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la plupart des romantiques ont remis en honneur :

Bois qui chantent, fraîches plaines,

D’odeurs pleines ; Lacs de moire, coteaux bleus. Ciel où le nuage passe ;

Large espace, Monts aux rochers anguleux...

Th. Gautier.

C’est le rhythme sur lequel V. Hugo a écrit Sara la baigneuse.

La strophe de huit vers, composée de deux quatrainsà rimesdiversementeroisées, n’offre pas beaucoup d’intérêt ; on en fait rarement usage. Elle a, au contraire, un mouvement très-vif en vers de trois, cinq ou sept pieds, lorsqu’elle est obtenue en triplant les rimes :

Le cèdre s’embrase, Crie, éclate, écrase Sa brûlante base Sous ses bras fumants ! La flamme en colonne Monte, tourbillonne. Retombe et bouillonne En feux écuniants.

Lamartine.

Les vierges au sein d’ébène, Belles comme les beaux soirs Riaient de se voir à peine Dans le cuivre des miroirs. D’autres, joyeuses comme elles, Faisaient jaillir des mamelles De leurs dociles chamelles Un lait blanc, sous leurs doigts noirs. V. IIuoo.

Ecuyer,

Çà, qu’on selle

Mon Adèle

Destrier.

Mon cœur ploie

Sous la joie,

Quand je broie

L’étrier.

V. Huoo.

La strophe de quatre vers n’est pas susceptible de beaucoup de variété. Voici les combinaisons généralement employées dans l’ode.

Quutre alexandrins à rimes croisées :

Celui dont la balance équitable et sévère Sait peser l’homme au poids de la réalité, En payant son tribut aux vertus qu’il révère, Peut braver les regards de la postérité.

J.-B. Roussgau.

Quatre alexandrins, dont les deux vers intérieurs riment entre eux. : Sur l’oreiller du mal, c’est Satan Trismégisle Qui berce longuement notre esprit enchanté, Et le riche métal de notre volonté Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

Cil. Baudelaire.

Cette combinaison force ie poète à prendre l’ordre inverse des rimes pour lu strophe suivante, ce qui rompt la monotonie de cette suite de quatrains ; elle n’a été employée que par les romantiques et surtout pour les strophes de vers de huit pieds :

Il était un roi de Thulé,

À qui son amante fidèle

Légua, comme souvenir d’elle,

Une coupe d’or ciselé ;

C’était un trésor plein do charmes.

Où son amour se conservait,

Et chaque fois qu’il y buvait,

Ses yeux se remplissaient de larmes.

Géuard de Nerval,

Quatre vers a rimes croisées, dont trois alexandrins et un vers de six pieds : Déjà de tous cOtés s’avançaient les approches ; Ici courait Mimas, là Typhon se battait, Et la suait Euryte à détacher les roches Qu’Encelade jetait.

MALiieuBt :,

Quatre vers à rimes croisées, dont trois alexandrins et un vers de huit pieds : De leurs douces chansons, instruits par la nature, Mille tendres oiseaux font résonner les airs ; Et les nymphesdes bois, dépouillant leur ceinture, Dansent au bruit de leurs concerts.

J.-B. Rousseau.

Deux alexandrins à rimes féminines croisées, avec deux vers de huit pieds a rimes masculines : Salut, champs que j’aimais, et vous, douce verdure,

Et vous, riant exil des bois, Ciel, pavillon de l’homme, admirable nature, Salut pour la dernière fois !

Gilbert. Ce mètre est celui de l’ïambe.

Les mêmes strophes existent en vers de six, sept ou huit pieds ; ce sont les plus faciles de toutes. On en relève le goût en ni : donnant que deux, trois ou quatre pieds à l’un des vers, le dernier ou l’avunt-dernier : Dans Venise la rouge. Pas un bateau qui bouge, Pas un pécheur dans l’eau. Pas un falot !

A. de Musset. C’était pendant la brume, Sur le clocher jauni

La lune. Comme un point sur un i.

A. de Musset.

Avec ce içenre de strophes, on entre dans

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le domaine illimité de la fantaisie, et nous ne nous y aventurerons pas.

Les strophes de nombre impair, cinq ou sept vers, s’obtiennent en triplant l’une des rîmes ; il y en a des exemples dans tous les mètres :

Le soleil, dont la violence Nous a fait languir si longtemps, Arme de feux moins éclatants Les rayons que son char nous lance, Et, plus paisible dans son cours, Laisse la céleste Balance Arbitre des nuits et des jours.

J.-B. Rousseau. J’ai vu que leurs honneurs, leur gloire, leur richesse Ne sont que des filets tendus à leur orgueil ; Que le port n’est pour eux qu’un véritable écueil, Et que ces lits pompeux où s’endort leur mollesse Ne couvrent qu’un affreux cercueil.

J.-B. Rousseau. Do tes accents mortels j’ai perdu la mémoire ; Nous ne chanterons plus qu’une éternelle gloire Au seul digne, au seul saint, au seul grand, au seul Mes jours ne seront plus qu’un éternel délire, [bon ; Mon âme qu’un cantique, et mon cœur qu’une lyre, Et chaque souffle enfin que j’exhale ou j’aspire, Un accord à ton nom !

Lamartine. Les strophes dont nous venons de parler sont toutes usitées dans l’ode et la chanson ; les strophes des poèmes de longue haleine sont autrement construites ; on conçoit, en effet, que trois ou quatre cents vers, ou plus, jetés uniformément dans le moule des odes, seraient fatigants a. lire. Les strophes des poëines, généralement composées d’alexandrins ou de vers de huit pieds, ont d’ordinaire des entrelacements de rimes qui empêchent la monotonie. Nous nous contenterons de citer : la strophe de six vers sur deux rimes, k rimes croisées au hasard, dont Alfred de Musset a fait un si bon usage dans Namouna et quelques autres de ses petits poèmes ; c’est la strophe usitée par Byron, Pulci, etc. :

Le sofa sur lequel Hassan était couché Était dans son espèce une admirable chose ; Il était de peau d’ours, mais d’un ours bien léché, Moelleux comme une chatte et frais comme une rose. Hassan avait, d’ailleurs, une très-belle pose : Il était nu comme Eve à son premier péché.

(Namouna.)

La strophe de huit vers de huit pieds, sur trois rimes, dont une quadruple ; elle est excessivement difficile, et c’est pourtant sur ce rhythme que Villon a écrit son Grand et son Petit Testament, des Ballades, etc. : La royne, blanche comme ung lys, Qui chantoit à voix de sereine, Berthe au grand pied, Biétris, Allys, Harembourges, qui tint le Maynu, Et Jehanne, la bonne Lorraine, Qu’Anglais brûlèrent a, Rouen, Où sont-ils, vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d’antan ?

La strophe de douze vers, a rimes croisées dans un ordre toujours le même, composée de onze alexandrins et close par un vers de huit pieds : Ce poème homérique et sans égal au monde Offre une allégorie admirable et profonde ; Mais, pour sucer la moelle, il faut qu’on brise l’os, Pour savourer l’odeur, il faut ouvrir le vase, Du tableau que l’on cache il faut tirer la gaze, Lever, le bal fini, le masque aux dominos. J’aurais pu clairement expliquer chaque chose, Clouer à chaque mot une savante glose : Je vous crois, cher lecteur, assez spirituel Pour me comprendre. Ainsi, bonsoir ; fermez la porte, Donnez-moi la pincette et dites qu’on m’apporte Un tome de Pantagruel.

Tu. Gautier. STROPHÉSIE s. f. (stro-fé-zî). Moll. Genre de mollusques brachiopodes, du groupe des térébratules.

STROPHIDIE s. f. (stro-fi-dî — du gr. strophe, cercle ; idea, forme). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des géomètres.

STROPHION s. m. (stro-fi-onn — gr. strophion ; de strepho, je tourne). Antiq. gr. Sorte de ruban dont les Grecs se ceignaient la tête.1 Bande roulée que les jeunes femmes, chez les Grecs et chez les Romains, portaient au-dessous de leurs seins, pour les soutenir, quand elles se livraientk quelque exercice violent. Il La forme latine est strOphium.

— Encycl. Le slrophium des Romains serrait la poitrine de façon à contenir les mouvements du sein ; il était large, ordinairement en cuir, et se plaçait sur la tunique intérieure, vêtement analogue à la chemise moderne. Catulle, dans sa pièce sur les Noces de Théiisei de Pétée, montre Ariane, dans son désespoir du départ de Thésée, ne voilant plus sa poitrine d un vêtement léger, ne liant plus par le strophium sa’gorge indocile : iVon contacta levi vefalum pectits amiclu. Non tereti strophio luctanies vùicta pajjillas.

On donnait aussi le nom de slrophium à un ruban dont on se eeignait les cheveux. Nous en trouvons un exemple dans Prudence (Cathemerinon) : « Couronnée de la gloire de Lieu, lie tes cheveux d’un slrophium ; » ..... Liga strophio, Lande Dei redimita, comas.

STROPHIOSTOME s. m. (stro-fl-o-sto-mo

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— du gr. strophio», cordon ; stoma, bouche). Bot. Syn. de myosotis.

STROFHITE s. m. (stro-fi-te — du gr. strophe, cercle). Moll. Genre de mollusques acéphales, formé aux dépens des anodontes.

STROPHIUM s. m. (stro-fi-omm). Antiq.

gr. V. STKOPHION.

STROPHOCHEILE s. m. (stro-fo-kè-ledu gr. strophos, tourné ; cheilos, lèvre). Moll. Genre de mollusques gastéropodes pulmonés, du groupe des hélices.

STROPHOCONE s. ni. (stro-fo-kô-ne — du gr. strophos, tourné, et de cdiie). Foram. Genre de foraminifères ou rhizopodes, du groupe des uvellines.

STROPHODE s. m. (stro-fo-de). Ichthyol. Genre de poissons cartilagineux, du groupe des cestracions, comprenant de nombreuses espèces fossiles des divers étages des terrains secondaires.

STROPHOMÈNE s. m. (stro-fo-mè-nedu gr. strophos, tourné ; mène, croissant). Moll. Genre de mollusques brachiopodes fossiles, qui parait devoir être réuni aux productus.

STROPHOPAPPE S. m. (stro-fo-pa-pedu gr. strophos, tordu ; pappos, aigrette). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des composées, tribu des vernoniées, dont l’espèce type croit au Brésil.

STROPHOSÛME s. m. (stro-fo-so-me — du gr. strophos, tordu ; soma, corps), lïntom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, tribu des brachydérides, comprenant une quarantaine d’espèces, presque toutes d’Europe ou d’Amérique.

STROPHOSTOME s. m. (stro-fo-sto-inedn gr. strophos, tordu ; stoma, bouche). Moll. Genre de mollusques gastéropodes pulmonés, voisin des cyclostomes, appelé aussi férussine, et comprenant quatre espèces fossiles des terrains tertiaires.

STROPHOSTYLE s. m. (stro-fo-sti-le —du gr. strophos, tordu, et de style). Bot. Genre 3e plantes, de la famille des légumineuses, réuni par plusieurs auteurs aux haricots.

STROPHULUSs. m. (stro-fu-luss— dirain : du lat. strophus, gr. strophos, bandelette). Pathol. Inflammation cutanée fréquente chez les enfants à la mamelle, à l’époque de la première dentition. Il On dit aussi strophule.

— Encycl. Le strophulus, vulgairement feux de dents, n’est autre chose que le lichen ’ apparaissant chez les enfants à la mamelle, pendant le travail de la dentition, à la face, au cou et sur la poitrine. Il est. caractérisé

Ear des papules prurigineuses rouges ou lanches d’un volume variable, se terminant toujours par résolution ou par desquamation. Il porte les petits enfants à se gratter et à s’écorcher, et les démangeaisons dont il s’accompagne augmentent le malaise inséparable de la dentition. L’apparition des premières dents est sa cause la plus fréquente mais souvent aussi l’alimentation de l’enfant’ quand elle est trop forte, amène son développement en même temps qu’elle produit une irritation gastro-intestinale. Le strophulus s’accompagne quelquefois d’un léger mouvement fébrile ; s’il guérit dans un point, il n’est pas rare de le voir reparaître dans un autre ; mais chaque papule en particulier ne dure guère plus de sept à dix jours. Le meilleur traitement est celui qui consiste à. administrer quelques bains de son gélatineux ou alcalins, et au befoin à saupoudrer d’un peu d’amidon les surfaces malades. On devra aussi surveiller attentivement l’alimentation de l’enfant et le lait de la nourrice.

STROPPIANA, bourg du royaume d’Italie, province et à 27 kilotn. S.-O. de Novare district de Verceil, chef-lieu de mandement ■ 2,729 hab.

STROSSMAYBR (Georges), prélat croate, né à Essek (Slavonie) en 1815. Son père, reconnaissant en lui de rares aptitudes, le destina à la carrière ecclésiastique, le mit au gymnase d’Essek, puis l’envoya au séminaire de Diakovar et à l’université de Pesth, où il se fit recevoir docteur en philosophie. Strossmuyer alla étudier ensuite la théologie à Vienne, où il prit le grade de docteur, entra dans les ordres, puis devint successivement professeur au séminaire de Diakovar, directeur des études, professeur de droit canon ù l’Académie théologique de Vienne (1845) et enfin évêque de Diakovar (lS49).Strossmayer se donna pour mission de civiliser les populations incultes de laCroatie. Il groupa autour de lui toutes les forcestvives de la nation. Ses immenses revenus, il les employa à fonder des institutions d’éducation populaire et de haut enseignement, des écoles, des académies, des églises ; il donna 100,000 florins pour créer l’université d’Agram, acheta à ses frais la bibliothèque académique, fit construire la cathédrale gothique de Diakovar. Très-instruit, d’une tolérance qu’on n’est point habitué à trouver chez lesprèlats catholiques, M. Strossmayer a su mettre au service de ses convictions une énergie indomptable. Cet homme remarquable n’était guère connu qu’en Allemagne, lorsqu’il alla siéger au concile du Vatican en décembre 1869. Là, il s’est acquis une grande réputation en se posant en adversaire déclaré da l’infaillibilité papale et de ?

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articles du Sylhbus qui condamnent la civilisation moderne. Ayant osé, le 82 mars 1870, parler en faveur de la tolérance, prendre la défense des protestants, citer Leibniz et dire que peu de catholiques sont capables d’écrire une apologie du christianisme comme l’a fait M. Guizot, il excita contre lui une véritable tempête et ne put achever son discours. Après avoir voté contre l’infaillibilité du pape, il revint en Croatie. Vers le mois d’avril 1872, la cour de Rome voyant qu’il n’avait pas encore publié dans son diocèse le nouveau dogme de l’infaillibilité, le menaça des foudres de l’Eglise s’il persistait dans son attitude hostile. 11 céda. Au mois de janvier 1873, il fit ua voyage en Italie pour rétablir sa santé altérée, se rendit à Rome et eut avec le papelune entrevue courte et froide. Pie IX ayant fait plusieurs fois allusion à sa prétendre captivité, sans doute pour sonder l’évêque sur la question du pouvoir temporel, celui-ci garda le silence et 1 entretien Unit presque aussitôt.

STROTHA (Charles-Adolphe de), général allemand, né à Frankenstein (Silésie) en 1792, mort en 1870. Entré de bonne heure dans l’armée prussienne, il prit part aux diverses campagnes contre la France, fut promu, pendant la longue période de paix qvii suivit 1815, à divers grades, et, en dernier lieu (1836), à celui de général d’une brigade d’artillerie ; le 8 novembre 1848, il fut appelé à Berlin en qualité ? de ministre de la guerre. 11 laissa le général Wransel pénétrer dans cette ville et y proclamer l’état do siège, et prit les mesures les plus énergiques pour apaiser par la force des armes l’insurrection à Dresde, dans le grand-duché de Bade et dans le Paiatinat. 1 ! déposa son portefeuille en 1850, fut promu, la même année, lieutenant général et commandant de la deuxième inspection d’artillerie et prit sa retraite en 1854. Il ne s’occupa plus dès lorsque de travaux scientifiques, dont les résultats se trouvent consignes dans deux ouvrages importants, publiés l’un et l’autre en 1868. Ils bout intitulés : l’Artillerie à cheval prussienne et Histoire de la troisième brigade d’artillerie.

STROUD, ville d’Angleterre, comté de Glocester, sur ta Frotue et le petit canal de son nom, à 17 kilom. S. de Glocester ; 47,000 hab. Cette ville populeuse et industrielle est regardée comme le centre des manufactures de draps de l’Angleterre occidentale. En 18G2, on y comptait 23 fabriques de draps mues par la vapeur, 392 métiers à la main ; il y a, en outre, des foulonneries, teintureries, manufactures d’épingles, etc. On y remarque l’église de Saint-Laurent, surmontée il un clocher fort élevé, et un bel hôtel de ville de construction moderne.

STROUM s. m. (stro-oumm). Formule sacrée en usage chez les Indous.

— Encycl. Les Indous donnent le nom do mantram, en général, a un certain nombre de prières ou de formules consacrées, qui ont la prétendue vertu d’enchaîner le pouvoir des dieux : ces mantraras servent ou a invoquer, ou à évoquer, ou à conjurer ; ils sont conservateurs ou destructeurs, utiles ou nuisibles, salutaires ou malfaisants ; il n’est enfin sorte d’effets qu’on ne puisse produire par leur moyen : envoyer le démon dans le corps do quelqu’un, l’en chasser ; inspirer de l’amour ou de la haine, causer les maladies ou les guérir ; procurer la mort ou en préserver, faire périr une aimée entière ; il y a des mautrutns particuliers infaillibles pour tout cela, et pour bien d’autres choses encore. Mais de tous ces mantrams, les moins puissauts ne sont pas ceux qu’on appelle du nom générique de bidja-akch’trtas ou lettres séminales (radicales) ; le mautruiu stroum est do ceux-là. Pour ceux qui possèdent la vraie prononciation de ces mantrams d’une nature particulière, et qui savent en faire la combinaison et l’application, il n’est rien d’impossible, rien de surnaturel qu’ils ne puissent exécuter ad libitum. Voici, à ce propos, une petite histoire tirée des livres indous et qu’on nous pardonnera de reproduire, ne fut-ce que pour montrer jusqu à quel point les Indous poussent l’extravagance et l’aberration de l’esprit : Siva avait enseigné tout ce qui a rapport au mantram stroum et aux autres mantrams bidja-akehartas à un petit bâtard, né d’une veuve de la caste bra.hme, auquel l’ignominie de sa naissance occasionna l affront d’être honteusement chassé d’un festin de noce où un grand nombre de personnes de cette tribu avaient été invitées. Il s’en vengea en prononçant seulement deux ou trois des bidjas-akehurtas à travers une fente de l’appartement où les convives étaient réunis ; aussitôt, par la vertu de ces mots merveilleux, tous les mets préparés pour la repas furent convertis en grenouilles. Ce prodige occasionna, comme on peut bien se l’imaginer, la plus grande rumeur dans l’assemblée ; personne ne douta que ce ne fût un tour du petit bâtard ; et dans la crainte unanimement partagée qu’il n’arrivât pis encore, on courut vite lui ouvrir la porte. Après qu’on lui eut fait force excuses pour ce qui s’était passé, il entra et ne lit que prononcer les mêmes paroles au rebours ; soudain, les grenouilles s’éclipsèrent, et l’on vit, non sans un certain plaisir, reparaître sur la table les gâteaux et autres mets dont elle était couverte auparavant.

Quelque ridicule que soit cette histoire, li

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