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leur, d’un involucre ou collerette a trois fofioles découpées, et terminée par une fleur à six sépales ovales allongés, étalée, blanche au dedans, purpurine ou rosée à l’extérieur ; les fruits sont des capsules velues, soyeuses. Cette plante habite les régions tempérées et froides du nord des deux continents. Elle croît surtout dans les bois et les lieux ombragés, où elle fleurit, suivant la température de l’année, depuis mars jusqu’en mai. Bien qu’elle na manque pas d’agrément, elle est peu répandue dans les jardins, si ce n’est sa variété à fleurs doubles, qui se propage du reste très-facilement d’éclats de pied replantés en terre légère, sableuse et fraîche.

La sylvie, quand elle est fraîche, a une odeur faible, mais une saveur acre et brûlante ; appliquée sur la peau, elle produit une inflammation assez vive, qui dégénère rapidement en phlyctène ; si le contact est trop prolongé, elle détermine une fluxion qui peut être fort grave. À l’intérieur, elle cause des phlegmasies violentes et un flux dyssentérique fort dangereux. Les animaux qui en mangent en quantité notable sont pris d’une prostration générale, d’une dyssenterie et d’une hématurie, qui les font périr si on tarde trop à y porter remède. Les moyens employés pour Combattre ces effets délétères sont les antiphlogistiques, lesvomitifsaqueux non irritants, puis les boissons délayantes, les tisanes raucilagineuses et l’eau miellée en abondance, À l’extérieur, on applique des cataplasmes émollients. Mais s’il s agit d’organes importants, s’il s’est produit une fluxion assez considérable ou une congestion qui puisse faire craindre une désorganisation des tissus, des plaies gangreneuses ou des convulsions, il faut recourir aux émissions sanguines et aux médicaments opiacés et antispasmodiques.

Cette anémone est très-âcre et riche en anémonine ; c’est l’espèce qui possède au plus haut degré les propriétés vésicuntes. On la dit même plus vénéneuse, bien que moins acre, que la pulsatille. On l’a vantée contre la paralysie des membres, les ophthalmies chroniques, les affections cutanées, les vieux ulcères, les douleurs rhumatismales, la rétention d’urine, etc. Bile provoque les déjections alvines ; en résumé, son action se borne à une dérivation énergique, souvent dangereuse, nullement spécifique, aussi ne doit-elle être administrée qu’avec la plus grande prudence. On emploie ses racines, ses feuilles et ses fleurs sous forme d’infusion, d’extrait, de teinture alcoolique, d’eau distillée, de poudre, d’épicarpe ou d’épithème. Il faut la recueillir au mois d’avril, en l’arrachant, et la faire sécher à l’ombre.

On a souvent employé la sylvie comme rubéfiant ; on l’a appliquée contre la goutte, la névralgie sciatique, les lièvres intermittentes, la teigne, les cors aux pieds ; mais il s’en est suivi souvent des accidents si graves, que le remède était pire que le mal ; aussi y a-t-on à peu près complètement renoncé. On s’en sert en médecine vétérinaire ; on l’emploie en frictions contre la gaie des chiens, et on l’applique pilée pour déterger les ulcères qui viennent aux pieds des moutons. L’eau distillée de sylme a été usitée comme lotion pour faire disparaître les taches de rousseur. Cette [liante est dangereuse pour les bestiaux, qui du reste la repoussent.

Sylvie, roman de M. Ernest Feydeau (1861, in-18). Toutes les héroïnes de M. Feydeau se ressemblent : Fanny, Isabelle de Torreins, Catherine d’Overmeire, Barberiue ; c’est toujours à peu près la même femme, sous îles noms différents ; même largeur de conscience, mêmes aspirations passionnées, même absence de préjugés, Sylvie est la veuve d’un savant qui s’est occupé, tant qu’il a vécu, d’enseigner toute autre chose à sa femme que ce qu’elle désirait le plus connaître, l’amour. Aussi, dès que la liberté lui est rendue, songet-eile au moyen de Irouver un professeur un peu moins ennuyeux que feu son mari et elle n’imagine rien de mieux, après avoir lu certain sonnet qu’elle trouve à son goût, que d’écrire à l’auteur le billet suivant : ■ Demain mardi, à midi, une femme que vous ne connaisses ! pas se présentera chez vous.... a Persuadée que l’auteur du sonnet ne peut avoir qu’un noble cœur, elle se présente chea 1 illustre Anselme Schanfara, qui lui avoue en toute sincérité s’être moqué du public en commettant une pièce de vers du genre classique. Schanfara, au contraire, est un jeune France de 1830, un romantique à chevrons, et il a failli se faire étouffer à la première A’Hernani. M. Feydeau eut été plus juste et plus vrai surtout, lui qui se pique de réalisme, en appelant son héros un maniaque, ou tout au moins un original. Nous voudrions bien savoir, en effet, où il a été prendre que les romantiques habitaient ordinairement des maisons chinoises placées sous l’invocation du dieu Bouddha. Quand les a-t-il vus davantage s’habiller de satin jaune et porter des culottes bouffantes de taffetas roseî • Semblable à ces gourmets blasés qui ne peuvent plus vivre que de truffes, de caviar et de poivre rouge, Anselme, dit-il, préférait la Chine à la France, la bohème à la société, les meurtriers aux filous, les bossus aux gens bien faits, le haschisch à la limonade, le iSahara au bois de Boulogne, Torquemada k. Fàiielon, le soleil à la lune, le tétanos k la

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colique, la musique des Algonquins aux Opéras de Rossini, et ces femmes qui trafiquent de leur beauté aux angéliques jeunes filles. Il accusait Louis XIV de parcimonie, Joseph de Maistre de tolérance, Robespierre de mansuétude. L’excès en tout, telle était sa devise. • Voilà ce qu’est le romantisme pour M. Feydeau.

Sylvie, qui ne tient pas le moins du monde a ce que son amant soit un classique ou un romantique, et qui trouve le Schanfara fort à son goût pour ce qu’elle en veut faire, se donne à lui clés la seconde entrevue. Les héroïnes de M. Feydeau n’y mettent généralement pas plus de façon. Mais comme elle veut plnire k Anselme, et flatter pour cela sa manie romantique, elle imagine de l’intriguer, en mettant pour condition à son amour qu’il ne cherchera jamais à savoir qui elle est ; puis elle s’étudie à prendre tous ses goûts et a manger, comme lui, des poulets au musc et des confitures de gingembre. Enfin, elle le copie si bien qu’elle arrive à être exactement aussi sotte et aussi ridicule que lui. Il n’est pas besoin de dire que Schanfara n’a rien de si pressé que de mentir à sa promesse, en faisant toutes les démarches imaginables pour découvrir le nom et la demeure de sa maîtresse. Ses courses à travers Paris, ses enquêtes, contre-enquêtes, ruses, espionnages de toutes sortes ; tout cela entremêlé d’incidents, de péripéties et de quiproquos, sans compter les malices et gambades d’un singe ut d’un chien qui font l’ornement de la pagode de Schanfara, voilà ce qui constitue la partie la plus importante de ce livre. Anselme finit par trouver le domicile de Sylvie, qui sujette dans ses bras en lui avouant qu’elle u fuit du romantique pour s’amuser, comme il avait fait du classique dans son fameux sonnet. » Je suis une femme sérieuse, lui ditelle, je mène bien ma maison, j’ai le goût du ménage, je touche du piano, je chante du liossini, et j’excelle à faire des confitures d’abricots. » Schanfara, touché des vertus de Sylvie, déclare renoncer au romantisme, à ses pompes et à ses œuvres. Désormais, il mangera comme tout le monde, boira comme Lotit le monde, mettra des faux-cols et ne traitera plus Raciue de polisson. En outre, et ce n’est pas le plus beau de son affaire, il épouse légitimement Sylvie, ni plus ni moins qu’un bon bourgeois. Comme satire du romantisme, ce livre est en retard de vingt-cinq ou trente ans ; comme étude de mœurs et de passion, il est très-inférieur à Fanny et au Mari de la danseuse.

Sylvie, opéra-comique en un acte, paroles de MAI. Jules Adeniset J. Roslaing, musique de M. Guiraud ; représenté à l’Opéra-Comique dans le mois de mai 1864. On dirait qu’il existe à l’usage des compositeurs, anciens prix de Rome, un magasin théâtral surabondamment pourvu de livrets inoffensifs, rapetassés, écrits à l’encre de la petite vertu, dissimulant mal leur âge, comme il y a chez le costumier de vieilles défroques auxquelles on donne un coup de brosse avant de les mettre sur le dos des comparses. Pauvres lauréats surnuméraires ! Ils attendent avec intrépidité, ils attendent longtemps, sinon toujours, et, affamés qu’ils sont, ils acceptent le pain de seigle qu’on leur distribue en un jour de libéralité. Sylvie devait s’appeler les Lunettes du parrain. Le père Jérôme les a reçues de Sylvie le jour de sa fête. À travers ces besicles, il trouve Sylvie charmante et veut l’épouser malgré elle. Que font les deux amants ? car il y a naturellement un jeune amant. Pour ramener le vieux parrain a la raison, ils invni d’un bahut ses habits de noce, gardés précieusement, s’en affublent et se présentent sous ce travestissement aux yeux de Jérôme. C’est sans doute la chanson de Monsieur et madame Denis qui a donné la note aux librettistes. Jérôme est attendri à ce spectacle, qui lui rappelle des Souvenirs effacés de sa mémoire, et il consent k l’union des jeunes gens. La musique écrite par M. Guiraud sur ce canevas est fort jolie. On y remarque un bon trio, l’air de Jérôme : A’ous avons ri ! qui est une imitation bien réussie du style ancien, et les couplets gracieux de Sylvie. Cet ouvrage a été parfaitement interprété par Sainte-Foy, Ponehard et MU» Girard.

SYLVIEN, IENNE adj. (sil-yi-ain, i-è-ne). Anat. Qui appartient, qui a rapport à la scissure de Sylvius : Vaisseaux sylviens,

SYLV1ETTE s. f. (sil-vi-è-te — dimin. de syhic). Oi’iiith. "Genre de passereaux, de la famille des sylviadées, tribu des sylvicolinées, formé aux dépens des sylvicoles ou figuiers.

SYLV1NÉ, ÉE adj. (sil-vi-né — rad. Sylvie). Ortiith. Qui ressemble ou qui se rapporte aux sylvies.

— s. f. pi. Tribu de passereaux, de la famille des turdidées.

SYLVIPARE s. m. (sil-vi-pa-re — du lat. sylvia, syivie ; parus, mésange). Ûrnith. Genre de passereaux, de la famille des paiidées ou mésanges, dont l’espèce type habite les montagnes de l’Himalaya.

SYLVIQUE adj. (sil-vi-ke — du lat. sylva, forêt). (Jhim, Se dit d’un acide résineux extrait de la colophane.

SYLYIDS, roi d’Albe, fils posthume d’Enée et de Lavinie, C’est à lui qu’on attribue la

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fondation d’Albe. Il transmit à ses descendants, au nombre de douze, son nom de Sylvius (^Eneas Sylvius, Latinus Sylvius, etc.). Toutes ces traditions sur les anciens rois d’Albe sont considérées comJhe au moins douteuses.

SYLVIUS (François), médecin allemand, d’oiL’ine française, dont le nom primitif était Leboi*, mais qui est plus fréquemment appelé de Le Boe, né à Hanau en 1614, mort le 14 novembre 1672. Il fit ses études à Leyde, pratiqua la médecine d’abord dans sa ville natale, puis à Leyde et à Amsterdam, et fut nommé, en 1658, professeur k l’université de Leyde. Il fut le fondateur du système médical chimiatrique. Les ouvrages de Sylvius, tous écrits en latin et dont quelques-uns sont traduits en anglais et en allemand, ont été recueillis sous le titre d’Opéra omnia (Amsterdam, 1679, in-4o ; Genève, 1731 ; Venise, 1708-1736, in-fol.). Parmi les éditions de ceux qui avaient paru séparément, nous citero-ns : Disputationum medicarum decas (Amsterdam, 1663, in-16) et Praxeos medics idea nova, en trois parties (Amsterdam, 1674, in-lî).

SYLVIUS P1CCOLOMINI (jEneas), pape sous le nom de Pie II. V. Pie II.

SYLVIUS, médecin français. V. Dubois (Jacques).

SYLVIUS, érudit français. V. Duaoïs (Siméon).-

SYM, préfixe. V. syn.

SYMA s. m. (si-ma). Ornith. Syn. de

SYMIÏ.

SYMBAMA3E s. m. (sain-ba-ma-ze — du gr. sumbama, événement, cas fortuit). Philos. Espèce de catégorème, reconnue par l’école stoïcienne.

SYMBATHOCRINITE s. m. (sain-ba-to-krini-te

— du préf. sym, et du gr. bathas, profondeur ; krinon, lis). Echin. Uenre d’échinoàermas, du groupe des crinoïdes.

BYMBIE s. m. (sain-bî — du préf. sym, et du gr. bios, vie). Rntova. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, de la famille des trachélydes, tribu des mordellones, dont l’espèce type habite l’Inde,

SYMBLÉPHARIS s. m. (sain-blé-fa-rissdu préf. sym, et du gr. blepharis, cil). Bot. Genre de mousses, dont l’espèce typecroltau Mexique, sur les écorces d’arbres.

SYMBLÉPHAF.ON s. m. (sain-blé-fa-rondu préf. sym, et du gr. blepharon, paupière). Pathol. Adhérence des paupières au globe de l’œil, il On dit aussi symblépharose s. f.

— Encycl. Les causes les plus fréquentes de cette affection sont les ophthalmies répétées, les brûlures, les cautérisations de la conjonctive et la destruction de cette muqueuse à la suite de quelque opération.

Le symblépharon offre plusieurs degrés d’après l’étendue des adhérences. Quelquefois on n’observe qu’une simple bride filiforme, étendue de la muqueuse scléroticale à la muqueuse palpébrale. Dans d’autres circonstances, c’est une des paupières qui adhère dans sa totalité au globe de l’œil. Les deux peuvent se prendre simultanément d’une manière plus ou moins complète depuis le bord ciliaire libre jusqu’au centre de la cornée. On comprend qu’il résulte de cette lésion des obstacles aux mouvements du globe oculaire, plus ou moins considérables suivant le nombre, le siège et la disposition des brides.

Il n’y a point à songer a remédier au symblépharon lorsque les adhérences ont envahi la surface de la cornée, car il resterait toujours, après l’opération, unecicatrice opaque suffisante pour empêcher la vision. Le symblépharon complet doit aussi toujours être considéré comme incurable. Dans les autres cas, il y a lieu de recourir à l’instrument tranchant, car l’intervention chirurgicale a souvent eu les résultats- les plus heureux. On doit sectionner les brides cicatricielles et les diviser dans la plus grande étendue possible, tout en ménageant avec soin la coque ocufaire. Une fois qu’elles sont détruites, il faut les empêcher de se reproduire. Dans ce but, on recommandera aux opérés de mouvoir fréquemment leurs paupières jusqu’à la cicatrisation complète. On pourra aussi interposer entre les lèvres de la plaie une lame mince de plomb ou d’or, un morceau de vessie ou de parchemin, pour prévenir leur réunion vicieuse.

SYMBLOMÉR1E s. f. (sain-blo-mé-rî —du gr. sutnbléma, assemblage ; meris, partie). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des composées, tribu des vernoniées, dont l’espèce type croît dans l’Amérique du Sud.

SYMBOLANTHE s. m. (sain-bo-lan-tedu gr, sumbolê, union ; anthos, fleur). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des gentiunées, dont l’espèce type croît dans les Andes du Pérou.

SYMBOLE s. m. (sain-bo-le — lat. symbolum, du grec sumbolon, signe, marque, lequel provient du verbe sumballein, deviner, expliquer, de sun, avec, et baliein, jeter. Le verbe sumballein est traduit littéralement par le latin conjicere, de cum, avec, et jacere, jeter, d’où nous avons tiré le français conjecture). Figure, marque, objet physique quelconque ayant une signification conventionnelle : Le chien est le symbols de la fidélité. La colombe est le symbole de la simplicité. Le re-

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nard est le symbole de la ruse, de la finisse. La girouette est le symbole de l’inconstance. Le lion est le symbole de la valeur. La palme et le laurier sont des symboles de la victoire. (Aoad.) César avait pris pour symbole un papillon et une écrevisse, pour réunir les deux idées de célérité et de lenteur. (Marmontel.) A terre, les grues rassemblées établissent une garde pendant la nuit, et la circonspection de ces oiseaux a été consacrée dans les hiéroglyphes ci/mme le syhbolb de la vigilance. (Buff.) Le la lage et le sucre sont des goûts naturels du sue, et comme le symbole de l’innocence et du la douceur gui font son plus bel ornement, (J.-J, Rouss.) Le cynisme forme un contraste révoltant avec des cheveux blancs, symbole de sagesse et de pureté. (De Barante.) /tans te brahmanisme, tes images sont plutôt d^s symboles que des représentations réelles. (A. Maury.) La machine est le symbole de la liberté humaine. (Proudh.) L’amputation du prépuce est le symbole physique de l’abjuration des mœurs sauvages. (Proudh.) Aux jeux d’Olympie, à ce premier âge de pur enthousiasme, on décernait seulement un symbolk de victoire, une feuille d’ache ou d’olivier cueillie dans te bois sacré du temple. (Villem.) L’omnibus est" le symbole de l’association pacifique fondée sur la liberté. (E. About.) Le symbole «3t partout frère aîné de l’histoire,

Souu£T.

Symbole fabuleux vêtu de volupté, Le cygne est l’univers, Léda l’humanité.

André Lei-èvbe.

Guillaume, enfant de choeur, prête sa main novice. Son front nouveau tondu, symbole de candeur, Rougit, en approchant, d’une honnête puileur.

Boilisau.

— Numism. Nom donné aux lettres, monogrammes, signes quelconques qui ont été gravés sur les monnaies et médailles afin d’indiquer le titre du métal, l’atelier monétaire, le directeur ou l’époque de la fabrication.

— Théol. Signe extérieur d’un sacrement : Jésus-Christ nous a donné son corps et son sang dans l’eucharistie sous tes symboles du pain et du vin. (Acad.) Il Formulaire qui contient les principaux articles de foi d’une religion : Les trois symboles de la foi sont • le Symbole des apôtres, le Symbole de Nicée et le Symbole attribué à saint Athanase. (Acad.) Avant de se disperser pour annoncer te Messie, les apôtres composèrent à Jérusalem le symbole de la foi. (Chateaub.)

— Ehétor. Figure par laquelle on substitue au nom d’une chose le nom d’un signe que l’usage a choisi pour la désigner.

— Chim. Nom donné aux lettres adoptées pour désigner les corps simples dans les formules.

— s. f. Antiq. gr. Nom donné à diverses sortes de cachets et de jetons.

— Syn. Symbole, emblèmé. V. EMBLEME.

— Encycl. Théol. Dans ses débuts, le christianisme était peu dogmatique. Jésus uvait rèsuini ! sa doctrine eu ces simples mots : « Vous aimerez Dieu de tout votre cœur et votre prochain comme vous-mêmes, p Fidèles à ce précepte, les premiers chrétiens s’étaient contentés de prêcher, comme le disait saint Paul, Christ crucifié et de mettre en pratique son précepte par la vie en commun et par le martyre. C’est, d’ailleurs, un fait con* stant de l’histoire, que les époques de persécution de la pensée et de l’âme humaine sont, pour la doctrine persécutée, des époques d’héroïsme et non d’argutie. On se groupe en face de l’ennemi commun ; on se sent trop faible pour songer à se diviser par des querelles oiseuses, par des discussions intestines roulant sur des points obscurs et secondaires,

La situation de l’Église changea complètement par la conversion de l’empereur Constantin ; mais ce changement fut plus nuisible qu’utile à la retiglon. i>i le clergé y gagna d’importants privilèges et de grandes richesses, il dut les acheter au prix de son indépendance ; car, dès lors, sou autorité fut subordonnée à celle du prince, qui se mit à régler les affaires de l’Église, soit selon les intérêts de sa politique. Soit selon son caprice du moment. Dès le concile de Nioéè, sur la proposition même des évêques, au dire de l’historien ecclésiastique Socrate, Constantin assimila l’hérésie au crime de lèse-majesté. Les lois contre l’hérésie rendirent les théologiens plus minutieux et les prêtres plus batailleurs. Jusqu’à l’époque de concile de Nicée, pourvu que le chrétien adorât le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qu’il distinguât du Père le Fils fait chair et ne lui refusât pas le titre de Dieu, il lui était permis de se livrer sans danger à des spéculations, même hardies, sur les questions religieuses ; mais, à dater du concile de Nicée, des formules, des symboles toujours plus nombreux, plus précis, vinrent resserrer la sphère des recherches théologiques et arrêter le développement du dogme par la libre réflexion.

; Bientôt Je christianisme ne se conçut plus

que comme dogme. C’est à peine ïi quelques voix s’élevèrent de loin en loin pour rappeler que le caratère essentiel de la religion du Christ est pratique et inoral plutôt que dogmatique, et pour montrer le peu d’importance réelle des controverses. Ces protestations ne furent point écoutées. La hiérar, chie, ennemie naturelle de la liberté de pen-1 ser en religion, comme en politique l’auto-