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Il entra même k ce sujet dans des détails admirés par Plutarque, mais difficiles k reproduite en fiançais. Sa préoccupation particulière était de sauvegarder les intérêts de la femme. Il entend aussi qu’elle soit vêtue convenablement et prononce une amende de 100 drachmes contre celles qui manqueraient à cette loi. Il y a loin de ce précepte à celui de Lyeurgue, exposant les jeunes filles de Sparte nues dans les gymnases publics.

Solon voulut aussi que le père conservât dans la famille une autorité respectée. Son tils était forcé de le nourrir dans sa vieillesse, si toutefois il n’était né d’une courtisane. En revanche, le père était tenu d’apprendre un métier à son fils et ne pouvait le vendre en aucun cas, comme sous l’empire de la législation antérieure. Quant h sa fortune, un chef de famille n’avait le droit d’en disposer par testament que s’il n’avait pas de descendance directe. Enfin, dit Plutarque, il accommoda les lois aux choses et non point les choses aux lois, ce qui est un très-grand éloge de Solon.

D’autre part, ayant été commerçant, il honora l’industrie et surtout le travail agricole ; il méprisait les athlètes, objet du respect général de la Grèce. On lui attribue sans preuve une loi qu’Hérodote dit avoir existé en Égypte, et qui condamnait k la peine de mort celui qui ne pouvait justifier de ses moyens d’existence. Au lieu d’exclure les étrangers, comme cela avait lieu dans la plupart des sociétés antiques, Solon s’appliqua k les attirer à Athènes ; il accorda même le droit de cité aux bannis et à leur famille.

« On loue à bon droit une autre loi de Solon, dit Plutarque, qui défend de dire du mal des morts ; car il y a de la religion à tenir les morts pour sacrés, de la justice à épargner ceux qui ne sont plus et de lu politique k empêcher les haines d’être immortelles. »

Comme on le présume de reste, Solon est un philosophe utilitaire. Il ne faut pas chercher dans ses maximes un grain de mysticisme ni le mépris des bieps matériels ; pourtant il n’a pas un goût immodéré pour les richesses : « Je souhaite d’avoir des richesses, dit-il, mais de celles qu’on peut avouer ; les richesses injustement ncquises adirent tôt ou tard le courroux des dieux. • Et ailleurs : « Que de méchants deviennent riches 1 que de gens de bien qui restent dans leur médiocrité 1 Mais nous, voudrions-nous donc troquer notre vertu contre leurs trésors ? Non, sans doute, car la vertu est permanente, et les richesses changent tous les jours de maître, ■

Des fragments de ce qui reste des œuvres littéraires de Solon ont été publiés dans différents recueils. Bach a réuni tout ce qu’on u de lui dans une édition k part (Bonn, 1825, vol. in-8o). On peut consulter sur Solon, outre quelques auteurs anciens où l’on trouve des maximes qu’on lui attribue : Plutarque et Diogène Laerce, Vie de Solon ; Samuel Petit, Lois attiques ; Boeckh, Économie politique des Athéniens ; Grote, Histoire de la Grèce (cl), xi) ; Dictionnaire des sciences philosophiques, à l’article Solon ; G. Schmidt, De Solone législature (Leipzig, 1688, in-4o) ; Kleine, Qussstiones de Solonisvita et fragments (Erefeld, 1832, in-4") ; Schelling, De Solonis legibus (Berlin, 1842, in-8o).

SOLON, célèbre graveur grec, qui vivait k Rome sous le règne d’Auguste. Son nom, inscrit sur une belle pierre gravée représentant Mécène, lit longtemps croire que ce portrait était celui du législateur de l’Attique. On doit, en outre, à cet artiste : Diûmède assis, connu des antiquaires sous le nom de l’Enlèvement du Palladium ; une tête de Méduse, une tête à’Herctde et Cupidon debout.

SOLOPACA, ville du royaume d’Italie, province de Bénévent, district de Carreto-Sannita, chef-lieu de mandement ; 4,522 hab.

SOLOB, lie de l’Océanie, dans la Malaisie néerlandaise, dans l’archipel de la Sonde, à l’E. de l’Ile Florès, dont elle est séparée

Î>ar l’étroit canal de ce nom, par 8° 30r de atit. S. et 120» 50r de longit. Ë. Superticie, 900 kilom. carrés. Sot montagneux, mais très-l’ertile. Cette lie est peuplée de diverses tribus, dont plusieurs reconnaissent l’autorité des Hollandais. Les navires viennent y chercher de l’huile de baleine, de la cire et de l’ambre gris, et y apportent du fer, des étoffes de soie, de coton, de la quincaillerie et autres produits européens ou asiatiques.

SOLORÇANO (Alonso db Castillo y), écrivain espagnol du xvue siècle. On a de lui : Histoire d’Antoine et de Cléopâtre (1639 ; réimprimée k Madrid, 1738, in-8<>) ; Abrégé de la vie et des actions de Pierre III, roid’Aragon (Saragqsse, 1639, in-8ol ; le Reliquaire de Valence, qui contient les vies des saints les plus célèbres qui ont illustré ce royaume (1635). On a aussi de Solorçano plusieurs romans, parmi lesquels nous citerons celui qui a pour titre : la Fouine de Sëville ou l’Hameçon des bourses (1634). Ce roman a été traduit en français par d’Ouville (Paris, 1661) et réimprimé k Amsterdam (1731), sous le titre û’Histoire de doua Ilufine ou la Fameuse courtisane de Séville. — Barthélemy-Salvator Solorçano, né à Medina-’di-Rio-Seco, a publié : le Livre de compte ou le Manuel des commerçants (Madrid, 1590). — Arce db Solorçano, né à Madrid, a fait paraître une

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Histoire de la vie et de la passion de NoireSeigneur et les Tragédies d’amour (1607).

SOLORÇANO PERE1RA (Jean de), jurisconsulte espagnol, né à Madrid vers la fin du xvie siècle. On ne connaît que fort peu da particularités sur son existence. D’abord professeur de droit à Salainanque, il se rendit k Lima, où il fut nommé membre du sénat. A son retour en Espagne, il devint membre du conseil des Indes, puis procureur fiscal. Son principal ouvrage est : Disputatio de Indiarumjure, sivedejusta Indiarum occidentalium inquisitione, acquisitione ac retentione (1629, in-fol.). Citons aussi de lui : Bmblemata regiopolitica in cenluriam unam redacta (1C53). Ses œuvres posthumes ont été imprimées k Saîumanque (1654, in-fol.).

SOLOR1 s. m. (so-lo-ri). Bot. Syn. de dalbergib, genre de légumineuses.

SOLORINE s. f. (so-lo-ri-ne). Bot. Genre de lichens, de la tribu des peltigérées, comprenant un petit nombre d’espèces, dont deux croissent en Europe.

— Encycl. Les solorines ont pour caractères : un thalle coriace, foliacé, fibrilleux et légèrement veiné en dessous, k lobes arrondis ; de3 scutelles placés dans une cavité de la croûte, un peu arrondis, sessiles, non rebordés, recouverts d’une membrane colorée, presque gélatineuse k l’intérieur, celluleuse ou vésiculeuse, et se détachant du fond, sous forme de coques, au moment de la maturité. Ce genre, qui a des affinités avec les urcéolaires, ne renferme qu’un petit nombre d’espèces, qui habitent généralement les lieux élevés. La solorine en sac se trouve sur la terre ou dans la mousse, au pied des arbres, dans les environs de Paris ; la solorine safranée forme de larges tapis, faciles k distinguer par leur couleur, au sommet des montagnes de l’Auvergne. One espèce exotique a été observée sur les écorces des quinquinas.

SOLOTHURN, nom allemand de Solrurk.

SOLOVETZK, lie de la Russie d’Europe, dans la mer Blanche, faisant partie du gouvernement d’Arkhangel, par 64» de latit. N. et 330 40’ de longit. E. Elle fournit du talc transparent, employé pour vitrage, et renferme un monastère fortifié qui possède une belle église, but d’un pèlerinage fréquenté.

SOLPUGE s. m. (sol-pu-je). Arachn. Syn. de galéode, genre d’arachnides.

SOLPUGIDE adj. (sol-pu ji-de — de sotpuge, et du gr. idea, forme). Arachn. Qui ressemble ou qui se rapporte au solpuge.

— s. m. pi. Ordre d’arachnides acères, ayant pour type le genre solpuge ou galéode, et qui paraît devoir être réuni aux phalangides.

SOLRE LE-CHÂTEAU, bourg de France (Nord), chef-lieu de cant., arrond. et k 14 kilom. N.-E. d’Avesnes, sur la petite rivière de la Solre ; pop. aggl., 2,511 hab. — pop. tôt., 2,821 hab. Filatures de laines, brasseries, clouterie, fabriques de sucre, tissage des étoffes, couvertures de laine ; teinturerie, marbrerie, quincaillerie ; commerce de bois. On y remarque une belle église paroissiale, classée au nombre des monuments historiques, et un bel hôtel de ville du xvia siècle. Avant la Révolution, ce bourg était défendu par un château fort démoli en 1793.

SOLS Kl (Stanislas), mathématicien polonais, né en 1623, mort en 1694. Il appartenait k l’ordre des jésuites, fut, de 1660 k 1668, aumônier des prisonniers chrétiens à Constantinople et, pendant son séjour dans cette ville, consacra ses loisirs k 1 étude des mathématiques. On a de lui : le Géomètre polonais (Cracovie, 1683-1686, eu 3 livres) ; l’Architecte polonais (Cracovie, 1690) ; Praxis nova et expeditissima mensurandi géometrice guasvis distantias, altitudines et profunUitaies (Cracovie, 1688) ; quelques truites de théologie, etc.

SOLSONA, en latin Setelsis, ville forte d’Espagne, dans la province et a 90 kilom. N.-E. de Lerida, sur le Negro ; 2,500 hab. Siège d’évéché suffragant de Tarragotie. Fabriques de peiite quincaillerie et de toiles de coton, de dentelles et de gants ; filage de coton, fin et laine. La ville est entourée de murailles flanquées de tourelles et défendue par un fort situé sur un rocher voisin. On y remarque la cathédrale, de style gothique, et l’hôpital. Solsona fut vainement assiégée par les carlistes en 1835 ; ils ne purent encore la prendre en 1837, malgré la trahison qui leur livra le fort.

SOLSTICE s. m. (sol-sti-se — latin solstitium, proprement arrêt du soleil ; de sot, soleil, et de siare, rester debout, s’arrêter). Astron, Temps où le soleil, arrivé k son plus grand éloignement de l’équateur, parait, pendant quelques jours, y rester stationnaire : Solstice d’hiver. Solstice d’été. Entre tes deux solstices. (Acad.) Les Arabes commençaient l’année au solstice de l’été. (F. Pillon.) Le vent suit le soleil dans sa marche de l’un à l’autre solstice. (A. Maury.)

— Eucscl. À partir de l’équinoxe du priatemps, le soleil passe dans l’hémisphère boréal et s’éloigne de plus en plus de l’équateur, jusqu’à ce que, sa déclinaison étant arrivée à la valeur de i’obiiquité de l’écliptique (23» 27’ 22" en 1870), il commence à

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revenir vers l’équateur, après avoir paru stationnais pendant quelques jours, parce que l’arc de l’écliptique qu’il parcourt alors est parallèle au plan de comparaison ; il est alors au solstice d’été. De même, à partir de l’équinoxe d’automne, le soleil passe dans l’hémisphère uustral ; sa déclinaison augmente peu à peu pour atteindre la même valeur 230 27’ 22" au moment du solstice d’hiver. Le solstice d’été termine le printemps et commence l’été ; Je solstice d’hiver sépare de même l’automne de l’hiver.

Le mouvement du soleil sur l’écliptique n’étant pas uniforme, les époques du passage du soleil aux solstices ne sont pas équidistantes de celles de ses passages aux équinoxes ; ainsi, le printemps dure 92 j. 20 h. 59 m., tandis que l’été a une durée de 93 j. 14 h. 13 m. ; de même, les durées de l’automne et de l’hiver sont de 89 j. 18 h. 35 m. et 89 j. 0 h. 2 m., du moins dans ce siècle-cif car le mouvement du grand axe de l’orbite terrestre amènera un changement progressif dans les durées des saisons.

L’orbite de la terre autour du soleil n’est pas circulaire, mais il suffirait qu’elle fût plane pour que la ligne des solstices fût perpendiculaire à celle des équinoxes, car cette orbite, mise en perspective sur la sphère céleste, se transforme en un grand cercle de cette sphère ; comme la ligne des équinoxes rétrograde de 50",2 par an, il en résulte que, en réalité, le solstice d’été est k peu près k 25" en arrière du point du ciel par lequel passerait la perpendiculaire njenée à la ligne des équinoxes de l’année courante, dans le plan passant par cette ligne et incliné de 23° 27 22" sur l’équateur. La ligne des solstices n’est donc pas rigoureusement perpendicufaire k celle des équinoxes.

En vertu de la précession des équinoxes, les solstices décrivent les tropiques d’un mouvement rétrograde, dont la période est de 26,000 ans. D’un autre côté, l’obliquité de l’écliptique sur l’équateur diminuant chaque année de 0",48, les déclinaisons des solstices diminuent chaque année de la même quantité.

SOLSTICIAL, ALE adj. (sol-sti-si-al, a-le

— latin solstifialis ; de solstitium, solstice). Astron. Qui a rapport aux solstices : Points Solsticiaux. Sous les climats tempérés, les époques solsticiales d’été et d’hiver sont beaucoup moins marquées que les températures variables du printemps et de l’automne. (Virey.) L’étymologie latine de solstice exprime l’état presque stationnaire du soleil lorsqu’il parait à l’un des points solsticiaux, (Lacroix.)

SOLTAM s. m. (sol-tamm). Ane. comm. Espèce de sucre candi que l’ou tirait de l’Egypte.

SOLTH, bourg de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, uomitat de Pesth, près du Danube, chef-lieu du district de son nom ; 6,900 hab. Ce bourg donnait autrefois son nom k un comitat réuni aujourd’hui k celui de Pesth.

SOLT1KOFF (Michel), boyard russe, né vers le milieu du xvie siècle, mort en Pologne vers 1620. Il descendait d’un nommé Pouchainine qui quitta la Prusse au commencement du xme siècle pour se fixer k Novgorod. Soltikotf fit, en 1582, la campagne de Finlande, fut chargé par Fédor Ier de plusieurs missions diplomatiques et alla notamment recevoir de Sigismond, roi de Pologne, le serment d’être fidèle au traité fait k Varsovie. Il traita k Wilna avec le czar Boris, en 1601, et conclut un armistice pour vingt ans avec la Lithuanie. Nommé membre d’une députation envoyée k Sigismond (1B10), Soltikoff offrit la couronne de Russie k VJadislas, prince polonais. Cette même année, sou fils Jean ayant été empalé k Novgorod, Michel quitta la Russie et alla se fixer en Pologne avec ses quatre autres fils et son gendre, le prince Troubetzkoï.

SOLTJKOFF (Jean), boyard russe, fils du précédent, mort en 1610. Il conclut avec l’illustre capitaine Zolkiewski, k Carowe-Zajmiszere, un traité dont il déposa l’original entre les mains des autorités municipales de Moscou, prit partk plusieurs batailles et enfin expulsa les Suédois. En 1610, il lit partie de la députation qui alla offrir la couronne de Russie kVladislas. Accusé d’intelligences avec le roi de Pologne, il comparut k Novgorod devant ses juges et fut condamné à subir l’horrible supplice du pal.

SOLTIKOFF (Féodorofna), impératrice de Russie, de la famille des précédents. Elle épousa le czar Ivan V, mort eu 1696, et devint mère de l’impératrice Anne de Russie.

SOLTIKOFF (Vasili), général russe, frère de la précédente, né en 1675, mort en 1755, 11 dut k son alliance avec la famille impériale une grande situation à la cour, tant sous le règne d’Ivan que sous ceux d’Anne, sa nièce, et d’Ivan VI, son petit-neveu, qui le nomma général en chef (1740). Dans les dernières années de sa vie, il s’occupa de l’administration de ses immenses propriétés, où se trouvaient 80,000 serfs.

SOLTIKOFF (Pierre-Simon, comte), général russe de la famille des précédents, né en 1700, mort k Moscou eu 1772. Il était fils de Simon-André Soitikoif, qui devint général en chef et mourut gouverneur de Moscou en

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1732. Tout jeune, il fut envoyé en France pour y acquérir des connaissances maritimes. Mais, k son retour, il renonça k devenir marin, entra dans l’armée, et se battit contre les Turcs et les Suédois. La part qu’il prit à l’avènement de l’impératrice Anne, sa parente, lui valut d’être nommé successivement général major, chambellan (1730) et lieutenant général (1733). Soltikoff était, du reste, un vaillant officier. Pendant la guerre de Sept ans, il se conduisit de la façon la plus brillante. Lorsque la guerre éclata, en 1759, en tre Elisabeth et Frédéric II, il reçut le commandement en chef de l’année russe. Après avoir battu les Prussiens près de Crossen, il prit Francfort-sur-1’Oder, opéra sa jonction avec le général autrichien Landon, et remporta sur Frédéric II, le 18 août 1759, l’éclatante victoire de Kunnersdorf. À la suite de dissentiments avec Landon, il refusa de continuer k concourir aux opérations et demanda k être relevé de son commandement (1760). L’impératrice, a son retour en Russie, lui fit don de quatre pièces d’artillerie et le nomma feld-maréchal. Sous Catherine II, il devint gouverneur de Moscou, où il termina sa vie.

SOLTIKOFF (Jean, comte), général russe, fils du précédent, né en 1736, mort à Moscou en 1805. Il se signala par ses talents militaires en combattant les Prussiens, les Turcs et les Polonais, et devint rapidement général en chef. Appelé à gouverner les provinces de Vladimir et de Kostroma, Soltikoff se montra administrateur habile et éclairé. Après avoir commandé l’armée du Caucase, il fut chargé de repousser les Suédois qui menaçaient Saint-Pétersbourg (1790), fit preuve de la plus grande habileté et força ces derniers à demander la paix. En récompense de ses services, Catherine le nomma son aide de camp, lui donna la propriété d’un régiment et lui fit de riches présents. Sous Paul Ier qui avait servi sous ses ordres, Soltikoff devint feld-maréchal et gouverneur de Moscou, fonctions qu’il conserva jusqu’à sa mort. Comme son père, c’était un homme aux mœurs austères, d’un caractère élevé, qui resta complètement étranger aux corruptions de la cour de Catherine.

SOLTIKOFF (Anne), fille du précédent, née à Suiut-félersbourg en 1781, morte k Paris en 1824. Elle épousa en 1800 le comte Grégoire Orloff, possesseur d’une immense forlune. Atteinte en 1812 d’une maladie cruelle et incurable, elle alla chercher un soulagement k son mal sous un climat plus doux, parcourut successivement l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, la France et finit par se iixer à Paris. Cette femme, belle, aimable, spirituelle, instruite, qui connaissait presque toutes les langues vivantes, le latin et le grec, aimait passionnément les lettres et vivait au milieu d’une société choisie, composée en grande partie de lettrés, de savants et d’artistes. C’est k elle que l’on doit de connaître en France les fables de Kriioff. ■ Dispensatrice généreuse d’une grande fortune, dit Lemontey, elle savait faire le bien aveu bonté, avec persévérance, avec abandon. Sa maison, asile du goût et des arts, couvrait aussi de son toit hospitalier des amis qu’elle estimait, des orphelins qu’elle faisait élever, des infortunés qu’elle accueillait et Soulageait. Ses libéralités étaient immenses, et plus d’une fois elle s’est imposé des privations pour grossir la part des malheureux. Sa seule inquiétude était de ne pas donner assez. Ce soin 1 occupait encore k sa dernière heure et lui a caché le moment fatal où elle s’est éteinte sans douleur... Sa mort a révélé un grand nombre de ses bienfaits ; mais jamais on ne les connaîtra tous, tant sa modestie prenait soin de les dérober au jour. Il nous souvient de l’avoir vue très-affligée de ce que M. Pouqueville en avait dévoilé un dans son Histoire de la Grèce. »

SOLTIKOFF (Nicolas, prince), général~ët homme d’État russe, cousin du comte Jean, né en 1736, mort en 1816. Entré dans l’armée comme s.mple soldat, il combattit sous les ordres de Vlerre Soltikoff, son oncle, se distingua particulièrement à Zorndoi-ff et k la prise de Francfort-sur-1’Oder (1759) et devint rapidement colonel. Après avoir concuru à la prise de Colberg (1760), il reçut le grade de général major (1762), commanda l’armée russe en Pologne, devint lieutenant général en 1767, général en chef en 1773 et fut chargé par Catherine II d’accompagner le grand-duc Paul en France et dans d autres États de l’Europe. Soltikoff était aide de camp de la czarine, lorsqu’il fut chargé en 1783 de diriger l’éducation des grands-ducs Alexandre (depuis Alexandre Ier) et Constantin. Il devint ensuite ministre de la guerre, reçut le titre de comte (1792) et fut promu feld-maréchal par Paul l«r. Sous le successeur de ce prince, Soltikotf conserva k la cour la haute faveur qu’il s’était acquise tant par ses talents que par son esprit tin, sagace et délié. Appelé en 1812 k la présidence du conseil d’État et du conseil des ministres, il reçut, en 1814, avec le titre d’Altesse, la dignité de prince.

SOLTIKOFF (Alexis, prince), voyageur et archéologue russe, petit-fils du précédent, né vers le commencement de ce siècle. Voyageur infagitable, il a visité la plus grande partie de l’Orient et de l’Europe et a longtemps habité k Paris, où il s’est fait connal-