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MACEDO (Marcos-Antonio i>b), érudit brésilien, né à Jaïcos en. 180S, au milieu d’une tribu indienne à demi sauvage, avec laquelle il passa sa première enfance. Il appartenait à une honorable famille de Crato, qui lui Ht donner une excellente éducation dans un des meilleurs collèges du Brésil. Il y resta jusqu’en 1830, fit ses études de droit à l’académie d’Olinda, et reçut en 183S le titre de bac/tarel formado, qui correspond au grade de docteur. Envoyé en France, avec la mission de recruter pour le Brésil une compagnie d’ouvriers mécaniciens, il vint à Paris et se livra spécialement à des études d’histoire naturelte et de chimie, sous la direction de MM. Dumas et Pouillet. De retour ou Brésil, il fut chargé de la présidence du district de Piauly, qui l’élut député et l’envoya à l’assemblée de Rio-Janeiro ; il fut également élu plusieurs fois député à l’assemblée provinciale de Ceara. Le gouvernement le chargea ensuite d’explorer les forêts vierges pour y découvrir les éléments de collections de minéralogie et de zoologie fossiles ; au cours de ses explorations, M. de Macedo tomba malade, fut gravement atteint de paralysie et, ayant obtenu une retraite modique, passa en Europe. Il se livra à d’intéressants voyages, visita l’Orient à deux reprises, descendit le Danube jusqu’à la mer Noire et remonta le Nil jusqu’à la Nubie, occupé surtout de recherches ethnologiques. Il a donné en français un fragment de ses voyages sous le titre de Pèlerinage aux lieux saints (1867, 1 vol. in-8°), et fourni à divers recueils brésiliens des articles qui ont été goûtés. On lui doit encore une curieuse brochure sur le palmier Càrnau, arbre dont il avait révélé les produits à l’Exposition universelle de 1867. M, de Macedo, que le Grand Dictionnaire compte au nombre de ses collaborateurs, n’est pas seulement un remarquable érudit ; c’est aussi un esprit élevé, libéral, largement ouvert aux idées de progrès. Très-hostile à la barbare constitution de l’esclavage, il s’est généralement servi, au Brésil, de travailleurs libres pour l’exploitation de ses propriétés et, lorsqu’il quitta son pays, il tint à honneur d’affranchir les quelques nègres qui étaient en sa possession.

MACliDO (Joachim-Manoel de), littérateur brésilien, né à Suii-Joâo-de-lt ; iborahy, province de Rio-Janeiro. Il se fit recevoir docteur en médecine à l’université de Rio-laneiro, où il devint quelques années plus tard professeur d’histoire du Brésil. En 185-*, sa province l’envoya à la Chambre des députés, et quelque temps après il fut nommé viceprésident de l’Institut historique et géographique. Comme poète, il s’est essayé dans le genre dramatique et le genre lyrique ; mais c’est surtout comme romancier qu’il acquit sa renommée littéraire. Dès l’âge de 18 uns, il écrivit son premier roman : 0 Forasteiro ; mais il ne le publia que beaucoup plus tard (Rio-Janeiro, 1855), lorsqu’il avait conquis la réputation par deux romans de mœurs : Moreninha (Rio-Janeiro, 1844), et Omoço Louro (Rio-Janeiro, 1845). Il donna au théâtre, outre un grand nombre de comédies, une tragédie nationale, Cobé, qui excita un vif enthousiasme. Enfin, on lui doit encore de nombreuses pièces de vers lyriques, insérées pour la plupart dans les journaux du temps, et un grand poërae épique, A JVebulosa (Rio-laneiro, 1857), qui obtint dès sa publication un succès extraordinaire. Ce qui donne à ce poBme, composé de six chants et d’un épilogue, un charme tout particulier pour les Brésiliens, c’est que l’auteur y a dépeint, dans de brillantes descriptions, la nature luxuriante et majestueusement sauvage de sa patrie et a imprimé k son œuvre une couleur vraiment nationale. Elle se recommande en outre par la perfection du style et l’harmonie du vers.

MACÉDOINE s. f. (ma-sé-doi-ne. — ■ Ce mot, dit Cn. Nodier, s’est probablement employé d’abord en parlant d’un mets très-composé, par quelque allusion à cette variété incroyable de peuples auxquels Philippe et

Alexandre firent subir les lois de la Macédoine, i C’est là tout bonnement, comme l’observe Scheler, une supposition, en attendant que l’on ait découvert les circonstances dans lesquelles le mot a en premier lieu été revêtu de la signification actuelle. Il se pourrait’bien qu’elle lût due au langage culinaire de quelque Vatel français). Art culin. Mets composé d’un grand nombre de légumes ou de fruits différents : Macédoine à la Béchamel.

— Fig. Pot-pourri, amas de choses réunies sans ordre : Le goût des macédoines littéraires est aussi ancien que te mauvais goût. Ce livre est la plus amusante sïacédoine d’idées, de sentences et de digressions philosophiques, (Cuv.-Fleury.)

— Jeux. Suite de parties de cartes, dans laquelle chaque joueur qui a la main prescrit à son tour l’espèce de jeu que l’on doit jouer : Jouer une macédoine. Faire une macédoine.

— Encycl. Art culin. Macédoine de légumes. Les légumes usités pour cette préparation sont : les carottes, les navets, les asperges vertes, les haricots verts, les petits pois, les petits haricots blancs qui commencent à grossir. On peut y ajouter quelques petites lèves de marais, oes fonds d’artichaut, des concombres, etc. Faites blanchir ces légumes en les mettant quelques minutes dans l’eau bouil . MACE

lante avec un peu de sel ; égouttez-les sur une serviette, sans les rafraîchir ; mettez-les, avec du beurre fondu, dans une casserole ou un plat à sauter ; ajoutez un peu do sucre en poudre, mettez sur le feu, remuez doucement, liez avec quelques cuillerées de béchamel ; dressez les légumes en pyramide sur le plat, ou bien assaisonnez-les en salade.

Macédoine de fruits. Ayez deux moules à pâtisserie, l’un de 0™, 15 de diamètre sur om,10 de haut ; l’autre de on’,10 de diamètre sur om,07 de haut, de façon qu’en plaçant le plus petit dans le plus grand il y ait, dans tous les sens, entre leurs parois, un vide d’environ 0»’,03. Le petit moule sera maintenu dans le grand à l’aide de quatre petites pattes recourbées qui sont placées près des bords. Renversez cet appareil double, de manière que les deux ouvertures soient en haut ; placez-le bien droit, bien d’aplomb sur de la glace dans laquelle il doit plonger jusque près des bords. Remplissez l’intervalle entre les deux moules avec une gelée de fruits quelconques, qui ne tarde pas à se changer en glace. Détachez de cette glace le moule intérieur, ce qui se fait en versant dans l’intérieur un peu d’eau chaude. Placez dans le fond de la gelée deux cuillerées de groseilles blanches, que vous entourez d’abord d’une couronne de fraises ananas, puis d’une couronne de framboises blanches ; versez sur le tout deux ou trois cuillerées de gelée de fruits et laissez cette première couche se congeler un instant. "Vous placez ensuite une seconde couche de framboises, de fraises et de gelée, puis une troisième, en laissant congeler chaque couche avant de la recouvrir d’une autre. Vous finissez d’emplir le moule avec de la gelée et, quant le tout est suffisamment frappé par la glace, vous trempez vivement le moule extérieur dans une casserole d’eau chaude pour le détacher de la macédoine. Posez le plat d’entremets sur le tout, de façon qu’en retournant l’appareii pour détacher le moule la macédoine se trouve toute dressée.

MACÉDOINE, contrée de l’ancienne Grèce, dont elle occupait la partie la plus septentrionale, entre la mer Egée et la mer Ionienne.. Au temps de Strabon, la Macédoine comprenait une partie considérable de l’Illyrie et de laThrace ; mais la Macédoine proprement dite était séparée de la Thessalie, au S., par les monts Cambuniens ; de l’Illyrie, à l’O., parla grande chaîne des montagnes appelées Scardus et Bernus, et qui, sous le nom de Pinde, séparaient aussi la Thessalie de l’Épire ; de la Mœsie, au N., par les monts Orbelus et Scomius, qui coupent le Scardus à angle droit ; enfin, de laThrace, àl’E., par le fleuve Stry mon. La Macédoine d’Hérodote se trouvait enfermée dans des limites encore plus restreintes, ainsi "que nous le dirons plus bas. Cette contrée est arrosée par trois cours d’eau assez considérables : l’Axius, le Lydias et l’Haliacinon, qui se jettent tous les trois dans le golfe Therimû’que (aujourd’hui golfe de Saloniki). Le plus oriental, en même temps que le plus grand des trois, l’Axius (aujourd’hui Vardar), descend des collines situées entre le Scardus et l’Orbelus, au N.-O. de la Macédoine, et se grossit en route de plusieurs cours d’eau tributaires, notamment de l’Erigon (Koutchouk-Kara-Son), qui prend sa source dans les montagnes situées entre la Macédoine et l’Illyrie. À l’O. de l’Axius se trouve le Lydias (appelé aujourd’hui Kara-Azmac sur la côte, et Potova dans l’intérieur), qui, selon Strabon, traversait pour se rendre dans la mer le lac sur lequel était située Pella. Aujourd’hui il rejoint l’Axius, à environ 5 kilom. du point où ce dernier se jette dans la mer, A Î’O. du Lydias est l’Haliacmon, qui descend des monts Cambuniens. Au temps d’Hérodote, c’était un affluent du Lydias ; mais aujourd’hui il se déverse directement dans la mer, au S.-O. de l’embouchure de l’Axius. L’Haliacmon était aussi appelé Astrée ; aujourd’hui on lui donne les noms d’indjekara et de Vistritza ou Bistritza. Les autres cours d’eau de quelque importance qui arrosaient la Macédoine étaient le Strymon et l’Angites, dont les vallées étaient séparées de celles de l’Axius par une rangée de montagnes qui se dirigent de l’Orbelus au N. vers la péninsule de Chalcidique. Le Strymon (Struma) prend sa source au mont Scomius et se jette dans le golfe Strymonique (golfo d’Orphano). Non loin de la iner, il forum un lac. appelé Cercinitis (Kerkine), dans lequel se jette l’Angites.

La Macédoine fut habitée depuis les temps les plus reculés par de nombreuses tribus, dont les noms servirent longtemps à désigner les différentes provinces de cette contrée. Les plus importantes de ces provinces étaient : laMygdonie, ville principale Therme, appelée plus lard Thessalonique et aujourd’hui Saloniki ; la Bottiéide, ville principale Pella, seconde capitale de la Macédoine, dont on voit aujourd’hui les ruines à Alakilisseh ; la Piôrie, ville principale Pydna, appelée aussi Cydna et Citron, et connue aujourd’hui sous le nom de llidros ; l’Elimée, qui, à l’époque de Thucydide, reconnaissait la suzeraineté des rois de Macédoine, mais était gouvernée par ses princes particuliers ; TOrestide, qui tirait son nom de la nature montagneuse de son sol (en grec ôjoç, montagne), et non d’Oreste, fils d’Agameinnon, ville principale Celetrum, aujourd hui Kastoria ou Kesrie ; la Lyncestiue, qui était de tous côtés entourée de mon MACE

tagnes, ville principale Héraclée ; PEordêe, dont les habitants furent chassés de leur pays ; l’Emathie, nom primitif de la Macédoine tout entière, ville principale Edesse ou Eges (aujourd’hui Vadina), capitale de la Macédoine avant Pella ; la Chalcidique, grande péninsule située entre les golfes Thermaïque et Strymonique, et qui formait elle-même au S. les trois petites presqu’îles de Palléne, do Sithonia et d’Acte. On y trouvait plusieurs villes importantes dont il est souvent fait mention dans l’histoire de la Grèce, et dont les plus connues sont : Potidée, appelée plus tard Cassandria ; Mende, colonie des Eiétriens d’Eubée ; Olynthe, la plus considérable de toutes ; Corone, Chalcis et Apollonia.

Il est fort difficile de déterminer les limites de la Macédoine, après qu’elle eut été réduite en province romaine (142 av. J.-C). D’après Strabon, elle avait alors pour bornes : au N., les monts Scardus, Orbelus, Rhodope et Hsemus ; à l’O., la mer Adriatique, et au S. la via Egnatia ; à l’E., elle s’étendait jusqu’à Cypsèla et jusqu’à l’embouchure de l’Hèbre ; mais ces deninées ne sont, pas certaines.

Aujourd’hui, cette contrée forme, sous le nom de Filibe Vilajeti (Vilayot de Philippe), une province de l’empire turc, comprise entre 390 53’ et 42» 4’ se latit. N., et renfermant une population d’environ 800,000 hab., répandue sur une superficie de 30,500 kilom. carrés. Elle a pour chef-lieu Saloniki, l’une des villes maritimes et commerciales les plus importantes de l’empire ottoman.

Une obscurité impénétrable recouvre l’origine et l’histoire primitive de la Macédoine. Quelques écrivains modernes ont essayé de faire dériver ce nom de Kittim, dont l’Écriture fait mention dans les livres de la Genèse (x, 4), des Nombres (xxiv, 24), de Jérémie (11, 10), d’Ezêcàiel (xxvn, G), etc. Dans le livre des Macchabées il est dit qu’Alexandre le Grand vint du pays de Cheitheim, et Persée est appelé roi des Kittiens. Mais il faut vraiment de la bonne volonté pour trouver quelque rapport entre ces différents noms et celui de Macédoine. Quelle que soit l’origine du nom, on a des raisons pour croire que les princes macédoniens étaient de race hellénique, et que les Macédoniens eux - mêmes étaient une peuplade illyrienne, bien que leur pays ait dû être habité dès les temps les plus reculés par des tribus helléniques. Les Grecs regardèrent toujours les Macédoniens comme n’étanr. pas de race hellénique ; et la conformité des mœurs et des coutumes, ainsi que ce que l’on a pu connaître de la langue primitive des Macédoniens et de celle des lllyriens, semble établir l’identité d’origine de ces deux nations. À l’époque d’Hérodote, le nom de Macédoine ne s’applique qu’à la région située au sud et à l’ouest du Lydias, car cet historien fait remarquer que la Macédoine était séparée de la Bottiéide par l’embouchure commune du Lydias et de l’Haliacmon ; mais Hérodote ne nous dit pas quelles étaient à l’intérieur les limites de la Macédoine. Selon toute apparence, les Macédoniens habitaient originairement la partie S.-O. de ia Macédoine, aux environs du Pinde, et émigrèrent de lit dans les régions du N.-E. Les récits diffèrent sur l’origine de la monarchie macédonienne, mais ils sont tous d’accord sur un point, savoir, que la famille royale descendait d’un prince d’Argos. Vers le commencement du vut« siècle avant Jésus-Christ, une colonie partit de cette ville et alla s’établir dans l’Emathie, où Caranus, son chef, jeta les fondements du royaume de Macédoine. Il choisit Edesse pour sa capitale et lui donna le nom d’jEgès, qui veut dire chèvre, parce qu’il y avait été-conduit par un troupeau de chèvres envoyé par les dieux. Hérodote ne mentionne ni Caranus, ni ses deux successeurs Cœnus et Thurinias, qui, à eux trois, auraient régné 72 ans. C’est Perdiccas (729-678) qu’il donne comme le fondateur de cette monarchie. On sait peu.de chose sur ce dernier prince et sur ses premiers successeurs : Argée (mort en 640), Philippe Ier (mort en 602), Europus (mort en 576) et AlcétaS (mort vers ; 147). Amyntas Ier, qui succéda à Alcétas peu de temps après que les Pisistratides eurent été expulsés d’Athènes, fut, vers la fin de son règne, obligé de se soumettre à Mégabyze, que Darius avait laissé en Europe après la triste issue de son expédition contre les Scythes, et la Macédoine fut considérée comme une province de l’empire perse, jusqu’à l’époque où la bataille de Platée la délivra de cette sujétion. Amyntas eut pour successeur (500) son fils Alexandre Ier, qui dut accompagner en Grèce l’armée des Perses ; mais il n’en trouva pas moins l’occasion de rendre aux Grecs d’importants services, en retour desquels son royaume fut affranchi de la domination persane après la bataille de Platée. Ce prince ne fut admis à prendre part aux jeux Olympiques qu’après uvoir prouvé qu’il était d’origine argienne. L’époque de sa mort n’est pas très-certaine, mais il vivait encore en 463 (Plutarque, Vie de Cimon). Il eut pour successeur Perdiccas II, prince faible et de mœurs dissolues, qui prit part à la guerre du f éloponèse et se lit tour à tour l’allié des Athéniens et des Spartiates. Son successeur, Archélaùs 1er (413), fut le prince le plus sage qui eût encore régné sur la Macédoine. Selon Thucydide, il introduisit à lui seul dans son royaume plus de réformes que n’en avaient opéré tous ses successeurs ensemble. Il améliora beaucoup la condition de l’armée, con MACE

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struisit des forts pour arrêter les incursions de ses sauvages voisins, établit des routes, et essaya de répandre parmi ses sujets l’amour de la littérature et de la civilisation grecques. On dit qu’il avait invité Socrate à venir s’établir h sa cour, et Euripide y passa ses dernières années. Mais> Archélaùs osa entrer, en lutte avec la noblesse macédonienne, qui possédait des privilèges exorbitants, et il périt assassiné. Cette mort (300) fut suivie d’une anarchie complète, qui ne cessa qu’à l’avènement d’Amyiitus II (3S3). Pendant la plus grande partie du règne de ce prince, le royaume eut à souffrir des luttes intestines et des attaques des ennemis extérieurs, et à sa mort (369) la Macédoine se trouva en proie aux mêmes désordres intérieurs qu’à la mort d’Archéluùs. Amyntas eut pour successeur son fils aîné, Alexandre II, qui fut assassiné à la fin de la première année de son régne, par un fils naturel d’Archélaùs, Ptolémée Alorites, qui conserva le pouvoir pendant trois ansen qualité de régent de Perdiccas III, frère d’Alexandre. Perdiccas se débarrassa de son dangereux tuteur en l’assassinant (364) ; mais, après un règne de cinq ans, il fut blessé mortellement dans une bataille contre les Illyriens (359). Un troisième fils d’Amyntas II, le célèbre Philippe, qui avait été amené comme otuge à Thebes et élevé dans la maison d’Epaminondas, hérita do la " couronne. Quand il la laissa à son fils Alexandre le Grand, il avait fait de la Macédoine la plus puissante monarchie qu’il y eût en Europe. Ce n’est pas ici le lieu de retracer la courte et glorieuse carrière d’Alexandre, qui mit fin à l’empire des Perses et fonda l’éphémère empire macédonien. Il nous suffira de dire que, pendant les troubles qui suivirent ta mort du conquérant, tous les membres de la famille royale furent mis à mort, et que Cassandre obtint d’abord le pouvoir, puis le titre de roi de Macédoine. Il eut pour successeur (296) son fils Philippe IV, qui ne régna que deux ans. À sa mort, ses deux frères, Antipater et Alexandre, se disputèrent sa succession, qui leur fut enlevée par Démétrius, fils d’Antigone. Démétrius régna sept ans et fut chassé du trône (287) par Pyrrhus, roi d’Épire, qui fut dépossédé à son tour, après un règne de sept mois, par Lysimuque, roi de Thrace. À la mort de ce dernier, qui fut tué dans une bataille contre Séleucus (281), le royaume tomba dans une anarchie qui dura plusieurs années. L’invasion des Gaulois (280-278) et les querelles des prétendants à la couronne le conduisit à deux pas de sa ruiue. Enfin, .Antigone Gonatas, fils de Démétrius, fut proclamé roi, mais il fut détrôné par Pyrrhus, à son retour d’Italie. Ce prince ayant été tué à Argos (272), Antigone fut rétabli sur le trône, qu’il conserva jusqu’à sa nfort (239). Ses deux fils et successeurs, Démétrius 11 (Î39-229) et Antigone II (229-220), prirent une part active aux guerres qui désolèrent la Grèce après la formation de la ligue Achéenue. Philippe V, fils de Démétrius II et successeur d’Antigone IL s’allia à Annibal contre, les Romains ; mais il ne put jamais lui apporterune aide efficace à cause ues guerres continuelles qu’il eut à soutenir contre les Étoliens et les Illyriens. Après la chute d’Annibal, il resta seul à lutter contre les Romains et l’ut réduit à implorer la paix aux condititfns que Rome voulut lui imposer, Philippe eut pour successeur (178) son fils indigne, Persée, qui reprit la guerre contre les Romains, mais qui fut définitivement vaincu en 168.

La Macédoine ne fut pas immédiatement réduite en province romaine, mais 011 lit partagea en quatre républiques, qui eurent respectivement pour capitales Amphipolis, Thessalonique, Pella et Pelagonia. Un aventurier, Andriscus, qui se donnait pour le fils de Persée, chercha à soulever le pays ; mais il fut vaincu par Metellus, et cette fois la Macédoine devint une province de l’empire romain (142 av. J.-C), dont elle fit partie jusqu’au jour où elle fut incorporée à l’empire ottoman.

On peut consulter, à propos de la Macédoine, la Géographie ancienne de la Macédoine, de Desdevizesdu Désert (Paris, 1863), et l’Exploration archéologique de la Macédoine, de Heuzey (Paris, 1864 et années suivantes.)

MACÉDONIEN, IENNE adj. (ma-sé-doniain, iè-ue). Géogr. Qui est de la Macédoine : Le peuple macédonien. L’année macédonienne. La phalange macédonienne, h Qui appartient à la Macédoine ou à ses habitants :

L’histOire MACÉDONIENNE. Les mOSUTS MACÉDONIENNES.

— Dr. rom. Sénatus-consutte macédonien, Décret rendu par le sénat sous Vespasien, qui déclare nulles toutes les obligations contractées par des fils de famille, les exactions de l’usurier Macedo ayant provoqué cet étrange décret.

— Chronol. Calendrier macédonien, Calendrier en usage chez les anciens Macédoniens, et dont le calendrier Julien fut une sorte do réforme.

— Substantiv. Habitant de la Macédoine ; Les Macédoniens.

— s. m. Philol. Nuance du dialecte ionien, propre aux habitants de la Macédoine : Le macédonien est l’origine du dialecte alexandrin.

— Hist. relig. Membre d’une secte fondée