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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 1, P-Pate.djvu/79

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couverte du pallium. II est à peu près impossible de fixer d’une manière absolue la manière dont se portait ce vêtement ; les monuments n’indiquent aucune règle. L’ampleur du pallium n’est pas limitée ; les magistrats et les personnes d’un rang distingué le portaient plus ample, ce que faisaient, du reste, aussi les gens qui affectaient un faste exagéré. Plutarque nous apprend qu’Arehippos reprochait au fils d’Alcibiade de marcher comme un efféminé, le manteau traînant pour mieux ressembler à son père, qui se promenait sur la place publique traînant un long pallium do pourpre. Le pallium n’eut sans doute jamais d’autre ornement que des glands ou boules attachés aux quatre coins. Cependant Pline dit que Zeuxis portait un pallium sur lequel son nom était écrit en lettres d’or. Parfois, dit M. Anthony Rieh, le pallium était disposé de manière à envelopper complètement la personne de la tête aux pieds, comme on peut le voir sur plusieurs vases peints. Dans ce cas, une partie du vêtement était rejetée sur l’épaule ; mais, au lieu que la main tut dégagée et qu’une ouverture, ou sinus, fût laissée au devant de la poitrine, l’extrémité, le par que l’on rejetait sur l’épaule, ne faisait pas de pli et était tendue sous le menton, ce qui donnait plus de longueur h la partie qui pendait par derrière. Le bras droit était quelquefois maintenu sous la draperie, qui tenait à la personne sans le secours d’aucune agrafe, par ses plis serrés. Vers la fin de la république, l’usage du pallium devint populaire chez les Romains ; ainsi, dans Plaute, un marchand d’esclaves qui a perdu toute sa fortune s’écrie : « Mêlas 1 je suis réduit à cette seuls tunique et à ce misérable pallium. » La politique de Tibère, dit Suétone, lui avait fait prendre à Rhodes le pallium des Grecs. Tite-Live rapporte que c’est un reproche qui fut fait à. Scipion. L’empereur Claude, d’après Suétone, étant d’une santé délicate dans sa jeunesse, avait présidé, vêtu du pallium, aux jeux qui furent donnés en mémoire de son père. Deux belles-statues de marbre do la villa Negroni, qui, selon toute apparence, représentent Marius et Syfla, les montrent portant le paltium par-dessus une tunique d’étoffe très-fine ; le pallium sa distingue par la délicatesse du travail artistique.

Dans l’Église catholique, le pallium est l’insigne do la dignité archiépiscopale. Le ^souverain pontife l’envoio aux archevêques pour les investir de leurs fonctions. Les évêques l’obtiennent quelquefois comme faveur spéciale. C’est une bande de laine blanche qui entoure les épaules ; elle est large d’environ om,10 et garnie de pendants de la longueur d’une palme par devant et par derrière. Ces pendants se terminent chacun par une petite lame de plomb garnie de croix noires. La laine employée à la confection des palliants est celle de deux agneaux offerts le 21 janvier, jour de Sainte-Agnès, par les religieuses do l’église de Sainte-Agnès, à Rome. Le pallium est un reste de l’ancien manteau des empereurs qu’on a découpé comme l’étole, qui est le reste d’un ancien vêtement romain.

D’açrès uno tradition-sans fondement aucun, 1 usage du pallium remonterait au pape saint Lin (65 de notre ère), qui l’aurait porté comme un signe de l’autorité que le saintsiége avait ledroit d’exercer sur le monde chrétien. Ce conte fut forgé beaucoup plus tard comme argument en faveur de l’antique primauté du siège de Rome. La première lois qu’il est fait mention du pallium, c’est en 326. Mais, quoi qu’il en soit de son origine, réservé d’abord au pape, aux primats et aux vicaires apostoliques, il fut conféré par lé pape Zacharie, au milieu du vmo siècle, à tous les archevêques de la catholicité.

Ce qui est bien plus curieux, c’est la prétention des théologiens d’expliqu*er le pallium et ses moindres parties d’une manière symbolique, de trouver dans la matière dont il est fait, dans ses ornements et jusque dans les épingles qui l’attachent, des significations de la plus haute portée : « Le paltium doit être pour celui qui en est revêtu, dit Innocent 111, une inarque de la manière dont il faut qu’il se dirige, lui et ses subordonnés, vers la discipline. La laine est l’emblème de la sévérité, la couleur blanche celle de la douceur ; il faut user de la première contre les adversaires et les hommes endurcis ; de la dernière avec les pénitents et les humbles ; c’est pourquoi ta laine dont on so sert est celle du mouton, animal plein de douceur. Il forme un cercle autour des épaules pour marquer la crainte du Seigneur, qui doit poser des bornes aux œuvres et les diriger. Les quatre couronnes de pourpre sont les quatre vertus, celles de la justice, de l’intrépidité, de la prudence et de la modération, mais qui ne méritent le nom de vertus que lorsqu’elles sont trempées dans le sang de Jésus-Christ, et qui alors peuvent mener à la gloire éternelle. Les deux bandes placées en avant et en arrière signifient la vie active et la vie contemplative, qu’un dignitaire de l’Église doit savoir réunir. Le pallium est double sur le côté gauche et simple sur le côté droit ; l’un représente les nombreux soucis de la vie terrestre, l’autre la tranquillité de la vie éternelle. On l’attache avec trois épingles, sur la puitrine, sur l’épaule gauche et sur le dos ; ces épingles désignent la pitié pour le prochain, l’accomplissement des fonctions

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saintes, la perspicacité requise dans le jugement ; elles piquent le cœur parla douleur, la fatigue et la crainte. On ne l’attache point sur l’épaule droite, car, dans le repos éternel, on ne connaît ni la douleur des chagrins ni l’aiguillon des remords. Ces épingles, pointues par le bas, sont ornées par le haut d’une pierre précieuse ; car, dans son amour pour ses brebis, le bon pasteur ne doit pas fuir la douleur ici-bas, afin de recevoir dans l’éternité, avec la couronne de la victoire, la précieuse perle dont le Seigneur parle dans l’Evangile. »

; PALLODE s. m. (pal-lo-de — du gr. pallô,

j’agite). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des clavicornes, tribu des nitidules, comprenant quatre espèces qui vivent en Amérique et à Madagascar.

PALLONI (Gaétan), médecin italien, mort à Livourne en 1830. Il fut reçu docteur à Pise et devint, plus tard, professeur à l’université de cette ville. Outre des rapports et des mémoires, il a publié : Osservasioni medislie sulla malattia febbrile dominante in Livorno (Livourne, 1804, in-4»), où il assimile cette épidémie à la fièvre jaune ; Jstruzioni à meiiici délie comuni doué si e sviluppato il tifo petcechiale (Livourne, 1817, ih-4°) ; Commenlario sul morbo petecckiale delï anno 1817 (Livourne, IS19 in-a°).

PALLOV (Pierre-François), architecte, né à Paris en 175-1, mort à Sceaux en 1835. Il était entrepreneur do bâtiments et maître d’une belle fortune lorsque commença la Révolution. Le u juillet 1789, il prit part à la prise de la Bastille, puis se fit charger de la démolition de cette prison d’État, y employa un grand nombre d’ouvriers et imagina de faire sculpter avec des pierres qui en provenaient, outre des bustes et des statues des héros populaires du temps, des reproductions de l’édifice qu’il envoya à l’Assemblée nationale, aux ministres, aux quatre-vingt-trois départements, h Louis XVI lui-même. Il tira également parti des chaînes trouvées dans les caehots pour faire frapper des médailles comméuioratives. En 1792, Palloy obtint uno concession de terrain sur la place de la Bastille en Rengageant à y fairêériger une statue. Peu après, lors de l’attaque des Tuileries le 10 août, il se joignit aux assaillants et fut chargé par Chabot d’empêcher que l’incendie qui s était manifesté dans les bâtiments adjacents ne gagnât le château. En’ 1794, sur un rapport de Cavaignac, Palloy se vit accusé de concussion, signalé comme un intrigant qui avait cherché à, tirer parti des événements pour s’enrichir, et jeté en prison. Ayant été rendu peu après à la liberté, le Patriote Palloy, comme il avait l’habitude de s’appeler lui-même à cette époque, se retira à Sceaux, où il passa le reste de sa vie, encensant, dans de mauvaises pièces de vers, chaque pouvoir nouveau qui arrivait, Napoléon, Louis XVIII et Louis-Philippe. Après ia révolution de Juillet, il obtint une pension de 500 francs, comme un des vainqueurs de la Bastille.

PALLU (Étienne), seigneur des Peiirïers, jurisconsulte et magistrat français, né àTours en 15S8, mort dans cette ville en 1070. Il devint successivement conseiller au présidial de Tours, avocat du roi (1613) et maire (1629). Pallu n’est connu que pour un seul ouvrage, mais un ouvrage excellent dans son genre, qui fait autorité, et dont l’édition unique fut rapidemont enlevée. C’est un commentaire de la coutume do Touraine, intitulé Coutumes du duché et du bailliage de Touraine, anciens ressorts et enclaves d’icelui ; ensuite sont quelques arrêts intervenus sur l’interprétation d’aucuns articles de la coutume (Tours, 1661 in-4o).

PALLU (Victor), seigneur du Ruau-Percil frère du précédent, né à Tours en 1604, mort à Port-Royal-des-Chanips en 1650. Après s’être livré a l’étude de la médecine, il lit partie de la maison du comte de Soissons. Ayant vu ce prince mourir sous ses yeux au combat de la Marfée, Pallu fut tellement frappé de cette mort qu’il se voua à la vie religieuse et entra à Port-Royal-des-Champs. Ses ouvrages sont les suivants : Studium medicum ad lauream scholx Parisiensis emensum (Paris, 1630, in-8»), recueil de ses thèses, notes, etc. ; Qusstiones medicm très (Tours, 1642, in-8o) ; Lettre de M. Victor Fallu à un de ses amis sur la manière dont Dieu l’a touché et lui a inspiré l’amour de la retraite (Paris, 1643, in-12) ; Valc mundo (Adieu au monde), poëme latin, etc.

PAI.LC (François), missionnaire français, neveu du précédent et fils d’Étienne Pallu, né à Tours en 1625, mort àMogany, province de Fo-Kien, en Chine, en 1084. Il était chanoine de Saint-Martin de Tours lorsqu’il résolut d’aller prêcher la foi catholique dans l’Indo-Chine. En conséquence, il s affilia, à l’œuvre des Missions étrangères, devint évoque d’Héliopolis in partibus et fut nommé vicaire apostolique de la province chinoise de Fo-Kien. Pallu établit un séminaire à Siain (166 ?) et fut contrecarré dans ses travaux par la jalousie des jésuites qu’il y rencontra. Il eut alors recours à la cour de Rome, près de laquelle il alla plaider sa cause et qui lui donna raison, puis il revint à Siain, s’embarqua pour le Tonkin, fut jeté par la tempête à Manille, et là encore se trouva en

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hostilité avec les disciples de Loyola, qui le jetèrent en prison, puis, l’embarquèrent pour l’Espagne. Après un séjour de sept ans en France, il retourna à Siam, d’où il passa en Chine avec le titre d’administrateur général des missions et y termina sa vie. On a de lui une Relation abrégée des missions et des voyages des évêques français envoyés aux royaumes de la Chine, Cochinchine, Tonkin et Siam (Paris, 1682, in-8o).

PALLU (Martin), théologien français, cousin du précédent, né à Tours en lcei, mort à Paris en 1742. Il entra d’abord dans la compagnie de Jésus (1679), se livra à la prédication avec succès et se fit entendre à Versailles devant la cour en 1700 ; puis, sa santé l’ayant forcé de renoncer à la chaire (1711), il devint directeur de la congrégation de la Sainte-Vierge. On a de lui, entre autres écrits : la Solide et véritable dévotion envers la sainte Vierge (Paris, 1736, in-12) ; De l’amour de Dieu (Paris, 1737, in-12) ; Du saint et fréquent usage des sacrements de pénitence ef d’eucharistie (Paris, 1739, in-12) ; la Science du salut (1 vol. in-12) ; les Quatre fins de l’homme (Puris, 1739, in-12), le meilleur et le plus répandu de ses ouvrages ; De la charité envers le prochain (iu-12) ; Réflexions sur la religion chrétienne (P ; iris, 1741, in-12) ; Sermons avec des panégyriques (Paris, 1744, 6 vol. in-12), etc.

FALLU • (Léopold-Augustin-Charjes Pali.u de La Barrière, plus connu sous’le nom de Léopold), écrivain et marin français, né à Saintes en 1828. Entré tout jeune dans la marine, il a été successivement nommé aspirant en 1846, enseigne en 1850, lieutenant de vaisseau en 1858, et s’est fait remarquer comme un officier de mérite, particulièrement pendant la guerre de Crimée et les expéditions de Chine et de Cochinchine. Aide de camp du vice-amiral Charner lors de cette dernière guerre, M. Pallu s’est distingué à la tête de la compagnie d’élite des marins abordeurs à l’attaque des lignes de Ki-Hoa et a été blessé de deux coups de lance dans cette rencontre (1861). En 1863, il a été promu officier de la Légion d’honneur et nommé, l’année suivante, commandant de l’aviso à vapeur le Tancrède, envoyé dans les lners de Chine et du Japon. En 1869, M. Pallu reçut, avec le grade de capitaine de frégate, le commandement du Diamant, sur lequel il fit un voyage dans les Indes. De retour en France, lors de la guerre de 1870, il fut attaché par M. Gambetta à l’armée de l’Est en qualité de général de brigade, fut mis à la tête de la réserve et, au mois de janvier 1871, reçut la mission d’aider le général Billot à protéger la retraite de l’armée, forcée de se jeter en Suisse. M. Pallu, fit preuve dans cette douloureusecirconstance, d’autant de courage que de sang"froid et parvint *i échapper aux Allemands, avec un certain nombre d’hommes, en se dirigeant vers le sud. Sous le gouvernement de M. Thiers, le ministre de la marine Pothuau chargea M. Pallu de raconter la part brillante que les marins avaient prise dans la défense du territoire pendant la terrible invasion que venait de subir la France. Il a été promu depuis lors capitaine de vaisseau. Comme écrivain, M. Pallu s’est fait avantageusement connaître par un grand nombre

d’articles insèrésdans la Revue contemporaine, la Revue des Deux-Mondes, le Moniteur universel, le Journal des Débuts, l’Encyclopédie du xixe siècle, et par plusieurs ouvrages qui se recommandent également par le style, par l’élévation des vues et par des qualités qui montrent en lui un observateur exact et judicieux. Nous citerons : Six mois à Eupatoria (Paris, 1857) ; les Gens de mer (1860) ; Relation de l’expédition de Chine en 1S60 (1S63, in-8o) ; Histoire de l’expédition de Cochinchine en 1801 (1864, in-S°), etc. Ses premiers essais ont paru sous le pseudonyme de Léopold Con ■ tniitiu.

PALLUAU, ch.-l. de canton de la Vendée, arrond. et à 41 kilom. N.-E. des Sables-d’Olomie ; pop. nggl., 443 hab. — pop. tôt, 612 hab.

PALLUAU, village de l’Indre, canton de Cliàtillon-sur-Indre, arrond. de Chàteauroux, sur lo versant d’une colline de la rive droite de l’Indre ; 617 hab. Château féodal flanqué d’une vieille tour ronde, du haut de laquelle on découvre une vue étendue.’Les voûtes et les cours de la chapelle sont ornées de belles peintures représentant l’histoire de la Vierge. L’église paroissiale renferme de curieuses boiseries sculptées.

PALLUAU (Philippe de Clérembault, comte de), maréchal de France. V. Clérembault.

PALLUCCl (Noêl-Joseph), chirurgien italien, né en 1716, mort à Vienne le. 28 juillet 1797. Après avoir fait une grande partie de ses études dans sa patrie, il vint les achever à Paris. Il exerça ensuite la chirurgie à Florence et plus tard à Vienne. On pourrait lui reprocher d’avoir cherché à faire plus de bruit de quelques-unes de ses inventions qu’elles ne méritaient d’en faire. Sa spécialité fut la lithotomie et les affections de losil, sur lesquelles il a laissé les écrits suivants : Description d’un nouvel instrument pour abattre la cataracte avec tout le succès possible (Paris, 1750, in-12) ; Histoire de l’opération de ta cataracte faite à six soldats invalides (Paî-is, 1750) ; Remarques sur ta lithotomie (Paris,

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1750) ; Lettres sur les opérations de la cataracte (in-S°) ; Lithotomie nouvellement perfectionnée, avec quelques avis sur la pierre et sur lesmoyens d’en empêcher la formation (Vienne, 1757, in-8o) ; Methodus curandm fistulx lacrymalis (Vienne, 1762, in-S°) ; Descriptio novi instrumenli pro cura cataractas (Vienne, 1703, in-8o) ; Ratio facilis atque tuta narinm curandi polypos (Vienne, 1763, in-8o) ; Lettre â Humelauer sur la cure de la pierre (Florence, 1768, in-so),

PALLUEL, village de la Seine-Inférieure, cant. de Cany, arrond. d’Yvetot, dans la belle vallée de la Durdent ; 755 hab. Excellentes truites saumonées, d’une grosseur prodigieuse. Chapelle de Notre-Dame de Janville, surmontée d’un clocher très-élevé et en grande vénération chez les marins.nJne statue de la Vierge, ayant été trouvée sur la côte et placée dans l’église de Palluel, retourna d’elle-même, s’il faut en croire la légende, au lieu d’où elle avait été retirée ; aussi bâtit-on une chapelle pour y placer l’ironge miraculeuse. Près de la chapelle s’élève le beau château de Janville, construit dans le style de la Renaissance.

PALLUEL (François Crettb de), agronome français. V. Cretté de Palluel.

PALLY, ville de l’Indoustan anglais, dans l’Aureng-Abad, à 75 kilom. S.-E, do Bombay, près de la Nagotama, sur le sommet d’une montage isolée. Elle est défendue par une imposante forteresse, qui parait remonter au xvio siècle et dont les Anglais s’emparèrent en 1818, après un bombardement de trois jours, qui détruisit une grande partie des bâtiments de la ville.

PALM s. m. (palm). Métrol. Mesure de longueur des Pays-Bas, qui équivaut au décimètre.


PALM (Charles-François), antiquaire hongrois, né à Rosenberg en 1735, mort à Pesth en 1787. Il se fit admettre dans l’ordre des Jésuites, devint ensuite chapelain de l’archiduchesse Marie-Christine d’Autriche, puis fut nommé chanoine de Colotscha (Hongrie) en 1776 et évêque de Colophon (1779). Ses principaux ouvrages sont : Spécimen heraldicae Hungariae (Vienne, 1766, in-4o) ; Notitia rerum Hungaricarum usque ad nostram aetatem (Tyrnau, 1770, in-8o).


PALM (Jean-Philippe), libraire allemand, né à Schorndorf (Wurtemberg) en 1766, fusillé à Braunau (Autriche) le 26 août 1806, trois heures après sa condamnation à mort par un conseil de guerre français. Cette exécution, sur laquelle on a longtemps gardé le silence, est un des actes les plus odieux du premier Empire. Palm fut condamné sur un ordre exprès de Napoléon, pour un fait qui, en admettant que des officiers français fussent ses juges légitimes, ne pouvait entraîner qu’une détention de peu de durée : il avait vendu une brochure patriotique dirigée contre Napoléon ! La conscience publique a le droit do réviser ce procès et de le flétrir, quoique les Allemands nous aient montré depuis qu'ils étaient bien capables de faire, le cas étant donné, exactement ce qu’avait fait Napoléon.

C’était au commencement de 1806 : Napoléon ne voyait pas sans inquiétude les efforts que l’on tentait de toutes parts pour provoquer en Allemagne un soulèvement général. De violents pamphlets étaient chaque jour répandus contre lui ; si la plupart des princes allemands se prosternaient devant le vainqueur, le patriotisme retrouvait sa voix dans les écrits clandestins de quelques publicistes éminents, parmi lesquels se distinguaient surtout deux hommes d’un grand mérite, le professeur Arndt et le célèbre diplomate Gentz. La plume incisive et hardie do ce dernier ne cessait de cribler de sarcasmes celui devant lequel l’Allemagne entière tremblait. Napoléon résolut de faire un exemple.

Au mois de mars ou d’avril 1806 parut en Bavière une brochure entièrement anonyme, ne portant pas même de nom d’imprimeur ni de libraire, intitulée : Du profond abaissement de l’Allemagne. Le titre seul indiquait dans quel esprit elle était écrite. Napoléon y était l’objet des attaques les plus véhémentes. On y faisait appel au patriotisme des peuples allemands ; on les exhortait à sortir de leur torpeur pour se lever contre le despote qui les foulait insolemment aux pieds.

Un des premiers exemplaires de cet écrit tomba entre les mains d’officiers français en garnison à Augsbourg, où ils étaient logés militairement chez un ecclésiastique. Blessés de la manière dont il était parlé de l’empereur et de l’armée, ils la signalèrent à la police impériale. Averti du fait, notre envoyé à Munich, Otto, ordonna aussitôt qu’il fût procédé à une enquête ; voici tout ce qu’on put découvrir :

Le prêtre dans la maison duquel demeuraient les officiers dénonciateurs avait acheté la brochure à la librairie de Stage, à Augsbourg. Ce dernier, de son côté, déclara l’avoir reçue en commission de la librairie de Stein, de Nuremberg. Mais lorsqu’on interrogea Palm, chef de la maison Stein, celui-ci refusa énergiquement de dire d’où il tenait la brochure. Jean-Philippe Palm, venu à Nuremberg à l’âge de vingt-trois ans, avait épousé la fille du libraire Stein et était devenu ainsi propriétaire de la librairie de ce dernier. Il déclara cependant qu’il n’était pas l’éditeur de la brochure, qu’il ne connaissait