Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 3, Phen-Pla.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PHRY

PHRYNAGLOSSES s. m. pi. (fri-na-glo-se

— du gr. phrunos, crapaud, a priv. et glôssa, langue). Erpét. Groupe de batraciens anoures, comprenant les deux genres dactylèthre et pipa, qui sont dépourvus de langue.

PHRYNE s. m. {fri-ne — du gr. pkrunos, crapaud). Erpét. Genre de batraciens anoures, formé aux dépens des crapauds.

— Arachn. Genre d’arachnides, type de l’ordre des phrynéides, formé aux dépens des tarentules, et comprenant une dizaine d’es Fèces, qui habitent les régions chaudes de Asie et de l’Amérique : Le corps des phrynes est très-aplati. (H. Lucas.)

— Encycl. Les phrynes ont pour caractè-’ res : un corps très-aplati, entièrement revêtu d’une peau assez ferme ; le corselet large, en forme de rein ou de croissant ; les palpes semblables dans les deux sexes ; la langue cornée, avancée en forme de dard entre les mâchoires ; les yeux disposés en trois groupes, savoir : deux au milieu, portés sur un tubercule, et trois de chaque côté formant un triangle ; l’abdomen annelé ; les deux tarses antérieurs très-longs, très-menus, semblables à des antennes en torme de soie. Les espèces assez nombreuses de ce genre sont propres aux régions chaudes de l’Asie et de 1 Amérique. Plusieurs d’entre elles ont été trouvées dans les détritus des vieux troncs d’arbres pourris. La plupart ont un aspect repoussant et les nègres les craignent beaucoup ; toutefois, on n’a jamais eu occasion de s’assurer si leur morsure est réellement dangereuse. Ce genre est voisin des théliphones.

PHRYNE s. f. (fri-né — nom d’une célèbre courtisane grecque). Femme de mœurs légères :

Au* temps les plus féconds en Phrynés, en Lais...

Boileàu.

Aux mendiants en titre, aux Phrynés ambulantes La police aujourd’hui vend plus cher ses patentes.

VlENHET.

— Entom. Nom vulgaire d’un papillon diurne, du genre satyre, qui se trouve surtout en Russie.

PHBYNÉ, célèbre courtisane grecque, née à Thespies (Béotie) vers l’an 3S8 av. J.-C. Étant enfant, elle vendait des câpres ; puis elle se lit joueuse de flûte, à Athènes, et comme elle offrait une perfection de formes rare même en Grèce, elle tint bientôt le premier rang parmi celles qui, de son temps, faisaient trafic de leurs charmes. Praxitèle la prit pour modèle et pour maitresse, et l’amoureux sculpteur fit, d’après elle, une statue d’or qui fut placée dans la temple de Delphes, sur une colonne de marbre penlélique, entre les statues d’Archidamas, roi de Sparte, et de Philippe, roi de Macédoine.

Un savant anglais, M. de Murr, «’appuyant sur un passage de Pline, a même entrepris de prouver dans un écrit intitulé : Die Mediceisùhe Venus und Phryne (Dresde, 1804, in-8°), que la statue connue sous le nom do la Vénusde Médicis n’est autre que celle de Phryné représentée dans sa jeunesse par Praxitèle. La perfection des formes de la belle courtisane était telle, au rapport des anciens, que les plus magnifiques produits de l’art grec, la Sosandra de Calamis, l’Aphrodite Pandemos de Scopas, la Junon d’Euphranor, ne la dépassaient pas ; elle était belle surtout «dans ce qui ne se voit pas ; » ’Ev toIî (m] pUcouivsi«, nous dit Athénée. Aussi n’allait-elle jamais aux hains publics, de peur de blaser la curiosité. Une seule fois, aux fêtes de Neptune, à Eleusis, elle se baigna dans la mer ; puis, à la vue de tous les Grecs, elle sortit de l’eau, tordant ses cheveux humides. Apelle, l’heureux peintre qui tour à tour eut pour modèles les plus célèbres courtisanes de la Grèce, Lais, Campaspe, etc., Apelle se trouvait là et, d’après cette vision, il esquissa sa Vénus Anadyomêne (Vénus sortant de l’onde). Il est aisé de voir dans tout ceci le manège d’une femme habile, qui sait le prix de sa beauté. Elle se faisait payer, et fort cher ; aussi les Athéniens l’avaient-ils surnommée te Crible ; elle savait, en effet, passer au crible les plus grosses fortunes et ne laisser s’en aller que la poussière. Elle était si riche, au bout de peu de temps, que, semblable à cette courtisane égyptienne qui fit construire une pyramide, elle proposa de rebâtir à ses frais Thèbes, ruinée par Alexandre, à condition qu’on placerait sur la principale porte cette inscription : "Alexandre l’a détruite, Phryné l’a rebâtie, » Sa proposition ne fut pas acceptée. C’est une légende invraisemblable.

Une autre, qui a du moins le mérite d’être fort gracieuse, nous montre l’hétaïre accusée d’impiété, traduite devant le tribunal des héliastes al, au moment où elle allait être condamnée, sauvée par un beau mouvement de son avocat, Hypéride, par un argument que l’on pourrait appeler, mieux que tout autre, ad kominem. Le défenseur, d’un mouvement rapide et imprévu, enleva le voile, le péplos qui drapait sa cliente et montra toutes les splendeurs secrètes de sa beauté. À la vue de ces charmes qui servaient de modèle aux plus

frands artistes, les juges furent saisis commeune appréhension religieuse et ne voulurent pas que l’on portât la main sur cette image des déesses. Athénée dit seulement qu’Hypéride < lui ouvrit de force et subitement le haut de ses habits, lui découvrit tout le sein et

PHRY

toucha tellement les juges à la vue de cet objet, dans sa péroraison, qu’il leur donna d’abord des scrupules, et leur inspira assez de pitié pour ne pas condamner à mort une si belle femme, consacrée au culte de Vénus, et qui servait religieusement dans le sanctuaire de cette déesse. •

Il est assez malaisé de savoir de quoi était coupable la jeune fille ; l’accusation portée contre elle est la même que celle sous laquelle succomba Socrate. Le résumé du plaidoyer accusateur, conservé dans un traité de rhétorique, contient cette phrase : «Je vous ai montré l’impie Phryné, se livrant effrontément à l’orgie, introduisant un dieu nouveau et réunissant chez elle des thiases illicites d’hommes et de femmes. • Il en résulterait que la prêtresse de Vénus célébrait chez elle des sortes de mystères, en dehors des rites officiels. Le récit de la séance des héliastes, tel que nous l’a conservé le poète comique Posidippe, détruit un peu la légende et enlève tout son beau rôle à Hypéride ; d’après lui, c’est Phryné qui découvrit elle-même ses seins et elle n’obtint sa grâce qu’en pressant avec larmes les mains des juges. Mais il est certain que la tradition est plus poétique. Elle a inspiré à M. Gérôme un tableau très-connu, presque célèbre, dont nous parlons ci-après.

Une jolie peinture de Potnpéi nous montre Phryné consultant l’Amour. La courtisane soulève le tissu transparent qui voile son corps superbe et fixe les yeux sur un Amour presque éphèbe. Peut-être le consulte-t-elle sur I argument qu’elle veut inspirer à Hypéride et lui demande-t-el !e, à lui si expert, ce qu’elle en doit attendre. Le geste du dieu et sa physionomie expriment non-seulement un assentiment complet, mais une vive admiration et une sorte d’extase. L’artiste a donné au visage de la courtisane une grâce, un charme remarquables ; elle a de longs cheveux noirs dont les anneaux relèvent le teint mat de la figure et qui sont retenus par un filet d’or, entrelacé de perles. La partie supérieure du vêtement quelle détache est d’une ténuité extrême, c’est une sorte de gaze blanche ; un palliuin violet drape le reste du corps, à la hauteur des cuisses. Le jeune Amour, de la main gauche, agite un flabellum jaune ; le fond du tableau, d’un brun rouge, est- d’un bel aspect. L’ensemble est véritablement remarquable.

Phryné, comme Laïs, est restée la type de la courtisane recherchée pour les charmes de sa nguréet les agréments de son esprit, mais absolument indifférente à toute chose, sauf à l’argent, et mettant à ses faveurs un prix excessif. Son nom se retrouve sous la plume des écrivains et des poètes :

« Là, j’ai vu rouler sur la chaussée, dans des calèches couvertes de dorures, de riches prostituées, des danseuses de l’Opéra aux joues fardées, à l’œil coquet, impudique, la tête et la gorge surchargées de diamants. Les nobles seigneurs de la cour qui les entretenaient ne rougissaient pas d’escorter, montés sur de fringants coursiers, les chars de leurs Phrynés. »

Amaubv Duvàl.

«Enfin, Snleau s’adresse aux femmes, et, s’il leur fait grâce de la censure, par un sentiment mixte de justice et de courtoisie, du moins elles n’échappent point à ses avertissements. Mais il est bon d’observer qu’il n’a point en vue les femmes de la bourgeoisie, dont l’empire est à peu près circonscrit dans la sphère de leur ménage ; c’est aux dames de haut parage, aux célèbres Phrynés qu’il veut parler, parce que ce sont elles qui donnent le ton et qui parla ne manquent jamais de corrompre l’opinion publique, quand elles mettent dans les affaires les passions et les fantaisies de leur sexe. >

Hatin.

Voua dont l’œil est si pur, dont le front est si doux, Savez-vous ce que c’est que Marion Delorme ? Une femme, de corps belle et de cœur difforme ! Une Phryné qui vend à tout homme, en tout lieu, Son amour qui fait honte et fait horreur !... Adieu !

V. Huoo.

.... Quand la virginité

Disparaîtra du ciel, j’aimerai les statues ; Le marbre me va mieux que l’impure Phryné Chez qui les affamés vont chercher leur pâture, Qui fait passer la rue au travers de son lit, Et qui n’a que le temps de nouer sa ceinture Entre l’amant du jour et celui de la nuit.

A. de Musset.

— Iconogr. C’est à Pradier que nous devons la plus séduisante représentation qui ait été faite de Phryné dans les temps modernes ; nous décrivons ci-après l’œuvre de ce maître. Deux autres statuaires contemporains, MM. Elias Robert et Loison, n’ont pas craint de toucher de nouveau à cette reine... dos hétaïres grecques ; la statue de M. Robert, exécutée en inarbre, a figuré à l’Exposition universelle de 1855 : celle de M. Loison a paru au Salon de 1865 ; bien qu’elles ne soient pas dépourvues d’une certaine élégance voluptueuse, ces deux figures sont bien inférieures à celle de Pradier. Dans la peinture, il faut citer en première ligne la Phryné devant l’Aréopage de M. Gérôme, qui a obtenu un très-grand succès, quoique le sentiment de la com PHRY

position soit beaucoup plus moderne qu’antique^ ou peu^être précisément a cause de cette modernité ; nous consacrons, ci-après, un article spécial à ce tableau qu’ont popularisé la gravure et la photographie. Un pornographe du xvme siècle, Baudouin, le gendre de Boucher, exposa au Salon de 1763 une Phryné accusée d impiété devant les aréopagiles, qui nous a valu les lignes suivantes de. Diderot : « C’est un très-beau sujet traité, d’une manière faible et commune... L’ordonnance pèche, ce me semble, en ce que l’effet demandait que l’accusée et l’orateur fussent isolés du reste. L’orateur n’est pas mauvais ; mais qu’il est loin de la grandeur, de l’enthousiasme, de la chaleur et de tout le caractère d’un Périclès ou d’un Démosthène qui eût parlé pour sa maitresse ! Le caractère de Phryné est petit ; elle craint, elle a honte, elle tremble, elle a peur. Celle qui ose braver les dieux ne doit pas craindre de mourir. Je l’aurais faite grande, droite, intrépide, telle à peu près que Tacite nous montre la femme d’un général gaulois, passant avec noblesse, fièrement et les yeux baissés, entre les filles des soldats romains. On l’aurait vue de la tète aux pieds lorsque l’orateur eût écarté le voile qui couvrait sa tête ; on aurait vu ses belles épaules, ses beaux bras, sa belle gorge, et par son attitude je l’aurais fait concourir à 1 action de l’orateur, au moment où il disait aux juges : « Vous qui êtes assis comme les vengeurs des dieux offensés, voyez cette femme qu’ils se sont complu à former, et, si vous l’osez, détruisez leur plus bel ouvrage, ■ Le même sujet a été peint par M. Victor Robert (Salon de 184G), L. Tabar (Salon de 1852), Ch.-Ed. Bontibonne (Salon de 1867), Mottez (Salon de 1859), etc. Ch. Grignion a gravé, d’après S&lvator Rosa, Phryné et le Philosophe Xénocrate ; il y a sur le même sujet un tableau de Gérard Honthorst au palais Faragina, à Gênes.

Pour faire contraste à la gracieuse et chaste figure d’honnête femme qu’il a intitulée Pénélope (v. ce mot), M. Charles Marchai a peint une courtisane qu’il a nommée Phryné, debout près d’une table de-toilette garnie de guipure, sur laquelle on aperçoit, k côté d’une coupe à bijoux et d’une boîte a poudre de riz, un billet doux illustré d’une couronne de comte ; cette Phryné contemporaine arrange, d’une main, un collier sur ses épaules nues ; de l’autre, elle soulève sa jupe de velours noir, et met à découvert, sous des flots de dentelle, un pied mignon et un bas de soie blanc soigneusement tiré ; elle fixe sur les spectateurs ses grands yeux, vagues et profonds comme l’abîme qui attire et qui renferme la mort ; son visage, à la fois morne et provocant, est encadré par une abondante chevelure rousse et se détache vigoureusement sur un fond de tenture jaunâtre. Cette tête est une création extrêmement heureuse et originale. Le tableau de M. Marchai a été exposé au Salon de 1868 et a été gravé au burin par M. Ad. Huot ; la gravure en bois et la photographie l’ont souvent reproduit.

biirjin- «îcvani le irlilmiatj tableau de M. Gérôme (Salon de 1861). Des juges sévères ont demandé compte au peintre, au nom de la morale, de la fantaisie qui lui a pris de représenter une scène si scabreuse. Paul de Saint-Victor lui a même reproché de vouloir mettre en vignettes toute 1 histoire grecque. Nous lui reprocherons bien davantage de n’avoir pas réalisé, dans sa Phryné, un type de beauté qui fût en rapport avec ceux que les Grecs considéraient comme des modèles. Au milieu d’un tribunal dont les juges, fort nombreux et presque tous âgés, vêtus uniformément de robes rouges, sont assis en demi-cercle sur des gradins élevés, Phryné est debout dans une pose de statue, vêtue de ses seules bottines et se voilant les yeux d’un geste pudique, qui, pour être joué sans doute, n’en est pas moins gracieux ; son avocat, Hypéride, tient encore dans ses mains le léger péplos bleu, lamé d’argent, qu’il vient de lui enlever à l’improviste. Los juges témoignent leur surprise et leur admiration par des gestes et des jeux de physionomie fort expressifs. M. Maxime du Camp ne voit dans la figure sur laquelle se concentre l’intérêt du tableau « qu’une lorette égrillarde qui a les hanches trop hautes, les genoux en dedans, les mains trop grosses et la face boudeuse. » On ne peut nier cependant que ce tableau n’ait de réelles qualités : les figures des héliastes et leurs attitudes sont variées et spirituellement peintes ; le mouvement d’Hypéride est plein de véhémence et de naturel et l’ordonnance de la composition irréprochable. Quant à la figure principale, fûtelle un peu moins belle que la fameuse Grecque et conçue dans un genre de beauté plus moderne, elle n’en reste pas moins une heureuse création.

PUi-jué, statue de marbre par Pradier. Debout, la courtisane découvre, par un geste plein de grâce, les merveilleuses beautés de son corps ; une de ses mains, élevée au-dessus de la tète, l’autre, appuyée sur la poitrine, soutiennent une draperie travaillée avec une rare délicatesse. La tête est fine, rêveuse, vivante ; la partie antérieure du torse est étudiée de manière à faire croire que le marbre palpite. « Il est difficile, a dit M. Arthur Guiltot (Hevue indépendante), de voir un.ensemble plus harmonieusement composé..... Pradier a décoré sa statue de pendants d’o PHRY

901

reilles en or ; il a orné le bas de la draperie d’une broderie grecque de couleur bleu pâle. Plusieurs tentatives semblables ont eu lieu avant la sienne, et la sienne, pas plus que les autres, ne nous parait justifiable aux yeux du goût. La sculpture est un art assez puissant pour se suffire à lui-même. Si l’on admettait la légitimité de pareilles innovations, nous ne voyons pas pourquoi on ne tâcherait. pas d’imiter la coloration de la peau, des cheveux, des yeux et des étoffes. » Dans la Phalange, M. Laverdant a reproché à la Phryné de Pradier de ne pas présenter un caractère suffisamment passionné : « Phryné est de celles qui ont été beaucoup aimées, et elle a dû aimer quelque peu. Mais il est impossible que l’imagination la plus féconde 4 fasse jaillir le moindre souffle amoureux de cette tête de convention antique, insignifiante et nulle. La figure de M. Pradier, prise par le centre, est un admirable travail, un chef-d’œuvre de modelé, de chair vivante ; mais nous ne voyons là qu’un excellent motif d’observation pour lœil, une étude de formes où l’amour n’est pas sérieusement intéressé. » En.dépit de ces critiques, la Phryné de Pradier mérite d’être considérée comme une des œuvres les plus élégantes et les plus agréables de la statuaire française. Elle a été exposée au Salon de 1845 et a orné jusqu’en 1869 la célèbre galerie Delessert.

PHRYNÉroE adj. (fri-né-i-de — de phryne, et du gr. eidos, aspect). Arachn. Qui ressemble aux phrynes.

— s. m. pi. Ordre d’arachnides ayant pour type le genre phryne.

PHRYNÈTE s. f. (fri-nè-te — dimin. du gr. phrunos, crapaud). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des lamellicornes, tribu des lamiaires, comprenant une dizaine d’espèces qui presque toutes habitent l’Afrique.

PHRYN1COS, poste athénien, un des créateurs de la tragédie. Il vivait vers 500 av. J.-C. Comme Thespis, il n’employait qu’un seul acteur et le chœur jouait le rôle principal. Il fit faire quelques pas a l’art dramatique en introduisant dans ses pièces les rôles de femmes, et en faisant adopter l’usage des masques f»ar les acteurs, qui auparavant se barbouilnient le visage de lie de vin ; on le considère aussi comme l’inventeur du vers îambique tétramètre. Le caractère de sa poésie était la tendresse et le pathétique. En traitant le sujet contemporain de la prise de Milet, il excita une telle émotion, que les Athéniens, craignant l’effet de telles scènes, infligèrent une amende au poète. Il ne reste de ses tragédies qu’un petit nombre de fragments recueillis dans les Fragmenta tragicorw» grscorum dans la collection Didot.

PHRYN1CUS, poète athénien de l’ancienne comédie, qui vivait dans le Ve siècle av. J.-C. On lui attribuait l’invention d’une mesure de vers qui portait son nom, l’ionique mineur catalectique. Aristophane, dont il était le rival, l’a raillé dans les Grenouilles. Mais les fragments qui nous restent de lui justifient la renommée qu’il avait dans l’antiquité, ils ont été insérés dans les Fragmenta comicorum grxcorum de Meineke et de la collection Didot.

PHHYN1CDS AnBHABlOS, grammairien grec, né en Bithynie. Il vivait vers le milieu du ne siècle, sous les règnes de Murc-Aurèle et de Commode. Il avait une connaissance approfondie de la langue grecque et professa l’éloquence et les belles-lettres. Entre autres ouvrages, il composa un recueil de tous les termes du dialecte attique ; il nous en est parvenu un abrégé sons ce titre : Eclogs nominum et verborum atticorum (Rome, 1517). PHRYNIDE adj. (fri-ni-de). Arachn. Syn.de

PBRYNÉ1DE.

PHRYNIS, poète et musicien grec, né à Mitylène (Lesbos) vers 480 av. J.-C. Il quitta Lesbos pour s'établir à Athènes. On le regarde comme l’auteur des premiers changements arrivés dans l’ancienne musique. Il ajouta deux cordes à la cithare et introduisit dans l’harmonie un mode efféminé qui lui attira les railleries d’Aristophane. S’étant présenté dans l’austère Lacédémone avec sa lyre à neuf cordes, les éphores voulurent lui en couper deux, afin de se conformer à l’esprit et aux traditions de la république qui interdisaient toute innovation. Phrynis fut le premier qui remporta le prix aux joutes musicales établies par Périclès aux fêtes des panathénées.

PHRYNISQUE 3. m. (fri-ni-ske — du gr. phrunos, crapaud ; eiskô, j’assimile). Erpét. Genre de batraciens anoures, formé aux dépens des crapauds, et comprenant deux espèces qui habitent l’Australie et l’Amérique du Sud.

PHRYNIUM s. m. (fri-ni-omm). Bot. Genre de plantes, de la famille des amomées, tribu des cannacées, originaire des régions chaudes de l’Asie et de l’Amérique.

PHRYNOCÉPHALE s. m. (fri-no-sé-fa-ledu gr. phrunos, crapaud ; kephalê, tête). Erpét. Genre de reptiles sauriens, de la famille des iguaniens, comprenant une dizaine d’espèces qui habitent surtout les contrées qui environnent la mer Caspienne,

PBRYNOCÈRB s. m. (fri-no-sè-re — du gr. phrunos, crapaud ; keras, corne). Erpét. Genrq