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à cause du retard qu’une température trop basse apporterait à la fermentation. On doit éviter aussi de la faire par un temps pluvieux, parce que l’eau qui reste attachée aux grappes affaiblit d’autant le vin ; la rosée trop abondante produit les mêmes effets que la pluie et influe défavorablement sur la qualité. Mais l’observation de ces préceptes ne dépend pas toujours de la volonté du cultivateur ; elle est souvent influencée par les circonstances atmosphériques ou par les conditions économiques dans lesquelles il est placé.

Dans le midi de la France, on emploie pour vendanger des paniers en osier qu’on place au-dessous du cep, de manière que les grappes y tombent d’elles-mêmes. Il en résulte, surtout quand les paniers sont neufs et bien remplis, qu’une partie du suc, et la meilleure, s’écoule à travers les interstices. Aussi commence-t-on à remplacer le panier primitif par des seaux en toile imperméable. En général, on coupe le pédoncule des raisins avec la serpette ; il en résulte un ébranlement qui ferait perdre une partie des grains, avec des vendangeurs maladroits et des raisins très-murs. Les ciseaux sont bien préférables sous ce rapport, et leur emploi devient même indispensable dans certains cas, par exemple dans les vignobles où, pour faire des vins de premier choix, on coupe, non pas les grappes entières, mais seulement les grains bien mûrs.

Au fur et à mesure que les paniers sont remplis, on les vide dans des hottes ou dans des comportes ambulantes ; les hommes chargés de ce travail passent entre les rangées de ceps ; puis ils vont verser leur cueillette dans d’autres comportes ou dans des cuviers placés sur le bord de la vigne, à l’endroit où on doit les charger sur les voitures de transport. Dès que l’une de celles-ci a son chargement complet, on la conduit au vendangeoir, où elle est déchargée. « Pour ne pas faire chômer les vendangeurs, dit M. J.-A. Barral, il faut calculer le nombre des attelages d’après la distance qui sépare la vigne de la ferme, en sorte qu’il y ait toujours une voiture en charge sur le point le plus accessible du vignoble. »

Le propriétaire qui ne possède qu’une médiocre étendue de vignes et pour qui la production du vin ne constitue en quelque sorte qu’un accessoire, se contente de consacrer à cette branche de l’exploitation une partie de ses bâtiments, souvent même une seule pièce, où se font toutes les manipulations ; cette pièce, qu’on appelle en général vinée, sert en même temps de cellier et communique avec une cave où l’on descend les vins après le premier soutirage. Dans tous les cas, ce local, situé dans un endroit commode, doit être vaste, élevé, bien aéré ; il faut qu’on puisse le fermer facilement, pour y maintenir une température égale pendant les nuits d’octobre et l’aérer de manière à éviter l’accumulation de l’acide carbonique.

Mais, dans les grandes exploitations vinicoles qui constituent l’occupation principale ou à peu près exclusive du propriétaire, il doit y avoir un ensemble de bâtiments spécialement affectés à ce service ; c’est ce qu’on nomme, suivant les localités, cuvage, vinoterie, et mieux vendangeoir. On y trouve, en général : 1° un logement pour le propriétaire et un autre pour l’économe chargé de la surveillance journalière des caves, des tonneliers et des vignerons ; 2° une vinée assez vaste pour recevoir les cuves nécessaires, les fouloirs, les égrappoirs et autres appareils analogues ; 3° une pièce dans laquelle est placé le pressoir et qui en porte aussi le nom ; 4° un cellier suffisant pour recevoir tous les vins nouveaux jusqu’à leur premier soutirage ; 5° des caves susceptibles de contenir au moins la récolte de deux années ; 6° enfin, des emplacements commodes pour resserrer dans les meilleures conditions les cercles, échalas, perches, tonneaux et tout le matériel nécessaire à l’exploitation ;

Il faut donc qu’un vendangeoir renferme des bâtiments assez nombreux et assez étendus pour satisfaire à tous les besoins de la culture ; il ne suffit pas même que leur dimension soit proportionnée aux produits présumés de l’exploitation ; elle doit être augmentée en raison du temps pendant lequel on devra conserver ces produits afin d’attendre le bon moment pour la vente. Il faut encore que ces bâtiments soient disposés et distribués de manière à rendre le service plus commode et la surveillance plus facile ; car on ne doit pas oublier que la récolte du vin est une des plus coûteuses, celle qui donne le plus de prise aux tentations des employés et qu’enfin sa fabrication ne souffre aucune négligence.

— Iconogr. La vendange était, chez les Romains, l’occasion de réjouissances et de fêtes que les poëtes et les artistes ont célébrées à l’envi. Anacréon lui a consacré une ode qui débute ainsi : « De jeunes vendangeurs, d’aimables vendangeuses portent sur leurs épaules des corbeilles de raisins qu’ils jettent dans le pressoir... » Le poëte parle ensuite d’un vieillard qui danse en agitant sa chevelure blanche et d’un jeune homme, échauffé par le vin, qui caresse une jeune vierge appesantie par le sommeil... Il termine par ces mots : « Bacchus est un dieu libertin. » Les nombreuses représentations de Bacchanales (v. ce mot) que nous a léguées l’antiquité, ne confirment que trop cette assertion poétique. La vendange est figurée d’une façon qui n’a rien d’obscène dans un bas-relief antique du musée du Vatican : de charmants petits génies sont occupés à pousser un char rustique chargé de corbeilles de raisins, en présence du dieu Terme, protecteur des champs. La fête des vendanges, que les Grecs appelaient Neoinia et les Romains Vinalia, est représentée sur un vase (olla) de Nocera, qui appartient au musée des Études et qui est justement admiré pour l’excellence du dessin, l’harmonie de la composition, le grand caractère des figures, la variété des poses et l’élégance des draperies ; on y voit, fixé au sommet d’un pieu, un hermès de Bacchus indien, la tête coiffée d’un modius radié, avec un petit tympanum à chaque oreille, le corps orné de tiges de lierre et de branches de laurier ; devant cette idole, de forme primitive, des vases, des fruits sont placés sur une table ; à gauche, paraît la prêtresse Dioné, couronnée de lierre, les cheveux flottant sur les épaules que recouvrent une nébride, occupée à puiser avec un sympule le vin d’un grand vase pour le verser dans une urne qu’elle tient à la main ; derrière cette figure est une Bacchante, portant d’une main une torche allumée, et de l’autre un thyrse et levant les yeux au ciel ; à droite, une Ménade s’approche en agitant son tympanum ; elle est suivie d’une Bacchante qui tient deux torches allumées, l’une baissée et l’autre élevée au-dessus de la tête ; le thissos bachique se continue sur l’autre côté du vase et offre, entre autre figures, celle de Thalie et celle de Choréias, une des Ménades.

Dans une composition qui a été admirablement gravée par Marc-Antoine, Raphaël a représenté la Vendange antique comme une sorte de pastorale et non comme une orgie : Bacchus (ou Silène), tenant une coupe pleine du jus de la vigne, s’appuie sur un tonneau et domine une cuve dans laquelle un homme, agenouillé sur le premier plan, verse des raisins. Derrière lui, une jeune femme, à la taille élancée, porte sur sa tête une corbeille pleine de fruits ; des pampres ombragent son front et des grappes mûres descendent le long de ses joues. À ses pieds sont deux beaux enfants qui soulèvent un panier de raisins. Une gracieuse composition de Prudhon, intitulée la Vendange, a été lithographiée par Aubry-Lecomte et gravée sur bois par L. Dujardin dans l’Histoire des peintres de toutes les écoles. D’autres compositions ont été peintes par Oudry (au grand Trianon), Jean Gigoux (Salon de 1853), Henri Lehmann, F. Winterhalter (gravé par Girard), etc. Un artiste contemporain, M. Alma-Tudema, a exposé au Salon de 1873 un très-remarquable tableau représentant lu Fête des vendanges à Rome : devant un autel de marbre, surmonté d’un trépied de bronze, est un grand vase de terre cuite (olla) enguirlandé de lierre ; une femme blonde, couronnée de pampres, s’avance en tenant une torche allumée ; derrière elle viennent trois autres femmes qui jouent de la double flûte, puis deux autres encore qui jouent du tympanum ; une de celles-ci se renverse légèrement en arrière ; deux hommes, vêtus de blanc et couronnés de feuilles de vigne, ferment la marche et portent de longues jarres pleines de vin. Diverses personnes assistent à cette procession bachique. Cette peinture, exécutée avec autant de délicatesse de pinceau que d’érudition, a été gravée par M. Auguste Blanchard.

Des scènes de vendanges modernes ont été représentées par Jacopo Bassano (musée du Louvre), Francesco Bassano (musée de Madrid), Hermann Saftleven (muséede Dresde). M. Huffner a peint les Vendanges en Alsace (Salon de 1850) ; M. Boichard, les Vendanges en Berry (Salon de 1841) ; M. Baudouin, les Vendanges dans le bas Languedoc (Salon de 1875) ; Jules Breton, les Vendanges à Château-Lagrange (Salon de 1864) ; M. Clément Boulanger, les Vendanges dans le Médoc (musée de Bordeaux) ; G. Courbet, la Vendange à Ornans (Salon de 1849) ; Turner, la Vendange à Mâcon ; Henri Baron, les Vendanges en Romagne (Salon de 1855) ; Naigeon, les Vendanges à Àmalfi (Salon de 1841} ; E. Reynaud, la Vendange dans les Àbruzzes (Salon de 1873) ; A. de Cuzzon, la Vendange à Procida (Salon de 1864) ; Winterhalter, les Vendanges à Naples (gravé par Girard), etc. Ch. Daubigny a exposé, en 1850 et 1863, des tableaux représentant des Vendanges ; il a reproduit à l’eau-forte celui de 1863.

Vendanges de Xérès (LES), opéra-séria en deux actes, avec un ballet, musique du chevalier de Beramendi ; représenté sur le théâtre de Tivoli, à Paris. Garcia père, Consul, Angrisani, Domange, Mlles Gebauer et Edwige ont interprété cet opéra italien, écrit dans le style de Guglielmi et de Paisiello. Garcia père a joui d’un de ses derniers succès dans le rôle de basse comique de la pièce, comme chanteur et comme comédien. Cette fantaisie n’a coûté que 11,000 francs à l’amateur espagnol. Les artistes n’étaient pas alors si exigeants que de nos jours.


VENDANGEOIR s. m. (van-dan-joir — rad. vendanger). Agric. Hotte de vendangeur. || Ensemble des bâtiments exclusivement destinés à la fabrication du vin ; Un vendangeoir est une construction rurale particulière aux grands vignobles, (De Perthuis.)


VENDANGER v. a. ou tr. (van-dan-jé — rad. vendange. Prend un e après le g devant a et o : Nous vendangeons ; il vendangea.) Récolter le raisin de : Vendanger une vigne. Vendanger un clos.

— Fig. Ravager, dévaster : Les maraudeurs et le mauvais temps avaient tout vendangé. || Détruire, supprimer.

— Absol. Faire la vendange : Caton enseigne comment on sème, comment on moissonne, comment on vendange. (St-Marc Girard.) || Faire de grands profits, et particulièrement des profits illicites : Il est riche ; c’est qu’il a vendangé pendant son administration.


VENDANGERON s. m. (van-dan-je-ron rad. — vendanger). Entom. Nom vulgaire du lepte automnal,


VENDANGETTE s. f. (van-dan-jè-te — rad. vendange). Ornith. Nom vulgaire de la petite grive.


VENDANGEUR, EUSE s. (van-dan-jeur, eu-ze — rad. vendanger). Agric. Personne qui fait la vendange : Au lieu des paysannes goitreuses du Valais, on rencontre à chaque pas, dans le Piémont, de belles vendangeuses au teint pâle, aux yeux veloutés, au parler rapide et doux. (Alex. Dum.)

— Art culin. Soupe de vendangeur, Soupe de pain bis aux choux blancs.

— s. f. Bot. Nom vulgaire des asters vivaces, de l’amaryllis jaune et du colchique d’automne.

— Adjectiv, Saints vendangeurs, Titre donné par les habitants des campagnes aux saints dont la fête tombe à la fin d’août ou au commencement de mai, époque où les vignes sont exposées à geler.

Grive vendangeuse, Syn. de vendangette : La grive proprement dite, la vraie grive vendangeuse est la plus délicate de l’espèce. (A. d’Houdetot.)

Vendangeur napolitain improvisant sur un sujet comique (le), statue de bronze, par Francis Duret. Un jeune paysan des environs de Naples, excité par le divin jus de la vigne, se livre à une improvisation qui, à en juger par son sourire malicieux, son regard pétillant, son attitude penchée en avant, n’a pas une portée des plus morales. Cette statue est le digne pendant du Pêcheur napolitain dansant la tarentelle, qui est regardé comme le chef-d’œuvre de Duret. « C’est la même verve enjouée, a dit Th. Gautier, la même façon vive et légère, la même pureté classique, assouplie par l’étude de la nature. » Le Vendangeur a été exposé pour la première fois au Salon de 1833 et a reparu à l’Exposition universelle de 1855. Il a été acquis par le marquis d’Hertford, à la vente de la collection du roi Louis-Philippe, en 1851.

Plusieurs sculpteurs ont exécuté des figures de vendangeurs ; nous citerons, entre autres : le Vendangeur foulant le raisin, statue de bronze, par N.-J, Girard (Salon de 1852) ; la Vendange, groupe en bronze, par Buhot (Salon de 1853) ; une Vendangeuse italienne, statue en bronze, par Daman aîné (Exp. univ. de 1855) ; le Jeune vigneron alsacien, statue de bronze, par Bartholdi (Salon de 1869) ; la Petite vendangeuse, statue de marbre, par E. Chatrousse (Salon de 1863), etc. Cette dernière figure, dont il existe une répétition en marbre et plusieurs répétitions en terre cuite, appartient au musée de Grenoble ; c’est une naïve fillette de cinq à six ans, relevant sa chemise pour contenir des raisins qu’elle a cueillis ; rien de plus gracieux et de plus ingénu.


VENDAPOLAM s. m. (van-da-po-lamm). Comm. Mouchoir de l’Inde.


VENDÉE, rivière de France. Elle se forme dans la partie occidentale du département des Deux-Sèvres, canton de Moncoutant, par la réunion de trois ruisseaux, coule d’abord au S.-O., entre dans le département auquel elle donne son nom, se dirige au S., puis au S.-O, baigne Fontenay et se jette dans la Sèvre Niortaise, à 5 kilom. au-dessus de Marans, après un cours de 75 kilom., dont 25 sont navigables (de Fontenay au confluent de la Sèvre Niortaise).


VENDÉE (département de la), division administrative de la région occidentale de la France, formée en 1790 de l’ancien bas Poitou et tirant son nom de la rivière de la Vendée qui l’arrose dans sa partie méridionale du N.-E. au S.-O. Ce département, baigné à l’O. par l’Atlantique, qui y forme plusieurs îles, confine au N. au département de la Loire-Inférieure, au N.-E. à celui de Maine-et-Loire, àk l’E. à celui des Deux-Sèvres, au S. à celui de la Charente-Inférieure. Sa plus grande longueur, du N.-O. au S.-E., est de 190 kilom., et sa plus grande largeur, de l’O. à l’E., d’environ 75 kilom ; superficie, 670,153 hectares, dont 454,153 en terres labourables, 119,941 en prairies naturelles, 15,495 en vignes, 1,588 en autres cultures arborescentes, 47,440 en pâtis, landes, bruyères ; 61,733 en bois, forêts, étangs, chemins, cours d’eau, etc. Cette superficie est divisée administrativement en trois arrondissements : La Roche-sur-Yon, chef-lieu ; Fontenay-le-Comte, les Sables-d’Olonne ; on y compte 30 cantons, 298 communes et 401,446 hab. Le département forme le diocèse de Luçon, suffragant de Bordeaux ; la 4e subdivision de la 15e division militaire ; il ressortit à la cour d’appel de Poitiers, à l’académie de Poitiers, à la 24e conservation des forêts.

La côte, baignée par l’Atlantique, a un développement de 140 kilom. du N.-O, au S.-E. ; elle est généralement basse, envasée et sur quelques points hérissée de rochers ; une ligne de dunes peu élevées lui sert de digue. On y trouve les ports des Sables-d’Olonne et de Saint-Gilles, le golfe de l’Aiguillon, qui offre un bon mouillage. Près des côtes, on rencontre plusieurs îles, qui font partie du département ; les plus importantes sont Bouin, Noirmoutier et l’île Dieu. L’aspect du territoire de la Vendée est très-varié, et peut-être ne trouverait-on pas dans toute la France un seul département dont le sol présente autant de diversité dans sa nature et dans ses produits. Il se divise naturellement en quatre régions bien distinctes : le Bocage, la Plaine, le Marais et les îles. Le Bocage, ainsi appelé des bois qui couvrent sa surface et des haies qui entourent les champs, occupe toute la partie septentrionale du département, depuis la rive gauche de la Sèvre Nantaise jusqu’au Marais occidental et à l’Océan. La partie la plus orientale de cette région est hérissée de collines qui donnent naissance à des vallées étroites et peu profondes, où de petits ruisseaux coulent dans des directions variées. Là, les chemins sont creusés entre deux haies, étroits, et quelquefois les arbres joignant leurs branches les couvrent d’une espèce de berceau ; ils sont bourbeux et presque impraticables en hiver et raboteux en été. Dans quelques parties du Bocage se trouvent des landes de grands genêts et d’ajoncs épineux ; mais les vallées et les pentes de plusieurs coteaux sont couvertes de prairies. Le Bocage fait partie du grand massif armoricain formé de roches primitives, granit, gneiss, schiste. Le sous-sol est souvent formé d’une couche d’argile imperméable qui cause un excès d’humidité en hiver et de sécheresse en été. Les cours d’eau, peu importants, y sont interrompus pendant une partie de l’été.

La Plaine est la langue de terre comprise entre le Bocage et la limite méridionale du département. Le banc de pierre calcaire qui en forme le noyau, les coquillages entiers que l’on rencontre disséminés sur la surface ou incrustés à de grandes profondeurs annoncent qu’elle est le produit des atterrissements successifs qui remplirent ce vaste golfe où l’Océan avait séjourné ; sa surface n’est pas aussi unie que semble l’indiquer son nom, son aspect est triste et monotone et son sol, insuffisamment arrosé, n’est pas d’une grande fertilité. On appelle Marais toute la côte occidentale et méridionale du département qui fut autrefois couverte par la mer. L’alluvion marine du Marais repose, au nord, sur un sous-sol de sable et de gravier, au midi sur une couche d’argile compacte. Plusieurs de ses parties sont d’une fertilité prodigieuse ; il en est sur les rives de la baie de Bourg-neuf qui produisent alternativement le froment et les fèves sans engrais pendant plus d’un siècle, avant de donner des signes d’épuisement. Cette région se subdivise en trois parties : le marais desséché, le marais mouillé et le marais salant. Les marais desséchés, au S.-E., l’ont été au moyen d’un canal de ceinture et d’une digue nommée digue des Hollandais, qui a permis de retenir les eaux supérieures et de leur assigner un cours. Ce pays est riche en bestiaux et en grains. On désigna sous le nom de marais mouillé la partie du Marais qui reste submergée pendant certains mois de l’hiver. Quant aux marais salants, qui s’étendent sur la côte, ils sont divisés de kilomètre en kilomètre par des canaux parallèles, qui reçoivent à la marée montante les eaux de la mer et les conduisent dans les aires où le sel se dépose. Quant à la région des îles, dont nous avons nommé les principales, elle est généralement composée de terre ingrate, en grande partie couverte de bruyères et ne produisant pas la moitié du blé nécessaire à la consommation de ses habitants, qui n’y trouvent également ni bois, ni lin, ni chanvre, ni autres denrées utiles.

Le département de la Vendée est arrosé par un grand nombre de rivières, dont cinq seulement sont navigables : l’Autise, la Vendée, le Lay, la Vie et la Sèvre Niortaise ; les autres rivières importantes sont la Sèvre Nantaise, la Boulogne, le Maine et le Jaunay. De tous les canaux qui sillonnent le département, le seul particulièrement destiné à la navigation est le canal de Luçon ; les principaux canaux de dessèchement sont le canal dit de ceinture des Hollandais et le canal dit étier. On trouve des sources minérales à La Ramée, au Pouet, à Réaumur, à Beaulieu, à La Gilardière, etc. Les richesses minérales du département consistent en quelques mines de fer peu abondantes, mines de plomb argentifère aux environs des Sables ; mines de houille près de Vouvant, Chantonnay et près de La Châtaigneraie ; pierres de Chamberteaud, dites diamants de la Vendée, servant à faire des bijoux ; pierres meulières, ardoises, sable, argile à tuile, à brique et à poterie ; pierre de taille, grès, cristal de roche et kaolin aux environs de La Chaise.

Le climat de ce département présente à peu près les mêmes variétés que son sol. « En passant du Marais à la Plaine et de la