Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 4, Suj-Testadon.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1244

SULP

Newton par ses recherches sur les longitudes, vint à Paris, où, il abjura l’anglicanisme et s’y concilia la sympathie du duc d’Orléans, qui lui fit exécuter une pendule à levier pour mesurer le temps en mer. On a de lui :. Règle artificielle du temps (Paris, 1717, in-8°) ; Méthode pour régler les montres et les pendules (Paris, 1728, in-8°).

SULMO, ville de l’Italie ancienne, dans le Samnium, à 16 kilora. S.-E. de Corfinium, au fond d’un bassin de montagnes. Elle fut détruite par Sylla, puis relevée peu après. Patrie du poète Ovide. C’est aujourd’hui la ville de Solmona.

SULMO, ville de l’Italie ancienne, dans le Latium, chez les Volsques. Aujourd’hui Sek-

MONliTTA.

SIJLMONA, ville du royaume d’Italie. V. Solmona.

SULMAC, bourg et commune de France (Morbihan), canton d’Elven, arrond. et à 17 kilom. E. de Vannes ; pop. uggl.,347 hab. — pop. tôt., 2,326 hab. Vestiges de voie romaine ; débris de constructions et de retranchements de la même époque ; menhirs. On y voit trois églises, dont une, dédiée a saint Isidore, a été bâtie, dit-on, par les templiers.

SOLP1CE-LES-CHAMPS (SAINT), bourg de France (Creuse), ch.-l. de cant., arrond. et a 15 kilom. N.-O. d’Aubusson ; pop. aggl., 188 hab.— pop. tôt., 1,154 (lab.

SULPICE-IES-FEUILLES (SAINT-), bourg de Fiance (Haute-Vienne), ch.-l. de canton, arrond. et k 38 kilom. N.-É. de Bcllac ; pop. aggl., 350 hab. — pop. tôt., 1,888 hab. Minoterie.

SULP1CE-SUH-R1LLK (SAINT-), village et commune de France (Orne), canton de Laigle, arrond. et à ï5 kilom. N. de Mortagne. Trèlilerie importante ; filature de coton ; fabrication de pointes en fer et en cuivre. Ruines considérables d’établissements romains. L’église paroissiale, construction du xnie siècle, renferme des vitraux et des boiseries de la même époque.

SULl’ICE (saint), évêque de Bourges, qui vivait dans le IVe siècle. Il fut d’abord aumônier de Clotaire II et supérieur des cleros de la chapelle du roi, puis il devint évêque de Bourges en 62-4 et se distingua par sa piété.

Suipice (Église DE Sului-), une des paroisses les plus importantes de Pans. L’église actuelle ne date que du milieu du dernier siècle ; elle occupe l’emplacement d’une petite chapelle dédiée au même saint et qui dépendait de la célèbre abbaye de Saint-Germain-des-Prés. On ne connaît pas la date exacte de la fondation de cette chapelle, mais il est certain qu’en 1210 elle existait déjà comme paroisse. Sous Louis XII et sous François Ier, on ajouta une nef aux bâtiments déjà existunts, et, en 611, on éleva trois chapelles des deux côtés de cette nef. Au commencement du règne de Louis XIV, ces agrandissements devinrent insuffisants ; d’ailleurs, certaines parties de l’église menaçaient ruine ; en 1645, les paroissiens résolurent de la rebâtir en untier et sur de nouveaux plans. On adopta les dessins de l’architecte Christophe Gatuart, constructeur de l’hôpital des Incurables, et, te 20 février 1640, la reine Anne (l’Autriche, régente du royaume, posa la première pierre de la nouvelle église. Au bout de neuf ans, on s’aperçut que l’édifice serait beaucoup trop petit pour les besoins de la |iaroisse et on abandonna le plan de Gainart pour suivre le projet de Louis Levau, architecte du roi. Eu 1670, Levau étant mort, la direction des travaux fut confiée k Daniel Giltard, qui acheva la chapelle de la Vierge « t construisit le chœur, les bas-côtég, les iùrttnssepts etleportailde gauche. En 1678, il ît’aitoi, faute d’argent, suspendre les travaux ; iafafeïwue était endettée de plus de 500,000 libres, CJfci* enquête fut ouverte, qui démontra J’infidéhté de la gestion des marguilliers.

Les constructions interrompues ne furent reprises que.quarante ans plus tard ; en 1718, ta curé de la paroisse, Lauguet de Gergy, (parvint k réunir des sommes considérables ; « m se remit à l’œuvre., sous la direction d’Oppenord, intendant général des bâtiments du duc d’Orléans. Le curé Lauguet ne sa contenta pas des dans de ses paroissiens, qu’il obtenait quelquefois, si l’ou en croit les mémoires du temps, par les moyens les plus •afiguliers ; k force d’instances et de démurttfbitf, ’1 arriva à se faire autoriser à ouvrir une idterie, dont les produits permirent de pousser les travaux avec vigueur. Le portail méridional fut commencé en 1719 ; la nef tie fut complètement achevée qu’en 173G.

En 1733, on entreprit la construction du grand portail, sur les dessins de Servandoni. l.es deux tours manquant d’harmonie avec l’ensemble de cette magnifique composition, l’architecte Maclaulin J’ut chaîné de les retiàtir ; en 1749, il éleva la tour méridionale ; }-jl tour du nord fut reconstruite par Chalgriu « an iî57.

La dédicace de l’église de Saint-Suîpice ifut célèiréa en 1745.

Le plan.général de cette église se rapproche de la disposition de3 églises du moyen ji., ’e ; l’ordonnance majestueuse et grandiose

SULP

de la façade occidentale, élevée par Servandoni. fait de cet édilîce un des monuments religieux les plus remarquables de la capitale. Cette façade, d’une largeur de 184 pieds, se compose de deux ordres, le dorique et l’ionique. Les colonnes du porche, auquel on accède par un perron de vingt-deux marches, ont 5 pieds de diamètre et 25 pieds de hauteur ; leur entablement a 10 pieds ; les colonnes du second ordre sont hautes de 38 pieds et ont un diamètre de 4 pieds 3 pouces ; l’entablement est de 9 pieds ; le fronton dont Sfervandoni avait couronné cette façade, ayant été frappé de la foudre en 1770, fut remplacé par une balustrade.

Les deux tours qui flanquent le portail, construites, ainsi que nous l’avons dit, par des architectes différents, sont dissemblables et de hauteur inégale ; ces tours s’élèvent sur un massif quadrangulaire et se composent de deux ordonnances. À la tourdumidi, l’ordonnance inférieure est octogone, et l’ordonnance supérieure circulaire ; cette tour est restée inachevée. La tour du nord, dont le style s’accorde beaucoup mieux avec.la façade, est la plus élevée ; elle mesure 210 pieds de hauteur ; un étage circulaire surmonte une première ordonnance quadrangulaire. Les portails latéraux de Saint-Sulpice sont remarquables ; ils comprennent deux étages de colonnes, surmontés d’un fronton. Bans les niches du portail méridional se trouvent les statues de saint Jean et de saint Joseph ; les statues de saint Pierre et de saint Paul décorent le portail septentrional.

La longueur totale de l’édilice, hors d’oeuvre, est de 432 pieds ; la hauteur, dans œuvre, est de 92 pieds ; le chœur a 89 pieds de longueur ; il est entouré de 7 arcades, dont les pieds-droits sont ornés de pilastres corinthiens. Les bas côtés sont larges de 24 pieds et hauts de 40. La croisée a 176 pieds de longueur. Comme on le voit, les dimensions de cette église sont des plus imposantes. Le rond-point du chœur est percé d’une arcade qui laisse voir la chapelle de la Vierge, décorée d’abord sur les dessins 3e Servandoni et restaurée par de Wailly en 1763, aprts l’incendie de la foire Saint-Germain, qui avait endommugé la coupole ; cette shapelJe est resplendissante de marbre, d’or et de peintures ; elle renferme un groupe de la Vierge et l’Enfant Jésus, sculpLé par Pigalle, des stalues et une Gloire, par Monchy. Le groupe de Pigalle est éclairé par un jour tombant d’en haut. Sur des culs-de-lampe adaptés aux pilastres de l’intérieur du chœur sont placées les statues de Jésus-Christ, de la Vierge et des douze Apôtres, dues au ciseau de Bouchardon. Les deux belles coquilles servant de bénitiers, au bas de l’église, ont été offertes à François Ier par la république de Venise ; elles sont placées sur des rochers construits par Pigalle. L’ornementation de la chapelle du baptistaire est remarquable. La tribune intérieure, qui supporte le buffet d’orgues, a été élevée sur les dessins de Servandoni ; elle repose sur un péristyle de colonnes isolées d’ordre composite. Le buffet, exécuté par C’liquot, passe pour un des plus complets de l’Europe ; il est renfermé dans une menuiserie sculptée par Chalgrin. La chaire à prêcher, donnée en 1788 pur le maréchal de Richelieu, a été faite sur les dessins de Wailly. Les chapelles sont ornées de peintures a fresque retraçant les épisodes de la vie des saints auxquels elles sont dédiées. Les plus importantes sont : une Assompiion, de François Leinoine, dans la chapelle de la Vierge ; doux tableaux d’Eugène Delacroix dans la chapelle des Saints-Anges : Mêliodore battu de verges et Jacob luttant avec l’ange ; le plafond, dû au même artiste, représente Saint Michel vainqueur de Satan. Les autres chapelles possèdent : les Ames du purgatoire, par Heim ; Saint fioch, pur Abel de Pujol ; Saint Maurice, pur Vinchou ; Saint François-Xavier, par Lafon ; Suint Vincent de Paul, par M. Guillemot ; Saint Paul, par Drullitig ; Saint François de Sales% par Hesse ; Saint Jean, par M.Glaize ; Saint Denis, par M. Jobbé-Duval.

Parmi les personnages inhumés à Saint-Sulpice, nous citerons : le peintre Jean Jouvenet ; Étienne Baluze, 1 une des gloires de l’érudition française-, Alain de Coëttogon, maréchal et vice-amiral de France ; Philippe de Courcillon, marquis de Dan’geau, auteur de curieux mémoires sur la cour de Louis XIV ; Jeun-Victor de Bezenvai, colonel des gardess’uisses ; la comtesse de Lauraguais, dont le tombeau avait été exécuté par Bouchardon ; Jean-Baptiste Langue ! de Gergy, curé de Saint-Sulpice, k qui on doit l’achèvement de l’église. La Révolution a détruit tous les monuments funèbres de l’église Saint-Sulpice, k l’exceptiou du tombeau du curé Languetj ce mausolée, exécuté en marbre de diverses couleurs et en broute, ne fait pas honneur au xvme siècle ; il est l’œuvre de Michel-Ange Slodtz.

Les cryptes de Saint-Sulpice sont d’une étendue considérable ; elles renfermaient un grand nombre de sépultures.

On a établi à Saint-Sulpice une ligne méridienne pour mesurer les diverses hauteurs du soleil et fixer d’une manière certaine l’époque des équinoxes et du dimanche de Pâques. Cette ligne est tracée sur le pavé, du vrai nord au vrai sud ; l’une de ses extrémité* est pincée près de la porte latérale de

SULP

droite ; elle traverse les deux transsepts en passant obliquement devant le maître-autel et va se terminer au pied d’un obélisque en marbre blanc, sur lequel elle se trouve projetée. La fenêtre du transsept méridional est entièrement close ; on y aménagé seulement, à la hauteur de 75 pieds, Une petite ouverture circulaire ; au travers de cette ouverture passe, à midi, un rayon de soleil qui vient tomber sur la méridienne. Au solstice d’hiver, le rayon se porte sur la ligne verticale de l’obélisque. Cette méridienne fut tracée par Henri Sully, horloger et astronome anglais, et exécutée en 1713 par Lemonnier.

Suipice (séminaire dk Saint-). Ce séminaire s’élève aujourd’hui sur le côté sud de la place Saint-Sulpice et occupe un vaste, terrain circonscrit par cette place, la rue Bonaparte, la rue de Vaugirard et la rue Férou. Il était autrefois beaucoup plus au devant de l’église, dont il masquait le portail, et appartenait à la rue du Vieux-Colombier, prolongée jusqu’au perron de Saint-SuJpice, avant la création de la place. Le séminaire primitif avait été fondé au xviifl siècle.

Jean-Jacques Ollier, abbéde Pibrac, ayant élé nommé curé de Saint-Sulpice en 1G41, transféra à Paris un séminaire qu’il avait fondé à Vaugirard l’année précédente. En 1645, du consentement de l’abbé de Saint-Germain, on commença, sur un terrain de la rue du Vieux-Colombier, la construction des bâtiments d’une communauté à laquelle on donna le nom de grand séminaire. Un petitsé’minaire, qui s’appela d’abord communauté de Suint-Joseph, fut installé dans des maisons voisines. La chapelle du grand séminaire fut terminée par M. Le Ragois de Bretonvilliers, qui succéda k l’abbé Ollier dans la cure de Saint-Sulpice. Le Brun avait décoré cette chapelle de peintures qui, à ce que l’on dit, commencèrent à établir sa réputation.

Pendant le xvno et le x’vui» siècle, l’enseignement de cette institution refléta les influences qui dominèrent tour à tour l’archevêché de Paris et le haut clergé ; il fut, suivant les temps, ultramontain, moliniste, gallican même à ses heures, mais toujours empreint de cet esprit de prosélytisme intolérant et dominateur qui caractérise les religions d’État.

Le séminaire de Saint-Sulpice fut supprimé en 1792, en même temps que toutes les communautés religieuses. Les bâtiments de cet établissement masquaient le portail de Saint-Sulpice ; on les démolit eu 1802. La communauté, ayant été rétablie à la même époque, s’installa provisoirement dans une maison située à l’angle des rues de Vaugirard et du Pot-de-Fer-Saint-Sulpiee. En 1820, on entreprit la construction d’un nouveau séminaire établi sur les terrains qu’il occupe actuellement. La première pierre de l’édifice fut posée par le ministre de l’intérieur, qui, dans un discours prononcé à cette occasion, exprima le vœu que de ce séminaire sortissent des défenseurs de l’Église gallicane, soumis au saint-siége, centre de l’unité catholique, mais attachés aux immunités de l’Église française et à l’indépendance de la couronne ; ce vœu n’a guère été exaucé. Le bâtiment est d’une construction simple ; sur chacune de ses quatre faces il a trois rangs de dix-sept croisées, en comptant celles des pavillons, qui forment aux quatre angles une légère saillie. Un porche, soutenu par trois arcades, recouvre l’entrée principale du côté de la place. Le séminaire de Saint-Sulpice a une importante succursale k Issy, près de Paris. V. Issy.

Suipice (fontaine Saint-). Commencée vers 1846, cette fontaine, dont les dessins ont été" exécutés par M. Visconti, n’a été terminée qu’assez tard, par suite des événements politiques qui ont mis fin au règne de Louis-Philippe. D un aspect assez monumental, elle se compose d’un bassin d’environ 20 mètres de diamètre ; huit lions ailés supportent un piédestal, qui lui-même supporte une seconde vasque. Au centre, un monument car ré, sorte de lanterne massive, oll’raut quelque ressemblance avec celle delà fontaine des Innocents, est percée sur ses quatre faces de niches contenant les statues assises de Fénelon, Fléchier, Bossuet et Massillon. L’ornementation se rapporte aux attributs de ces prélats. Celte fontaine, bien située, est d’un bon caractère, bien que d’un style assez indécis,

Suipice (addayb du Salut-), ancienne et célèbre abbaye située à l’entrée de la forêt de Rennes (llle-et-Vilaine) et fondée en 1115 pour vingt-cinq religieuses de l’ordre do Saint-Benoît, par Robert de La Fuataie, disciple de Robert d’Arbrissel, fondateur de Fontevrault. L’abbaye de Saint-Sulpice eut pour première abbesse Marie, tille d’Étienne, roi d’Angleterre. Elle procura de grands biens au monastère, qui devint chef d ordre et dans lequel elle mourut en 1159. Saint-Sulpice, comme toutes les maisons de l’ordre de Fontevniult, se divisait en deux couvents, celui des hommes et celui des femmes. Le premier ne subsista pas au delà duxne siècle et la Révolution supprima le second. Les ruines de l’église abbatiale, en fort mauvais état, annoncent une construction du xtte siècle ; l’ordonnance est en effet conforme au style de cette époque : nef large, croisées dans les mêmes proportions, abside profonde

SULP

servant de sanctuaire, absides plus petites dans les transsepts. La nef est sans collatéraux ; les arcades de l’intertranssept sont h f)lein cintre et à archivoltes doubles ; les coonnes sont surmontées de chapiteaux qui ne consistent qu’en quelques traits grossiers, se croisant en sautoir sur le milieu des corbeilles et allant former une espèce d’enroulement sous les angles de l’abaque. Ailleurs on remarque sous ces mêmes angles des têtes k peine ébauchées, et sur quelques tailloirs des essais de billettes trahissant la simplicité du sculpteur. Le bâtiment qui servait autrefois d’infirmerie est seul entretenu. La chapelle, construite au xvs siècle par l’une des abbesses, sert aujourd’hui do maison de ferme et d’étable. Le revenu de l’abbaye de Saint-Sulpica était évalué, en 1790, à 8,000 livres en cour de Rome. Il atteignait en réalité le chiffre de 20,000 livres.

SULPICE-SÉVÈRE, en latin Sulpleiu» Saverus, historien ecclésiastique, né en Aquitaine vers 363, probablement aux environs de Toulouse, mort à Marseille vers 406 ou 410. Il suivit d’abord la carrière du barreau, quitta le monde après la mort de son épouse et se retira (vers 392) dans un ermitage près de Béziers. Il s’attacha ensuite à saint Martin de Tours, fut, à ce qu’on croit, ordonné prêtre, et se cloîtra dans un monastère k Marseille, où l’invasion ries Vandales l’avait obligé de chercher un asile. Le plus célèbre de ses ouvrages est une Histoire sacrée (de la création du monde k l’an 410) écrite dans un latin pur et élégant, mais k laquelle on reproche des inexactitudes et trop de crédulité. Ses autres écrits n’ont pas la même valeur. Sulpice-Sévère avait mérité le surnom de Snilume clirciien. Il imitait, en effet, avec assez de bonheur le style de l’écrivain latin. Ses œuvras ont été traduites en français par M. Herbert, dans la 2e collection Panckoucke, (1847),

SULPICIA (famille), maison patricienne de l’ancienne Rome. La branche aînée de cette maison, dont les membres portaient te surnom de Cnuierina, parce qu’elle était originaire de Cumeria, s illustra dès les premiers temps de la république ; elle florissait encore sous Néron. Une autre branche portait le nom deflalba ; elle s’éteignit avec celui qui porta le plus loin son illustration, l’empereur Galba. Les principaux personnages de cette fu mille sont :

SULPICIA, femme romaine qui vivait au il" siècle avant l’ère moderne. Elle fut désignée, l’an 639 de la fondation de Rome, par les matrones romaines, comme la plus chaste et la plus digne de dédier l’autel de Vénus Verti enrdiu. Vulère Maxime (V[II, xv, 12) et Pline (Hist. nat. Vil, xxxi) racontent le fait, et c’est d’après ces auteurs qu’Ampère a dit : Un autre temple de Vénus fut fondé par un motif de pureté ; mais cette fondation même montre que la pureté commençait à sortir des mœurs romaines. À la suite de grands désordres qui avaient atteint jusqu’aux vestales, et la foudre ayant traversé d’une manière étrange le corps d’une jeune fille, on résolut d’élever un temple k Vénus Veriicoreft’a, afin qu’elle tournât vers l’amour conjugal le cœur des matrones romaines. Sulpicia fut désignée par leur jugement comme la plus chaste d’entre elles pour dédier l’autel de la déesse. >

SULPICIA, poëtesse romaine qui vivait sous le règne de Domitien, vers la fin du ict siècle de notre ère. Elle était, croit-on, de la famille des Sulpicius, célèbre sous)a république, et elle avait gardé la fierté de ses ancêtres. Elle épousa un certain Calenus, ami de Martial, et faisait des vers. Martial considérait Sulpicia comme une de ces chastes matrones de l’ancien temps, comme le modèle, alors si rare, de toutes les vertus conjugales. Il lui a adressé une de ses épigrammes (X, xxxv) ;

o Jeunes filles qui ne voulez plaire qu’à un seul mûri, lisez Sulpicia. Lisez Sulpicia, maris qui ne voulez plaire qu’à une seule femme. Elle ne décrit point les fureurs de Médée ni l’horrible festin de Thyeste ; elle ne croit ni à Scylla, ni à Byblis, mais elle enseigne de chastes et saintes amours et peint les jeux, les délices et les badinâmes. Quiconque appréciera ses vers reconnaîtra qu’aucun poète n’eut plus de malice ni plus de retenue. Tels étiiient, j’imagine, les passe-temps d’Egérie sous la grotte humide de Numa. Avec elle pour maîtresse ou pour condisciple, tu aurais été, ô Sapho I plus docte et inoins licencieuse ; et s’il vous eût vues toutes deux k la fois, c’est Sulpicia qu’aurait aimée l’inflexible Phaon. Mais en vain, car si elle perdait Calenus, elle ne pourrait lui survivre, lors même que Jupiter la prendrait pour épouse, Apollon ou Bacchus pour maîtresse. >

M. Perreau, le dernier traducteur du seul poëme qui nous reste de Sulpicia, écrit dans les notes qui accompagnent sa traduction : ■ Taudis que les querelles de ménage et les tracasseries de la vie domestique égayent trop souvent le public et défrayent la satire ou la comédie, e était, à ce qu’il paraît, le charme d’une union heureusement assortie, c’était la douceur d’une vie qu’embellissaient l’étude et l’amour, qui inspiraient k Sulpicia ses poésies, et qui lui attiraient tant de lecteurs. Voilà le phénomène qui ravit d’admiration le faiseur d’èpigrnmmes Mnrtial, et