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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 2, Lep-Lo.djvu/325

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« Louis XI, dit M. Duviquet, est une tragédie moderne, dans ce sens que le poète y a introduit des personnages qu’eût repoussés la dignité du cothurne antique. Je n’entends pas parler du prévôt Tristan, puisqu’il a son pendant dans le Narcisse de Britannicus ; mais je parle du médecin Coictier, si utile cependant à l’action, et qui en est le principal et indispensable régulateur ; je parle de ces danses où de malheureux paysans sont condamnés il des démonstrations joyeuses, sous peine de la hart ; de cette entrée solennelle du pieux anachorète de la Calabre, au milieu des cantiques des jeunes villageoises, et de l’appareil pompeux des symboles les plus sévères de la religion ; je parle du barbier ministre, Olivier Le Daim ; de l’épisode un peu hasardé des amourettes du dauphin avec la jeune et innocente Marie. Tous ces détails sont nouveaux, il faut en convenir, et ils eussent paru, il y a quelques années, incompatibles avec les formes reçues et avec la sévérité de l’ancienne tragédie. »

Louis XI (la jeunesse de), drame en cinq actes et en vers, de M. Jules Lacroix (théâtre de la Porte-Saint-Martin, 8 septembre 1859). L’auteur n’a guère fait que jouer avec l’histoire. Le jeune prince, qui plus tard doit s’appeler Louis XI et qui n’est encore que dauphin, se met à la tête d’une rébellion contre son père : il est entré dans la ligue de la Praguerie avec les ducs d’Alençon et de Bourbon, les comtes de Vendôme et de Dunois, les chefs des écorcheurs. La ligue est vaincue et, à la prière de la belle et bonne dauphine Marguerite d’Écosse, Charles VII rouvre ses bras à son fils ; mais il comprend, sous son repentir hypocrite, toute son ingratitude et devine ses perfides projets. Une rencontre romanesque lui fait espérer de les déjouer. Un jeune capitaine, Raoul, qui pendant la guerre a sauvé Marguerite des mains d’une bande d’écorcheurs, lui est présenté. Il reconnaît en lui un frère jumeau du dauphin, qu’il a fait disparaître autrefois. Un astrologue lui avait prédit qu’un de ses enfants le tuerait et il en avait sacrifié un au hasard. Jeanne Darc sauva la victime pour rendre à la monarchie un héros à l’heure des périls et elle révèle à Charles VII, dès la première entrevue, l’existence de ce fils qu’il croyait mort ; ce fut ce qu’on appela le secret du roi. Le dauphin essaye de le pénétrer. Il fait subir à Marguerite !les plus violents traitements pour qu’elle sache de son père cette mystérieuse intrigue de Raoul ; Marguerite résiste. Une audacieuse tentative de Louis XI contre le roi le fait exiler en Dauphiné ; et le malheureux Charles VII presse sur son cœur son fils Raoul, son unique espoir. Mais Louis, qui n’est pas parti, surprend lui-même les épanchements paternels ; il préviendra le danger dont il se sent menacé : Marguerite succombe empoisonnée. Raoul vient lui dire un dernier adieu. Louis, qui a fait en sorte qu’on les laissât seuls, rentre tout à coup dans la chambre de la mourante et, sous prétexte de venger son honneur outragé, fait poignarder son frère. Il brave ensuite son père qui le menace de le livrer à la justice :

S’ils me trouvent coupable, en bien ! la hache est prête ;
Que Votre Majesté fasse tomber la tête
De son unique enfant, du royal héritier,
Et que Charles sept meure avec moi tout entier.

Le roi, stupéfait de tant d’audace, n’a plus qu’à offrir sa poitrine aux coups du parricide.

Le plus grand défaut de la Jeunesse de Louis XI est de donner comme une étude historique des combinaisons de fantaisie où l’histoire tient si peu de place, et de présenter des personnages si connus sous des traits qui ne leur appartiennent pas. Cette conception d’un prince royal mystérieux est une sorte de légende anticipée du Masque de fer ; Charles VII est représenté sous des traits trop flatteurs, et le futur Louis XI joint trop d’emportement à trop d’astuce. Mais la pièce se relève au point de vue littéraire. Le style poétique est pur, élégant, soutenu, et en général d’une bonne école.


Louis XII, surnommé le Père du peuple, roi de France, né à Blois en 1462, mort en 1515. Il était fils de Charles, duc d’Orléans, et de Anne de Clèves, et il se trouva le premier prince du sang à l’avènement de Charles VIII (1483), son cousin, dont il avait, en outre, épousé la sœur Jeanne, un peu malgré lui. Pendant les dernières années de Louis XI, son beau-père, il n’avait été occupé que de ses plaisirs ; mais, dès le début du nouveau règne, appelé à la place d’honneur dans le conseil, il disputa la régence à Anne de Beaujeu, ligué avec le duc de Bourbon et le comte de Clermont, fit décider la convocation des états généraux de Tours (1484), mais sans réussir à en faire un instrument de réaction féodale, enfin se jeta avec la plupart des grands feudataires dans cette révolte qu’on a nommée la guerre folle. Fait prisonnier en Bretagne, à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier (1488), il fut conduit à Bourges, où il subit une dure captivité. Gracié, en 1491, par le roi, il fut nommé gouverneur de Normandie, suivit Charles VIII dans l’expédition d’Italie (1494), nourrissant l’arrière-pensée de la conquête du Milanais pour son propre compte, en vertu des droits de son aïeule Valentine Visconti (déjà il possédait de ce chef la comté d’Asti, en Piémont). Resté dans Asti, pendant que le roi marchait à la conquête de Naples, il commença les hostilités contre Ludovic le More (Sforza), duc de Milan, surprit Novare, mais fut bientôt lui-même bloqué dans cette ville par son ennemi. La retraite des Français et la victoire de Fornoue (1495) le dégagèrent de cette situation critique, mais au prix de Novare, qu’il fut obligé de céder. Il rentra en France avec les troupes royales. Trois ans plus tard (avril 1498), la mort de Charles VIII, dont le fils unique était mort à trois ans, le mit en possession de la couronne, comme chef de la branche collatérale de Valois-Orléans, descendue de Louis Ier, duc d’Orléans, second fils de Charles V.

La transmission de la couronne de France à une autre branche de la maison royales s’opéra sans agitation et sans obstacle. Louis d’Orléans monta sur le trône et prit le nom de Louis XII. Il prévint toute occasion de troubles par une conduite sensée et généreuse, accueillit ses anciens ennemis, oublia noblement ses haines en disant : Il ne serait décent et à honneur à un roi de France de venger les querelles d’un duc d’Orléans. Il manda auprès de lui La Trémoille, qui l’avait fait prisonnier à Saint-Aubin-du-Cormier, et le confirma dans tous ses offices et pensions. Il montra également beaucoup de bienveillance pour les classes populaires, publia une ordonnance contre les exactions et les violences des gens de guerre, diminua les tailles de 200,000 livres et dispensa Paris et tout le royaume du don de joyeux avènement. Il faut ajouter encore d’utiles réformes dans la justice (œuvre surtout du chancelier Rochefort), l’ordonnance de Blois, qui interdisait les ventes d’offices judiciaires, les épices, etc., et apportait des adoucissements dans la pénalité. Mais, dans ses relations extérieures, le nouveau roi se montra moins sévère et moins scrupuleux, notamment dans son alliance honteuse avec les Borgia, dont il avait besoin pour faire prononcer son divorce avec Jeanne et pour épouser Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII. Cette importante affaire, conduite par le ministre de Louis XII, Georges d’Amboise, reçut une solution rapide. Après un semblant d’enquête, Alexandre VI accorda, sans motifs plausibles, une bulle de divorce qui fut apportée en France par le trop fameux César Borgia, fils du pape, que le roi créa à cette occasion duc de Valentinois, et auquel il accorda de grosses pensions et une compagnie de cent lances françaises pour ses entreprises en Italie (1499). Le mariage avec Anne assurait d’ailleurs la Bretagne à la France, cette princesse étant l’unique héritière du duché.

Presque aussitôt, Louis entreprit de faire valoir ses prétentions sur le Milanais, entra en campagne et fit la conquête du duché en trois semaines. Ludovic le More tenta de le reconquérir ; mais, abandonné par ses Suisses, il dut s’enfuir, fut repris, amené en France et emprisonné dans un cachot de la tour de Loches, où il subit une dure captivité de dix ans, jusqu’à sa mort. Dans cette circonstance, le roi était loin d’avoir oublié les haines du duc d’Orléans. Mais, répétons-le, dans sa politique extérieure il ne montra guère plus de scrupule et de modération que Louis XI. Cependant la soumission du Milanais avait entraîné celle de Gênes, qui se replaça, une fois encore, sous la suzeraineté du roi de France. Après avoir signé, avec Ferdinand le Catholique, le traité inique de Grenade, pour le partage du royaume de Naples, Louis, associé en outre à César Borgia, qui ravageait sous notre drapeau l’Italie centrale, marcha à la conquête projetée, pendant que Gonzalve de Cordoue attaquait Frédéric, roi de Naples, par le midi, en Calabre, dont il s’était fait ouvrir les principales villes en allié et qu’il occupa ensuite en ennemi. Trahi, vendu, le malheureux Frédéric fut facilement dépouillé et fut obligé de livrer par capitulation Naples au roi de France (juillet 1501), qui investit de la vice-royauté Louis d’Armagnac, duc de Nemours. Bientôt la mésintelligence se mit entre les copartageants, à l’occasion des limites, des droits de douanes, etc., et la guerre éclata entre les deux vice-rois. Gonzalve remporta sur nos troupes les victoires de Seminara, de Cerignoles et du Garigliano, malgré les vaillantes prouesses de La Palice, de Bayard, et d’autres capitaines. Les Français durent abandonner Naples et se replier jusqu’à Gaëte (1503). Dans le même temps, la mort d’Alexandre VI vint nous ôter l’appui de l’odieuse alliance avec les Borgia, appui qui n’était d’ailleurs qu’apparent, car ces prétendus alliés étaient d’intelligence avec les Espagnols. De la florissante armée que Louis avait engagée dans cette funeste aventure d’Italie, il ne resta que quelques débris. Une trêve fut signée avec l’Espagne (1504). Au milieu de ces revers, le roi tomba gravement malade et n’en offrit que plus de prise à l’influence d’Anne de Bretagne, qui lui fit signer le traité de Blois (1505), par lequel, en fiançant sa fille Claude à l’enfant qui devait être Charles-Quint, il promettait comme dot la Bretagne, la Bourgogne et le Milanais, comme s’il eût eu à cœur de coopérer à la puissance de la maison d’Autriche, monstre grandissant qui commençait à inquiéter l’Europe. En réalité, c’était l’intérêt de cette ambitieuse maison qu’il avait servi en ruinant et divisant l’Italie. Il poursuivit la même politique insensée en écrasant Gênes, à la suite d’une sédition, et en se faisant le principal promoteur de la ligue contre Venise, qui fermait l’Italie à l’Autriche. En poussant son époux dans cette voie, Anne était guidée par l’ambition d’une alliance impériale pour sa fille. Aimant peu la France, exclusivement Bretonne, elle s’inquiétait peu d’ailleurs de préparer par cette alliance le démembrement du royaume. Toutefois, les états généraux de Tours (1506) cassèrent le traité de Blois, en décernant à Louis son fameux titre de Père du peuple ; mais la ligue de Cambrai, contre les Vénitiens fut conclue entre la France, le pape Jules II, l’Espagne et l’empereur. En 1509, Louis passa les monts à la tête d’une armée, et alla gagner la bataille d’Agnadol, qui lui ouvrit la plupart des villes de l’État vénitien. Il montra une grande cruauté, multipliant les supplices et les exécutions sommaires, quoiqu’il rencontrât peu de résistance. Venise, réduite presque à ses lagunes, montra cependant autant de constance que d’esprit politique ; elle abandonna à Jules II les possessions qu’il réclamait. Le belliqueux pontife, qui ne se souciait point d’augmenter la puissance de la France, se tourna contre nous, contribua à entraîner la défection de l’empereur Maximilien et à former enfin contre Louis XII la Sainte ligue.

Dans l’intervalle, le cardinal d’Amboise était mort (1510). Il fut le premier de ces cardinaux ministres qui ont joué un si grand rôle dans l’ancienne monarchie. Bon administrateur, mais avide, il avait, en outre, largement contribué aux grandes fautes du règne par son rêve de papauté. Attaqués en Italie par les Vénitiens, le pape, les Suisses, les Espagnols et bientôt par les impériaux, les Français se défendirent vaillamment. Gaston de Poix gagne la sanglante bataille de Ravenne (1512), et périt enseveli dans sa victoire. Néanmoins, malgré quelques succès brillants, nos affaires ne firent qu’empirer, et la perte de Milan, de Gênes, enfin la défaite de Novare (1513) enlevèrent sans retour l’Italie à Louis XII. En France même, les Espagnols conquièrent à nos dépens la Navarre ; les Anglais gagnent sur nous, en Artois, la bataille de Guinegate, triste et ridicule déroute qu’on a nommée Journée des éperons (1513), et les Suisses assiègent Dijon. Accablé, le roi de France traita avec le pape (Léon X), abandonnant le concile schismatique de Pise, qu’il avait suscité, et reconnaissant le concile de Latran ; il signa la trêve d’Orléans avec ses ennemis ; enfin, pour resserrer son alliance avec l’Angleterre, il épousa en troisièmes noces Marie, sœur de Henri VIII (Anne de Bretagne venait de mourir). Il avait alors cinquante-deux ans, était maladif et épuisé. Cette union avec une femme de seize ans l’acheva. Il mourut quelques mois après (1er janvier 1515).

Le peuple le regretta sincèrement. Chose rare, il avait en partie mérité son surnom, par sa modération envers ses sujets, son économie relative et par les réformes que nous avons indiquées ci-dessus. « C’était, dit M. Michelet, un bon homme, naturellement honnête, ridicule parfois, indiscret, bavard, colérique ; mais il avait du cœur ; et la seule manière de le flatter, c’était de lui persuader qu’on voulait le bien des sujets… On le remercia pour trois choses, vraies toutes trois : d’avoir réduit l’impôt, réprimé les pillages des gens de guerre, réformé les juges. »

La France souffrit relativement peu de ses guerres, car pour la ménager il épuisait l’Italie.

Louis XII eut de son mariage avec Anne deux filles, Claude, mariée à François d’Angoulême (depuis François Ier), et Renée, qui épousa le duc de Ferrare.

« Avec toutes les sottises qu’il fit en Italie, dit Paul de Saint-Victor, Louis XII reste un roi sympathique, enclin à la justice, soucieux de son peuple, économe de ses sous et de ses deniers. Il ressemble à Henri IV, moins la verve prime-sautière ; il avait comme lui des mots fins et francs, marqués au bon coin de l’esprit gaulois. Un de ses dictons était : « Bon roi, roi avare. J’aime mieux être ridicule aux courtisans que lourd au peuple. » Il disait encore : « La plus laide bête à voir passer, c’est un procureur portant ses sacs. » Parlant des juges âpres à condamner, qui exagèrent le délit pour perdre l’accusé, il les comparait aux savetiers, « qui allongent le cuir en tirant dessus avec leurs dents. »

Remarié en troisièmes noces à cinquante-deux ans, usé de goutte et de fatigues, à une sœur de Henri VIII, Anglaise de seize ans, légère et galante, il voulut, selon l’expression de Fleuranges, « faire du gentil compagnon avec sa jeune femme. » Aussi, disait-on, rapporte Brantôme, « qu’il avoit pris une jeune guilledrine qui bientôt le mèneroit en paradis tout droit. » Il en mourut, en effet, après trois mois de mariage, le premier jour de l’an 1515. Avant d’expirer, il dit à sa femme ce mot mélancolique : « Mignonne, je vous donne ma mort pour vos étrennes. » La « mignonne » accepta ce cadeau funèbre, et, sans prendre le temps de finir son deuil, se remaria avec son amant, le duc de Suffolk. »

Allus. hist. Ce n’est pas au roi de France à venger les injures du duc d’Orléans, Allusion à la généreuse réponse de Louis XII dans la circonstance suivante :

Ce prince, petit-fils de cet infortuné duc d’Orléans qui fut assassiné par Jean sans Peur, avait eu une jeunesse orageuse, et il était un des chefs qui commandaient les révoltés à la bataille de Saint-Aubin. En succédant à Charles VIII, qui mourut sans enfants, son premier soin fut de porter la sécurité dans l’esprit de ceux qui croyaient avoir quelque raison de craindre son ressentiment. Excité par des courtisans à se venger de La Trémoille, qui l’avait fait prisonnier à Saint-Aubin, et qui s’était montré inexorable envers tous ses amis, il répondit : Ce n’est pas au roi de France à venger les injures du duc d’Orléans.

Cette belle réponse du roi qui fut surnommé le Père du peuple est rappelée dans les circonstances, malheureusement trop rares, où un grand caractère immole à ses instincts généreux le désir de la vengeance.

L’histoire romaine nous offre un trait à peu près analogue. Adrien, ayant eu à se plaindre d’un officier des légions de Syrie avant son élévation à l’empire, lui dit, au moment où il revêtit la pourpre : « Tu es sauvé, me voici empereur ! »

« Il était bien naturel, en vérité, que M. Charles Maurice comptât sur quelque reconnaissance de la part du propriétaire ; mais, s’il faut en croire le plaignant, Louis-Philippe ne se souvient pas des services rendus au duc d’Orléans ; non-seulement il n’a point remercié M. Charles Maurice comme il convenait, mais il l’a reçu à la cour plus que cavalièrement. »

                     (Revue des Deux-Mondes.)

« Pour dominer la masse flottante dont il s’agit, il faudrait sans doute certaines concessions, il faudrait une sorte de programme conciliateur, il faudrait, en un mot, appuyer légèrement vers le centre gauche ; le puis-je ? — Qui vous en empêche ? — Le député oubliera-t-il les promesses du candidat ? — Louis XII a bien oublié les injures du duc d’Orléans ! »

                   Charles de Bernard.

« Comment me rappeler les dédains d’autrefois, et garder rancune à tant d’esprit et de grâce ? pensa maître Guibout, qui, pour s’excuser à ses propres yeux en voyant sa vengeance s’en aller par morceaux à chaque nouveau sourire d’Anastasie, finit par se dire : « Bah ! après tout, elle est charmante ; j’en suis amoureux, elle commence à m’aimer, et je serais un niais de songer à autre chose qu’à être heureux ; et puis, enfin, ce n’est pas au roi de France de venger les injures du duc d’Orléans. »

                    Charles de Bernard.

« Tous ceux qui l’avaient aimée accoururent à elle, et le nouveau député de Frauenbourg ne fut pas le moins empressé. Elle fit bon visage à tout le monde et imita la politique de Louis XII, qui ne vengeait point les injures du duc d’Orléans.  »

                    Ed. About.

— iconogr. Le Louvre possède une demi-figure en albâtre, provenant du château de Gaillon, et qui représente Louis XII portant le collier de l’ordre de Saint-Michel et une cuirasse sur laquelle est ciselée une bataille, la main gauche est appuyée sur le plan en relief d’une ville. Ce portrait fut exécute en 1508 par le Milanais Lorenzo Demugiano, comme l’indique l’inscription suivante gravée sur le bord de la cuirasse ; Mediolanensis Lavrencivs Demugiano. Opvs. fecit. 1508. La tête, qui avait été brisée en 1793, a été refaite par Beauvallet d’après celle de la statue qui surmonte le mausolée du roi à Saint-Denls. Nous décrivons ci-après ce dernier monument. Une reproduction en bronze de l’œuvre de Demugiano se voit dans les galeries de Versailles. Ce même musée possède un portrait de Louis XII, peint par Naigeon, un tableau de Louis XII remportant la victoire d’Agnadel, par Jollivet (exposé au Salon de 1837), et une peinture de Jean Gassies intitulée la Clémence de Louis XII. Ce dernier ouvrage, qui a figuré au Salon de 1824, représente le roi pardonnant à ceux qui avaient été ses ennemis du vivant de son beau-père, et prononçant cette parole si connue : « Le roi de France ne venge pas les injures du duc d’Orléans. » Dans un plafond d’une des salles du Louvre, Drolling a peint : Louis XII proclamé Père du peuple aux états généraux tenus à Tours en 1506. Un très-médiocre tableau de M.-J. Blondel, de l’Institut, représentant la Mort de Louis XII, a été exposé au Salon de 1817, et appartient au musée de Toulouse.

M. H.-A. Jacquemart a exécuté en bas-relief, pour l’hôtel de ville de Compiègne, et exposé au Salon de 1869 une très-belle figure équestre en bronze de Louis XII. Le modeèle en plâtre d’un bas-relief analogue a été exposé au Salon de 1872 par M. F.-Michel Pascal.

Louis XII et d’Anne de Bretagne (TOMBEAU DE), chef-d’œuvre de Jean Juste, dans l’église de Saint-Denis. Ce magnifique monument, qui a longtemps passé pour avoir été sculpté par le Florentin Paul-Ponce Trebatti, est l’une des plus admirables productions de la sculpture française de l’époque de la Re-