Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 3, Lu-Marc.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LYCÉ

Voici les départements qui n’ont pas encore de lycée :

Alpes (Hautes-). Lozère.

Ardennes. Oise.

Ariége. Pyrénées-Orientales.

Coûtai. Savoie (Haute-).

Corrèze. Seine-et-Marne.

Creuse. Tarn-et-Garonne.

Drame. Vosges. Eure-et-Loir.

Les lycées sont placés sous la dépendance du ministre de l’instruction publique et du recteur de l’académie a laquelle ils appartiennent. Ils sont dirigés par un proviseur, placé à la tête de l’établissement et chargé de la haute administration. Les proviseurs sont nommés par le ministre. Pour être proviseur, il faut être licencié es lettres ou licencié es sciences.

Au-dessous du proviseur est placé un fonctionnaire appelé censeur des études, qui est chargé de la direction de l’enseignement. Pour être censeur, il faut avoir obtenu le titre d’agrégé ; mais le ministre se réserve le droit de choisir des censeurs parmi les simples licenciés pourvus du titre d’officier d’académie, anciens chargés de cours dans les lycées ou surveillants généraux. Disons en passant que le ministre use trop souvent de ce droit : bien peu de censeurs sont agrégés. 11 en résulte de nombreux froissements entre eux et les professeurs, qui leur sont presque toujours supérieurs par les titres universitaires, bien qu’ils leur soient inférieurs dans l’ordre hiérarchique. Au lieu d’être un véritable directeur des études, un homme compétent en matière d’enseignement, le censeur se borne trop souvent au rôle de surveillant général, ou, comme disent les écoliers dans leur langage expressif, au rôle de pion en chef.

Les autres fonctionnaires des lycées sont : les aumôniers (un prêtre catholique, un pasteur protestant, un rabbin juif) et l’économe, chargé de la comptabilité de l’établissement.

Les professeurs des lycées se recrutent parmi les anciens élèves de l’École normale supérieure. Mais cette école, qui est la grande pépinière de l’Université, est loin de suffire à tous les besoins du service, et les anciens normaliens sont en minorité dans la plupart des lycées de France.

Pour être professeur titulaire d’un lycée, il faudrait, aux termes des décrets, être agrégé des lettres ou des sciences. Mais il s’en faut de beaucoup que toutes les chaires des lycées des départements soient occupées par des

frofesseurs agrégés j la plupart ne sont que icenciés es lettres ou es sciences : aussi ne portent-ils pas le titre de professeurs, mais seulement de chargés de cours. Un décret du 26 septembre 1872 règle que les classes élémentaires des lycées seront confiées h des maîtres répétiteurs délégués par le proviseur, et que les maîtres de septième et de huitième porteront le litre de professeurs.

Outre les hauts fonctionnaires et les professeurs, il y a dans les lycées des surveillants généraux et des maîtres répétiteurs. Le surveillant général est une espèce de souscenseur. Il doit être pourvu du diplôme de bachelier es lettres ou es sciences, et avoir été pendant trois ans au moins maître répétiteur dans un lycée. "Viennent enfin les maîtres répétiteurs, vulgairement connus sous la dénomination burlesque de pions. Mais il y a des degrés hiérarchiques dans cette nouvelle famille de fonctionnaires : il y aies aspirants répétiteurs, qui doivent être bacheliers et. âgés d’au moins dix-huit ans ; les maîtres répétiteurs de seconde classe, qui doivent avoir exercé pendant un an au moins les fonctions d’aspirant répétiteur, et enfin les maîtres répétiteurs de première classe, qui doivent êtrelicenciés ou avoir exercé pendant cinq ans les fonctions de maître répétiteur.

Enfin, depuis 1868, le ministre de l’instruction publique a créé dans les lycées un nouveau genre de fonctionnaires appelés maîtres auxiliaires, qui doivent tenir le milieu entre les professeurs et les maîtres répétiteurs. Ils doivent suivre les cours de l’enseignement supérieur et former un auditoire assuré a MM. les professeurs de Faculté. Il faut aussi qu’ils secondent au lycée les maîtres répétiteurs, et surveillent les études pendant quelques heures par jour.

La comptabilité des lycées est entièrement confiée à l’économe. C’est lui qui fait acheter les vivres et les provisions, et qui surveille le service de l’établissement. Les garçons de classe, de dortoir, de réfectoire, etc., sont sous sa dépendance immédiate. L’économe partage avec le censeur et les pions les imprécations dont les élèves sont si prodigues.

Lycée OU Goura de littérature ancienne et

moderne, par Laharpe (1805, 2 vol. in-8°). L’étendue de cet ouvrage, qui offre un résumé des littératures grecque, latine et française ; la variété des sujets qu’il embrasse, les appréciations toutes faites qu’on y trouve, lui conserveront toujours une certaine valeur ; mais il est loin d être complet, et la plupart de ses appréciations sont superficielles. Sur les seuls points touchés par Laharpe, la critique moderne a infirmé presque tous ses jugements. Cependant on consulte encore son ouvrage.

« Tout ce qui est consacré aux anciens, dit M. Artaud, est par trop superficiel, et, d’un

LYCÉ

autre côté, une fois arrivé au xviho siècle, les petites rancunes de Laharpe usurpent une place démesurée. Mais il y a des parties qui sont traitées avec un vrai talent, avec un goût sûr et une connaissance réelle de l’art. L’appréciation du théâtre de Racine et du théâtre de Voltaire se recommande particulièrement par ce genre de mérite. La pénurie de la littérature française en fait d’ouvrages de haute critique a maintenu en crédit celui de Laharpe, qui reste encore à peu près le seul. Depuis 1813, époque où il est tombé dans le domaine public, il a été réimprimé bien souvent, et, pendant douze ou quinze ans, c’est peut-être le livre français dont il s’est vendu le plus d’exemplaires, qui a trouvé le plus de lecteurs. Mais, dans les dernières années de la Restauration, l’invasion des théories nouvelles ébranla fort le crédit de Laharpe, et l’on peut dire aujourd’hui que la réaction qui nous a valu tarit d’œuvres monstrueuses n’a pas été moins exagérée dans les théories, et que la défaveur jetée alors sur Laharpe et sur son Cours de littérature a été jusqu’à l’injustice. •

M. Artaud a mis le doigt juste sur la plaie : ce qui fait le grand mérite du Lycée, c’est l’absence de tout autre ouvrage offrant le mtsme ensemble de renseignements sur les littératures classiques. Il faudrait, pour y « suppléer, posséder ('Histoire de la littérature grecque, d Ottfried Mûller, celle de la Littérature latine, de Shœll, celle des Littératures du midi de l’Europe, de Sismondi, la Littérature au moyen âge, deVillemain, et son Tableau de la littérature au xvm« siècle ; plus, les études sur le xvie siècle de Philarète Chastes et de Sainte-Beuve, celles de M. Godefroid sur le xvnc siècle, pour ne citer que les principales œuvres de ce genre et rester dans le cadre tracé par Laharpe. Voilà tout le secret des nombreuses réimpressions d’un ouvrage que les progrès de la critique contemporaine auraient dû faire, tomber, en le remplaçant, dans un complet discrédit.

Lycée-Dramatique, ancien théâtre du boulevard du Temple, situé en face de la rue Chariot. Son ouverture remonte aux premiers mois de l’année 1791. La salle qu’il occupait avait servi précédemment aux élèves de la danse de l’Opéra, aux Feux physiques et au petit théâtre de Beaujolais. Placé à l’extrémité de tous les théâtres du boulevard, le Lycée-Dramatique ne pouvait faire de grandes recettes ; son rôle consistait seulement à recueillir, dans les jours de foule, le trop-plein des scènes voisines. ■> M. Briois, malheureux directeur ambulant, dit un chroniqueur contemporain, y avait cependant rassemblé une troupe passable, et il commençait-à y faire quelque chose, quand une espèce de garçon menuisier vint l’en chasser en accaparant l’entreprise. Ce menuisier, qui est directeur du Lycée depuis ce teinps-la, donnait spectacle une ou deux fois la semaine ; on ne joue plus chez lui que le dimanche, encore n’y vient-il que des billets gratis. Un musicien de son orchestre, engagé à tant par semaine (vu l’incertitude de l’existence de ce spectacle du soir au lendemain), ne pouvant parvenir à se faire payer, fit saisir, dit-on, tous les rabots du directeur et les garda chez lui jusqu’à parfait payement. Il avait dans sa chambre dix-huit rabots et treize varlopes, mêlés avec des cors, des violons et des clarinettes. Le Lycée-Dramatique est un théâtre perdu ; il faudrait de bonnes pièces, et elles y sont détestables ; de bons acteurs, et il n’y en a pas ; un bon directeur, et il s’en faut de tout 1 » Tels sont les seuls renseignements qu’on puisse aujourd’hui recueillir sur ce petit théâtre du Lycée-Dramatique, qui, ouvert en 1791, ne vit même pas l’aurore de l’année 1792.

Lycée (théâtre du), à Barcelone. Ce théâtre est le plus renommé de ceux d’Espagne. On y joue exclusivement l’opéra’italien.

En l’année 1838, on établit dans les bâtiments d’un ancien couvent de la place Sainte-Anne une institution à laquelle on donna le titre de Lycée philharmonico-dramatique de la reine doua Isabelle II. Cette institution avait pour objet de pousser aux progrès et à la propagation de l’art lyrico-dramatique. Dans ce but, on y établit des classes gratuites de déclamation, de musique vocale et instrumentale. On construisit dans le même local une salle de spectacle qui prit le nom de théâtre du Lycée, et dans laquelle les élèves de l’établissement donnaient des représentations de déclamation espagnole et d’opéra italien.

La prospérité croissante du Lycée, la faveur qu’il obtenait du public, suggérèrent à la société qui le dirigeait l’idée de l’agrandir considérablement, et en même temps de fonder un théâtre magnifique, digne de la capitale de la Catalogne. À cet effet, la société demanda au gouvernement de lui céder l’église et le couvent des religieux trinitaires, situés sur.la rambla des Capucins et la rue de San-Pablo. La concession obtenue, on ouvrit une souscription qui fut rapidement couverte, et l’on commença à procéder aux travaux. La première pierre du monument fut posée le 23 avril 1845, et moins de deux ans après, le 4 avril 1847, l’inauguration du théâtre avait lieu solennellement.

La façade du théâtre du Lycée est assez irrégulière ; mais l’intérieur du monument est

LYCÉ

véritablement grandiose. Le vestibule a GO pieds de largeur, 75 do longueur et 23 d’élévation. Trois escaliers y aboutissent, qui donnent accès dans toutes les parties de la salle. Celle-ci a 105 pieds de largeur, quatre de plus que la Scala, de sorte que b théâtre du Lycée est le plus vaste de toute l’Europe. Quinze cents places occupent le centre de la salle au rez-de-chaussée, constituant le parterre et l’orchestre ; le rang de baignoires, qui forme pourtour, contient 133 loges ; trois rangées de loges s’élèvent au - dessus de celles-ci, et la première est interrompue au milieu par un amphithéâtre de trois nies de fauteuils ; enfin, au-dessus des trois rangs de loges s’élèvent encore deux galeries. La salle, dans son ensemble, peut contenir 4,500 spectateurs, et la superficie totale du monument est de 8,000 pieds carrés. Ce magnifique établissement fut détruit par les flammes dans la nuit du 9 avril 1861 ; il fut reconstruit aussitôt sur les mêmes plans, et rouvert au public le 20 avril 1862.

LYCÉE (mont), montagne de la Grèce ancienne, dans l’Arcadie, sur la frontière de la Messénie. Le mont Lycée était consacré au dieu Pan, protecteur des bergeries. Dans une plaine voisine se trouvait rhippodrome, où étaient célébrés les jeux Lycéens en l’honneur de ce dieu.

LYCÉEN, ÉENNE adj. (li-sé-ain, é-è-nerad. Lycée). Antiq. gr. Qui a rapport à la montagne d’Arcadie appelée Lycée ; se dit particulièrement d’Apollon, de Diane et de Pan, surtout du premier, par allusion au culte qui lui était rendu sur le mont Lycée : Apollon Lycéen. Pan Lycéen. Diane Lycéenne, h Qui a rapport au portique d’Athènes appelé Lycée. Il Qui a rapport à la doctrine d Aristote professée au Lycée : Maximes lycéennes. École lycéenne.

— Qui appartient, qui a rapport aux lycées, aux élèves des lycées : Hubitudes lycéennes.

— s. m. Élève d’un lycée : Il souhaitait sa prétendue comme un lycéen peut désirer une courlisane.^(Baz.)

LYCÉES s. f. pi. (li-sé — du gr. lukeiai, de lttko s, loup). Antiq. gr. Fêtes instituées en Areadie par Lycaon en l’honneur de Jupiter Lycéen : Les lycées avaient beaucoup de ressemblance avec les lupercales, et, du reste, ces deux mots ont pour étymologie commune te mot loup, lukos, lupus.

LYCÈNE s. f. (li-sè-ne — du gr. lukaina, louve). Entom. Genre d’insectes lépidoptères diurnes, type de la tribu des lycénides, comprenant plus de cinquante espèces -. La lycéne adonis est répandue dans une grande partie de l’Europe, (fi. d’Orbigny.)

— Encycl. Les lycènes sont des papillons de moyenne ou de petite taille, à ailes arrondies, presque toujours bleues en dessus chez les mâles, grises ou brunes, avec des points ocellés.en dessous, dans les deux sexes. Les chenilles sont allongées, épaisses ; elles vivent sur les végétaux herbacés ou ligneux de la famille des légumineuses, les unes dans les gousses, aux dépens de la graine, les autres aux dépens des feuilles et des fleurs. Elles se transforment en chrysalides allongées, un peu aplaties sur le dos. Ce genre comprend plus de cinquante espèces, toutes fort jolies, et dont la plupart habitent l’Europe.

La lycène bélique vit dans les parcs et les grands jardins ; elle paraît ordinairement vers la mi-août. La femelle pond sur le baguenaudier commun, et ne dépose qu’un œuf dans chaque fleur. La chenille, qui est vert foncé avec le dos jaspé de rouge, naît dans la gousse et se nourrit des graines qu’elle renferme ; quand elle les a mangées toutes, elle va se loger dans une autre gousse, en ayant soin de boucher le trou qu’elle a percé pour s’y introduire. À défaut de baguenaudier, elle se rejette sur les pois verts. Elle se transforme en une chrysalide jaunâtre, ponctuée de noir, et le papillon éclôt au bout d’une dizaine de. jours.

La lycène petit argus paraît an mai et vers la fin de juillet ; elle habite les bois et les jardins, et voltige sans cesse autour des arbres et des buissons ; sa chenille vit surtout sur la bourdaine. Les lycènes acis et amyntas se trouvent, depuis juin jusqu’en août, dans les prairies et les clairières des bois. La lycène à œil noir voie, à partir d’avril, sur les collines sèches et arides de la Provence, où elle aime à se reposer sur les fleurs du thym.

La lycène çyllare vit dans les bois ; mais on la trouve surtout dans les luzernières ; elle se montre en juin ; sa chenille, qui est d’un vert jaunâtre avec une ligne rouge le long du dos, vit sur les astragales, les genêts et les mélilots, où elle passe l’hiver. La lycène dolus se trouve aux environs de Toulon, et paraît vers la fin de juillet ; sa chenille, qui est verte et ressemble assez à un cloporte, comme plusieurs de ses congénères, se trouve en mai sur le sainfoin, dont elle se nourrit ; elle se transforme en une chrysalide brun roussàtre, verte ou jaunâtre, ponctuée de noir, et le papillon éclot au bout d’une vingtaine de jours.

La lycène adonis est un charmant et très-petit papillon, dont les ailes sont d’un beau bleu dans le mâle et d’un brun foncé dans la femelle, couvertes de nombreuses petites taches noires, et ornées d’une bande marginale de taches fauves, avec la frange blan LYCtf

817

clie, entrecoupée do noir dans les deux sexes. Celte espèce est répandue dans une grande partie de l’Emopo. Elle paraît pour la première fois en mai, et se montre de nouveau en juillet. On la trouve dans les prés et les clairières des bois. La chenille, vert bleuâtre ou bleu clair, taché de fauve, vit sur les trèfles et les genêts.

La lycène battus se trouve dans l’Europo centrale" ; habite les bois fourrés et voltige dans les buissons. Sa chenille vit sur l’orpin reprise, où on la trouve en juillet ; la chrysalide, d’un vert pâle moucheté de brun, passe l’hiver, et le papillon n’éclôt qu’au mois de juin de l’année suivante. La lycène argus se montre à la fin de juin, dans les clairières des bois et les bruyères ; sa chenille vit suc les genêts, les mélilots et les sainfoins.

LYCÉNIDE adj. (li-sé-ni-de — du rad. lycène). Entom, Qui ressemble ou qui se rapporte à la lycène.

— s. f. pi. Tribu d’insectes lépidoptères diurnes, comprenant les genres lycène, thècle et polyommate ou argus.

LYCESTE s. f. (li-sè-ste — nom. mylhol.)-Crust. Syn. de leucothob.

LYCHAS, jeune valet d’Hercule resté célèbre par sa fin tragique. Le héros, voulant un jour célébrer un sacrifice, l’envoya prés de sa femme, Dêjanire, pour lui demander ses habits de cérémonie. Dêjanire avait en sa possession la fameuse robe teinte du sang du centaure Nessus, dont celui-ci, en mourant, avait fait le fatal présent à cette épouse crédule en l’assurant qu’elle aurait la propriété merveilleuse de lui rendre le cœur du héros s’il devenait infidèle. Comme Hercule aimait alors la belle lole, Dêjanire crut l’occasion favorable de mettre à profit la vertu de cette tunique magique ; mais Hercule ne l’eut pas plus tôt revêtue qu’il se sentit consumé par d’atroces souffrances. Dans l’excès de sa douleur, devenu furieux et comme insensé, il saisit par un bras l’innocent et malheureux messager, le fit tournoyer plusieurs fois en l’air comme avec une fronde, et le lança dans la mer Eubèe. L’infortuné Lychas fut métamorphosé en un rocher qui conservait encoro quelques traces de la figure humaine, ce qu : inspirait aux matelots une terreur superstitieuse.

Le nom de Lychas, de l’infortuné Lychas, a passé en proverbe pour désigner l’innocent sur qui retombent les conséquences d’une faute dont il a été le complice involontaire. Lacordaire a invoqué ce souvenir mythologique dans un sens tout à fait élevé, mais un peu nuageux :

  • Et cependant, nous tirions vanité de notre

défaite, et il nous semblait, en nous livrant corps et âme à la séduction d’un inconnu, que nous commencions à devenir des hommes. Enfants qu’Hercule avait pris dans sa fronde et jetés à la mer comme Hilas, nous nous plaisions à la chute et à l’abîme, et du sein des flots, regardant de loin notre insolent vainqueur, nous lui adressions avec la naïveté d un premier orgueil ce cri insensé : o Hercule, tu nou3 a vaincus, mais c’est pour nous faire grands comme toil ■

Ht las pour Lychas, c’est un de ces péchés véniels littéraires à l’abri desquels ne sont pas les plus grands orateurs, et qu’on ne relève qu en passant, Que celui qui est sans péché

LYCHNANTHE s. m, (li-knan-te — du gr. lucànos, lampe ; antlios, fleur). Bot. Syn. de Cucubale, genre de oaryophyllées.

LYCHN1DE s. f. (li-kni-de — du lat. lychnis, du g. luchnis, même sens). Bot. Genre do plantes, de la famille des caryophyllées, tribu des dianthées ou silénées, comprenant une trentaine d’espèces qui habitent surtout la zone tempérée septentrionale : On cultive dans les jardins quelques espèces de lychnides. (P. Duchartre.) La lychnide mouchetée croit sur les somtnets du mont Ida, dans des terrains pierreuse. (T, de Berneaud.) — Encycl. Les lychnides sont des plantes pour la plupart vivaces, à feuilles opposées et simples, ù (leurs ordinairement grandes el belles, diversement groupées, et à fruit capsufaire. Ce genre comprima une trentaine d’espèces, qui habitent surtout la zone tempéréo du nord ; un tiers environ se trouva en France. Plusieurs lychnides occupent une place distinguée dans les jardins d’agrément.

La lychnide de Chulcëdoine, vulgairement nommée croix de Jérusalem, croix de Malte, fleur de Constantinople, se reconnaît à ses tiges et à ses feuilles velues d’un vert jaunâtre, et à ses fleurs d’un rouge écarlate, disposées en un corymbe terminal très-serré. Elle est originaire du Levaut et fleurit pendant tout lété. La culture en a obtenu des variétés à fleurs safranées ou orangées, carnées ou blanches, ei à fleurs doubles. On en fait des touffes, des bordures, des corbeilles, des massifs, qui, vus de loin, quand le soleil brille, ont une couleur si éclatante qu’ils semblent être en feu. Elle produit moins d’effet dans les jardins paysagers ; cependant elle y trouve sa place contre les fabriques, au pied des rochers, etc.

La lychnide laciniée, vulgairement fleur de coucou, a des fleurs d’un rouge de sang, à pétales très-profondément découpés. Elle croît dans les prés humides, les lieux marécageux, et fleurit un milieu de l’été. Elle

103