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en plusieurs langues, notamment en français par le Père Brignon (1683, 3 vol. in"-4<>) ; Guida espiritual de la oracion, méditation y contemplation*(t609, in-4o), traduit par le Père Brignon sous le titre de : îa Guide spirituelle (1689, 2 vol. in-S°) ; De la perfection cristiana (1612-1016, 4 vol. in-4o), traduit par le Père Bernard de Montereul (1645, 6 vol. in-12) ; Expositio moralis et mystica in canticum canticorum (Cologne, 1622, 2 vol. in-fol.) ; Directorio espiritual {Madrid, 1623, in-8"»), etc.


PONTE (Francesco, Jacopo, Leandro, Girolamo DA), peintres italiens, plus connus sous le nom de Bassano ou Bassan, leur pays natal. V. Bassan.


PONTE (Lorenzo DA), poète et aventurier italien. V. Daponte.


PONTÉ, ÉE (pon-té) part, passé du v. Ponter. Muni d’un pont : Frégate pontée. Bateau ponté.


PQNTEAU s. m. (pon-tô — dimin. de pont). Techn. Nom donné par les tisseurs aux étais du métier, pièces de bois qui servent à le fixer, à le maintenir d’aplomb et d’équerre.


PONTECORVO, ville du royaume d’Italie, province de la Terre de Labour, district de Sora, ch.-l. de mandement ; 9,314 hab. Évêché. Cette ville fut jadis la capitale d’une petite principauté dont Napoléon 1er gratifia Bernadette, qui la posséda jusqu’en 1810.


PONTÉCOULANT (Louis-Gustave Doulcet, comte DE), conventionnel girondin, né à Caen en 1764, mort en 1853. Il était sous-lieutenant aux gardes du corps depuis 1783 lorsque commença la Révolution, dont il embrassa les principes avec chaleur. Il fonda un club à Vire, devint président du département du Calvados, puis député à la Convention nationale, où il vota d’abord avec les montagnards, combattant Roland et J.-B. Louvet, et défendant, à son retour d’une mission à l’armée du Nord, le ministre Pache, accusé de négligence dans l’approvisionnement des troupes. Dans le procès de Louis XVI, il vota pour le bannissement et pour le sursis à l’exécution. Attaché dès lors au parti de la Gironde, fortement engagé dans ses luttes contre la Commune de Paris, il échappa pourtant à la proscription du 31 mai 1793, malgré la proposition faite par Couthon de l’y comprendre. On a rapporté, et toutes les biographies n’ont cessé de répéter depuis, qu’il avait refusé de défendre sa compatriote Charlotte Corday devant le tribunal révolutionnaire. Elle-même emporta cette conviction dans la mort. On connaît le dernier billet qu’elle écrivit avant de marcher à l’échafaud : Le citoyen Doulcet de Pontécoulant est un lâche d’avoir refusé de me défendre... Heureusement, il existe des pièces authentiques qui redressent cette erreur. La lettre par laquelle Charlotte déclarait choisir Pontécoulant pour son défenseur, ainsi que la lettre d’envoi de l’accusateur public, fut remise à un gendarme qui, ne trouvant pas celui à qui ces lettres étaient adressées, les rapporta au tribunal. Pontécoulant, compromis alors et qui probablement se cachait, apprit par les journaux son prétendu refus. Il leur adressa une lettre-circulaire et réclama auprès du président du tribunal, Montané, qui lui envoya enfin les lettres, mais quatre jours après l’exécution de Charlotte Corday. (V. les pièces authentiques de cette affaire dans les Dossiers du procès de Charlotte de Corday, par M. Ch. Vatel, 1861.) Pontécoulant donnait d’ailleurs, à cette époque, des preuves éclatantes de courage, en plaidant avec persistance en faveur de ses amis les girondins et en signant la protestation contre les événements du 31 mai. Mis hors la loi le 30 octobre, il trouva une retraite chez Mme Lejay, la belle libraire du Palais-Royal, qui avait été, dit-on, la maîtresse de Mirabeau et qu’il épousa par reconnaissance. Pour mettre sa tête en sûreté, il se réfugia à Zurich, où il chercha des moyens de subsistance dans la profession de menuisier. En décembre 1794, la Convention le rappela dans son sein avec les autres proscrits, dont il fut loin de partager l’esprit de vengeance. On le vit défendre Robert Lindet, protéger Joseph Lebon contre l’indignation des tribunes (4 juillet 1795) ; élu par un grand nombre de collèges électoraux au conseil des Cinq-Cents, il en fut nommé à plusieurs reprises président, y défendit la liberté de la presse, empêcha que la découverte de la conspiration de Babeuf ne fût le prétexte d’une réaction violente, etc. L’opposition qu’il fit à la journée du 18 fructidor ayant failli le faire inscrire sur la liste des déportés, il ne reparut plus qu’au 18 brumaire, pour applaudir au coup d’État. Étant membre des comités de gouvernement sur la fin de la Convention, il avait protégé Bonaparte ; celui-ci, arrivé au pouvoir, le nomma successivement préfet de la Dyle, sénateur 1805), commissaire extraordinaire à Bruxelles (1813). En 1814, il fit partie des sénateurs qui formèrent un gouvernement provisoire et fut nommé peu après pair de France par Louis XVIII. Napoléon, pendant les Cent-Jours, le maintint à la Chambre des pairs. Après la bataille de Waterloo et la seconde abdication, Pontécoulant s’opposa vivement à la proclamation de Napoléon II (22 juin 1815) et fut désigné comme l’un des commissaires chargés de négocier avec les alliés. Éliminé de la Chambre des pairs au commencement de la seconde Restauration, il y entra de nouveau en 1819 et ne cessa de voter dans un sens libéral. En 1830, il se rallia facilement au gouvernement de Louis-Philippe et ne se retira de la vie politique qu’en 1848. Il a laissé des Mémoires qui ont été publiés en 1862 (in-8°).


PONTÉCOULANT (Louis-Adolphe Doulcet, comte DE), officier et littérateur, fils du précédent, né à Paris en 1794. Il sortit en 1812 de l’École de Saint-Cyr pour faire la campagne de Russie, tomba entre les mains de l’ennemi à Taroutina et recouvra la liberté en 1814. M. de Pontécoulant se battit sous les ordres de Napoléon pendant les Cent-Jours, reçut, après la bataille de Waterloo, l’ordre d’organiser une levée en masse dans le département de la Haute-Saône et partit pour l’Amérique après le second retour des Bourbons. S’étant rendu au Brésil, il prit part à la révolution qui eut lieu à Fernambouc, fut condamné à la peine de mort, s’enfuit et revint en France, où il obtint en 1825 la fonction d’examinateur des livres au ministère de l’intérieur. Lorsque, en 1830, la Belgique voulut se séparer de la Hollande et se rendre indépendante, M. de Pontécoulant organisa un corps de volontaires parisiens, à la tête duquel il passa en Belgique, où il rendit de grands services aux patriotes, fut successivement aide de camp du général Van Halen et commandant des troupes des deux Flandres, et reçut une blessure à la bataille de Louvain. De retour en France, M. de Pontécoulant s’est occupé de littérature et surtout de musique, au point de vue de l’acoustique, de la construction des instruments, etc. Indépendamment d’un grand nombre d’articles insérés dans l’Encyclopédie catholique, la Gazette musicale de Paris, la France musicale, l’Art musical, etc., on a de lui : Essai sur la facture instrumentale considérée dans ses rapports avec l’art, l’industrie et le commerce (1857, 1 vol. in-8o), réédité et augmenté sous le titre de : Organographie ; Venezia la Bella (1860, in-8o) ; Essai sur la facture instrumentale, art, industrie et commerce (1861, 2 vol. in-8o) ; Douze jours à Londres ; Voyage d’un mélomane à travers l’Exposition universelle (1862, in-18), sur les instruments qui ont figuré à l’Exposition de Londres ; Musée instrumental au Conservatoire de musique, histoire et anecdotes (1864, in-18) ; la Musique à l’Exposition universelle de 1B67 (1868, in-8o) ; les Phénomènes de la musique (1868, in-18), etc. — Son frère, Gustave, comte de Pontécoulant, né vers 1800, se fit recevoir à l’École polytechnique, devint capitaine, puis colonel d’état-major et donna sa démission pour se livrer entièrement à son goût pour les sciences. On lui doit : Théorie analytique du système du monde (Paris, 1829-1846, 4 vol. in-8o) ; Notice sur la comète de Halley (1835, in-8o) ; Mémoire sur l’invariabilité du grand axe de l’orbe lunaire (1837, in-8o) ; Traité élémentaire de physique céleste ou Précis d’astronomie théorique et pratique (Paris, 2 vol. in-8o, avec pl.), etc. Il est membre des Académies des sciences de Paris, de Berlin, de Palerme, etc.


PONTECURONE, bourg du royaume d’Italie, province d’Alexandrie, district et mandement de Tortona ; 2,785 hab.


PONTEDECIMO, bourg du royaume d’Italie, province et district de Gênes, ch.-l. de mandement et de circonscription électorale ; 4,025 hab.


PONTEDERA, ville du royaume d’Italie, province, district et à 17 kilom. E. de Pise, ch.-l. de mandement, au confluent de l’Arno et de l’Era ; 9,721 hab. Manufactures de toiles.


PONTEDERA (Jules), botaniste italien, né à Vicence en 1688, mort près de Padoue en 1757. Il fit ses études médicales à Padoue sous la direction du célèbre Morgogni, envoya à l’Académie des inscriptions de Paris des Mémoires qui furent trois fois couronnés, prit le grade de docteur et s’appliqua particulièrement alors à l’étude de la botanique. Dans de longues excursions qu’il fit à travers l’Italie Cisalpine, il recueillit un grand nombre de plantes, dont cent soixante-douze n’avaient point encore été décrites. En 1719, il devint directeur du Jardin des*plantes et professeur de botanique à Padoue et dut au zèle qu’il montra à enrichir sans ces%e ce jardin de voir ses appointements portés à 1,500 florins. En même temps, il cultivait beaucoup de plantes à sa terre de Lonigo. Ce savant botaniste disséquait avec une grande habileté les tiges, les fleurs, les graines. Il avait adopté les genres établis par Toumefort et se montra contraire au système sexuel de Linné, qui ne donna pas moins son nom à un. genre (pontederia) de la famille des narcissoïdes. Ses principaux ouvrages sont : Compendium tabularum botanicarum {Padoue, 1718, in-4o) ; Anthologia, sive de floris natura libri III (Padoue, 1720, in-4o), où il prend pour base de ses divisions le nombre de pétales, la forme des fleurs et les fruits ; Antiquitatum lalinarum grxcarumque enarrationes (Padoue, 1740, în-4°) ; Epistolss ac dissertationes (Padoue, 1791,2 vol. in-4o), recueil posthume.


PONTÉDÈRE s. f. (pon-té-dè-re). Bot. Syn. de PONTÉDÉRIE.


PONTÉDÉRÉ, ÉE (pon-té-dé-ré). Bot. Syn. de PONTÉDÉRIACÉ.

PONTÉDÉRIACÉ, ÉE adj. (pon-té-dé-ri-a-sé

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— rad. pontédérie). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte a la pontédérie. Il On dit aussi

PONTÉDÉRACÉ et PONTÉDÉRÉ.

—"s. f. pi. Famille de plantes monocotylédones, ayant pour type le genre pontédérie : Les pontbdériacées croissent dans les eaux stagnantes et dans les prés marécageux. (P. Duchartre.)

— Encycl. La famille des poniédériacées renferme des plantes herbacées, vivaees, à rhizome rampant, à feuilles radicales, ayant le pétiole dîtaté à la base en forme de gaine et le limbe entier, large, ovale, cordiforme ou sagitté. Les fleurs, solitaires ou réunies en grappes ou en épis et munies de bractées, sortent de la gaine des -pétioles ou d’une spathe tubuleuse. Elles présentent un périanthe coloré, pétaloïde, marcescent, à six divisions disposées sur deux rangs, les divisions intérieures un peu plus petites, toutes souvent réunies plus ou moins nettement en deux lèvres ; trois ou six étamines, insérées sur le tube ou à la gorge du périanthe ; un ovaire sessile, libre ou un peu infère, a trois loges multiovulées, rarement rgduites à une, surmonté d’un style simple terminé par un stigmate à, lobes peu distincts. Le fruit est une capsule, entourée du tube du périanthe ou soudée avec lui, à trois loges polyspermes et s’ouvrant en trois valves à la maturité, plus rarement uniloculaire, monosperme et indéhiscente. Les graines ont un embryon droit, entouré d’un albumen farineux.

Cette petite famille, qui a des affinités avec les liliacées et les commélinées, comprend les genres : pontédérie, eichornie, hétéranthère, monochorie, réussie. Les ponlédériacées habitent les régions tropicales dos deux continents, surtout du nouveau ; essentiellement aquatiques, elles croissent dans les eaux stagnantes et les prés, marécageux et n’ont pas de propriétés bien reconnues.

PONTÉPÉR1E s. f. (pon-té-dé-rt — de Pontedera, botan. ital.). Bot. Genre de plantes, type de la famille des pontédériacées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans les marais de l’Amérique : Dam le midi de la France, la pontédérie en cœur résiste sans peine aux froids des hivers ordinaires. (P. Duchartre.) U On dit aussi pontÉdèrk,

— Encycl. Les pontédéries sont des plantes herbacées, vivaees, à feuilles le plus souvent cordiformes, portées sur de longs pétioles engainants, et à fleurs bleues, groupées en épis compactes, auxquelles succèdent des fruits monospermes et indéhiscents. Ces végétaux croissent dans les marais de l’Amérique tropicale. Plusieurs sont cultivées dans nos serres et nos jardins, moins encore pour la beauté de leurs fleurs que pour l’étrangeté •le leur port. La pontédérie à feuille en cœur en est 1 espèce type. C’est une belle plante, dont les feuilles inférieures ont le limbe cordiforme ou sagitté, tandis que les feuilles supérieures sont réduites à une sorte de gaine large, obtuse, ouverte et imitant une spathe ; les fleurs, qui sont pubescentes en dehors, forment un épi terminal compacte d’un beau bleu de ciel. Cette plante peut croître assez bien en plein air dans le midi de la France, où elle ne redoute que les hivers rigoureux ; mais, sous le climat de Paris, elle doit être rentrée en orangerie ou en serre tempérée durant la mauvaise saison. Elle préfère une terre tourbeuse humide et se multiplie de graines ou d’éclats de pied. La pontédérie à gros pétioles, qui forme aujourd nui le type du genre eichornie, flotte à la surface des eaux, où1 elle se soutient par ses pétioles épais, renflés et vésiculeux, et où elle émet de longues racines grêles et fibreuses ; sa hampe porte de belles et grandes fleurs bleues. On la cultive dans les bassins de nos serres chaudes,

PONTEFBACT, ville d’Angleterre, comté et à 33 kilom. S.-O. de Tfork (West-Riding) ; 11,700 hab. Siège des Quarters-Sessions. Fabrication de liqueurs ; jardins, pépinières. On y voit les ruines d’un château fort où fut enterré Richard II, Cette ville, dont le nom signifie pont brisé, portait d’abord le nom de Lugeolum ; elle reçut son nom actuel lorsque son pont se rompit au moment du passage de l’archevêque d’York, frère du roi Étienne.

PONTELANDOLFO, ville du royaume d’Italie, province de Bénèvont, district de Cerreto-Sannita, ch.-l. de mandement ; 4,284 hab.

PONTELER v. a. ou tr. (pon-te-lô — rad. ponteau). Teehn. Poser les ponteaux de : Ponteleîi le métier.

PONTENUKE, bours du royaume d’Italie, province et district da Plaisance, ch.-i. de mandement ; 3,071 hab.

PONTER v. a. ou tr. (pon-té — rad. pont), Mar. Etablir le pont do : PONTER, une barque.

PONTER v. n. ou intr. (pon-té — rad. ponte). Jeux. Jouer contre le banquier : Je suis si rassasié de cette immensité si détestable de livres qui nous inondent, que je me suis mis à ponter au pharaon. (Volt.)

PONTEK1E-ESCOT (Cécile), héroïne d’un des drames judiciaires qui ont eu, au commencement de ce siècle, le plus de retentissement, née à Bergerac en 1788, fille d’un ministre protestant. Elle avait quatre sœurs et deux frères ; l’aînée de ses sœurs devint l’épouse du médecin Dupuy ; les trois autres

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vivaient, comme Cécile, dans la maison paternelle. Au mois de janvier 1806, le père, la mère et les enfants allèrent passer plusieurs mois à Bergerac. C’est là que Cécile rencontra Hilaire Dehap, un jeune libertin, qu’elle eut la faiblesse d’écouter, auquel bientôt elle accord» des entrevues secrètes, avec qui elle entretint depuis une correspondance amoureuse. Cécile, chez qui la passion allait tous les jours grandissant, demanda à son père la permission d’aller passer quelques jours Chez sa sœur, M»0 Dupuy ; elle espéraity être plus libre pour voir Dehap ; et en effet, de là, chaque soir, elle se rendait dans un peti* bois, au signal convenu d’un coup de fusil tiré par son amant.

Ces rendez-vous souvent répétés furent remarqués des voisins ; ils en avertirent M. et Mme Dupuy, qui crurent, par prudence, devoir en informer leur père. Ponterie accourt, parle avec bonté à Cécile, qui pleure, confesse sa faute et semble se repentir. Elle obéit a son père et, sous ses yeux, elle écrit a Dehap pour lui demander ses lettres ; mais, au moment d’envoyer cette missive^ son cœur faiblit, et elle y glisse un billet écrit au crayon pour avertir celui qu’elle aime que sa démarche est l’effet de la contrainte.

À quelque temps de là, la famille Ponterie quitta Bergerac pour retourner dans une maison de campagne à deux lieues de cette ville. En ce moment, le passé semble oublié^ et la paix renaît dans la maison. Mais tout à coup le caractère de Cécile s’aigrit, ses goûts changent, tout excite son humeur. Dès neuf heures du soir, elle se retire dans sa chambre, située au rez-de-chaussée, à côté du salon et éclairée par deux croisées, dont l’une donne sur le jardin et l’autre sur un chemin public. Le 9 février 1S00, à la chute du jour, on entend un coup de feu tiré dans un petit bois séparé de la maison par une prairie. « C’est sans doute un chasseur qui tire des oies sauvages, t dit Cécile à son frère, qui se promenait alors avec elle dans le jardin. Nul autre qu’elle ne fiùt attention a ce coup de feu. Après le souper et à| neut heures, Cécile, suivant son habituSe, se retira dans sa chambre ; le reste de la famille continua à rester réuni jusqu’à dix heures et demie. Ponterie fils sortit le premier ; deux de ses sœurs étaient occupées, dans la salle à manger, à fermer quelques armoires ; le père y était aussi et se disposait à aller se coucher. En ce moment, la dame Ponterie a. besoin de linge qui se trouvait dans la chambre de sa fille. Elle prend un flambeau et cherche a y entrer ; mais la porte, fermée en dedans, résiste ; elle heurte, elle appelle Cécile ; Cécile hésite, se fait attendre et vient enfin ouvrir. En entrant, la dame Ponterie voit les rideaux s’agiter ; elle porte les yeux vers la ruelle, elle aperçoit la tète d’un homme... La surprise et l’effroi lui arrachent un cri perçant : ses autres filles et le frère accourent, le père s’élance du salon, arrive à la chambre et voit un homme nu, Hilairo Dehap, qui, sautant du lit de Cécile, saisit un pistolet sur le lit voisin et le dirige sur sa poitrine en s’écriant : ■ Eh bien t • L’indignation, le désespoir, la rage multiplient les forces du vieillard malheureux. Son fils et lui détournent l’arme du séducteur ; il le saisit à la gorge d’une main que la fureur égare. A peine quelques instants se sont écoulés, et déjà Dehap se trouva dans un état qui annonce une mort prochaine.

Tandis que le domestique et le fils Ponterie vont à la recherche d’un médecin et du juge de paix, le vieillard voit le misérable s’agiter. Craignant une seconde lutte, il attacha Dehap au pied du lit. C’est ainsi qu’il fut trouvé, le lendemain matin seulement, par le magistrat et le chirurgien. Celui-oi employa les moyens les plus énergiques pour sauver Dehap ; mais ce fut en vain, ot il le vit expirer entre ses bras.

Le 2 mars 1800, des mandats furent lancés contre le père et le fils ; ils se disposaient l’un et l’autre à y obéir ; mais, prévenus que la multitude voulait incendier leur maison à Bergerac, que vraisemblablement on irait les attaquer, les deux infortunés s’éloignent de leur domicile. Leurs ennemis ne manquèrent, pas de tirer parti de cette circonstance pour les présenter comme coupables... Cependant la fuite du malheureux Ponterie et de son fils n’était que momentanée ; ils ne voulaient pas se soustraire aux mandats de l’autorité, mais ils avaient a craindre, s’ils étaient jugés dans leur département, la fatale influence des préventions qu’on y avait répandues contre eux. Us présentèrent requête à la cour de cassation pour lui demander d’autres juges... Enfin, la cour suprême renvoya devant le tribunal criminel de Bordeaux les accusés, qui, après dix-huit mois de prison, le 31 août 1807, furent acquittés, sur la déclaration unanime du jury, relativement aux accusations d’assassinat et d’attentat à la liberté individuelle. Sur la. troisième question relative aux violences et excès commis sur la personne de Dehap, le père Ponterie fut condamné correctionnellement. À un an de prison, à 1,000 franci d’amende et 25,000 francs de dommages-intérêts applicables à l’hospice de Bergerac et aux dépens.

PONTESTURA, bourg du royaume d’Italie, province d’Alexandrie, district de Casale, à 10 kilom. N.-O. de—cette ville, ch.-l. de mandement ; 2.155 hab.