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que célébrait le grave Sidoine Apoljinaire plus de trois cents ans après que Sulpicia et son époux avaient cessé d’exister.

t L’heureux couple goûtait ces plaisirs que donnent aux âmes honnêtes la sagesse et l’amitié ; il s’égayait aux dépens des méchants et des sots, et mettait à profit pour sa gloire littéraire les travers de la société.

> Ce bonheur, qui dora, dit-on, quinze ans (c’est Martial qui le dit dans l’épigramme du livre X, xxxvm, adressée à Calenus et qui a pour sujet le bonheur de celui-ci d’avoir pour femme Sulpicia), fut troublé par l’édit de Domitien, qui exilait de Romo tout ce qui cultivait les lettres et la philosophie. « Il ne voulait plus, dit Tacite, que quelque chose d’honnête vint blesser les regards. » Calenus, pour sauver sa tête, fut obligé de renoncer à ses travaux et à ses livres et d’aller vivre loin de Sulpicia. C’est à cette occasion que fut composé le seul ouvrage

?ui nous reste de cette femme célèbre. Probndément

blessée dans tous les sentiments de son âme, elle exhala en vers sa noble douleur et entonna un chant qui fut comme l’hymne funèbre de la tyrannie. «

Ce poëme de Sulpicia a pour titre : De edicto Domitiani ; il est, suivant le même critique, remarquable par la noblesse des sentiments et des idées, la dignité de l’expression, les formes grandioses de la composition ; tout ici répond à la gravité du sujet ; l’auteur s’élève au ton de la plus haute poésie, et c’est avec la muse de l’épopée qu’elle s’entretient des malheurs des lettres et des destinées de Rome.

Outre ce poème qui est parvenu jusqu’à nous, Sulpicia en avait composé un autre sur l’amour et la fidélité conjugale, auquel Martial fait allusion.

SULPICIEN, IENNE adj. (sul-pi-si-ain, i-è-ne). Hist. ecclés. Qui appartient à la congrégation de Saint-Sulpice.

— s. m. Membre de la congrégation de Saint-Sulpice.

SULPICIUS (C. Longus), tribun consulaire de Rome. Lorsque la ville fut prise par les Gaulois, il s’enferma dans le Capitole avec les hommes en état de combattre et fut contraint par ses soldats de capituler. C’est lui qui fixa avec Brennus les bases du traité pour la conclusion duquel le chef gaulois mit son épée dans la balance en prononçant le fameux Vas victisl V. Brennus.

SULPICIUS (Pteticus), consul romain qui vivait dans le me siècle avant J.-C. Nommé dictateur pour combattre les Gaulois, il les battit aux environs de Pedum, fut élu tribun consulaire, et enfin consul.

SULPICIUS (Servius Rufus), jurisconsulte romain, mort vers l’an 710 de la république. Contemporain et ami de Cicéron, il était considéré comme l’un des grands orateurs de Rome, alors que l’éloquence y était cultivée avec tant d’ardeur et de succès. On admirait surtout sa profonde connaissance des lois, et Cicéron a cru devoir lui consacrer plusieurs chapitres de son Brutus, dialogue sur les grands orateurs de la Grèce et de Rome. Sulpicius avait étudié la rhétorique à Rhodes avec Cicéron. De retour à Rome, il se consacra à l’étude du droit et devint un des premiers jurisconsultes de son temps. Il n’était pas inférieur à Crassus sous le rapport de l’éloquence, et sa science égalait celle du fameux Sesevola. Voici comment Cicéron B’exprime sur le talent de Sulpicius : • Il a seul connu la théorie du droit. Cet avantage qu’il eût en vain cherché dans la science même du droit civil, il le doit à cette autre science qui enseigne à distribuer un tout en ses diverses parties, à découvrir par la définition ce qui est caché, à éclaircir par l’interprétation ce qui est obscur, a voir les équivoques et à les résoudre par d’habiles distinctions, à posséder enfin une règle certaine pour juger le vrai et le /aux, et pour savoir si une conséquence est bien ou mal déduite de son principe. Il a porté le flambeau de cet art, qui éclaire tous les aatres, sur des matières où ses devanciers, soit en plaidant, soit en répondant sur te droit, marchaient environnés de ténèbres.» Sulpicius a même joué un rôle politique assez important dont nous pouvons juger par la correspondance de Cicéron, qui parle souvent de lui. Nommé consul en 702, il suivit, dans la guerre civile, le parti de César et gouverna l’Achaïe après la bataille de Pharsale. On lit dans le quatrième livre des lettres familières, nos 5 et 12, deux lettres de lui à Cicéron. Dans la première, il essaye de le consoler de la perte de sa fille Tullia, et dans l’autre il lui annonce la mort de son ancien collègue Marcellus, leur ami commun, pour lequel Cicéron prononça un si beau discours. La lettre de Sulpicius à Cicéron sur la mort de sa fille est très-célèbre et mérite de l’être. Il n’y a rien de plus touchant et de plus mélancolique. « Il faut que je vous dise, écrit-il à sod ami désespéré, une réflexion qui m’a consolé ; peut-être parviendra-t-elle a diminuer votre affliction. À mon retour d’Asie, comme je faisais voile d’Athènes vers Mégare, je me mis à regarder le pays qui m’entourait. Mégare était devant moi, Egine derrière, le Pirée sur la droite, à gauche Corinthe. C’étaient autrefois des villes très-florissantes ; ce ne sont plus que des ruines éparses sur le sol. A celle vue, je tue suis dit à

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moi-même : Comment osons-nous, chétifs mortels que nous sommes, nous plaindre de la mort d’un des nôtres, nous dont {a nature a fait la vie si courte, quand nous voyons d’un seul coup d’œil les cadavres gisants de tant de grandes cités I •

SULP1TJUS GALLUS, consul et astronome romain du ne siècle avant J.-C. V. Gallus.

SULP1Z10 (Giovanni), savant italien, né à Veroli dans la seconde moitié du xve siècle. Les particularités de son existence sont inconnues ; on sait seulement qu’il professa les lettres au collège de Rome pendant le pontificat d’Innocent VIII. Ses principaux écrits sont : De versuum scansione, etc. ; De arte grammatica (Pérouse, 1475, in-4°) ; Libetlus de octo partibus oraiionis (Venise, 1488, in-4°). On lui doit aussi des Commentaires sur la Pharsale (Venise, 1493 in-fol.) et des Commentaires sur les Offices de Cicéron.

SUL PONTICELLO (soul-pon-ti-tchèl-lomots ital. qui signif. sur le petit pont). Mus. S’écrit sur une partie d’instrument à cordes, pour indiquer a l’exécutant qu’il doit jouer près du chevalet, de manière a tirer de son instrument des sons qui, dans le trémolo surtout, ont un timbre tout différent de ceux qu’on obtient en tenant l’archet à sa position ordinaire.

SULTAN s. m. (sul-tan — de l’ar. solthàn, homme puissant, formé de salit, dominer). Empereur des Turcs : Le sultan Ibrahim. Le sultan Mahmoud. Il semble qu’aux sultans Dieu même pour femmes donne des houris, (De Banville.). Un vizir aux sultans fait toujours quelque ombrage.

Racine. Il Titre de dignité qui se donnait autrefois à plusieurs princes mahométans, et particulièrement aux princes tartares : Sultan Galga. Sultan Noradin. Titre que les Orientaux donnent, dans le langage ordinaire, à toute personne pour laquelle ils éprouvent un profond respect ou qu’ils veulent traiter avec une grande déférence.

— Fam. Homme fier, absolu, tyrannique : Se conduire en vrai sultan. Parler comme un sultan, u Homme qui a de nombreuses maltresses.

— Modes. Corbeille recouverte d’une étoffe de soie : Sultan brodé. Il Petit coussin rempli de parfums, qu’on met au fond d’un coffre à linge.

— Ichthyol. Sultan ternate, Baliste vieille.

— Encycl. Le titre de sultan était porté dans le principe par les lieutenants généraux des califes. Presque tous les princes de l’islam le prirent lorsqu’ils prétendirent se rendre indépendants des califes. U n’est resté qu’à quelques-uns, tels que les souverains de Turquie, de Maroc, de Zanzibar, etc. ; mais lorsque l’on dit le sultan, sans autre désignation, c’est de l’empereur des Turcs que 1 on entend parler.

Depuis la destruction du califat, le pouvoir du sultan n’est pas moins religieux que politique. L’empereur de Turquie (padischah) porte le titre de sultan en le joignant k son nom ; ce titre est pris dans un sens plus général que celui de padischah. et il n’implique nullement l’exercice du pouvoir souverain, puisqu’il se donne également à tous les princes et princesses de la famille impériale, avec la différence que pour les hommes le titre précède le nom : sultan Mahmoud, sultan Sélim ; tandis que, pour les femmes, il vient après : Esma sultan, Validé sultan.

1 L’autorité du sultan, dit M. Eschbach, est absolue, sans contrôle et sans responsabilité : elle n’est gênée ni par des assemblées délibérantes ni par l’obligation de rendre compte ou de consulter. U tient en, sft main la puissance législative, judiciaire et exécutive. Pour tout dire, d’après l’expression musulmane, ■ le sultan est l’ombre de Dieu sur la terre, » et encore «un ordre du sultan est la loi même. > Les signes extérieurs par lesquels le peuple et les grands manifestent leur respect pour le sultan affirment l’omnipotence de son pouvoir. Il ne reçoit guère que les membres des familles régnantes de passage k Constantinople, les ambassadeurs, le grand vizir, le cheik-ul-islam et, de loin en loin, quelques ministres ou gouverneurs de province. Les personnages turcs admis en sa présence ne l’abordent qu’en tremblant. Le plus souvent, ils attendent plusieurs heures avant d’être introduits.

« Dès qu’ils ont franchi le seuil de la pièce dans laquelle se trouve le sultan, ils se tiennent contre le mur, le corps incliné, les mains jointes sur l’abdomen, dans l’attitude de l’humilité la plus profonde, ou plutôt d’un complet écrasement. On ne regarde pas le sultan en face. Tout au plus, lorsqu’il adresse la parole au visiteur, celui-ci jette-t-il, en répondant, un coup d’œil furtif et suppliant sur le maître. On salue chacune de ses phrases par un tsemena. C’est le salut turc. U consiste à porter !a main droite aux lèvres et au front. Plus la main s’abaisse avant de se relever pour toucher les lèvres, plus le salut est profond et respectueux. Devant le sultan, la main descend jusqu’à terre. On ne s’assoit pas devant lui. Il n’y a qu’une exception k cette règle : c’est lorsque le sultan invite à sa table un souverain ou un prince de passage à Constantinople. Les ministres sont de In fête, et comme ils ne peuvent manger de SULT

bput, ils s’asseyent, mais le moins possible, c’est-à-dire qu au lieu de prendre carrément possession de leur siège ils se tiennent sur le bord.

Le sultan, lorsqu’il sort, ne salue pas le peuple et le peuple, ne l’acclame pas. Chacun f^e tient sur son passage dans la position déjà décrite. On ne comprend bien le pouvoir absolu et ses conséquences que lorsqu’on voit cet homme passer à cheval, tout-puissant et dédaigneux, k travers cette foule silencieuse dont les vêtements sordides et les visages mornes disent éloquemment la misère et la résignation. »

Les résolutions du sultan sont irrévocables, car nul ne saurait penser un instant qu’elles peuvent être injustes ; lui-même ne peut pas se rétracter, parce que ses ordres doivent être considérés par lui, comme par tout le peuple, comme émanant d’une intelligence supérieure ou de Dieu lui-même. C’est pour cette raison que le sultan prend parmi ses titres celui de zillulah, signifiant image ou ombre de Dieu, ce qui donne à ses résolutions un caractère divin et entraîne une obéissance aveugle.

— Suifaii-cÂeVi/(prince de La Mecque). Le sullan-chérif était autrefois le gouverneur de La Mecque. Après avoir été longtemps soumis au Grand Seigneur, qui lui faisait payer un tribut, il secoua ce joug et se rendit indépendant sous le nom de sullan-ckérif, qui marquai t sa prééminence.

Au point de vue spirituel, les sultans-c/iérifs jouissaient, en effet, d’une certaine supériorité sur les autres chefs mahométans, qui leur envoyaient souvent des offrandes et des présents considérables. Leur puissance s’étendait sur une grande partie de l’Arabie ; mais les Égyptiens leur ont enlevé, au commencement de notre siècle, presque toutes leurs possessions, se sont emparés de La Mecque et ont ainsi détruit leur puissance.

Le pacha d’Égypte a aussi quelquefois pris le litre de sultan, mais ce titre ne lui a jamais été reconnu par la cour de Constantinople, dont il relève.

Sulinn Zultaxan (le), roman oriental du xn° siècle, composé vers la même époque que le célèbre Roman d’Antar (v. Antar). Celui du Sultan Zuliazan n’est pas moins fameux en Orient. Son principal intérêt réside dans le merveilleux, comme pour les Mille et une nuits ; mais, au lieu de s’éparpiller dans vingt actions diverses, il se concentre sur une histoire unique. En un mot, c’est un roman, et non un recueil de contes.

Zuli.izan est de famille noble et prédestiné au sultanat ; il porte sur la joue le signe des Moulouks, qui indique la protection du ciel. Plein de droiture, de chevalerie et de foi religieuse, il marche d’instinct vers le danger, le sabre au poing ou la lance en avant, en invoquant le saint nom d’Allah. Cette foi en lui ne l’abandonne jamais parmi les plus dures épreuves : sous les voûtes du château fort où commande le nègre Sadoun, dont il a promis la tête à son futur beau-père pour la dot de sa fiancée Schama, ni dans le puits où on l’enferme pour le tuer par la faim, ni dans le divan de Sultan-Efrah, ni quand l’oiseau gigantesque l’emporte dans ses plumes et lui fait traverser la mer des Indes, comme une flèche, pour l’aller déposer près de la ville mystérieuse où il doit s’emparer du kitab sacré ; ni enfin quand la curiosité lui a fait commettre le sacrilège de lever le voile qui couvre le visage du patriarche Cham, fils de Noé, et que le caveau funéraire s’écroule sur lui et qu’il roule sur des pointes de rochers, dans des abîmes sans fond.

La foi en sa prédestination et sa confiance en Dieu, tels sont les caractères du jeune émir, abandonné par sa mère Kamaria sous un dattier du désert et allaité par une gazelle égarée, jusqu’à ce qu’il soit emporté dans la tente du cheik qui doit lui rouvrir les portes de la vie.

Une traduction du texte arabe du Sultan Znliazan fut publiée, il y a une vingtaine d’années, à Constantinople, par un écrivain turc nommé Ali-Bey, et pendant longtemps le roman arabe n’a pas franchi les limites de l’Orient. Le premier traducteur français de ce livre est M. Théodore de Langeac.

La cour civilisée des califes, les grandes cités du Tigre, de l’Euphrate et du Nit, ne servent pas de cadre à l’action développée dans cet ouvrage. Le conteur nous promène à travers les tentes bédouines de l’Yémen et du Hedjaz, parmi les tribus pillardes et batailleuses, toujours en quête de razzias. C’est l’époque de la chevalerie du désert qui précède la venue du Prophète, le temps ou le point d’honneur était pratiqué en Arabie à l’égal de la soumission aux décrets du Dieu d’Abraham,

Sulinn MUapouf (le), conte, par l’abbé de Voisenon (1762, in-12). Le ton de ce conte est fort libre, et le paraît encore davantage sous la plume d’un abbé ; mais Voisenon ne faisait que céder au goût de l’époque, et la raison qu’il en donne ne manque pas d’originalité : « Si je me suis livré si franchement à la mode, et si j’ai même surpassé ceux qui m’ont précédé dans ce genre, que je désapprouve, c’est moins pour me conformer à cette mode que pour profiter du temps où elle est en règne et ruiner, s’il est possible, ceux qui voudront écrire après moi sur un pnrcil ion. Le route du Sultan Misa pouf est

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si plein de choses qui toutes ont rapport aux idées les moins honnêtes, que je crois qu’il sera difficile de rien dire de nouveau dans ce genre ; du moins je l’espère. J’ai cependant évité tous les mots qui pourraient blesser les oreilles modestes. ToLt est voilé ; mais in gaze est si légère, que les plus faibles vuefc ne perdront rien du tableau. ■ Voilà une confession sincère et qui nous dispense d’en dire plus long sur ce singulier ouvrage.

Sultan Mianpour (le), opérette en un acte, paroles de X., musique de M. Laurent de Rillé ; représentée aux Folies - Nouvelles. Chantée par Joseph Kelrn, Tissier,

Sulum SaiacWn (lk), opéra-comique en un acte, paroles de Dupin, musique de Bordèse ; représenté à l’Opéra-Comique le 8 février 1847. La pièce est amusante. La scène se passe k Marseille. Un fournisseur, nommé Pimpret, veut épouser une jeune fille dont la dot vienne rétablir ses affaires embarrassées. Il a pour rival un capitaine de vaisseau, lequel, pour tromper sa vigilance autant que pour le Denier, contrefait le fou et se fait passer pour le sultan Saiadin, mari de toutes les femmes. Le crédule Pimpret ne prend aucun ombrage des galanteries de cet insensé et permet à sa future de se dire sa femme. Mais voilà que notre capitaine est arrêté par l’ordre des créanciers du fournisseur. Il paye joyeusement les dettes du fournisseur et acquiert ainsi le droit de devenir réellement

I époux de la fiancée de Pimpret. Bordèse a écrit pour cette petite comédie des couplets gracieux et d’une mélodie facile. Il n’y a qu’un quatuor assez développé. Les rôles ont été joués par Chollet, Sa’inte-Foy et Mlle Berthe.

SULTAN-EUNI, nom d’un ancien sangiacat (division administrative) de la Turquie d’Europe, dans la partie septentrionale de l’Anatoiie. Il occupait le territoire de l’ancienne Galatie et une partie delaPhrygie Epictète.

II forme actuellement, dans les nouvelles divisions de l’empire turc, la partie septentrionale du livah de Kutaieh.

SULTAN-H1SSAR, bourg de la Turquie d’Asie, dans l’Anatolie, pachalik d’AIdiD, à 26 ki- !om. E.-N.-E. d’Aïdin-Guzel-Hissar, défendu par une forteresse moderne. Aux environs de cette ville, vers l’O., s’étendent les ruines de l’ancienne Nysa. Ces ruines consistent en vestiges peu intéressants d’un théâtre, d’un amphithéâtre et d’un pont sur le petit ruisseau près duquel s’élève le bourg actuel.

Suliauo, opéra-comique en un acte, paroles de Desforges, musique de Maurice Bourges ; représenté k l’Opéra-Comique le 16 septembre 1846. Le sujet n’est rien moins qu’oriental. La scène se passe en Hollande. Sut tana est le nom d’une espèce de tulipe sur laquelle un vieux soldat, devenu horticulteur, fonde des espérances de fortune, car il doit l’offrir à une princesse de Nassau. Une intrigue assez compliquée vient se mêler k cette donnée naïve. La musique renferme d’assez jolis motifs, parmi lesquels on a remarqué le rondo chanté par Audran : 0 toi, joli démon t le duo des deux pages : Je veux te rendre un service d’ami, et le quatuor final, développé avec une bonne entente dramatique. Grignon, Einon, Carlo et MUe Lavoye ont interprété cette composition gracieuse d’un critique musical distingué.

SULTANABAD, ville forte de la Perse moderne, dans l’Irak-Adjémi, k 130 kilom. O. de Kasbin, près des ruines de l’ancienne Sultanieh.

SULTANAT s. m. (sul-ta-na — rad. sultan). Dignité de sultan.

— Règne d’un sultan.

SULTANE s. f. (sul-ta-ne — fém. de sultan). Femme de l’empereur de Turquie : La sultane a laissé désarmer sa colère.

Racine. U Sultane aseki, Celle qui a donné un fils à l’empereur. |] Sultane validé, Mère du sultan régnant.

— Fam. Maîtresse : Faire un cadeau à sa

SULTANE.

Eh bon t bon ! bon !

Que le via est bon !

Buvons & nos sultanes.

Saurim.

— Ane. modes. Robe longue, faite d’une riche étoffe, et ouverte par devant.

— Art culin. Sultane à la Chantilly, Sorte de grillage en sucre filé, dont on recouvre certains entremets de pâtisserie.

— Mar. Vaisseau de guerre turc.

— adj. Omit b. Poule sultane, Nom vulgaire de la talève.

— Encycl. Les femmes des sultans sont désignées en Turquie sous les noms de première, seconde ou troisième femme. La sultane aseki est l’épouse préférée, ou celle qui, la première, a donné ud fils au sultan. Elle ne devient pas l’épouse légitime du sultan, parce que celui-ci n’en a jamais ; ce n’est qu’une concubine favorite qui a le pas sur les autres femmes du sérail. Son règne dure autant que l’amour du sultan. On a vu des 'sultanes asekis conserver leur supériorité jusqu’à la mort de leur fils, héritier du sultan régnant. Le titre de.su/fane se donne au ;-si aux filles du Grand Seigneur ; elles le conservent Hprès leur mariage, et les filles qui