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saint Thomas afin de lui donner de l’autorité. Tous les témoignages contemporains contredisent cette prétention. Néanmoins, on a fait dans l’ouvrage des interpolations évidentes. Un« portion de la seconde partie, intitulée : Secunda secunds, se trouve presque textuellement dans le grand ouvrage de Vincent de Beauvais, connu sous le titre de Spéculum tnajus, Grand miroir ou Bibliothèque du monde, vaste encyclopédie composée avant que saint Thomas eût écrit la Somme. L’auteur aurait pu puiser dans l’œuvre de Vincent de Beauvais, dominicain comme lui, ou après la mort de saint Thomas on aurait pu intercaler dans la Somme théologique des fragments du Spéculum majus, en les appropriant au restant de l’ouvrage.

Mais, d’après une opinion moderne, le Miroir moral de Vincent de Beauvais aurait été écrit postérieurement à saint Thomas, et le rédacteur anonyme de cette compilation aurait mis à contribution la Sonime théologique, car il est aujourd’hui démontré que le Spéculum morale, qui forme la quatrième partie du Spéculum mnjus, n’entrait pas dans le plan du Vincent de Beauvais.

La Somme théologique de saint Thomas continue de jouir aux yeux de l’Église catholique d’une autorité considérable. Le concile de Trente l’avait fait déposer sur le bureau du président k côté des écrits apostoliques-, lu méthode et la doctrine de saint Thomas sont toujours celles qu’on enseigne dans les établissements d’enseignement supérieur dirigés par l’épiscopat catholique ; on ajoute ordinairement aux éditions modernes de la

Somme théologique un supplément extrait ries commentaires de saint Thomas sur le Alatlre des sentences.

A consulter sur lu Somme : 1° Jourdain, Philosophie de saint Thomas d’Aquin (Puis, 1858, 2 vol. in-so) ; 2» lJaurcan, lie la philosophie scolastique (toine II, in-S0). ; 3« Dictionnaire des sciences philosophiques, tome VI (uu mot saint Thomas).

Somme rurale OU le Grnnri couniuniier général de praciique civil et coueu, composé par Jean ïiouteiiliar, conseiller du ftoy en sa cour du parlement (Bruges, 1479, gr. in-fol. goth.). Cet ouvrage, qui a joui d’une grande autorité auprès des jurisconsultes, a eu de nombreuses éditions ; nous citerons, outre celle de Bruges, celle d’Abbeville ; imprimée par Pierre Girard (1486, in-fol. goth.) : c’est le premier livre imprimé dans cette ville ; celle de Paris (1488, in-fol. goth., et 1491, pet. in-fol.), celle de Lyon (Jacques Maillet, 1494, pet. in-fol.), etc. (Jette dernière et deux autres qui suivirent contiennent les notes de Charondas Le Caron. Les jurisconsultes sont unanimes dans les éloges qu’ils donnent k l’œuvre de Bouteillier. Charondas Le Caron estimait beaucoup lu Somme rurule, • pour l’autorité qu’elle aurait justement acquise tant pour la doctrine mêlée qui s’eu peut recueillir que pour las marques de l’antiquité française qu’on y peut observer en diverses manières, non-seulement pour lescoustumes des pays et principalement de la Gaule Belgique, ains aussi pour les anciens droits et prérogatives de la couronne de France. » La préface que Denis Godefroy a mise en tète de ce grand ouvrage est fort élogieuse. Le titre du Somme est bien choisi, dit cet écriviin, parce qu’eu effet les principes de chaque i.iatièro y sont sommairement et très-bien exposas Non immeriio quidem Suinma hsc appetlalasst, utpote quas de omnibus summatim et optime ’ractet. Et il répète la même appréciation oAns ce distique :

Qum tibi dat Codex, quœ aanl Dit/esta, dat usus, Kurulispauris lisse libi Summadatti.

Quant au titre de Somme rurale, suivant Denis Godefroy et d’autres commentateurs, il n’est peut-être pas parfaitement justitié. Le titre de Somme civile eût sans doute mieux convenu k un ouvrage dans lequel les matières de droit rural, la pratique des campagnes ne sont traitées qu’accessoirement. Mais lo titre, qui vient de ce que le livre a été composé à la campagne, n’enlève rien k la Somme rurale, que Cujas, bon juge en semblable matière, appelait optimus liber. Elle traite à la fois du droit pur, c’est-à-dire des principes et de leur application, de leur mise en pratique. Elle embrasse un nombre considérable d objets divers et se réfère très-fréquemment au droit romain. Il nous suffira de citer les principales matières étudiées pur Bouteillier pour donner une idée de l’ensemble de cette grande publication. La Somme est divisée en deux livres. Dans le premier, on trouve d’intéressantes notions sur les juridictions, les défauts, les défenses, les procédures en général, les procureurs, les tutelles, les curatelles, les exceptions de toute nature, les obligations, les actions civiles, au nombre de plus de quatre-vingts ; les actions criminelles, fort nombreuses aussi j les peines, suivant las circonstances de lieu, de personnes, etc. ; les transactions, les donations, les prescriptions, les libérations, l’usufruit, le dépôt volontaire ou nécessaire, les conditions, le louage, les ventes, les successions, les testaments, les fiefs, la preuve ; on remarque encore an litre LXIV des notions très - intéressantes et très-détaillées sur la distinction à faire entre les biens meubles et les biens immeubles, sur les fruits, etc. Le second livre est en partie consacré à ce qu’on nommait les cas royaux. }H. Fournel, dans son Histoire des avocats

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(Paris, 1813), avoue que l’ouvrage de Bouteillier lui a été d’un grand secours, principalement dans les titres consacrés aux juf, ; es et aux avocats. Dans le second livre, on trouve éicore les arbitrages, les serments, les mariages, le<s cas d’Église, les exécutions, les appels, les amendes, enfin un titre très-curieux contenant un grand nombre de règles ou brocards de droit en latin et en français. La Somme rurale fixe sur presque tous les points l’état de la science du droit à son époque. « En un mot, dit M. Dupin, il y a beaucoup à trouver dans ce livre pour qui voudra se donner la peine d’y chercher. •

SOMME s. f. (so-me — du bas latin salma, charge, fardeau, qui est pour sagma et représente la grec sagma, charge, armure, manteau, de la même famille que sage, armure, harnais, sattô, équiper. Comparez le gaulois sagum, saie, et 1« sanscrit saggâ, sagganâ, armure, équipement, vêlement, de la racine sagg, sasg, adhérer, joindre. Pour la mutation du g en l dans le bas latin salma, comparez le latin smaragdus, italien smeraldo, d’où le français émeraude). Charge, fardeau que peut porter un cheval, un mulet, un âne : Somme de blé. Somme de vendange.

Bête de somme, Bête de charge ; animal qu’on emploie ordinairement a porter des fardeaux :

Nous suons, nous peinons comme bêtes de somme.

La Fontainr.

I ! Fig. Personne chargée d’un travail excessif ou réduite à une condition avilissante : Est-il juste, grand Dieu ! (ju’ici-bas d’un seul homme Des millions d’humains soient les bâtes de somme, Hue tant d’êtres do chair soient des hochets sanglants ?

À. Barbier.

Cheval de somme, Cheval employé k porter des fardeaux. Il Fig. Homme ignare et bi-Htal :

Il faut penser, sans quoi l’homme devient. Malgré son âme, un vrai cheval de somme.

Voltaire.

SOMME s. m. (so-me — latin somnus, pour « opmi.s, qui représente le sanscrit svapnas, grec upnos, pour Fujmos, lithuanien sapnas, russe Spimie. Toutes ces formes se rai tachent a la racine sanscrite soap, dormir, reposer, d’où aussi le grec upnoô, latin sopio, gothique slepan, allemand schlafen, anglais sleep, lithuanien, sapnoiu, russe sptiu, même sens, et le sanscrit svupas, sommeil, latin sopor, gothique sleps). Sommeil, assoupissenuiit naLurel des sens, cessation périodique d ; l’activité organique : Dormir d’un profond Somme. Je ne dormirai pas de bon sommk avant d’être venu à bout de cette affaire. (Acad.) À son premier sommk. Faire un Somme, un petit sommk. (Acad.) Jt n’est pas de lit si mauvais où l’on ne puisse faire un bon somme.

Certes, je n’ai jamais dormi d’un si bon somme.

Racine.

Sous un chêne aussitôt il va prendre son tomme.

La Fontaine.

Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme, Et reprenez vos cent écus.

La Fontaine.

Il Temps que l’on donne au sommeil : Faire un long sommk, un petit sommk.

Faire ta nuit tout d’un somme, Dormir toute la nuit d’un sommeil ininterrompu.

— Pathol. Haut somme, Nom donné quelquefois k l’apoplexie.

— Syn. Somme, «omu.cil. Il y a quelque chose d’absolu dans l’idée de somme et quelque chose de relatif dans celle de sommeil. Le somme est une chose que l’on considère en soi j le somnifil n’est que l’état de l’homme qui dort. On dit faire un somme, et jamais on ne dira faire un sommeil ; mais nous pouvons avoir un sommeil agité ou jouir d’un sommeil paisible. Enfin on donne quelquefois le nom de sommeil k la simple envie de dormir, k un engourdissement des facultés ; somme ne peut se dire qu’en parlant d’un homme qui dort réellement.

SOMME, en latin Samara, petit fleuve de France. Il prend sa source à Fontgomine, canton de Saint-Quentin (Aisne), coule kl’O., passe près de Saint-Quentin, d’où un canal la fuit communiquer avec l’Escaut, entre dans le département de la Somme, baigne Hum, Péronne, Corbie, Amiens, Piequiguy, Abbeville, et se jette dans la Manche, entre Saint-Valery et Le Crotoy, après un cours de 245 kilom. La Somme est censée navigable depuis Neuville-lez-Bray jusqu’à la mer ; mais sur tout ce parcours la navigation se perte sur le canal latéral, qui a un développement de 1S7 kilom. et qui porte le nom de canal de la Somme.

SOMME (département dis la), division administrative de la région septentrionale de la France, formée en 1790 de la ci-devant province de Picardie et d’une petite portion de l’Artois. Il doit son nom au fleuve de la Somme, qui l’arrose dans toute sa longueur du S.-F. au N.-O. Ce département, dont la configuration générale est celle d’un carré long, confine au N. À celui du Pas-de-Calais, au S.-K. k celui de l’Aisne, au S. à celui de l’Oise, au N-.O. k celui de la Seine-Inférieure ; il est baigné a l’vO. par la Manche sur une étendue d’environ 37 kilom. Sa plus grande longueur est de 140 kilom. et sa plu3 grande largeur de 76. Superficie, 614,287 hec SoxiM

tares, dont 476,362 en terres labourables, 15,432 en prairies naturelles, 14,000 en vignes, 8,265 en pâturages et landes, 05,833 en forêts, étangs, chemins et cours d’eau. Au point de vue administratif, ce département est divisé en cinq arrondissements : Amiens, chef-lieu ;Doullens, Abbeville, Mnntdidier et Péronne ; il comprend 41 cant., 833 comin. et 557,015 hab. Il forme le diocèse d’Amiens, suifragant de Reims ; il ressortit k la cour d’appel d’Amiens, à l’académie de Douai, k la "e conservation des forêts.

L’aspect général de ce département est celui d’un pays de plaines ondulées, coupées de collines peu élevées et de vallées dont les principales sont celles de la haute et de la basse Somme, de l’Avre, de l’Authie et de la Noyé. La région maritime du département de la Somme présente deux zones bien distinctes : au N., entre l’embouchure de la Somme et celle de l’Authie, s’étend leMarquenterre, pays plat, fertile, où les digues sont tellement multipliées, que ce district semble une conquête sur la mer ; ce système de digues s’étend aussi k quelque distance sur la rive gauche de la Somme. Mais dans la partie méridionale des côtes, depuis Mers jusqu’au bourg d’Ault, la mer sape continuellement une falaise k pic de 40 k 50 mètres d’élévation, falaise composée de carbonate calcaire et de galets, qui s’abaisse et se détourne dans l’intérieur des terres pour se réunir aux coteaux élevés qui bordent la rive gauche de la Somme, vis-à-vis d’Abbeville et de Pont-Remy, La constitution géologique de la Somme présente des alluvions modernes dans les vallées, des lainbuaux de terrains tertiaires de l’étage inférieur dans les plateaux et les coteaux. Dans le Marquenterre, les terres sont formées d’argile très-iine ; mais dans les plaines du Ponthieu les terres sont généralement composées de sable argileux assez profond et reposant sur un sous-sol calcaire. Les richesses minérales qu’on y trouve se bornent k quelques mines de lignite, tourbe, argile, terre k brique et k poterie, sable, grès à paver et pierre k bâtir. Le climat est humide, froid et très-variable k cause du voisinage de la mer, mais sain. La température moyenne de l’hiver est de 3° ; celle de l’été de 15°. Les vents ilomiuunis sont ceux de i’O., du N.-O. et du S.-O.

Ce département, qui appartient au bassin de la Manche, est arrosé par un grand nombre de rivières, dont les plus importantes sont : la Somme, l’Authie, l’Avre, lu Noyé, la Bresle et la Celle ; la Somme et l’Avre sont seules navigables ; le canal de la Somme traverse tout le département et facilite les communications avec la mer. Farmi ses nombreux étangs, ou remarque ceux de Saint-Christ, Pargny, Frise, Bray et Cléry. Le sol est assez fertile et l’agriculture assez avancée. On récolte dans ce département toute espèce de céréales, en quantité plus que suffisante pour la consommation des habitants ; quant.té de graines oléagineuses, des légumes potagers de bonne qualité, houblon, betteraves, plantes tinctoriales et médicinales. Les prairies artificielles, qui s’y sont beaucoup multipliées depuis quelques années, et les pâturages qui cordent le cours de la Somme nourrissent un grand nombre de bestiaux et d’ussez bons chevaux. Le froid et surtout l’humidité de l’air ne permettent pas de donner un grand développement à la culture de la vigne ; mais on y soigné une grande quantité de pommiers dont les fruits fournisseul d’excellent cidre (167,900 hectol, année moyenne), qui est la principale boisson des habitant- ;. Dans l’arrondissement d’Abbeville surtout, on trouve de belles forêts, dont les essences principales sont le chêne, le hêtre, l’orme et Je bouleau ; la sylviculture s’étend même jusque sur le Marquenterre, renommé pour sa riche végétation et pour ses beaux pâturages. Les parties boisées sont assez giboyeuses, et les rivières et les étangs renferment une grande variété de poissons, principalement des brochets, truites et saumons. Si ce département est un des plus fertiles de la France, il en est aussi un des plus industriels. Un y trouve plusieurs manufactures de pannes, velours de coton, étoffes pour meubles, draps fins, escots, moquettes, camelots, poils de chèvre ; nombreuses fabriques de toiles de chanvre, de coton, de linons, batistes, mousselines, basins, piqués, mouchoirs fins, bonneterie en laine, sangles, ficelle, serrurerie, quincaillerie, clous, métiers k bas, cuirs, papiers, huiles, savon, colle forte, produits chimiques. Belles blanchisseries de toiles, nombreuses filatures de coton, de laine et de fin ; teintureries, raffineries d’huile, papeteries ; moulins k pulvériser tes bois de teinture. La production des tourbières s’élève, année moyenne, à 1,270,000 quintaux métriques de tourbe ; on y compte dix usines et hauts fourneaux pour la fonte et le fer. Le commerce du département, favorisé par les ports d’Abbeville, du Crotoy, de Saint-Valéry et du Hourdet, par la navigation fluviale et celle des canaux, a pour objet principal l’exportation des productions de l’industrie agricole et des produits manufacturés des usines, l’importation du coton, de la laine, d’autres matières premières et des denrées coloniales.

SOMME (villes de la), nom donné, au xve siècle, aux villes d’Abbeville, Amiens, Corbie, Péronne et Roye, places fortes qui défendaient le cours de la Somme et que Char SOMM

les Vil, par le traité d’Arras, engagea k Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Louis XI reprit ces villes après la mort de Charles le Téméraire.

SOMMÉ s. m. (so-mé). Dr. coût. Tenancier, dans la coutume de Béarn.

SOMMÉ, ÉE adj. (so-mé — du vieux français sommer, mettre le couronnement ; du vieux mot som, haut, d’où nous avons aussi fait sommet). Blas. Se dit d’un meuble qui porte un autre meuble sur son sommet ; ColonnaWaletpski : De gueules, à une colonne d’aryent sommée d’une couronne ducale d’or, n Se dit d’un écu qui est surmonté d’un meuble. Il Se dit quelquefois de la rainure du cerf, quand elle est d’un émail particulier. En ce sens, 011 dit plus ordinairement ramé.

— Véner. Se dit de la tête du cerf, pour exprimer la manière dont elle se termine : Tête sommée d’empaumure, de trochure, de fourchure.

— Fauconn. Se dit des plumes d’un oiseau, notamment des pennes, quand elles ont pris tout leur accroissement.

SOMMÉE s. f. (som-mé). Bot. Syn. d’Aci CÀKPHK.

SOMMEIL s. m. (so-mèll ; H mil. — V. somme s. m.). Assoupissement naturel des sens, cessation périodique de l’activité organique : Profond sommeil. Sommeil tranquille, doux, paisible, inquiet, agité, interrompu. Léger sommeil. Troubler, rompre, interrompre te sommeil d’une personne, litre enseveli dans le sommeil. Goûter les douceurs du sommkil. Cela porte au sommeil. Iln’a pas eu cette nuit un moment de sommkil. On ne peut le tirer du sommkil. (Acad.) UArabe s’essaye à se passade sommeil, à souffrir la faim, la soif et la chaleur. (BufT.) La grande affaire est de ne point souffrir ; car, pour la mort, on ne sent pas plus cet instant que celui du sommkil. (Volt.) Le sommeil dévore l’existence, c’est ce qu’il a de bon. (Chateaub,) Voulez-vous doubler votre temps, faites travailler votre sommeil. (Gratry.) Pour bien connaître le caractère de quelqu’un, il fitut interrompre son sommeil. (A. d’Houd.) Le sommkil est le repos le plus complet que nous puissions goûter. (A. Rion.) Le sommeil de jour est moins bon que le sommkil de nuit. (Miiquel.) Le sommkil est le règne de l’imagination privée de mentor. (Descuret.) De tous les repos, le plus salutaire et le plus complet est le sommkil. (L. Ciuveilhier.) Les vieillards ont le Sommkil fragile. (V. Hugo.)

MKIL, (L. Blanc.)

O doux, 6 doux sommeil ! 6 baume des esprit» !

C’est, après le souper, le premier bien du monda.

A. ne Musset.

Il Est souvent personnifié : S’arracher des bras du sommkil. Passer des bras du sommeil dans ceux de la mort. Le sommeil est te frère de la mort.

. D’un profond sommeil secouant les pavots. Les mortels ont repris le cours de leurs travaux. Baoue-Lobuian.

— Fnvie, besoin de dormir : Être accablé de sommeil. Avoir sommkil. Vaincre le sommeil. (Acad.)

— Fig. État d’insensibilité ou d’inertie : Le sommkil de la nature. Le sommeil de la raison. Le sommeil des sens. Les coteries ne sont jamais plus fortes et plus ombrageuses que pendant le sommeil de l’esprit public. (P. Lanfrey.) L’indolence ressemble à un sommeil de l’esprit ou plutôt à un engourdissement léthargique. (Théry.) L’entr’acle de la souveraineté est comme un sommeil de la loi. (Miehelet.) De toutes les infirmités humaines, la plus triste, c’est le sommkil de l’âme. (A. Martin.) On dirait qu’à l’approche du lourd sommeil de l’hiver chaque être et chaque chose s’arrangent furtivement pour jouir d’un reste de vie et d’animation avant l engourdissement fatal de la gelée. (G. Sand.)

Dans un sommeil profond ite ont passé leur vie. J.-B. Rousseau.

L oisiveté pesante est le sommeil de l’âme.

Dulami.

La vie est un sommeil, l’amour en est le rêve, Et vous aurez vécu si vous avez aimé.

A. de Musset.

Ce sommeil fatigant de l’Ame, Né de la gène et du loisir,

De nos jour» use plu» la trame

Que la douleur et le plaisir.

Desmahis.

Demi-sommeil, Sommeil léger, agité, interrompu : Le malade, troublé de ses inquiétudes, n’a qu’un demi-sommeil. (Boss.)

Sommeil de mort, Sommeil très-profond :

Sommeil, sommeil de mort, favorise ma rage I

Voltaire.

Sommeil de la mort, Sommeil du trépas, Sommeil de ta tombe, Sommeil éternel. Dernier sommeil ou simplement Sommeil, État de mort : Il dort du sommeil éternel, d’un sommkil éternel. (Acad.) Dormez votre sommeil, riches de la terre, et demeurez dans voire poussière. (Boss.) Point de sommeil qui ne puisse conduire à un sommeil éternel. (Mass.)

Il tombe, perd son sang, pousse encore un soupir Et du dernier tommeil la mort vient l’assoupir.

Deullb,