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Romulus. Iconogr. Le sujet fabuleux de Romulus et Remus allaités par la louve se retrouve fréquemment sur les médailles, les Pierres gravées et les divers monuments de antiquité romaine. Le musée du Vatican possède un bas-relief sur ce sujet, et il y a au musée du Capitule un groupe en- bronze qu’on appelle communément la Louve ; les deux enfants sont dus à une restauration moderne. Un autre bas-relief antique, qui a été gravé par Michèle Lucchese, représente Romulus consultant les oiseaux.

Parmi les compositions modernes représentant Romulus et Remus allaités par la louve ou groupés auprès d’elle, nous citerons un tableau de Carie Maratte qui a été gravé par Van Audenaeni, en 1728 ; un tableau de Rubens (musée du Capitole) ; une peinture de J. Romain (gravée par Bern. Malpizzi et par Gio.-B ; Aitgolo del Moro) ; un tableau de Champmartin (exposé au Salon de 1842 et placé depuis au musée du Luxembourg) ; une . eau-fone d’Adr. Mauglard (1761). Le Louvre possède un tableau de Piètre de Cortone représentant Romulus et Remus recueillis par Faustulus : cet ouvrage a été-gravé par Petit, dans le Musée royal, par Robert Strange et dans le recueil de Landou (LU, pi. 28). Il y a un beau tableau de Benedetto Castiglione sur le même sujet au palais Pallavieini, à Gênes. Vincent Belly a gravé, d’après Lorenzo Baldi, Romulus et Remus exposés sur le Tibre. W. Haussoulier a gravé, d’après Ingres, Romulus vainqueur d’Acron. David a peint Romulus et l’atius séparés par les Sabines (v. Sabines). Rude a sculpté, dans la frise du salon de réception du château de Tervueren (Belgique), les têtes de Romulus et de Remus entourées d’attributs guerriers.

Romulus, tragédie en cinq actes et en vers, par Houdart de Lamotte ; représentée à la Comédie-Française le 8 janvier 1722. Tatius, roi des Sabins, apprenant qu’Hersilie, sa fille, est au pouvoir de Romulus, et voulant de plus venger l’enlèvement des Sabines, attaque Rome, où il parvient h. pénétrer grâce à la trahison du sénateur Proculus. Plus tard, Tatius, fait prisonnier, provoque Romulus en combat singulier, mais Hersilio sépare les deux ennemis. Au dénoûment, Romulus, qui a échappé, par des moyens hors de toute vraisemblance, au poignard de vils assassins, se réconcilie avec Tatius et épouse Ilersilie. Cette tragédie obtint, à l’origine, un succès réel, motivé par l’habileté et l’intérêt des situations. C’est avec raison qu’on a reproché à cette pièce trop de complication d’événements. Il y a de l’énergie dans les détails ; mais cette force de style est trop souvent accompagnée de la dureté des vers. Presque tous les ouvrages de Lamotte ont mérité et essuyé ce dernier reproche ; il se contentait d’y répondre qu’un poète n’est pas une flûte, et il continuait toujours à écrire en vers avec aussi peu de douceur et d’harmonie que s’il n’avait pas eu pour modèles Racine et Boileau. « 11 arriva, dit Leris dans son Dictionnaire des théâtres de Paris, une nouveauté à la première représentation de cette tragédie ; c’est que, contre la coutume de jouer seules les pièces nouvelles et de n’y joindre de petites pièces qu’après les huit ou uix premières représentations, ce qui faisait croire que la pièce nouvelle commençait à tomber, Lnmotite, pour prévenir ces jugements quelquefois mal fondés, lit jouer une petite pièce dès la première représentation de Romulus. Cet exemple a été suivi depuis par les auteurs, qui souhaitaient tous que cet usage fût établi ; mais aucun ne voulait commencera l’étabhr, dans la crainte de donner une mauvaise opinion de leur pièce dès la première représentation. Ce fut par la comédie en un

acte du Mariage forcé, de Molière, choisie par Lamotte, que cet usage commença à avoir lieu. » Romulus fut fort applaudi à la cour, à la représentation qu’on en donna devant Louis XV le 24 janvier 1722, après laquelle Lamotte eut l’honneur d’être présenté au jeune prince par le duc de Villeroi. Le Sage, Fuselier et d Orneval firent jouer aux marionnettes ne la plage, à la foire Saint-Germain, le 3 février 1722, une parodie intitulée : Pierrot Romulus ou le Ravisseur poli, en un acte et en vaudeville, qui eut beaucoup de succès, et Dominique donna à la Comédie-Italienne, le 18 février suivant, une

autre parodie en un acte-çt en vers, intitulée Arleqtdu Romulus, qui ne réussit pas. La tragédie de Romulus est précédée, dans les œuvres de Lamotte, d’un long discours sur la tragédie en général et sur cette pièce en particulier.

Romulus (cabane de). Au sommetdu Capitule, entre la Curia Calabra et le temple de ’ Jupiter, se voyait à Rome, longtemps encore après la fondation de cette ville, une petite cabane couverte de roseaux, qui, par sa simplicité et sa pauvreté même, attirait les regards et faisait contraste avec les magnifiques œuvres d’art qui couvraient cette colfine s>i célèbre. Cette modeste cabane, à laquelle le visiteur accordait peut-être plus U’altenlion qu’aux temples de marbre et aux. statues de bronze, était le véritable berceau de Rome ; c’était l’habitation de Romulus et de Remus, au temps où ces fils adoptifs de Faustule vivaient comme des bergers. Dans la Rome impériale, on gardait avec une sorte d’orgueil cette humble chaumière, que les fort ROMU

dateurs de la cité avaient construite de leurs mains, et qui avait été transportée du Palatin sur le Capitole. On la vénérait comme un lieu saint, comme le palladium de la ville, et des gardiens spéciaux étaient établis pour veiller à sa conservation. Denys d’Halicarnasse prétend que pour perpétuer son existence on la réparait toutes les fois que besoin était, de manière à lui laisser toujours la même forme et la même figure. De cette façon, le Dace, le Gaulois, l’Iïlyrien gui visitait Rome croyait avoir devant les yeux la cabane même habitée par ses fondateurs. De semblables supercheries sont fréquentes partout où la curiosité recherche ce qui a appartenu aux hommes célèbres ; à Ferney, le lit de Voltaire a vu plus de cinquante paires de rideaux disparaître devant l’enthousiasme destructeur des Anglais. Dans l’antiquité, où la religion et la politique se confondaient, rien n’était si naturel que ce respect pour tout ce qui avait appartenu aux fondateurs des cités, auxquels on rendait toujours un culte. Au Parthénon, la demeure d’Erechthée n’était pas conservée avec moins de soin que la cabane de Romulus sur le Capitole ; dans la citadelle de Byrsa, le palais habité par Didon était devenu également un lieu consacré par la religion.

ROMULUS AUGUSTULE, dernier empereur romain d’Occident. V. Augustulu.

ROMULUS, fabuliste sur l’existence duquel on ne sait absolument rien et qui, d’après les conjectures de quelques auteurs, vivait nu xiiio siècle. On a de lui quatre-vingts fables en prose et en un latin souvent barbare, qui sont puisées dans les fables- d’Ésope et " de Phèdre et dédiées au fils de l’auteur, nommé Tyberinus. Romulus a modifié les fables de ses deux modèles, y faisant tantôt des additions, tantôt des suppressions, et en modifiant parfois la morale. Son recueil, dépourvu de toute valeur littéraire, offre un intérêt purement historique. Il a été plusieurs fois publié, notamment à Leyde en 1709, par Nilautius et par Schwabe, qui en a donné une très-bonne édition à ia suite des fables de Phèdre (1806, 2 vol. in-8«).

Romuria, nom donné à une forteresse pélasge construite sur le mont Aventin avant la fondation de Rome. Elle était établie sur la cime la moins élevée de la colline. Suivant une très-antique tradition, Romus ou Remus, aventurier latin et pâtre du roi d’Albe, et nullement frère de Romulus, aurait occupé sur l’Aventin une forteresse bâtie et abandonnée par les Pélasges, car les rois albains avaient des pâturages sur l’Aventin comme sur le Palatin, où Romulus bâtissait sa ville. La communauté de race de ces deux pâtres albains les aurait fait appeler frères, et chacun de ces deux chefs, naturellement ennemis puisqu’ils étaient voisins, aurait espéré d’abord qu’un signe céleste lui serait favorable, et aurait essayé si, par ce moyen, il obtiendrait, non l’honneur de donner son nom à une ville naissante qui avait déjà un nom, mais l’avantage plus réel de régner sur deux villes. Chacun aurait ensuite prétendu que le présage devait être interprété en sa faveur. On en serait venu à une lutte armée. L’homme de l’Aventin aurait franchi, non pas en se jouant mais très-sérieusement et les armes à la main, le fossé de la ville du Palatin, dont les murailles n’étaient pas encore bâties ; l’homme du Palatin aurait repoussé l’agresseur et l’aurait tué sur le fossé. Denvs d’Halicarnasse semble avoir connu cette forme de la tradition, car il parle d’un combat meurtrier que se livrèrent les deux chefs de même origine et presque de même nom. Quelque crédit qu’on accorde à cette explication historique donnée par M. Ampère, la tradition de la fondation de Rome reste avec le caractère terrible que ’ les Romains lui ont donné en faisant de Romulus le frère de Romus ou Remus sa victime. Du reste, Tite-Live se met peu en frais de pitié pour Remus ou d’indignation contre Romutus, et puis c’était un grand crime de violer une enceinte consacrée par la religion ; là où la charrue augurale avait passé, nul ne pouvait mettre le pied, et c’était une impiété qu’aucun Romain na pouvait pardonner. Cependant les beaux esprits du siècle d’Auguste éprouvèrent le besoin d’adoucir un peu cette légende, expression caractéristique de mœurs et de sentiments qu’ils ne comprenaient plus. Ovide transforme le rude nourrisson de ia louve, le féroce meurtrier d’un frère égorgé dans l’emportement brutal de la colère, en un malheureux prince qu’une main dévouée prive d’un frère adoié et qui donne à ce frère mort les plus touchants regrets. En effet, ce n’est plus Romulus qui a frappé Remus, c’est Caler, un serviteur trop empressé, qui a cédé à l’indignation de voir manquer do respect à son maître. On sentait ainsi à la cour d’Auguste, et, si Auguste eût été accompagné dans le lieu où Ovide le surprit faisant ce qu’il ne put jamais pardonner au poëte d’avoir vu, le zèle d’un autre Celer aurait bien pu épargner à Ovide les tristesses de l’exil. Voila comment, dès le temps d’Auguste, on travestissait en sentimentalité banale la férocité expressive delà tradition plus vive et plus vraie. Cette tragique histoire est la principale origine de la défaveur qui s’attacha toujours à l’Aventin, abandonné aux plébéiens et exclu de l’enceinte sacrée de Rome jusqu’à Claudel On s’explique surtout cette défaveur si l’on

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admet sous la légende dramatique du’fratricide le fait historique de l’existence de Romuria, d’une cité rivale de Rome et son ennemie dès le berceau. La tradition antique plaçait sur l’Aventin le tombeau élevé par Romulus à Remus dans sa ville de Romuria. Le moyen âge, qui ne connaissait pas la tradition romaine, voyait dans la pyramide funèbre de Cestius, en dépit de l’inscription où Cestius est nommé, le tombeau de Remus. Le Pogge reproche à Pétrarque d’avoir partagé cette erreur. Selon d’autres récits, Romuria était située à quatre milles environ (10 stades) de Rome, du côté de Saint-Paul. Peutêtre faut-il attribuer cette erreur à l’existence d’une autre forteresse pélasge (Roma) en cet endroit. On trouve du reste chez les Hirpins une ville nommée Romuléa.

RONABÉE s. f. (ro-na-bé). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des rubiacées, tribu des eofféacées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent à la Guyane.

RONALDSIIAY (NORT11-), la plus septentrionale des lies Orcades, au N. de l’Ecosse, par 51° 29’ de latit. N. et30» 40’de longit. O. ; environ 5 kilom. de longueur sur 2 kilom. de largeur. Le sol est généralement sablonneux. Les côtes sont rocailleuses et riches en plantes marines.

RONALDSIIAY (SOUTH-), la plus méridionale des îles Orcades, nu N. de l’Écosse, par Ë8<M4’ de latit. N. et 5<>2l’de longit. O. ; 12 kilom. de longueur sur 0 kilom. de largeur. Surface unie et sol fertile. Les côtes, quoique très-escarpées, offrent plusieurs havres excellents.

RONAS s. m. (ro-nass). Bot. Syn. de racine d’Arménie.

RONCAGLIA, village d’Italie, dans l’exduché de Parme, sur le Pô, entre Plaisance et Crémone. Aux environs s’étend une plaine célèbre dans l’histoire par le séjour qu’y faisaient, au xi° et au x»e siècle, les empereurs d’Allemagne avant leur couronnement. La" diète qui y fut réunie en U58 par Frédéric l«r déclara que la domination de l’Italie appartenait aux empereurs.

RONCAGLIA (Constantin), théologien italien, né à Lucques en 1677, mort dans la même ville on 1737. Admis dans la congrégation de la Mère-de-Dieu, il professa la philosophie et la théologie et devint vicaire général de son ordre. On a de lui un assez grand nombre d’ouvrages aujourd’hui dépourvus de tout intérêt, mais qui étaient estimés des théologiens de son temps. Nous nous bornerons à citer : Alcune conversazioni (Lucques, 1710, in-8°) ; la Famiglia christiana (1711, in-8°) ; Istoria délie variazoni délie chiese protestanti (1712, in-8°) ; Effetti délia prelesa ri forma di Luiero, etc. (1714, iri-8°) ; Lesioni sacre inlomo alla venuta, costumi e monarchia deW Antecristo (1718, in-8°) ; le Moderne conversazioni(nîo, in-8°) ; Universa moralis theologia (1730, 2 vol. in-S°) ; enfin une édition latine de l’Histoire ecclésiastique de. l’Ancien Testament d« Natalis Alexandre(Lucques, 1734, 9 vol. in-fol.), plusieurs fois rééditée.

BONCAL, bourg d’Espagne (Navarre), province et à 58 kilom. de Pampelune et à 30 kilom. N.-E. de Sanguesa, ch.-l. de la vallée de son nom, sur les pentes d’une colline, au pied de la montagne de Santa-Barbara, sur les bords de l’Ezca, qui le partage en deux quartiers ; 444 hab. On y remarque une bellepromenade qui longe l’Ezca et une vaste

église que couronne une tour très-élevée.

La vallée de Roncal se compose de sept villages habités par environ 4,000 individus. L’assemblée ou députation qui administre cette espèce de république se réunit alternativement dans chacun des villages. C’est à Roncal que se conservent les archives.» C’est, dit M. Germond Delavigne, le territoire le plus accidenté de la province ; le froid y est excessif, les neiges y sont abondantes et les produits du sol se bornent à une assez

fraude quantité de pommes de terre d’une onne qualité. Les Roncalais élèventsurtout des brebis et l’on en évalue le nombre à 90,000 pour toute ta vallée. Les troupeaux restent cinq mois de la belle saison dans les montagnes et descendent passer les autres dans les Bardenas, immense contrée da pâturages de 1,100 kilom. carr., située au sud de la Navarre, dans le partido de Tudela. » Des montagnes très-hautes et très-escarpées entourent la vallée de Roncal, qui n’a d’autre issue que celle que l’Orca s’ouvre entre deux monts élevés. Sa longueur est d’environ 38 kilom. et sa largeur de 16. Plusieurs cours d’eau, dont l’Orca, affluent de l’Avagon, est le principal, descendent des montagnes. Le gibier abonde dans les montagnes et les rivières nourrissent une grande quantité d’anguilles et de truites délicates.

Le nom de Roncal jouit d’une grande célébrité en Espagne ; il y est presque aussi populaire que celui de Roncevaux. La tradition rapporte qu’en 810 le roi Abd-er-Rhaman de Cordoue, ayant pénétré dans le défilé d’Olastt, y fut assailli par les montagnards ; les femmes elles-mêmes, vêtues

d’habits d’homme, prirent part au combat. L’année du roi maure fut mise en déroute, le roi fut fait prisonnier. Les femmes l’entraînèrent sur -un pont et lui tranchèrent la têtu. En 921, les troupes d’un autre Abd-er-Rhaman, qui voulait punir les Navarrais d’à RONC

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—voir prêté secours aux Asturîens, furent assaillies par les Roncaliens et accablées sous des blocs de rochers. Ce dernier fait d’urmes est beaucoup moins incertain que le premier.

RONCALLI-PAROLINO (le comte François), médecin italien, né à Brescia en 1092, mort dans la même ville en 1763. Sa grande réputation lui valut d’être nommé médecin de la cour de Madrid, membre d’un grand nombre de sociétés savantes, et lui fit décerner par le roi de Pologne le titre de comte. Pendant ses loisirs, il s’adonna avec passion k l’êtuda de la numismatique. On lui doit plusieurs ouvrages fort estimés de son temps, notamment : Examen chymico-medicum de aquis Brixianis (Brescia, 1722) ; Dissertalio de aquis mineralibus Coldoni (1724) ; Historié morboram (1741) ; liuropm medicina (1744) ; In variolarum incisionem declamatio epistolaris (1759), otc.

RONCE s. f. (ron-se — probablement du latin rumex, rumifis, espèce de dard, Diez appuie cette dérivation par l’analogie de ponce, venu du latin pumex, pumicis, et par le rapprochement du languedocien roumec, provençal roumias, ronce Le latin rumex a peut-être signifié chardon, plante épineuse, avant do s’appliquer aune pointe métallique ; notre mot chardon s’applique de même à une pointe de fer. Le mot rumex, par un adjectif rumicus, paraît être également la stutee de l’italien ronca, serpe, diminutif nnciglio, crochet, roncare, échardonner. Ci mparez aussi le vieux français ronde, sorte d’arme). Bot. Genre de plantes, de la famille des rosacées, tribu des dryadées, comprenant un grand nombre d’espèces, qui croissent surtout dans les contrées tempérées : On a obtenu, par la culture, plusieurs variétés de RONCES. (Bosc.) On peut élever par curiosité la ronce 4 fruit blanc. (V. de Boinare.) Les épines et ■ les ronces hérissent le palais des Césars. (Pouqueville.)

La ronce naît bientôt si le champ reste en friche. Fa. os Neufcuateau.

.... Ce que m’ont appris la ronce et les Épines, C’est qu’il n’est rien de bon au monde que d’aimer. Que même les douleurs de l’amour sont divines.

E. AUUIER.

La ronce aux traits aigus, comme un garde ûdèle, Au pied de l’arbrisseau se pose en sentinelle, Détourne avec ses dards l’approche du troupeau, Des arbustes naissants protège le berceau.

Caste l.

— Fig. Peine, difficulté, obstacle, inconvénient : Au lieu de ce chemin jonché de roses et di fleurs que le monde nous annonce pour nO :.s attirer, nous ne trouvons qu’un chemin âpre tout hérissé de ronces et d’épines. (Mass.)

Voilà le train de la vie : l’un court à travers ■ m ronces sans se piquer ; l’autre a beau regarder où il met te pied, il arrive au gîte écorché tout vif. (Dider.) J’ai appris dans les liores et par ma propre expérience (/«« la vie est rude à gravir ; à ne faut pas gueula première ronce m’accroche au passage. (Ad. Paul.)

L’ombre descend sur nous plus large et plus pro-Et, les pieds déchirés par les ronce» du sort, [fonde. Nous mourons tous les jours en couraa t vers la mort,

Castel.

Il État inculte, état d’ignorance : Les ronces de l’ignorance sont promptes à couvrir les champs de l’esprit, lorsqu’ils ne sont plus du tout cultivés. (Cormen.)

Oh 1 que de mon esprit triste et mal ordonne1 Ne puis-je foire Ôter les ronce», les épines I

Boilead.

— Techn. Nom que l’on donne à des veinas arrondies, comme on en voit sur certains bois noueux et sur les lames damassées.

— Ichthyol. Nom vulgaire de la raie bouclée.

— Encycl. Bot. Ce genre comprend des plantes sous-frutescentes, à racines traçantes et à tiges souvent sarmenteuses, aiguillonnées, ordinairement bisannuelles. Les feuilles sont tantôt composées de trois à cinq folioles, tantôt simples, mais toujours plus ou moins profondément lobées. Les fleurs ont toute la structure de celles dos rosiers, dont elles ne diffèrent qu’en ce que le réceptacle des ovaires y est suillant au lieu d’être infère comme dans ce dernier genre. Quant au fruit, c’est une agrégation de petits drupes, dont chacun pris a part ressemble exactement à une prune ou à une cerise, ayant comme ces dernières un noyau recouvert d’une pulpe succulente et présentant, sur un <1%, ses cotés, le sillon caractéristique des drupes des amygdalèes.

Toutes les ronces sont originaires des contrées froides ou tempérées de l’hémisphère septentrional, y compris les montagnes du nord de l’Inde, et, parmi les nombreuses espèces, il en est qui présentent un certain intérêt comme plantes fructifères. La plus importante sous ce rapport est notre frumboisier commun, indigène des montagnes

d’Europe et depuis longtemps introduit dans les jardins, où ses fruits parfumés le rendent presque le rival du fraisier. Une seconde espèce, ia ronce arctique ; rend les plus grands services aux peuples des contrées boréales, et particulièrement aux Lapons, qui font dett conserves avec ses fruits et eu font même une boisson alcoolique qui les dédommage, dans une certaine mesure, de la privation du