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l’enToyèrent achever ses études à Bordeaux, où il s’éprit des chimères de l’hermétisme, puis il se rendit à Toulouse pour y étudier la jurisprudence. En 1535, il retourna dans sa famille ; mais, dès qu’il fut en possession de son patrimoine, il revint a Toulouse, dépensa une partie de ce qu’il possédait k acheter île prétendus secrets, s’associa à un abbé qui s adonnait aux mêmes folies recherches et vit s’engloutir le reste de sa fortune en essais infructueux. S’étant procuré quelque argent, " il prit lu route de Paris {1539), y fréquenta les alchimistes en renom et trouva un gentilhomme étranger qui consentit à lui révéler un prétendu secret pour faire de l’or. Zaohaire lit alors informer le roi de Navarre, Antoine d’Albret, grand-père de Henri IV, qu’il était parvenu à faire de l’or, et ce prince lui promit de lui payer son secret 4,000 écus. Sur cette promesse, Zachaiie se rendit à Pau (154S) ; mais quand il eut terminé son opération, il reçut du roi, pour toute récompense, un grand merci et retourna k Toulouse, très-mécontent de son voyage. Là, il fit rencontre d’un religieux qui lui conseilla de renoncer à ses essais d’alchimie pour s’occuper de sciences naturelles. Il revint dans ce but h Paris en 1546 ; mais il reprit bientôt ses recherches favorites et étudia les ouvrages rie Raymond Lulle et d’Arnaud de Villeneuve. De retour dans son pays natal, il parvint, à ce qu’il prétend du moins, k convertir du vif-argent en or le jour de Pâques 1550. Par la suite, il partit pour Lausanne, gagna l’Allemagne et mourut obscurément, on ne sait en quel lieu et en quelle année. On a de lui : Opuscule de la philosophie naturelle des métaux, traitant de l’augmentation et perfection d’iceux (Anvers, 1567, in-8°), avec une préface dans laquelle il raconte sa vie. Cet ouvrage, plusieurs fois réimprimé, a été traduit en latin, avec des notes, et est encore très-recherché des curieux.

ZACUARIJS (Just - Frédéric - Guillaume), poète allemand, né à Frankenhausen (Thuringe) en 1726, mort en 1777.11 commençait l’université de Leipzig des études de droit, qu’il abandonna bientôt après pour se consacrer k la littérature. Ses premiers essais poétiques firent beaucoup de sensation à Leipzig et attirèrent l’attention de Gottsched, qui était alors l’arbitre du goût dans le nord de l’Allemagne et qui lui ouvrit les colonnes de ses Récréations de l’esprit et de l’intelligence, dans lesquelles le jeune poète publia, en 1744, son poème héroî-comique intitulé le Jiodomont. C était la première œuvre de ce genre qui parût en Allemagne, et l’auteur l’avait écrite à l’imitation de la Boucle de cheveux enlevée de Pope ; mais il était demeuré bien au-dessous de son modèle. Bientôt après, Zachariœ, k l’exemple de plusieurs autres jeunes écrivains ! qui sentaient en eux quelque génie et quelque originalité, se sépara complètement de Gottsched et entra dans une société de littérateurs qui travaillaient à la régénération du bon goût en Allemagne, en insistant sur la nécessité d’étudier les auteurs grecs et romains, les anciens postes allemands et les chefs-d’œuvre des littératures étrangères. Le succès que le Jiodomont avait obtenu, malgré ses imperfections, encouragea Zachariœ à persévérer

dans la même voie et il publia successivement plusieurs autres poëmes comiques, tels que Phaéthan, traduit en français par Fallet (Paris, 1775) ; le Mouchoir et Jtaton aux enfers, traduit en français (Paris, 1774). Après avoir passé l’année 1747 à l’université de Gosttingue, il fut nommé en

1748 professeur au Carolinum de Brunswick, où il obtint en 17QL la chaire de poésie. Il y devint en outre, l’année suivante, directeur de l’imprimerie et de la librairie de la maison des orphelins et rédacteur en chef de i’Jntelligenzblatt, En 1764, il renonça à ces derniers emplois et se consacra exclusivement à ses devoirs de professeur. Cependant, il édita encore, de 17G8 k 1774, la Nouvelle Gazette de Breslau, et c’est k sa plume que sont dus tous les articles littéraires qui

? parurent dans cet intervalle. Zachariœ lut

un des meilleurs poètes allemands de son époque. Il réussit moins dans la poésie descriptive, et tes seules de ses compositions en ce genre qui méritent d’être mentionnées sont les Quatre périodes du jour, traduites en français par Muller (Paris, 1769), et les Quatre époques de la vie de tu femme. Il se piquait aussi d’un certain talent dans la composition musicale, et outre un oratorio, les Pèlerins du Golgotha (Brunswick, 1756), qui fut favorablement accueilli, on a de lui des symphonies, des poèmes musicaux et des chansons, qui ont été publiés sous ce titre : Recueil de quelques essais musicaux (Brunswick, 1760 et 1768), en allemand et en italien. Sa traduction du Paradis perdu de Milton, en vers hexamètres (Altona, 1760), est faible, infidèle et écrite dans un style complètement dépourvu d’harmonie. En revanche, on estime beaucoup ses Fables et récits à la manière de Burkard Waldis (Brunswick, 1771). Il chercha k ranimer le goût de l’étude des poètes allemands anciens en publiant un Choix de morceaux des meilleurs poètes allemands depuis Opitz jusqu’à, nos jours (Brunswick, 1766-1771, 2 vol. ; tome III, publié par Eschenburg, 1778). Le premier recueil de ses Œuvres parut en

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9 volumes (Brunswick, 1763-1765) ; una seconde édition, améliorée et ne renfermant pas les traductions, fut publiée plus tard en 2 volumes (Brunswick, 1772). Enfin, après sa mort, Eschenburg édita ses Œuvres posthumes (Brunswick, 1781), auxquelles il joignit une biographie de l’auteur.

ZACHARIjE DE LINGENTIIAL (Charles-Salomon), une des gloires de la science du

droit en Allemagne, né à Meissen (Snxe) le 14 septembre 1769, mort le 27 mais 1843. Zachariœ descendait d’une famille protestante originaire de Bohême ou d’Autriche et qui était venue s’établir en Saxe a la suite de la guerre de Trente ans. Son père, avocat distingué, était directeur de plusieurs juridictions seigneuriales. Un de ses oncles, Klaussing, professait avec un certain éclat k l’université de Leipzig. Fils et neveu de jurisconsultes, sa carrière était toute tracée. Après avoir terminé se3 humanités auprès de son père, Zachariœ se rendit, à dix-huit ans, à l’université de Leipzig. On était en 1787. L’Allemagne était parfaitement tranquille ; c’était le moment des études approfondies ; c’était l’époque aussi des luttes scientifiques, Klaussing se chargea de développer les heureuses dispositions qu’il découvrit chez son neveu ; il lui fit consacrer deux années aux travaux qui, en fécondant l’esprit, le rendent apte aux études sérieuses. Pendant ces deux années, Zachariœ étudia particulièrement la philosophie, la philologie, l’histoire et les mathématiques. Ces travaux, souvent arides,

avaient pour but d’assouplir et de fortifier l’intelligence de l’élève. Cette direction eut les meilleurs résultats et laissa une empreinte ineffaçable, qui se retrouve dans les œuvres de cet illustre jurisconsulte, dans ses écrits, comme dans son enseignement. Mais le jeune savant allait bientôt se voir dans l’obligation d’interrompre ses études. Son père n avait pas de fortune ; il s’était impose de lourdes privations pour permettre à son fils de compléter son instruction. Zachariœ sentit que l’heure était venue de prendre sur lui ce fardeau. Il accepta l’offre qui lui fut faite d’accompagner comme instituteur un jeune comte

de Lippe, qui allait suivre les leçons de l’université de Wittemberg. Cette nouvelle position, tout en lui assurant l’existence, lui laissait un temps assez considérable. Il avait perdu ses professeurs de Leipzig et la direction et les conseils de son oncle, Klaussing ; mais il était dès lors assez avancé pour continuer seul ses études. Il ne resta, du reste, que deux ans près de son élève et revint à Leipzig en 1793. En 1794, il subit devant l’université de cette ville l’examen appelé en Allemagne t examen de candidature. » Grâce à son diplôme, il pouvait désormais enseigner. Pendant son séjour à Wittemberg, il s’était lié avec divers professeurs, qui l’avaient encouragé à entrer dans l’enseignement et lui avaient promis leur appui. C’est dans cette ville qu’il inaugura son enseignement. Il débuta par des lectures publiques sur le droit ecclésiastique et sur le discours* de Cicéron Pro Quittetio. Il avait adopté ce système de lectures pour s’habituer peu à peu k parler en public ; il eût eu beaucoup de peine, sans cela, à vaincre sa timidité en face d’un auditoire même très-bienveillant. Trente ans plus tard, quand son nom était célèbre dans toute l’Europe, il se rappelait avec plaisir ces premières émotions du début, qui donnent tant de charme aux premiers succès. Tout en professant, Zachariae travaillait avec une ardeur qui altéra sa santé. À la suite d’une longue maladie, il trouva son école déserte. Le découragement le prit. Il fut sur le point d’abandonner une carrière qui lui réservait une gloire impérissable. Un professeur de ses amis releva son courage en lui montrant le chemin qu’il avait déjà accompli. Sur les conseils de son ami, Zachariœ se présenta devant la Faculté de Wittemberg, qui, après un brillant examen, lui conféra le titre de docteur (1796). Par ce titre, Zachariœ rentrait dans l’enseignement officiel. Il pouvait dès lors espérer prendre place dans une université. En attendant, il s occupa de réorganiser son école et ouvrit un cours qui embrassait toutes les sciences qui se rapportent au droit. Deux ans après, l’université de Wittemberg s’attachait le savant jurisconsulte à titre de professeur extraordinaire, poste que Zachariae occupa durant quatre ans. Ce n’est qu’en 1802, et après une lutte assez vive, que ses amis lui firent donner une chaire comme titulaire ; dès lors, Sa position était assise. N’ayant plus à craindre pour le côté matériel de son existence, il se. livra tout entier à la science qu’il- chérissait et commença les beaux travaux qui devaient immortaliser son nom. Ses cours l’avaient fait vivre, mais sans l’enrichir. Sa réputation grandissait rapidement, et les fonctions les plus importantes lui étaient offertes. À la Faculté de droit de Wittemberg, on avait établi une commission composée de professeurs et devant laquelle les tribunaux inférieurs renvoyaient un certain nombre d’affaires. Zachariœ fut appelé à faire partie de ce tribunal arbitral, honneur fort recherché et très-envié. Il fut ensuite nommé assesseur de la cour des échevins et passa au même titre au présidial de Lûbben, qui était alors la plus haute juridiction du pays.

Les publications de Zachariœ, sur lesquelles nous reviendrons tout à l’heure, 8e répan . ZACH

daient en Allemagne et partout étaient accueillies avec faveur. En 1S06, la Faculté de droit d’Heidelberg, une des pins célèbres de l’époque, lui offrit une chaire. Zachariœ, après avoir hésité quelque temps, accepta,

Zachariœ fut le premier à publier en Allemngno un ouvrage sur le droit civil français. La première édition n’était qu’une ébauche et comme le sommaire de ce que fu ; plus tard ce grand ouvrage ; mais on y remarquait une remarquable intelligence des principes d’où découle notre législation, une vue très-nette de l’ensemble du droit français, une connaissance approfondie des sources et des origines. Loin de limiter son enseignement, chaque année Zachariœ en élargissait le cercle. À la Faculté de Heidelberg, il enseigna successivement le droit philosophique dans ses rapports avec le droit civil, le droit public et constitutionnel, le droit pénal, le droit public de la confédération du Rhin, la constitution du grand-duc de Bade, le droit ecclésiastique (catholique et protestant), le droit féodal, le droit criminel. De 1810 à 1821, il expliqua te droit civil français. Ses cours, qui n’étaient soumis à aucun programme officiel, révèlent une méthode, une science de classement tout à fait remarquables. C’est, en effet, cette qualité qui a fait en partie le succès de son cours de droit civil français. Zachariœ dictait sur un point de droit diverses propositions qui résumaient les principes de la matière, puis il développait ces propositions ; autour de chacune devaient se grouper les prescriptions de la loi, les exceptions, les solutions diverses ; tout le droit se trouvait ainsi résumé en un certain nombre de propositions principales, qui se classaient facilement dans l’esprit do 1 élève.

Esprit éminemment philosophique, Zachariœ avait accueilli avec enthousiasme les principes que la Révolution française répandait sur la vieille Europe ; un des premiers, il soutint dans les universités d’Allemagne ce droit social nouveau, qui allait devenir la règle politique de toutes les nations. En 1830, il fut chargé de représehter à la première Chambre des états du grand-duché de Bade l’université de Heidelberg. Il quitta ces fonelions en 1825 pour rentrer comme député k la deuxième Chambre. Il fut chargé, k cette époque, de la rédaction d’un projet de code pénal et d’une traduction officielle du code Napoléon. En 1824, il fut nommé conseiller intime. Zachariœ resta aux affaires jusqu’en 1829. Sa santé, altérée par un travail sans relâche, exigeait impérieusement le repos. Fidèle à sa maxime favorite, Bene vixit qui bene latuit, l’illustre savant rentra avec joie dans la vie privée, refusant tous les honneurs et toutes les dignités que lui offrait le grandduc. L’université de Leipzig, jalouse de posséder un professeur qu’elle regardait comme l’émule des Hugo et des Savigny, lui fit les offres les plus brillantes. Zachariœ refusa. A partir de ce moment, Zachariœ n’occupa plus aucune fonction officielle ; sa vie s’écoula entra l’éducation de son fils et les soins qu’il donna k ses publications.

Le grand-duc de Bade réservait à son savant ami une dernière faveur. Quand Zachariœ devint grand-père, le prince lui conféra la noblesse, avec transmissibilité du titre de mâle en mate, sous le nom de Lingentijal. Zachariœ fut sensible k ce nouveau témoignage d’affection, qui ouvrait une brillante carrière k son petit-fils. Le savant jurisconsulte mourut d’une attaque d’apoplexie.

Zachariœ a donné un nombre considérable d’articles aux principales revues d’Allemagne. Beaucoup ont été réunis et publiés en volumes ; ils se distinguent par une exposition toujours claire et méthodique, une discussion vive, rapide, serrée, dégagée de détails inutiles. Parmi ses ouvrages, assez nombreux, nous citerons les principaux : Manuel du droit féodal de la Sexe électorale (Leipzig, 1796, 1 vol. in-8«) ; Unité de l’État et de l Église, avec des considérations sur ta constitution de l’empire germanique (1797, 1 vol. in-8°) ; Essai d’une herméneutique universelle du droit (Meissen, 1805, broch. in-8°) ; l’État et l’Église (Leipzig, 1821, 4 vol. in-8<>) ; Cours de droit civil français (îro édtt., Heidelberg, 1808, 2 vol. in-8<>). Zachariœ publia lui-même trois autres éditions do cet important ouvrage, qui, dès la 2e édition, avait atteint déjà 4 volumes. Le Cours de droit civil français a été plusieurs fois traduit en français. Les traductions les plus estimées sont celles de MM. Aubry et Rau, et de MM. Massé et "Vergé. MM. Aubry et Ratt ont publié quatre éditions de leur traduction. Ce travail, auquel ils ont ajouté des notes critiques et doctrinales, a été accueilli avec une grande faveur par le monde juridique. On reconnaît à ces jurisconsultes un sentiment très-net des qualités de l’ouvrage qu’ils ont annoté ; ils ont maintenu le plan de Zachariœ. On a reproché justement à MM. Massé et Vergé

d’avoir anéanti la méthode de Zachariœ. Ces jurisconsultes ont pris, en effet, le contrepied du système de MM. Aubry et Rau ; ils ont extrait de l’œuvre de Zachariae ce ^ui se rapporte k chaque article du code et l’ont classé sous cet article. Peut-être ce système est-il plus commode pour préparer un examen, niais il est assurément moins bon pour l’étude sérieuse du droit. En tout cas, l’œuvre de Zachariœ reposant sur le plan qu’il avait créé, on peut dire que MM. Massé et Vergé ont reproduit les opinions de Zachariœ, mais

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non pas qu’ils en ont donné l’œuvre même. C’est aux savants professeurs de Strasbourg qu’appartient l’honneur d’avoir enrichi notre littérature juridique d’un des plus remarquables monuments du droit civil français.

ZACHARIŒ DE LINGENTHAL (CharlesÉdouard), jurisconsulte allemand, fils du précédent, né à Heidelberg en 1812. Après avoir étudié le droit aux universités de Leipzig, de Heidelberg et de Berlin, il fit, pendant les années 1837 et 1838, un voyage en Orient, devint, en 1842, professeur extraordinaire a l’université de Heidelberg et renonça, en 1845, h la carrière de l’enseignement pour vivre en simple particulier dans une de Ses terres. De 1850 à 1853, il fut membre du parlement d’Erfurt, et, en 1866, il a été élu a la Chambre des députés de Prusse. Ses travaux ont porté sur le droit romain et sur son histoire, mais surtout au point de vue de ses progrès dans J’empire byzantin. On cite comme ses principaux ouvrages sur cette matière : Deliueatio hislorix juris gr&co-romani (Heidelberg, 1839) ; Histoire du droit privé gréco-romain (Leipzig, 1856-1864,3 parties) ; Jus grxco-romanum (Leipzig, 1856-1868, tomes 1er à V), recueil des sources dit droit byzantin. Il a, en outre, publié les Œuvres posthumes biographiques et juridiques de son père (Stuttgard, 1843).

ZÀCIIAHIJE (Henri-Albert), jurisconsulte allemand, né à Herbsleben (duché de Gotha) en 1806, mort en 1875. II étudia le droit à Gœttingue, y fut reçu docteur en 1829, puis agrégé l’année suivante, et, après avoir commencé par faire des cours sur le droit romain et sur son histoire, il s’occupa ensuite du droit criminel et du droit provincial du duché de Brunswick. Nommé, en 1835, professeur extraordinaire et, en 1842, professeur ordinaire de jurisprudence, il étendit successivement ses leçons au droit ecclésiastique, au droit public, à l’encyclopédie du droit et au droit international européen. Il s’était déjà fait connaître par divers ouvrages de jurisprudence et par plusieurs brochures politiques, lorsque éclatèrent les événements de 1848. Il y prit une part des plus actives, surtout k ceux qui avaient pour but la réiorme de la constitution allemande, représenta la ville de Gœttingue au Vor-Parlement, ainsi que dans la commission des Cinquante, devint, en avril 1848, plénipotentiaire de la couronne de Hanovre au collège dit « de confiance » de la diète germanique et eut une part importante k l’élaboration du premier projet d’une constitution de l’empire d’Allemagne. Elu ensuite membre de l’Assemblée nationale allemande, il fit partie des diverses commissions de cette assemblée, ainsi que de la députation envoyée k l’empereur (avril 1849), et de l’Assemblée de Gotha (juin 1849) ; mais ses efforts pour l’établissement d’un État confédéré allemand n’ayant à sa tête qu’un chef unique le firent tomber en disgrâce auprès du gouvernement hanovrien, et ce ne fut qu’on 1861 que la question de la succession de Brunswick l’en rapprocha de nouveau. Nommé, en 1863, membre du conseil d’État, il ne défendit cependant en aucune circonstance la politique tant intérieure qu’extérieure du Hanovre, mais n’en fut pas moins, pendant le congrès des princes (août 1863), le représentant des États allemands à Francfort. Elu, en février 1867, membre de la première diète de la Confédération germanique du Nord, il prit part

aux débats relatifs k la constitution de cette confédération, et, vers la fin de la même année, il fut présenté par l’université de Gœttingue comme membre k vie de la Chambre

des seigneurs de Prusse. Ce choix ayant été confirmé par le roi, il prit fréquemment part aux débats de cette assemblée et parla notamment sur la liberté de la tribune, sur les dotations et sur les fonds de la nouvelle province de Hanovre, etc. M. Zachariœ était l’un des premiers jurisconsultes de l’Allemagne. Indépendamment d’un grand nombre

de mémoires sur différentes questions de droit public et privé allemand, qui ont été insérés dans différents journaux et ouvrages encyclopédiques, notamment dans

les Archives de droit criminel, dont il a été l’un des fondateurs en 1838, on a de lui : Plan d’un cours sur le droit privé du Brunswick (Gœttingue, 1832) ; la Force rétroactive des nouvelles lois pénales (Gœttingue, 1834) ; la Théorie des tentalipes de crime (Gœttingue, 1836-1839, 2 vol.) ; Principes de la procédure criminelle commune allemande (Gœttingue, 1837) ; le Droit public et fédéral allemand (Gœttingue, 1841-1845, 3 vol. ; 1855-1866, 2 vol., 3e édit.), l’un de ses ouvrages les plus remarquables, qu’il compléta plus tard par un recueil de documents, intitulé : les Lois constitutionnelles de l’Allemagne à notre époque (Gœttingue, 1855 ; 2 suppléments, 1858-1863) ; les Vices et la réforme de la procédure criminelle allemande (Gœttingue, 1846). Mais son œuvre la plus remarquable, qui ne parut que beaucoup plus tard, est incontestablement le Manuel d* : ta procédure criminelle allemande (Gœttingue, 18G1-1868, 2 vol.) ; c’est le premier et, jusqu’à présent, le seul traité complet que Ion ait sur la procédure criminelle actuellement en vigueur en Allemagne. À côté de ces travaux, qui concernent exclusivement la jurisprudence, nous devons citer du même auteur un grand nombre de publications qui traitent des questions politiques du jour ; telles sont, entre autres,