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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 2, Scir-Soir.djvu/137

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chargées de préparer la loi sur les pauvres. On a de cet économiste : Conférences sur l’économie politique (1826), ouvrage traduit en français par M. Arrivabene sous le titre de Principes fondamentaux de l’économie politique (1830), et Essai d’économie politique. Il a publié, en outre, dans VEncyclopœdiu melropolitana, le Rapport de la commission d’enquête sur les tisserands, un Exposé des lois sur le paupérisme et un Aperçu des législations anglaise et américaine (1840).

SÉNIORAT s, m, (sé-ni-o-ra — du lat. senior, Je plus vieux). Qualité de doyen ou i’olné.

SENISSE s. f. (se-ni-se). Techn. Poussière de houille entraînée par la fumée.

SENJEN, île de l’océan Alantique, près de la côte de la Norvège septentrionale, par 69» 20’ de latit. N. et 15<> 20’ de longit. E. Elle mesure 72 kilom. de longueur sur 45 kilom. de largeur et compte une population de 3,000 hab., de race finnoise. Le sol, montagneux et assez boisé, produit quelques pâturages qui nourrissent des troupeaux de rennes.

SENKENDERG (Henri-Christian, baron de), jurisconsulte allemand, né a. Francfort en 1704, mort en 1768. Il étudia le droit à l’université de Giessen, visita ensuite les grandes écoles juridiques de l’Allemagne et accepta, pour début, une place de professeur et d’assesseur à la Faculté de droit de Gœttingue. Il devint ensuite professeur titulaire et, quelques années plus tard, il passa à l’université de Giessen. Senkenberg acquit en Allemagne une telle autorité scientifique que lo prince de Nassau et le margrave de Brandebourg

!e nommèrent leur jurisconsulte privé, et que

l’empereur d’Autriche, après l’avoir nommé conseiller-aulique, lui conféra le titre de baron. On lui doit, entre nutres écrits : Juris fendalis imiB lineœ (Gœttingue, 1737, in-4°) ; Meditationes de universo jure et historia (Giessen, 1731, in-S°) ; Corpus juris feudalis germanici (Giessen, 1740, in-8°) ; Collection de pièces inédiles et rares pour le droit civil, etc. (Francfort, 1745,4 vol. in-8<>) ; Metàodusjitrisprudeiitr’33{Fra.ncfort, 1754, in-4<>) ; Corpus juris germanici (2 vol. in-fol.) ; Introduction à ta jurisprudence usitée en Allemagne (Nordlingen, 1762, in-8<>),

SENKENBERG (Jean-Christian), frère du précédent, né en 1707, mort en 1772. Il exerça la médecine à Francfort-sur-le-Mein, y reçut le titre de médecin de la cour de Darmstadt et y fonda un hôpital qui porte son nom et qui est un des plus beaux établissements Je ce genre en Allemagne.

SENKENBERG (René-Charles, baron de), fils de Henri-Christian ou Henri-Christophe, littérateur allemand, né à Vienne en 1751, mort en 1799. Après avoir fait ses études à Gœttingue et à Strasbourg, il voyagea en Italie et fut, à son retour en Allemagne, nommé assesseur de la régence à Giessen. En 1778, il contribua à la publication d’un document historique qu’il avait en sa possession, document qui invalidait les prétentions de l’Autriche sur la succession de Bavière. Devenu la bête noire de la cour de Vienne et s’étant peu de temps après rendu dans cette ville, il fut banni des États autrichiens. De retour à Giessen, il fut nommé conseiller de la régence. Il fit ensuite plusieurs voyages et, en 1784, donna sa démission. Il légua sa bibliothèque, sa maison et une somme de 10,000 florins à l’université de Giessen. On a de lui : un supplément à la Bibliothèque juridique de Lipenius (Leipzig, 1787-1789) ; Fortsetzung der deutschen Reichsgeschichte von Hœberlein (Continuation de l’Histoire de l’empire allemand de Hœberlein), t. XXII à XXVIII ; suivant d’autres bibliographes, t. XXI à XXVII (Francfort, 1798) ; Carmina, poésies latines et allemandes, publiées sous le pseudonyme de Polydore Remaus (1786).

SENKENBERGIE s. f. (sain-kain-bèr-jtde Senkenberg, botan. allem.). Bot. Syn. de passbragb ou LÉPIDIER, genre de crucifères.

SENKOWSK1 (Joseph-Ivanowitch), orientaliste et littérateur russe, né dans les environs de Wilua en 1800, mort en 1858. Après avoir parcouru, de 1819 à 1821, la Turquie, l’Asie Mineure, l’Archipel, la Syrie, l’Égypte et la Nubie, il fut attaché quelque temps à la mission russe de Constantinople, puis au département asiatique de Saint-Pétersbourg et devint, en 1822, professeur de langues à l’université de Wilna, puis, la même année, il fut appelé à occuper une chaire analogue a l’université de Saint-Pétersbourg et la conserva jusqu’en 1847, époque à laquelle il fut mis a la retraite. Ou a de lui : Colleclanea (Varsovie, 1S24-J825, 2 vol.), recueil d’extraits des historiens turcs, relatifs à l’histoire de la Pologne ; Supplément à l’histoire des Huns, des Turcs et des Mongols (Saint-Pélerabourg, 1824, en français) ; Lettre de Tutundju -Oglu- Mustapha - Aga (Saint-Pétersbourg, 1828, en français), écrit dirigé contre Hummer-Purgstall ; Voyages fantastiques (Saint-Pétersbourg, 1840, 3 vol., 2e édit.), recueil de nouvelles et d’esquisses satiriques ; une traduction russe du HajjiBaba de Morier (Saint-Pétersbourg, 4 vol., 2fi édit.), etc. On lui doit, en outre, un grand nombre d’imitations de légendes et de contes orientaux, qui parurent dans les Archives du Nord et dans d autres journaux. En 1834, il

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prit la direction de la Bibliothèque de lecture qui était publiée parla librairie Smirdin et qui acquit bientôt, grâce à lui, la réputation du meilleur journal de la Russie ; il y publia deux romans : la Chute du royaume de Schirwan (1842) et l&Femne accomplie (1845). Il fut aussi l’un des collaborateurs les plus actifs du Dictionnaire encyclopédique russe, dont il fut chargé en 1838 de diriger la publication. Plus tard, il dut, à la suite de quelques difficultés avec Smirdin, se retirer de la Bibliothèque de lecture. Cependant, après plusieurs années de retraite, il devint, en 1856, un des rédacteurs du Fils de la patrie et mit à profit la liberté laissée à la presse pendant les premières années du règne d’Alexandre II pour attaquer dans cette feuille les abus de toute nature existant en Russie et signaler les réformes qui pouvaient les faire disparaître. Une édition complète de ses Œuvres a été publiée après sa mort (Saint-Pétersbourg, 1859, 9 vol.).

SENLIS, en latin Augustomagus, puis Civitas Sylvanectensium ou Syluanectum, ville de France (Oise), ch.-l. d’arrond. et de canton, à 52 kilom. S.-E. de Beauvais, sur la Nonette, entre les forêts de Chantilly, d’Ermenonville et de Harlatte ; pop. aggl., 5,329hab,

— pop. tôt. 6,092 hab. L’arrondissement comprend 7 cantons, 133 communes et 90,272 hab. Tribunal de l’e instance, justice de paix, bibliothèque publique. Cressonnières artificielles ; filatures de coton, distilleries, mégisseries ; fabrication de toiles, dentelles ; impression sur étoffes. Commerce de farine, laine, bois de charpente. Senlis, agréablement situé sur la petite d’une colline, se compose de deux parties, l’enceinte de l’ancienne ville ou la Cité, ouvrage des Romains, et trois faubourgs, de construction moins ancienne, qui rayonnent autour de la Cité. Les murs de !a Cité, qui ont 4 mètres d’épaisseur, se développent sur un périmètre

de 840 mètres autour d’un emplacement de forme ovale, sur le point le plus élevé de la ville ; on compte encore 16 tours saillantes, en hémicycle en dehors du mur d’enceinte, mais cariées à l’intérieur. L’architecture do leurs ouvertures esta plein cintre.

Histoire. Sylvanectum (d’où par corruption Senlis) était une bourgade gallo-romaine, appelée antérieurement Augustomagus et ceinte d’épaisses murailles. Les Romains établirent aux environs une colonie militaire. Deux grandes voies, partant de Senlis, gagnaient l’une Soissons, l’autre Amiens. Une troisième la mettait en rapport avec Lutèce. Saint Rieul, évêque d Arles, vint y prêcher le christianisme au me Biècle. Senhs servit de résidence aux rois de la seconde race. Charlemagne affectionnait les grands bois qui l’environnent. Lors du démembrement de l’empire, -la ville de Senlis dépendit du comté de Vermandois. Elle entra ensuite dans le domaine royal et obtint une charte de commune en 1173. Elle formait dès lors le fief de la branche collatérale issue des anciens comtes de Vermandois, dits Bouteillers de Senlis, par allusion à, leur charge de bouteillers a la cour de France. Au xive siècle, cette maison s’étant éteinte, un bailli royal, dont la juridiction s’étendait sur Pierrefonds et Compiègne, fut placé à Senlis. La révolte des Jacques eut à Senlis un de ses principaux foyers. Plus tard, en 1358, les nobies essayèrent de faire payer à la ville sa coopération à la révolte, mais les bourgeois se soulevèrent et la tentative échoua. Au xve siècle, le parti bourguignon et anglais parvint h se maintenir à Senlis pendant dix années ; la bourgeoisie finit par expulser les envahisseurs. À l’époque de la Ligue, Senlis fut assiégé par le duc d’Aumale. Le duc de Longueville et La Noue accoururent à son aide et, tombant sur les derrières des agresseurs, les défirent complètement. L’avènement de Henri IV marqua pour Senlis une ère de prospérité qui dura environ deux siècles, « Les nombreuses manufactures, dit un de ses historiens, qui faisaient sa principale industrie et qui étaient exploitées sous Henri IV par 200 maîtres, sous les ordres desquels travaillaient 4,000 ouvriers, ont successivement disparu du pays. Il ne reste plus de toute cette animation qu’une cité aux habitudes réglées et tranquilles. » La création du chemin de fer du Nord, qui a privé pour toujours Senlis de cette ancienne animation, due surtout aux routes nombreuses dont la ville était le point do jonction, n’a pas peu contribué, malgré un embranchement isolé, à rendre à peu près nul son commerce actuel.

L’evêché de Senlis, jadis suffragant de l’archevêché de Reims, a été supprimé en 1789, et le concordat a maintenu cette suppression. Néanmoins, l’évêque de Beauvais

prend officiellement pour titre : évêque de Noyon, Senlis et Beauvais.

Monuments. L’ancienne cathédrale, aujourd’hui église paroissiale, est un édifice dans lequel on retrouve le style de nombreuses époques. Les dimensions sont relativement restreintes ; longueur, 98 mètres ; largeur aux transsepts, 35 mètres ; hauteur sous voûte, 30 mètres. La façade, la partie inférieure do la nef principale et du chœur, une partie des bas-côtés et les chapelles de l’abside appartiennent au xiie siècle. Le clocher, fort ouvragé, est du xme siècle. Le transsept, les galeries, sans parler de plusieurs chapelles, datent de la Renaissance. Le grand

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portail central a été construit en 1154. Il est orné de curieux bas-reliefs représentant les mois de l’année. Des statues, récemment restaurées, surmontent ces bas-reliefs. Le tympan porte un autre bas-relief, et quarante-quatre statuettes garnissent les archivoltes. Une grande rose à douze rayons, accompagnée de statuettes avec arcades romanes, domine le portail, et le sommet de la façade comprise entre les deux tours est couronné d’une balustrade à jour, sur laquelle se dressent des figures d’anges. La tour du sud ou clocher est seule surmontée d’un beffroi octogonal et d’une élégante flèche do pierre, le tout d’une hauteur de 78 mètres au-dessus du sol. Du sommet de cette flèche on domino les environs dans un rayon de 12 kilomètres. Le portail sud, c’est-à-dire pratiqué au bas du clocher, est surmonté d’une rose flamboyante ; celui du nord est plus simple. A l’intérieur, on remarque la salie capituiaire (xino siècle), le chœur, large de 33 mètres, et la nef, large de 32. Les collatéraux supportent une galerie à balustrades, ajoutées au xvine siècle et assez disgracieuses. Enfin, la sacristie contient de curieux fragments de colonnes remontant au xe siècle. Il faut encore mentionner, dans la nef principale, un cénotaphe du xvno siècle, orné d’un bas-relief des plus bizarres. Ce bas-relief, en marbre blanc, représente une femme succombant au milieu de l’opération césarienne. L’enfant porte une palme avec ces mots : Meruisli ; mors et amor tanto potuerunt fœdere jungi. La cathédrale de Senlis est classée au nombre des monuments historiques.

L’église de l’abbaye de Saint-Vincent, également classée parmi les monuments historiques, est aujourd’hui, avec l’ancienne cathédrale, le seul édifice religieux de Senlis qui ait continué à être affecté au culte. C’est un édifice du xiie siècle, fort simple ; il sert de chapelle à un pensionnat ecclésiastique dépendant de l’evêché de Beauvais et installé dans les bâtiments de l’ancien cloître, élevé de 1SG0 à 1680. Senlis possédait au moyen âge d’autres églises ; celles de Saint-Mauiiee, des Cordeliers, de Saint-Hilaire, de Sainte-Geneviève et de Saint-Rieul sont depuis1 longtemps détruites. D’autres existent encore en partie ; ce sont : l’église do Saint-Frambourg (1177), que son beau portail a fait classer au nombre des monuments historiques ; l’église des Carmes (1303) ; ces deux églises servent aujourd’hui de magasins ; l’eglise Saint-Pierre, occupée par un quartier de cavalerie ; on remarque son portail, bel échantillon du style ogival fleuri ; l’église Saint-Aignan (xne, xiva et xvio siècles), transformée en théâtre.

Les autres édifices de Senlis sont :

Le château royal, d’origine romaine, massive construction adossée au mur de la ville et munie de tours. On y trouve les vestiges d’une chapelle du xiiû siècle, et une porte élégante, de style ogival, donne accès dans une chambre peinte, à fond bleu, parsemée de fleurs de lis, avec un croissant, un H et un cordon de Saint-Michel. Une dépendance du château, bâtiment du xme siècle, servait jadis de’prison.

L’hôtel de ville, reconstruit en 1495, gracieux édifice du xve siècle, avec de hautes fenêtres à croix de pierre, un escalier enfermé dans une tourelle et des portes en arc de Tudor.

Enfin, il faut mentionner plusieurs maisons particulières, intéressautes soit au point de vue historique, soit au point de vue artistique : la maison des Templiers (xui* siècle), qui a conservé sa tourelle et son escalier primitifs ; l’auberge des Trois-Pots, même époque, avec son enseigne intacte, spirituellement sculptée ; de nombreuses constructions en bois, de forma et d’ornementation bizarres.

Etablissements civils. Nous signalerons parmi eux, comme principalement digne d’intérêt, la bibliothèque, riche de 13,000 volumes, composés en grande partie de documents historiques, classés sous ce titre. Collectanea SgCvanectensia, et de pièces manuscrites relatives à l’ancieu diocèse. La bibliothèque de Senlis possède, eu outre, une remarquable collection numismatique due au docteur Voillemier.

L’illustration la plus connue de Senlis est son évêque Guérin, prélat élu en 1215, type du prêtre soldat, comme le moyen âge en vit un grand nombre. Il combattit à Bouvines et ne contribua pas peu au succès de la journée. On cite de lui une réponse significative. Pendant le combat, Guérin portait une masse d’armes et point d’épée. Philippe-Auguste, le soir de la victoire, en manifesta sou etonnement : « C’est, dit l’ëvèque de Senlis, que l’Église défend de percer avec le glaive, taudis qu’elle n’interdit nulle part d’assommer avec une massue. »

Il s’est tenu à Senlis neuf conciles, en 861, 863, 873, 990, 1235, 1240, 1315, 1318 et 1326. Trois seulement méritent d’être signalés.

Au concile de 873, Charles le Chauve fit dégrader son fils Carloman, révolté contre lui et qui avait autrefois reçu le diaconat. Les évêques le dépouillèrent de toute dignité ecclésiastique et le réduisirent à la condition laïqjie. Ses partisans prétendirent alors que rien ne l’empêchait plus de régner et se soulevèrent en son nom contre Charles. Carloman était détenu prisonnier à Sen SENN

lis. Charles le Chauve le fit juger de nouveau et condamner à mort. On se contenta toutefois de lui crever les yeux et de l’enfermer dans le monastère de Corbie.

Au concile de 1315, réuni par ordre de Louis X, sous la présidence de Robert de Courtenay, archevêque de Reims, fut jugé l’évêque de Châlons-sur-Marne, Pierre de Latilly, accusé d’avoir fait mourir son prédécesseur et d’avoir trempé dans un complot contre la vie de Philippe le Bel. Pierre de Latilly réussit à se faire absoudre.

Le dernier concile de Senlis (1326), présidé par l’archevêque de Reims, et auquel assistèrent six évêques, Gérard de Soissons, Albert de Laon, Jean de Marigny de Beauvais, Pierre de Latilly de Châlons, Foucaud de Rochechouart de Noyon et Pierre de Senlis, régla diverses matières ecclésiastiques, la tenue des conciles provinciaux, le mode de payement des dîmes, le droit d’asile dans les églises et les abbayes, la nullité des mariages clandestins, etc.

SENN (EL-), ville de la Turquie d’Asie. V. El-Senn.

SENNA, ville d’Afrique. V. Sena.

SENNAAR ou SIMIAR, nom donné par les Hébreux à la plaine où séjournèrent les hommes depuis le déluge jusqu’à la construction de la tour de Babel. Les commentateurs de la Bible pensent généralement que les Hébreux désignaient par ce nom la plaine de la Babylonie.

SENNAAR, ancien royaume de Nubie, jadis État indépendant, soumis à la domination de l’Égypte, dont il forme actuellement une province, situé dans la Nubie supérieure, à l’E. du Kordofan et à l’O. de l’Abyssinie, entre le Bahr-el-Azrek (Nil Bleu) et lo Bahrel-Abiad (Nil Blanc) ; longueur du N. au

S., 441 kilom. ; largeur, 260 kilom. ; superficie, 138,000 kilom. carrés ; 2,000,000 d’hab. Le climat est très-ebaud et très-malsain. Les inondations du Nil y produisent la richesse et la fertilité, en déposant sur son sol aride et sablonneux un limon fécondant. Les principaux produits de ce pays sont : le maïs, le tabac, les légumes, les citrons, etc. Les arbres à gomme, les résines et l’encens sont encore de grands éléments de richesse pour le pays. On y trouve de grandes forêts, comme celles du Darfour et de la Nubie, habitées par des bêtes féroces ou sauvages, notamment l’éléphant, le loup, le sanglier, le rhinocéros, le buffle sauvage, le singe, etc. ; les serpents et les reptiles de toutes sortes y sont d’une grosseur extraordinaire. Quant aux animaux domestiques, ils consistent en chevaux, dromadaires, ânes, moutons, etc. On fabrique dans le Sennaar des poteries, des têtes de pipe en terre, des paniers, des toiles de coton, des couteaux, des instruments aratoires, de la sellerie, de longs sabres, des fers de lance, des boucliers en peau d’éléphant. Le commerce, actif avec l’Égypte, consiste en esclaves, en ivoire, encens, gomme, baumes, parfums, plantes médicinales, plumes d’autruche, etc. Les transactions se font par échange. Le royaumo de Sennaar. fondé pur les Chiiouks au xvi« siècle, devint très-puissant et domina toute la Nubie méridionale. Il fut conquis par les Égyptiens en 1822. Ses villes principales sont Sennaar, jadis capitale du royaume et très-opulente, et Mesalamieh, sur le fleuve Bleu.

SENNAAR, ville de l’Afrique orientale, dans la Nubie supérieure ou méridionale, sur la rive gauche du Bahr-el-Azrek ou Nil Bleu, à 270 kilom. S. de Khartoum, ancienne capitale du royaume de son nom, par 13° 36’ do latit. N., 31° 24’do lougit. E. ; 10,000 hab. On y fabrique beaucoup d’instruments en fer, des ouvrages d’orfèvrerie, de menuiserie, des toiîes de coton, etc. C’est un centre de commerce avec l’Égypte. Les Nubiens viennent à Sennaar échanger leurs produits. On remarque à Sennaar quelques établissements qui semblent remonter à une époque assez reculée. La mosquée moderne, située au milieu de la ville, est d’un aspect agréable. On distingue aussi l’ancien palais des souverains de Sennaar. Ce monument, qui n’offre rien de remarquable, a quatre étages et ressemble à une maison particulière. Des ruines importantes semblent attester l’antiquité de la ville et son ancienne puissance. Cependant la tradition du pays, contrairement aux conjectures des historiens et des voyageurs, ne fait remonter la fondation de Sennaar que vers le xvo siècle.

SENNACHÉR1B, roi d’Assyrie, appelé aussi Snrgon dans la Bible, mort en 707 av. J.-C 11 Succéda, vers 712, à Salmanasar, son père, ravagea la Judée, puis l’Égypte pendant trois ans, et força le roi Ezéehias, qu’il dépouilla en partie de ses possessions, à lui payer un tribut considérable. Sennachérih battit ensuite le roi de Chaldée, puis triompha d’une révolte des Soumirs et des Anads. Ayant appris que les rois d’Égypte et de Judée s’apprêtaient à lui faire la guerre, il s’empara de Péluse, puis entra en Judée, se rendit maître des places fortes les plus importantes et ravagea le pays. Pour détourner le fléau, le roi Ezechius donna à Sennachérib 30 talents d’or et 300 talents d’argent. Mais le roi d’Assyrie ne se tint pas pour satisfait et mit le siège devant Jérusalem. Cette ville résistait uvec la plus grande énergie, lorsque la peste éclata dans le camp des Assyriens.