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à l’ennemi de garnir son front d’une formidable artillerie. Enfin, cette vaillante infanterie parvint à se former après mille efforts. Elle aborde vigoureusement la cavalerie autrichienne, l’enfonce et la met en déroute malgré un terrible feu de mitraille. Frédéric avait ordonné de culbuter l’ennemi à la baïonnette, sans prendre le temps à tirer ; on obéit ; mais bientôt la canonnade devient si meurtrière que les grenadiers prussiens fléchissent et perdent du terrain, entraînant les régiments qui les appuyaient. Celui de Fouquet perdit 4 pièces de bataillon et quelques drapeaux.

Cependant, la cavalerie prussienne de l’aile gauche a attaqué de son côté : 65 escadrons chargent à la fois sous les ordres du prince de Schoneich ; mais, décimés par la mitraille, ils reviennent précipitamment en arrière. Une seconde charge n’obtient pas plus de succès. Pendant ce temps-là, le vieux maréchal de Schwerin s’efforce de reformer l’infanterie et de la rejeter en avant. Broyée par les canons autrichiens, cette infanterie plie ; le régiment de Schwerin cède lui-même à l’entraînement général. L’héroïque vieillard, mettant alors pied à terre, saisit un drapeau et ramène ses soldats à la charge. Mais, au même instant, il est frappé mortellement ; du moins, en tombant, il a la consolation de voir son régiment et tout le reste de l’infanterie, électrisés par son exemple, s’élancer avec enthousiasme contre les Autrichiens.

Jaloux d’imiter un si glorieux modèle, plusieurs généraux prussiens conduisent leurs brigades à pied ; l’ennemi est bientôt en pleine déroute. Malheureusement, les hussards et les dragons de Prusse arrivèrent trop tard pour convertir la défaite en désastre ; sans quoi, l’infanterie autrichienne eût été entièrement prise ou passée au fil de l’épée. Néanmoins, la gauche des Autrichiens se trouva complètement séparée de sa droite. La droite des Prussiens n’était point destinée à prendre part à la lutte, à cause du ravin profond qui se trouvait devant elle et du désavantage que lui présentait le terrain. Elle se trouva engagée par l’imprudence de Mannstein, son commandant, qui attaqua sans en avoir reçu l’ordre. Quoique le prince Henri de Prusse, frère du roi, et le prince de Bevern désapprouvassent sa conduite, ils crurent néanmoins devoir le soutenir. L’infanterie prussienne gravit donc des rochers escarpés, défendus par une nombreuse artillerie et par toute la droite des Autrichiens. Le prince Ferdinand, voyant le combat s’engager de ce côté, au moment où il ne se trouvait plus d’ennemis devant lui, prit les Autrichiens à dos et en flanc. Alors les deux ailes des Prussiens se rejoignent et coupent la ligne ennemie, dont la droite se retire en désordre à Beneschau avec la cavalerie, tandis que la gauche est réduite à faire feu sur ses derrières.

Ainsi, l’armée vaincue était coupée en deux : une moitié se jeta dans Prague avec le prince Charles ; l’autre, entièrement dispersée, alla rallier ses débris à 30 lieues du champ de bataille. Le maréchal Brown était mortellement blessé.

La bataille de Prague fait époque dans les annales militaires ; elle dura depuis neuf heures du matin jusqu’à huit heures du soir et coûta 24,000 hommes aux Autrichiens, tant tués que blessés ou prisonniers ; les Prussiens en perdirent 18,000. Ces chiffres disent assez, dans leur triste éloquence, quel fut l’acharnement de la lutte. Là tombèrent les colonnes de l’armée prussienne et une foule d’intrépides officiers ou soldats qu’une guerre sanglante et continuelle ne permit pas à Frédéric de remplacer ; sans parler de l’illustre Schwerin, qui, à lui seul, valait 10,000 hommes : c’est son roi qui lui a fait cette glorieuse oraison funèbre.


Prague (CONFÉRENCES DE). L’armistice de Pleswitz, conclu le 4 juin 1813 entre Napoléon et les alliés, avait pour but apparent de permettre l’ouverture de négociations qui devaient amener la paix générale. L’Autriche, qui s’était posée en puissance médiatrice, demanda que les conférences se tinssent à Prague, où se rendrait en personne l’empereur François, afin d’être tout près du théâtre de la guerre et sur le lieu même des négociations. Pour préparer les voies à un accommodement, le souverain de l’Autriche avait écrit à son gendre une lettre pleine d’affection et de sentiments humains, lettre que M. de Bubna avait remise à Napoléon et qui avait paru faire sur le cœur de celui-ci une assez vive impression. Il promit d’envoyer des négociateurs à Prague ; malheureusement, le congrès n’allait être pour lui qu’un moyen de traîner les choses en longueur, afin de pouvoir compléter ses armements et poursuivre la guerre avec plus d’acharnement que jamais.

Le 11 juillet 1813, les plénipotentiaires de la Prusse et de la Russie arrivèrent à Prague, M. de Humboldt pour la première, le baron d’Anstett pour la seconde. Napoléon devait être représenté par MM. de Narbonne et de Caulaincourt. M. de Narbonne partit la premier ; mais, dès le principe, Napoléon souleva des difficultés qui durent éclairer les moins clairvoyants sur sa duplicité ; nous le répétons, il ne voulait que gagner du temps et, dans cette circonstance, le jeu de sa diplomatie n’était pour lui qu’un moyen d’atteindre ce but. L’empereur d’Autriche fut profondément blessé de ces tergiversations, et Metternich déclara à M. de Narbonne que si, le 10 août, jour où expirait l’armistice de Pleswitz, la paix n’était pas définitivement conclue, l’Autriche abandonnerait son rôle conciliateur pour entrer dans les rangs de la coalition.

M. de Narbonne fut effrayé de cette froide déclaration et il en donna aussitôt avis à M. de Bassano, en lui affirmant qu’il fallait ou traiter immédiatement ou se résigner à une guerre universelle avec toute l’Europe. À cette dépêche sérieuse, M. de Bassano ne répondit que par une lettre légère et insignifiante. Le ministre subissait aveuglément l’influence de Napoléon, qui ne pouvait se décider à prendre au sérieux la menace de l’Autriche et ne voyait dans les paroles de son négociateur qu’un moyen de faire payer plus cher ses services officieux. D’ailleurs, il élevait des prétentions telles qu’on n’eût jamais pensé qu’il venait d’essuyer la plus épouvantable catastrophe qui ait jamais frappé un conquérant, et on eût pu croire qu’il dictait ses conditions après Austerlitz ou Friedland. Les temps étaient cependant bien changés.

M. de Caulaincourt arriva à Prague dans les derniers jours de juillet et s’empressa de s’aboucher avec Metternich, qui lui lut la déclaration suivante, émanant de l’empereur François lui-même, et que M. de Caulaincourt fut autorisé à transcrire sur-le-champ :

« M. de Metternich demandera au duc de Vicence (M. de Caulaincourt), sous sa parole d’honneur, l’engagement que son gouvernement gardera le secret le plus absolu sur l’objet dont il est question.

« Connaissant, par des explications confidentielles préalables, les conditions que les cours de Russie et de Prusse paraissent mettre à des arrangements pacifiques et me réunissant à leurs points de vue, parce que je regarde ces conditions comme nécessaires au bien-être de mes États et des autres puissances et comme les seules qui puissent réellement mener à la paix générale, je ne balance point à énoncer les articles qui renferment mon ultimatum.

« J’attends un oui ou un non dans la journée du 10.

« Je suis décidé à déclarer dans la journée du 11, ainsi que cela se fera de la part de la Russie et de la Prusse, que le congrès est dissous et que je joins mes forces à celles des alliés pour conquérir une paix compatible avec les intérêts de toutes les puissances, et que je ferai dès lors abstraction des conditions actuelles, dont le sort des armes décidera pour l’avenir. »

Voici qu’elles étaient les conditions posées par l’Autriche :

« Dissolution du duché de Varsovie et sa répartition entre l’Autriche, la Russie et la Prusse.

« Rétablissement de Hambourg et de Lubeck comme villes libres hanséatiques et arrangement éventuel et lié à la paix générale sur la renonciation au protectorat de la Confédération du Rhin, afin que l’indépendance de tous les souverains actuels de l’Allemagne se trouve placée sous la garantie de toutes les grandes puissances.

« Reconstruction de la Prusse avec une frontière tenable sur l’Elbe.

« Cession des provinces illyriennes à l’Autriche.

« Garantie réciproque que l’état de possession des puissances, grandes et petites, tel qu’il se trouvera fixé par la paix, ne pourra être changé ni lésé par aucune d’elles. »

Qu’y avait-il dans ces conditions qui pût froisser l’orgueil le plus exigeant, le plus intraitable ? M. de Caulaincourt les transmit à Napoléon, en les accompagnant de ces réflexions touchantes, sorties de son âme honnête et patriotique :

« Sire, cette paix coûtera peut-être quelque chose à votre amour-propre, mais rien à votre gloire, car elle ne coûtera rien à la vraie grandeur de la France. Accordez, je vous en conjure, cette paix à la France, à ses souffrances, à son noble dévouement pour vous, aux circonstances impérieuses où vous vous trouvez. Laissez passer cette fièvre d’irritation contre nous qui s’est emparée de l’Europe entière et que les victoires, même les plus décisives, exciteraient encore au lieu de calmer. Je vous le demande, non pour le vain honneur de la signer, mais parce que je suis certain que vous ne pouvez rien faire de plus utile pour notre patrie, de plus digne de vous et de votre grand caractère. »

C’était là une noble prière, le cri éloquent d’un cœur généreux et dévoué à la patrie. Napoléon y resta sourd : il ne connaissait que la voix de son orgueil et de son ambition.

Le 11 août, au matin, Metternich annonça à MM. de Caulaincourt et de Narbonne que le délai fatal était expiré et que l’Autriche allait faire cause commune avec nos ennemis. Le congrès de Prague était dissous et Napoléon se mettait de gaieté de cœur 300,000 Autrichiens sur les bras, comme s’il n’avait pas eu assez des soldats de la Prusse et de la Russie. À cet orgueil indomptable, il fallait Leipzig et Waterloo.


Prague (traité de), conclu entre la Prusse et l’Autriche, le 23 août 1866, à la suite de la bataille de Sadowa. L’Autriche, incapable de poursuivre la lutte après une défaite aussi désastreuse, demanda à traiter, et les négociations s’ouvrirent aussitôt à Prague, entre les plénipotentiaires prussiens et les plénipotentiaires autrichiens. De ces négociations sortit le traité célèbre dont nous allons donner le texte et qui n’est que la paraphrase, le développement des préliminaires de paix signés à Nikolsburg quelques jours auparavant :

« Au nom de la très-sainte et indivisible Trinité,

« S. M. l’empereur d’Autriche et S. M. le roi de Prusse ont nommé pour leurs plénipotentiaires, etc.

« Art. 1er. Il y aura paix et amitié entre S. M. l’empereur d’Autriche et S. M. le roi de Prusse, ainsi qu’entre leurs héritiers et leurs successeurs, leurs États et sujets respectifs, à perpétuité.

« Art. 2. Dans le but de mettre à exécution l’article 6 des préliminaires de paix conclus le 26 juillet à Nikolsburg, et après que S. M. l’empereur des Français a fait déclarer officiellement, le 29 juillet, par son ambassadeur accrédité auprès de S. M. le roi de Prusse, « qu’en ce qui concerne le gouvernement de l’empereur, la Vénétie est acquise à l’Italie, pour lui être remise à la paix, » S. M. l’empereur d’Autriche adhère aussi, de son côté, à cette déclaration et donne son consentement à la réunion du royaume Lombardo-Vénitien au royaume d’Italie, sans autre condition onéreuse que la liquidation des dettes qui, grevant les parties du pays cédées, seront reconnues, conformément au procédé suivi dans le traité de Zurich.

« Art. 3. Les prisonniers de guerre seront mis immédiatement en liberté, de part et d’autre.

« Art. 4. S. M. l’empereur d’Autriche reconnaît la dissolution de la Confédération germanique telle qu’elle a existé jusqu’à ce jour et donne son consentement à une nouvelle organisation de l’Allemagne sans la participation de l’empire d’Autriche. Sa Majesté promet également de reconnaître la confédération restreinte que S. M. le roi de Prusse fondera au nord de la ligne du Mein et déclare consentir à ce que les États situés au sud de cette ligne forment une association, dont l’union nationale avec la confédération du Nord demeure réservée à un arrangement ultérieur et qui aura une existence nationale indépendante.

« Art. 5. S. M. l’empereur d’Autriche transfère à S. M. le roi de Prusse tous ses droits, acquis dans la paix de Vienne du 30 octobre 1864, sur les duchés de Holstein et de Slesvig, avec la réserve que les populations des districts septentrionaux du Slesvig, si elles expriment, par un suffrage libre, le désir d’appartenir au Danemark, devront être cédées à cet État.

« Art. 6. Sur le désir de S. M. l’empereur d’Autriche, S. M. le roi de Prusse déclare consentir à laisser intact le territoire central du royaume de Saxe dans les changements territoriaux qui doivent se faire en Allemagne ; mais il se réserve, par contre, de régler, dans un traité de paix spécial passé avec S. M. le roi de Saxe, la contribution de la Saxe aux frais de guerre et la position future du royaume de Saxe dans la confédération allemande du Nord.

« De son côté, S. M. l’empereur d’Autriche promet de reconnaître les nouvelles institutions qui seront établies par S. M. le roi de Prusse dans l’Allemagne du Nord, y compris les changements territoriaux.

« Art. 7. Au sujet de l’arrangement à prendre relativement à la propriété fédérale actuelle, une commission se réunira à Francfort-sur-le-Mein, dans le délai de six semaines au plus tard après la ratification du présent traité, commission à laquelle on devra notifier toutes les prétentions et tous les droits qu’on a à faire valoir à la Confédération germanique, lesquels seront liquidés dans le délai de six semaines. L’Autriche et la Prusse se feront représenter dans cette commission, et tous les gouvernements qui ont fait partie jusqu’à présent de la Confédération seront libres d’en faire autant.

« Art. 8. L’Autriche est autorisée à enlever des forteresses fédérales la propriété impériale ainsi que la part matriculaire de la propriété mobilière fédérale qui revient à l’Autriche, ou à en disposer comme bon lui semblera ; il en est de même de tous les biens de la Confédération.

« Art. 9. Les pensions dues ou déjà accordées aux employés, serviteurs et retraités classés de la Confédération leur sont garanties au prorata de la matricule.

« Cependant, le gouvernement prussien prend à sa charge les pensions et secours qui ont été payés jusqu’ici par la caisse fédérale matriculaire aux officiers de l’ancienne armée de Slesvig-Holstein et à leurs survivants.

« Art. 10. Les pensions accordées par la lieutenance autrichienne au Slesvig demeurent acquises aux intéressés.

« La somme de 449,500 écus danois, consistant en obligations de 4 pour 100 danoises, qui se trouve encore déposée dans les caisses du gouvernement autrichien et qui appartient au trésor du Holstehi, sera rendue à celui-ci de suite après la ratification du présent traité.

« Aucun habitant des duchés de Holstein et de Slesvig, et aucun sujet de LL. MM. l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse, ne sera poursuivi, inquiété ou repris dans sa personne ou dans ses biens pour sa conduite politique pendant les derniers événements et pendant la guerre.

« Art. 11. S. M. l’empereur d’Autriche s’engage à payer à S. M. le roi de Prusse la somme de 40 millions de thalers de Prusse, à titre d’indemnité pour une partie des dépenses occasionnées à la Prusse par la guerre. Il y aura, toutefois, à déduire de cette somme le montant des frais de guerre que S. M, l’empereur d’Autriche a encore à réclamer aux duchés de Slesvig et de Holstein, d’après l’article 12 du traité de paix de Vienne, déjà cité, du 30 octobre 1864, montant qui s’élève à 15 millions de thalers de Prusse et 5 millions comme équivalent de l’entretien gratuit dont l’armée prussienne jouira, jusqu’à la conclusion de la paix, dans les pays autrichiens occupés par elle, de sorte qu’il ne reste que 20 millions à payer comptant.

« La moitié de cette somme sera payée comptant à l’échange des ratifications du présent traité, et l’autre moitié trois semaines après, à Oppeln.

« Art. 12. L’évacuation des territoires autrichiens occupés par les troupes prussiennes devra être achevée dans le terme de trois semaines après l’échange des ratifications du traité de paix. À partir du jour de l’échange des ratifications, les gouvernements généraux prussiens circonscriront leurs fonctions dans la sphère d’action purement militaire.

« Les dispositions particulières d’après lesquelles l’évacuation doit avoir lieu sont stipulées dans un protocole spécial qui forme une annexe du présent traité.

« Art. 13. Tous les traités et toutes les conventions qui ont été conclus avant la guerre entre les deux parties contractantes, en tant que, d’après leur nature, ils ne doivent pas perdre leur effet après la dissolution de la Confédération germanique, sont remis en vigueur par les présentes.

« Entre autres, la convention générale de cartel, conclue le 10 février 1831 entre les États allemands de la Confédération, y compris ses dispositions additionnelles, restera en vigueur entre l’Autriche et la Prusse. Le gouvernement autrichien déclare cependant que la convention monétaire conclue le 24 janvier 1857 perd sa principale valeur par la dissolution de la Confédération germanique, et le gouvernement royal prussien déclare consentir à entrer en négociation avec l’Autriche et les autres États intéressés pour l’abolition de cette convention.

« Les hautes parties contractantes se réservent également d’entrer en négociation le plus tôt possible pour la révision du traité commercial et douanier du 11 avril 1865, à l’effet d’introduire de plus grandes facilités dans les transactions réciproques. En attendant, ledit traité devra rentrer en vigueur à la condition que chacune des deux hautes parties contractantes ait la faculté de le mettre hors de vigueur après une dénonciation de six mois.

« Art. 14. Le présent traité sera ratifié, et les ratifications en seront échangées à Prague, dans l’espace de huit jours, ou plus tôt si faire se peut.

« En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs l’ont signé et y ont apposé le sceau de leurs armes.

« Fait à Prague, etc.

 « BRENNER, WERTHER. »

Le traité de Prague avait été précédé de traités particuliers conclus à Berlin entre la Prusse et divers États secondaires de l’Allemagne :

Avec le Wurtemberg, le 13 août ;

Avec le grand-duché de Bade, le 17 août ;

Avec la Bavière, le 22 août.

Ces divers traités modifiaient profondément la situation intérieure de l’Allemagne, qu’ils mettaient, pour ainsi dire, à la merci de la Prusse ; on l’a bien vu lors de la guerre de 1870-1871. Le traité de Prague, surtout, portait une grave atteinte à l’équilibre européen, en annihilant l’influence de l’Autriche en Allemagne au profit exclusif de la Prusse, et l’on sait si cette dernière puissance en a usé. Jusqu’ici, elle s’est refusée à mettre à exécution les prescriptions de l’article 5, concernant les populations du Slesvig, qu’elle a oublié de consulter. Cet abus sans vergogne de la force qui prime le droit trouvera peut-être un jour son châtiment.


PRAGUE (Jérôme DE), un des précurseurs de Luther dans les voies de la réforme religieuse, disciple de Jean Hus, et qui périt, comme lui, sur un bûcher. V. Jérôme,


PRAGUERIE s. f. (pra-ghe-rl). Hist. Révolte qui eut lieu sous Charles VII, en 1446, et qui fut ainsi nommée par comparaison avec la guerre civile de Prague.

— Encycl. Au commencement de l’année 1440, Charles VII essaya d’organiser une armée régulière, à la place des bandes de routiers mercenaires qui désolaient le pays et devenaient brigands lorsque la paix les avait licenciés. Cette sage mesure eut pour adversaires les seigneurs et les nobles, qui se trouvaient fort bien du désordre général et qui profitèrent du mécontentement excité dans les compagnies pour fomenter une sé-