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gnes du zodiaque. Elles portent les mêmes noms que ces douze signes, mais n’y correspondent plus aujourd’hui, parce que le

point équinoxial du printemps, qui a dans le sens rétrograde un mouvement de 50,2 par an et d’où part toujours l’origine du premier signe, s’est déplacé par rapportaux étoiles, et part-onséqueiH parrupport auxcorstellations zodiacales. Ainr-i, du temps d’Hipparque, 130 uus avant Jésus-Christ, les constellations zodiacales occupaient encore a peu prés !es milieux des signes de mêmes noms ; mais la rétrogradation totale étant depuis cette époque d’environ 27», chaque constellation a avancé à peu près d’un signe. La constellation du Bélier se trouve donc dans le signe du Taureau, celle du Taureau dans le signe des Gémeaux, et ainsi de suite.

Planètes zodiacales. On nomme souvent ainsi les planètes connues des anciens dont les orbites étaient assez peu inclinées sur le plan de l’écliptique pour que leurs routes apparentes dans le ciel ne sortissent pas du zodiaque. Parmi les planètes découvertes par les modernes, Uranus et Neptune méritent au même degré que les anciennes le nom de Modiacales ; un grand nombre des petites planètes qui forment le groupe compris entre Mars et Jupiter ne sortent pas non plus du zodiaque, mais il en est aussi beaucoup qui s’en écartent ù des distances plus ou moins grandes ; telles sont principalement Phocée, Hébé, Géric, Thalie, Panope, Junon, Alexandra, Atalante, Niobé, Cérès, Daphné, Pallas, Laetitia, Calliope, Danaé, Euphrosyne, Mnéraosyne, etc. Pallas est de toutes celle qui s’écarte le plus du zodiaque, l’inclinaison de son orbite sur l’écliptique étant de 34°.

Lumière zodiacale. On nomme ainsi une ueur qu’on aperçoit, à certaines époques de t’année, près de l’horizon, soie le soir un peu après le coucher du soleil, lorsque le crépuscule a cessé, soit le malin avant l’aurore. La partie du ciel occupée par cette lueur a la forme d’un triangle. Sa base est à l’horizon, son sommet s’élève quelquefois jusqu’à une hauteur de 50«. Si l’on mène par la pensée la bissectrice de l’angle au sommet, on reconnaît aisément que, prolongée au-dessous de l’horizon, elle irait passer par la position que doit occuper le soieil au moment de l’observation. Cette bissectrice se confond avec un petit arc de l’écliptique. Si l’on observe pendant quelques heures le triangle lumineux, on reconnaît qu’il participe au mouvement diurne de la sphère céleste, de sorte qu’il suit le soleil dans sa marche, s’abaisse de plus en plus si l’observation est faite le soir et disparaît bientôt, ou, dans le cas contraire, monte au-dessus de l’horizon en grandissant jusqu’à ce que les premiers rayons de l’aurore J’éclipsent par leur éclat plus considérable.

Il résulte des hypothèses que suggèrent naturellement ces premières observations que la lumière zodiacale ne doit pouvoir être aperçue nettement qu’a des époques bien déterminées. En effçt, si le plan de l’écliptique est très-peu incliné sur l’horizon, aux instants soit du lever, soit du coucher du soleil, le triangle lumineux fera lui-même un trèa-petit angle avec ce plan ; son sommet ne s’en écartera pas-beaucoup ; la lueur se perdra donc dans les brumes qui obscurcissent toujours la partie du ciel voisine de l’horizon. Aucontraire, si l’écliptique fait aux mêmes instants un très-grand angle avec l’horizon, ta bissectrice de l’angle au sommet du triangle lumineux sera presque droite, le sommet lui-même sera tiès-élevé, et si le ciel est d’ailleurs suffisamment pur, la lueur sera facile à apercevoir. Or, l’horizon, qui dans le cours d une même journée achève un tour complet autour de la ligne des pôles célestes, conserve bien toujours la même inclinaison sur I’équateur ; mais l’angle qu’il fait avec l’écliptique varie considérablement dans le

même intervalle, comme it est aisé de le reconnaîtra. Prenons pour plan du tableau le

plan méridien du lieu ; soient O la position occupée par l’observateur ; NS la ligne nordsud ou la méridienne, par laquelle passe le plan de l’horizon, ici perpendiculaire it celui de la figure ; OP l’axe du monde ; EE’ la trace sur le plan du tableau du plan de i’équateur, qui coupe l’horizon suivant la ligne est-ouest projetée en un seul point O ; la ligne des équinoxes par laquelle passe constamment le plan de l’écliptique va tourner autour du point O, dans le plan de l’équateur, de manière a achever sa révolution dans un intervalle de vingt-quatre heures, et, pour avoir à chaque instant la direction du plan de l’écliptique, il faudrait par cette ligne mobile mener uo plan constamment incliné de 23° 2S’ sur le plan de l’éuuateur. Aux deux instants

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de la journée, séparés entre eux par «n intervalle de douze heures, où la ligne des équinoxes viendra se confondre avec la perpendiculaire au plan du tableau, c’est-à-dire uvec la ligne est-ouest, le plan de l’écliptique sera lui-même perpendiculaire au plan du tableau et sa trace sera dirigée soit suivant Oe, soit suivant Oé ; il fera donc avec le plan de l’horizon soit l’angle eOS, qui est la somme de la latitude du lieu et de l’obliquité de l’écliptique, soit l’angle éON, qui en est la différence, et, dans l’intervalle, il prendra toutes les valeurs comprises entre ces deux limites. Ainsi, l’angle de l’écliptique avec l’horizon varie chaque jour entre deux limites différant entre elles de deux fois 230 28’. Ces deux limites variant elles-mêmes d’un point à un autre de la surface de la terre, par exemple à Paris, où la latitude est de 41<> io’, l’inclinaison de l’écliptique sur l’horizon prend tous les jours toutes les valeurs comprises entre 64<>38’ et 170 42’. Cela posé, comme le solstice d’été’se trouve dans l’hémisphère boréal, la trace du plan de l’écliptique sur.le plan de l’équateur occupe la position Oe lorsque c’est le point équinoxial du printemps qui se trouve en avant de la ligure ; cette même trace vient en Oédans le cas contraire. Et puisque, pour que la lumière zodiacale soit facile a apercevoir, il faut que l’instant où l’inclinaison de l’écliptique par rapport à l’horizon est maximum coïncide à

fpeu près avec celui où le soleil se trouva ui-tnême dans ce plan, la condition est donc que le soleil soit assez voisin de l’un ou de 1 autre des points équinoxiaux ; s’il est près du point équinoxial du printemps, ce sera au moment de son coucher que le point équinoxial du printemps sera en avant ; la lumière zodiacale pourra donc être aperçue le soir ; aucontraire, s’il est près du point équinoxial d’automne, ce sera au moment de son lever que l’équinoxe du printemps sera en avant ; la lumière zodiacale pourra être apertue le malin. Ainsi, la lumière Zodiacale doit tre visible le soir aux environs du 21 mars, et le matin aux environs du 22 septembre. C’est ce que confirme pleinement l’observation.

On avait d’abord attribué la lumière zodiacale h une atmosphère du soleil ; mais, outre que sa forme lenticulaire ne paraît pas pouvoir s’accorder avec cette hypothèse, on a aussi remarqué que, dans cette même hypothèse, la matière qui nous transmet la lumière zodiacale devrait participer au mouvement de rotation du soleil sur lui-même, et, en raison de la distance au soleil de sa circonférence extérieure, les parties voisines de cette circonférence extérieure auraient une vitesse telle que leur force centrifuge dépasserait la puissance attractive du soleil.

On admet généralement aujourd’hui que la matière qui nous envoie la lumière zodiacale est ou bien une partie non encore condensée de la nébuleuse qui a donné naissance à notre système planétaire, ou un amas d’astéroïdes en nombre immense, formant un second groupe analogue a celui des planètes télescopiques placées entre Mars et Jupiter. Les étoiles filantes que lu terre rencontre chaque année deux fois dans sa route seraient peut-être les plus excentriques de ces astéroïdes. Dans la première hypothèse, la matière zodiacale serait analogue à la matière cométaire et, comme elle, en partie lumineuse par elle-même ; dans la seconde, les astéroïdes que nous verrions seraient ceux qui, occupant la partie de l’anneau opposée a nous, tourneraient de notre côté leurs hémisphères éclairés par le soleil,

ZODIAQUE s, m. (zo-di-a-ke — gr, zodiakos ; de won, animal, a cause des figures d’animaux qui représentent la plupart des constellations du zodiaque). Astron, Zone circufaire dont l’écliptique occupe le milieu, et qui contient les douze constellations que le soleil semble parcourir dans l’espace d’un an ; Les constellations du zodiaque. Le brillant zodiaque, en son plan incliné, D’un cortège nombreux se trouve environné’.

De Saint-Anob.

Il Représentation de la même zone, avec les constellations dessinées ou figurées par des signes : Le zodiaque de Denderah.

— Encycl, Le zodiaque est une zone de la sphère céleste comprise entre deux petits cercles parallèles a l’écliptique menés à 9° de part et d’autre de ce plan. Le zodiaque, dans l’intérieur duquel sont comprises les routes apparentes du soleil, de la lune et des planètes connues des anciens, est divisé en douze parties égales, à partir du point équinoxial du printemps, par de grands cercles perpendiculuires.au plan de l’écliptique ; ces douze parties portent les noms des douze

seau et les Poissons ; mais il faut bien remarquer qu’elles ne correspondent plus aujourd’hui aux douze constellations zodiacales qui portent les mêmes noms. En raison, en effet, de la précession des équinoxes, chacun des douze grands cercles qui divisent le zodiaque a autour de l’axe de l’écliptique et dans le sens rétrograde, c’est-k-dire dans le sens contraire à celui dans lequel marchent le soleil et la lune, un mouvement de 5û",2 par an, d’où résulte que chaque signe passe d’une constellation à la précédente dans un

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intervalle de 2,166 ans environ. D’ailleurs, le plan de l’écliptique tournant lui-même autour de la ligne des équinoxes, comme pour se rabattre sur le plan de l’équateur, avec une vitesse très-petite, il est vrai, puisqu’elle n’atteint qu’à 48" par siècle, il en résulte que le zodiaque ne comprend pas les mêmes étoiles à des époques différentes. Les anciens s’étaient plu à voir sous les configurations des constellations zodiacales des figures d’hommes et d’animaux qui formaient la partie décorative de leurs zodiaques et que l’on reproduit encore aujourd’hui sur la plupart des globes célestes et des cartes du ciel.

On a retrouvé dans les monuments de l’antiquité plusieurs zodiaques, celui de Denderah entre autres, fort intéressants au point de vue archéologique, parce qu’ils portent en eux-mêmes, jusqu’à un certain point, la date de leur construction. En effet, les divisions du zodiaque rétrogradant chaque année de 50",2 par rapport aux étoiles, la situation de ces divisions, sur les anciens zodiaques, permettrait aisément de savoir à quelles époques ils ont été gravés, si toutefois il était possible d’admettre que chaque artiste eût fait au moinsquelquesobservationsgrossières pour mettre son tableau d’accord avec les faits. Malheureusement, le contraire est beaucoup plus probable ; l’immutabilité du tableau, d ailleurs, était de préjugé quasi religieux. Il en résulte que la plupart des peintres se sont copiés les uns les autres pour tout ce qui coucerne les données scientifiques de la question et n’ont cherché à rivaliser que pour les figures d’animaux qui de"vaient représenter les douze constellations zodiacales. On a pu, toutefois, tirer d’utiles enseignements de l’étude de ces anciens spécimens de l’art, surtout en comparant ceux qui ont été retrouvés dans des lieux assez éloignés les uns des autres pour que la probabilité du plagiat fût moins grande.

Zodiaque de Denderah, Ce fut le général Desaix qui, poursuivant k travers les solitudes de lu Thébaïde les débris du corps de Mourud-Bey, signala le premier, à l’attention des savants, le planisphère sculpté en relief dans une des salles supérieures du temple de Denderah. M. Denon, qui partageait les fatigues et les périls de la division Desaix, dessina ce monument, et le dessin, parvenu en France, devint l’objet de nombreuses controverses parmi les savants. Dans le cours de l’année 1820, alors que les archéologues s’occupaient avec le plus de zèle de mettre à profit ia protection que leur accordait le pacha d’Égypte, Mohamed-Ali, le projet de conquérir pour la France lo zodiaque circufaire de Denderah fut conçu par M. Saulnier fils, qui s’associa M, Lelorrain. Au commencement du mois d’octobre de cette même année, M. Lelorrain s’embarqua pour Alexandrie avec des instruments de travail, tels que des scies, des ciseaux, des crics et un traîneau de nouvelle invention. Arrivé au Caire, il se présenta au pacha, en lui faisant seulement part de son intention de faire des recherches d’antiquités dans la haute Égypte, Mohamed-Ali lui fit remettre aussitôt un firman en langue turque. M. Lelorrain, muni de ce passe-port et ayant nolisé un bateau, partit du Caire le 12 février 1821 avec un interprète et un janissaire de la garde du pacha pour veiller à la conservation de ses effets et de ses outils. Après une navigation de plus d’un mois, il arriva à Denderah, au milieu de la nuit, et il reçut du cheik de cotte bourgade une hospitalité digne des temps antiques. Denderah est un bourg arabe situé sur la rive occidentale du Nil, à 140 lieues du Caire et k 20 lieues de Thèbes. Les ruines de l’ancienne Tentyris, autrefois une des plus grandes villes de l’Égypte, n’en sont éloignées que d’une demi-Tieue. C’est dans celui des temples de Tentyris, désigné aujourd’hui sous le nom de grand Temple, et anciennement dédié à Isis, que se trouvait le zodiaque circulaire, objet du voyage de M. Lelorrain.

Des voyageurs anglais s’étaient arrêtés depuis quelque temps à Denderah pour dessiner diverses parties du grand Temple. M. Lelorrain ne voulut pas commencer son entreprise devant eux, de peur d’éveiller les soupçons de certains amateurs de monuments antiques, qui avaient quelque pouvoir et lui auraient vraisemblablement suscité des entraves. Il se dirigea vers Thèbes ; puis, les Anglais ayant vidé la place, il revint à Denderah et commença aussitôt à faire scier le planisphère avec le carré dans lequel il était enfermé. La pierre était très-dure, et il fut obligé de se servir de poudre pour faciliter et accélérer le travail. On no pouvait pas scier plus d’un pied par jour, et il y en avait 24. Enfin, cette première opération terminée, le transport du zodiaque jusqu’au Nil, éloigné de S lieues, offrit de grandes difficultés a cause des amas do débris de monuments et des inégalités du terrain. On rencontra mille obstacles qu’il serait trop long d’énumérer ; par exemple, au moment du départ, le patron delà barque prétendit que les eaux étaient trop basses ; il avait reçu d’un archéologue rival 1,000 piastres turques pour retarder le voyage de M. Lelorrain. Celui-ci donna la somme et l’on partit. Au Caire, M. Sait, consul général de ta Grande-Bretagne, chercha vainement à obtenir le zodiaque du pacha. Quelques Turcs attachés à la personne de Mohamed-Ali ne concevaient

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Point comment deux pierres pouvaient être objet de contestations semblables dans un pays où, disaient-ils, il y en avait pour tout le monde. Le 18 juillet 1821, le zodiaque fut embarqué k Alexandrie ; le 9 septembre suivant, il entra dans la rade de Marseille, et, au commencement de janvier 1822 il était à Paris, où son arrivée fit grand bruit dans le monde des savants. Acheté par le gouvernement, il est aujourd’hui placé contre une muraille d’une salle de la Bibliothèque nationale, située au rez-de-chaussée.

—■Description du zodiaque^ L’ensemble du planisphère de Denderah présente l’image d’un grand cercle inscrit dans un carré. Dans tous les sens, il a 7 pieds 9 pouces de développement. Le diamètre du cercle intérieur est de 4 pieds 9 pouces. Comme nous l’avons dit plus haut, le monumentest divisé en deux morceaux ; l’un contient environ les trois quarts de la largeur totale, et l’autre le quart seulement. Le planisphère est en grès, d’un grain compacte, mois cependant assez friable à la surface. Vers le milieu du cercle intérieur, on voit les douze constellations zodiacales, rangées sur une ligne à peu près circulaire, se terminer en forme de spirale. Le Lion ouvre la marche ; auprès, mais un peu au-dessous, est l’Ecrevisse, rentrant dans le cercle des douze signes. Dans l’intérieur sont les constellations boréales, parmi lesquelles on distingue facilement la Grande Ourse, placée assez exactement au milieu du planisphère. Cette constellation, selon Plutarque, était appelée l’astre de Typhon ; et on retrouve ici un animal monstrueux, avec une tête et un corps d’hippopotame, animal consacré à Typhon. Pour les autres constellations boréales, qui sont au nombre de dix-neuf, elles n’offrent presque, aucun rapport avec celles qui sont représentées par nos sphères. Cinq autres astérismes se trouvent placés au milieu des signes du zodiaque, précisément sur la même ligne. Pour les constellations inférieures, quatorze sont placées dans le champ du planisphère, immédiatement au-dessous des constellations zodiacales. Les autres, au nombre de trente-sept, sont toutes sur le bord extrême du cercle intérieur, la tête tournée vers le centre. Toutes.les figures marchent dans le même sens, et elles décrivent des cercles qui s’agrandissent du centre à la circonférence, de sorte que le pôle est facile à reconnaître. Les trente-sept constellations qui environnent le planisphère sont toutes accompagnées d’un certain nombre de caractères hiéroglyphiques qui contiennent sans doute leurs noms. Le cercle entier est porté par douze figures, distribuées aux huit principaux points de la circonférence, les bras étendus, comme pour soutenir le planisphère. Aux angles du carré sont quatre femmes debout, et à chacun des points intermédiaires on voit un groupe de deux hommes h tète d’épervier et agenouillés. Une grande bande circulaire entièrement remplie de caractères hiéroglyphiques, mais coupée en huit portions par les figures de support, environne toutes les représentations célestes. D’autres bandes d’hiéroglyphes, en nombre irrégulier, sont vers les quatre angles, auprès des figures de femmes. On trouve, dans l’espace qui sépare la bande circulaire du planisphère proprement dit, deux courtes séries d’hiéroglyphes qui s’avancent en saillie. Elles sont situées aux deux angles opposés, mais l’une à droite, et l’autre à gauche de la diugonale. Dans les angles, ou voit encore quelques autres signes dont on ignore le sens et la valeur.

La teinte générale du monument est celle de l’àtre d’un foyer. Les flambeaux des initiés et des voyageurs ont communiqué aux deux pierres des nuances qui ne leur sont pus naturelles.

Les discussions qui se sont élevées dans le monde savant, relativement au degré d’antiquité que l’on doit assigner au zodiaque de Denderah ont longtemps occupé l’attention publique. Parmi les écrivains les plus célèbres qui ont émis une opinion sur cet important sujet de l’archéologie, on compte Dupuis, Volney, l’abbé Testa, Visconti, Laplace, Fourrier, Saint-Martin, Lalande, Cuvier, Savigny, Franccour, etc. Nous allons résumer en peu de ligues les diverses opinions de ces savants.

Les zodiaques sculptés sur les monuments ont été définis : ■ la représentation d’un des grands cercles de la sphère où les planètes se meuvent, et qui est divisée en douze signes que le soleil parcourt tous les ans.» Ou a cherché si cette représentation était placée dans les monuments antiques comme devant indiquer par l’ordre des signes l’état du ciel à l’époque où le monument a été construit ; ou, en d’autres termes, si les zodiaques étaient des descriptions chronologiques qui donnaient la date de la construction des édifices. Quelques savauts ont donné une solution affirmative, et ont supposé que le zodiaque de Denderah avait été construit 2,500 ans avant notre ère. D’autres ont, au’ contraire, conclu, de l’ordre des signes et des conjectures sur la date même des monuments, que les zodiaques ont tous été exécutés lors de l’époque romaine. Ainsi, le zodiaque rectangulaire de Denderah appartiendrait, d’après l’inscription du pronaos, au temps de Tibère, et le zodiaque circulaire au temps de Néron. On a encore cherché k expliquer les

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