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obligé de quitter la ville de Hambourg et d’abandonner la position qu’il y occupait.

Lessing venait de publier une dissertation sur les Images de ta mort chez les anciens, lorsque la puissante protection du duc de Brunswick l’appela à Wolfenbuttel. Nommé bibliothécaire, il reçut, en outre, pour ses ouvrages un privilège qui les exemptait de la censure, privilège qui lui fut retiré à l’occasion d’une violente querelle qu’il eut avec les théologiens. Malgré ces luttes ardentes, dans lesquelles s’épuisait rapidement tout ce qui lui restait de force et de santé, Lessing composa deux chefs-d’œuvre, Emilia Galolti et Nathan le Sage, digne couronnement de sa carrière dramatique. Des malheurs domestiques, la mort de sa femme et celle de son fils unique, accélérèrent sa fin ; il succomba à une maladie de langueur.

Lessing, qu’on peut regarder comme le fondateur du théâtre allemand, exerça sur la littérature et le goût de ses compatriotes une puissante influence. Ennemi de toute servitude littéraire, il n’appartient à aucune école ; mais, par ses goûts et ses tendances, il semble s’être rapproché de la société allemande de Berlin, dans laquelle il comptait de nombreux amis, relations qui nous expliquent les fréquents séjours de 1 auteur dans la capitale de la Prusse.

Voici la liste des principaux ouvrages de Lessing : Mémoires pour servir à l’histoire et au progrès du. théâtre ; Bagatelles ; Vie de Sophocle ; Lettres sur la littérature ; Lettres sur la littérature du jour ; Bibliothèque des belles-lettres ; Bibliothèque allemande universelle ; Apologies ; Laocoon ou les Limites respectives de la peinture et de la poésie ; Des images de ta mort chez les anciens ; Fables, un de ses livres les plus connus ; Dramaturgie de Hambourg, traduit en français par Cacault (Paris, 1785, 2 vol. in-8») ; Lettres archéologiques ; Ernest et Falk, dialogue pour les francs-maçons ; Mémoires historiques et littéraires tirés de la bibliothèque ducale de Wolfenbuttel ; Fragments d’un inconnu ; Dissertation sur l’épigramme ; Dissertation sur le caractère de la fable ; Pope métaphysicien ; Éducation de l’humanité ; Anti-Gœtze, pamphlet ; Sur les rapports de Leibniz avec Spinoza ; Sur la vérité des objets en dehors de la divinité ; le Christianisme rationnel ; VÉducation du genre humain ; Traité sur les peines éternelles.

Parmi ses ceuvres dramatiques, nous citerons : les Juifs, le Misogyne, l’Esprit fort, le Trésor, l’Athée, le Maître de pension, Miss Sarah Sampson, Pàilotas, Minna de Barnhelm, Emilia Galotli, Nathan le Sage.

On doit aussi à Lessing quelques traductions : Examen des esprits propres aux sciences, de Jean Huarte ; Histoire des Arabes sous les califes, de l’abbé de Mnrigny ; Système de la philosophie morale, de Hutcheson ; Théâtre de Diderot,

Les Œuvres complètes de Lessing ont été publiées à Berlin en 1840 (13 vol. in-8°).

Personne n’a mieux jugé Lessing que Mme de Staël : « Lessing, dit-elle, écrivit en rose avec une netteté et une précision tout , fait nouvelles : la profondeur des pensées embarrasse souvent le style.des écrivains de la nouvelle école ; Lessing, non moins profond, avait quelque chose d’àpre.dans le caractère, qui lui faisait trouver les paroles les plus précises et les plus mordantes. Lessing était toujours animé dans ses écrits par un mouvement hostile contre les opinions qu’il attaquait, et l’humeur donne du relief aux idées que l’on veut présenter.

« Il s’occupa tour à tour du théâtre, de la philosophie, des antiquités, de la théologie, poursuivant partout la vérité, comme un chasseur qui trouve encore plus de plaisir dans la course que dans le but. Son style a quelque rapport avec la concision vive et brillante des Français ; il tendait à rendre l’allemand classique ; les écrivains de la nouvelle école embrassent plus de pensées à la fois, mais Lessing doit être plus généralement admiré ; c’est un esprit neuf et hardi, 3ui reste néanmoins à la portée du commun es hommes ; sa manière de voir est allemande, sa manière de s’exprimer est européenne. Dialecticien spirituel et serré dans ses arguments, l’enthousiasme pour le beau remplissait cependant le fond de Son âme ; il avait une ardeur sans flamme, une véhémence philosophique toujours active, et qui produisait par des coups redoublés des effets durables.»—Charles-Gottlieb, frère de Lessing, né en 1740, mort en 1812, fut directeur de Ta Monnaie de Breslau et publia Une vie de Gotthold-Ephraïm (Berlin, 1793, 3 vol. in-8").

LESSING (Charles-Frédéric), célèbre peintre allemand, né à "Wartcuberg (Silésie) le 15 février 1808. Il est le petit-fils de l’illustre écrivain du même nom. Son père désirait lui faire étudier les sciences naturelles ; mais le jeune homme montrant peu de goût pour ce genre de travail intellectuel, il se décida à le laisser suivre les cours de l’Académie des arts de Berlin. En 1825, le jeune artiste, à,

Feine âgé de dix-sept ans, obtint ie prix de Académie do peinture pour son tableau, le Cimetière en ruine. M. Lessing père envoya son fils achever son éducation dans l’atelier de M. Sehadow. De 1829 à 1831, M. Lessing produisit successivement plusieurs œuvres importantes, parmi lesquelles on remarqua

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surtout la Bataille d’Iconium, le Couple royal en deuil, le Brigand et son fils et la Lènore. Puis il s’adonna presque exclusivement à la reproduction des scènes de l’histoire de la Bohême. Le Sermon chez les hussites, admis, en 1837, à l’Exposition de peinture de Paris, mérita à son auteur une médaillé de première classe et la croix de la Légion d’honneur. Quelque temps après, l’artiste exposa deux toiles inspirées par les mêmes idées : Jean Hus devant le concile de Constance et Jean Dus marchant au bûcher, qui furent vivement critiquées par l’école d’Overbeck. Vinrent ensuite le Tyran Ezzelin repoussant dans sa prison les exhortations des moines, la Bataille des Mongols près de Legnitz, Pèlerins allant visiter le tombeau de Jésus-Christ, le Pape Pascal II prisonnier de Henri V, Luther brûlant ta bulle papale, qui est maintenant à New-York avec le Jean Hus marchant au bûcher. La plupart des autres compositions que nous venons de citer appartiennent au musée de Franefort-sur-ie-Mein. Ce peintre est également un paysagiste distingué. Nous citerons parmi ses compositions les plus importantes en ce genre : le Cloître dans la neige, Vue prise dans l’Eisel, Bochers, Lac au fond d’un cratère, Chênes de mille ans, qui ont été gravés par Steifenhend. Membre depuis plusieurs années de l’Académie des beaux-arts de Berlin, M. Lessing a dans son pays une grande réputation de coloriste. C’est en même temps un dessinateur énergique et correct, un partisan de la vérité et de la réalité, qui n’est jamais tombé dans les rêveries panthêistiques de ses compatriotes.

LESSINGIE s. f. (lè-sain-ji — de Lessing, auteur allem.). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des astérôes, comprenant plusieurs espèces qui croissent en Californie.

LESSIVAGE s. m. (lè-si-va-je — rad. lessiver). Action ou manière de lessiver : Un lessivage bien fait. La quantité de potasse que contiennent les cendres après le lessivage est encore très-considérable. (Matth. do Dorabasle.)

— Fam. Grosse perte d’argent : Il vient de faire au jeu un lessivage complet.

— Arboric. Opération qui consiste à asperfer les arbres avec une lessive, pour les déarrasser des insectes qui les infestent.

— Encycl. Econ. domest. Le lessivaqe ou coulage est la base de l’opération du blanchissage. Le linge à blanchir, débarrassé par le trempage des substances solubles, renferme encore des substances insolubles, des corps gras ou résineux qui le salissent ; le lessivage a pour but de l’en débarrasser, au moins en partie. Anciennement, on faisait la lessive avec des cendres, et ce procédé est même encore suivi actuellementdans les campagnes et dans les petites villes de province. Pour lessiver le linge par cette méthode, on le dispose pièce à pièce dans un grand cuvier en bois, placé sur un trépied, puis on le recouvre d’une grosse toile qui déborde tout autour. On met sur cette toile une quantité de cendres proportionnée à la masse du linge que l’on doit lessiver ; puis on enroule tout autour les bords de la toile, do façon a former une sorte de bassin dans lequel on verse peu à peu et par intervalle de 1 eau chaude. Les sels solubles contenus dans les cendres, et principalement le sous-carbonate de potasse, le seul qui agisse dans cette circonstance, sont entraînés par le liquide, qui s’infiltro a travers toutes les couches du linge, et finit par gagner la partie inférieure, d’où il s’écoule à l’aide d’une ouverture munie d’un robinet, ou simplement fermée par un bouchon de paille ou de linge. On reprend le liquide écoulé, on ie chauffe et on le reverse sur la cendre, et ainsi de suite ; c’est cette manipulation que l’on appelle couler la lessive. Il faut employer l’eau à une température douce, qui permette aux tissus de se gonfler par degrés, et de se laisser plus facilement pénétrer.

Dans les grandes villes, et particulièrement à Paris, on n’emploie plus guère les cendres, que l’on ne pourrait se procurer en quantité suffisante ; car on brûle beaucoup de bois flotté, qui donne des cendres presque complètement privées.d’alcalis. Les blanchisseuses emploient donc directement les alcalis, et de l’usage peu rationnel qu’elles en font, il résulte des effets déplorables au point de vue de la propreté et de la conservation du linge. La cendre a ce précieux avantage qu’il est impossible d’en abuser, les quantités de potasse qu’elle renferme étant trop faibles pour pouvoir être nuisibles.

On lessive aussi le linge à la vapeur. Dans ce procédé, le linge est soumis à une macération dans la lessive froide, puis placé dans le cuvier fixé au-dessus de la chaudière ; la vapeur d’eau traverse le linge, détermine la saponification des corps gras et s’écoule condensée avec la lessive. Le comte de Chaptal est le premier qui ait fait connaître en France et qui ait mis en usage les procédés de lessivage à la vapeur, employés depuis longtemps chez les Orientaux, et dont les Indiens se servaient dès nis pour le blanchiment des toiles de coton. C’est aussi à cet usage qu’on employa d’abord en France le lessivage à la vapeur. Chaptal proposa de l’appliquer aussi au blanchissage du litige. Les opérations sont d’une extrême simplicité. Après un trempage

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qu’il est inutile de prolonger, le linge est tordu de façon à être simplement humecté de lessive. Les cuves sont en tôle galvanisée ou en cuivre étnmé ; on les double ordinairement d’un charrier, sorte de grande toile qui garnit toute la cuve comme un fond de bain, et que l’on rabat sur le linge avant de fermer le couvercle. Ce charrier facilite la conservation des conduits verticaux ménagés autour du cuvier par des tringles en bois rond. Des cloisons en bois permettent, en outre, de séparer le linge ; le linge le plus sale est placé le premier. Celte opération terminée, on retire les tringles en bois, on recouvre les cheminées avec du linge, et on ferme le couvercle ; on allume alors le feu, et on le pousse jusqu’à ce que la vapeur produite par l’eau située sous le double fond sorte autour du couvercle, ce qui indique que la vapeur, comprimée d’abord dans les cheminées fermées du haut, a gagné la masse en cherchant d’autres issues, et que tout le linge a acquis graduellement la température de 100 degrés. Cette opération dure de deux à trois heures, suivant le volume du cuvier. Il ne reste qu’à rincer et laver te linge, en exprimant par une sorte de massage ou de frottage sur lui-même toutes les saletés saponifiées qui sont restées adhérentes. Il faut se garder de chauffer et de refroidir le linge trop brusquement, tout changement brusque de température pouvant crisper les fibres textiles.

On peut encore lessiver dans la lessive maintenue bouillante sans coulage. Pour cela, on se sert d’une roue à laver à claire-voie, tournant sur son axe dans un tambour où elle est enfermée. La moitié inférieure contient la lessive maintenue à l’ébullition par la vapeur d’une chaudière voisine ; la partie supérieure du tambour est pleine de vapeur. Dans le mouvement de la roue, le linge passe alternativement dans la lessive bouillante et

dans la vapeur.

Pour lessiver par affusions à températures graduées, on se sert d’un appareil composé d’une chaudière posée sur un fourneau et surmontée d’une cuve fermée par le bas par une grille en bois, et par le haut à l’aide d’un couvercle. La chaudière est divisée en deux compartiments par un disque métallique placé au milieu de sa hauteur ; au milieu de ce disque est un tube vertical, qui présente latéralement vers le bord supérieur de la cuve un second tube descendant vers le fond de la chaudière. Une pompe puise le liquide dans la chaudière et le refoule. La lessive dort être constamment maintenue à 100°. On peut aussi produire les affusions par la pression de la vapeur. Ce mode de coulage consiste à forcer la lessive, à l’aide de la pression exercée par la vapeur sur sa surface libre, à s’élever dans le tube placé au milieu du cuvier et à se déverser sur le linge.

Enfin, on lessive encore le linge par circulation continue. L’appareil employé a»cet effet se compose d’une cuve et d’une chaudière de même hauteur et placées l’une à côté de l’autre. Elles communiquent par deux tubes horizontaux situés l’un vers le fond, l’autre près du couvercle. La cuve et la chaudière étant remplies de lessive dans l’espace annufaire compris entre le tube central et une enveloppe qui repose également sur le disque, on chauffe lentement, et de temps en temps on fait jouer la pompe pour arroser le linge à des températures successivement croissantes. Vers 100» l’affusion se produit spontanément. La lessive ne doit pas marquer plus de 3» à l’aréomètre de Baume. Cet appareil, dû à MM. Bouillon et Muller, doit être préféré à tout autre.

Quel que soit d’ailleurs le procédé.de lessivage employé, il est bon, avant de l’appliquer, de trier le linge et de le partager en divers lots, comme le linge fin, le linge de couleur, le gros linge, le linge de cuisine, etc. ; sans quoi une portion du linge se blanchirait aux dépens de l’autre, et le linge fin, par exemple, serait retiré du cuvier plus sale qu’il n’était quand on l’y a mis.

— Arboric. Quand les arbres fruitiers Sont trop infestés d’insectes, tels que pucerons, cochenilles, tigres, acanthies, etc., on les en débarrasse à l’aide d’un lessivage. On emploie pour cela, soit la lessive ordinaire, soit la dissolution de soude, de potasse ou de savon, soit encore la décoction de feuilles de 1103’er, de sureau, de tabac ou autres végétaux, à suc acre. On applique ces liquides en seringages, à l’aide d’une pompe ou autre appareil, ou bien en frictions avec un lingequien est imprégné. Le savon agit très-efficacement ; il cautérise la peau délicate des insectes, et de plus il bouche leurs stigmates, arrête leur respiration et les asphyxie. Il est rare qu’un premier lessivage atteigne le but désiré ; aussi eston obligé de recourir à un second. lien résulte naturellement un surcroît de dépenses, qui arrête souvent l’arboriculteur.

LESSIVE s. f. (lè-si-ve — lat. lixivium ou lixivia ; probablement de lixa, que Nonnius dit être un nom ancien de l’eau ; ou de iix, nom de la cendre ou de l’eau mêlée à la cendre. Lixa, eau, doit se rapporter au même radical que liguor, liqueur, liquidas, liquide, et liquere, être clair, pour lequel on ne trouve que des analogies fort incertaines dans le sanscrit. Il est possible que lix, cendre, se rapporte au même radical que le latin liynus, bois). Dissolution aqueuse de potasse ou de soude dans laquelle on fait macérer le linge

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que l’on veut blanchir : Une bonne lessive. Une forte lessive. Mettre du linge à la lessive.

— Eau détersive en général : Préparer une lessive pour dégraisser les cheveux. Les olives vertes, placées dans une forte lessive, y perdent leur amertume.

— Action de lessiver, de mettre du linge à la lessive : Faire la lessive. Les jours de lessive sont, à la campagne, des jours solennels.

C’est une belle perspective.

De grand matin,

Que des gens qui font la lessive

Dans le lointain.

A. de Musset.

— Linge qu’on met à la lessive : Compter sa lessive. Laver sa lessive.

— Par anal. Action de nettoyer, de purger : Les eaux de Vichy m’ont purgée autant oue j’ai pu l’être ; car il s’en faut bien que j’aie le même besoin que j’avais de cette lessive il y a dix ans. (Mme de Sév.)

— Fam. Grosse perte d’argent : Il faut bien vous avouer que j ai perdu prés de 100 louis au pharaon, selon ma louable coutume de faire tous tes ans quelque lessive au jeu. (Volt.)

Blanc de lessive, Se dit du linge lessivé et blanchi, qui n’a pas encore été porté.

— Loc. fam. Faire la lessive du Gascon, Retourner son linge lorsqu’il est sale, au lieu d’en changer.

— Prov. A laver la télé d’un More ou d’un âne, an perd sa lessive, Il est inutile de cher- ■ cher à gagner, à persuader les personnes obstinées dans leurs idées.

— Chiin’. Liquide dont on se sert pour dissoudre les parties solubles et les séparer des parties insolubles.

— Techn. Chaudière dans laquelle on chauffe très-fortement le sucre en fusion. Il Lessive des savonniers, Dissolution de soude caustique ’servant à faire le savon. Il Lessive de sang. Préparation qui servait autrefois à la fabrication du bleu de Prusse. Il Ancien nom du prussiate de potasse.

— Encycl. Une lessive n’est autre chose qu’une dissolution aqueuse plus ou moins concentrée de potasse et de soude. Donc, toutes les cendres, sans exception, peuvent fournir des lessives, mais elles contiennent plus ou moins d’alcalis. De plus, il y en 11 qui renferment des principes colorants qui doivent les faire rejeter pour le blanchissage du linge. Les cendres d’arbres fruitiers, de chêne, de frêne, d’orme, de charme sont les meilleures ; celle des bois blancs vient en seconde ligue ; celles de châtaignier et d’aune tachent le linge. La cendre dire recuite, c’est-à-dire qui est restée longtemps dans le foyer, n’est meilleure que parce qu’elle ne contient que peu de charbon.

Lorsqu’on emploie les carbonates de potasse et de soude, on leur fait subir la caustication, opération qui consiste a enlever aux alcalis l’acide carbonique qui atténuerait notablement leur action sur les matières colorantes ou sur les substances grasses. Pour rendre les alcalis caustiques, ou fait bouillir la potasse et la soude avec une quantité suffisante de chaux vive, qui s’empare de l’acide carbonique. La solution aqueuse porte le nom de lessive caustique des savonniers. L’eau seconde est une lessive caustique faible, marquant 10° à 15° à l’aréomètre, et qui sert à enlever les peintures à l’huile sur les murs, les bois, etc. V. lessivage, pour l’emploi de la lessive au blanchissage du linge.

Pour obtenir les lessives destinées au blanchiment des tissus de fin et de chanvre, on emploie le sel de soude a 80°, les cristaux de soude à 350 ou la potasse à 65» ; il faut dissoudre dans au moins dix fois le poids d’eau maintenue bouillante ; on clarifie avec un peu de chaux, qui ne produit pas de causticité sensible.

LESSIVÉ, ÉE (lè-si-vé) part, passé du v. Lessiver. Soumis a un lessivage : Du linge bien LBSSiva. Il Qui a servi à un lessivage : L’action des cendres lessivées sur un terrain est analogue à celle de la chaux. (Matth. de Dombasle.)

LESSIVER v. a. ou tr. (lé-si-vé — rad. lessive). Nettoyer au moyen de la lessive : Lessiver des draps, des chemises. En province, les familles de tout rang ont l’habitude de faire lessiver et blanchir leur linge chez elles. (F. Soulié.)

— Laver avec de l’eau acidulée ou alcafine : Lessiver tes portes, les fenêtres, le parquet.

— Chim. Débarrasser des parties solubles, à l’aide d’une lessive : Lessiver des cendres.

Se lessiver v. pr. Être lessivé : Le linge de corps doit se lessiver fréquemment.

LESSIVEUR, EUSE s. (lè-si-veur, eu-zerad. lessiver). Personne qui lessive, qui fait la lessive : Une bonne lessiveuse.

— s. m. Techn. Appareil à l’aide duquel on blanchit les chiffons destinés à la fabrication.

LESSIVIER*, 1ÈRE s. (Tè-si-vié, iè-rerad. lessive). Se dit pour blanchisseur, blanchisseuse, dans quelques départements.

LESSMAINN (Daniel), littérateur allemand, néàSoldin (Nouvelle-Marche) en 1794, mort en 1831. Etudiant en médecine à Berlin en