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djngataï, et traduits par Leyden et Eiskine, avec des notes par Waddington (Londres, 1826). Ces Mémoires se divisent en trois parties : la première commence à l’an 899 de l’hégire, lorsque Baber monta sur)e trône a l’âge de douze ans, et s’étend jusqu’en 909, année où il fut dépouillé de ses biens, poursuivi et traqué par ses ennemis ; la deuxième « partie va de 910 à 914 ; Baber a fait la conquête de Kaboul et de Gazniri, mais sa conquête n’est pas sûre, il craint la défection de ses troupes ; la troisième partie va de 925 a 926, et, après un assez long intervalle, de 932 à 936, finit environ quinze mois avant Sa mort. Les successeurs de Zahir-Eddin ont toujours fuit un très-grand cas de ses Mémoires, qui ont été traduits en persan sous le règne d’Akbar. M. Erskine a enrichi son ouvrage de considérations remarquables sur l’histoire des Mongols et la géographie des pays qu’ils ont dominés. M. Waddington y a joint une carte de Fergana et de Boukhara.

La première partie offre un récit assez suivi ; elle a dû être rédigée après la conquête du Kaboulistan, lorsque Zahir-Eddin jouissait de quelques années de tranquillité. Elle commence par une description assez incomplète du royaume de Fergana et de la situation du royaume a la mort de son père. L’auteur trace en quelques mots l’histoire politique et domestique de sa famille pendant les années qui ont précédé, d’une manière simple qui inspire la plus grande confiance en sa véracité. On trouve dans cette première partie une notice sur le sultan Mahmoud-Mirza, sur son fils Baïsangar-Mirza,

une longue description de Sainarcande, surtout des détails intéressants sur l’ambition et la cruauté de tous ces petits potentats et sur leur mœurs dépravées. Zahir-Eddin, comme tous les princes mongols et turcs, avait un goût très-vif pour la poésie ; il composa des vers en persan et en turc ; il fit un recueil d’odes et cite fréquemment les postes célèbres du temps.

La deuxième partie oifre un récit mêlé de digressions ; Zahir-Eddin s’était fait un nouveau royaume entre la Perse et l’Inde par la conquêie de Gaznin ; il raconte longuement les péripéties de cette expédition heureuse, qui faillit se terminer mal par suite d’un complot formé entre ses officiers. Notons dans cette partie une description intéressante de la ville de Kaboul et une longue biographie d’Hozaïn-Mirza, qui régna quarante uns dan* le Khoraçan.

Dans la troisième partie, les Mémoires n’ont plus que la forme d’un journal ; les événements les plus importants y alternent avec les plus petits faits. Baber y fait le récit des diverses expéditions qu’il entreprit contre ses voisins ou contre des chefs qui refusaient de reconnaître son autorité. Dans ces lignes écrites au jour le jour sans préparation, il se montre véritablement à nous tel qu’il était ; on voit à nu ses bonnes et ses mauvaises qualités, on saisit sur le vif les. moindres détails de ses habitudes et de son caractère ; partout il montre beaucoup de sens et de réflexion. Il nous a laissé une utile description de l’Indoustan, des renseignements curieux sur son administration ; il établit un service régulier des postes entre Àgra et Kaboul.

Ces Mémoires sont utiles à consulter, non-seulement pour les orientalistes, mais surtout pour les historiens et les géographes.

ZAHLBRUCHNÈRE s. f. (zal-bru-knè rede Zaltlbruchner, savant allein.). Bot. Genre de plantes, de la famille des saxifmgécs, dont l’espèce type croît dans la Carinthie et la Styrie.

ZAHN (Jean), savant allemand, né à Carlstadt (Franconie) en 1C-J1, mort en 1707.11 entra dans l’ordre des prémontrés et devint, en 1692, prévôt du couvent de Niederzell. Ses vastes connaissances en philosophie, en mathématiques et en physique lui acquirent beaucoup de réputation. Nous citerons de lui : Spécula physico-mathemalico-historica notabilium ac mirabilium sciendorum, etc. (Nuremberg, 1693, 2 vol. in-fol.), ouvrage d’une vaste érudition ; Oculus ariijxcialis telediopiricus sive telescopium, traité sur l’art de fuire des télescopes.

ZAHN (Benoit-Guillaume), historien allemand, né à Nuremberg en 1738, mort vers la fin du xvm<s siècle. Il remplit des fonctions duns la magistrature et employa ses loisirs à composer les ouvrages suivants : Histoire ecclésiastique de la ville de Lauf dans le territoire de Nuremberg (Nuren.berg, 1781, in-8°) ; Exposé des événements les plus remarquables qui, depuis l’an 1737 jusqu’en 1787, ont eu lieu dans la ville de Nuremberg (Nuremberg, 1787-1789,2 vol. in-4<>) ; Cummentatio juris publia de jure cotlectandi in génère, speciatim vero de jure cotlectandi reipublics Norimbergensis (Altdorf, 1790, iu-4<>).

ZAHN (Jean-Charles-Guillaume), architecte et peintre allemand, né à Rodeuberg, dans le comté de Schaumbourg, en 1800. Il montra dès l’enfance beaucoup de goût pour le dessin et pour la peinture et s’appliqua avec ardeur à l’étude de ces deux arts, tout en suivant les cours des gymnases de Bnckeburg et de Rinteln. Se destinant à l’architecture, il entra d’abord dans l’atelier de l’architecte Schuler, à Rinteln ; mais, en 1817, Bur l’invitation du directeur en chef d’archi ZAHR

tecturc Jjussow, il se rendit à Cassel et. jusqu’ea 1823, y’fit partie des élèves de 1 Académie électorale, où il étudia sous la direction de Range, de Rahl, de Bromei et de Joussow lui-même. Dans l’intervalle, il avait inventé, en 1818, le procédé d’impression lithographique coloriée et s’était occupé sans relâche d’y apporter des perfectionnements. Le prince de Wittgenstein, qu’il avait vu à Nenndorf, l’engagea avenir à Berlin exploiter son invention ; mais Zahn préféra se rendre, dans l’intérêt de ses études, à Paris d’abord (1823-1824), puis en Italie, Il y habita successivement Rome et Naples, ainsi que les ruines de Pompéi, et fit différents voyages, mais particulièrement en Sicile. Partout il étudia à fond l’art des anciens et surtout la peinture, pour laquelle il avait éprouvé un intérêt tout particulier dès le début de ta carrière artistique. Comme premier résultat de ses études en Italie, il lit paraître un recueil intitulé les Peintures murales nouvellement découvertes à Pompéi (Stuttgard, 1828). De retour en Allemagne (1827), il travailla à ^embellissement de plusieurs châteaux de l’électeur de liesse et se rendit ensuite à Berlin, où il publia son premier ouvrage d’une certaine importance, les Plus beaux ornements et les peintures les plus remarquables de Pompéi, d’ffercutanum et de Stabies (Berlin, 1S28-1830, 100 planches en 10 livraisons). Il se servit avec le plus grand succès, pour l’impression de ce recueil, du procédé lithographique qu’il avait inventé. L’ouvrage obtint partout l’accueil le plus favorable, notamment auprès de Gœthe et de la famille de Prusse et valut, en 1S29, à son auteur le titre de professeur à l’Académie des beaux-arts de Berlin. M. Zahn repartit pour l’Italie en 1830 et passa les dix années suivantes à peu près exclusivement à Naples, à Pompéi, en Calabre et en Sicile, dessinant, déterrant ou achetant un grand nombre de tableaux, de terres cuites, de monnaies, debronzes et d’autres antiquités. Grâce a la recommandation du prince de Metternich, il obtint la permission de mouler les bronzes, les vases d’argent, etc., les plus importants du Museo Borbonico et put en faire autant dans d’autres collections particulières, telles que celle du prince Biscari, à Catane. Les fouilles qu’il fit exécuter à. Cumes, à Teglana, » Torre-dell’ Annunziata et dans la Calabre furent toujours couronnées de succès, et dans l’intervalle il dessina pour des Anglais, des Américains et des Russes les plans de plusieurs villas dans le style de celles de Pompéi. Il revint en 1840 à Berlin et y fit paraître successivement une première suite a son grand ouvrage sur Pompéi (Berlin, 1841-1845, 100 planches en 10 livraisons), que complétèrent un recueil d’Ornements choisis du domaine de tous les beauxarts (Berlin, 18*2-1844, 25 planches en 5 livraisons) et une seconde suite du premier (1859-1803, 100 planches en 10 livraisons). Les travaux de M. Zahn ont enrichi la connaissance des arts de l’ancienne Grèce, ainsi que l’architecture actuelle, d’une foule de résultats nouveaux, et ils feront incontestablement époque dans l’histoire de l’architecture. Du reste, son attention ne s’est pas portée exclusivement sur une seule époque de l’art ; il s’est aussi occupé de l’ornementation du moyen âge, et l’on regarde comme un ouvrage important, même pour l’étude de la renaissance italienne, ses Ornements de toutes les époques de l’art classique (Berlin, 1832-1839, 100 planches eu 20 livraisons, avec texte ; 1861, 38 édit.). Il travailla ensuite à un magnifique ouvrage sur les Villas antiques de la Campante.

ZAHNA, ville de Prusse, province de Saxe, régence de Mersebourg, cercle et à 9kiiora. N.-E. de Wittemberg ; 2,300 hab.

ZAHORIE s. f. (za-o-rî — du gr. za, fortement ; drad, je vois). Superst. Nom donné à des devins espagnols et portugais, qui prétendaient jouir de la faculté de voir dans le sein de la terre et dans le corps humain : Pour être zahorik, t’^ fallait avoir les yeux rouges et être né le vendredi suint,

ZA11UTMANN (Chrétien-Christophe), amiral danois, né en 1793, mort en 1853. Entré, en 1805, comme cadet dans la marine, il était lieutenant en 1815 et jouissait, à cette époque, de la réputation d’un officier capable et instruit. Après la paix, il se consacra tout entier aux études géodésiques et hydrographiques, aida le professeur Schumacher

à mesurer l’arc du méridien en Danemark, et, après une croisière dans les Indes orientâtes, pendant laquelle il releva la carte d’une partie des mers qui baignent ces contrées et établit un observatoire dans l’Ile Saint-Thomas, il fut nommé directeur du bureau hydrographique de Copenhague, eu remplacement de l’amiral Lcevernœrn. C’est lui qui a élevé cet établissement au rang distingué qu’il occupe parmi ceux du même genre en Europe. Son nom reste surtout attaché à un grand nombre de travaux d’une Utilité incontestable pour les navigateurs de toutes les nationalités. Telles sont, entre autres, ses cartes des côtes de Danemark, avec les sondages des différents détroits compris entre les îles, la détermination des courants et le relevé trigonométiique des côtes. Sa carte de la mer du Nord (1843) est un véritable service rendu aux navigateurs européens, tandis que son Pilote danois, qui renferme

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la description complète de toutes les mers qui entourent le Danemark, a été jugé si utile qu’il a été traduit en même temps en anglais et en français, sous la direction de sir Francis Beaufort, hydrographe de l’amirauté anglaise. L’amiral Zahrtmann était à sa mort maître général de l’artillerie de marine danoise, inspecteur du bureau chronométrique de Copenhague, membre honoraire de la Société géographique de Londres, ainsi que de la Société géographique de Paris, au recueil de laquelle il avait fourni un rapport concernant les découvertes des Danois sur la côte occidentale du Groenland.

ZA1BLAR s. m. (zè-blar). Alchira. Mercure.

3A1BLON s. m. (zè-blon). Hortic. Nom de plusieurs variétés de tulipes.

ZAÏDE s. f. (za-i-de — nom de femme). Entom. Genre d’insectes diptères, de la famille des âthéricères, tribu des muscides, comprenant trois espèces, qui habitent la France.

Zaïde, roman de Mme de La Fayette (Paris, 1670-1671, 2 vol. in-8»). t Le premier roman, dit Laharpe (Cours de littérature), qui offrît des aventures raisonnables écrites avec intérêt et élégance fut celui de Zaïde, et ce fut l’ouvrage d’une femme. Il était juste que l’on dût ce premier modèle au tact naturel et prompt qui distingue les femmes dont l’esprit a été cultivé. Rien n’est plus attachant ni plus original que la situation do Gonzalve et de Zaïde, s’aimant tous les deux dans un désert, ignorant la langue l’un de l’autre et craignant tous les deux de s’être vus trop tard. Les incidents que cette situation fait naître sont une peinture heureuse et vraie des mouvements de la passion. Quoique le reste de l’ouvrage ne soit pas tout a tait aussi intéressant que le commencement ; quoique le caractère d’Alphonse, jaloux d’un homme mort, au point de se brouiller avec sa maitresse, soit peut-être trop bizarre, ce : pendant la marche de ce roman estsoutenue, jusqu’au bout et on le lira toujours avec plai- ’ sir. ■ Lemontey n’est pas tout à fait de cet avis. ■ Loin d’avoir réformé les romans de Scudery et de La Calprenède, Zaïde, dit-il, n’en est qu’un diminutif. Même échafaudage romanesque ; une situation ingénieuse, mais sans vérité ;.absence de couleur locale ; surcharge d’épisodes ; ignorance absolue des mœurs musulmanes ; sentiments distillés à l’hôtel de Rambouillet ; dialogues sans fin, qui ressemblent à l’amour comme des plaidoyers ressemblent a l’éloquence... » Il paraît, toutefois, que l’époque n’a pas senti cet ennui. Huet et Ménage font un grand éloge de Zaide. La vérité paraît être dans un juste milieu, et ce livre est le premier qui se soit un peu écarté de la galanterie hyperbolique et du faux bel esprit si fort en usage dans les romans d’alors.

Zaïde fut le premier ouvrage de Mma de La Fayette, car la petite nouvelle intitulée la Princesse de Moutpensier, qui parut de 1600 ! à 1662, ne pouvait compter pour un ouvrage, et Zaïde reste encore dans le pur genre romanesque qui était à la mode depuis VAstrée. Mme de La Fayette allait, par la Princesse de Clèoes, réformer le roman en France et substituer la proportion, la sobriété, la décence, les moyens simples et la peinture des passions aux grandes catastrophes et aux grandes phrases ; mais, dans Zaïde, fa réforme ne l’ait que commencer ; elle est dans les détails, dans la suite du récit, dans la manière de dire plutôt que dans la conception même. « Zaïde, dit Sainte-Beuve, tient en quelque sorte un milieu entre VAstrée et les romans de l’abbé Prévost et fait la chaîne de l’un aux autres. Ce sont également des passions extraordinaires et subites, des ressemblances incroyables de visages, des méprises prolongées et pleines d’aventures, des résolutions formées sur un portrait ou un bracelet entrevus. Ces amants malheureux quittent la cour pour des déserts horribles où ils ne manquent de rien ; ils passent les aprèsdînées dans les bois, contant aux rochers leur martyre, et ils rentrent dans les galeries de leurs maisons, où se voient toutes sortes de peintures, lis rencontrent à l’improviste Sur le bord de la mer des princesses infortunées, étendues et comme sans vie, qui sortent du naufrage en habits magnifiques et qui ne rouvrent languissamment les yeux que pour leur donner de l’amour. Des naufrages, des déserts, des descentes par mer et des ravissements : c’est donc toujours p[us ou moins l’ancien roman d’Héliodore, celui de d’Urfé, le genre romanesque espagnol, celui des nouvelles de Cervantes. La nouveauté parculière à Mme de La Fayette consiste dan3 l’extrême finesse de l’analyse ; les sentiments tendres y sont démêles dans toute leur subtilité et leur confusion. Cette jalousie d’Alphonse, qui parut si invraisemblable aux contemporains, et que Segrais nous dit avoir été dépeinte sur le vrai, et en diminuant plutôt qu’en augmentant, est poursuivie avec dextérité et clarté dans les dernières nuances de son dérèglement et comme au fond de son labyrinthe. Là se fait sentir le mérite ; là l’observation, par endroits, se retrouve. Un beau passage, et qui a pu être qualifié admirable par d’Alembert, est celui où les deux amants, qui avaient été séparés peu de mois auparavant sans savoir la langue l’un

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de l’autre, se rencontrent inopinément et s’abordent en se pariant chacun dans la langue qui n’est pas la leur, et qu’ils ont apprise dans l’intervalle, et puis s’arrêtent tout à coup en rougissant comme d’un mutuel aveu. » Sainte - Beuve attire particulièrement l’attention sur des remarques de sentiment dans le genre de celle-ci : « Ah t don Garcia, vous aviez raison ; il n’y a de passions que celles qui nous frappent d’abord et qui nous surprennent ; les autres ne sont que des liaisons où nous portons volontairement notre cœur. Les véritables inclinations nous l’arrachent malgré nous. »

Zaïde fut d’abord imprimée sous le nom de Segrais. Le succès en fut rapide et complet. À tous les auteurs qui écrivaient des romans ou des nouvelles, le libraire Barbin demandait de lui faire des Zaïde, La signature de Segrais ne paraissait pas être une fiction" ; le public crut aisément qu’il en était l’auteur. Bussy reçut le livre comme étant de Segrais et se disposa a le lire avec grand plaisir, » car Segrais, disait-il, ne peut rien écrire qui ne soit joli. • Depuis cette époque, plus d’un bibliographe a maintenu l’honneur de cette paternité à Segrais, ou lui en a laissé une grande part. L’un des plussavants, Adry, dans son édition de la Princesse de Clèoes, publiée en 1807, semble incliner vers cette opinion. Nous avons pourtant des témoignages positifs qui démontrent victorieusement l’opinion contraire. Ainsi, nous lisons dans le Segraisiana ces paroles de Segrais : « La Princesse de Clèues est de Mmo de La Fayette. Zaïde, qui a paru sous mon nom, est aussi d’elle. Il est vrai que j’y ai eu quoique part, mais seulement dans la disposition du roman, où les règles de l’art sont observées avec grande exactitude. ■ Toutefois, dans un autro passage du même livre, on lit ces autres paroles de Segrais :« Après que< m’A*Zaïde fut imprimée, M>ae de La Fayette en fit relier un exemplaire avec du papier blanc entre chaque page, afin de la revoir tout de nou’ veau et d’y faire des corrections, particulièrement sur le langage ; mais elle ne trouva rien à y corriger, même en plusieurs années, et je ne pense pas que l’on y puisse rien changer, même encore aujourd’hui, « C’est le mot«ma»^aMequi embarrasse Adry et qui le porte à voir dans Segrais l’auteur du livre. Sainte-Beuve, dont l’avis est tout opposé, explique ce mot avec beaucoup de finesse. ■ La confusion de l’auteur à l’éditeur, dit-il, est chose facile et insensible. Au moyen âge et même au XVio siècle, une phrase de latin copiée ou citée faisait autant partie de l’amour - propre de l’auteur qu’une pensée propre. S’il s agit d’un roman ou d’un poète qu’on a mis en circulation le premier, on est plus chatouilleux encore ; ces parrains-là ne haïssent pas le soupçon ma.lin et ne le démentent qu’à demi. Même sans cela, à forcé d’entendre unir son nom à la louange ou à la critique de l’œuvre, on l’adopte plus étroitement. On m’a, s’il m’en souvient, tant jeté à la tête Ronsard, que j’ai de la peine a no pas dire> mou «Ronsard. >Un témoignage que l’on ne peut récuser, celui de Huet, iranuho tout à fait la question en ^faveur de Mme de La Fayette.

Zaïde, roine de Greuade, ballet héroïque en trois actes, avec un prologue, paroles de l’abbé Delamare, musique de Royer ; représenté par l’Académie royale de musique le jeudi 3 septembre 1739. Un ajouta, le 27 octobre suivant, un acte intitulé : Momus amoureux. Voici la distribution des rôles, qui fera connaître à la fois la nature du sujet et la situation du chant à l’Opéra à cette époque : Zaïde, reine de Grenade, M1’0 Pélissisr ; Zuléma, prince de la maison de Zégris, Le Page ; Almansor, prince des Abencérages, Tribou ; Octave, prince napolitain, Jélyotte ; Isabelle, princesse napolitaine, M’le Eremaus ; Un chef turc, Albert. Ajoutons pour le ballet Duprô et M’le Salle. Ou reprit cet opéra en 1770, avec le ténor Legros, Larnvée, Géliu, Mmes Lamvée et Dubois.

ZA1UOBN (Aboul-Welid-Àhmed Ibn-), célèbte poète arabe. V. Ibn-Zéidoun.

ZAÏM s. m. (za-imm — mot turc qui signif. honneur, récompense). Soldat turc dont le bénéfice est un peu supérieur & celui du timariot.

ZAÏMET s. m. (za-i-mè — rad. saïm). Fonds destiné & la subsistance d’un cavalier turc. Il Possesseur de ce fonds. Il On dit aussi

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ZAIN adj. ra. (zain). Manège. Se dit d’un cheval dont la robe est tout d’une couleur, sans aucune espèce de tache : On dit que les chevaux zains sont tout bons ou tout mauvais. (Acad.) Les Espagnols estiment les chevaux zains autant que nous les méprisons. (Buff.)

ZAÏN, ZAYN ou ZAYIN s. m. (za-inn). Grainm. Septième lettre de l’alphabet hébreu. || Signe numérique de 7.

ZAINEIl (Gunther), imprimeur allemand, né à Reutlingen (Wurtemberg) vers 1430, mort en 1478. On croit qu’il apprit l’art typographique chez Fust et Schœffer, et, d’après Zapt, il alla s’établir d’abord à Varsovie, où il imprima, vers 1465, Joannis de Turrecremata explanatio in psatterium, ouvrage qui fait partie des incunables ; toutefois, certains auteurs prétendent que ce livre est sor’i des presses de Haller. Quoi qu’il en