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cens, c’est que, dans toutes les provinces où Cette expression était usitée, le cens était ordinairement imposé in globo, sur la totalité de la pagésie ou tellement, et non point divisé par chacune des parties de la pagésie sous forme de menu cens.

Kn parlant de la solidarité du cens imposé sur tout un t’-nement, Henrys dit qu’on l’appelait vulgairement abosine, et qu’on la désignait en Auvergne sous le nom d’apagésie, parce que le cens portait le plus souvent sur tout un. village. Il emploie plusieurs fois le mot apagësie comme synonyme du mot abosine. Mais M. Boucher d’Argis fait observer qu’on doit dire pagésie et non point apagésie, puisque, d’après Galland, la pagésie signifie une tenure à la charge d un cens solidaire.

PAGET, baie des États-Unis, territoire de l’Orégon ; elle est étroite, mais très-profonde. Elle est parsemée d’îles et entourée de hautes montagnes.

PAGET (William, baron), homme d’État anglais, né à. Londres en 1506, mort en 1503. Fils d’un pauvre huissier, il dut à la généreuse protection de l’èvèque Gard’mer de faire ses études à Cambridge, puis à Paris, fut chargé d’une mission près de la cour de France (1530), et s’en acquitta avec une habileté qui lui valut d’être successivement nommé, par Henri VIII, clerc du cachet, clerc du conseil et du sceau privé, greffier du Parlement, ambassadeur en France, secrétaire d’État et un de ses exécuteurs testamentaires. Après la mort de ce prince, Paget, qui avait alors une grande influence dans les affaires de l’État, prit beaucoup de part aux événements du règne d’Édouard VI. Ii contribua à faire noftnner président du conseil lord Hartford, se rendit en ambassade auprès de Charles-Quint pour l’engager à s’allier avec l’Angleterre contre la France (1549), reçut a son retour le titre de baron avec un siège à la Chambre des lords (1550), aida son ami Cranmer a réaliser les importantes réformes que celui - ci avait été chargé d’opérer, puis se vit enveloppé dans la disgrâce du duc de Somerset, enfermé à la Tour de Londres, privé de tous ses emplois et condamné à 6,000 livres sterling d’amende (1551). Mais à l’avènement de la reine Marie il recouvra les fonctions qu’il avait perdues, prit de nouveau une grande part aux affaires, fut un des membres du conseil qui engagèrent cette princesse a se marier avec l’infant Philippe, et rentra dans la vie privée lorsque Elisabeth monta sur le trône (1558).

PAGET (Eusebius), théologien anglais, .né àCraufurd vers 1542, mort à Londres en 1617. Il était pasteur lorsqu’il fut interdit, en 1573, pour cause de non-conformisme. Par la suite, en 1604, il devint recteur de Sainte-Anne, à Londres. Il a laissé, entre autres écries : The llistory of the Bible briefly collected, plusieurs fois rééditée, et une traduction de l’Harmonie des Évangiles de Calvin (1534).

PAGET (Ephraïm), théologien anglais, fils du précédent, né en 1575, mortaDeptford en lé47. Il apprit quinze ou seize langues, tant anciennes que modernes, obtint à Londres un bénéfice que sa fidélité à la cause royale lui fit perdre, et attaqua avec beaucoup de vigueur les indépendants, lesbaptistes et autres sectaires. Paget a composé plusieurs ouvrages, dont les suivants ont été longtemps recherchés pour leur singularité : Christia■nograpldu (Londres, 1635, in-4o) t tableau de toutes les communions chrétiennes séparées de la cour de Rome ; H&resioyraphia (Londres, 1645, in-4»), où. il décrit les hérésies du temps où il vivait.

PAGET (Henri-William, lord), comte d’Uxbridge, marquis d’Anglesey, général anglais, né en 1768, mort en 1854. Il descendait de William, baron Paget, dont nous avons parlé plus haut et qui fut appelé à la pairie héréditaire en 1550. En 1793, Henri-William leva à ses frais un régiment d’infanterie qu’il conduisit en Flandre, où était le duc d’York, et

rit, lors de la retraite de l’année anglaise, e commandement de la brigade de lont Cathcart. Peu de temps après, il fut nommé colonel d’un régiment de dragons, à la tête duquel il fit preuve de talent et de courage pendant la guerre de Hollande, reçut le grade de major généra !, passa en Espagne (1SOX) avec deux brigades de cavalerie, effectua non sans peine sa jonction avec sir John Moore, prit part à tous les combats que l’année anglaise soutint dans sa retraite sur la Corogne, puis revint en Angleterre, où une intrigue avec la sœur de sir Henri Wellesley l’engagea dans un procès scandaleux. Eu 1815, William Paget prit une part brillante à la bataille de Waterloo, où il commandait la cavalerie anglaise, belge et hauovrienne. Il reçut en récompense le titre de marquis d’Anglesey, et les deux Chambres du Parlement lui votèrent des remerclnients publics. Devenu membre de la

Chambre des lords, il appuya, constamment la politique des torys. — sion frère, lord Arthur Paget, né en 1771, suivit la carrière diplomatique, devint, eu 1801, ambassadeur en Autriche, contribua beaucoup a. la coalition de l’Europe contre ht France en 1805, retourna à Londres en 1806, et passa l’année suivante à Constantiniiple en qualité d’envoyé extraordinaire, afin de détacher la Turquie de sou alliance avec la France. Depuis lors, il remplit diverses autres fonctions dii

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plomatiques et devint membre du conseil privé. — Son frère, sir Édouard Paget, né en 1775, reçut, en 1808, le commandement du 28 corps de l’armée de Portugal, perdit un bras dans cette expédition et fut fait prisonnier en Espagne par les Français en ISlï. Il siégea à la Chambre des communes, où il vota avec les torys.

PAGET {lord William), homme politique et marin anglais, petit-fils du précédent, né en 1803. Il entra dans la marine, devint capitaine de vaisseau en 1826 et fut élu, cette même année, membre de la Chambre de3 communes, où il a siégé depuis lors. M. Paget a soutenu de ses votes la liberté politique et commerciale.

PAGET (lord Clarence-Édouard), marin anglais, frère du précédent, né en 1811. Il entra tout jeune dans la marine, assista à la bataille de Navarin et fut promu capitaine de vaisseau en 1839. De 1840 « 1853, il remplit les fonctions de secrétaire du bureau d’artillerie, fut envoyé en 1847, par les électeurs de Sandwich, h la Chambre des communes, où i ! appuya de ses votes la politique des whigs, et reçut, lors de la campagne de la Baltique en 1854, le commandement de la Princesse royale, vaisseau de 91 canons. En 1857, il rentra à la Chambre des communes, où il ne siégeait plus depuis 1852. Plus tard, il a été nommé secrétaire de l’amirauté (1859) et contre-amiral do l’escadre rouge (1863). Ce fut lui qui fut chargé par la reine, en 1867, de porter au vice - roi d’Égypte les insignes de grand-croix de l’ordre du Bain, L’année suivante, lors de l’insurrection qui éclata dans le Tyrol, lord Paget alla croiser avec deux navires dans l’Adriatique, pour surveiller le mouvement.

PAGET (lord George-Auguste-Frédéric), général, frère des précédents, né à Londres en 1818. Dès l’âge de seize ans, il prit du service, fut promu lieutenant - colonel de dragons en 1S46, entra, en 1847, à la Chambre des communes comme député de Beaumaris, et y vota constamment avec les libéraux. Nommé brigadier général en 1855, il se conduisit d’une façon très-brillante pendant la campagne de Crimée, se distingua notamment par son sang-froid et par sa valeur à l’affaire de Balaklava, reçut alors une pension et fut promu major général en 1861. L’année suivante, lord Paget passa au Bengale pour y prendre le commandement d’une division. Ce vaillant général, fut nommé, en 1856, officier de la Légion d’honneur.

PAGET (Amédée), écrivain français, né en 1804, mort en 1841. El prit le grade de docteur en médecine à Paris. Il s’est fait connaître comme un chaud partisan des doctrines socialistes de Fourier, et il a écrit, ’ pour les propager, les deux ouvrages suivants : Intro~ duction à l’élude de la science sociale (Paris, 1839, in-12), et Examen du système de Fourier (Paris, 1844, in-S°), qui fut terminé par M. Cartier.

PAGEUB s. m, (pa-jeur). Ichtbyol. V. fagel.

PAGGI (Jean-Baptiste), peintre italien, né à Gênes en 1554, mort en 1627. Il appartenait à une famille patricienne, et ce fut contre le gré de son père qu’il se livra à son goût pour les arts. Sous la direction de Luca Cambiaso, il apprit à dessiner, exécuta en camaïeu un grand nombre de bas - reliefs antiques, puis apprit, sans le secours d’aucun maître, l’art de peindre, la perspective et l’architecture. Un meurtrequ’il commit à Gênes l’ayant forcé de quitter cette ville, il se réfugia k Florence, où le duc François I« lui fit un excellent accueil et où il resta vingt ans. Paggi exécuta alors des œuvres fort remarquables, parmi lesquelles on cite : Sainte Catherine délivrant un coupable, belle fresque dans l’église Sainte-Marie-Nouvella, et la Transfigw ration, son chef- d’oeuvre, à l’église Saint-Marc. Ayant été rappelé à Gênes vers 1600, il retourna dans sa ville natale, où il peignit un grand nombre de tableaux pour les églises et pour les particuliers, notamment le Mus* sacre des innocents, qu’on voit au palais Doria, et ouvrit une école dans laquelle se formèrent d’excellents élèves. Les œuvres de Paggi sont remarquables par la. pureté du dessin, par la vigueur du coloris et par une certaine mollesse dans les airs de tète, qui l’a fuit comparer b, Corrége. Il a écrit, pour l’instruction de ses élèves, un traité intitulé : Defiuizione o sia divisione délia pittura (1607), longtemps désigné en France sous le nom de Tablettes de Paggi.

PAGI (Antoine)), religieux cordelier, chronologiste français, né à Rogues (Provence) en 1624, mort en 1690. Il se livra à un immense travail pour relever les erreurs de Baronius, et en publia le résultat sous le titre de Critica historico-chronologica (Paris et Genève, 1S89-1705, 4 vol. in-fol. J, Cette critique, toute volumineuse qu’elle est, a été insérée dans les Annales de llaronius, édition de Lucques (1738). — François Pagi, son neveu, cordelier comme lui, né à Lambesc en 1654, mort en 1721, a été son collaborateur dans la critique de Baronius, et a donné, à ce sujet, Breviarium historico-chronologicum (Anvers. 1717-1727, 4 vol. in-4o), dont Langlet-Dufresnoy s’est beaucoup servi. — P.-François Pagi, prévôt du chapitre de Cavaillon, neveu du précédent, né à Martigues en 1690, mort en 1740, est particulièrement connu par une Histoire de Cyrus le Jeune et de la retraite des Dix mille (1736, in-12), souvent réimprimée.

PAGIAVELLE s. m. (pa-jî-a-vè-le). Comm. Compte, solde de marchandises, dans quelques contrées de l’Inde : Au Pégu, la pagiavelle de toiles est de quatre pièces.

PAGINATION s. î". (pa-ji-na-si-on — rad. paginer). Typogr. Disposition des numéros dont la série indique la suite des pages d’un livre : Pagination exacte. Vérifier la pagination. Faire une faute de pagination.

— Encycl. La pagination permet de placer les feuillets d’un livre dans leur ordre, soit lors du pliage des feuilles, soit lors du brochage et de la reliure. C’est aussi une mesure tantôt d’ordre, tantôt de garantie ; d’ordre, en ce qu’elle vient au secours de la mémoire et permet de prendre des notes, de renvoyer à des ouvrages avec la seule indication de lu page où l’on est certain de retrouver soit la citation, soit le renseignement qu’on a visé ; c’est une mesure de garantie, appliquée aux livres de commerce ou à tous autres de même genre, parce qu’elle ne permet pas qu’on en puisse arracher -ou soustraire une feuille sans

?ue la lacune soit visiblo et témoigne d’une

raude. Les livres de comptabilité en usage dans le commerce, et dont la tenue et la conservation sont exigées et réglées par la

loi, doivent donc être paginés, c’est-a-dira que chaque page doit porter un numéro d’ordre suivant la succession arithmétique I, 2, 3, 4, 5, etc. Ou applique ces numéros, avant la reliure, sur le coin de la page, en haut et du côté de lu. tranche, à l’aide d’un pochoir ou plaque de cuivre dans laquelle les numéros sont découpés ; on frotte sur cette plaque avec une petite brosse de moyenne douceur, imbibée d’encre un peu grasse, de telle sorte que cette encre s’attache au papier partout où il.apparaît k travers la découpure de la plaque de cuivre. Avant de commencer les écritures sur un livre de comptabilité, on le porte tout d’abord au tribunal de commerce, où la pagination en est vériliée et où il est parafé avant d’être rendu au propriétaire. Ces livres pouvant servir de preuves dans les litiges commerciaux, on comprend que la loi exige l’exécution de ces formalités, qui ont pour but de prévenir les fraudes ou les altérations à l’aide de soustractions dans les folios des livres de comptabilité.

Quant aux livres imprimés, la pagination en est opérée en même temps que l’impression, et ce soin concerne le metteur en pages. Cette opération ne présente pas une sérieuse difficulté, mais elle exige de celui qui l’exécute une certaine habitude, pour qu’il n’y commette pas d’erreur. Ce serait chose facile s’il n’y avait qu’à placer en tête de chaque page, dans leur ordre successif, les numéros 1, 2, 3, 4, 5, 6, etc. Mais ce n’est point ainsi que la chose peut se pratiquer. Chaque forme comprend la composition qui doit être imprimée sur l’un des cotés de la feuille, de telle sorte qu’il faut deux formes pour une seule feuille. Cette feuille sera ensuite repliée plus ou moins de fois selon le nombre de pages qu’il y a dans une seule forme, et dans ce pliage l’ordre de chaque page ne sera plus celui qu’il était dans la feuille étendue ; la succession primitive aura fait place à une nouvelle, qu’il faut prévoir à l’avance. Chaque genre de pliure donne lieu et une combinaison nouvelle, qui présente une disposition différente des pages dans la forme. Les pliures les plus ordinaires sont : celle du journal, la feuille pliée en deux donnant4 pages ; l’in-quarto, la feuille pliée en quatre donnant 8 pages ; l’in-octavo, !a feuille pliée en huit donnant 16 pages ; l’in-12, la feuille pliée en douze donnant 24 pages ; l’in-16, la feuille pliée en seize donnant 32 pages, et l’in-32, la feuille pliée en trente-deux, donnant 64 pages ; il y a même l’in-36, formant 72 pages, par conséquent un très-petit format.

Nous avons consacré à ce sujet, dans ce dictionnaire, des articles spéciaux où le lecteur trouvera tous les détails désirables ; nous renvoyons notamment aux mots imposition

et SIGNATURE.

PAGINÉ, ÉE (pa-ji-né) part, passé du v. Paginer : Livre mal paginé.

PAGINER v. a. au tr. (pa-ji-né — du lat. prt^iiia, -page). Numéroter les pages de : Paginer un livre, un registre.

PAGL1A, petite rivière d’Italie. Elle prend sa source dans la partie S.-E. de la province de Grosseto, coule à l’E., passe au N. d’Aquapendente, sépare le royaume d’Italie des

États de l’Église, et se jette dans le Tibre, a 6 kilom. E. d’Orvieto, après un cours de 52 kilom.

PAGLIA (Francesco), peintre italien, né à Brescia en 1636, mort à Florence vers 1717. Élève du Guerchin, il montra dans ses premiers essais une facilité d’exécution peu commune. Mais au lieu de mettre cette habileté de brosse au service d’une observation intelligente de la nature, il en usa simplement Î>our imiter avec assez de succès les maîtres es plus connus, les maîtres du xv<* siècle surtout, dont il chercha la forme grêle, la roideur uustère. C’est dans ce genre qu’il peignit pour la cathédrale de Brescia une Charité d’un sentiment exquis et d’un grand caractère. Dans cette peinture aux ombres noi PÀGN

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res, à la gamme violacée, il est entré si bien dans la tradition des gothiques, qu’elle semble une œuvre de Fnuio’ia ou de Giotto ; mémo harmonie froide, sévère ; mêmes taches brutales dans les draperies ; mais on y chercherait en vain de l’imagination et de l’originalité. Cette toile fut froidement accueillie. Si l’on en croit ses biographes contemporains, Paglia se vit forcé, par cette indifférence, do renoncer aux vastes compositions pour se restreindre dans les limites plus étroites du portrait ; celui de son fils Antonio, que l’on voit au musée de Florence, est vraiment remarquable.

PAGLIA (Antonio), peintre italien, fils et élève du précédent, né à Brescia en 1680, mort à Venise en 1747. Jeune encore, il quitta l’atelier paternel pour aller étudier les Vénitiens, dont il était enthousiasmé. Il passa.près de quinze années sans avoir d’autre souci que d’imiter la manière des maîtres anciens, du Titien ou de Bassano, par exemple. Sa joia était immense, dit un contemporain, quand un connaisseur ou un marchand, possesseur d’unTitien, et par conséquent familier avec le style du grand coloriste, venait s’extasier, dans son atelier, devant une toile fraîche encore, la prenant pour une création inconnue du grand peintre. Paglia vendit même, assure-t-on, pour des Bassano authentiques ses pastiches les mieux réussis..

Cependant Antonio Paglia parait avoir renoncé, dans la seconde moitié de sa carrière, à ce métier lucratif. Grâce k son ami San-Caligari, sculpteur assez connu, qui modelait pour lui de petites maquettes, il sa mit à foire des compositions néroTques dans le genre des sujets bibliques de Poussin ; comme l’illustre créateur de l’Enlèvement desSabuies, il habillait ses figures, les groupait d’une façon très-pittoresque, les éclairait ensuite a la lampe, et obtenait par ce moyen les effets de clair-obscur les plus bizarres. Et c’est même à cette bizarrerie que ses sujets bibliques, la Vie de Joseph entre autres, durent un certain succès. Deux de ces tableaux se voient au musée de Venise. Ils attirent d’abord par leur étrangeté, mais ils ne résistent pas à une analyse sérieuse. La forme en est négligée. Quant aux grandes toiles que l’on voit de lui à Brescia, elles appartiennent toutes, il cette première époque ou i ! imitait Bassano et Titien. Antonio Paglia n’en avait pas moins amassé une fortune brillante, d’autant plus grande qu’il était avare et qu’il aimait à entasser. Mal lui en prit : un de ses domestiques, ayant un jour découvert la cachette de Paglia, ne trouva rien de mieux, pour s’en emparer, que d’assassiner le peintre.

— Son frère, Angeixj, mort quelques années après lui, en 1763, fut son collaborateur. Depuis la mort d’Antonio, en 1747, il paraît n’avoir plus rien produit.

PAGÏ.JACClO.type de la comédie italienne, l’ancêtre de notre Paillasse. Son nom, dérivé de paglia (paille), a mis a la torture les philologues, qui ne sont pas parvenus a lui trou-Ver une raison plausible ; quelques-uns^.pensent qu’il n’est qu’une altération de Baj&ceio (de baja, raillerie), et qu’il signifie tout simplement farceur. On ne peut dire que Pagliaecio fut ainsi appelé.parce qu’il était vêtu d’une toile à matelas, car tout autre était son costume.

Dans la vieille comédie italienne, Pagliaccio est toujours’le valet de Pantalon. Son rôle et son costume se rapprochent assez da ceux, de Pierrot ; mais il se distingue da celui-ci par une bêtise très-accentuée. Salvator Rosa fa peint en quelques traits : ■ Pagliaccio, dit ce grand artiste et ce curieux critiqua, est vêtu d’un habit immensément large, tout plissé, attaché par d’énormes boutons, chapeau blanc et flexible, prenant toutes sortes de formes ; il porte lo masque. Il est stupide, étourdi, maladroit ; toujours conseillant les mesures les plus hardies, il est la plus grand poltron de la terre, et, affectant l’agilité, il tombe sans cesse et entraîne avec lui son vieux maître, qu’il a l’air de soutenir. » Le destin de P ; igliaccio est d’être l’amoureux transi de Colotnbine.

PAGL1ETA, bourg du royaume d’Italie, province de l’Abruzze Citéneure, district et à 17 kilom. N.-O. de Vasto, ch.-l. de mandement ; 4,246 hab.

PAGNE S. m. (pa-gne ; gn mil. —de l’espagnol pnfîo, étoffe, vêtement ; du latin panuus, pièce d’étoffe, le même que pautis, (il de la trame, grec pénos, gothique fana, étoffe, drap, ancien allemand Jano, drap, etc. V. pan). Morceau d’étotïe attaché autour des reins, qui sert d’unique vêtement à un çrand nombre de peuplades d’Afrique et’d Amérique : Le pagne d’un nègre, d’une Indienne. Un pagnb particulier est i emblème de la royauté dans certaines îles de l’Océanie. (M.-Br.)

— Modes. Tissu d’écorce ou d’autres filaments végétaux dont les femmes se confectionnent certains vêtements : Pagnes de Madagascar. Robe de pagnk. Chapeau de pagne.

— Argot. Provisions qu’on apporte du dehors à un malade d’hôpital ou a un prisonnier.

PAGNERRE (Laurent-Antoine), homme politique et éditeur fiaiiçnis, né à Saint-Oucnl’Aumône (Seine-et-Oise) en 1805, mort en 1854. Son pore, qui était cultivateur et aubergiste, lui fit donner une assez bonne instruction. Après avoir été clerc de notaire et