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PYNË

sonne au Parlement, afin d’obtenir ce qu’il désirait ; mais cette imprudente démarche ne réussit point. Pym et ses amis se réfugièrent dans la Cité, ou la milice se leva pour les défendre, et ils attnquèrent avec encore plus d’acharnement la royauté. Pym en particulier s’opposa k tout accommodement et em, pécha notamment, en 1643, le comte d’Essex de conclure au nom du Parlement la paix, avec le roi. Personne, à cette époque, ne jouissait d’autant de popularité que lui en Angleterre. Charles Ier essaya alors de gagner à sa cause ce puissant ennemi et, dans ce but, il lui fit offrir le poste de chancelier de l’Echiquier. On ne sait ce qu’il répondit à ces offres ; mais, dans la dernière année de sa vie (1643), il montra quelque intérêt pour le roi ; on l’accusa, avec quelque raison peut-être, de s’être laissé corrompre, et il perdit une partie de son immense popularité. Aussi, peu de temps avant sa mort, crut-il devoir écrire une justification de sa conduite. Son corps, après avoir été exposé publiquement pendant plusieurs jours, fut déposé en grande pompe à l’abbaye de Westminster.

PYM (sir Samuel), marin anglais, né à Édimbourg en L778, mort à Southumpton en 1855. De bonne heure il entra dans la marine, s’empara en 1798 du navire français la Désirée, en 1799 de la frégate espagnole la Thélis, devint capitaine de vaisseau en 1603, bloqua k cette époque La Corogne, se conduisit vaillamment au combat livre en 1805 devant Saint-Domingue et contribua en 1809 a la prise de Saint-Paul, à l’Ile Bourbon. Dans un engagement qui eut lieu l’année suivante devant cette même lie, Pym perdit deux frégates, qui tombèrent aux mains des Français, et en fit sauter deux autres pour les empêcher d’avoir le même sort. Lui-même fut l’ait prisonnier et conduit eu France» Rendu à la liberté, il prit port à la guerre contre l’Amérique (1812), puis devint successivement contre-amiral (1837), inspecteur général de Plymouth (1841), vice-amiral (1847), amiral (1853), enfin commandant de l’hôtel des Invalides de Soutbampton.

PYNAKER (Adrien van), peintre hollandais, né à Pynaker, près de Delft, en 1621, mort en 1673. Il alla perfectionner sou talent en Italie, passa trois ans k Rome et étudiales chefs-d’œuvre artistiques et la nature, puis revint dans son pays, où il se fit rapidement connaître. Pynaker fut chargé de décorer un grand nombre d’édifices et de maisons particulières et exécuta, eu outre, des tableaux de chevalet, représentant pour la plupart des paysages, genre dans lequel il excellait. C’était un habile dessinateur et un excellent coloriste. Il savait rendre d’une manière supérieure la forme tt le port des différentes espèces d’arbres, les oppositions et les dégradations entre les divers pluus, lesfinesses de ton de la nature et les lointains vaporeux. Le musée du Louvre possède de lui une Barque à l’ancre au pied d’une tour et deux Paysages. Son chef-d’œuvre est un tableau qu’on voit k Leyde et qui représente un Paysage d’une étendue immense, reproduisant le cours d’une rivière, avec une multitude de barques et de personnages touchés avec autant d exactitude que de finesse.

PYNE (William-Henry), peintre et littérateur anglais, nék Londres eu 1770, mort dans la même ville en 1843. Il s’adonna à la peinture historique, au paysage, au portrait, sans donner des preuves d un talent remarquable, et fut un des fondateurs de la Société des aquarellistes. Mais s’il était un artiste dépourvu d’originalité, Pyne était un causeur spirituel et charmant, très-recherché dans le monde, et un écrivain agréable. On lui doit quelques ouvrages estimés : le Microcosme ou Tableau pittoresque des arts, de l’agriculture et des manufactures de la Grande-Bretagne (1803, in-fol.) ; Histoire des résidences royales (1819, 3 vol. in-4»), avec un très-grand nombre de planches ; Vin et châtaignes (3 vol.), recueil de souvenirs et d’esquisses qui eut beaucoup de succès. Pyne fournit, en outre, des articles k la Literary Gazette, au Fraser’s Magazine.

PYNE (Jacques-Bernard), peintre et dessinateur anglais, né à Bristol en 1800. Il fut jusqu’à vingt ans clerc chez un avoué de sa ville natale, puis il laissa de côté l’étude des lois pour se livrer k celle des beaux-arts et se créa des ressources en donnant des leçons do dessin, en peignant et en restaurant de vieux tableaux. En 1835, il alla habiter Londres, où pendant longtemps il travailla pour les marchands de tableaux. À la longue, cependant, le style vigoureux et original de ses paysages finit par attirer l’attention des amateurs. En 1846, il visita successivement l’Italie, la Suisse et la Bavière, et ce fut pendant ce voyage qu’il acquit la fraîcheur et la variété de son style. Il passa ensuite deux ou trois étés au milieu des lacs et des montagnes du Cumberland et du Westmorelaud, faisant partout ample moisson d’esquisses et de dessins qui furent publiés dans un magnifique volume in-folio, intitulé : le District des lacs en Angleterre (Manchester, 1853). L’artiste avait déjà fuît paraître une série de Vues de Windsor et des paysages voisins, qui avaient été fort bien accueillies. En 1851, il fit un nouveau voyage en Italie et en revint avec un portefeuille garni d’esquisses. Pendant de longues années, cet artiste a envoyé

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tin grand nombre de toiles aux expositions do l’Académie des beaux-arts de Londres et aux expositions particulières. Quelques-uns de ses tableaux : le Collège d’Eton, le /."c Derwent, une Vue d’ffeidelàerg, ont figuré à l’Exposition universelle de 1855. Son style est un peu maniéré et son coloris manque d’éclat, mais sa manière est originale, vigoureuse et brillante, et il compte parmi les meilleurs peintres de paysages anglais de notre époque. Il a, en outre, formé un grand nombre d excellents élèves, entre autre William-John Muller. M. Pyne est vice-président de la Société libre des artistes anglais.

PYNN (sir Henry), général anglais, né en 1780, mort à Londres en 1855. Après avoir servi contre les rebelles d’Irlande, il s’embarqua avec des troupes anglaises pour la Sicile (1807), passa l’année suivante dans la péninsule ibérienne, prit, sous les ordres de Dalrymple, une part brillante aux combats de Roleia et de Vimieiro, où les Français, commandés par Junot, furent battus (12 août 1808) et se fit incorporer l’année suivante dans l’armée portugaise. Pynn commanda les Portugais k la bataille de Ûusacco, à l’affaire de Fuentes-d’Oros, où il se couvrit de gloire (l8ll), à l’assaut de la citadelle de Budajoz (1812) et reçut une grave blessure en traversant’les Pyrénées, près de Garris (1813). Après la fin de la guerre, le gouvernement portugais voulut retenir à son service Pynn, le nomma gouverneur de Valenoez, le chargea de réorganiser l’armée et lui donna le grade de général de division.

PYO, préfixe qui signifie pus, et qui vient du gr. piton ; dojïuo, pulhd, pourrir..

PYOCÉLIE s. f. (pi-o-sé-lî — du préf. pyo, et du gr koilia, bas-ventre). Pathol. Formation de pus dans l’abdomen.

PYOCÉLIQUE adj. (pi-o-sé-li-ke — rad. pyocélie). Pathol. Qui appartient, qui a rapport à la pyocélie.

PYOCHÉSIE s. f. (pi-o-kê-zî — du préf. pyo, et du gr.’ c/iesâ, je vais à la Selle). Pathol. Ecoulement de pus par les selles.

PYOCHÉZ1QUE adj. (pi-o-kê-zi-ke — rad. pyothêîie). Pathol. Qui appartient, qui a rapport à la pyochézie,

PYOGYAN1NE s. f. (pi-o-si-a-ni-ne —du préf. pyo, et de cyanine). Chim. Substance qui colore en bleu les matières purulentes.

PYOCYSTE s. m. (pi-o-si-ste — du préf. pyo, et du gr. kustis, vessie). Pathol. Tumeur enkystée et remplie de pus.

PYOÉMÈSE s. f. (pi-o-é-mè-ze — du préf. pyo, et du gr. emesia, vomissement). Pathol. Vomissement de pus.

PYOÉMÉSIQUB adj. (pi-o-é-mé-zi-kerad. pyomésiej. Pathol. Qui a rapport à la pyoéuiése.

PYOGÉNIE s. f. (pi-o-jé-nl — du préf. pyo, et du gr. genos, origine), Pathol. Formation du pus.

PYOGÉNIQUE adj. (pi-o-jé-ni-ke — rad. pyogénie). Qui a rapport à la pyogénie : Membrane PYOGÉNIQUE.

PYOHÉMIE s. f. (pi-o-é-ml — du préf. pyo, et du gr. Itaima, sang). Pathol. Mélange de pus avec le sang. Il On dit aussi pyhémie ou

PYÉMIE.

— Encycl. V. infection.

PYOHÉMIQUE adj. (pi-o-é-mi-ke — rad. pyoliémie). Pathol. Qui a rapport à la pyohémie : Infection pyohémique.

PYOÏDE adj. (pi-o-i-de — du gr. piton, pus ; eidos, aspect). Pathol. Qui a l’apparence du pus : Humeur pyoïde.

PYOMÈTRE s. f. (pi-o-mè-tre — du préf, pyo, et du gr. métra, matrice). Pathol. Accumulation de pus dans l’utérus.

PYOMÊTRIQUE adj. (pi-o-mé-trj-ke — rad. pyomètre). Pathol. Quiestrelatif au pyomètre.

PYOPHTHALMIE s. f. (pi-o-ftal-ml — du préf. pyo, et du gr. ophthalmos, œil). Pathol. Accumulation de pus dans l’œil.

PYOPHTHALMIQUE adj. (pi-o-ftal-mi-ke — rad. pyophthalmie). Pathol. Qui appartient à la pyophthalinie.

PYOPLANIE s. f. (pi-o-pla-nl — du préf. pyo, et du gr. planés, errant). Pathol. Transport du pus d’une partie du corps dans une autre.. ;

PYOPLANIQUE adj. (pi-o-pla-ni-ke — rad. pyoplanie). Pathol. Qui appartient à la pyoplunie.

PYOPTYSIE s. f. (pi-c-pti-zl — du préf. pyo, et du gr. ptusis, crachement). Pathol. Crachement de pus.

PYOPTYS1QOE adj. (pi-o-pti-zi-ke — rad. pyoptisie), Pathol, Qui a rapport à la pyoptysie : Cruc/iements pyoptysiques.

PYQRRHAGIE s. f. (pi-or-ra-jt - du préf. pyo, et du gr. rhagein, faire éruption). Pathol. Ecoulement de pus.

PYORRHAftlQUË adj. (pi-or-ra-ji-ke — rad. pyorrhayie). Paihol. Qui a rapport k la pyorrhagie : Ecoulement pyorrhagiq.uk.

PYOSB S. f. (pi-ô-ze — du gr, puon, pus). Pathol. Suppuration prolongée.

PYOT (Jean-Jacques-Richard), médecin français, né à Isomes (Haute-Marne) eu 1791,

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mort en 1841. Il prit part, comme chirurgien sous-aide, à la campagne de Russie, continua, k son retour, ses études médicales interrompues, passa son doctorat k Strasbourg en 1818, puis exerça avec succès sont art k Lons-le-Saunier et k Clairvaux. Le docteur Pyot devint médecin des douanes et des épidémies et membre de la Société d’émulation du Jura. Nous citerons de lui : Mémoire sur la suelle miliaire (1830) ; Recherches philosophiques et critiques sur l’état actuel de la vaccine (1831) ; Recherches historiques et médicales sur te choléra (1831) ; Histoire du clioléra-morbus ou Tableau synoptique du choléra oriental et du choléra indigène en Europe (1831) ; Considérations historiques et philosophiques sur l’art de guérir (1832) ; Recherches historiques sur la ville et la baromiie de Clairvaux (1833) ; Tables jurassiennes- (Dôle, 1836, iti-18) ; Histoire abrégée des ducs et comtes de Bourgogne ; Dictionnaire des coutumes du Jura (Dôle, 1838) ; Statistique générale du Jura (Lons-le-Saunier, 1838, in-8»), etc.

PYOTHOHAX s. m. (pi-o-to-rakss — du préf. pyo, et de thorax). Pathol. Epanehement de pus dans le thorax.

— Encycl. Le pus est l’humeur qui irrite le plus la plèvre ; cette irritation est en raison directe de la quantité et de la qualité de cette humeur et varie selon la manière dont le liquide arrive dans la poitrine ; celui qui se forme dans la plèvre elle-même détermine des accidents moins prompts, mais il est généralement en grande quantité, car il suppose une inflammation étendue ; le pus qui vient de plus ou moins loin arrive brusquement ; ces organes sont pour ainsi dire surpris, ils éprouvent instantanément une irritation et une compression très-dangereuses. Cette humeur n’arrive pas toujours par flots et en nature ; quelquefois ce n’est que par petits filets qu’elle s insinue dans la poitrine, ou bien elle est pour ainsi dire filtrée par la plèvre. On observe ce phénomène k la suite des abcès multiples, résultat de la phlébite, surtout quand ils occupent la superficie des poumons ; alors le pus arrive dans la poitrine sous forme de rosée. Quelles que soient l’origine, la source, ta quantité du pus, c’est toujours un épanchement des plus graves. Il est rare qu’autour de lui l’inflammation soit complètement éteinte. Or, l’introduction de l’air exaspère l’inflammation, et le pus, altéré par son contact avec ce gaz, donne à cette inflammation des caractères encore plus graves.. L’opération de l’enipyème offre donc peu de chances de succès dans le pyothorax.

PYOXANTHOSE S. f. (pi-o-ksan-tô-ze — du préf. pyo, et du gr. xanthos, jaune). Matière jaune qu’on trouve, unie à la pyocynine, dans certaines suppurations.

PYPERS (Pierre), poète et auteur dramatique hollandais, né à Amersfoort (province d’Utrecht) en 1749, mort en 1805. Pour ne point entrer dans les ordres, comme le voulait sa famille, il s’enfuit k Amsterdam, obtint un emploi dans une maison de commerce et composa, pendant ses loisirs, des poésies et des pièces de théâtre traduites ou imitées du français. Le succès qu’obtinrent plusieurs de ces pièces fit connaître Pypers, qui devint successivement membre de la municipalité, député aux états provinciaux d’Utrecht et député des états généraux. Ayant quitté ensuite la vie publique, il devint contrôleur des douanes à Amsterdam. Nous citerons de lui : Lausus et Lydie, tragédie (1777) ; Beverley, drame (1781) ; le Comte de Comminges, drame (1788) ; la Veuve du Malabar, tragédie (1786) ; Elienue, le premier martyr chrétien, (179G), tragédie ; Euphémie, drame (1793) : Adélaïde de Hongrie (1793), tragédie ; Nephta, tragédie (1794) ; Iphigénie, tragédie (1801). Onlui doit aussi deux recuils de vers : Poésies nationales (1784-1789) et Poésies champêtres (1803, 2 vol. in-8»).

PYR ou PYRO, préfixe qui veut dire feu, inflammation, et qui vient du grec pur, même sens.

PYRA s. m. (pi-ra — gr. pura ; de pur, feu). Antiq. Bûcher sur lequel on brûlait les corps morts, ainsi que les vivants condamnés k périr dans les flammes.

PYBA (Jacques-Emmanuel), poète allemand, né à Kotbus (Lusuce) en 1715, mort en 1744. Sans fortune, il se vit longtemps soumis à de grandes privations, trouva un ami dévoué dans le poète Langen, qui le lo- ’ gea chez lui, donna ensuite des leçons particulières, puis obtint une chaire au gymnase koella, k Berlin, où il mourut peu après. Pyra avait cultivé avec succès la poésie et attaqué dans quelques écrits le professeur Uottsohed, qui tenait alors le sceptre de la littérature allemande. • 11 osa, dit Depping, s’affranchir de la rime, qui était encore regardée comme indispensable dans la poésie allemande. Ses pièces de vers présentent des mouvements lyriques, des images imitées d’Horace, d’heureuses épithètes, enfin des traits de bonne poésie, chose dont on avait alors peu d’exemples. > Ses poésies ont été réunies par son ami Langen, qui les a publiées avec les siennes sous le titre de Poésies amicales (Halle, 1749, iu-8°).

PYRACANTHE adj. (pi-ra-kan-te — du gr. pur, l’eu ; akaitlha, épiue). Bot. Qui a des épines couleur de feu,

— s, f. Nom scientifique du buisson ardent.

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PYRAGTOMÈHE s. m. (pi-ra-kto-mé-nedu gr. puraktémenos, enflammé). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamnres serricornes, de la famille des roalacodemes, tribu des lampyrides, comprenant une douzaines d’espèces qui habitent l’Amérique.

PYRAGRE s. f. (pi-ra-gre — du gr. puragra, pincette). Entom. Genre d’inseetps orthoptères coureurs, de la famille des forticules, dout l’espèce type habite la Guyane.

PYRALE s. f. {pi-ra-le — gr. puralis ; de par, feu). Entom. Genre-d’insectes lépidoptères nocturnes, type de la tribu des pyralides, comprenant une dizaine d’espèces qui presque toutes vivent en France : La destruction de l’ortolan et du bec-figue a livré la vigne à t’invasion de la pyralk et de l’oïdium. (Toussenel.) u Syn. de tordeusk ou tortrix.

— Encycl. Les naturalistes ayant négligé de s’entendre sur les insectes que l’on devait appeler pyrales, il en résulte que ce nom se trouve, suivant les auteurs, donné k deux genres différents. L’un de ces genres, renfermant entre autres la pyraie de la vigne,

a été désigné par Linné sous le nom exprèssif de tortrix (tordeuse), qu’on aurait dû conserver, et forme le type de lu tribu des tor» tricides ; l’autre sert de type au groupe des pyralides et mérite seul de porter le nom de pyrate. Quoi qu’il en soit, nous réunirons dans cet article tous les lépidoptères qui portent la dénomination vulgaire de pyrales ; mais nous distinguerons avec soin les deux genres qui ont reçu ce nom scientifique : 1° les tordeuses, qu’on pourrait appeler fausses pyrales, 8° les pyrales vraies ou proprement dites.

— I. Tordeuses. Les tordeuses sont caractérisées par des antennes simples dans les deux sexes ; des pulpes labiales épaisses, k deuxième article écailleux et en forme de massue, le troisième à peu près conique ; la trompe très-courte ou presque nulle ; la tête assez forte, sur le même plan que le corselet ; le corps mince ; les ailes antérieures terminées carrément, quelquefois légèrement courbées au sommet. Les chenilles sont tuberculeuses et velues ; elles vivent sur diverses espèces de1 plantes, d’arbres et d’arbrisseaux ; elles roulent les feuilles en cornet ou bien les attachent en paquet, avec des fils, et tapissent de soie l’intérieur de cette demeure ; elles s’y changent en chrysalides, sans former de coque, mais en s’attachant aux fils soyeux de leur loge, à l’aide des poils roides et en crochets de l’extrémité postérieure du corps.

Ce groupe, malgré les démembrements qu’il a subis, renferme encore un grand nombre d’espèces, dont une cinquantaine habitent l’Europe. Elles sont généralement de taille moyenne. Elles doivent leur nom générique à la manière dont vivent les chenilles. Les feuilles qu’elles attaquent, ainsi que nous venons de le dire, pour se nourrir de leur parenchyme, tantôt sont complètement détruites, tantôt se dessèchent et tombent h terre, de telle sorte qu’un arbre infesté par les pyrales présente souvent, dés la fin du printemps, l’aspect nu qu’il offrirait en plein hiver ; les feuilles peu nombreuses qui restent sur l’arbre, roulées ou tordues, ne sont plus aptes. à remplir leurs fonctions. Il en résulte que le végétal est, sinon frappé de mort, du moins ariêté dans son accroissement. Bien des arbres forestiers, notamment le chêne, bien d’autres végétaux cultivés dans nos champs, vergers ou jardins, sont sujets aux ravages de ces insectes, dont les circonstances météoriques favorisent quelquefois outre mesure la multiplication. On constate d’ailleurs de grandes différences dans la manière de vivre des chenilles ; MM. Chenu et Desmarest les divisent sous ce rapport en neuf groupes : 1» les unes vivent k découvert sur les feuilles et se construisent des coques de soie d’un tissu très-serré, en forme de nacelle ; 2° les autres mangent le parenchyme des feuilles qu’elles roulent en une sorte de cornet, dans lequel elles passent toutes les phases de leur existence ; 3» d’autres vivent au centre de plusieurs feuilles qu’elles lient ensemble avec des fils ; 4<> d’autres encore vivent dans l’intérieur des fruits à noyau ou k pépins ; 5» il en est qui vivent entre l’écorce et l’aubier de certains arbres fruitiers, où elles se creusent une sorte de labyrinthe d’où découle une humeur qui les décelé ; 6° certuines chenilles habitent les jeunes branches du pin sylvestre, où elles causent souvent des tumeurs dans l’intérieur desquelles elles subissent leur dernière métamorphose ; 7" quelques-unes se nourrissent aux dépens des jeunes pousses du même arbre, qu’elles font périr quand elles sont nombreuses ; 8° d’autres attaquent les bourgeons des vignes ; 9° d’autres enfin se nourrissent de plantes basses et se métamorphosent, comme les ypouomeutes, dans une toile commune.

La pyrate verte a environ om,02 d’envergure ; le corps et le dessus des ailes antérieures sont d’un beau vert uni, les ailes postérieures d’un gris cendré, toutes avec la frunge blanchâtre et le dessous d’un blanc luisant et comme argenté. Ce papillon est malheureusement trop commun dans nos environs ; il paraît à la fin de mai ou au commencement de juin et s’accouple peu après. La femelle

Fond un grand nombre d’oeufs qui passent hiver appliqués et collés dans le voisinage