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taient singulièrement relâchées. Ce que M. Ca» pefigue appelle dos ■ faiblesses amoureuses • n’éiait rion moins que de scandaleuses débauches. La prostitution s’étalait impudemment au palais de Whitehall. Peu ds femmes restèrent sans tache au milieu de cette fange, et de celles-là fui lady Marlborough. Un pamphlet fui a cependant donné pour amant Godolphin, qui devait plus tard épouser une de ses filles ; mais c’est la, selon toute apparence, une odieuse calomnie. Swift, ce tory haineux et implacable, rend hommage a la vertu conjugale de la duchesse de Marlborough.

0 est par la princesse, dominée de toute la force de sa volonté impérieuse, qu’elle sut se rendre si puissante. L’affection et la confiance d’Anne étaient sans bornes ; non-seulement elle voulait que lady Churchill ne !a quittât jamais et commandât partout pour elle, mais elle avait supprimé toutes les formules de l’étiquette, et voulait qu’elle fût avec elle sur ie pied de la plus complète familiarité. Sous le nom de mistress Freeman, lady Churchill lui écrivait tous les jours ses impressions intimes ou politiques ; la princesse répondait en signant mistress Morley. Ces pseudonymes avaient pour but d’assurer entré les deux correspondantes une plus grande franchise et un plus grand abandon. Après l’avènement de Jacques, pendant que lord Churchill atteignait les premiers degrés de sa haute fortune, lady Churchill, en femme avisée, prévoyant que Jacques, moins roi que lnarguillier, risquait de perdre le trône en s’obstinant aux momeries du catholicisme, raffermissait la princesse dans l’opposition religieuse qu’elle faisait a son père, et ne tarda pas à les détacher complètement l’un de l’autre. C’était le prélude du grand coup de volte-face accompli par Churchill en face de Guillaume. La favorite détermina sa maîtresse à jouer un rôle purement passif dans la révolution de 1688, à s’enfuir du palais pour laisser la place libre au nouveau maître, et surtout pour ne pas avoir à accompagner Jacques en exil. Cet abandon fut un coup cruel pour le monarque déchu. Fidèle à la même tactique, la duchesse de Marlborough continua de rester attachée à la princesse Anne, l’héritière future du trône, tandis que son mari exploitait la faveur de Guillaume, le possesseur actuel. Elle se mit même en état d’hostilité ouverte avec le monarque, en réclamant pour la princesse une pension que Guillaume avait promise en échange de sa renonciation nu trône, et qu’il ne se pressait pas de payer. Marlborough, a l’instigation de sa femme, porta l’affaire devant le Parlement, et une pension de 50,000 liv. st. fut allouée à la fille de Jacques. L’ardeur avec laquelle les Churchill s’étaient entremis dans cette affaire déplut souverainement à Guillaume, et peut-être faut-il voir dans le refroidissement qui s’ensuivit la cause de la

seconde trahison de Marlborough, lors de la campagne de 1691. La disgrâce de son mari irrita extrêmement la duchesse ; quoique Marlborough eût été exilé de la cour, elle voulut y reparaître à côté de la princesse Anne, ce qui fit scandale. Guillaume enjoignit a sa belle^sœur de chasser sa favorite ; mais Anne déclara qu’elle la garderait et qu’elle préférait quitter Whitehall (iC9S). La duchesse la suivit nécessairement dans cet exil volontaire, et s’efforça d’entretenir son irritation. Enfin la reine Marie (1694), puis Guillaume (1702) moururent.

Anne étant montée sur le trône, l’influence de Marlborough, et surtout celle de sa femme, devinrent immenses. Pendant les premières années, la duuhesse fut véritablement souveraine de l’Angleterre. Nommée surintendante de la maison royale, maîtresse de la garde-robe, elle exerçait un empire absolu. Elle et son mari composèrent le ministère de leurs parents et de leurs amis, furent les dispensateurs des faveurs royales, disposèrent de tous les emplois, les vendirent, s’il faut en croire Swift. La duchesse était devenue avide d’argent autant que d honneurs ; elle exigea de la reine une pension de 5,000 liv. st. pour son mari et de 2,000 livres pour elle, afin de pouvoir, disait-elle, dorer sa couronne de duchesse. Telle était l’influence qu’elle exerçait, que la reine dit un jour en riant : • Les choses en sont venues a ce point, que je ne pourrai bientôt plus déplacer une épingle sur ma coiffure sans en avoir obtenu la permission. > Les Anglais donnaient au gouvernement le nom d administration Mariborough. « Depuis l’avènement de la reine, la duchesse s’était jetée avec ardeur dans la politique, dit M. Chanut. Dominer était sa passion favorite, et elle s’imaginait qu’elle pouvait décider des affaires d’État aussi facilement qu’elle dirigeait les intrigues de l’intérieur royal. Elle exerçait un empire absolu sur la reine, caractère plein d’abandon, de douceur, de sentiments affectueux ; mais, au lieu d’user de cet empire avec tact et modération, elle l’exerçait avec une impudente audace. Ses prédilections de parti étaient diamétralement opposées à celles de la reine, qui était sincèrement attachée aux principes des tories, et qui désirait ardemment les faire arriver au pouvoir. La duchesse ne lui laissa pas un moment de repos qu’elle n’eût consenti, de concession en concession, à s’entourer des chefs du parti whig, qu’uiie détestait au fond du cœur. • De là un peu de froideur d’abord, l’affaiblissement des rapports d’amitié entre

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la souveraine et la favorite, bientôt la mésintelligence. Enfin, les hauteurs déplacées’et le despotisme de la duchesse froissèrent la reine au point qu’elle ne supporta plus le joug qu’avec impatience, à Dès le commencement de 1708, l’influence de la favorite était ruinée par d’habiles intrigues des tories, et surtout par une nouvelle amitié que la reine avait formée. Peu d’années auparavant, la duchesse avait placé dans un modeste emploi du palais une cousine, fille d’un marchand ruiné. La jeune fille se rendit agréable à la reine par sa douceur et ses attentions affectueuses. Peu à peu elle fit des progrès dans la confiance et la faveur d’Anne, qui avait besoin d’une société familière pour se reposer des assauts qu’elle éprouvait de la part de l’impérieuse duchesse. Celle-ci ne voyait rien de ce qui se tramait contre elle ou le dédaifnait. Harley, chef de l’opposition àlaChamre, orateur éloquent et politique adroit, lit parvenir des lettres importantes à la reine par sa’ dame d’atours, et eut des entretiens secrets avec celle-ci, qui en transmettait à sa maîtresse les traits principaux. La reine, dont le cœur était avec les tories, désirait vivement les rappeler au ministère et s’affranchir d’une tyrannie qui lui était devenue insupportable. Mais, comme toutes les personnes faibles, elle dissimulait. La duchesse ouvrit enfin les yeux et se plaignit... La reine maria en secret sa dame d’atours (mistress Hill) à un jeune officier, Masham, favorisé par lady Marlborough elle-même. Celle-ci se plaignit avec éclat du mystère qu’on lui avait fait ; la reine répondit par de faibles protestations d’amitié. Dès lors il n’y eut plus de relations que par correspondance : l’aigreur et l’orgueil blessé d’un côté, une fausse humilité et de la dissimulation de l’autre y présidèrent et envenimèrent les choses. Enfin, le 6 avril n 10, eut lieu la rupture définitive ; après une entrevue où les paroles passionnées de la duchesse ne purent faire sortir Anne de sa froideur taciturne, lady Marlborough reçut l’ordre de remettre la clef d’or, signe distinctif de ses fonctions de surintendante. Près de perdre le pouvoir, elle sentit son orgueil fléchir. Elle écrivit une humble supplique, où elle disait que la douleur de son mari et la sienne étaient telles, qu’Us n’y survivraient pas six mois, et demandait une audience. Le duc se chargea de remettre en personne cette lettre. La reine ne la reçut qu’avec une extrême froideur, ne la lut qu’après de vives instances, et finalement déclara que sa résolution était irrévocable : la clef lui serait remise dans les trois jours. À ces mots, le duc, oubliant sa dignité personnelle et ses services réels, se jeta aux genoux de-la reine, la suppliant de se ressouvenir de son ancienne amitié et d’accorder au moins dix jours. Tout fut inutile. Bien mieux, obstinée dans un parti pris, comme les personnes faibles poussées a bout, la reine réduisit le délai à deux jours. Le duc se releva, et, changeant de conversation, se plaignit amèrement de la destitution de quelques officiers qui jouissaient de sa confiance. Mais Aune coupa court à ces nouvelles doléances’ : > La clef, s’écria-t-elle avec dépit ; je n’écoute rien

« que je n’aie la clef. » Le duc, qui était revenu exprès des Pays-Bas pour cette négociation, se retira plein de confusion et de chagrin. La duchesse, instruite de ce qui s’était passé, prit aussitôt son parti. Le soir même, elle envoya sa démission avec la clef d’or. Elle ne se possédait point de dépit et de fureur ; il lui fullait sevenger.de quelque manière que ce fût. C’est alors qu’elle exigea les arrérages d’une pension de 2,000 liv. st. que lui avait offerte la reine et qu’elle avait cru devoir refuser. Ce ne fut pas tout. Quand il fallut quitter le palais, elle ordonna d’enlever les serrures et les cheminées de marbre qu’elle avait fait poser à ses frais dans son appartement. « C’est bien, lui fit dire la reine par le secrétaire d’État ; mais si vous démolissez les pièces de mon palais, il est bien

« sûr que je ne ferai pas construire le vôtre, i La duchesse consentit enfin à abandonner les cheminées et se retira à la campagne. »

L’accusation de" concussion portée contre Marlborough peu de temps après et sa disgrâce complète marquèrent le terme des fantastiques prospérités des Churchill. Voltaire, comme tous les contemporains, a cru que le vainqueur de Hochstœdt et de Ramillies avait été enveloppé dans la disgrâce de sa femme, et que des intrigues de palais avaient été les seules causes de son rappel. Cependant l’accusation de concussion fut publique, et elle aurait dû suffire pour lui ouvrir.les yeux. Voici ce qu’il dit, avec une légèreté qui ne lui est que trop habituelle : • Une Allemande avait, par sa mauvaise conduite, fait perdre à la maison d’Autriche toute la succession de Charles-Quint, et avait été ainsi le premier mobile de la guerre ; une Anglaise, par ses imprudences, procura la paix... Si Marlborough n’avait pas eu autant d’économie que de grandeur, il pouvait se faire un parti que la reine Anne n’aurait pu détruire, et si sa femme avait eu plus de complaisance, jamais la reine n’eût brisé ses liens. La reine l’avait aimée avec une tendresse qui allait jusqu’à la soumission et à l’abandonnement de toute volonté... Dans de pareilles liaisons, c’est d’ordinaire du côté des souverains que vient le dégoût, le caprice, la hauteur, l’abus de la supériorité ; ce sont eux qui font sentir le joug, et c’était la duchesse de Marlborough

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qui l’appesantissait. Il fallait une favorite à la reine Anne ; elle se tourna du côté de milady Masham... Les jalousies de la duchesse éclatèrent. Quelques paires de gants qu’elle refusa à la reine, une jatte d’eau qu’elle laissa tomber en sa présence, par une inéprise affectée, sur la robe de M’"e de Masham changèrent la face de l’Europe. »

Ainsi la paix d’Utrecht aurait eu pour cause cette petite intrigue de cour ; c’est la thèse originale dramatisée par Scribe dans le Verre d’eau ; mais ce qui est charmant au théâtre a moins de valeur dans un livre d’histoire. Le rappel de Marlborough et les conséquences qui en découlèrent ne dépendirent aucunement des caprices delà reine Anne et d’un accident interprété d’une façon ou d’une autre.

La duchesse de Marlborough, après avoir passé dans la retraite les dernières années du règne de la reine Anne et accompagné le duc à la cour de George de Hanovre, revint avec lui à Londres, lorsque George fut couronné roi d’Angleterre. Elle survécut vingt-deux ans à son mari. « Vouée décidément au veuvage, dit Saint-Simon, la duchesse ne s’occupa plus que d’administrer ses immenses richesses et ôSa faire enrager son entourage. Alitée les dernières années de sa vie, elle avait constamment près d’elle papier, plume et encre, et charmait les ennuis de l’immobilité en dictant ses pensées, ses souvenirs, ses opinions sur les personnages qu’elle avait connus, sur les grands événements auxquels elle avait pris part, et c’est enfin au milieu des soins de la rédaction de ces Mémoires qu’en l’année 1744, a l’âge de quatre-vingt-quatre ans, elle termina sa longue carrière de domination, 3e bourrasques et d’intrigut-s. Elle avait conservé jusque dans un âge avancé les restes de sa beauté souveraine. Sollicitée de se remarier par !e duo de Somerset et lord Coningby, elle fit à ce dernier cette digne réponse : « N’eussé-je que trente

« ans, je ne consentirais pas a vous donner

« un cœur et une main qui ont appartenu ■ tout entiers à John, duc de Marlborough. >

Outre les nombreux ouvrages écrits sur le duc de Marlborough, et dans lesquels il est souvent question de celle qui porta son nom, car leurs biographies sont intimement liées l’une à l’autre, il est quelques auteurs qui se Sont spécialement occupés de la duchesse. Swift, Macaulay et Coxe l’ont traitée avec peu d impartialité. Un ouvrage, ou plutôt un pamphlet, l’a mise au pilori : Histoire secrète de ta reine Zarah et des zambiens ou ia Duchesse de Marlborough démasquée (Londres, 1705, in-8° ; traduit en français, La Haye, 1708-1712, 2 vol. in-12). Enfin, la duchesse elle-même a laissé ses mémoires, écrits sous sa dictée par l’historien Hooke ; ils ont pour titre : Relation de la conduite que la duchesse de Marlborough a tenue à la cour depuis qu’elle y entra jusqu’à l’an 1710, écrite par elle-même dans une lettre à mitord "** (Londres, 1742, in-S° ; traduit en français, La Haye, 1742, 1 vol. in-8°). Ce livre, plein de renseignements curieux, de faits intéressants sur les cours de Jacques II, de Guillaume et d’Anne, ne doit être consulté qu’avec circonspection en ce qui concerne la duchesse.

MARLE, bourg de France (Aisne), ch.-l. de cant., arrond. et à 25 kilom. N.-E. de Laon, dans une plaine ; pop. aggl., 1,760 hab.

— pop. tôt., 2,078 hab. Tanneries, corroieries ; commerce de luine, toiles, chevaux, grains, bois de construction. L’église paroissiale, classée au nombre des mouuraents historiques, est du style ogival primitif. On y remarque aussi un château féodal bien conservé. Ce bourg fut érigé en commune en 1174, pillé et incendié par tes Anglais en 1339, ussiégé en 1441 par les troupes de Charles VII, brûlé de nouveau par les Angfais en 1525 et saccagé par les Espagnols en 1650. En 1662, les frondeurs y battirent les royalistes dans un combat sanglant.

MARLE (C.-L.), grammairien fiançais, né aTournus {Saône-et-Loire) en 1795, mortvers 1863. Il fonda en 1826 le Journal grammatical et didactique, dans le but de propager une réforme onhographique radicale, consistant à écrire les mots comme on les prononce, obgé pour objet, takin pour taquin, etc. Cette méthode, a laquelle Marie dut une certaine célébrité sous la Restauration, ne résiste pas à un examen sérieux, car elle aboutit à un inextricable chaos. Si chacun écrivait sa prononciation au lieu d’écrire la langue orthographique, il n’y aurait plus de langue :

on trouverait autant d’orthographes différentes qu’il y aurait de manières de prononcer selon les localités. Marie a dirigé pendant quelque temps l’école normale de Saône-et-Loire. On a de lui : Manuel de diagraphie (1B39, in-8°) ; Grammaire diagraphique (1839, in-12), ouvrages dans lesquels il uéveloppe la méthode qu’il propose, et Dictionnaire philologique et critique de la langue française (1856, 3° édit.).

MARLER v. a. ou tr. (mar- !é). Agric. Syn.

de MARNIJR.

MARLES (Lacroix), littérateur français, mort vers 1850. On lui doit, entre autres ouvrages : Histoire générale de l’Inde ancienne et moderne depuis t’ait 2000 avant J.-C. (Paris, 1828, 6 vol. in-8°) ; Merveilles "rie la nature et de l’art dans les cinq parties du monde (Paris, 1830, 10 vol. in-12) ; Pierre de Lara

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ou l’Espagne au xi» siècle (Paris, 1825, 4 vol,in- 12) ; Alfred ou le Voyageur en France ; Histoire d’Angleterre (2 vol.), etc.

MAHLHES, bourg et commune de France (Loire), cant. de Saint-Genesi-Malifutix, arrond. et à 23 kilom. S. de Saint-Étienne ; pop. aggl., 432 hab..— pop. tôt., 2,039 hab. Scieries ; commerce de bois.

MARLI s. m. (mar-li). Comm. Espèce de gaze, dont la fabrication, très-active autrefois, n’existe plus aujourd’hui : Le marli était tantôt en soie pure, tantôt en soie et fil, tantôt encore en fil seulement, et on le divisait en gros et en fin, suivant qu’il avait lès trous plus ou moins grands, (W. Maigne.)

— Techn. Bord intérieur d’une assiette ou d’un plat : Des assiettes à inscriptions des anciennes fabriques de Marseille ont les inscription sur les marlis. Il Filets au marli, Lignes d’or ou de couleur que le peintre trace quelquefois sur la limite de l’extrémité intérieure du marli.

MARLIAN1 (Jean), médecin italien, né h Milan, mort dans la même ville en 1483. Il professa successivement son art à Milan et a Pavie, acquit beaucoup de réputation et devint premier médecin du ducGaiéas Sforce. Outre plusieurs ouvrages manuscrits, on a de lui : Qu&stio de caliaitate corporum humanorum (Milan, 1474, in-fol.) ; De proportione motuum in velocitate (Pavie, 1482, in-fol.) ; Exposiliones super Avicennam (Milan, 1594, in-fol.), etc.

MARI.UNI (Fabrice), évêque de Tortone et de Plaisance, né à Milan, mort à Plaisance en 1508. Il remplit pour le duc de Milan Galéas plusieurs missions importantes, et composa une Chronique des éuêques de Plaisance depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1476. Muratori a publié cet ouvrage duns ses Scriptores rerum italicarum.

MARL1AM (Louis), cardinal et érudit italien, né à Milan, mort en 1521. Après- uvoir été membre du collège des médecins de sa ville naiale, conseiller des empereurs Maximilien Ié et Charles-Quint, il entra dans les ordres, devint évêque de Tuy, en Gaiice, et reçut de Léon X le chapeau de cardinal. On a de lui : Sytvas fortuits (Brescia, 1503, in-4<>) ; De Batauix laudibus (Leyde, 1511) ; des discours, des poésies latines, etc.

MARLIAM (Barthélémy), antiquaire italien, né à Milan à la fin du xve siècle, mort vers 1660. On a de lui : Itomx topographie libri V (1534), souvent réimprime ; Consulum, dictatorum, censorumque Romanorurn séries, etc. (1549) ; In annales constituai et triumphos commentarius (1560, in-fol.), et divers

— autres écrits qui furent fort utiles à ceux qui étudièrent après lui les antiquités romaines.

MAHL1AN1 (Aurèle, comte), compositeur italien, né en Lombardîe en 1803, mort à Bologne en 1849. Il reçut de professeurs de premier ordre une sérieuse éducation musicale qui devait faire, du simple amateur, un compositeur et un professeur également distingués. Doué d’une âme brûlante, fanatique sectateur de la liberté italienne, le comte Mariiani sacrifia sa fortune à l’accomplissement de son beau rêve ; et enfin compromis pour ses opinions avancées et menace dans son indépendance, il vint, en 1830, chercher un refuge à Paris, où il s’établit comme professeur de chant. C’est îi son goût épuré et a ses leçons sévères que Giulia Grisi fut redevable, dit-on, de l’épanouissement de son admirable talent. En 1S34, Mariiani fit représenter au Théâtre-Italien le Bravo, opéra en quatre actes chanté par Rubiui, Tainburini et Grisi, dont un duo pour ténor et baryton est devenu populaire. La même année, il donna à l’Opéra-Comique le Marchand forain, en trois actes, qui n’eut qu’un médiocre succès. Mais il se releva de cet échec sur la scène française par la Xacarilla, opéra semi-séria en un acte, écrit expressément pour Mme Stolz, et qui est resté au répertoire de l’Académie nationale de musique. Le dernier ouvrage composé par Mariiani est lldegonda, joué en 1841 k la Pergola de Florence. Nommé consul général d Espagne a Paris, l’artiste, aux premiers rayonnements de la révolution de 1848, quitta la France et courue s’enrôler parmi les promoteurs de l’indépendance italienne. Malheureusement, il ne put consacrer de longs efforts à l’affranchissement de sa patrie, car en juin 1849 il trouva la mort sous les murs de Bologne.

MARL1ANO (Raymond de), géographe italien, né vers 1420, mort à Louvain en 1475. Il s’adonna à l’enseignement à Dôle et à Louvain, devint un des conseillers du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, se lit ordonner prêtre après la mort de sa femme (1463) et devint chanoine de Liège. Marliauo est l’auteur d’un travail intitulé : Veterum Gallis lucorum, populorum, urbium, montium ac fiuviorum alphabelica descriptio (Trovise, 1480), et souvent réédité, soit isolément, soit à la suite des Commentaires de César,

MARLIER s. m. (mar-lié). Sacristain ; gardien d’une église ; marguillier. u Vieux mot.

MARLlÉRËE s. f. (mar-lié-ré). Bot. Genre d’arbres et d’arbrisseaux, de la famille des myrtacées, qui croissent au Brésil.

MARL1NSKY, pseudonyme sous lequel le romancier russe Alexandre Bestoujet a publié ses ouvrages. V. Bestouje*.