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obliquement, pour ne pas boucher l’ouverture ; puis, à chaque extrémité du tube, elle construit une sorte de grillage croisé, comme un tamis, qui, tout en opposant un obstacle suffisant à ses ennemis, permet à l’euu de parcourir l’intérieur, en entrant par un bout et sortant par l’autre et de favoriser ainsi la respiration et la vie de la nymphe. Parfois, en dehors de cette grille, elle dispose un second obstacle à claire-voie, formé de brins de bois, d’herbes, de feuilles ou de petites pierres. Quelques espèces se contentent même de cette seule défense ; d’autres la remplacent par une seule pierre plate. Les espèces vivant dans les eaux stagnantes ne fixent pas leurs étuis grillés, qui flottent librement ou restent au fond de l’eau.

Quand la larve a terminé tous ces préparatifs, elle reste encore immobile dans son étui pendant quelques jours ; elle a alors son abdomen chargé de beaucoup de graisse, qui doit servir à sa nourriture sous son nouvel état. Puis elle se transforme en nymphe, tandis que sa peau tombe par fragments. La nymphe diffère bien plus de la larve que de l’insecte parfait ; elle ressemble tout à fait & celui-ci par la forme de la tète, du thorax et de l’abdomen, ainsi que des antennes et des

Îiattea ; ces dernières sont d’ailleurs de même ongueur que dans l’insecte ; les ailes seules sont plus petites, ce qui tient surtout à leur état de plissement, qui leur fait occuper une moindre surface. Son corps, d’abord mou et délicat, se durcit peu à peu. En général libre dans l’étui, elle y reste immobile, son seul mouvement étant une oscillation presque constante de l’abdomen.

Au bout de quinze à vingt jours, la nymphe coupe avec ses mandibules la grille antérieure et sort de son étui. Elle nage sur le dos, en se servant de ses pattes intermédiaires ciliées en guise de rames ou d’avirons ; elle est très-agile et fuit rapidement le danger. Elle vient s’accrocher à une plante ou à tout autre corps solide émergé et à sec ; là, elle étend ses membres et reprend sa position normale. • En moins de quelques minutes, dit C. Duméril, on voit tout à coup son corps se gonfler, se bousoufler comme une vessie remplie d’air ; sa peau desséchée se crève au milieu du dos et présente une déchirure allongée, par laquelle on voit s’opérer aussitôt une sorte de parturition ou d’accouchement ; pendant ce travail paraissent successivement les ailes, les pattes, la tête et enfin tout l’abdomen, laissant en place la dépouille vide, mais complète et d’une seule pièce, que l’insecte abandonne. >

On peut, dans une certaine limite, abréger ou prolonger à volonté la durée de l’état de nymphe pour les phryganes qu’on tient en captivité dans des vases à parois lisses. C’est ce qui résulte de3 expériences de de Géer et de Ûuméril. Ces nymphes très-actives peuvent vivre dans l’eau pendant plus de huit jours, et la cause qui les empêche de se métamorphoser est l’impossibilité où elles sont de pouvoir s’accrocher pour sortir du liquide ; si on leur présente une petite baguette ou les barbes d’une plume, ou tout autre objet analogue, elles s’y attachent, viennent à l’air et, en moins d’une minute, se métamorphosent sous les yeux de l’observateur. L’inseç te naissant est d’abord pâle et mou ; mais au bout de quelques heures il est coloré, ferme et en état de voler.

Les espèces de phryganes se comptent par centaines et on en trouve dans toutes les régions du globe ; toutefois on ne connaît bien que celles d’Europe, au nombre d’environ deux cents ; elles sont plus répandues au nord qu’au midi. Ce genre ayant été subdivisé, comme nous le verrons dans l’article suivant, il en résulte que les phryganes proprement dites sont beaucoup moins nombreuses. Nous citerons les deux espèces suivantes. La. phrygane grande est, en effet, la plus grande espèce indigène ; elle dépasse om,02, non compris les antennes, qui ont aussi cette longueur ; ses ailes supérieures sont d’un brun grisâtre, avec des taches cendrées, une raie longitudinale noire et deux ou trois points blancs à l’extrémité. Sa larve a un tuyau revêtu de petits fragments d’écorce disposés horizontalement. La phrygane fauve est un peu plus petite que la précédente. Sa larve, dont le tuyau atteint 0«n, o*, s’enfonce verticalement dans la vase pour se transformer en nymphe.

Lea phryganes ont joué un grand rôle aux époques géologiques ; elles ont formé, dans io terrain miocène de la vallée de l’Allier, des couches puissantes d’une roche a laquelle on a donné le nom de calcaire tubulaire. ■ Elle est, en effet, composée, dit M. Boulanger, d’un amas de tubes de phryganes qui ont été solidifiés et conservés dans la position où ils furent formés par un travertin très-dur, de manière à constituer une roche solide, qui se divise en général en grosses boules à surface mamelonnée etconcrètionnée. Les tuyaux de phrygane sont recouverts de petites coquilles univalves du genre paludine. ■ Ces tuyaux sont si nombreux qu’il n’est pas rare d’en trouver jusqu’à cent dans un décimètre cube. On peut se taire une idée du nombre incalculable de phryganes répandues dans le vaste lac qui occupait alors la vallée actuelle de l’Allier et où denombreuses sources incrustantes ne pouvaient que favoriser la production de ce phénomène.

PHRYGANEITE adj. (fri-ga-né-i-te — rad.

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phrygane). Entom. Qui ressemble aux phryganes.

— s. f. pi. Tribu d’insectes névroptères, de la famille des phryganiens, ayant pour type le genre phrygane.

PHRYGAMEN, IENNE adj. (fri-ga-ni-ain, i-è-ne — rad ; phrygane). Entom. Qui ressemble à la phrygaue. Il On dit aussi phrygahide.

— s. m. pi. Famille d’insectes nêvroptèresi ayant pour type le genre pnrygaue : Les larves des phryganiens se transforment en nymphes dans leur fourreau. (Blanchard.)

— Encycl. Le groupe des phryganides ou phryganiens, considéré, suivant les divers auteurs, comme une famille ou une tribu, a

fiour caractères : la tête transversale, plus arge que longue ; les yeux grands, réticulés, accompagnés de petits ocelles sur le front ; les antennes égalant ou dépassant le corps en longueur, formées d’anneaux très-nombreux ; le labre infléchi, médiocre ; les mandibules presque nulles ; les palpes au nombrede quatre, les palpes labiales à dernier article ovoïde allongé ; le thorax plus haut que large ; l’abdomen un peu comprimé, tronqué à l’extrémité ; les ailes en toit, serrées contre le corps ; les ailes antérieures demi-coriaces, colorées, souvent velues ; les ailes inférieures transparentes, rarement colorées, presque toujours plissées en longueur ; les pieds longs et épineux ; les tarses à cinq articles allongés, dont le dernier est armé de deux crochets. Les larves sont aquatiques et se font ordinairement des étuis ; la nymphe ressemble beaucoup à l’insecte parfait.

L’organisation et les mœurs de ces insectes ayant été assez longuement exposées à l’article phrygane, nous nous bornerons à indiquer sommairement les principaux traits qui distinguent les différents genres entre lesquels ils sont répartis ; ces genres, dont le nombre varie suivant les auteurs, ont été fixés à huit par M. H. Lucas ; I. Phrygane : palpes maxillaires médiocres et peu velues ; ailes inférieures plissées, à nervures transversales (v. l’article spécial).— H. Mystacide : diffère du précédent par ses palpes longues et velues ; les larve : habitent les eaux courantes et se fixent aux pierres ; elles sont en général difficiles à trouver, h cause de leur petitesse et de la couleur de leur tuyau, qui se confond avec le sable.— III. Trichostome : palpes maxillaires différant dans les deux sexes, celles du mâle en forme de massue ; ailes inférieures plissées, mais sans nervures transversales ; les larves vivent sous les pierres dans les eaux courantes et se font des étuis plats. — IV. Séricoslome.* semblable au précédent, mais les palpes du mâle forment un museau arrondi ; les larves habitent les eaux courantes et se font des étuis coniques, recourbés, mobiles ; les insectes s’éloignent peu du bord.—V. Rhyacophile.’ palpes maxillaires semblables dans les deux sexes, à dernier article ovoïde ; ailes inférieures plissées et sans nervures transversales ; les larves habitent dans les eaux courantes et se font des étuis immobiles et momentanés ; les nymphes sont protégées par une double enveloppe.

— VI. Phychomie : diffère du précédent par ses palpes à dernier article filiforme ; les larves sont inconnues. — VII. Hydropsyché : antennes en forme de soie ; ailes inférieures non plissées ; les larves habitent presque toutes les eaux courantes et vivent.dans des étuis immobiles, quelquefois même dans un simple réseau soyeux entouré de vase.-VIII. Bydroptile : se distingue du précédent par ses antennes filiformes, courtes ; les larves vivent dans les eaux courantes ; elles se fabriquent des étuis aplatis en forme de rein, ouverts aux deux extrémités par une simple fente, et se fixent aux pierres pour se changer en nymphe.

PHRYGANOPHILE s. m. (fri-ga-no-fi-ledu gr. phruganon, broussailles ; philos, qui aima). Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, de la famille des sténélytres, tribu des serropalpides ? comprenant deux espèces qui habitent la Sibérie et la Tartane.

PHRYGIE s. f. (fri-jl). Bot. Division du genre centaurée.

PHRYGIE, en latin Phrygia, contrée de l’ancienne Asie Mineure, dont l’étendue et les divisions varièrent à différentes époques. La Phrygie primitive s’étendait depuis 1 embouchure du Méandre jusqu’à celle du Parthenicus, le long des mers Egée, Propontide et Pont-Euxin. Les Phrygiens, qui vraisemblablement descendaient des Bryges, ancien peuple de la Thrace et de la Macédoine, s’établirent à l’origine, par hordes diverses, près de Nicée, sur les bords du Sangarius, d’où ils se répandirent successivement dans l’intérieur ; les Dardani et les Mysi s’établirent en Troade et les Mœones au S. de ceux-ci ; de sorte que, quoique la Phrygie eût conservé son nom à 1 époque d’Homère, les nouvelles peuplades finirent cependant par faire adopter le leur aux pays qu’elles avaient colonisés : à la Mysie et la Méonie. La contrée dont nous avons indiqué ci-dessus les limites forma pendant longtemps un royaume indépendant, dont les légendes helléniques nous font connaître la richesse, en racontant que le Phrygien Pélops devint, grâce à sas trésors, souverain du Péloponèse, et que Midas changeait en or tout ce qu’il touchait. Cependant, au vie siècle avant J.-C, ce royaume perdit

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son indépendance et fut joint par Crésus à ses possessions de Lydie. On sait que Crésus fut dépossédé de ses États, par les Perses. Sous Darius, la Phrygie fut comprise dans la troisième satrapie ; elle parait, dès lors, divisée en deux parties : la Petite Phrygie ou Phrygie de l’Hellespont, s’étendant le long de la Propontide jusqu’aux sources du Sangarius et embrassant la Troade jusqu’aux frontières de la Mysie, au S. ; la Grande Phrygie au centre, entre l’Halys à l’E., la Lyeaonie et la Pisidie au S., la Carie et la Lydie à l’O., la Bithynie et la Paphlagonie au N. La partie de la Phrygie voisine de la Pisidie et de la Lyeaonie porta aussi le nom de Phrygie Pororeta (voisine des montagnes). Plus tard, on désigna aussi sous le nom de Phrygie ajoutée ou Epietète quelques cantons de la Bithynie enlevés à ce royaume et donnés par les Romains aux rois de Pergame. Enfin, sous Constantin, de nouvelles dénominations paraissent dans la géographie de cette contrée, qui fut partagée en deux provinces : Phrygia Salutaris à l’E. et Phrygia Pacatiana à l’O. Les villes principales de la Phrygie étaient : Gordium et Ancyre au N., Pessinonte et Tymbrée au centre, Célènes, Icouium et Colosses au S., enfin IpsuSjOÙse livra, en 301 av. J.-C, une célèbre bataille entre les successeurs d’Alexandre.

Après la destruction de l’empire des Perses par les Macédoniens, les deux grandes divisions de la Phrygie, c’est-à-dire la Petite Phrygie et la Grande Phrygie, formèrent à la mort d’Alexandre deux gouvernements distinct. Le premier de ces gouvernements fut donné à Léonat, le second à Antigone ; puis ils furent confiés tous les deux à Eumène par Perdiccas, en 321 ; après la mort d’Eumène, ils revinrent à Antigone, qui en resta gouverneur après le partage de 307. La célèbre bataille d’Ipsus les fit passer au roi de Thrace, Lysimaque, et enfin à Seleucus, roi de Syrie, en 281, quand la victoire de Cyropédion eut rendu ce prince maître de toute l’Asie Mineure. Mais l’invasion des Gaulois, qui s’établirent dans plusieurs villes de la Phrygie, et l’établissement des royaumes indépendants de Bithynie et de Pergame enlevèrent bientôt aux Séleucides la Petite Phrygie, tandis que la Grande dut être abandonnée par Antiochus le Grand à Eumène, après la bataille de Magnésie. Bientôt toutes ces provinces revinrent aux Romains et furent comprises dans le proconsulat d’Asie, puis dans l’empire d’Orient. Elles forment de nos jours les livahs de Koutaieh et de Kara-Hissar, subdivisions du pachalik de Khoudawendiguiar.

Terminons cette notice de géographie historique par quelques considérations sur les anciens Phrygiens. Sous la dynastie de Midas, le royaume de Phrygie parait avoir été un État fort important et un foyer très-puissant de civilisation. Malheureusement, il no reste de toute cette grandeur que des monuments couverts d’inscriptions encore inexpliquées. • Ces monuments, dit Ch. Texier dans sa Description de l’Asie Mineure, sont d’une époque inconnue, mais de beaucoup antérieure à la domination grecque et romaine ; leur caractère tout indigène nous révèle le style architectural des vieux Phrygiens. Rien n’y indique l’influence d’un goût étranger ; l’art phrygien s’y produit aussi éloigné des principes de l’art grec que de l’ancien style perse ou de la curieuse originalité du style lycien. La langue même des inscriptions y est purement phrygienne ; et cette langue reste enfermée dans les limitas de l’ancien royaume où régna la dynastie de Midas. Dans toute l’étendue du pays où se trouvent ces restes vénérables du peuple indigène, on ne voit que de très-rares débris de monuments appartenant à l’époque romaine ; il semble que les conquérants successifs de la contrée aient ignoré ces vallées solitaires où, plus tard, des familles chrétiennes vinrent chercher un refuge contre la persécution du paganisme, peut-être aussi contre l’invasion musulmane. ■ Les monuments phrygiens que l’on voit encore en Asie Mineure sont presque tous funéraires ; tous sont, non pas élevés sur le sol, mais taillés dans les rochers ; plusieurs ont un aspect grandiose et des dimensions colossales. ■ Les caractères des inscriptions que l’on y a trouvées, ajoute le même auteur, ont une grande analogie avec les lettres grecques de la forme la plus ancienne, et notamment avec l’alphabet du monument boustrophédon de Sigee. Or, cet alphabet était déjà abandonné par les Hellènes plus de six siècles avant J..-C ; la lauguedout il nous reste un si faible spécimen était donc, selon toute probabilité, celle que parlaientles Phrygiens avant que le royaume de Midas fût envahi par les Perses. On reconnaît néanmoins dans cette langue un fond grec, qui semblerait indiquer une communauté d’origine ; mais les mots inexpliqués, et ce sont les plus nombreux, appartiennent à une langue inconnue.» Les Phrygiens avaient un goût très-prononcé pour les arts, et les légendes grecques nous ont transrais les noms des musiciens Olympos, Marsyas et Hyagnis ; les Grecs avaient emprunté à ce peuple un des modes de leur musique. Le culte de Cybèle était très-répandu parmi le peuple ; les prêtres, nommés corybantes, avaient leur principal sanctuaire à Pessinonte et célébraient leurs mystères par des danses frénétiques, présentant tous tes caractères d’un culte orgiastique.

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PHRYGIEN, IENNE s. et adj. (fri-ji-ain, ï-ène). Géogr. anc. Habitant de la Phrygie ; qui appartient à ce pays ou à ses habitants : Les Phrygiens. Ésope le Phrygien. La population

PHRYGIENNE.

— Hist. Bonnet phrygien, Bonnet semblable à celui que portaient les Phrygiens^ et qui fut adopté en France, sous la première République, comme la coiffure de la Liberté.

— Antiq. rom. Robe phrygienne, Vêtement brodé.

— Mus. anc. Mode phrygien, Mode fier et guerrier, intermédiaire entre le lydien et le dorien.

— Techn. Pierre phrygienne, Pierre blanche employée par les teinturiers.

— s. m. Linguist. Idiome qui passait, même à des époques très-reculées, pour une des langues les plus anciennes.

— s. f. pi. Antiq. gr. Fêtes en l’honneur de Cybèle.

— Encycl. Mus. anc. Dans l’origine de la musique grecque, l’échelle des sons n’en renfermait que quatre et le mode d’arrangement de ces sons était unique ; il s’apuelaitie mode phrygien. Les Orées faisaient remonter i’invention de ce mode au temps de Hyagnis, environ 1510 ans avant notre ère.

Les quatre sons du mode phrygien répondaientauxquatre notes que nous appelons mi, fa, sol, la. Plus tard, le modedorieuetlemode lydien furent inventés. Les sons du mode dorien répondaient aux notes de la musique moderne mi, fa dièse, sol, la ; ceux du mode lydien, à mi, fa dièse, sol dièse, la. Dans ces trois modes, les quatre sons formaient ce qu’on appelle un tétracorde, c’est-à-dire une succession de quatre cordes, parce que les quatre cordes de la lyre ou de la cithare étaient accordées à l’unisson des quatre-notes de l’un ou de l’autre mode, suivant que les chants que ces instruments devaient accompagner étaient dans les modes phrygien, dorieu ou lydien. La disposition des sons dans chaque mode présentait un caractère distinctif qui imprimait aux mélodies de ce mode un effet qui ne pouvait se confondre avec celui des mélodies d’un autre mode. Dans le moàç phrygieu, le demi-ton était placé entre la première note et la deuxième ; dans le mode dorien, il était placé entre la deuxième et ta troisième ; dans le mode lydien enfin, le demi-ton se platçait entre la troisième et la quatrième. Le mode dorien répoudait à la première portée d’une gamme mineure, et le mode lydien à la première portée d’une gamme majeure ; quant au taoàe phrygien, il n’a pas d’équivalent dans notre musique moderne ; mais il a été conservé dans la gamme du quatrième ton du plainchant de l’Église romaine. • On aurait peine à croire, dit Fétis, que la musique d’un peuple sensible et avancé dans la culture des lettres et autres arts fût bornée à un si petit nombre de sons pendant une longue période de plus de neuf cents ans, si le témoignage de beaucoup d’auteurs anciens ne nous garantissait l’exactitude du fait et si Terpandre, qui, le premier, porta l’échelle des sous jusqu’à sept, n’avait dit, dans deux de ses vers ; « Pour moi, prenant désormais en aversion un chant qui ne roule que sur quatre sons, je -chanterai de nouvelles hymnes sur la lyre à sept cordes. • 11 ne faut pas dissimuler pourtant un passage du dialogue sur la musique de Plutarque, où il est dit qu’Olympe avait fait usage de l’heptacorde. Nul doute que les Grecs ne se soient renfermés dans une échelle de sous si bornée que parce qu’ils ne considéraient la musique que comme un mode essentiel d’accentuation de la poésie. Ils crurent d’abord qu’il était naturel de renfermer cette accentuation dans l’intervalle d’une quarte ; plus tard, les musiciens cherchèrent la variété dans les modulations de lu voix et étendirent l’échelle des sons à sept, huit et même un plus grand nombre de notes. Dans l’origine, le chant était aussi borné à un mode, c’était le phrygien, ou le dorien ou le lydien ; mais ensuite on apprit à passer d’un mode à l’autre et l’accentuation musicale acquit, par cette sorte de mutation de modes, une expression plus vive, plus passionnée. Pour se représenter l’effet de la musique appliquée à la poésie, lorsqu’elle était bornée aux premiers tétracordes des trois modes primitifs phrygien, dorien et lydien, il faut se souvenir de la puissance, de la richesse et de la variété des rhythmes de la p’oésie grecque. » On pense ; avec raison, que le mode phrygien tenait le milieu entre le grave et l’aigu. Dans le système perfectionné par Ptolémée, ce mode se trouve une quinte au-dessus de l’hypodorien ; l’hypophrygien une quarte au-dessous du phrygien. Le caractère du mode phrygien était ardent, fier, impétueux, véhément, terrible même. Aussi étaitce, selon la tradition d’Athénée, sur ce mode que l’on jouait de la •trompette et des autres instruments militaires. Ou a quelquefois attribué l’invention du mode phrygien au Phrygien Marsyas.

PHHYGILLDS, habile graveur en pierres fines et en médailles, né à Syracuse. Il vivait à une époque inconnue, mais selon toute vraisemblance dans l’ancienne période de l’art grec. On a de lui trois belles médailles de Syracuse et une fort remarquable intaille représentant l’Amour assis.

PHRYMA s. f. (fri-ma). Bot. Syn. de

PBIVA.