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n’est pas un Indou qui ne se fasse un scrupule d’en i évoquer en doute la véracité. Il n y a pas, du reste, que les croyances indoues qui nous offrent des niaiseries de cette espèce ; car toutes les religions traînent avec elles un cortège de superstitions qui ne le cèdent en rien a celle que nous venons de relater. Quoique lesbrahmes soient réputés les dépositaires uniques des bidjas-akchartas et autres mantrams, bien d’autres qu’eux se mêlent aussi d’en réciter ; il y a même des professions auxquelles ils sont indispensablement nécessaires ; celle de médecin, par exemple, et celle (le sage-femme. Mais les plus habiles dans cette espèce de science et en même temps les plus redoutés, ce sont les charlatans qui passent pour être initiés à tout le grimoire des sciences occultes, tels que les sorciers, les magiciens, les devins, etc.

STROUMA, rivière de la Turquie d’Europe, V, Strvmon.

STROOMN1TZA, rivière de Turquie. V. Ra-

DOVICHH.

STROUSBERG (Bethel-Henry), célèbre banquier contemporain, surnommé le Roi des chemina do ter, né à Neidenburg, petite ville de la Prusse orientale, en 1823. Il était fils d’un marchand juif et reçut lesprénomsde Baruch-Hirseh. Devenu orphelin à l’âge de douze ans, au moment où il allait terminer ses études au gymnase de Kœnigsberg, il se rendit chez ses oncles, commissionnaires eu marchandises à Londres. Occupé toute la journée, il passait ses nuits a étudier, apprit plusieurs langues, la géographie, l’histoire, travailla le droit, fut reçu docteur en droit et entra au journal le Times, où il fut chargé des comptes rendus des séances parlementaires. Il épousa une femme belle, mais pauvre, et, ayant peu d’espoir dans l’avenir de la carrière qu’il avait embrassée, il alla, en 1848, chercher fortune en Amérique. Il commença par donner des leçons d’allemand ; puis il eut occasion d’acheter à très-bon marché une cargaison avariée et d’en tirer un excellent profit. Ce fut là son premier capital. De retour à Londres en 1850, il

fonda plusieurs journaux. En 1856, il quitta Angleterre et vint à Berlin, où il fut pendant sept ans agent général d’une compagnie d’assurance anglaise.

Jusque-là, il ne possédait encore qu’une modeste aisance ; mais k ’partir de 1864, sa furtune prend un brillant essor, et bientôt le docteur Strousberg devient un nouveau marquis de Carabas. Par suite de son long séjour en Angleterre, il avait quelques relations avec l’ambassade anglaise à Berlin ; c’est Ce qui le mit en rapport avec les capitalistes anglais qui soumissionnèrent la construction du chemin de fer de Tilsitt à Insterbourg. Dès ce moment, il ne s’arrête plus dans cette nouvelle voie, et, dans l’espace de six ans, il dirige la construction d’une douzaine de chemins de fer, entre autres ceux de Roumanie, menant de front avec tous ces travaux, que plus de 100,000 ouvriers exécutent sous ses ordres, les entreprises industrielles et agricoles les plus vastes. Il fonde des usines à Hanovre, Dortmund et Neustudt, bâtit des quartiers neufs à’Berlin, à Anvers, achète dix domaines en Prusse, un comté en Pologne, etc.

Dans l’intervalle, il se fait construire pour lui-même dans la Wilhemsstrasse, à Berlin, un palais somptueux, décoré par les premiers artistes, et dont l’aménagement intérieur est un modèle de bon goût, bien que le luxe en dépasse celui de la résidence impériale.

En même temps, l’heureux spéculateur aime a frapper l’imagination populaire par de grandioses œuvres de bienfaisance : en hiver, il fait distribuer aux pauvres de Berlin 10,000 soupes par jour et pour 50,000 francs de bois. Lors de la famine dans la Prusse orientale, il y expédia des trains entiers de grains et de pommes de terre.

Naturellement, il a des journaux à lui ; il se fait nommer député ; les grands ie choient ; les petits l’admirent sans trop d’envie, mais les banquiers sont devenus ses ennemis irréconciliables. Strousberg était pour eux un rival terrible. Il était arrivé à une telle puissance financière qu’il dédaignait leur concours et leur appui et qu’il « n’empruntait, disait-il, d’argent qu’à lui-même. ■ Tout à coup les journaux annoncent que le roi des chemins de fer vient de faire faillite (1875) et qu’il a été arrêté en Russie. « Il n’a pas voulu, dit la Nouvelle P7’esse de Vienne, s’arrêter à temps et liquider peu a peu ses immenses entreprises. Cependant tout le monde est sûr d’avance qu’il aura gardé une et même plusieurs poires pour la soif. »

STROYNAT ou TROÏNAT, roi de Lithuanie duxmo siècle. Il possédait le duché de Samogitie comme fief dépendant de Mendog, roi de Lithuanie. Il souleva les Lithuaniens contre Mendog, qui fut mis à mort avec ses deux fils en 1264. Devenu roi de Lithuanie, Stroynat s’empara du duché de Polotzk et fut, peu de temps après, tué par ses propres soldats.

Stroynat est, bien entendu, un des principaux personnages du drame Mendog, du pcëte polonais Jules Slowacki.

STROZZI, illustre famille patricienne de Florence, qui a fourni un grand nombre d’hommes distingués dans les armes, la politique,

STRO

les sciences et les lettres. Ses membres les plus connus sont les suivants :

STROZZI (Pallas), érudit, homme d’État, diplomate italien, né à Florence en 1372, mort à Padoue en 1462. Il consacra son immense fortune au progrès des lettres, ouvrit des écoles, entretint des savants, notamment Manuel Chrysoloras, qu’il attira à Florence pour professer le grec, et fit recueillir une foule de manuscrits en Grèce et à Constantinople. C’est à lui qu’on doit VAlmageste de Ptolémée, les Vies de Plutarque, les Œuvres de Platon, la Politique d’Aristote, etc. Chargé de diverses missions politiques, envoyé comme négociateur aux congrès de Ferrare et de Sienne, il fit briller des talents de premier ordre. En 1428, il fut placé à la tête de l’université et eut la gloire de la relever de son abaissement. Attaché aux libertés de sa patrie, il lutta contre l’usurpation de Cosme de Médicis et fut exilé. Il alla su fixer alors à Padoue, où il continua ses travaux d’érudition avec Argyropoulos, et traduisit avec lui en latin plusieurs auteurs grecs.

STROZZI (Titus-VespasienJ, administrateur et poète italien, né à Ferrare vers 1422, mort eu 1505. Il était fils de Jean Strozzi, qui, exilé de Florence, s’était retiré à Ferrare, où il commanda les troupes du duc Nicolas III et acquit une grande fortune. Titus-Vespasien eut pour précepteur Guarini, et, sous la direction de ce maître, il fit de rapides progrès dans les lettres. Successivement honoré de l’amitié des ducs d’Esté Borso et Hercule 1er, il fut nommé gouverneur de la Polésine de Iîovigo, puis président du grand conseil des Douze. Odieux k la population de Ferrare, par suite des contributions extraordinaires qu’il leva, Strozzi se retira dans une maison de campagne, où il termina son existence. Ses principaux écrits sont : Strozzi poetm pater et filins (Venise, 1513, in-8o) ; Oratio ad Innocentem VIII.

STROZZI (Hercule), poète italien, fils du

firécédent, né à Ferrare en 1471, mort dans a même ville en 1508. Il eut pour maître Guarini, Aide l’Ancien, Bembo et enfin son père, Titus-Vespasien, qui l’associa k ses fonctions publiques. Après la mort de son père, il quitta la présidence du conseil des Douze et se maria. Cette union causa sa mort, prétendent les historiens contemporains : il fut assassiné par un amant de sa femme, qu’on croit être Alphonse d’Esté. Les poésies latines d’Hercule Strozzi ont été réunies a celles de son père, éditées k Venise en 1513.

STROZZI (Philippe), dit l’Ancien, banquier italien, né en 1426, mort à Florence en 1491. Forcé de fuir sa patrie lorsque, en 1434, les Médicis confisquèrent l’énorme fortune de son père, Matteo, il se rendit à Païenne, où il entra chez un banquier, et fonda bientôt lui-même & Naples une maison de banque qui, grâce a son intelligence, lit de grandes affaires. Devenu extrêmement riche, il se fit remarquer par sa générosité, par une probité rare, et prêta des sommes considérables à Ferdinand de Naples. Ce prince s’entremit en sa faveur auprès des Médicis, et, en 1466, Philippe Strozzi put revenir à Florence, où il vécut en simple particulier. Ce fut lui qui commença la construction dans cette ville du palais Strozzi, regardé comme un des chefsd’œuvre de l’architecture de la Renaissance.

STROZZI (Jean-Baptiste ; dit Philippe), homme politique italien, fils du précédent, né à Florence en 1488, mort dans cette ville en 1538. Puissamment riche, il s’allia en 1508 aux Médicis par son mariage avec Clarisse, fille de Pierre, alors proscrit, mais il ne s’en montra pas moins opposé aux prétentions de cette famille, refusa de participer au rétablissement de son autorité, et, bien qu’à la suite de son mariage il eût été condamné à l’amende et k un exil temporaire pour s’être allié à un proscrit, il ne voulut point entrer dans un complot fomenté par Jules II pour renverser le gonl’alonier Soderini, instigateur des mesures prises contre lui. Strozzi était trésorier de la chambre apostolique, à Florence, lorsque, pendant un voyage à Rome, en 1526, Clément VII le remit à Moncaile comme otage, en garantie de l’exécution d’un traité qu’il venait de conclure avec l’empereur et qu’il ne tarda pas à violer. Moueade n’en remit pas moins en liberté Strozzi, qui, de retour à Florence, eut, avec Cupponi, Valori et les autres chefs du parti républicain, la plus grande part à la révolution de 1527 ; mais il manqua de la fermeté nécessaire à l’achèvement de cette oeuvre. Ennemi du despotisme, mais ayant peu de goût pour le gouvernement populaire, il quitta sa patrie, sous le prétexte d’aller surveiller une grande maison de commerce qu’il possédait à Lyon. En 1528, il revint à Florence, où il se tint soigneusement à l’écart des affaires publiques, puis se rendit à Rome (1530), où Clément VII le poussa à contribuer à établir k Florence le pouvoir d’un bâtard des Médicis, le duc Alexandre. Non-seulement Strozzi aida h cette coupable entreprise, mais encore il fournit au nouveau prince, qui ! avait détruit le gouvernement républicain, l’argent nécessaire pour élever une citadelle destinée k comprimer tout soulèvement. Il reçut, en échange de sa lâche complaisance, le titre de sénateur ; mais il ne tarda pas à s’apercevoir qu’il avait implanté dans sa patrie «n odieux tyran, tout disposé k s’empa STRO

rer sous le moindre prétexte de son immense fortune. En 1533, le pape le chargea d’accompagner sa parente, Catherine de Médicis, à la cour de France, où il séjourna quelque temps en qualité de légat du saint-siége. Cependant, en apprenant que son fils Pierre était persécuté à Florence parle duc Alexandre, il se repentit d’avoir contribué à l’établissement de cette tyrannie, se concerta

avec les bannis, mais, voyant l’impossibilité de réussir, il se réfugia à Venise. Il y vivait occupé de travaux littéraires, lorsque la meurtre d’Alexandre lui donna de nouveau l’espoir de rétablir la liberté florentine, au moment même où Charles-Quint faisait proclamer Cosme duc de Florence. Strozzi accourut à Bologne (janvier 1537), se mit à la tête des exilés ; mais, vaincu et fait prisonnier k Montemerlo (2 août 1538), il lut envoyé à la citadelle de Florence, mis à la torture et se tua dans sa prison pour se soustraire k une nouvelle épreuve (18 septembre). Très-versé dans la littérature ancienne, Ph. Strozzi a travaillé à l’épuration du texte de Suétone et de Pline.

STROZZI (Pierre), maréchal de France, fils du précédent, mort en 1558. Il suivit d’abord la carrière ecclésiastique ; mais Clément VII ne lvii ayant point donné le chapeau de cardinal, qu’il lui avait promis, il déposa la soutane, fit un voyage en France (1536), puis alla se battre, avec le grade de colonel, dans les troupes commandées en Italie par le comte de Ranzone et se fit aussitôt remarquer par sa bravoure. Lorsque, peu après, son père se ’ mit k la tête des républicains, qui voulaient I chasser de Florence Cosme de Médicis, il alla le rejoindre, prit le commandement de l’armée ; mais, surpris et défait à Montemerlo (2 août 1538), il parvint non sans peine k s’échapper et gagna la France, où il apprit la fin tragique de son père. Strozzi résolut de le venger, et, voulant donner à sa patrie l’appui d’une nation puissante, il entra au service de la France. S’étant distingué dans plusieurs campagnes, il fut envoyé en Italie en 1544, puis en 1551, échoua k La Mirandole, essaya de secourir Sienne, assiégée par Cosme de Médicis (1554), et litune incursion hardie à travers toute la Toscane ; vaincu k Lusignano, mais fort de su haine contre le bourreau de son père, il n’en continua pas moins pendant une année encore une lutte inégale. Nommé maréchal de France en 155fi, il fut chargé peu après d’aller k la tête d’une armée française débloquer Rome, attaquée par les Espagnols, et réussit dans son entreprise. De retour en France, il contribua k la prise de Calais, où il était parvenu à s’introduire pour en étudier les fortifications, puis il aida à la prise de Guines. Strozzi venait de se rendre devant Thionville pour coopérer k l’attaque de cette ville, lorsqu’il fut tué d’un coup de mousquet.

Srozzi était un fort habile tacticien. t’.C’estoit, dit Brantôme, l’homme du monde qui arrangeoit et ordonnoit mieux les batailles et bataillons en toutes formes et le plus soudainement, et qui les savoit mieux loger à son avantage. > Dans ses loisirs, il cultivait les lettres et la poésie. On lui doit : Sianze sopra la rabbia di Macone, qui ont été publiées pour la première fois k Bassano (1808, in-8"), et une traduction en grec des Commentaires de César.

STROZZI (Philippe), général au service de la France, fils du précédent, né k Venise en 1541, mort en 1582. Il était tout enfant lorsque son père l’amena en France et lui fit donner une éducation soignée. Placé comme enfant d’honneur auprès du dauphin de France (depuis François II), il s’enfuit k quinze ans pour rejoindre l’armée en Piémont, obtint à son retour le grade de capitaine, fut naturalisé Français (1558) et reçut cette même année la seigneurie d’Eperuay. Strozzi ne tarda pas a se signaler comme un des plus vaillants capitaines de son temps. Après avoir pris part aux sièges de Calais, de Guines (1558), de Leith, k la prise de Blois (1562), il lut promu mestre de camp (1564). Les talents militaires dont il fit preuve aux batailles de Suint-Denis (1567), de Jarnac (1569) lui valurent d’être nommé colonel général de l’infanterie française. Strozzi donna de nouvelles preuves de sa valeur au combat de La Roche-Abeille, à Moncontour, au siège de La Rochelle (1573) et força la ville du Brouage k se rendre. En 1581, ayant cédé à Epernon, sur la demande de Henri III, la charge de colonel général, il fut nommé en échange lieutenant général de l’armée navale et reçut 50,000 écus d’or. À la tête d’une flotte, il lut envoyé, en 1582, au secours de dom Antoine, reconnu roi de Portugal, et fut fait prisonnier à la bataille navale des Açores par l’amiral espagnol Santa-Cruz, qui eut la barbarie de le faire jeter à la mer. Il avait été grièvement blessé dans le combat, et de Thou affirme qu’il était dujk mort quand ou le porta à l’amiral.

STROZZI (Léon), amiral italien au service de la France, oncle du précédent et frère du maréchal Pierre, né à Florence en 1515, tué près de Pioinbino en 1554. Il entra dans l’ordre de Malte, devint prieur de Capoue et fit sur mer la guerre aux Turcs. Strozzi s’était déjà fait remarquer comme un marin aussi brave qu’expérimenté, lorsque la mort de son père (1538) l’engagea k entrer au service de la France, qui, par ses prétentions sur l’ita STRO

lie et sa rivalité avec la maison d’Autriche, semblait la seule puissance capable d’abaisser les Médicis. Nommé chef descadre, il fut envoyé en Écosse par Henri II avec une flotte, pour secourir Marie Stuart contre Elisabeth (1547). Il s’acquitta habilement de sa mission et fut mis quelque temps après k la tête de la flotte française dans la Méditerranée. Croisant sur les côtes d’Espagne, il résolut d’attaquer André Doria, qui conduisait l’archiduc k Barcelone. Doria, ne voulant pas exposer le prince aux chances d’un combat, rétrograda, et Strozzi alla s’emparer par un stratagème de quelques vaisseaux dans le port de Barcelone, où il tira des coups de canon sur la ville (1551). Disgracié pour cette expédition, Strozzi se rendit à Malte, ne put obtenir un commandement et fit alors pour son compte des courses dans la Méditerranée contre les Turs et même contre les chrétiens. Le roi de France, ayant recommencé la guerre en Italie, reprit k son service Strozzi, qui alla prendre à Porto-Ercole le commandement d’une flotte. Il venait de mettre le siège devant Scarlino, lorsqu’il fut tué d’un coup de mousquet,

STROZZI (Laurent), cardinal, frère du précédent, à Florence en 1523, mort & Avignon en 1571. Il s’était fait recevoir docteur en droit k Padoue, lorsqu’il vint en France et prit du service dans l’armée ; mais peu après, il entra dans les ordres, et, grâce à Catherine de Médicis, il fut nommé successivement abSé de Staffarde, en Piémont ; de Saint-Victor, à Marseille ; évêque de Béziers (1548), conseiller d’État, cardinal (1557), enfin archevêque d’Albi (1561), puis d’Aix (1566),

STROZZI (Ciriaco), érudit italien, né k Capalla, près de Florence, en 1504, mort kPise en 1565. Après avoir terminé ses études à Florence, il parcourut l’Europe et revint ouvrir à Florence une académie de philosophie (1530). Strozzi alla en 1537 enseigner la langue grecque k Bologne, et enfin il occupa k Pise, à partir de 1545, une chaire dans laquelle il s’attacha k exposer les idées d’Aristote, dont il était un enthousiaste admirateur. On a de lui : De republica lia. II (Florence, 1562, in-4»), ouvrage dans lequel il essaya de compléter en grec le traité d Aristote et qui a été traduit en français par Morel (1600, in fol.), et Orationes (Paris, 1599, in-4»), sur l’éthique de ce philosophe.

STROZZI (Laurence), religieuse et femme savante italienne, sœur du précédent, née k Capalla, près de Florence, en 1514, morte k Florence en 1591. Elle fut élevée au monastère de Saint-Nicolas-del-Prato. de l’ordre de Saint-Dominique, et elle y prit Je voile. Laurence employa le temps qui n’était point occupé par des exercices de piété k apprendre le grec, le latin, l’hébreu, la théologie, la philosophie et la musique. Elle composa en

vers latins un recueil d’hymnes et d’odes sur les fêtes de l’Église et le dédia k Laetance, évêque de Pistoie. Ce recueil, qui a été publié sous le titre de In singula totius anni solemnia hymni (Florence, 1588, in-8»), a été mis en musique par J. Mauduit et traduit en vers français par Simon Pavillon.

STROZZI (Jean-Baptiste), littérateur italien, né k Florence en 1551, mort dans la même ville en 1634. Il était neveu du maréchal Pierre Strozzi. Sa longue carrière fut entièrement consacrée k l’étude. Protecteur intelligent des lettres, humain, prodigue même, il Secourait les écoliers pauvres sans s’occuper de la diminution de sa fortune ; aussi son nom était-il vénéré dans toute l’Italie. Strozzi vécut dans l’intimité de Ferdinand et de Cosme II et fit, en 1623, un voyage k Rome, sur la demande d’Urbain VIII qui désirait le voir. Comme écrivain, il eut aussi une certaine réputation pour l’élégance de son style. On cite principalement, parmi ses ouvrages : Essequits di Francesco I dé Medici (Florence, 1587, in-4<>) ; Madriyali (Florence, 1593, in-4<>) ; Délia famiglia dé Medici (Florence, 1610, in-4").

STROZZI (Pierre), érudit italien, né à Florence en 1575, mort k Pise vers 1640. Il étudia la philosophie, les mathématiques, les arts, l’architecture, et, sous Léon XI, son parent, il devint secrétaire des brefs ad principes. Fatigué des tracasseries que lui soulevait la jalousie de ses collègues, il donna sa démission et revint occuper k Pise une chaire de philosophie. On a de lui : SynodaUu Cluddxorum (Rome et Cologne, 1617, in-4») ; De origine et dngmatibus Cluild&arum (Borne et Cologne, 1617, in-4o).

STROZZI (Bernardo), dit il Cappuciuo, peintre italien né k Gènes en 1581, mort à Venise en 1644. Jeune encore, après avoir reçu des leçons de peinture de P. Sarri, il entra dans un couvent de capucins, d’où il sortit pour se livrer k la peinture, afin de venir en aide k sa famille. Ayant été réintégré de force k son couvent et îms en prison, Strozzi parvint k s’enfuir à Venise, où il exécuta de belles fresques et des toiles qui lui assurèrent un rang distingué dans la peinture. Ses oeuvres sont surtout remarquables par la vigueur du coloris et par la venté de l’expression des têtes. Strozzi excellait dans le portrait. Parmi ses nombreuses productions, nous citerons, k Gênes : la Charité, Saint François, Saint Paul, Saint Jean-Baptiste, la Sainte Famille, l’Incrédulité de suint Thomas, d’un brillant coloris, au palais Brignole ; la Vierge uuec saint