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reste, était dirfgé contre la Ligue, plus encore que contre les associations calvinistes.

L’édit de Nérac (28 février 1579) et celui de Fleix (26 novembre 1580) confirmèrent et, sur certains points, étendirent les concessions stipulées à Bergerac.

Le célèbre édit de Nantes (15 avril 1598) fut le couronnement de toutes ces concessions successivement arrachées à l’autorité royale, et le premier établissement de la liberté de conscience en France,

Le rôle militaire des huguenots finit par la chute de La Rochelle (Î9 octobre 1628) ; Louis XIV essaya de mettre fin a, leur rôle politique, et même à leur existence, par la révocation de l’édit de Nantes (17 octobre 1685) et par les proscriptions qui suivirent cet acte aussi impolitique qu’injuste ; mais le sang versé pour la liberté n’est jamais perdu, même quand la liberté succombe ; la grande Révolution devait rendre aux protestants cette liberté de conscience qui n est jamais réclamée que par les opprimés et qui devrait être le cri de toutes les âmes honnêtes.

PaciQcation religion», par M. DupanlOUp

(1845). M. Dupanloup, alors chanoine titufaire de Notre-Dame de Paris, ému par la lutte qui venait de s’engager entre l’Église. et l’Université, se jeta au milieu des combattants avec des paroles dé paix. Il prétendait avoir trouvé, par un effort de génie, un biais qui devait mettre d’accord le» deux parties belligérantes ; le secret était simple : c’était d’accorder à l’Église l’objet de toutes ses prétentions. Or, que demandait l’Église ? Peu de chose en vérité : la liberté d’enseignement. Chacun sait le cas que fait de la liberté le parti clérical, et comment entendre ce mot quand il sort de la bouche des prêtres et des évoques.

La. meilleure réponse qu’on ait faite à la Pacification de M. Dupanloup est VEnseignement du peuple de M. Quinet, publié eu 1851. Tous le3 sophismes du futur prélat sont réfutés victorieusement dans cette brochure. Bien que l’abbé Dupanloup- se soit scrupuleusement enfermé dans son sujet, bien qu’il n’aborde nulle part la question religieuse proprement dite, il se donne l’occasion, en passant, d’appliquer le coup de patte au voltairianisme, renaissant dans l’enseignement de MM. Quinet et Michelet. Michelet, Quinet. Voltaire sont cependant, n’en déplaise aux partisans de M. Dupanloup, trois noms qui vivront longtemps encore après qu’on aura oublié celui de l’évêque d’Orléans.

PACIFICUS, savant italien, né à Vérone en 776, mort en 844. Il devint archidiacre de la cathédrale de-Vérone, où se trouve son tombeau, et ne nous est connu que par l’épitaphe consacrée à sa mémoire. D’après cette èpitaphe, il s’adonna aux arts mécaniques, travailla avec une égale perfection l’or, l’argent, le bois, le marbre, perfectionna la clepsydre et copia 218 volumes dont il fit présent à la cathédrale. Enfin, il écrivit sur l’Ancien et le Nouveau Testament une glose, genre de commentaires dont, un des premiers, il introduisit l’usage dans la théologie.

PACIFICUS (Picenus), poëte et franciscain italien, né dans la marche de Fermo. Il vivait au xne siècle. La réputation qu’il acquit comme poiite lui fit décerner par l’empereur Frédéric II la couronne poétique et le titre de Roi des vers. Converti aux idées religieuses par un sermon de saint François, il embrassa la vie monastique et fut alors nommé, par le saint, Pacificus (on ignore son nom véritable), à cause de l’extrême douceur de son caractère. Quelques années après sa conversion, il se rendit en France, où il devint le premier provincial des frères mineurs. Wadding lui attribue un grand nombre de Chansons et d’autres Poésies, qu’il avait composées avant sa conversion.

PACIFICUS (Maxime), poète latin italien, né à Ascoli en 1400, mort à Fano vers 1500. Il partagea son temps entre la culture des lettres et les plaisirs, et composa en latin de nombreuses poésies, qui ont été réunies et publiées pour la première fois sous ce titre : Hecatolegium, sive elegiæ jocosæ et festivæ, laudes summorum virorum, urbium et tocorum, invectivx in quosdam, etc. (Florence, 1489, in-4o). L’édition la plus complète est celle de Fano (1506, in-4o). Ce poète était doué d’une grande facilité, mais avait peu d’imagination et de naturel.

PACIFIÉ, ÉE (pa-si-fi-é) part, passé du v. Pacifier. À qui l’on a rendu la paix : Peuples pacifiés. Ville pacifiée, il Apaisé : Troubles

PACIFIÉS. Esprits PACIFIÉS.

PACIFIER v. a ou tr. (pa-si-fi-é — lat. pacificare ; de pacem, paix, etfacere, faire. Dans les vieux textes, pacifier pris absolument a le sens de pactiser. Prend deux i de suite aux deux prem. pers. pi. de l’imp. de l’ind. et du prés, du subj. : Nous pacifiions, que vous pacifiiez). Rendre la paix à : Pacifier les peuples, Jésus-Christ est venu pacifier le ciel et la terre. (Mass.) il Apaiser : Pacifier les esprits. Auguste, dit un ancien, avait pacifié l’éloquence comme tout le reste ; pacifier l’éloquence, c’est l’éteindre, (Villem.)

Se paciûer v. pr. Devenir pacifié : L’Eu, rope est tente à se pacifier.

— Syn, Pacifier, apaiser, calmer. V. APAI8SK.

PACIFIQUE ndj. (pa-si-fi-ke — lat. pacifi-

pour

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eus ; de pax, paix, facto, je fais). Qui produit, qui amène la paix, qui pacifie : Rien n’est pacifique comme la liberté. (E. Laboulaye.) Il Qui-aime la paix, qui la recherche : Homme pacifique. Esprit pacifique. Au lieu de la dispute, les âmes tendres et pacifiques emploient l’insinuation, la patience et l’édification. (Fén.) Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique.

La Fontaine.

Ces gêna, avant l’hymen si fâcheux et critiques, Dégénèrent souvent en maris pacifiques.

Molière.

Heureux, deux fois heureux, le peuple pacifique., Qui, content des climats où Tout placé les dieux. Vit libre sur le sol où dorment ses aïeux.

Masson.

Qui a la paix pour but, pour aspiration, tendance : Plus l’on avancera dans l’avenir, plus les idées pacifiques feront de progrès. (E, de Gir.) || Qui se fait par la paix, par des moyens exempts de violence ; qui se passe dans la paix : Progrès pacifique. Vie pacifique. Le règne de Salomon fut un règne pacifique. (Fleury.) Le crédit est le ckamp de bataille de toutes les victoires pacifiques. (E. de Gir.)

— Poétiq. Bienveillantj inspiré par un esprit de paix :

Que Dieu jette sur vous des regards pacifiques.

Racihb.

— Jurispr. Possesseur, titulaire pacifique, Celui qui n’est pas troublé dans sa possession, dont le titre n’est pas contesté.

— Dr. canon. Lettres pacifiques, Lettres testimoniales et de recommandation que les évêques délivraient à leurs diocésains, pour attester leur orthodoxie. Il Écrire en forme pacifique. Écrire, non comme évêque, mais comme simple particulier.

— Zool. Qui vit dans l’océan Pacifique : Platycerque pacifique.

— Substantiv. Personne pacifique : Bienheureux les pacifiques ; «7s seront appelés enfants de Dieu. (Évangile.)

— Hist. ecclés. Nom donné quelquefois aux pacificateurs. V. ce mot. il Nom donné aux membres d’une association religieuse et militaire qui se forma pour s’opposer aux ravages causés par les brabançons et les cotereaux. Il Nom donné à des anabaptistes du xvio siècle qui annonçaient la paix dans les bourgs et les villages.

— Syn. Pacifique, paisible. Pacifique exprime l’amour de la paix et même les efforts faits pour faire régner la’paix ; paisible marque l’état de paix ou de tranquillité. On peut être pacifique dans le temps mêméqu’orj fait la guerre ou qu’on soutient vivement une discussion, si le but qu’on se propose est de rétablir, l’accord entre les parties opposées ; on peut aussi être paisible au milieu des combats, si l’âme reste calme et ne ressent aucun trouble. Appliqué à un pays, à une époque, à la vie, pacifique marque seulement l’absence de la guerre, tandis que paisible marque de plus l’absence de touie agitation politique ou morale : un règne pacifique s’écoule sans qu’on ait besoin d’envoyer des soldats au combat ; une vie paisible est une vie qu’on passe au milieu du plus grand calme.

PACIFIQUE (océan), appelé aussi grand Océan, mer du Sud, océan Austral, entre l’Amérique à l’E., l’Australie et l’Asie a l’O. Il s’étend du cercle arctique au cercle antaretique et forme, le long de la côte orientale de l’Asie et des grandes lies qui, du N. au S., se développent devant elle, une série de niéditerranéesà plusieurs issues, connues sous les noms suivants : mer de Behring, entre le Kamtchatka, l’extrémité N.-O. de l’Amérique et l’archipel des Aléoutes» ; mer d’Okhotsk, entre le Kamtchatka, la côte d’Okhotsk et la grande lie de ïarrakaî ou Tchoka, celle de leso et les Kouriles ; mer du Japon, entre le pays des Mandchoux, la Corée, l’archipel du Japon et les lies de leso et de Tarrakat ; mer Orientale ou ToungkaI, entre le pays des Mandchoux, la Chine, l’île Formose, 1 archipel de Lieou-Khieou et l’extrémité S.-O. de celui du Japon ; une partie de cette mer est connue sous la dénomination de mer Jaune ; mer de la Chine, entre la Chine, l’Inde transgangétique et la partie N. de la Malaisie. Ses principaux enfoncements portent les noms de golfe de Tonquin et de golfe de Siam. L’océan Pacifique, en s’enfonçant entre l’Afrique, l’Asie et l’Océanie, forme la vaste mer des Indes. Sur la côte occidentale de l’Amérique, il forme le golfe de Californie ou mer Vermeille et la baie de Panama. L’océan Pacifique est la plus grande mer du globe. Indépendamment de l’innombrable quantité de ses lies et de ses groupes d’Iles, et de l’incessante activité de ses coraux qui font à chaque instant surgir au-dessus de su surface de nouveaux îlots et récifs, le Pacifique est remarquable aussi par le grand nombre de volcans qui se trouvent sur les côtes qui l’entourent. U reçoit dans ses eaux, du côté de l’Asie, entre autres fleuves immenses, l’Amour, le Hoang-Ho, Je Yang-tsé-Kiang et le Tschou-Kiang. À l’exception du Columbia et du rio Colorado, l’Amérique ne lui envoie que des cours d’eau sans importance. En examinant la forme de cette mer, on voit qu’elle est largement ouverte à sa partie S. et que cette largeur reste à peu près la même jusqu’à la hauteur du tropique du Cancer. Ce n’est qu’aux environs

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de ce cercle que la côte d’Asie et la côte d’A- i mérique convergent, pour se réunir vers le détroit de Behring, situé par 65° de latit. N. L’océan Pacifique présente, dans les contours des côtes qui le limitent, quelques traits remarquables de ressemblance avec l’océan

Atlantique. La côte O. de l’Amérique du Sud se projette en effet à peu près comme la côte O. d’Afrique au S. de l’équateur. Le golfe de Panama et la côte du Mexique ont des situations qui offrent quelque similitude avec celles du golfe de Guinée et du promontoire de l’Afrique ; la merdes Antilles, qui s’enfonce jusqu’à la côte E. du Mexique, semble être le pendant du golfe qui est compris entre la côte N. de la Nouvelle-Hollande et les côtes de la Chine, golfe dans lequel on trouve les Moluques, les îles Philippines, etc. Néanmoins ces deux mers, dans leurs autres parties, soit au N., soit au S. de la ligne, diffèrent beaucoup dans leur étendue et dans la f<jrme des contours de leurs rivages. On avait cru d’abord que, sur toute la vaste étendue de mer occupée par l’océan Pacifique, les vents alizés soufflaient avec autant et même plus de régularité que dans l’océan Atlantique, Mais des observations récentes, nombreuses, ont fait penser qu’il n’y a pas probablement une moitié de cette mer soumise à l’influence constante des vents alizés, et l’on est h peu près certain aujourd’hui qu’ils n’y soufflent’que sur la portion comprise entre le méridien des lies Gaîlapngos, à 800 kilom. environ de la côte d’Amérique, et le méridien des lies Marquises ou archipel de Nouka-Hiva, pour les vents alizés du S.-E., et sur celle qui, commençant à 400 kilom. environ au large de la.côte d’Amérique, s’étend jusqu’aux environs des îles Mariannes, pour les vents alizés du N.-E. Les nombreux groupes d’îles qui se trouvent dans l’O. de l’archipel de Nouka-Hiva et près de la Nouvelle-Hollande, ainsi que celles qui se trouvent au N. de l’équateur, dans les mêmes parages, paraissent avoir pour effet de changer les vents alizés, dans la partieO.de l’océan Pacifique, en vents périodiques, ou en moussons, et en vents variables. Ainsi on a remarqué que, dans ces groupes, le vent alizé n’était dominant que depuis le mois d’octobre jusqu’au mois de mai, pour la zone située au N. de l’équateur ; de mars à octobre, pour le S. de l’équateur ; et que les vents d’O., les rafales et les pluies remplaçaient ce vent ’pendant le reste de l’année. La zone où, s’étendent les vents alizés de l’océan Pacifique, celle où ils soufflent avec régularité, est comprise entré"-l’équateur et les parallèles de 30<> de latit. N. et de 30° de latit. S. Par la comparaison de plusieurs routes suivies par de célèbres navigateurs, le courant traversier de cet océan prendrait son origine près de la pointe S. de la terre de Van-Diemen ou Tasmanie, et il paraîtrait être le résultat de deux courants combinés : lo le courant chaud de la côte E. de la Nouvelle-Hollande, dont l’existence est constatée ; 20 le courant froid de la côte S. de la Nouvelle-Hollande, qu’indiquent des observations qui ne sont pa3 cependant aussi concluantes que pour le précédent. Ce courant se dirigerait de l’O. À l’E, en traversant l’océan Pacifique dans toute sa largeur, et eu s’élargissant de plus en plus à mesure qu’il s’approche de la côte O. de l’Amérique. Près de cette côte, et à peu près sur le méridien de lûoo de longit. O., il se divise en deux branches principales. La branche du N. continue à courir à l’B.-N.-E. et à l’E., jusque sur le méridien de 80° de longit. O., et tourne ensuite assez brusquement au N., au N.-O. et à l’O.-N.-O., en prenant le nom de courant du Mentor, pour se fondre dans le courant équatorial du S. L’autre branche, celle du S., formée de la p)us grande partie des eaux du courant traversier et de celles dont la température est la plus basse, s’avance, d’une part, vers le N., le long de. la côte O. d’Amérique, où elle forme le courant froid de la côte du Pérou ou courant de Humboldt ; de l’autre, vers le S., le long de la même côte d’A- ’ mérique, où elle forme lecourantfroid du cap Horn, qui pénètre dans l’océan Atlantique en contournant ce cap.

Il y a deux routes a prendre pour se rendre d’Europe dans l’océan Pacifique- : l’une par l’O., en doublant le cap Horn ; l’autre par l’E., en doublant le cap de Bonne-Espérance. Dans ce dernier cas, on traverse l’océan Indien pour pénétrer dans l’océan Pacifique, en passant par l’un des nombreux détroits qui tont communiquer ces deux mers dans leur partie centrale, ou en contournant par le S. la Nouvelle-Hollande ou bien la terre de Van-Diéinen.

Pendant fort longtemps, et surtout de nos jours, on s’est vivement préoccupé de la question de savoir s’il existe un passage entre la mer Pacifique et l’océan Atlantique, et, dans ce but, il a été fait un nombre considérable de voyages, d’explorations dans les régions arctiques. Au mois d’octobre 1850, le capitaine Maclure découvrit enfin l’existence de ce passage (v. Maclure), obstrué d’ailleurs par les glaces, ce qui fait qu’il ne saurait être utilisé pour la navigation.

Le capitaine russe Kotzebue avait remarqué dans son voyage autour du monde, fait de 1815 à 1819, que le courant du détroit de Behring porte avec force au N.-E., que cette direction constante prouve qu’il ne rencontre aucun obstacle dans sa marche, et que, par conséquent, il devait exister un passage de

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ce côté, quoiqu’il ne fut peut-être pas navigable.’Comme on a remarqué également depuis

longtemps que dans la mer de Behring l’eau court au S., on en a conclu que la massa d’eau qui entre par le détroit de Behring tourne autour de la côte N. de l’Amérique et, se portant dans la mer de Baffin, arrive ainsi à l’Océan.

D’après de Humboldt, la.différence de niveau entre le Pacifique et la mer des Antilles est de 3 mètres ; mais, à la suite d’un nivellement fait en 1828 et 1829 par les ordres de Bolivar, on a reconnu que le niveau de la mer des Antilles ne serait qu’à 1 mètre au-dessous de celui du Pacifique.

C’est dans l’océan Pacifique qu’est située l’Océanie, la cinquième partie du monde. Inconnue des anciens, ’cette mer fut aperçue, en 1513, par Balboa, du sommet d’une des montagnes de l’isthme de Panama, et Magellan, qui la traversa le premier en 1520, lui donna le nom de Pacifique, à cause de la facilité avec laquelle il se rendit de l’Amérique aux îles Mulaises. Le nom de mer du Sud vient de ce que Balboa avait, pour la découvrir, traversé du N. au S. l’isthme de Darien. Traverser cette mer était, pour les Européens, une entreprise des plus hardies, et on ne s’y aventurait, dans la partie septentrionale, qu’à cause des relations existant entre les colonies espagnoles du Mexique et de Manille. L’océan Pacifique est aujourd’hui une des mers, du monde les plus fréquentées.

Pacifique (chemin de fer du). En 1848, la découverte de l’or en Californie attira subitement. une nombreuse émigration vers les côtes du Pacifique. De presque tous les pays du globe arrivaient d’innombrables aventuriers, qui venaient chercher fortune ; ils s’embarquaient soit sur des navires à voiles qui doublaient le cap Horn, soit sur des vapeurs qui les conduisaient à Chagresj ils traversaient 1 isthme de Darien et continuaient leur voyage de Panama à San-Francisco sur d’autres vapeurs. Cette dernière manière de voyager était fort coûteuse ; par le cap Corn, on était quelquefois cinq ou six mois en route, et le. grand nombre des voyageurs qui prenaient le chemin de l’isthme de Darien obligeait quelquefois les passagers à attendre plusieurs semaines à Chagres ou à Panama avant de trouver des moyens de transport pour continuer leur voyage ; beaucoup d’entre eux tombaient malades, mouraient ou devenaient invalides sous l’influence de ce climat malsain. Parmi les habitants des États de Missouri, Illinois, Mississipi et Arkansas se trouvaient grand noîhbre d esprits aventureux, qui, stimulés par la soif de l’or, se dirigèrent vers la

— Californie. Beaucoup parmi eux préféraient —la route directe et, partant de Fort-Leavenworth, sur le Missouri, au mois d’avril ou de mai, ils réussissaient souvent, après avoir couru de grands périls, à arriver en Californie au mois de septembre et d’octobre. Le nombre croissant des émigrants et la difficulté d’arriver en Californie firent comprendre de bonne heure la nécessité d’établir entra cette contsée et les États-Unis une voie de communication rapide et sûre. À la suite d’études multiples faites aux frais des États-Unis, le congrès autorisa, le 1er juillet 18S2, la construction d’une grande ligne commençant à Omaha, en Nébraska, et s’étendant, vers l’O., jusqu’à ce qu’elle rejoignît le chemin de " fer central du Pacifique (Central Pacific Railroad) qui, ayant pris Sacramento-City comme point de départ, se dirige vers l’E. Une compagnie s’organisa bientôt sous le nom de Union Pacific Railroad, et commença, en 1865, la construction de la voie ferrée, qui fut terminée en 1870 et permit d’aller en chemin de fer, sans changer de vagon, de New-York, Boston ou Philadelphie à San-Francisco en six à sept jours, tandis que ce trajet exigeait autrefois, et dan3 les circonstances les plus favorables, plus de six mois. Le chemin de fer du Pacifique franchit un désert habité seulement par des sauvages et des bêtes fauves ; la civilisation suivra l’établissememt des stations sur la prairie ou dans les gorges des montagnes Rocheuses. Ces stations deviendront oientôt des villages, puis des villes. Comme principaux points intermédiaires entre Omaha et la Californie, se trouve d’abord la ville de Denver, dans le territoire de Colorado, au S. de la rivtè.e flatte. Ce territoire est peuplé d’environ 50,000 hab., attirés par de riches mines d’or et surtout d’argent. Après Denver, on trouve Sult-Lake-City, capitale du territoire d’Utah, dans le Grand-Bassin, et. Carson-City, capitale du territoire de Nevada, à l’E. de la sierra Nevada. L’Union Pacific Railroad n’est cependant que le grand tronc, la grande artère qui lie ces côtes du Pacifique avec l’immense vallée du Mississipi ; pour amener les voyageurs vers cette ligne, plusieurs autres chemins de fer ont été construits ou sont en voie de construction. L’importance du chemin de fer du Pacifique, comme grande voie commerciale pour les denrées de l’extrême Asie, est considérable et a pri3 un développement inattendu. C’est ainsi que, en 1871, plus de 12 millions de livres de thé ont été expédiées par cette voie. — Un second chemin de fer, dit du Pacifique, qui doit unir lo lac Supérieur à la baie de Puget, et qui est encore eu cours d’exécution en 1874, est situé au N. du précédent. Il est plus court que ce dernier, construit dans une région moins élevée et moins