbourg, 1800) ; Clinique chirurgicale des plaies faites par armes à feu (Strasbourg, 1804).

LOMBARD (Charles-Pierre), apiculteur français, né en 1743, mort en 1824. Procureur au parlement de Paris avant la Révolution, il collabora, de 1790 à 1792, aux Actes des apôtres et à divers journaux royalistes, fut emprisonné pendant la Terreur, puis se retira à la campagne et s’occupa à peu près exclusivement depuis lors de l’éducation des abeilles. De 1818 à 1823, il fit sur ce sujet des cours publics et gratuits. Nous citerons de lui : Manuel des propriétaires d’abeilles (Paris, 1802), souvent réédité ; État de nos connaissances sur les abeilles au commencement du XIXe siècle (Paris, 1805); Mémoire sur la difficulté de blanchir les cires en France (Paris, 1808).

LOMBARD (Jean-Guillaume), homme d’Etat allemand d’origine française, né à Berlin, en 1767, mort à Nice en 1812. Ses talents pour la versification, son excellente éducation, ses manières distinguées attirèrent sur lui l’attention de Frédéric le Grand, qui lui donna un emploi inférieur dans son cabinet particulier. Sous Frédéric-Guillaume II, la faveur de Lombard s’accrut considérablement : il devint secrétaire du cabinet ; puis, sous Frédéric III, après un instant de disgrâce, Use vit nommer conseiller privé chargé de la direction de la politique extérieure. Lombard acquit sur l’esprit du roi un ascendant assez considérable pour entretenir le gouvernement prussien dans des idées pacifiques vis-a-vis de la France révolutionnaire. Mais le parti de la guerre l’ayant emporté en 1806, Lombard fut rendu responsable des défaites que subit la Prusse. Il s’enfuit de Berlin et fut poursuivi par les injures et les malédictions de la populace dans toutes les villes qu’il traversa. On l’emprisonna à Stettin par ordre de " la reine ; le roi le lit mettre en liberté. A partir de ce moment, Lombard ne prit plus aucune part aux affaires publiques. Sa santé, épuisée par les plaisirs, rendit nécessaire un voyage dans le Midi ; il partit donc pour Nice, où la mort le frappa après un court séjour. Lombard a été jugé sévèrement par les historiens, qui n’ont vu en lui qu’un hotnmo frivole, moralement et physiquement énervé, indiffèrent au mal comme au bien, sans instruction politique, joueur et débauché. On lui attribue l’ouvrage suivant : Matériaux pour servir à l’histfiire des années 1805, 1806 et 1807, dédié aux Prussiens par un ancien compatriote (Paris, 1808, in-12).

LOMBAHD DE LANGUES (Vincent), littérateur français, né à Langres vers 1765, mort à Paris en 1830. Il se rendit à Paris, où, tout en étant clerc de procureur et capitaine de la basoche, il composa pour le théâtre de la Montansier plusieurs pièces d’une médiocre valeur. Bien que partisan des idées de la Révolution, il jugea prudent de quitter Paris pendant la l’erreur, se retira à Villeneuve-sur-Yonne, devint successivement

membre de l’administration de la «Haute-Marne, juge au tribunal de cassation (1797), envoyé extraordinaire à La Haye (1798-1799) et rentra dans la vie privée après le coup d’État du 18 brumaire. Depuis lors, il se consacra entièrement à la culture des lettres. Cet homme aimable, spirituel, d’une grande facilité, mais de peu d’instruction et de peu de goût, a composé un grand nombre d’ouvrages divers, parmi lesquels nous citerons : les Prêtres et tes rois (1793), pièce en trois actes ; le Banquier (1794), comédie en vers ; École des enfants (Paris, 1795, 3 vol.) ; Neslie, poème (1798) ; le Journaliste, comédie en un acte et en vers (1797) ; le Meunier sans souci, vaudeville (1798) ; le Dix-huit brumaire (1799) ; Peters (1805), poème héroï-comique, suivi de contes en vers ; Joseph, poème burlesque (1807) ; le Dix-neuvième siècle, poëme (1810) ; l’Athée, drame en cinq actes et en vers (1818) ; les Souvenirs (1819) ; Mémoires d’un sot (1820) ;

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Mémoires anecdotiques pour servir à l’histoire de la Révolution française (1823, 2 vol.) ; Décaméron français (1828, 2 vol.) ; Mémoires de l’exécuteur des hautes œuvres (1830), etc. Il a collaboré à l’Histoire de la Révolution française par deux amis de la vérité (1792 et suiv., 20 vol. in-S"). Quérard lui attribue plusieurs ouvrages historiques qui ont paru sans nom d’auteur.

LOMBARDELLI (Grégoire), théologien italien, né à Sienne, mort dans la même ville en 1613. Il appartenait à l’ordre des dominicains et remplissait les fonctions de conseiller du saint office. Parmi ses nombreux ouvrages nous citerons : Instruzzioni dé confessori (Sienne, in-12) ; Summario délia disputa a difesa délie sacre stigmate di santa Catarina di Siena (Sienne, 1601, in-4«). Lombardelli a écrit également la Vie d’un grand’ nombre de saints italiens. — Son frère, Horace Lombardelli, occupa une chaire de rhétorique à Sienne, dans la seconde moitié du xvie siècle. On lui doit : Degli punti e degli accenti (Florence, 1566, in-8°) ; ï’Arte det puntare i scritti (Sienne, 1585, in-8°) ; Difesa det zêta (Florence, 1586, in-8°).

LOMBARDELLI DELLA MARCA (Giovanni-Battista), dit il Montano, peintre italien de l’école romaine, né en 1532, mort en 1587. Il étudia la peinture sous la direction de Marco Marcucci de Faenza, puis se rendit à Rome et s’y fit remarque^par une facilité d’exécution poussée k l’excès, dont il abusait pour exécuter k la hâte et insoucieusement les travaux qui lui étaient confiés. On trouve des tableaux et des fresques de cet artiste à Rome et à Pérouse ; mais ses compositions les plus soignées sont k Montenovo, son pays natal.

LOMBARDERIE s. f. (lon-bar-de-rl — rad. lombard). Jurispr. anc. Droit que payaient les Lombards ou marchands italiens aux foires de Champagne pour y faire leur commerce.

LOMBARDI (Alfonso Citadella, dit), sculpteur italien, né à Ferrare en 1487, mort à Bologne en 1536. On le croit élève de Nicolo do Puglia. Lié avec le Titien, il eut le talent, pendant une séance donnée par Charles-Quint au grand peintre pour un portrait, d’exécuter une esquisse en cire qui plut tellement à l’empereur qu’il en commanda la reproduction en marbre, et paya Lombardi

aussi magnifiquement que le Titien lui-même. Les principaux ouvrages da ce sculpteur sont à Bologne, et on cite, entre autres compositions : le Tombeau du condottiere Ramazzalo Ramozolti ; la Résurrection du Christ, bas-relief ; Saint Barthélémy ; Bustes des douze apôtres, terres cuites ; un Hercule colossal ; les Funérailles de la Vierge, bas-relief ; les médaillons de Charles-Quint, de l’amiral André Doria, d’Alphonse d’Esté, de Clément Vif, tVHippolyte de Médicis, du Bembo, de l’Arioste, etc.

LOMBARDI (Girolamo), dit Girolamo de Ferrare, sculpteur et fondeur italien, né k Ferrare vers 1510. Ses maîtres furent Andréa Cantucci et le Sansovino. Lombardi aurait acquis un renom qui l’eût fait l’égal des plus grands sculpteurs de l’école italienne, s’il ne se fût, pour ainsi dire, cloîtré dans la petite ville de Recanati, voisine de Lorette. C’est dans la Santa-Casa de cette dernière ville que se trouvent les plus beaux ouvrages de cet artiste : ('Adoration desmages  ; le Prophète Etéchiel ;es statues de Zacharie, David, Amoset Malachie ; les Candélabres en bronze de l’autel du saint sacrement, et la Madone également en bronze placée au-dessus de la principale porte de l’église.

LOMBAUDl (Cristofano), ditTofanoetLomhardino, architecte et sculpteur italien qui vivait vers 1540. Il a été l’un des architectes de la cathédrale de Milan, et son nom est encore attaché à d’autres travaux d’une grande importance, tels que la façade de Saint-Celse, dans la même ville, lu restauration de Saint-Eustarge, la construction du monastère de Sainte-Catherine. On ne cite de lui qu’une seule sculpture, un Christ à la colonne, qui se trouve dans la cathédrale de Milan.

LOMBARDI (Carlo), architecte et ingénieur italien, né en 1554, mort en 1620. C’est à Rome qu’il exécuta ses principaux travaux : la Villa Aldobrandini, la Façade de SainteFrançoise - Romaine, la Façade de l’église Sainie-Prisce et le Palais Coslaguti. Lomhardi a publié un petit traité sur les moyens de prévenir les inondations du Tibre.

LOMBARDI (François), littérateur italien, né à Bari en 1631, mort dans la même ville en 1743, à l’âge de cent douze ans. Il visita Rome et l’Italie, et reçut, en 1702, de ses compatriotes, la mission d’aller prêter, en leur nom, serment de fidélité à Philippe V. On lui doit, entre autres ouvrages : Compendio cronotogico délie vite degli arcivescovi Baresi (Naples 1694) ; Notizie storiche delta città e vescovi di Molfetta (1703).

LOMBARDI (Charles), écrivain italien, né à Rimini, mort k Marbourg en 1069. Ayant embrassé le protestantisme, il se rendit en Allemagne et en Hollande, puis se fixa a Marbourg (1653), où il enseigna la médecine, la philosophie et les belles-lettres. Ses principaux ouvrages sont : Flores politici e florentissimo potiticorum campo decerpti (1657) ; De divisione motus (1659) ; Centuria prima di

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bellissime moralita (1660). — Son fils, Jean-Henri Lombardi, né à’Marbourg en 1668, mort en 172G, fut avocat du fisc, conseiller intime et directeur de la chancellerie à Rothenbourg. Il a publié, entre autres écrits : Palxstra judiciaria, tam civilis quam crimiualis (1708) ; Trutina triadis qussstionum controversarum (1710).

LOMBARDI (Giovanni-Domenico), dit l’Omliio, peintre italien de l’école florentine, né k Lucques en 1682, mort en 1752. Il apprit les éléments de la peinture sous la direction da Pietro Paolini, puis il étudia les procédés et le style des grands maîtres bolonais et vénitiens. On cite comme œuvre3 très-remarquables les d’eux tableaux qu’il fit pour le chœur de l’église des Oiivétains à Lucques, représentant Bernard, le fondateur de l’ordre, secourant les pestiférés. Vers la fin de sa carrière, il perdit, assure-t-on, toutes ses brillantes qualités, en confectionnant k la hâte des tableaux de pacotille.

LOMBARDI (Jérôme), érudit italien, né en 1707, mort en 1792. Affilié a la compagnie des jésuites, il professa les lettres dans plusieurs collèges de son ordre et termina son . existence à la maison professe de Venise, dont il était devenu bibliothécaire. On lui attribue l’ouvrage suivant : Notizie spettanti al Capitolo di Verona (Rome, 1752), et la Fie de quelques religieuses renommées pour leur sainteté. Il a, en outre, édité plusieurs volumes, entre autres, la Culiivazione, de Louis Alamanni (Venise, 1751), et le Carême, de Sagromaso (Venise, 1764).

LOMBARDIE s. f. (lon-bar-dt). Anc. comm. Sorte de fourrure : Quarreaux fourrés de losibardie.

LOMBARDIE. Ce nom, pris comme synonyme de royaume des Lombards, désigna, jusqu’à la fin du xvme siècle, la plus grande partie de la péninsule italique. Depuis cette époque, il s’applique, mais avec des limites qui ont souvent varié, k cette vaste plaine qui forme l’Italie du Nord et qu’arrosent le Pô et l’Adige. Ainsi circonscrite, la Lombardie est limitée au N. par les cantons suisses du Tessin et des Grisons, le Tyrol ; à l’E. par le lac de Garde et le Mincio, qui la séparent de la Vénétie ; au S. par le Pô ; à l’O. par le Tessin, qui la sépare de l’ancien Piémont. Les villes principales de la Lombardie sont : Milan, Pavie, Crémone, Bresciaet Bergame. On évalue sa population, d’après le dernier recensement publié à Florence, à 2,732,000 hab., répartis en neuf provinces : Milan, Côme, Sondrio, Pavie, Lodi-et-Crema, Bergame, Brescia, Crémone et Mantoue. La superficie de cette partie de l’Italie est d’environ 131 myriamètres carrés.

La Lombardie est une immense plaine inclinée du N. au S. Seule, la partie septentrionale est sillonnée par des montagne», derniers contre-forts des Alpes. Cette contrée est arrosée par de nombreux et importants cours d’eau. Nous signalerons : le Pô, l’Adige, le Tessin, l’Adda, l’Oglio, la Chiese et le Mincio. Les lacs abondent dans la partie septentrionale ; les plus considérables sont : le lac Majeur, le lac de Garde, le lac de Lugano, le lac de Varès et le lac de Côme. Les eaux de ces lacs alimentent de nombreux canaux d’irrigation qui fertilisent le sol. Etudié au point de vue géologique, le sol de la Lombardie présente des calcaires où l’on rencontre du grès rouge, de l’oxyde de fer, du plomb argentifère et du plomb sulfuré. Outre le fer et le plomb, on exploite en Lomhardie le cuivre et l’arsenic, le marbre, l’argile avec laquelle on fabrique de la faïence et de la poterie.

Le climat est généralement chaud et sain. Les districts qui avoisinent les Alpes sont exposés à des froids assez rigoureux. On moissonne ordinairement en Lombardie vers la fin de juin et on vendange en octobre. En automne, les pluies sont abondantes. L’air est généralement sain ; cependant les rizières

?ui couvrent une partie du sol engendrent parois,

en été, des fièvres pernicieuses. La culture du sol forme la branche principale de la fortune publique en Lombardie. Les champs cultivés ont remplacé presque partout les épaisses forêts dont parle Polybe. Les principaux produits du sol sont : le froment, le maïs avec lequel on fait la polenta, nourriture presque exclusive de la classe pauvre, le fin et le chanvre, objet d’une grande exportation, le millet, les fèves et surtout le riz. La culture de la vigne laisse beaucoup à désirer, et le vin est d’une qualité médiocre. L’éducation du ver à soie produit annuellement 3 millions de kilogrammes de cocons. Les arbres fruitiers abondent dans les vallées et sur les bords des lacs. Les principaux sont : les oliviers ; les amandiers, les châtaigniers et les citronniers. La race bovine fournit de bonne viande et d’excellents fromages, dont les plus renommés sont le parmesan et la strocchino. L éducation de la race ovine laisse k désirer. On engraisse beaucoup de porcs et de volailles. L éducation des abeilles donne d’excellents résultats. L’industrie manufacturière de cette belle contrée est loin d’avoir atteint le degré de prospérité auquel elle peut prétendre. « Mais, dit un historien, en se rappelant que ce pays fut de tout temps le champ clos où les peuples de l’Occident vidaient leurs querellés, en n’oubliant pas non plus l’état oppressif

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sons lequel l’Autriche l’a tenu pendant près d’un demi-siècle, et surtout en tenant compte de l’indolence proverbiale des Italiens et de la superbe oisiveté des dusses nobles, on comprendra aisément l’infériorité industrielle de la Lombardie. » Nous devons cependant mentionner ici l’orfèvrerie de Milan, les armes et la coutellerie de Brescia, les instruments de musique de Crémone, les fleurs artificielles, la poterie fine, la parfumerie, etc. Tous ces objets donnent lieu à un commerce assez considérable, que le nouvel état de ce pays ne pourra que développer, quand l’Italie, revenue enfin des émotions de sa révolution intérieure ; reprendra sa marche dans le progrès européen.

Lorsque Charlemagne eut cessé de tenir dans ses mains puissantes les rênes de l’empire immense qu’il avait fondé, son œuvre gigantesque s’écroula de son propre poids. Lorsque la diète de Tibur eut déclaré Charles le Gros déchu de la dignité impériale, la Lombardie se détacha de l’empire pour entrer dans le système féodal. L’archevêque de Milan, les évêques de Pavie, de Vérone se déclarèrent indépendants. Cependant un lien commun, la royauté, existait encore, et, jusqu’au milieu du xe siècle, la couronne.de fer, disputée avec acharnement, fut tour k tour le prix du meurtre et de l’inceste. Dans la fameuse querelle des investitures, la Lomhardie prit part k la lutte, et, à la faveur des longues querelles entre le pape et l’empereur, Milan, Pavie, Lodi, Crémone, Mantoue, Parme conquirent successivement leur indépendance et se donnèrent une organisation républicaine. Des ambitions et des intérêts opposés ne tardèrent pas à diviser ces nationalités, et lorsque Frédéric Barberousse franchit les Alpes pour faire respecter l’autorité impériale, la discorde régnait en Lomhardie. L’Italie entière se leva comme un seul homme pour défendre sa liberté, et, entre toutes les cités indépendantes, Milan montra le plus d’héroïsme. Elle soutint avec une vaillance digna des plus grands éloges un siège de deux ans contre les troupes de 1 empereur ; mais elle dut se rendre, après un suprême effort et l’ennemi la détruisit en partie. La chute de Milan entraîna celle de la plupart des villes de l’Italie, et les podestats remplacèrent partout les magistrats républicains. Cependant les Italiens, puisant des forces dans l’excès même de leur humiliation, firent les plus généreux efforts pour recouvrer leur liberté, que l’on croyait morte et qui n’était que blessée. Milan sortit de ses ruines et le gain de la célèbre victoire da Legnano, dû surtout au courage des Milanais, entraîna l’expulsion des podestats. L Italie marchait k grands pas vers l’unité politique ; mais la formation de factions nouvelles l’empêcha d’atteindre ce but depuis si longtemps rêvé. Avec Innocent III et Philippe de Souabe commença cette querelle de la papauté et de la maison de Hoheustauffen, qui se prolongea jusqu’à la fin du xino siècle. De tous côtés naquirent des discordes religieuses. Guelfes et gibelins, catharins et patarins transformèrent jusqu’en 1268 l’Italie en un vaste champ de bataille. Le parti aristocratique profita habilement de ces luttes civiles pour imposer peu à peu son autorité aux diverses ligues lombardes. C’est ainsi que les ViSconti firent peser leur despotisme sur Milan, les Scnla sur Vérone, les d Este sur Ferrare, les Carrara sur Padoue et les Gonzague sur Mantoue. Les Visconti ne tardèrent pas k réunir sous leur domination la Lombardie tout entière, constituée en duché k leur profit par l’empereur Wençeslus (1395). Sans l’énergique résistance de Venise, ils auraient probablement étendu leur domination sur toute l’Italie. Malgré tous leurs efforts, Jean Galéas et Philippe-Marie ne parvinrent jamais à entamer la république vénitienne. Sous le règne de François Sforza, la Lomhardie suivait le mouvement de renaissance artistique et littéraire de l’Italie, lorsque l’ambitieux Ludovic le More appela les Français dans le Milanais, en 1493. L’Ualiea ppartint un moment à Charles VIII. Louis XII y guerroya sans fruit de 1498 k 1513. Pendant le longue lutte entre François Ier et Charles-Quint, le Milanais fut le théâtre de plusieurs sanglants combats. À la mort de Charles-Quint, que le traité de Madrid (1526)

avait rendu possesseur de la Lombardie, cette contrée passa k la branche espagnole do la maison d’Autriche. La paix d’Utrecht (1713) et plus tard celle d’Aix-la-Chapelle (1748) assurèrent cette conquête k l’Autriche. La Révolution française consacra l’indépendance de la Lombardie. Lorsque le despotisme impérial eut succombé plus tard sous l’effort de la cinquième coalition, la Lombardie fut rendue k l’Autriche par les traités de 1815, et cette contrée constitua avec la Vénétie le royaume Lombard-Vénitien. Ici commence pour ce malheureux pays une longue période d’oppression et de souffrance. « Sous le gouvernement inquisitorial et despotique de l’Autriche, la Lombardie, dituu historien, frémissait et s’agitait. Confalonieri, Pellico,-Maroncelli, Pallavicino et bien d’autres allèrent expier sous les plombs ’de Venise ou dans les forteresses de la Moravie leurs aspirations vers la liberté. La révolution de 1830 eut son contre-coup en Lombardie, et si elle livra à la brutalité autrichienne quelques victimes nouvelles, elle vit se fonder la Société de la jeune Italie, organisée par Giu-’

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