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drait donc admettre, mais sous réserve, néanmoins, que le nom de Zoroastre signifiait étoile d’or.

Quel était le lien de naissance de Zoroastre ? Le Bundehech dit que le père de Zoroastre habitait sur une hauteur près du fleuve Dàraga, et que c’est la qu’est né Zoroastre. Les renseignements les plus exacts et les plus détaillés que nous trouvions sur Zoroastre nous sont fournis par les historiens grecs. C’est là la source la plus sûre et la plus abondante a laquelle nous puissions puiser. Les premières données qui aient trait aux rapports des Grecs et des mages remontent à l’époque de Pythagore. Ce rapprochement nous fournit immédiatement un synchronisme, soit que l’on admette, avec quelques auteurs, que Pythagore, après avoir quitté sa patrie vers la mort de Cyrus pour commencer ses voyages scientifiques servit dans l’armée d’Assurhaddon, soit que l’on admette avec d’autres qu’il fut fait prisonnier par Cambyse en Égypte et ramené a Babylone, où il vécut douze années avec les Chaldéens. L’époque à laquelle Pythagore fut emmené à Babylone doit donc être placée entre l’expédition de Cambyse en Égypte (525) et la mort de ce conquérant (521). C’est là que Pythagore fut instruit des pratiques du magisme par un certain Zaralas, dans lequel on a voulu voir à tort Zoroastre lui-même. Cette opinion, basée sur un malentendu, fut de bonne heure adoptée, et nous voyons la plupart des auteurs anciens donner Zoroastre comme maître à Pythagore, Lorsque Pythagore vint à Babylone, le zoroastrisme y florissait avec une vigueur qui supposait une existence déjà ancienne.

Plus tard Démocrite, à l’exemple de Pythagore, visita Babylone et s’entretint avec les Chaldéens et les mages.

Le plus ancien auteur grec qui fasse clairement mention de Zoroastre et de son système philosophique est le Lydien Xanthus, qui vivait encore au commencement de la guerre du Péloponèse et dont on a inutilement taxé les œuvres d’apocryphes. Un des historiens qui nous ont parlé le plus longuement de Zoroastre est assurément Dino, père de Clitarque, le compagnon d’armes d’Alexandre le Grand, qui composa sous le titre de Persika un ouvrage du plus haut intérêt, dont malheureusement quelques fragments seuls nous sont parvenus. Les renseignements contenus dans ces fragments sont d’une exactitude singulière. Ainsi Dino affirme que le zoroastrisme repoussait les pratiques de sorcellerie, ce qui est parfaitement vrai, comme nous le voyons aujourd’hui par les malédictions du Zend-Avesta contre les sorciers et les magiciens. Théopompe avait également, dans son ouvrage historique intitulé Philippika, qui ne nous est malheureusement pas parvenu, consacré un chapitre du plus haut intérêt à Zoroastre et aux mages. Hermodore avait aussi donné des détails sur Zoroastre, ainsi que l’Alexandrin Sotion, qui vivait sous Ptolémée Épiphane. Hermippus termine la liste des auteurs grecs qui se sont occupés de Zoroastre antérieurement à l’ère chrétienne ; il avait écrit un livre intitulé : Sur les mages, également perdu. Trois passages nous en ont été conservés par Pline le Naturaliste ; ils dénotent une connaissance étendue du sujet traité par l’auteur. À partir de ce moment, nous voyons se former sur Zoroastre et sa doctrine une foule d’opinions plus ou moins erronées. Mentionnons encore les passages importants que Strabon a consacrés à cette question, et particulièrement au culte si caractéristique du feu ainsi que sur les pratiques spéciales de la Bactriane et de la Cappadoce. Pline parle beaucoup de Zoroastre dans son grand ouvrage, et nous a conservé plusieurs passages d’auteurs perdus qui y étaient relatifs. 11 dit qu’un nommé Osthanès, qui accompagnait Xerxés dans sa malheureuse expédition, répandit partout les doctrines des mages. Beaucoup d’autres écrivains postérieurs à ceux que nous venons de nommer se sont occupés de Zoroastre ; il est inutile de les éuumérer et nous renvoyons le lecteur au livre de Windisehmann lui-même. Les détails que nous venons de donner suffiront pour faire comprendre l’importance et l’intérêt de ces études.

    1. Zoroastre (tragédie de Cahusac et Rameau) ##

Zorooatre, tragédie lyrique en cinq actes, paroles de Cahusac, musique de Rameau, représentée par l’Académie royale de musique le vendredi 5 novembre 1749. Cette pièce, à grand spectacle, offre deux personnages rivaux en puissance et en amour, Zoroastre et Abramane ; l’un représente le principe bienfaisant, l’autre celui du mal. La magie intervient naturellement, et à l’Opéra elle se trouve dans son élément. Le prologue fut supprimé pour la première fois, et remplacé par une ouverture, sorte de symphonie descriptive, dont la première partie « trace un tableau pathétique du pouvoir barbare d’Abramane et des gémissements des peuples qu’il opprime ; un doux calme succède, l’espoir renaît. La seconde partie est une image vive et riante de la domination bienfaisante de Zoroastre et du bonheur des peuples qu’il a délivrés de l’oppression. » Le quatrième acte fut le plus admiré. Rameau déploya dans cet ouvrage toutes ses ressources harmoniques. Les airs de danse offrent surtout un grand intérêt. Voici la distribu-


tion des rôles : Zoroastre, instituteur des mages, Jélyotte ; Abramane, grand prêtre des idoles, Chassé ; Amélite, héritière du trône de Bactriane. Mlle Fel ; Erinice, princesse de Bactriane, Mlle Chevalier ; Zopire, prêtre des idoles, Person ; jeunes Bactriennes de la suite d’Amélite, Mlles Jacquet et Duperey ; Abénis, jeune sauvage indien, Poirier ; une voix sortant du nuage enflammé, Latour ; une Salamandre, Lepage ; une sylphide, Mlle Coupée ; la Vengeance, Lepage ; une voix souterraine, Lefebvre ; la Jalousie, Mlle Dalière ; la Colère, Mlle Rollet ; Furies, Poirier et Cuvillier.

Le ballet se composait des entrées suivantes : première entréé, Bactriennes ; deuxième, Indiens sauvages et mages ; troisième, peuples élémentaires ; quatrième, prêtre d’Ahriman, esprits cruels des ténèbres, la Haine, le Désespoir ; cinquième, peuples élémentaires, bergers et bergères.

Les principaux acteurs du ballet étaient : Laval, Caillez, Feuillade, Lelièvre et le célèbre Dupré ; Mlles Puvigué, Labatte, Thierry, Carville, Lallemand, Lany, Lyonnois, Beaufort, Deschamps et enfin Mllle Camargo.

Rameau employa pour ce grand ouvrage la musique qu’il avait composée longtemps auparavant pour l’opéra de Samson, dont les paroles étaient de Voltaire, et qui avait été refusé par l’Académie de musique.

Le chœur des mages de Zoroastre est un des plus beaux que Rameau ait écrits.

ZOROASTRIEN, IENNE adj. (zo-ro-a-striain, i-è-ne). Qui a rapport à Zoroastre ou à sa doctrine.

ZOROASTR1QUE adj. (zo — ro-a-stri-ke). Philos. Qui a rapport à Zoroastre ou à sa doctrine ; qui est partisan des doctrines de Zoroastre : Système zoroastrique. Sous les Sussanides, la Perte se retrouva immuable en sa foi, plus zoroastrique que jamais. (Michelet.) || On dit aussi zoroastérien et zoroastrien : En Perse, l’orthodoxie recule devant le dualisme zoroastrien réveillé par Manès. (Proudh.)

ZOROASTRISME s. m. (zo-ro-a-stri-sme). Religion de Zoroastre.

Encycl. V. Zoroastre et Avesta.

ZOROBABEL, chef du peuple juif, qui vivait au vte siècle avant noue ère.-Il se mit à la tête des Israélites k qui Cyrus permit de retourner en Judée (536 av. J.-C.), seconda le grand prêtre Jésus dans ses efforts pour rétablir le culte et rebâtit le temple, malgré les intrigues des Samaritains, qui réussirent même à interrompre les travaux pendant quelque temps. Là. se borna la mission de Zorobabel, annoncée par une vision du prophète Zacharie. Il eut sept enfants mâles, dont l’un, Hananias, était, croit-on, le même qu’Abiud, placé dans la généalogie de Jésus-Christ.

ZOROCHE s. f. (zo-ro-che). Miner. Minerai d’argent qui ressemble au talc.

ZORONGO s. m. (zo-ron-go). Chorégr. Nom d’une danse espagnole.

ZORRICA, bourg de l’Ile de Moltej à 10 kiloiu. S. de La Valette, près de la cote méridionale de l’Ile ; 3, 500 hab.

ZORRILLA (Mauuel-Ruiz), avocat et homme d’État espagnol, né à Osma (Vieille-Castille) en 1834. il étudia le droit à Valludolid, puis se fit recevoir avocat à Madrid, où il plaida avec talent. Très libéral et anticlérical, il s’affilia au parti progressiste, dont il devint un des membres les plus ardents, fut élu député de l’opposition eu 1856, devint secrétaire des cortès et attira sur lui l’attention tant par son éloquence que par son hostilité constante à la politique ministérielle. Vers cette époque, il publa une brochure politique intitulée : Trois négations et une affirmation, dans laquelle il attaqua avec vigueur les néo-catholiques. Lorsque Prim se jeta dans l’opposition, M. Zorrilla se lia avec lui. La part qu’il prit a l’insurrection de Madrid, le 22 juin 1866, le força à quitter l’Espagne. Il se rendit alors à Paris et habita pendant quelque temps Passy. Instruit de la révolution qui allait éclater en Espagne eu septembre 1868, M. Zorrilla se rendit à Cadix avec Prim et Sagasta et, après la chute d’Isabelle, fit partie du gouvernement provisoire, comme ministre des travaux publics (8 octobre 1808).

Le nouveau gouvernement, acclamé par les libéraux, ne tarda pas à entrer dans la voie de la réaction et à devenir impopulaire. Pendant quelque temps, M. Zorrilla échappa à cette impopularité et trouva un appui dans la minorité républicaine, qui lui savait gré de ses idées anticléricales et de ses tendances réformatrices. Toutefois, il ne tarda pas à se discréditer en faisant, en décembre 1809, une campagne en faveur du duc da Gènes, à qui il voulait faire donner le trône d’Espagne, et il donna sa démission de ministre. Eu janvier 1870, il remplaça M. Rivero comme président des cortès. Devenu un des chefs du parti radical, il flottaentre le parti républicain et le parti libéral, sans avoir une ligue politique bien neite. À la fin de cette même année, il se rendit à Florence pour présenter nu jeune Amédée le vote des cortès qui l’appelait au trône d’Espagne. Lorsque le maréchal Serrano quitta le pouvoir en juillet 1871, M. Zorrilla fut appelé a la présidence du conseil (24 juillet). Dans son discours-programme, il annonça qu’il suivrait le programme politique inauguré par la ré-


volution de septembre et qu’il ferait des réformes dans l’administration et les finances. M. Zorrilla venait de faire avec le roi Amédée un voyage k travers l’Espagne, lorsque les cortès nommèrent pour président M. Sagasta, devenu le chef de la coalition réactionnaire contre le cabinet. Devant cette attitude de la Chambre, M. Ruiz Zorrilla donna sa démission (3 octobre 1871). Aux élections du 3 avril 1872, il fut élu député à, Madrid, Le 31 mai suivant, il se démit de son mandat, quitta Madrid et annonça l’intention de vivre dans la retraite. Toutefois, le maréchal Serrano ayant de nouveau quitté le pouvoir en juin 1872, M. Zorrilla, sur la demande du roi Amédée et sur les instances de ses amis, consentit à devenir la chef d’un nouveau ministère (13 juin). Au mois de juillet suivant, il fit procéder à de nouvelles élections qui lui donnèrent une majorité. Dans un discours prononcé le 15 septembre suivant, il déclara qu’il voulait gouverner avec le pays, et non avec un parti et que, résolu à défendre la dynastie d’Amédée, il était prêt à périr aux portes du palais pour la protéger si cela était nécessaire. Dans son programme, il promit d’instituer le jury, d’abolir la conscription et l’inscription maritime, de développer l’instruction publique, de supprimer les entraves qui pèsent sur l’industrie et le commerce, de réformer le budget des cultes, etc. Au mois de décembre 1872, il proposa d’abolir l’esclavage k Porto-Rico. Mais aucune de ces refermes ne fut réalisée par lui. La dissolution du corps d’artillerie, en désorganisant l’armée, vint permettre à l’insurrection carliste dés’étendre et de redoubler d’audace. L’état de l’Espagne ne fit qu’empirer, et lorsque, le 11 février 1873, le roi Amédée envoya aux cortès son abdication, M. Zorrilla tomba encore une fois du pouvoir. La république ayant été proclamée, il se retira en Portugal. Quelque temps après, il revint k Madrid et il déclara hautement, en septembre 1874, se rallier à. la république conservatrice, telle que la comprenait M. Castelar. Après le coup d’État militaire qui lit monter sur le trône d’Espagne le jeune Alphonse XII, M. Zorrilla reçut du nouveau gouvernement l’ordre de quitter l’Espagne (février 1875) et se retira en France.

ZORRILLA Y MORAL (Joseph), le plus célèbre et le plus populaire des poètes espagnols de notre époque, né à Valladolid en 1818. Il fut élevé au séminaire des nobles de Madrid et y montra de bonne heure un penchant décidé pour la littérature dramatique et pour la poésie. Il faisait à cette époque sa lecture favorite de deux livres d’un esprit bien différent, la Bible et le Génie du christianisme. Son père, qui le destinait k la magistrature, l’envoya à Tolède pour qu’il y


commençât ses études de droit ; mais le jeune étudiant songeait plutôt à errer k l’aventure dans les riantes campagnes qui entourent cette ville et à composer des vers, qu’à se pénétrer des arides prescriptions de la jurisprudence. On l’éloigna alors de Tolède et on l’envoya k Valladolid ; mais là il abandonna complètement le code pour la littérature et fit ses débuts dans Y Artiste, journal littéraire de cette ville. Quelque temps après, il partit pour Madrid à l’insu de sa famille, et celle-ci n’entendit plus parler de lui pendant près d’un an. Ce fut pour Zorrilla une année de souffrance et da privations ; mais la renommée vint bientôt les lui faire oublier. Le 15 février 1837, on célébrait à Madrid les funérailles du poète Larra, qu’un désespoir d’amour avait poussé au suicide. Roca de Togores venait de prononcer l’oraison funèbre du défunt, « lorsque, raconte M. Pastor ûiaz, l’un des témoins de cette scène, du milieu de nous et au moment où j’allais m’éloigner do la tombe, nous vîmes sortir un jeune homme, presque un enfant, qui nous était inconnu à tous. Son visage était tout pâle ; il jeta un regard inspiré à la tombe d’abord, puis att ciel, et, faisant entendre une voix qui retentissait pour la première fois à nos oreilles, il se mit k lire d’un ton hésitant et entrecoupé des vers que Roca de Togores dut lui prendre des mains, car, Vaincu par l’émotion, il ne put en achever la lecture. Notre étonnement n’eut d’égal que notre enthousiasme. Dès que nous connûmes le nom

du mortel de génie qui avait bercé nos oreilles d’une aussi nouvelle et aussi céleste harmonie, nous partîmes en remerciant la Providence qui avait suscité un poète à la mort d’un autre, et la même procession funèbre qui avait accompagné l’illustre Larra k la demeure des morts quitta, l’enceinte du cimetière, ramenant en triomphe un nouveau poète au monde des vivants et proclamant avec enthousiasme le nom de Zorrilla. »

Ces quelques lignes sont traduites de la préface placée par Pustor Diaz en tête du premier volume des poésies de Zorriiia, qui parut la même année (1837). La première pièce de ce recueil est le poëtne écrit à la louange de Larra ; le reste se compose da poésies où l’on reconnaît l’influence de Byron, mais plus encore celle de l’école romantique française. Ce livre était plein de promesses, eu égard surtout k la jeunesse du poste, et il fit concevoir pour l’avenir de ce dernier de brillantes espérances qui ont été pleinement réalisées. Dans un second volume de poésies qui parut bientôt après, Zorrilla eiitra dans un nouvel ordre d’idées et annonça

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que, chrétien et Espagnol, il célébrerait à 1 avenir les gloires du christianisme et de l’Espagne. Il a été fidèle à cette détermination pendant les trente années qui se sont écoulées depuis lors, et c’est peut-être pour ce motif que le bruit de son nom n’a guère franchi les frontières de son pays natal, où il est universellement reconnu pour te plus grand poëte de l’époque actuelle. Ses productions sont aussi nombreuses que variées. Ses drames seuls s’élèvent au nombre de plus de vingt et traitent tous des sujets nationaux ; ils sont écrits dans l’antique mètre de Lope et de Calderon. L’un d’eux, l’Apothéose de Calderon, est conçu tout k fait dans l’esprit du vieux théâtre espagnol, car il a pour personnages la Renommée, le Repos, la Critique, Homère, Virgile, Cervantes et Shakspeare. Dans Don Juan Tenorio, drame qui roule sur les hauts faits du célèbre don JuaD, le dénoùment laisse le héros non en enfer, mais dans le purgatoire, où il est en proie aux remords et déclame des tirades religieuses qui ne pourraient être admises sur un théâtre français. Le plus populaire des drames de Zorrilla est intitulé le Savetier et le roi et a été l’un des plus grands succès de la scène espagnole au xixe siècle. Ses ballades et ses petites pièces de vers portent la même empreinte nationale que ses compositions dramatiques. Une des plus remarquables est incontestablement celle qui a pour titre : A bon juge meilleur témoin ; c’est 1 histoire d’une jeune fille séduite, qui, ne pouvant prouver que son séducteur lui a fait une promesse de mariage, invoque le crucifix devant lequel cette promesse a été faite et en obtient une réponse. Voilà certes de quoi faire lever les épaules même k un croyant ; mais il y a une telle vivacité dans le style de cette ballade, le récit est tellement entraînant que, saisi

Ïiar le charme de la forme, le lecteur oublie e fond et trouve le dénoûinent tout naturel. Mais si les sujets traités pur Zorrilla ont un caractère aussi national et aussi antique, son style, en revanche, n’a rien de l’ampleur emphatique et du pathos amphigourique dont ne sont pas exempts même les meilleurs auteurs espagnols. Il est rapide, concis, énergique, et l’on y sent l’influence de la littérature française de notre siècle, que Zorrilla semble avoir profondément étudiée. Le meilleur de tous ses ouvrages, en quelque genre que ce soit, est peut-être celui qui a pour titre : les Chants du troubadour (Madrid, 1840-1841, 3 vol.). Son poème épique, Grenade, poème orientai (Paris, 1852, 2 vol.), ne peut pas être mis sur la même ligue. Dans sa préface, l’auteur nous parle en termes quelque peu hyperboliques de Grenade, • qui était devenue pour lui l’objet d’un culte superstitieux qui avait absorbé toutes ses pensées, « L’histoire lout entière de cette ville devait se trouver dans ce poème et dans un autre intitulé le Conte des contes, qui n’a pas encore vu la jour.

Bien que dévoué sans réserve k la gloire de sa patrie, Zorrilla a depuis plusieurs années cessé d’y habiter. Après avoir résidé successivement en France et en Belgique, il est parti pour l’Amérique, où il sembla s’être fixe définitivement. II y continue ses travaux littéraires, et l’un des ouvrages qu’il y a écrits, la Croix et le croissant, a obtenu ua grand succès en Espagne. Outre les écrits que nous avons mentionnés au cours de celte notice, nous citerons encore ; parmi ses drames, Cain le pirate, Sofronia, Un an et un 'our, le Cheval du roi don Sanche, VAtr.ade Ronquillo ou le Diable à Valladolid, Dandolo, le Iloi fou, Traître impénitent et martyr, l’Echo du torrent, les Deux vice-rois, le Moulin de Guadalujara, Sancho Garcia, le Poignard du Goth, la Câlentwe, la Heine et les favoris, la Création et te déluge, l’Excommunié, etc. (nous avons rendu compte des plus importâmes de ces œuvres) ; parmi ses comédies, l’Epée est la meilleure raison, Gagner en perdant, la Loyauté d’une femme, VOlivier et le laurier, la Coupe d’ivoire ; parmi ses légendes et nouvelles, le Jour sans soteil, les Veillées d’été, la Princesse Doua Lus, Histoire d’une Espagnole et de deux Françaises, la Fleur de la’Passion, Marguerite la tourière, les Ptlutes de Salomou, Deux hommes généreux, légende orientale ; le Lis de la forêt, légende religieuse du ixe siècle ; Al-Humar-el-Nazarita, roi de Grenade, légende orientale, etc. Ildefonso de Ovejas a publié un choix des œuvres de Zorrilla, précédé de sa biographie (Paris, 18û4, 3e édit.).

ZORZI (Alexandre), en latin Georgius, jésuite et écrivain italien, né à Venise en 1747, mort à Ferrare en 1779. Lorsque son ordre fut supprimé, il professait la théologie à Bologne. Zorzi donna alors des leçons particulières, se rendit à Ferrare, apprit plusieurs langues modernes et acquit des connaissances approfondies en philosophie et en théologie. Nous citerons, parmi ses écrits : Del modo d’iusegnare a fanciulli le due lingue ilaliana e latina (Ferrare, 1775, in 8°) ; Prospetto di una nuova enciclopedia italiuna (Ferrare, 1775, in-8°) ; Letlere tre a cio cite ha scritio Al art. Serlock, prima delto sluto délia poesia italiuna, seconda dett’Ariosto, lerxa del Shakspeure (Ferrare, 1779) ; Prodrome della nuova enciclopedia italiuna ^icnue, 1779, iu-8°), essai qui contient de remarquables articles sur la liberté, la grâce et le péché originel.

ZOSIME (saint), pape d’origine grecque,