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montagneuse, et il abrège de 2,240 kilom. la distance de Londres à Chang-Haï.

PACIFIQUE (le Père), capucin et missionnaire français, né à Provins, mort à Paris en" 1653. Attaché aux missions du Levant en 1G22, il fonda des couvents à Alep et dans l’Ile de Chypre, passa en 1628 en Perse, où il fut bien accueilli par Sehah-Abbas, établit des congrégations catholiques à Ispahan et à Bagdad, puis revint en France. Il fut alors nommé supérieur préfet des missions de son ordre en Amérique et passa aux Antilles françaises, où il resta quelque temps. On lui doit les ouvrages suivants : Lettre sur l’étrange mort du Grand Turc, empereur de Constantinople (Paris, 1622) ; Voyage de Perse, contenant les remarques particulières de la terre sainte et te testament de Mahomet (Paris, 1631, in-8») ; Belation ou Description des îles Saint-Christophe et de la Guadeloupe, en Amérique Paris (1648).

PACIFIQUE (le Père), théologien italien. V. Deani (Marc-Antoine),

PACIFIQUEMENT adv. (pa-si-fi-ke-man

— rad. -pacifique). Dans la paix : Vivre pacifiquement, il Avec calme, sans emportement, sans troubler la paix : Discuter pacifiquement. S’expliquer pacifiquement.

PACINI (Antonio-Francesco-Gaetano-Saverio), compositeur et éditeur de musique, né à Naples en 1778, mort à Paris en 1866. Il étudia à Naples, au conservatoire de la Pietà dé Turchini, sous la direction de Fenaroli. Sa famille vint s’établir en France, après que les armées républicaines eurent été forcées d’abandonner Naples, et elle s’établit à Nîmes, où Pacini entra comme chef d’orchestre au théâtre. Quelques compositions religieuses et un-petit opéra-comique, Isabelle et Gertrude, sur un livret de Favart, le firent connaître. Martin et Elleviou, en représentation à Nîmes, engagèrent Pacini à venir à Paris, et il y ht représenter son opéra-eomique (théâtre Feydeau, 1805), puis : Point d’adversaire, autre opéra-comique en un acte (théâtreFeydeau, 1806) ; leVoyage impromptu ’ ou Sera-t-il médecin, opéra-comique en un acte, paroles d’Aubertin (théâtre Montansier, 1806) ; Amour et mauvaise tête ou la Réputation, comédie en trois actes, mêlée d’ariettes, paroles de Stephen Arnoult (Opéra-Comique, 17 mai 1808), ouvrage correctement écrit, mais dépourvu d’intérêt et de situations dra’ matiques. Un cruel accident marqua la cinquième représentation de cette petite pièce. Mlle Rolandeau, qui avait créé avec talent le principal rôle de cette pièce, rentrant dans sa loge, s’approcha de la cheminée, mit le feu h ses vêtements et périt dans les flammes» Pacini renonça au théâtre. Il s’était lié avec Blangini pour la publication d’un recueil musical périodique, intitulé : Journal des troubadours, que tous deux fournirent abondant* , ment de romances. Le succès décida Pacini h. se faire éditeur de musique, et c’est à lui que l’on doit la vulgarisation par la gravure des opéras des compositeurs italiens qui ont illustré ce siècle :.Rossini, Donizetti, Bellini, etc. Dès lors, il renonça pour lui-même à la composition musicale et se livra tout entier à son commerce. Il était le doyen des éditeurs de musique lorsque la mort est venue le frapper. Une de ses filles avait épousé Martin, le célèbre chanteur de l’Opéro-Comique. "V

PACINI (Jean), compositeur italien, né à Catane (Sicile) le 11 février 1796, mort endécembre 1867.11 vint à Rome très-jeune pour y -commencer son éducation musicale, puis alla suivre à Bologne les leçons de Marchesi et de Mattei. Dès l’âge de quiDze ans, il écrivit, sans beaucoup de succès, de la musique religieuse, pour céder aux vœux de s, a famille, qui voulait en faire un maître de chapelle ; niais, entraîné par sa vocation pour le théâtre, il fit, en 1814, à dix-huit ans, un petit opéra, Annetta e Lucindo, qui fut bien accueilli à Venise, Ce succès l’encouragea, et sa muse féconde produisit sept opéras en quatre ans, de 1814 a 1817 : ï’Euacuazione dei tesoro, à Pise ; lïosina, à Florence ; Il M air imonio per procura, Il Carnovale di Milano, Piglia il mondo corne il viene, à Milan ; et enfin, à.Venise, l’Ingenua. Ces œuvres légères, bien accueillies pour la plupart, furent suivies à.’Adélaïde e Comingio, une des meilleures

Productions de Pacini, // Baront di Dolsheim} Ambizione delusa, Gli sponsali dé silfi, Il Falegname di Livonia, Ser Marcantonio, la Sposa fedele, la Schiava di Bagdad, la Gioventu d’Enrico /V, la Vestale, VErôescozzese, la Sacerdotessa d’Irmensul, Atala, Isabella et Enrico, pièces qui, malgré la précipitation de la composition, se distinguent par la légèreté, la grâce des motifs et par une abondance qui rappelle celle de Rossini, À ce moment de sa carrière, Pacini était un des meilleurs compositeurs de l’Italie. En 1824, il aborda le théâtre San-Carlo de Naples en y faisant représenter Alessandro netle Indie. Les deux années suivantes, il donna, tant à Naples qu’à Milan, à la Sc’ala, Amazilia, VUltimo giorno diPompei, la Gelosia corretia, et enfin, en 1826, la Niobe, au théâtre San-Carlo, avec Mme Pasta. Malgré le talent delà cantatrice, cette œuvre fut froidement accueillie ; mais plus tard l’opinion publique, plus équitable, l’a reconnue pour une des meilleures productions de Pacini, et la cavatine de cet opéra est passée à l’état de pièce classique dans la musique italienne. A trente ans, le jeune

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compositeur avait donc écrit trente opéras, outre plusieurs messes et morceaux de musique instrumentale. Infatigable dans sa facilité, Pacini écrivit encore, de 1827 à 1830 : / Crociati in l’olemaîde, Gli Arabi nelle Gallie, un de ses meilleurs ouvrages, représenté à Paris vers 1860, avec 1111" Borghi-.Mamo et Penco pour principales interprètes ; Margkerita d’Angiu, Césare in Egitto, Giovanni di Calais et Giovanna d’Arco, chantée en 1830, à la Scaia, par Rubirii, Tamburini, etc., mais sans succès. Cet échec, ou tout autre motif, le dégoûta pour plusieurs années du théâtre. Mais plus tard, reprenant l’amour de l’art et le courage de la lutte, Pacini a donné, sur les grandes scènes d’Italie : la Fidanzata Corsa, Malvina di Scozia, Aferope, la Begina di Cipro, Stella di Napoli, Saffo, Il Saltimbanco, joué au Théâtre-Royal, à Turin, en 1859. « On ne peut nier, dit Fétis, qu’il n’y ait, dans les opéras de Pacini, de la facilité, de la mélodie et de l’entente de la seènfe ; mais, imitateur du style de Rossini, puis de Bellini et de Metcadante, il n’a pas mis à ses ouvrages le cachet de la création. »

PACINÔ (Eustachio), général milanais, qui vivait dans la première moitié du xve siècle. Il devint le favori et le ministre du duc de Milan, Philippe-Marie Visconti, qui le chargea, à deux reprises, de combattre les flottes vénitiennes avec une marine formée sur les lacs et les rivières de la Lombardie et maoceuvrée par des bateliers qui, pour la plupart, n’avaient jamais vu de vaisseaux. Battu, dans une première affaire, par l’amiral Bembo, sur le Pô, au-dessous de Crémone (21 mai 1427), il prit une éclatante revanche en remportant une victoire signalée le 23 mai 1431, dans le même endroit, sur Nicolas Trevisani, commandant en chef la plus belle Hotte que les Vénitiens eussent équipée au xve siècle. Il mourut peu de temps après, emporté par la peste.

PACIO (Jules), jurisconsulte et philologue italien. V. Pacius.

PACIOI.US (Lucas), mathématicien italien. V. Paccioli,

PACIUS, ou PACIO, ou PACE (Jules), jurisconsulte et philologue italien, né à Vicence en 1550, mort à Valence en 1635. Après avoir pris’ le grade de docteur en droit à Padoue, il alla habiter Genève pour.y suivre librement les pratiques de la religion réformée, et y professa pendant dix ans la jurisprudence. Appelé à occuper, en 1585, une chaire de droitàHeidelberg, il quitta cette ville en 1594, puis fut successivement professeur de logique à Sedan, recteur du collège de Nîmes, professeur de droit à’Montpellier, à Valence (1616), à Padoue (1818), et de nouveau à Valence, où il termina sa vie. C’était un homme très-instruit dans les langues anciennes et dans les* matières juridiques, qu’il exposait avec autant de méthode que de clarté. Ses principaux ouvrages sont : Synopsis juris civilis (Lyon, 1588, in-fol.) ; De juris méthodo (Spire, 1597, in-s°) ; Doctrinal peripateticx (1606, in-4o) ; Isagogica in corpus juris civilis et décrétâtes (Lyon, 1606, in-8o) ; Analysis codicis (Lyon, 1616) ; Ars lulliana emendata (Valence, 1618), etc.

PACK (Richardson), littérateur anglais, né vers L680, mort à Aberdeen en 1728. Il exerça pendant quelque temps la profession d’avocat, puis entra dans l’armée et parvint au grade de major. C’était un homme instruit qui joignait la verve à un goût très-pur. On lui doit des poésies, un roman, une vie de Pomponius Attieus, etc., qui ont été réunis sous le titre d’Œuvres (Londres, 1729, in-S°).

PACKFOND s. m. (pak-fon). Miner. Alliage de cuivre, de nickel et de zinc, qui a l’apparence de l’argent, et qui est usité en Chine. Il On écrit aussi packfund et packfong.

PACKHUIS s. m. (pa-kuiss). Comm. Magasin des douanes hollandaises, dans lequel on dépose les marchandises qui n’ont pas encore acquitté les droits.

PACLIN s. m. (pa-klain). Argot. Pays natal. Il On dit aussi pasquelin.

PACLITE s. f. (pa-kli-te). Moll. Genre de mollusques, formé aux dépens des bélemnites.

PACO s. m. (pa-ko — mot péruvien qui signifie rouge). Mamm. Un des noms vulgaires de l’alpaca : Le lama et le paco sont domestiques au Pérou, (Buff.)

— Miner. Au Chili, Minerai argentifère peu riche en argent, et contenant beaucoup de fer.

PACOCÉROCA s. m. (pa-ko-sé-ro-ka). Bot. Nom de l’amome zérumbeth, aux Antilles et

au Brésil.

PACOLET s. m. (pa-ko-lè). Mar. Cheville que l’on emploie pour amarrer.

PACOLET, personnage des anciennes légendes, qu’on figurait monté sur un cheval très-rapide. On pense que ce mot vient du polonais podeholyk, valet de soldat.

PACÔME (saint), instituteur de la règle des cénobites, né de parents païens dans la haute Thébaïde vers 292, mort eu 348. A l’âge de vingt ans, il fut contraint de servir comme soldat dans les armées romaines et envoyé à Thèbes avec d’autres jeunes gens, arrachés comme lui à leurs familles. À son arrivée dans cette ville, il reçut de touchantes mar PACO

ques d’intérêt de la part de plusieurs chrétiens et’fut tellement frappé de leur désintéressement et de leur charité, qu’il résolut de s’initier à leurs doctrines. Aussi, dès qu’il eut recouvré la liberté de ses actes, il se convertit, reçut le baptême, se mit sous la direction d’un saint solitaire nommé Palémon, et bâtit avec lui une cellule à Tabenne, sur les bords du Nil (325). Telle fut l’origine des nombreux monastères que Pacôme fonda par la suite pour les religieux qui vinrent se mettre sous sa conduite, et auxquels il donna la même règle. En 338, il alla habiter Pabau, où il fit construire une église, puis contribua à la fondation d’un monastère de femmes au delà du Nil, et mourut de la peste. Il avait, par humilité, refusé de recevoir l’ordre de la prêtrise. À l’époque de sa mort, on voyait réunis sous sa discipline près de cinq mille anachorètes. On a de lui : Przcepta, judicia et monita, traduit en latin par saint Jérôme, et Epistols et verba myslica X, insérés dans le Codex regularum (Paris, 1663). L’Église honore ce saint le 14 mai.

PACONÉ, ville du Brésil (Matto-Grosso), par 160 16’ de latit. S. et 59° 28’ de longit. O., près de Villa-Bella ; 3,000 hab. Son commerce consiste dans l’exportation des bestiaux et de l’eau-de-vie. Cette ville, appelée encore Poconé ou Ipoconé, fut fondée vers la fin de 1780.

PACORUS, prince parthe, mort en 38 av. J.-C. Il était fils aîné d’Orodes 1er, qui le mit à la tête de l’armée victorieuse des Romnins en Mésopotamie (53). Profitant des sucées de Surena, qui avait presque anéanti les légions de Crassus, il envahit les provinces romaines d’au delà de l’Euphrate, en opérant de concert avec le roi d’Arménie, Artavasde, dont il avait épousé la fille. Malgré sa rare bravoure et d’incontestables talents militaires, Pucorus ne put réaliser le but de son entreprise, qui était de chasser les Romains de

, l’Asie. Les trois invasions faites successivement par lui, en 52, 51 et 50, n’eurent aucun

’ résultat décisif et n’amenèrent que d’inutiles dévastations. Après la mort de César (44), les Parthes jugèrent l’occasion favorable pour reprendre les armes. Pacorus reprit encore une fois le commandement de l’armée ; mais il fut vaincu et mis à mort par Ventidius, qui lui fit trancher la tête. La mort de ce prince causa une désolation générale en Asie, où il s’était acquis une grande réputation par sa valeur et par ses belles qualités.

PACOBUS, prince parthe et roi de Médie, fils de Vonones II. Il vivait au i" siècle de notre ère. Vers 55, son frère, Vologèse 1er, lui concéda, à titre de royauté, la Médie Atropatène. En 63, il fut contraint d’envoyer à Rome ses fils en otage. Par la suite, il eut à subir une invasion des Alains, qu’il ne put repousser, et dut s’enfuir en laissant entre leurs mains son harem. À partir de ce moment, il disparaît de l’histoire.

PACOBUS, roi des Parthes, neveu du précédent. Il vivait vers la fin du ier siècle de notre ère, du temps de Doinitien et de Trajan. Les Arméniens lui donnent le nom d’Ardasctiès (Grand roi) et placent son avènement au trône vers l’an 91. D’après la chronique d’Arménie, il mourut vers l’an 111. Tout ce qu’on sait de sa vie, d’après Pline le Jeune, c’est qu’il s’allia contre les Romains avec Décébale, roi des Daces. Il fortifia, croit-on, et agrandit la ville de Ctésiphon.

PACORUS (Aurélien), roi d’Arménie, qui vivait du temps des Antonins, au no siècle de notre ère. Il régna par la protection de l’empereur romain Marc-Auicle et fut renversé parLuciusyerus, qui le remplaça par Sohême, de la race des Arsacides (163). Il vécut longtemps à Rome, où. mourut son frère Aurélien Merithatès. D’après quelques auteurs, il serait, le même personnage que Pacorus devenu roi des Lazes, peuple de la mer Caspienne, par la protection d’Atitonin le Pieux.

PACOTILLE s. f. (pa-ko-ti-lle ; Il mit.rad. paquet). Comm. Marchandises que l’on permet aux hommes de l’équipage et. aux passagers d’un navire d’emporter avec eux, pour les vendre au lieu de débarquement : Une pacotille de quincaillerie, de bijouterie, de verroterie. Vendre avantageusement sa pacotille. Il Marchandises qui composent la cargaison d’un navire : Ce navire a une pacotille d’un grand prix.

— Par dénigr. Marchandise de mauvaise qualité : C’est de la pacotille que vous m’offrez là.

— Fam. Grande quantité d’objets de nature quelconque : J’ai une pacotille de livres dont je voudrais bien me défaire. Il avait une pacotille de manuscrits refusés par tous tes éditeurs.

— Encycl. Comm. Dans la pacotille, tout est sacrifié à l’apparence, de façon k séduire l’osil, -tromper l’acheteur qui ne considère que l’aspect des choses ; mais touty est inférieur, produits et travail. La pacotille est fabriquée tout exprès pour l’exportation et pour les foires, pour tous les marchés où la marchandise est achetée au déballage, sans responsabilité réelle pour le vendeur. Les fabricants depacotille, toujours à la recherche des grands débouchés rapides et sûrs, ont pendant un moment spéculé sur le droit de préhension des douanes de certains pays. L’opération consistait u donner, comme toujours, une belle

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apparence à la marchandise, à garnir les ballots, sur le dessus, des articles les mieux conditionnés ou fabriqués tout exprès. À l’arrivée en douane, la valeur déclarée était telle que les préposés n’y voulaient point croire et réclamaient contre la déclaration dont ils soupçonnaient la sincérité ; le destinataire, de concert avec les expéditeurs, refusait de se soumettre aux exigences du fisc, mais avec assez d’habileté pour ne point faire disparaître complètement ses soupçons. Finalement, la douane usait de son droit de préhension ; elle prenait l’expéditeur au mot, payait le prix indiqué dans la déclaration de valeur et faisait vendre pour son compte. C’était ce que demandaient les fabricants expéditeurs qui ne réalisaient, dans cette vente toute particulière, qu’un assez modeste bénéfice relativement, mais très-respectable en raison des grosses sommes sur lesquelles ils opéraient, et d’autant moins à dédaigner que le payement était certain et immédiat. Mais, après avoir été prises à. ce piège un certain nombre de fois, les douanes ont fini par se montrer moins naïves et par n’user de leur droit qu’après s’être bien assurées qu’il y avait véritablement un très-sérieux écart entre la

valeur déclarée et la valeur réelle.

— Navigation. La pacotille était autrefois une certaine quantité de marchandises quo le capitaine d’un navire achetait à l’un des lieux où il mouillait et qu’il ramenait dans l’un des ports européens pour en effectuer la vente en masse, bénéficiant uinsi de la différence de valeur dans les pays et du transport fait par lui-même. Les conditions dans lesquelles’cette vente était fuite, si elle procurait un bénéfice au capitaine, présentait presque toujours de sérieux avantages à l’acheteur qui, à son tour, attirait la clientèle en revendant avec un rabais plus ou moins grand, plus ou moins réel, et en faisant savoir que ce rabais était la suite du marché avantageux fait sur une pacotille. Il y avait là une occasion toujours séduisante qui assurait le débouché de ce genre de commerce. Le négoce avec l’Amérique l’avait largement développé, et il avait pour principal objet l’exportation de la bijouterie fausse, des verroteries, soieries communes, etc., et l’importation des pelleteries, denrées coloniales et produits pharmaceutiques. Ce commerce avait donné lieu à un genre de transactions connu sous le nom de prêt ou contrat de pacotille, qui n’est autre que le prêt ou contrat à la grosse (v. grosse) appliqué au chargement l’ait pour le compte du capitaine. Les préteurs à la pacotille étaient les commanditaires de celui-ci, comme les prêteurs à la grosse sont-les commanditaires des armateurs, et les conditions du contrat étaient les mêmes, mais ne s’étendaient naturellement qu’à la part afférente au capitaine. Le prêt ou contrat à la grosse fait l’objet de dispositions spéciales du code de commerce, mais le prêt ou contrat de pacotille n’y a point été mentionné, de telle sorte qu’il reste soumis à la législation en vigueur pour les autres prêts et autres contrats.

Quand le commerce forain florissait, des fabricants chargeaient des marchands ambulants de l’écoulement d’une certaine quantité de marchandises, qui formait une pacotille. Le marchand faisait l’avance de ses frais de voyage ou de transport, tandis que le fabricant faisait l’avance de ses produits, et le premier n’en payait le prix au second qu’au retour de son voyage, à la fin de la saison ou à la saison suivante, suivant les conventions fuites. C’était encore là, on le voit, un autre genre de commandite, la commandite de la pacotille. Mais, dans l’un et l’autre cas, la commandite restait un prêt, en ce que les bénéfices n’étaient point partagés proportionnellement ; il n’était perçu qu’un intérêt déterminé, et le bénéfice appartenait tout entier au capitaine ou au marchand, responsables des marchandises dont ils s’étaient chargés. La création des chemins de fer a considérablement amoindri ce mode de transaction en ce qui touche les marchands forains. Quant au commerce de pacotille appartenant aux capitaines, la régularité de la navigation et du négoce maritime lui a enlevé la plus grande partie de ses avantages ; en second lieu, il s’est créé, comme nous l’avons dit en commençant, une fabrication toute spéciale destinée à exercer la séduction du bon marché ât de l’occasion exceptionnelle, ayant pour objet l’exportation ou l’importation de la pacotille. Mais celle-ci est maintenant classée et tarifée comme les autres marchandises, et sur tous les marchés on sait à quoi s’en tenir.

PACOTILLER v, n, ou intr. (pa-ko-ti-llé ; Il mil. — rad. pacotille). Comm. Former une pacotille ; faire le commerce de pacotille : Il est défendu depuis longtemps aux officiers de marine det pacotiller, et aucun d’eux ne se livre à ce trafic. (Legoarant.)

PACOTILLEUR s. m. (pa-ko-ti-fleur ; Il mil. — rad. pacotiller). Celui qui fait un commerce de pacotille.

PACOURIER s. ni. (pa-cou-rié). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des apocynées, tribu des carissées, comprenant plusieurs espèces qui croissent à la Guyane.

— Encycl. Les pacouriers sont des arbrisseaux grimpants, à feuilles opposées, entières, brièvement pétiolées ; à fleurs groupées