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fut nommé maréchal de camp en 1788 et émigra en 1792. Après avoir servi duns l’armée des princes, il accompagna le prince de Coudé en Russie, et devint par la suite commandant en chef de l’artillerie bavaroise. On lui doit : Traité des fers et de l’acier, contenant un système raisonné sur la nature, la construction des fourneaux, etc. (Strasbourg, ’,804, in-4o avec 15 pi.)

MANSON (Marie-Françoise-Clarisse ENJALhand, M’»'), l’héroïne du procès Fualdès, née à Rodez en l’S5, morte obscurément à Versailles en 1835, d’après quelques biographes et, suivant d’autres, en 1847. Elle était la fille d’un magistrat distingué qui présidait la cour prévôtale de l’Aveyron. En îsii, elle épousa, d’après le vœu de sa famille, un jeune officier et dut rompre une liaison qu’elle avait contractée depuis quelque temps déjà avec un autre. Quatre ans après, elle se sépara de son mari.

Comment se trouvait-elle dans la maison Bancal, lors de l’assassinat de Fualdès ? Il est aisé de le deviner, à travers tous ses mensonges et toutes ses réticences ; elle avait des rendez-vous galants dans cette maison mal famée, et mal lui en prit, puisque Bastide voulut la tuer pour être plus certain de son silence (v. Fualdès) ; elle fut sauvée par Jan^ sion, qu’elle avait aussi aimé, dit-on, et qui voulut que l’on se contentât de son serment. De là toutes les tergiversations de la malheureuse, qui ne put garder le secret sur un crime aussi épouvantable et qui, en parlant, savait qu’elle ferait tomber la tête de 1 homme qui l’avait sauvée. Lorsque ses demi-aveux eurent commencé à éclairer la justice, on eut pour elle, non-seulement au parquet de la cour d’assises, mais dans le public, un enthousiasme sans bornes. Sans se douter de l’infamie qui rejaillissait sur elle, elle prenait des foses théâtrales et faisait des mots. Lorsque arrêt de la cour de Rodez eut été cassé et l’affaire renvoyée à la cour d’Albi, cet enthousiasme subsistait encore ; c’est à cheval, côte à cote avec le préfet, qu’elle fit à Albi une entrée solennelle, comme une princesse de roman. Le peuple accourait sur son passage. « Ses grands airs, dit M. Oscar Comettant, ses attitudes de martyre, ses évanouissements, son étalage de sentiments, qui s’alliaient si mol avec sa grosse voix, rauque et ses traits vulgaires n’abusaient personne, excepté M. le procureur général près la cour de Montpellier, qui l’avait comparée à un ange député par la Providence dans la maison Bancal. — C’est là une pensée sublime sacs doute, ripostait Me Romiguiëres, le défenseur de Bastide, mais elle confond mes idées et absorbe mon intelligence ; car enrin pourquoi l’Être tout-puissant qui aurait envoyé le témoin n’aurait-il pas préféré ne point envoyer la victime ? ■ Bientôt, prise en flagrant délit de mensonge, car elle rétractait ses premiersdires, elle fut emprisonnée à la grosse tour d’Albi et rit alors une confession complète ; puis, revenant sur ses aveux, elle écrivit un Mémoire dans lequel elle cherchait à prouver, encore une fois, qu’elle n’était pas allée dans la maison Bancal et que, ce qu’elle savait de l’affaire, elle le tenait d’une demoiselle Rose Pierret. Sur les dénégations de celle-ci, elle déclara avoir dit la vérité dans les interrogatoires, et non dans son Mémoire.

L’issue du procès dépendit de ce dernier aveu, qu’il y a tout lieu de considérer comme sincère.

Ce procès avait donné une triste célébrité à M^e Manson ; sa famille la repoussait. Un spéculateur eut l’idée d’exploiter l’engouement absurde du public et lui proposa de grosses sommes si elle voulait venir k Pans tenir le comptoir du café Tivoii ; il Jui montrait un sac de mille louis, comme à-çompte. Elle refusa, préférant, dit-elle, l’obscurité et la misère k un état déshonorant ; un peu plus tard, elle ne devait pas avoir les mômes scrupules. Elle commença par se laisser tenter par des éditeurs qui, en 1819, publièrent sa Correspondance, augmentée du Mémoire dont nous avons parlé plus haut. Ces lettres ont sans doute été arrangées ; nous en extrairons une, celle où Mme Manson raconte la nuit du crime. Elle est adressée à une amie et datée du lendemain, 20 mars 1817, ce qui suffit pour montrer la supercherie, car Mme Manson devait avoir ce jour-là bien autre chose en tête ; d’ailleurs cette lettre, si elle eût existé, aurait figuré au procès ;

« Que n’ai-je suivi tes conseils, ô la plus sage des amies ! Pourquoi t’ai-je quittée ? Tes instances pour me retenir près de toi semblaient annoncer que tu pressentais le malheur qui m’est arrivé. De quelle épouvantable scène j’ai été témoin cette nuit !... Tu sauras tout ; mais que tu sois la seule, que l’horrible secret que je vais déposer dans ton sein n’en sorte jamais ; ma mère même doit l’ignorer, ma mère..., comme elle serait affligée ! Je paraîtrais coupable et je ne fus qu’imprudente... j’en jure par l’amitié qui nous unit... Garde le silence, mou amie, sur ce que je vais t’apprendre ; écoute, et frémis. Tu sais de quel uoux espoir j’étais bercée en partant de Périé ; on m’avait assuré que je verrais Jansion à la foire de Rodez et que nous allions euiin nous réunir ; cette idée me souriait : ce ne fut qu’une illusion ; je poursuivis une chimère et je trouvai... une affreuse.réalité... Le sur lendemain, je formai le

projet d’épier les démarches de quelqu’un.

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Que t’importait ? me diras-tu. Je te répondrai que j’avais beaucoup d’intérêt, quelque droit même à m’assurer que la conduite de ce quelqu’un n’était pas suspecte. Malheureuse imprudence, curiosité funeste, que vous me coûtez chéri...

Ne voulant pas être connue, je m’habillai en homme et me persuadai que je pourrais ainsi courir la nuit sans danger. Je sortis donc le 19 mars, vers les sept heures trois quarts du soir ; je traversai la place de la Cité, la rue du Terrai, et j’arrivai dans celle des Hebdomadiers. J’aperçus un homme tapi contre le mur ; sa tournure ne m’était pas inconnue. Au même instant, j’entendis marcher, je crus qu’on me suivait^ je pris la fuite et me cachai dans une maison dont la porte était ouverte ; à peine j’y fus entrée que je me sentis heurtée par un individu qui m’arrêta en me serrant rudement le bras : la frayeur s’empara de moi. Je suis une femme ! m’écriai-je. Mon explication parut satisfaire l’inconnu qui m’avait arrêtée. Tu penses bien, ma chère Elise, que déjà je me repentais de ma folie ; mais ce fut bien autre chose lorsque je me vis transportée, malgré moi, dans un lieu que je ne connaissais pas ; j’y fus enfermée, et l’on ne me dit que ces mots : Tais-toi.

Tout à coup, j’entendis un bruit confus ; il paraissait venir de l’appartement voisin ; bientôt ce bruit devint plus distinct ; des cris plaintifs frappèrent mon oreille... Je m’approchai de la porte, et j’écoutai attentivement. Que t’ai-je fait, Bastide ? disait quelqu’un d’un ton suppliant. — Il faut mowir, répondit une voix féroce et glapissante... Cette voix, je crus la reconnaître, et mes cheveux se dressèrent.

«L’infortuné qu’on opprimait ajouta : Laissez-moi du moins quelques instants pour me réconcilier avec Dieu.Va te réconcilier, avec le diable, dit encore celui dont la voix m’avait fait tant-d’impression. À ce triste colloque succéda le bruit le plus affreux : c’étaient des gémissements sourds..., des plaintes déchirantes..., du sang qui coulait dans un vase..., les dernières convulsions d’un mourant !... Dieu ! Que devins-je alors ? Peuxtu bien te faire une idée de mes angoisses. Je poussai des cris qui furent entendus de quelqu’un que tu n’aurais jamais cru capable de figurer avec une bande de brigands, Jansion I... Il était à leur tête 1 Dès que je l’aperçus, je ma jetai dans ses bras : Sauvez-moi, lui dis-je, je suis Mm^ Manson/Je connais cette femme, dit Jansion, je réponds d’elle. Il me prit par la main. Jetant alors des regards autour de moi, je me vis dans une cuisine sombre-, une grande table était au milieu ; douze ou quinze scélérats l’entouraient ; ils y avaient placé le malheureux qu’ils venaient d’égorger. J e me crus transportée chez des anthropophages. La garantie offerte par Jansion ne satisfit point ses complices ; il y eut un long débat entre eux, qui me donna le temps de les examiner. L’homme à la haute taille est un frère à Mme P... Les monstres délibèrent : je suis sauvée, mais à quel prixl Je prête un serment terrible aux pieds de la victime ; Bastide, plus noir qu’un cannibale, m’en dicta les termes ; les voici : Je jure de garder le secret sur tout ce qui s’est passé, et je me voue à la mort avec mon fils, si je trahis te serment. J’avais une main sur le cadavre : il me parut qu’il palpitait encore. Bastide fixait sur moi des regards menaçants ; il semblait regretter une proie prête à lui échapper... Si je voulais personnifier le crime, j’emprunterais les traits de Bastide... Je sortis eiitin de cette caverne infernale, suivie de Jansion, qui m’avait protégée ; sans lui, ma chère amie, c’était fait de moi : Je ne revoyais plus mon fils... •

Tout cela est trop bien arrangé, trop conforme à ce que l’on peut imaginer d’après les faits de la causépour être la vérité vraie. Peut-être même Mm<2 Manson n’a-t-elle fait que prêter son nom pour cette publication toute romanesque.

En dehors de ses engagements avec les éditeurs, elle vendit chez elle-même, à Paris, ses plaidoyers et ses Mémoires, en ajoutant par surcroît d’allèchement que les acheteurs jouiraient en même temps de l’avantage de faire connaissance avec l’auteur. Toutes ces réclames ne l’ayant pas enrichie, elle se fit dame de comptoir, dans un des plus brillants cafés du quartier de la Bourse. Mais la vogue qui d’abord faisait accourir une foule de gens curieux de la connaître ne fut que passagère, et, de chute en chute, elle se vit réduite à tenir pour son propre compte un obscur estaminet situé dans la rue Copeau, derrière le Jardin des plantes. Elle végéta ensuite misérablement à l’aide d’une modique pension que le ministre Decazes crut devoir lui accorder, et termina sa vie dans la plus profonde obscurité.

MANSOUR 1er (Abou-Saleh al Abder-Razzak), souverain de la Transoxiane et de la Perse orientale, né à Samurcande en 948, mort dans la même ville en 976. Ce prince, de la dynastie des Samanides, succéda fort jeune encore à son frèire Abdel-Melek, et fut impuissant à empêcher le Khoraçan, le Bjourdjan, le Kharism, etc., de se séparer de son empire et de passer sous des princes indépendants. Pour réparer ses pertes, il résolut de s’étendre en Asie aux dépens de la dynastie des Bouïdes ; mais il échoua complètement dans cette en MANS

treprise. Si, comme homme de guerre, Mansour montra peu de capacité, il fut du moins un prince éclairé et ami des lettres. Il reçut à sa cour les plus célèbres poètes persans, rit traduire les Fables de Bidpai, la Chronique arabe de Tabary, etc.

MANSOUR II (Aboul-Harith al-), souverain de la Transoxiane et de la Perse orientale, petit-fils du précédent, né à Samarcande en 970, mort en 999. Il succéda à son père Nouh II en 997, au moment où le trône des Samanides était profondément ébranlé, s’aliéna ceux qui auraient pu le servir en donnant sa confiance à des intrigants et à des traîtres, excita le mécontentement du fameux Mahmoud le Gaznévide, gouverneur du Khoraçan, et devint la victime de deux émirs turcs qu’il avait comblés de bienfaits. Bectouzoun et Kalc lui firent crever les yeux au moyen d’un poinçon rougi au feu (999) et mirent à sa place sur le trône son frère Abdel-Melek. Ce dernier prince fut détrôné lui-même par Ilek-Khan, souverain du Turkestan, qui fonda une nouvelle dynastie dans la Transoxiane.

MANSOUR-SCHAH, souverain de la Perse, dernier prince de la dynastie des Mozafférieus, né à Schiraz vers 1345, mort en 1393. Avant de parvenir au trône, il se signala par sa bravoure, comme gouverneur des provinces d’Ispahan et d’Abercouch, vainquit, après la mort de son oncle Schah-Choudjah en 1384, ses compétiteurs à l’empire et s empara du trône. Sur ces entrefaites, Tamerlan envahit la Perse, s’empara d’Ispahan (1387J, lit un affreux carnage de la population mâle et reçut la soumission de tous les princes de la dynastie des Mozaffériens, à l’exception de Mansour. Après le départ de Tamerlan (1388), Mansour résolut de se rendre maître de toute la Perse ; mais, en 1393, Tamerlan marcha contre lui et lui livra une sanglante bataille près de Calaat-Séfyd. Après une défense héroïque,

Mansour, renversé de cheval, fut tué, vers la fin de la bataille selon les uns, en gagnant Schiraz, selon d’autres. Peu de jours après, Tamerlan fit massacrer dix-sept princes de la famille des Mozaffériens, qui étaient venus lui faire leur soumission.

MANSOUR (Aboul-Cassem), souverain musulman de l’Afrique septentrionale, de la Sicile et de la Saruaigue, né vers 950, mort en 996. Membre de la dynastie berbère des Zeiridesou Badisides, il succéda à son père Yousouf eu 984, reconnut la suzeraineté du calife d’Égypte et eut k lutter pendant tout son règne contre des chefs de tribus révoltés et contre d’autres souverains d’Afrique. Mansour étdit d’un caractère sanguinaire, dont le fuit suivant donne une idée. Ayant fait prisonnier Aboul-Kehm-Huçan, gouverneur de la province de Kétaina, qui s était révolté, il l’assomma à coups de massue, lui ouvrit le ventre, lui arracha le foie, qu’il dévora, et livra le reste de son corps à ses esclaves nègres, qui le mangèrent après l’avoir fait rôtir. 11 tua également de sa propre main sou grand trésorier Abdallah, à qui il avait donné le gouvernement de Caïrouan. Mansour embellit et augmenta beaucoup la résidence de Caïrouan, où il mourut, après avoir augmenté ses États, laissant un pouvoir affermi à son fils, Abou-Mounad-Badis.

MANSOUR (Abou-Yousouf Yacoub al-Modjahed al-), souverain de l’Afrique septentrionale, de la dynastie des Alinohades, né à Maroc vers 1150 de notre ère, mort en 1199. Petit-fils d’Abdel-Moumen, fondateur de sa dynastie, et fils de Yousouf, mort devant Santarem, en Portugal, il monta sur le trône en 1184. Mansour comprima d’abord des révoltes d’un de ses oncles et de deux de ses frères qu’il fit mettre à mort, puis soutint une longue guerre contre le roi des îles Baléares, Aliben-lshak ibn Ghania, qui s’était emparé de Milianali, d’Alger et de Bougie. Après l’avoir battu, il comprima dans le sang une révolte des habitants de Fez, reçut dans cette ville une ambassade du sultan d’Égypte, Saladin (11S9), s’allia avec lui contre les chrétiens et lui envoya une Hotte qui empêcha les croisés d’aborder en Syrie. Eu 1190, il s’empara des Algarves et de l’Estramadure ; mais une maladie le força de revenir à Maroc (1191).Deux ans plus laid, il fonda la ville de Rabat Al-Feth, dont il lit sa capitale et qui devint la métropole commerciale de son empire. Ayant appris que les rois chrétiens d’Espagne avaient formé contre lui une ligue formidable, il fit prêcher en Afrique la guerre sainte, se mit à la tête de son armée, traversa la mer et remporta sur Alphonse IX, roi de Castille (19 juillet 1195), la sanglante victoire d’Alarcos, à la suite de laquelle il se retira avec son butin à Séville. L’année suivante, il reprit les armes, s’empara de Salamanque, de Guadalaxara, éprouva des échecs à Tolède et à Talavera et retourna à Séville. En 1197, il s’avança jusqu’à Madrid, puis battit en retraite et conclut avec les princes chrétiens une trêve de dix ans. Il mourut en 1199, après avoir comprimé dans le sang une révolte du gouverneur de Maroc. Ce prince, qui faisait partie de la secte des dhahérites, prit le titre de calife et d’émir al Moumein, lit insérer de nouvelles formules dans les prières, embellit et agrandit plusieurs villes, notamment Séville, où il rit construire la Giralda, Mansourah, Salé, etc. Il eut longtemps à sa cour le célébra Averroès. Très MANS

féroce en certains cas, il se montra dari3 d’autres clément et généreux, et relâcha sans rançon un grand nombre de prisonniers. C’est le fameux Al-Manzor, dont parle la chronique chevaleresque de l’Espagne,

MANSOUHBÎLLAII(Abou-Taher-IsmaïlAL-), calife fatimite d’Afrique, né à Caïrouan en 914, mort en 953. Il succéda en 946 à son père, Caïm-Beamrillab, entra aussitôt en lutte avec un sectaire nommé Abou-Yézid, qui, vers la fin du règne de ce prince, s’était emparé de presque tout l’empire musulman d’Afrique, reconquit les villes qu’Abou-Yézid avait prises, le battit à maintes reprises et le força à se donner la mort. Lorsqu’il se fut affermi sur son trône, Mansour - Billah, nomma gouverneur de la Sicile Hassan ibn-Ali, qui s’y rendit indépendant et transmit son royaume à ses enfants. Il vit de même la plupart des généraux à qui il avait confié des gouvernements rendre leurs fiefs héréditaires. Al Manzour était un prince courageux, éloquent, ami des lettres, et il sa plaisait lui-même à composer des vers

MANSOUR (Abou-Giafar-Abdallah AL-), calife abbasside de Bagdad. V. Al-Manzor.

MANSOUR (Abou-Amer-Mohammed AL-), un des grands capitaines de l’Espagne musulmane, v, al-Manzor.

MANSOURA, village de l’Algérie, province d’Oran, dans les environs de Tlemcen ; 140hab. Mansoura a succédé au bout de cinq cents ans à la ville de ce nom, fondée par Abou-Yakoub et Aboul-Hassen et dont il ne reste debout que le minaret de la mosquée et une partie de sou enceinte. Mansoura possédait de grandes maisons, de vastes édifices, des

Ealais magnifiques, de délicieux jardins, des ains, des caravansérails, un hôpital, une "mosquée, etc. Ses marchés attiraient des négociants de tous les pays, et sa prospérité semblait devoir aller toujours progressant, lorsque les Mérinides la ruinèrent de fond en comble. • Les remparts de Mansoura, dit M. Piesse, offrent la forme d’un trapèze d’un développement de 4,095 mètres. Ils ont à peu près disparu à l’E. et au S. ; c’est au N. et principalement à 10. qu’on pourra étudier ce système de murailles reliant de 40 en 40 met. des tours bastionnées et à créneaux. La mosquée, rectangle de 100 met. sur 60, orientée du N.-O. au S.-U., ne présente plus aujourd’hui que son mur en pisé, qui était percé de treize portes. Les fouilles laites à l’intérieur ont amené la découverte de ces magnifiques colonnes en marbre translucide dont lus musées d’Alger, de Tlemcen et l’exposition permanente des produits algériens à Paris possèdent quelques-unes, u Le minaret, percé d’une porte monumentale dessinant une belle arcade mauresque dont la pierre laisse voir une riche dentelle, a 40 mètres de hauteur. Il reste encore de l’ancienne Mansoura : un canal en pisé qui alimentait les fontaines et les réservoirs publics ; un pont voûté de 40 mètres do largeur et des vestiges du palais du sultan.

M A SOU «AU, vulgairement M ANSOURE ou LA MASSOURE, ville delà basse Égypte moderne, ch.-l. d’une province de Son nom, à 59 kilom. S.-O. de Lamiette et à 100 kilom. N. du Caire ; sur la rive droite de la principale branche orientale du Nil, dans une position élevée et très-belle. Manufactures de toiles à voiles, crêpes, étoffes de coton et de lin. La moitié des maisons est en ruine. On en exporte du coton, du riz et du sel ammoniac. Fondée par les Turcs pour servir de barrière aux chrétiens à l’époque des croisades, elle a été le théâtre de plusieurs combats où tes croisés ont été défaits. Elle est surtout célèbre par la captivité de saint Louis. En 1798, la garnison française de Mansourah fut massacrée, après la plus vigoureuse défense, par unnoiiibreuxpartid’Arabes. |) La province de Mansourah est bornée par celle de Bamiette au N., de Charquièh à 1 E. et au S., et de Darbiéh à l’O. 85 kilotn. sur 35 et 200,000 hab. La principale branche orientale du Nil l’entoure au N.-O. et à l’O. ; le canal d’Achmoûu l’arrose au N-, et le lac Meuzaléh la baigne auN.-E. Cette province est principalement cultivée en coton très-estimé, dont il se fait des envois très-considérables dans les ports de la Méditerranée et surtout à Marseille.

Muuaourah (bataillb de). La sixième croisade, commandée par Louis IX, s’ouvrit sous de brillants auspices. Ce prince entra sans coup férir dans la forte ville de Bamiette, qui, trente uns auparavant, avait résisté pendant quinze mois à tous les assauts de Jean de Brienne. Malheureusement, il ne sut pas mettre le temps à profit dans sa marche sur le Caire, qui fut d’une lenteur excessive, et il donna à ses ennemis le temps de revenir de leur effroi et de préparer les plus redoutables moyens de défense. Il employa plus d’un mois à franchir la distance de dix lieues qui le séparait de Mansourah, faute de moyens suffisants pour franchir le Nil. L’émir Fakhr-Eddin, campé avec toutes ses troupes sur l’autre rive, détruisait successivement tous les travaux exécutés par les croisés pour assurer leur passage. Outre les engins de guerre de l’époqué, les Sarrasins avaient à leur disposition le terrible feu grégeois, qui brûlait, sans remède, les chevaliers enfermés dans leurs armures, « Le feu grégeois, dit Joinville, faisoit tel bruit à venir, qu’on eût dit que ce fût foudre qui tombât du ciel : aussi gros qu’un