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de Saint public tendait alors à faire prévaloir cette opinion qu’une place défendue par des Français était imprenable. Le niulif était louable sans douce ; mais les conséquences furent ici souverainement injustes pour ceux que l’histoire a baptisés du glorieux surnom de Mayeiiçois. Plusieurs villes refusèrent de les recevoir, Doyré et tout son étut-nmjor furent arrêtés à Surrelouis ; Auberl-Dubayet fut accusé de trahison et conduit à Paris par des gendarmes. Heureusement, Merlin de Thionville, l’un des commissaires représentants, l’y avait déjà précédé. Il monta à la tribune de la Convention ; y rappela les travaux et les titres de gloire de la garnison, son dévouement infatigable, son opiniâtre résistance, ses sentiments patriotiques ; fit ressortir cette circonstance que 5,000 hommes avaient péri dans les différentes sorties, et que, quelques jours plus tard, la garnison, vaincue par la famine, aurait été forcée de se rendre prisonnière de guerre. La Convention, reconnaissant enfin son erreur, lit briser ’ les fers d’Auberi-Dubayet et déclara que la garnison de Mayeuce avait bien mérité de la patrie.

— IV. À la suite de nos succès des armées du Nord et de Sambre-et-Meuse dans la campagne de 1794, les Français reparurent devant Mayence au printemps de 1795, et Kléber fut chargé de diriger les opérations du siège ; mais il ne tarda pas à être assailli par les troupes autrichiennes de Waldeck et de Wurmser, et malgré l’arrivée de Picbegru, qui ordonna de nouvelles dispositions, les républicains durent lever le siège devant les renforts qui arrivaient sans cesse k la place assiégée.

— V.Kn 1796, il ne restait plus à la République qu’à opérer la conquête de M» venue pour lui assurer le Rhin comme frontière. Deux armées, celles du Rhin etdeSambre-et Meuse, commandées par Piehegru et Jourdan, reçurent l’ordre de combiner leurs mouvements pour bloquer la place sur les deux rives du Rhin. La lenteur que mil Piehegru dans toutes sus opérations expliqua plus tard sa trahison. La haine profonde qu’il ressentait contre Jourdan, le vainqueur de Ffeurus, ne Contribua pas médiocrement k faire éclater ses desseins- 11 cessa de l’appuyer, et indiqua même aux ennemis les points sur lesquels l’armée de Sambre-et-Meuse pouvait ètro atquée avec succès. Grâce à ces indications perfides ; Clairfayt fondit surl’armée de Jourdan et le contraignit à repasser le Rhin ainsi qu’à abandonner le fort de C’astel. Bientôt les lignes de Mayence sont elles-mêmes envahies par les Autrichiens, et ce cri sinistre : Sauve gui peutl se fait entendre dans nos rangs. Les postes sont alors abandonnés après une faible résistance ; toutefois, le capitaine d’artillerie Marmont défendit le sien avec une intrépidité qui inaugura sa gloire militaire dans cette fatale journée. Une artillerie nombreuse et des bagages immenses tombèrent nu pouvoir de l’ennemi. Pichegru opéra sa retraite sans être inquiété, abandonnant de propos délibéré dansMauheim un corps de 9,000 Français qui, investis iians une ville mal fortifiée par toute une armée victorieuse, trouvèrent là une mort glorieuse, mais inutile à la patrie.

Le 30 décembre 1797, en vertu d’une des clauses du traite de Campo-Formio, Mayence ouvrait encore une fois ses portes à notre armée, commandée par le général Hatry, et devenait un des plus puissants boulevards de la France sur le Rhin.


Mayence (conciles de). Un grand nombre se conciles ont été tenus à Mayence ; nous niions éuumérer rapidement leurs décisions les plus importantes.

An 813. Ce concile fut assemblé par les ordres de Charlemagne. On y fit cinquante-six canons, où il est déelaru que les évêques doivent secourir, par des legs pieux, le3 enfants qui ont été frustrés de la succession de leurs parents, ce qu’ils négligeaient trop souvent ; que les laïques doivent obéir aux évêques, en ce qui regarde le gouvernement des églises, la défense des veuves et des orphelins ; et les évêques doivent soutenir les comtes dans l’auininistration de la justice. Personne ne doit avoir l’audace d’arracher de l’église un criminel qui s’y est réfugié, ni de le condamner à la mort ou à quelque autre peine. On excommunie les ivrognes. Défense de chanter des chansons obscènes, surtout dans les églises. Personne ne lèvera des fonts du baptême son fils ou sa fille, et ne pourra épouser sa filleule, ni sa commère, non plus que celle dont il aurait présenté le fils ou la fille à la confirmation.

Au 829. Gothesoafc, moine de Fulda, demanda k être renvoyé libre désengagements de la vie monastique, attendu que ses parents, dans son enfance, l’avaient voué à < : ette carrière sans son consentement. Les prélats firent droit à cette demande. Mais l’abbé de Gothescalo appela de coite décision k l’empereur, qui fit revenir le concile sur sa décision.

An 847. Ce concile publia trente et un canons. On y excommunie ceux qui formeraient des conjurations contre le roi, contre les ministres et contre les puissances ecclésiastiques ; mais errretour on y uèclare que le roi a été établi par Lieu le défenseur et le gardien des biens de 1 Église, qu’il doit les déiandre, comme il défend son propre do MAYE

maine. Le Îoa canon dit que les parricides demeureront en un même lieu, pour y faire une sévère pénitence, et qu’ils ne pourront plus |iorter les armes ni se remarier. L’usage existait auparavant de condamner les parricides à vivre errants et chargés de cercles de fer. Le 24 = prescrit que celui qui aura tué un prêtre fera douze ans de pénitence. S’il nie le fait, et qu’il soit de condition libre, il se purgera par serment, en jurant avec douze personnes ; s’il est esclave, il se purgera en marchant sur douze socs de charrue rougis au feu.

An 848. Dans ce concile, Gotsehilk, le moine de Fulda dont nous avons parlé plus haut, présenta un écrit qui fut condamné ; l’auteur fut jeté en prison.

An 852. Ce concile, composé des évêques de France, de Bavière et de Saxe, fut convoqué par ordre dé Louis, iroi de Germanie, et présidé par Raban, archevêque de Mayence. On y fit. divers règlements sur la discipline.

An 888. Dès la première année de son règne, le roi de Germanie, Arnoul, convoqua ce concile, où l’on fit vingt-six canons dirigés surtout contre les prêtres intrus ou indignes.

An 1049.LepapeLéonIX, arrivéàMnyence, assembla ce concile, qu’il avait indiqué dans celui de Reims. L’empereur Henri y assista. On y condamna la simonie et l’incontinence des clercs. L’empereur se réconcilia, dans cette assemblée, avec Godefroi, duc de Lorraine.

Au 1075. L’évêque de Coire, légat du saint-siège, et Sigefroi, archevêque de Mayence, tinrent ce concile pour faire exécuter l’ordre •du pape qui enjoignait à l’archevêque, sous peine de déposition, d’obliger tous les prêtres de la province à renoncer sur-le-champ à leurs femmes ou au ministère de l’autel. Les clercs s’emportèrent tellement contre cet ordre, que le légat se vit en danger d’être tué et fut obligé d’abandonner cette utfaire.

An 1080. L’empereur Henri IV provouuace concile pour opposer une autorité ecclésiastique aux exigences de Grégoire VIL Dans celte assemblée, on reconnut Guibert pour pape légitime et on confirma la déposition de Grégoire VIL

An 1215. Le pape Hohorius III envoya le cardinal Conrad, évêque de Porto, comme légat en Allemagne, pour travailler à la rô»forme des mœurs. Ce légat tint un concile k Mayence et y fit des constitutions générales pour toute l’Allemagne. On y condamnait aux peines canoniques les clercs qui avaient des concubines ; on déclarait nuls les legs des biens d’église faits par des clercs à leurs enfants naturels ou à leurs concub.nes ; on suspendait de son office ou de la communion le clerc ou le laïque qui aurait tenté de séduire une vierge consacrée k Dieu.

An 1233. Ce concile fut assemblé par l’ordre du pape Grégoire IX et par les Soins de Conrad, évêque de Marbourg, contre uné secte de manichéens, nommés stttdmys, de la ville de Stade, en Allemagne. Plusieurs de ces hérétiques abjurèrent leurs erreurs ; mais Conrad, au retour de cette assemblée, fut tué par ceux qu’il avait fait condamner.

An 1261. L’archevêque de Mayence fit décréter dans ce concile plusieurs règlements pour la réformation du clergé. On prit aussi des mesures pour résister aux Tartares, dont le pape annonçait k toute la chrétienté les invasions.

An 1310. Par ordre du pape, l’archevêque Pierre réunit cette assemblée pour s’occuper de l’affaire des templiers. On les condamna à l’unanimité.,

An 1439. Ce concile fut tenu par ceux qui ne voulurent point envoyer de députés au concile de Ferrure ou de Florence. Dans cette réunion figuraient un cardinal, les archevêques de Trêves, de Cologne et de Mayence, trois autres évêques d’Allemagne, des ambassadeurs de l’empereur Albert, du roi de France, du roi de Castille, du duc de Milan, etc.

An 1549. Ce concile fut réuni par Sébastien, archevêque de Mayence. Après avoir défini tout le dogme catholique : la trinité, la chute, la rédemption, etc., etc., on condamne à la prison perpétuelle dans un monastère les prêtres qui révéleraient les confessions ; on approuve le culte des images, mais en prescrivant des précautions contre l’idolâtrie, etc., etc. Lés actes de ce concile sont un cours complet de théologie et de discipline ecclésiastique.


MAYENNE (ma-iè-ne). Bot. Un des noms vulgaires de l’aubergine.


MAYENNE, en latin Meduana, rivière de France. Elle prend sa source dans le riépartementde l’Orne, au villagede La Celle, au pied de collines de 4 17 mètres d’élévation, couronnées par les forêts d’Andaine et de Monnaye, entre dans le département de la Mayenne, pénètre, après le confluent nu Béron, dans le département de Maine-et-Loire, et se perd dans la Loire sous le nom de Maine, après un cours de 204 kilom. Ses principaux affluents sont : la Vareune, le Calment, l’Frnée, la Joyeuse, le Vicoin, i’Oueite, l’Oudon, la Karthe. Parmi les nombreuses localités baignées par la Mayenne, nous signalerons : Couptrain, Mayenne, Chàteau-Gontier, le Liond’Angers, Angers, Bouuhemain et La Pointe. Elle est-navigable de Laval k la Loire, sur un parcours de plus de 93 kilom. Elle a été

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canalisée de Laval à Mayenne, « L* pente moyenne en amont de Laval est, dit M. Adolphe Jeanne, de 0"’,90 par kilom. ; en aval, de 0, :1,45. • La charge moyenne est de 40 tonnes ; la charge maximum de 130 tonnes.


MAYENNE (département de la), division aiiininisirutive de la région N. — O. de la France, formée d’une petite partie-de l’Anjeu et du bas Maine. Ce département lire son nom de la rivière de la Mayenn*"., qui, après avoir côioyé une partie de sa limite septentrionale, le traverse du N. au S. et le divise en deux parties presque égales. Il est limité au N. par les départements de la Manche et de l’Orne, à l’E. par celui de la Sarthe ; au S. par celui de Maine-et-Loire et à l’O. par celui d’Ille-et-Vilaine. Sa superficie est de 517,063 hectares, dont 363,601 en terres labourables ; 73,184 en prairies naturelles ; 53,521 en bols, forêts, étangs, cours d’eau, chemins, etc. ; 23,966 en pâturages, laudes, bruyères ; 2,798 en diverses cultures arborescentes. Il est divisé en 3 arrond. : Laval, chef-lieu ; Chàteau-Gontier et Mayenne ; il comprend 27 cant., 274 comm. et 350,637 hab. Il forme le diocèse de Laval, suffragant de ceiui de Tours, la 6<> subdivision de la luu division militaire ; il ressortit à la cour d’appel d’Angers, à l’académie de Rennes, à la 15« conservation des forêts.

Le contour du département présente k peu près la forme d’un parallélogramme. Le sol, formé en grande partie de terrains de transition, est coupé par un grand nombre de petites vallées et de saillies granitiques. Une chaîne de collines de quartz grenu se dresse au N., au S. et à l’O. Les points culminants sont : le signal du Balen, 326 met. ; le signal des Couévrons, 329 met., et la butte de Crennes, 189 met. Un grand nombre de rivières et de ruisseaux sillonnent le département en tous sens. Les plus importants de ces cours d’eau sont : la Mayenne, l’Ernée, la Vareune, le Coluiout, le Vieuin, 1 Aisne, l’Aron, la Jouaune, l’Oudon, l’Ouelle, la Sarthe, l’Erve, laVaige, la Vilaine, la Futaie et le Devon. Les plus considérables des étangs de la Mayenne sont ceux de Juvigné et de La Bazouge-de-Chemeré, qui occasionnent des fievre3 intermittentes. Chacune des rivières dont nous venons de parler reçoit le tribut d’un grand nombre de petits ruisseaux, dont lu plupart ont pour lit les chemins de traverse ; ces chemins, bordés de haies vives des deux côtés, tantôt rocailleux et escarpés, tantôt pleins de boue et de fondrières, sont impraticables pendant les trois quarts de l’année ; l’eau les a tellemeut creusés que souvent ils se trouvent à 3 mètres au-dessous des champs voisins.

Le climat est généralement sain, mais froid et humide. La moyenne de la température est, en hiver, de 3",95 ; en été, de 17°,6. Les vents dominants sont le sud, le sud-ouest, le nord et le nord-ouest.

Le fer, l’anthracite, la houille, le manganèse, ie granit, le schiste, le gneiss, le marbre, le porphyre, le grès, l’argile, la marne calcaire, les pierres meulières, sont les principaux produits minéraux.

L’étendue approximative des cultures peut être ainsi évaluée : froment, 100,000 hectares ; seigle et mèteil, 15,000’ ; orge, 30, ou0 ; avoine, 3o, oûo ; sarrasin, 20,000 k 22,000 ; vignes, 5,000 ; choux et racines, 10,000 ; piailles industrielles, 3,000 ; prairies artificielles, 52,000 a 53,000 ; prairies naturelles, 74,000 ; jachères, 90,000 ; bois, 30,000 ; pâtis, landes, etc., 22,000. Le rendement moyen du froment est Oe 16 hectolitres par hectare ; mais dans l’arrondissement fie Chàteau-Gontier il s’élève jusqu’à 20 ei 25 hectolitres. En général, la proportion de céréales cultivées est trop considérable pour les engrais dont on dispose ; la Mayenne exporte en effet tous les ans 500,000 hectolitres de frometil, autant d’orge.et 200,000 hectolitres d’avoine. Les plantes industrielles sont peu cultivées, k l’exception du lin, qui est l’objet d’une exploitation assez importante dans les cantons d’Erhée et de Gorron. Le vin qu’on récolte est tout entier consommé sur place. On fuit annuellement environ 200,000 hectolitres de cidre. Parmi les plantes légumineuses employées dans les prairies artificielles, les plus communes sont le trèfle rouge, la lupuhne, le ray-grass d’Italje. Dans beuucoup de localités ou semé des vesoes et des pois comme fourrages.

Parmi les animaux domestiques, les plus nombreux sont ceux de l’espèce bovine, qui compte environ 250,000 tètes. Les espèces ovine et chevaline viennent ensuite : la première comprend près de 80,000 individus et la seconde euviron 65,000. Les porcs sont presque aussi nombreux que les animaux de l’espèce ovine. L’espèce bovine est représentée surtout par ia race manuelle mélangée de sang suisse et cotentin ou croisée avec le durham. La race du Poitou ou de Mortagna domine pour l’espèce pviue ; on la croise souvent aujourd’hui avec le dishley, le southdown, le uew - kent. Les races bretonne et percheronne forment presque exclusivement l’espèce chevaline. Les volailles sont l’objet d’un graud commerce d’exportation vers Paris.

Le chemin de fer de Paris à Brest traverse le département de l’est à l’eaest, sur une longueur de 67 kilomètres.

L’industrie du département de la Mayenne

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consiste principalement dans le tissage du lin, du chanvre, du coton, les blanchisseries de toiles, les tanneries, les tuileries, les bri

?uetries, les poteries, les faïenceries, les

ours à chaux et les mines de houille, qui produisent annuellement 714.249 hectolitres de combustible presque exclusivement consacré à la fabrication de la chaux. Le commerce a surtuut pour objet les grains, les légumes, les bestiaux, le cidre, les eaux-de-vie, les volailles, le beurre, la laine, le chanvre, le lin, les toiles, les ardoises, le fer, les bois, les marbres, le cuir, les fruits et le gibier.


MAYENNE, en latin Meduanum, ville de France (Mayenne), ch.-l. d’arrond. et de 2 cant., sur la rive droite de la Mayenne, k 29 kilom. N.-E. deLaval ; pop. aggl., 8,227 hab, — pop. tôt., 10,127 hab. L’arrond. comprend 12 cant., lu comm. et 153,886 hab. Tribunaux de fc instance et de commerce ; 2 justices de paix. Fabrication de calicots, toiles, mouchoirs, moulins à blé, k tan, à huile. Commerce de bestiaux et de grains.

Les fabriques de toiles de Mayenne occupent près de 8.000 ouvriers. La ville est irrégulièrement bâtie sur le penchant de deux coteaux qui dominent la Mayenne. La conr suite ; fin n d’un pont et de deux larges quais ont singulièrement modifié, dans ces derniers temps, la physionomie de la ville. Un chemin de fer relie Mayenne k la grande iisne du Mans k Rennes. Le plus ancien et le plus intéressant édifice de Mayenne est l’église Notre-Dalhe, qui a conservé quelques.parties du xue siècle, notamment le choeur, uont les colonnes offrent des chapiteaux d’un style barbare. Entre le chœur et la nef s’élève un clocher carré, amorti en dô.i.e. Des déambulatoires font le tour du chœur. La chapelle du chevet est percée d’étroiles fenêtres romanes. Dans la paroi du sud de la nef ont été encastrées plusieurs pierres tombales du xne siècle. L’église Saint-Martin n’a pas de vaieur architecturale. Le château, bâti isur un escarpement rocheux, présente, du côté de la rivière, cinq tours, dont quatre sont privées de leur toiture, et trois autres tours sur la face nord. La terrasse forme une belle promenaue. L’hôtel de ville, dans lequel un musée est en voie de formation, est précédé de la place Cheverus, sur laquelle se dresse la statue en bronze, avec bas-reliefs, par David d’Angers, ou Cardinal Le Febvre de Cheverus, archevêque de Bordeaux, né à Mayenne.

Mayenne doit son origine à un château bâti au commencement du XIe siècle.

C’était autrefois une baronnie de la maison de Lorraine et de Guise, que François Ier érigea en marquisat et Charles IX en duché-pairie. V. l’article suivant.


MAYENNE (ducs de). La ville de Mayenne fut érigée en duché-pairie par lettres du roi Charles IX, de l’an 1573, en faveur de Charles de Lorraine, deuxième fils de François de Lorraine, duc de Guise, et d’Anne d’Este-Ferrare. Ce duc de Mayenne, le célèbre chef de la Ligue, laissa, de Henriette de Savoie, sa femme, Henri de Lorraine, duc de Mayenne, gouverneur de Guyenne. Celui-ci épousa Henriette de Gonzague-Clèves, et fut tué au siège de Montauban, en 1621, sans laisser de postérité. Plus tard, le duché de Mayenne fut acheté par Mazarin, qui le donna à sa nièce Hortense, femme de Charles de La Porte, duc Mazarin, fils du maréchal de La Meilleraye.


MAYENNE (Charles DE Lorraine, duc de), deuxième fils du duc François de Guise, né en 1554, mort à Soissons eu 1611. Il fit ses premières armes contre les huguenots, commandés par Coligny, en 1569, puis se rendit à Venise, se mit au service de cette république, alors en guerre avec les Turcs (1571), et fit partie de l’expédition que dirigea don Juan d’Autriche. Ce fut pendant qu’il guerroyait au loin qu’eut lieu le massacre de la Saint-Barthélemy (1572). Peu après son retour en France, il fut nommé par Charles IX duc et pair (1573) et alla prendre part au siège de La Rochelle sous les ordres du duc d’Anjou. Au commencement de l’année suivante, ce prince ayant été élu roi de Pologne, Mayenne l’accompagna dans ce pays, puis se rendit en Italie. Il était à Padoue lorsqu’il apprit la mort de Charles IX (1574). Peu après, il rejoignit le duc d’Anjou, qui accourait en France pour succéder à Charles IX sous le nom de Henri III, et assista au sacre de ce prince (15 février 1575). La faveur dont il jouissait à la cour vint s’accroître encore par le mariage du roi avec Louise de Lorraine. Pendant que son frère le duc de Guise devenait le chef incontesté des catholiques, Mayenne était mis à la tête de l’armée royale chargée de combattre les huguenots (1576). Il s’était emparé du Poitou, et s’apprêtait à attaquer La Rochelle lorsque Henri III, craignant que la défaite complète des protestants ne donnât aux Guises une trop grande influence dans les affaires de l’État, conclut un traité de paix avec les huguenots (17 septembre 1577). Pour contrecarrer cette politique d’apaisement, le duc de Guise se mit alors à organiser la Ligue, à fomenter partout le fanatisme catholique et à pousser à la guerre, qui recommença en 1580. Le duc de Mayenne forma alors dans son gouvernement de Bourgogne une armée de 8,000 hommes et enleva aux protestants le Dauphiné ; mais la paix de 1581 lui fit en-