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bas et les tubes respiratoires arrivant à la surface. Leur inaction est presque complète, et leurs mouvements très-difficiles ; elles paraissent presque incapables de changer de lieu ou de se creuser un nouveaugîte quand elles ont été enlevées de leur trou. Elles habitent les mers d’Europe, et leur chair est alimentaire.

MYE (Isaac VAN der), poëte latin moderne, né à Delft (Hollande) en 1603, mort dans la même ville en 1656. Il se lit affilier à l’ordre des jésuites, puis s’adonna successivement à l’enseignement et k la prédication. On a de lui un recueil de Sermons et douze élégies sur des sujets de morale, publiés sous le titre de : Musx parsnetics, etc. (Rotterdam, 1618, in-4o). Son stylo est d’une latinité élégante et châtiée, mais il a imité avec trop de servilité les anciens.

MYÉLENCÉPHALE s. m. (mi-é-lan-sé-fa-le — du gr. muelos, moelle, et de encéphale). Anat. Partie du système nerveux qui comprend la moelle épinière et l’encéphale.

MYÉLINE s. f. (mi-é-li-ne — du gr. muelos, moeile). Anat. Substance médullaire contenue dans les tubes nerveux.

MYÉLITE s. f. (mi-é-li-te —du gr. muelos, moelle). Pathol. Inflammation de la moelle épinière.

— Encycl. L’inflammation de la moelle peut être aiguë ou chronique. L’inflammation aiguë peut se développer sous l’influence de causes pathologiques, telles qu’une tumeur du rachis ou des régions voisines comprimant la moelle, une phlcgmasie des méninges rachidiennes, un rhumatisme aigu généralisé, une carie des vertèbres, une maladie des voies uriuaires, etc. Elle peut être produite directement par une contusion violente, par une blessure, ou succéder à une opération, telle que celle qui a été tentée contre le spina-bifida. A paît ces circonstances, les causes ordinaires de la myélite idiopathique sont : les fatigues musculaires exagérées, les marches forcées, les excès vénériens, un refroidissement brusque et considérable, enfin l’action de certaines substances toxiques, telles que la strychnine, etc.

L’inflammation débute le plus souvent par la portion centrale de la moelle ou substance grise ; elle occupe ordinairement un espace limité de la hauteur du cordon rachidien, qu’elle envahit soit en partie, soit en totalité, de manière à en détruire toute l’épaisseur et à interrompre toute communication entre les portions supérieure et inférieure. Tantôt le tissu de la moelle est résistant, mais cédant sous la pression ; tantôt la partie malade est complètement ramollie et réduite à un véritable liquide d’un blanc jaunâtre et puriforme. Dans le premier cas, le tissu de la moelle présente une couleur rosée ou rouge plus ou moins foncée ; dans le second, il est d’une couleur jaune.

Le début de l’inflammation est souvent annoncé par des fourmillements et l’engourdissement des doigts et des orteils, avec gène des mouvements ; quelquefois aussi par des convulsions et des vomissements, par des douleurs dans les parois abdominales. Déjà s’est montrée une douleur fixe en un point du rachis, douleur sans exaeerbation marquée, que les mouvements et lu pression augmentent. Aux fourmillements et à l’engourdissement succède une faiblesse dans les membres, particulièrement dans les jambes, faiblesse qui va en augmentant jusqu’à la paralysie plus ou moins complète. Celle-ci occupe les deux membres inférieurs, quelquefois un seul. Avant la paralysie complète, le malade, lorsqu’il marche, détache mal la pointe du pied du sol et bronche fréquemment ; plus tard, la progression semble s effectuer plutôt à l’aide des muscles du bassin que de ceux des jambes, qui fléchissent sous le poids du tronc. La sensibilité se perd en même temps plus ou moins complètement ; quelquefois elle se montre exaltée au début, ou bien elle reste normale. Les membres paralysés ont de la roideur, quelquefois sont le siège de douleurs et de contractures. Dans quelques cas rares, on a remarqué l’érection du pénis et l’alcalinité de l’urine. Celle-ci est retenue dans la vessie, qui participe à la paralysie ; il y a constipation alternant souvent avec la diarrhée, état fébrile avec ou sans paroxysmes, pouls fréquent, développé, irrégulier, tumultueux.

Les symptômes varient suivant le point de la moelle qui est affecté. L’inflammation de la région du bulbe produit le trouble des sens, le délire furieux, le grincement des dents, rend la déglutition difficile, provoque l’hémiplégie ou la parulysie générale, etc. L’inflammation de la région cervicale amène la rigidité dans les muscles du cou et des membres supérieurs, la paralysie de ces derniers, la dyspuée, desoymp tomes d’angine, etc. L’inflammation de la région dorsale produit des secousses convulsives du tronc, une agitation générale, une respiration courte, précipitée, des palpitations, etc. L’inflammation de la région lombaire détermine la paralysie des membres inférieurs, s’étendant au rectum, à la vessie.

La durée de la maladie varie de trois jours à trente ; son pronostic est des plus graves.

Le traitement est varié et complexe. Dans les cas d’inflammation aiguS avec fièvre, la saignée du bras, les sangsues et les ventouses scarifiées le long du rachis sont très-utiles. Il

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faut ensuite recourir aux ventouses sèches (vingt à trente par jour), aux cautérisations pointillées par le fer rouge, aux douches filiformes révulsives avec l’eau froide, aux moxas, aux vésicatoires volants et aux applications de teinture d’iode. S’il y a eu des maladies vénériennes antérieures, il faudra administrer les pilules de Sédillot, les pilules de protoiodure de fer, une ou deux fois par jour, et plus tard l’iodure de potassium. Ln diète, le repos au lit, l’immobilité absolue sont très-nécessaires au début de la maladie ; mais lorsqu’il n’y a pas de fièvre, on doit faire manger les malades en ayant grand soin d’entretenir la liberté du ventre au moyen de lavements simples ou purgatifs. En cas de constipation rebelle, il faudra donner, tous les jours ou tous les deux jours, un ou deux grains de santé, une ou deux pilules d’Andersoji, de Franck, de Dehau, ou simplement 0Br,85 d’aloès. On peut aussi employer des douches d’eau chaude, des douches de vapeur, des frictions mercurielles et des bains prolongés.

L’inflammation chronique de la moelle est la forme la plus fréquente. Elle débute le plus souvent, de prime abord, sous l’influence des mêmes causes que l’inflammation aiguë.

Les symptômes de l’inflammation chronique sont d’abord une douleur en un point du rachis, suivie de prurit, d’inquiétudes’dans les membres inférieurs, d’élancements douloureux ; plus tard apparaît la paralysie, qui commence par de l’incertitude dans les mouvements, de la torpeur, etc., lesquelles se dissipent par la marche, puis deviennent permanentes et croissantes. Les membres paralysés offrent quelquefois de la roideur et do la contracture, mais moins souvent que dans la myélite aiguS, parfois des contractions involontaires. La sensibilité est souvent obtuse. La vessie et le rectum ne participent pas toujours à la paralysie. La fièvre est nulle, à moins de complication ; les malades conservent, au contraire, assez souvent l’appétit et même de la gaieté. La différence de siège de la lésion donne lieu à une manifestation symptomatique différente dans la lésion de la motilité et de la sensibilité. La paraplégie est l’effet le plus ordinaire.

La durée de l’inflammation chronique de la moelle est fort longue. Elle est quelquefois de plus de quinze ans. Son pronostic est très-grave ; la mort succède toujours à l’extension 3e la paralysie, aux escarres gangreneuses, à la rétention d urine et au marasme.

Le traitement de l’inflammation chronique de la moelle n’est donc que palliatif ; il consiste à employer les révulsifs cutanés le long de la colonne vertébrale, notamment les ventouses sèches tous les jours, en grand nombre ; la cautérisation au fer rouge, les cautères et les moxas ; les vésicatoires volants, la teinture d’iode tous les jours, les frictions avec la pommade stibiée ; les bains de Baréges ; l’hydrothérapie méthodique ; le massage, "électricité, etc. De temps en temps, on administrera un purgatif, huile de ricin, calomel, sulfate de soude, aloès ou citrate de magnésie, etc.

— Art vétér. Depuis longtemps la myélite, dans l’art vétérinaire, porte desjnoms plus ou moins bizarres et qui tous sont en rapport avec l’impression produite, à priori, par les différents symptômes sur l’imagination de ceux qui les ont observés. Ainsi on désigne cette affection sous le nom de : maladie de chien, étourbillement, paralysie, tour de reins, tour de bateau, forbeture.

Les causes qui président au développement de la myélite sur les animaux sont prédisposantes et occasionnelles. Les premières sont • la noblesse de la race, la constitution robuste, le tempéramentsanguin-nerveux, la jeunesse, les réactions provenant de l’excitation des organes de la génération, la pléthore, etc. Les causes occasionnelles sont : les pluies froides, les changements brusques de température, l’action des rayons solaires arrivant perpendiculairement sur la colonne vertébrale, l’indocilité des jeunes animaux que l’on veut dompter et qui se livrent aux mouvements les plus désordonnés ; enfin tout ce qui peut ébranler la colonne vertébrale, en agissant directement sur elle, occasionne des congestions et des inflammations des organe3 importants qu’elle contient ; tels sont les secousses, les heurts, les coups violents sur les reins, les corps vulnérants pénétrant dans l’intérieur du conduit rachidien, les chutes et les efforts violents. Mais ce sont surlout les chevaux qui font le service de limoniers ou qui portent le bât qui sont exposés à contracter la myélite.

En général, rien n’indique à l’avance que l’animal va être atteint de congestion rachidien ne. Lorsque l’affection attaque un seul membre, l’animal ne paraît que fort peu souffrant ; le pied repose sur le sol de toute sa largeur, d’autres fois sur ia pince seulement ; le membre est alors à demi fléchi, le boulet fait saillie en avant. Si l’unimal vient à marcher, le membre exécute ses mouvements avec difficulté, il éprouve un retard ; si l’animal se couche, il fait de vains efforts pour se relever.

Lorsque les deux membres postérieurs se trouvent frappés, l’animal tombe et reste couché sur le côté ou bien assis sur lo derrière, les membres antérieurs allongés ou écartés, les naseaux ouverts, se livrant à de vaines

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tentatives pour se relever, La vessie et le ■ rectum participent aussi quelquefois aux influences paraplégiques ; les matières alvines ne sortent quavec la plus grande difficulté, et l’urine s’échappe au dehors, au fur et ii mesure qu’elle est versée dans la vessie par les uretères. Dans cet état, l’animal conserve son appétit et mange comme s’il était bien portant.

Lorsqu’un membre antérieur et un membre postérieur du même côté sont affectés en même temps, il y a hémiplégie. Dans ce cas, très-rare du reste, les membres du côté frappé se meuvent très-difficilement ; la tête, l’encolure et la queue sont inclinées du côté sain. Le nez, les lèvres, l’œil, la paupière supérieure, l’oreille, du côté paralysé, ont un aspect particulier de difformité qui donne à l’animal un faciès stupide.

Lorsque les quatre membres sont affectés, les animaux se tiennent à peine sur pied, la poitrine et le ventre rapprochés du sol, se balançant k droite et à gauche ; ils sont en proie aux plus vives souffrances ; la respiration est accélérée et anxieuse ; ie corps se recouvre de sueurs et les animaux ne tardent pas à périr par asphyxie.

Cette maladie, toujours grave, a une marche très-rapide. Le traitement consiste dans l’application des révulsifs de toute nature sur la surface extérieure, sur le canal intestinal ou bien encore sur l’appareil urinaire, le tout précédé de la saignée. Les frictions sèches avec de forts bouchons de paille, les frictions faites avec l’huile essentielle de térébenthinu, sur la colonne vertébrale et sur les membres, produisent souvent d’heureux résultats. Mais les frictions faites avec l’alcool cantharjdé, le Uniment ammoniacal simpleoucantharidé, amènent une irritation plus vive et ont des effets plus durables. Enfin, la dérivation sur le canal intestinal et sur les organes urinaires est un puissant moyen pour combattre la myélite. Pour cela, on donne l’aloès succotrin en solution, à la dose de 25 à 60 grammes ; les vinaigres de scille et de colchique à la dose de A à 16 grammes, et les oxymels des mêmes substances à la dose de 30 à 40 grammes.

La myélite chronique est le plus souvent le résultat de l’affection aiguë. L’animal qui en est atteint reste presque toujours couché, ne se lève qu’avec peine ; lorsqu’il est debout, il faut le soutenir quelques instants si l’on ne veut le voir retomber. Les urines s’écoulent goutte à goutte au dehors ; chez les mâles, le pénis est pendant ; les mouvements progrèssifs se font avec une extrême difficulté. Quant aux autres symptômes, ils sont les mêmes que ceux qui ont été décrits pour la myélite aiguë. Toujours très-grave, la myélite chronique se termine par la mort ou par l’état permanent de la paralysie, rarement par la résolution. Le traitement consiste dans l’emploi des petites saignées, répétées tous les dix ou quinze jours, de concert avec les révulsifs, les liniments et surtout la cautérisation transcurrente.

MYËLOCARPE adj. (mi ;é-lo-kar-pe — du gr. muelos, moelle ; karpos, fruit). Bot. Qui est pourvu d’un nucléus : Fruit myélocarpe.

— s. m. pi. Ordre de la classe des lichens.

MYÉLOCONE s. f. (mi-é-lo-ko-ne — du gr. muelos, moelle). Chim. Graisse acide qu’on extrait du cerveau.

MYÉLOCYTE s. f. (mi-é-lo-si-te — du gr. muelos, moelle ; kutos, cavité). Élément anatoinique accessoire qui se trouve dans la substance grise du système nerveux cérébrospinal, et surtout dans celle du cervelet.

MYÉLOÏDE adj, (mi-é-lo-i-de — du gr. muelos, moelle ; eidos, aspect). Pathol. Qui ressemble à la moelle des os : Tumeur myéloIde.

MYÉLOMALAC1E s. f. (mi-é-lo-ma-la-sJdu gr. muelos, moelle ; malakia, mollesse). Pathol. Ramollissement de la moelle épinière.

MYÉLOME s. ni. (mi-é-Io-me — du gr. muelos, moelle). Pathol. Tumeur de la partie médullaire du cerveau.

MYÉLO-MÉNINGITE s. f. (mi-é-lo-ménain-ji-te — du gr. muelos, moelle, et de méningite). Pathol. Inflammation des membranes de la moelle épinière.

MYÉLOMYCES s. m. pi. (mi-é-lo-mi-sedu gr. muetos, moelle ; mukés, champignon). Bot. Section de la famille des champignons.

MYÉLONEURE adj. (mi-é-lo-neu-re — du gr. muelos, moelle ; neuron, nerf). Zool. Se dit d’animaux dont le système nerveux a la forme d’un cordon.

" — s. m. pi. Groupe d’animaux comprenant ceux qui n ont qu’un seul système nerveux ganglionnaire.

MYÉLOPHILE adj. (mi-é-lo-fl-le — du gr. muelos, moelle ; philos, qui aime). Entoin. Qui vit dans la moelle, dans la tige des plantes.

— s. f. pi. Genre de papillons de nuit, dont les larves vivent dans les tiges des chardons.

— Encycl. Les myêlophiles sont de petits papillons nocturnes, caractérisés par des antennes simples et filiformes dans les deux sexes ; des palpespresquescylindriques, assez épaisses, arquées, à dernier article presque conique ; une trompe cornée, très-développèe ; le corselet assez robuste ; l’abdomen un peu caréné ; les ailes antérieures à bord droit. Les chenilles, couvertes de poils courts, vi MYGA

vent dans l’intérieur des tiges de chardons ; elles s’y transforment en chrysalides effilées et pointues en arrière, qui passent là l’hiver avant de se changer en papillons. La myélophile tamis, seule espèce connue, à O^OIS d’envergure ; les ailes antérieures blanches, avec de nombreux points noirs ; les ailes postérieures d’un gris plombé. Elle est commune aux environs de Paris, surtout au voisinage des carrières abandonnées, et paraît vers le mois de juin.

MYÉLOPHTHISIE s. f. (mi-é-lo-fti-zl — du gr. muelos, moelle, et de phthisie), Pathol. Phthisie dorsale.

MYÉLOPHTHISIQOE adj. (mi-é-lo-fti-zi-ke

— rad. myélophthisie). Pathol. Qui appartient à ln myélophthisie : Symptômes myélophthi-

S1QUES :

MYÉLOPLAXE s. f. (mi-é-lo-pla-kse — du gr. muelos, moelle ; plax, plaque). Anat. Nom donné à des lamelles qui existent dans la moelle des os.

— Encycl. Les myéoloplaxes ont été découvertes par M. Robin. Leur forme est celle des lamelles aplaties ou polyédriques, à bords irréguliers, pâles, tantôt minces, tantôt épaisses et composées de matière granuleuse parsemée de noyaux ovoïdes. Leur dimension varie de 1 dixième de millimètre à 2 centièmes. Les myèloplaxes sont plus abondantes dans la moelle du diploé et du tissu spongieux que dans celle du canal des os longs.

« Comme les médullocèles, les myèloplaxes peuvent se multiplier outre mesure et, en envahissant le tissu osseux, donner naissance à des tumeurs des os dans les membres, à la tête, au tronc, etc. Dans ces tumeurs, on trouve, outre les myèloplaxes, qui sont plus

fraudes qu’à l’état normal, des médullocèles, es éléments fibro-plastiques, des vaisseaux, du tissu lamineux. Ces tumeurs ont été appelées aussi myéloïdes, osléosarcomes, tumeurs sarcomateuses des os, etc.

MYÉLOSARCOME s. m. (mi-é-lo-sar-ko-me

— du gr. muelos, moelle, et de sarcome). Pathol. Sarcome do la inocllo des os.

MYGALE s. f. (mi-ga-le —gr. mugalé, musaraigne ; de mus, rat, et’de gale, belette). Arachn. Genre d’araignées : Les mygales sont des chasseresses gui courent après leur proie. (Hcefer.) Il faut un (eil exercé pour découvrir l’opercule du terrier de la mygalk. (Lucas.) On prétend que la mygale avicutaire s’empare des oiseaux-mouches. (Duméril.)

— Mamin. Ancien nom de la musaraigne. Il Genre établi pour le rat musqué de Sibérie.

— Encycl. Les aranéides du genre mygale sont répandues dans toutes les parties du monde ; elles se logent dans des feuiiles, des creux d’arbres ou de rochers, ou dans des terriers qu’elles se creusent dans le sol. L’espèce principale est la mygale pionnière de la Corse. Elle est d’un brun clair unifortD ;, sans mouchetures et a fourni la matière de rapports intéressants par la manière dont elle construit son nid. Ce nid, creusé dans l’argile, est enduit d’une sorte de mortier qui en fait un tube, puis tapissé d’une étoffe soyeuse et douce au toucher, laquelle est tendue sur des fils grossiers préalablement posés sur le ciment de la paroi. Mais une particularité plus curieuse, c’est la manière dont elle construit la porte de cette chambrette si délicatement tapissée. Cette porte est un opercule circulaire qui, muni à 1 un de ses bords d’une charnière, se ferme hermétiquement en s’uppliquant contre un rebord ou feuillure et qui se compose d’un nombre considérable de couches de terre et de toile admirablement agencées. Dans les moments de danger, ce couvercle est retenu a l’intérieur par la mygale qui, au moyen de ses pattes et de ses mâchoires, le tire à elle et le ferme comme au verrou.

Dans le midi de la France, aux environs de Montpellier, on rencontre une espèce presque aussi curieuse par son industrie ; c’est la mygale maçonne qui, elle aussi, se construit dans les tertres exposés au soleil de profonds terriers aussi habilement tapissés et clos que ceux de la mygale pionnière do la Corse.

On pense que c’est au mois d’août qu’elle s’accouple. La femelle dépose ses œufs dans ce terrier ; on en a compté jusau’à trente dans un seul nid. Quand on vient 1 inquiéter dans son habitation et qu’on essaye d en ouvrir la porte, elle fait tous ses efforts pour l’empêcher. Ordinairement, elle se tient toujours au fond du trou ; mais dos qu’elle sent le moindre mouvement à la porte, elle s’y précipite, renverse son corps, accroche ses pattes, d’un côté aux parois de l’ouverture, de l’autre à la toile qui tapisse le dessous du couvercle, et tire fortement à elle, ne lâchant prise que lorsqu’on s’est retiré et renouvelant cette résistance aussi souvent qu’on vient l’inquiéter. Elle ne sort jamais volontairement de son habitation, du moins on ne l’a jamais vue dehors pendant le jour ; on en a conclu avec raison qu’elle est nocturne. Elle tend des filets à fleur de terre autour de sa demeure, et va, pendant la nuit, recueillir les insectes qui sont venus s’y prendre et dont elle fait sa nourriture. Si on la retire de son trou, elle semble dépaysée, désorientée ; elle perd toute sa force, et ne parvient qu’à faire quelques pas en chancelant. Mais tuut qu’elle <îït dans son terrier, elle ne craint rien, et l’on peut