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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 3, Phen-Pla.djvu/86

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bords du Rhin et qui est presque exclusivement composée de crésylol. Le liquide mélangé avec une fois et demie son poids d’acide sulfurique concentré est abandonné pendant vingt-quatre heures, puis étendu de six fois son volume d’eau, additionné d’une quantité de peroxyde de manganèse égale en poids à celle d’acide sulfurique, et l’on distille a une douce chaleur. Il passe alors à la distillation un liquide jaune qui laisse presque aussitôt déposer de la phlorone en cristaux jaunes et en gouttes huileuses qui se solidifient rapidement. Le tube où passent les produits de la distillation se remplit d’aiguilles jaunes longues et déliées. On recueille les cristaux ; on agite avec de l’éther le liquide distillé jaune pour en extraire l&phlorone demeurée en solution, on décante la couche éthéréequi surnage, on l’évaporé, on réunit les cristaux ainsi obtenus à ceux recueillis d’abord et on les purifie tous ensemble -en les faisant recristalliser dans l’alcool. Lorsqu’on se sert de la créosote du goudron de houille, il faut, après l’avoir dissoute dans l’acide sulfurique, abandonner la liqueur à elle-même jusqu’à ce qu’elle ne se trouble plus par l’eau. Sans cette précaution, on obtiendrait un liquide brun et pas de phlorone. Le crésylol, bouillant a 198», donne de la phlorone en abondance lorsqu’on le soumet au traitement que nous venons de décrire. Le xylénol, volatil à 2H<>, au contraire, donne une substance brune et onctueuse et ne fournit que très-peu de phlo■ rone. Le guaïacol, préparé par la distillation sèche de la résine de gaïac, donne un corps qui ressemble beaucoup à la phlorone, mais qui pourrait bien être son homologue supérieur. ’ - o r

La phlorone cristallise en prismes rhombiques obliques d’un jaune d’or ; chauffée, elle répand une odeur piquante qui attaque les yeux et les membranes muqueuses. Si la température, s’élève davantage, elle se sublime sans décomposition ; elle se volatilise d’ailleurs un peu, même à la température ordinaire. Elle est plus lourde que l’eau fond au-dessus de 100°, se dissout peu à froid facilement à chaud dans l’eau ; l’alcool et l’éther la dissolvent également. Ses solutions colorent la peau en brun foncé. L’acide sulfurique la dissout en la colorant en jaune ; les p alcalis communiquent à cette solution une teinte brune qu’une nouvelle addition d’acide fait disparaître pour ramener la teinte jaune primitive. L’acide azotique étendu dissout egatementlap/i/ûrone en se colorant en jauneacide chlorhydrique concentré et bouillant la dissout aussi ; il forme, dans ce cas, une solution brune qui laisse déposer par le refroidissement des cristaux blancs de chlorhydrophlorone. Avec la potasse solide, la phlorone forme une masse verte. Les solutions de cette qumonesont décolorées par l’acide sulfureux et par le protochlorure d’ëtain. Le chlorure fernque les colore en brun ; l’hydrogène sulfuré y fait naître un précipité.

Chlorophlorones. Lorsqu’on dirige un courant de chlore sec sur de la phlorone modérément chauffée, en continuant aussi longtemps qu’il se dégage de l’acide chlorhydrique, on voit la phlorone se convertir en un liquide jaune qui, par le refroidissemeut, laisse déposer des cristaux. L’alcool permet de séparer de ces cristaux deux produits définis • la monochlorophlorone et la dichlorophlorone, la première étant de beaucoup la plus soluble des deux. On obtient les mêmes dérives de substitution en faisant agir sur la phlorone un mélange d’acide chlorhydrique et de chlorate de potassium,

Monochlorophlorone C8HTG108. Elle cristallise en aiguilles jaunes, qui fondent au-dessous de 100" en un liquide brun. Par le refroidissement, ce liquide reprend de nouveau en une masse cristalline. Elle a une odeur aromatique particulière. Elle se dissout facilement dans l’alcool, l’éther et l’acide acétique. Ses solutions dans l’alcool faible soumises à 1 ébullition, puis abandonnées au refroidissement, laissent déposer un corps cristallin brun qui n’est autre peut-être que la quiuhydrone correspondant à le. phlorone monochlorée. Lorsqu’on dirige un courant d anhydride sulfureux à travers de l’eau chauûe tenant de la monochlorophlorone en suspension, le liquide laisse ensuite déposer par la refroidissement, des cristaux de monochlorhydrophlorone. L’acide sulfurique concentré

dissout la monochlorophlorone en formant une solution jaune foncé ; le nitrite potassique chauffé avec ce corps développe une coloration rouge brun. La soude caustique ajoutée a une solution acétique de monochlorophlorone la colore d’abord en vert

puis en brun. Si l’on opère avec la soude ou 1 ammoniaque sur une solution alcoolique, la coloration brune se manifeste immédiatement.

-r Dichlorophlorone C8H«Clï02. Elle constitue des lamelles légères, onctueuses et jaunes, qui se dissolvent très-difficilement dans i’aloool froid, facilement dans l’alcool bouillant, l’acide acétique et l’éther. L’acide sulfurique concentré la dissout eu se colorant en jaune. Ses solutions alcooliques brunissent sous l’influence de la soude, de l’ammoniaque et du chlorure ferrique.

Bydrophlorone CSHIOC-S. L’hydrophlorone prend naissance lorsqu’on dirige un courant d’acide sulfureux à travers une solution aqueuse saturée de phlorone renfermant de la phlorone en suspension, jusqu’à ce que les

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cristaux soient devenus incolores. Elle cristallise dans l’eau chaude en lamelles nacrées ; elle fond et se sublime lorsqu’on la chauffe et se dissout facilement, surtout à chaud, dans l’eau, l’alcool et l’éther. L’ammoniaque colore ses solutions en brun ; cette teinte vire au rouge foncé par l’action de la chaleur ou le contact de l’air. Les lessives de soude développent une teinte verte qui brunit au contact de l’air. Le chlorure ferrique en solution bouillante, l’acide azotique étendu et l’azotate d’argent oxydent l’hydrophlorone et la convertissent en phlorone, dans le dernier cas avec précipitation d’argent métallique. Bouillies, avec de l’acétate cuivrique, les solutions d’hydrophlorone dégagent une forte odeur de phlorone et donnent lieu k une précipitation d’oxydule de cuivre. Avec la potasse solide, l’hydrophlorone forme une masse verte, foncée. L’acide sulfurique fumant la dissout, en se colorant en rouge et la solution, étendue d’eau et neutralisée par le carbonate barytique, renferme un sel de baryum très-soluble dans l’eau et insoluble dans l’alcool absolu. Les solutions aqueuses de ce sel c6lorent en brun le chlorure ferrique, réduisent les sels d’argent et sont précipitées en blanc par l’acétate de plomb.

Chlorhydrophlorone CSH^CIO*. On prépare ce corps en faisant bouillir des cristaux de phlorone avec de l’acide chlorhydrique concentré. Il y a addition directe des éléments de l’acide chlorhydrique sur la phlorone. Après des cristallisations répétées dans l’eau chaude, ce corps forme des aiguilles soyeuses incolores. Chauffé, il fond en un liquide brun qui se prend, par le refroidissement, en une masse cristalline incolore et qui se sublime, en subissant une décomposition partielle, en lames brillantes et incolores mélangées d’aiguilles violettes. Il se dissout facilement dans l’eau chaude, l’alcool et l’éther. La chlorhydrophlorone solide est colorée en violet par le chlorure ferrique et forme une masse verte avec la potasse. L’ammoniaque colore ses solutions en brun ; il en est de même des alcalis fixes. L’azotate d’argent les oxyde à chaud, avec précipitation d’argent réduit et formation de chlorophtorone. Lorsqu’on rem.place l’azotate d’argent par l’azotate cuivrique, la même réaction se produit, à cela près qu’au lieu d’argent réduit, c’est de l’oxyde cuivreux rouge qui se précipite.

Dichlorhydrophlorone C8H8C120a. La dichlorhydKOphlorone prend naissance lorsqu’on

dirige un courant de gaz sulfureux à travers ’ de 1 eau tenant de la dichlorophlorone en suspension et qu’on maintient le liquide au buinmarié jusqu’à ce que les cristaux qu’il renferme soient devenus tout à fait incolores. On la purifie en la lavant k l’eau froide et en la faisant ensuite cristalliser dans l’eau bouillante d’abord, puis dans l’acide acétique modérément chauffé. Elle se sublime, avec décomposition partielle, en donnant des aiguilles brun foncé, lesquelles, chauffées sur une feuille de platine, brûlent avec une flamme bordée de vert. Elle se dissout peu dans l’eau froide, facilement dans l’eau bouillante, très-facilement dans l’alcool, l’éther et l’acide acétique concentré. Les lessives de potasse la dissolvent eu se colorant en brun, qui vire ensuite au rouge brun ; l’acide sulfurique concentré la dissout également en prenant une teinte brun foncé. Sa solution alcoolique est colorée en brun par l’ammoniaque et donne ensuite un précipité floconneux violet. Elle réduit l’azotate d’argent et l’acétate cuivrique ; l’acide chlorhydrique et le chlorate de potassium la convertissent en lames cristallines jaunes. Avec le chlorure ferrique, elle donne immédiatement un précipité floconneux analogue peut-être à la dichlorhydroquinone violette (dichloroquinhydrone).

La phlorone peut être considérée soit comme de l’éthyl-quinone C6H3(c2HS(02), soit comme de la diinéthyl-quinone C6H2(CH3)20* ; mais, comme le produit chloré le plus élevé qu’on ait pu obtenir avec elle par l’action du chlore ou de l’acide hypochloreux est le dérivé dichloré, elle paraît ne renfermer que deux atomes d’hydrogène facilement remplaçables par le chlore, et c’est, par suite, très-probablement de la diméthyl-quinone. De même, l’hydrophlorone serait de la diméthylhydroquinone.

—Le mode de formation de la. phlorone est singulier. On ne s’explique pas comment, à l’oxydation, le crésylol forme un composé plus carboné que lui, alors que d’ordinaire l’oxydation simplifie les molécules au lieu de les compliquer ; mais ce fait n’est pas le seul du même ordre. Déjà le thymoïle obtenu au moyen du thymol a une molécule plus compliquée que celle du thymol. On sait aussi qu’il se forme de l’acide benzoïque C11602 dans l’oxydation de la benzine C6(-16.

PHLOX s. m. (floks — mot gr. qui signif. flamme, par allus. À la couleur et à la disposition des fleurs). Bot. Genre de plantes, de la famille des polémoniacées, comprenant plusieurs espèces qui croissent en Asie et surtout dans l’Amérique du Nord : Le phlox paniculé fleurit vers la fin de l’été. (P. Duchurtre.)

— Encycl. Les jihlox sont des plantes vivaces, à feuilles simples, entières, sessiles, les feuilles inférieures opposées, les feuilles supérieures alternes ; leurs fleurs, purpurines, violacées, rouges, roses, bleues ou blanches,

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forment au sommet des tiges, des panicules ou des corymbes d’un brillant effet. Plusieurs espèces sont cultivées dans nos jardins d’agrément ; tels sont surtout les phlox paniculé, maculé, de Drummond, de la Caroline, etc. Plusieurs phlox ont des fleurs d’une odeur agréable. Toutes ces plantes peuvent être employées à décorer les plates - bandes, à former des corbeilles, des massifs ou des bordures qui se couvrent de fleurs durant la belle saison. Elles conviennent particulièrement pour entourer les massifs d’arbustes dans les jardilis paysagers, pour garnir les vases des fenêtres et des balcons, pour faire des bouquets, etc. On les multiplie de semis, de boutures et d’éclats de pied.

PHLYCTÈNE s. f. (fli-ktè-ne — gr. phluktaina ; de phluzâ, bouillir, fermenter, que Delâtre rattache à la racine sanscrite plu, laquelle au sens de couler joindrait, selon lui, l’acception de souffler et aurait produit dans cette acception le latin flo et l’allemand blahen, anglais lo blow. Mais il vaut mieux rapporter le grec phluzo, phlêo, phluâ’, déborder, bouillonner, à la racine sanscrite phull, s’épanouir, se dilater, fleurir, d’où le latin floreo, fleurir, anglo-saxon blowan, anglais to blow, ancien allemand blôhan, bhlâjan, pluohan, etc.). Pathol. Pustule, ampoule, petite vessie formée par une sérosité limpide qui s’amasse sous l’épidémie : Les phlycteneS purement locales et celtes qui sont symptamatiques peuvent se montrer sur divers points de la surface de la peau. (Deville.)

— Encycl. On nomme ainsi de petites ampoules vésiculeuses, transparentes, formées par l’épiderme que soulève un amas de sérosité et semblables aux ampoules que produit l’action de l’eau bouillante. Cette dénomination est, du reste, assez vague : tantôt on emploie le mot phlyalênes comme synonyme de bulles ; tantôt on établit une distinction entre les phlyetènes volumineuses et les petites phlyetènes ; on donne aux premières le nom de bulles et celui de vésicules aux secondes. Les phlyetènes apparaissent rarement seules ; elles naissent sur la peau lorsque celle-ci est le siège d’un érysipèle ou d’une • inflammation de mauvaise nature, et sont caractéristiques de certaines affections cutanées nommées maladies huileuses ou vésiculeuses, comme le pemphigus, le rupia, l’herpès, l’eczéma. Leur traitement est lié à celui de ces maladies. On peut cependant, lorsqu’elles sont trop gênantes, faire sortir la sérosité qu’elles contierïnent par une très-petite ouverture et les recouvrir ensuite d’huile d’amandes douces ou de pommade de concombre. PHLYCTÉNODE s. m. (fli-kté-no-de — du gr. phtuktaina, pustule). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des locgicornes, tribu des cérambycins, comprenant deux espèces qui habitent l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

PHLYCTÉNOÏDE adj. (fli-kté-no-i-de — de phlyclène, et du gr. eidos, aspect). Pathol. Qui ressemble aux phlyetènes ; qui est caractérisé par des phlyetènes r Pustules phlycténoïdes..Eruption phl, ycténoïdïï.

PHLYCTÉNUXAIRE adj. (fli-kté-nu-lè-re

— rad. inas. phlyeténute, dimin- de phlyetène). Pathol. Qui offre de petites phlyetènes : Kératite PHLYCTÉNULAIRS.

PHLYCTIDIE s. f. (fli-kti-dî — du gr. phluktis, vésicule ; eidos, aspect). Bot. Syn. d’ExciPULE, genre de cryptogames.

PHLYCTOSPORE s. m. {fli-kto-spo-re — du gr. phluktis, vésicule, et de spore). Bot. Genre de champignons, de la famille des selérodermées, dont l’espèce type croît en Bohême.

PHLYCTYNE s. m. (fli-kti-ne — du gr. phluktis, pustule, tumeur). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, tribu des cyelomides, comprenant une dizaine d’espèces qui habitent l’Afrique australe.

PHLYSE s. f. (fli-ze — du gr. phluein, bouillonner). Pathol. Eruption à la peau.

PHOBÉLIE s. m. (fo-bé-ll — du gr. phobos, crainte ; hêlios, soleil). Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, de la famille des mélasomes, tribu des ténébrions, comprenant une seule espèce, le phobélie lucifuge, qui habite l’Amérique équinoxiale.

PHOBÈRE s. m. (fo-bè-re — du-gr. phoberos, effrayant). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des lamellicornes, tribu des scarabées arénicoles, comprenant trois ou quatre espèces qui habitent l’Inde et le Cap de Bonne-Espérance.

PHOBÉROS s. m. (fo-bé-ross — du gr. phoberos, redoutable). Bot. Genre d’arbrisseaux, de.la famille des bixacées, tribu des prockiées, comprenant dès espèces qui habitent l’Asie tropicale.

PHOCA s. m. (fo-ka —motlat.). Mamm. Nom scientifique du phoque : Le phoca ou veau marin parait confiné dans les pays du Nord. (Bulf.) Le phoca n’habite que les rivages des mers septentrionales. (Buff.)

PHOCACÉ, ÉE adj. (fo-ka-sé — du lat. phoca, phoque). Mamm. Qui ressemble au phoque. U On dit aussi phôcidé, ée, ’ PHoct DIEN, IENNE, et PHOCIN, 1NB.

— s. m. pi. Famille de mammifères car PHOC

nassiers amphibies, ayant pour type le genre phoque.

PHOCtflNA s. m, (fo-sé-ua — du gr. phokaina, baleine). Mamm. Nom scientifique du genre marsouin, u On dit aussi phocene s. f.

PHOCAS (saint), martyr sous Dioclétien, en 303. Il était de Sinope, dans le Pont, et vivait •du travail de ses mains, lorsque, dénoncé comme chrétien, il eut la tète tranchée. Après la conversion de Constantin, les chrétiens élevèrent à Sinope, en l’honneur de Phoeas, une basilique où furent déposées ses dépouilles et qui devint célèbre dans tout l’Orient. L’Église catholiquel’honorele 3 ou le 14 juillet.

PHOCAS, empereur d’Orient, né en Chalcédoine ou en Cappadoce, mis à mort en 610. Il était centurion à l’armée du Danube lorsque les soldats révoltés le choisirent pour chef. Il marcha sur Constantinople, fut proclamé empereur et fit égorger Maurice et ses enfants (602). Soldat incuite et grossier, il révolta, par ses débauches et ses cruautés, jusqu’à ses partisans, laissa ravager les provinces d’Asie par les Perses, étouffa dans le sang plusieurs conjurations et excita par ses vices et son incurie une indignation telle, que son gendre Crispus résolut de le renverser et entama dans ce but des négociations avec l’exarque de Mauritanie, Héraclius. Celui-ci arriva en 610 devant Constantinople, s’empara de la ville après une courte lutte, fit prisonnier Phoeas et lui adressa de vifs reproches, auxquels il se borna k répondre : « Gouverne mieux. • L’empereur tombé eut la tête tranchée après un règne de huit ans. Il était d’une laideur repoussante et son langage, ses manières répondaient à la difformité de ses traits. Détesté k Constantinople, il était, au contraire, fort bien vu par les papes de Rome, par Grégoire le Grand, qui lui écrivit les lettres les plus flatteuses, par Boniface III et Bonifaoe IV. Il avait fait traduiro en grec le Digeste et le Code et paraphraser par Théophile les Institutes de Justinien.

PHOCAS (Jean), moine et voyayeur, né selon les uns dans l’île de Crète, selon d’autres en Catabre. Il vivait au x«e siècle. Après avoir servi dans les armées de l’empereur Manuel Cottmène, il se retira avec quelques religieux dans une petite église qu’il avait fait bâtir sur le mont Carinel. On lui doit u.ie Description de la terre sainte, de la Syrie, de la Phenicie, etc., pays qu’il avait parcourus. Allatius l’a publiée dans son Symmiha (1653, in-8°).

PHOCAS, grammairien latin. V. Foca.

PHOCÉA s. f. (fo-sé-a — nom lat. de Phocée, ville maritime d’où partit la colonie ionienne qui fonda Marseille). Astron. Nom d’une planète télescopique découverte à Marseille en 1853.

PHOCEE, ville de l’ancienne Asie Mineure, la plus septentrionale des douze villes ioniennes, au N. de l’Hermus, à l’embouchure du Caïque, entre le golfe d’Elée et le golfe d’Hermus (aujourd’hui golfe de Smyrne). Cette ville fut fondée par des Phocidiens mêlés d’Athéniens et commandés par l’Athénien Philogène ; elle fit partie de la confédération ionienne. Elle avait deux ports, JVaustâatmos et Lamptera. Les Phocéens furent les premiers des Grecs qui entreprirent de longs voyages sur mer ; ils firent connaître à leurs compatriotes la mer Adriatique, l’Italie centrale, la Gaule et l’Espagne, ou ils fondèrent de nombreuses et puissantes colonies. Hérodote raconte que les habitants de Phocèe, ne pouvant défendre leur ville, l’abandonnèrent à Harpagus, et que, fuyant sur des vaisseaux à 50 rames, dont ils étaient les inventeurs, ils emportèrent avec leurs femmes et leurs enfants ce qu’ils avaient de plus précieux. Quelques-uns se retirèrent à Alalie, une de leurs colonies, d’autres dans Cyruos (Corse) ; mais, inquiétés dans cette île par tes Carthaginois et les Tyrrhéniens, ils allèrent chercher un autre asile en Italie, en Espagne et sur la côte méridionale de la Gaule. Partout ils construisirent des villes, parmi lesquelles Massiiia (Marseille) occupait le premier rang.

PHOCÉEN, ÉENNE s. et adj. (fo-sé-ain, é-è-iie). Géogr. auc. Habitant (te Phocée ou de la Phocide ; qui appartient k ces pays ou à leurs habitants : Les Phocéens. La colonie phocéenne de Marseille.

— Par ext. Habitant de Marseille, ville fondée par une colonie phocéenne ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : La cité phocéenne. Le bourgeois phûcékn aime à se lever avant l’aurore. (T. Delord.)

PHOCÉNATE s. m. (fo-sé-na-te). Chim. Sel produit par la combinaison de l’acide phocénique avec une base.

PHOCÈNB s. f. (fo-sè-ne). V, phoc^ena.

PHOCÉNINE s. f. (fo-sé-ni-ne — rad. phocsna). Chim. Principe gras qui existe dans l’huile des mammifères marins.

PHOCÉNIQUE adj. (fo-sé-ni-ke — rad. phocénine). Chim. Se dit d’un acide qu’on a trouvé dans l’huile des mammifères marins.

PHOCIDE, contrée de la Grèce anciennedans l’Hellade, bornée au N. par la Doridej à l’E. par la Béotie, au S. par le golfe de Corinthe et à l’O, par la Locride. Ce territoire, d’environ 2,500 kilom. carrés, était accidenté par les diverses ramifications du Parnasse,