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VOTE

en une assemblée unique et.décidaient k la majorité des voix, il Double vote, Sous la Restauration, Droit qu’avaient les électeurs les plus haut imposés rie voter deux fois dans la même éleelion, dans le collège départemental exclusivement ouvert & ces privilégiés.

— Encycl. Nous ne nous occuperons pas ici de toutes les questions politiques qui se rattachent a celle du vnle et que nous avons traitées aux mots élection et suffrage ; nous n’insisterons que sur le vole purlementaire. On voteduns nos assemblées par assis et levé, par appel nominal, par vote secret. Le premier de ces modes est le plus usité dans les assemblées. Le président, après la discussion, prévient les membres qu’il va procéder au vole par assis et levé : ceux qui sont d’avis d’adopter la mesure proposée se lèvent ou simplement lèvent la main, ceux des membres qui croient devoir voter contre n’ont qu’à rester assis. Le bureau, d’un rapide coup d’œil, apprécie le nombre de ceux qui approuvent et le compare k ceux qui rejettent la loi. Lorsqu’un seul des membres du bureau pense qu’il y a doute, on procède à une seconde épreuve. Lorsque celle-ci enfin ne fait pas naître l’évidence absolue, la Chambre, sur l’initiative du président, procède au vote d’une autre façon. Ajoutons que ce mode, le plus simple et le plus rapide de tous, ne peut être employé que lorsqu’il s’agit de projets de loi peu importants ou qui, par leur nature même, ne peuvent amener qu’une minorité restreinte d’opposants. On comprend, en effet, qu’il soit de la sorte impossible d’arriver à des résultats rigoureusement exacts. Le vote par appel nominal est aujourd’hui surtout employé en Angleterre. Ajoutons cependant qu’il a été fort en usage en France ; c’est de lui qu’on se servit lors du jugeinenl’de Louis XVI. Le vote secret se fait par bulletins et par bandes de diverses couleurs : deux urnes sont préparées ; l’une est destinée à recevoir les bulletins blancs favorables au projet, l’autre recueille les bulletins bleus qui repoussent la motion proposée. Ce mécanisme est tellement simple et si connu aujourd’hui qu’il nous semble inutile d’insister plus longuement.

En Angleterre et aux États-Unis, les assemblées délibérantes votent souvent par division ; tel est le mot consacré. Au moment de voter, les membres de ces assemblées qui sont pour la négative quittent leur siège et vont se placer dans une galerie, ou corridor, ou toute autre pièce différente de celle des séances, et mit : fois les votants pour et les votants contre séparés les uns des autres, on compte leurs voles séparément. De là le nom de division. La publicité des voies, en Angleterre, est d’origine relativement récente. Tout en enfreigimntdans mainte circonstance la règle du secret, les deux Chambres maintinrent cette règle en principe. Avisai, après la révolution de 1688, lors de la dissolution de 1689, les whigs et les tonus publièrent, pour la première fois, des relevés de leurs votes respectifs sur les principales questions politiques. Sept ans plus tard, en 1696, la Chambre des communes, qui voyait d’un œil jaloux les efforts de l’opinion publique pour surveiller exactement la marche de ses débats, déclarait qu’en imprimant les noms des membres de la minorité on commettait une violation de privilège. Il en résultait qu’en dehors du petit nombre de membres qui prenaient part aux débuts, la conduite de la majorité, qui gardait le silence, restait à peu près secrète. On ne pouvait savoir les noms des présents, ai comment ils votaient, ni qui étaient ceux qui composaient ta majorité. Dès la seconde moitié du xvine siècle, les graves objectons constitutionnelles que soulevait ce mode de voler attirèrent l’attention des esprits réformateurs. Ce ne fut cependant qu’en 1836, quatre ans après l’acte de réforme, que la Chambre des communes adopta le plan sage et populaire de relever les voles de chaque membre et de les publier, jour par jour, connue faisant partie des actes de la Chambre. Celte mesure est considérée par les écrivains constituiiounels comme fournissant une pierre de touche exacte de la conduite des membres du Parlement, et si les corps électoraux manquent aujourd’hui au devoir d’envoyer des représentants capables et consciencieux, le tort en est tout entier a eux. Depuis, les communes ont encore étendu plus loin le principe de la publicité. L’admission des étrangers aux débats avait été regardée comme un grand bienfait, mais on avait jusqu’alors cru nécessaire de les en exclure pendant les divisions. En 1849, un comité avait déclaré que cette exclusion était nécessaire ; mais, en 1853, un autre comité démontra qu on pouvait leur permettre de rester dans les galeries sans qu’il éu résultât aucune gène pour les scrutateurs, et, depuis cette époque, ils assistent aux scènes, souvent si animées, du recensement des votes et partagent ainsi avec les membres de la Chambre l’émotion qui suit la déclaration des chiffres. Dans ces importants changements, la Chambre des lords a suivi la Chambre dus communes. Depuis 1857, la Chambre haute publie tous les jours ses listes de division et, pendant une division, Us étrangers peuvent rester dans les galeries.

VOTER v. n. ou intr. (vo-té — rad. vote). Donner sa voix, son suffrage dans une élection, dans une délibération : Voter par assis

VOTO

et levé. (Acad.) On pense bien, aux yeux des gouvernements, quand on vote pour eux. (Rjgauk.) Il y a tels électeurs que l’on ne ferait pas renoncer à une foire pour aller voter. (Dupin.) Il ne suffit pas que des électeurs votknt, il faut qu’ils votknt avec discernement. (Proudh.) Le gouvernement, en France, est l’art de faire voter annuellement quinze cent millions d’impôts. (E. de Gir.) Voter n’est pas faire œuvre de fonctionnaire, mais acte de citoyen. (Vacherot.) Qui vote seut est sûr de la majorité.

C. Delavionb.

— v. a. ou tr. Décider ou demander par son vote : Voter une toi. Voter un impôt. On vote à chaque session le budget de I année. (Acad.) Les Anglais votaiisnt déjà librement l’impôt lorsque les contribuables en France étqient encore taillables et corvéables à merci. (L. Faucher.)

— Fani, Décider ensemble : Nous votons des remerciments aux organisateurs de la fête.

VOTIAKE adj. (vo-ti-a-ke). Linguist. V. PERMIËN, IENNE.

VOTIAKS ou VOTIAKES, peuple de la race finnoise, répandu dans le gouvernement russe de Viaika et d’Orenbourg ; 100,000 hab. environ. Les Novgorodiens les soumirent, et depuis la conquête les vaincus sont adonnés à l’agriculture, où ils excellent ; ce sont de rudes travailleurs. A jeun, le Votiak est pusillanime et peureux ; mais une fois excité par la koumyschka, sorte de bière aigre que la famille brasse pour les circonstances solennelles, il devient d’une brutalité sauvage. Une des propriétés de la koumyschka est de transformer en fou furieux l’homme qui en boit outre mesure, et il est rare qu’une fête de mariage ou de baptême ne soit pas affligée par quelque meurtre. Ajoutons néanmoins que le vice d’ivrognerie commun à, cette peuplade est contre-balancé par des qualités sérieuses. Le Votiak est d’une probité véritablement patriarcale. Sa parole est d’or ; une fois qu’il vous l’a donnée, ne craignez rien, jamais il ne vous rendra victimed’une tromperie. D’autre part, il est aussi j hospitalier que sociable. On ne lui fera sous aucun prétexte accepter le payement du repas qu’il offie k l’étranger. Celui-ci n’a d’autre moyen de prouver sa reconnaissance que d’enfoncer le cadeau qu’il lui destine dans quelque fissure de la muraille. Alors la conscience du Votiak se rassure ; il n’accepte pas de l’argent, il le trouve.

VOTIF, IVE adj. (vo-tiff, i-ve — lat. votivus ; de votum, vœu). Qui appartient au vœu, qui est fait en vertu d’un vœu, qui est offert pour acquitter un vœu : Tableau votif. Selon Hérodote, on lisait encore de son temps à Delphes les inscriptions gravées par ordre d’Amphitryon sur tes trépieds votifs. (Parisot.) Les Domains élevaient des autels votifs aux nymphes de Lue/ion. (V. Borie)

— Antiq. rom. Main votive, Main de bronze ornée d’attributs mystérieux, qu’on déposait dans un temple, en souvenir de la guérison d’un mal quelconque. Il Jeux votifs, Ceux que l’on célébrait pour l’accomplissement d’une promesse faite aux dieux, il Boucliers votifs, Boucliers que l’on appendait quelquefois dans les temples ou dans d’autres lieux, soit pour se rendre les dieux favorables, soit en action de grâces.

— Numism. Se dit des médailles et monnaies frappées à l’occasion d’un vœu public.

— Liturg. Messe votive, Celle qui est dite dans une intention particulière, comme pour les malades, pour les voyageurs, pour les défunts, et qui n’est point de l’ol’tice du jour.

— s. m. Kéod, Nom donné k des hommes de condition libre, ou même noble, qui se donnaient par dévotion à une église ou à une abbaye.

— Encycl. Numism, Monnaies votives. Sauf un denier de la famille Norria, qui appartient au temps de la république, toutes ces pièces ont été frappées sous l’empire, l’usage s’étant introduit, sous le règne d Auguste, de faire, à des époques périodiques, des vœux pour le salut du souverain. Elles se reconnaissent au mot votis, qu’on y voit toujours, tantôt en entier, tantôt en abrégé, et qui est suivi d’indications destinées à faire connaître, avec la durée des vœux, s’il s’agit de vœux accomplis (vota soluia) ou de vœux simplement formés (votasuscepta). Ainsi, par exemple, la légende : vot. x. et. xx., qui correspond à ceite phrase, votis decennalibus (solutis) et vieennalibus (susceptis), signifie qu’un premier vœu de dix ans ayant été acquitté, on en a fait un nouveau auquel on a assigné un délai de vingt ans. Le type des monnaies votives fabriquées avant Commode représente l’empereur sacrifiant ; celles qui datent d’une époque postérieure portent seulement la légende caractéristique, inscrite dans une couronne ou sur un bouclier tenu par une ou deux Victoires. Les dernières pièces de ce genre sont au nom de Théodose. On en trouve bien encore une au nom de Majorien ; mais, sous ce dernier empereur, l’indication des vœux publics était une espèce d’acclamation à. laquelle on n’attachait aucun sens païen.

VOTO (EX-) s. m. V, EX-VOTO.

VOTOMITE s. m. (vo-to-mi-te). Bot. Genre d’arbrisseaux, rapporté avec doute à la fa VOUÉ

mille des rubiacêes, et dont l’espèce type croît à la Guyane, il On dit aussi votomètb : Quelques auteurs prétendent que le votomètb est le elusier à feuilles veineuses, (V. de Bomare.)

VOTOMOS s. m. (vo-to-moss). Bot. Nom vulgaire du pistachier de Chio.

VOTRE pi. VOS adj. poss. (vo-tre, vôlat. vester, même sens). De vous, qui est à vous, qui vous appartient ou vous concerne : Votre père. Votre patrie, Votrk religion. Votre oie». Votre vie. Vos dieux. Un de vos ancêtres. Votre beauté et votre santé tiennent ensemble. (Mme de Sèv.) Faites voire devoir et laissez faire aux dieux.

Corneille.

Sans cesse, en écrivant, variez vos discours.

Uoileau.

Avant dos goûts, consultez vos besoins.

Campenon.

— Se dit familièrement d’une personne ou d’une chose qui a avec la personne à qui l’on parle une relation quelconque : Eh bien ! qu’est devenu votre Gascon ? il Se dit d’une personne ou d’une chose que l’on désigne avec une certaine intention de mépris : Fuyeï donc, retournez dans votre Thessalie.

Racine. Jamais votre marquis ne deviendra mon gendre.

Desmahis. Votre duo, il me choque au suprême degré.

C. Delaviunb.

— Gramrn. Pour distinguer les cas où l’on met votre avec un singulier de ceux où l’on met vos avec un pluriel, voir la note sur leur,

VÔTRE (LE, LA) pron. poss. (vô-tre— lut. vester, même sens). Ce qui est a vous ; celui qui est à vous, qui Vous appartient : Quand vous aura entendu nos raisons, nous écouterons les vôtres. Quelle idée est la vôtre ? Quel bonheur est le vôtre I -Ma maison est la vôtre. (Acad.)

Tout en tout est divers ; Ôtez-vous de l’esprit Qu’aucun être ait été composé sur le vôtre.

La Fontaine.

— S’emploie, sans être précédé de l’article, comme adjectif qualificatif : Ces effets sont vôtres. Disposes de via maison et de ma bourse comme vôtrbs. (Scribe.) Que cet objet est beau ! vous en êtes tenté.

Qu’il sera laid s’il devient vôtre !

Lamottb.

Il Tout à vous, dévoué à vous :, Monsieur, je suis tout vôtre, et ma joie est extrême De pouvoir saluer en toute humilité Un homme dont le nom est partout si vanté.

Molière.

— Ce qui est à vous, ce qui vous appartient, voire bien : Vous ne donnerez rien du VÔTRE. Vous en serez du vôtre. (Acad.) Il Ce qui vient de vous ; ce qui a été inventé, imaginé par vous : Vous y avez mis un peu du vôtre. (Acad.)

— s. m. pi. Vos parents, vos compatriotes, vos amis, ceux de votre parti ; Vous et les vôtres. Les vôtres se sont bien battus, ont résisté courageusement. (Acad.) Il Votre société, votre compagnie : Serons-nous des vôtres ce soir ? Je ne puis me rendre à son invitation, je ne serai pas aujourd’hui des vôtres. (Acad.) >

Des vôtres, Vos farces, vos fredaines : Madame Scaliger, vous avez sans doute taillé et rogné ; vous avez fait pus vôtres, (Volt.)

VOUACAPOHA s. m. (vou-a-ka-pou-a). Bot. Syn. de andira, genre de légumineuses de la dluyane.

VOUAPA s. m. (vou-a-pa). Bot. Genre de plantes, de la famille des légumineuses, tribu des cèsalpinièes, comprenant quatre espèces, qui croissent à la Guyane et au Brésil.

— Encycl. Le genre vouapa renferme de grands arbres à feuilles conjuguées, à fleurs disposées en panicules ou en corymbes terminaux ; le fruit est une gousse large, comprimée, obtuse, coriace, renfermant une seule graine arrondie. Ces végétaux croissent dans f Amérique du Sud, particulièrement à la Guyane et au Brésil. Leur bois, imprégné d’un suc résineux, passe pour être incorruptible à l’air et dans l’eau. On l’emploie pour la construction.des maisons, des digues et-surtout dans la menuiserie. Quand on le coupe frais, il laisse suinter une matière huileuse. Le vouapa phasélocarpe, espèce dont on ne connaît que le fruit, est un dus arbres qui fournissent le suc résineux appelé copal du Brésil.

VOUARANA s. va. (vou-a-ra-na). Bot. Syn. de lupanie, genre de sapludacées de la Guyane,

VOUDROU-DRIOO s. m. (vou-drou-driou). Orniih. V. vouroudkiou.

VOUÉ, ÉE (vou-é) part, passé du v. Vouer. Promis, offert par un vœu : Virginité vouÉB à Dieu. Il Consacré par un vœu : Enfant voué à Dieu par ses parents.

— Par ext. Destiné, réservé, entièrement consacré : La femme est vouée à toutes tes vertus discrètes. (Mme Monmursoii.) L’envie est le tourment des hommes voués au culte des arls soi-disant libéraux. (De Custine.) Le genre humain est voué au travail et à la lutte dans la recherche de ta liberté, non pas au repos dans le sein de la vérité. (Guizot.)

VOUE

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— Voué au blatte, Voué- ou bleu, Se dit d’un enfant à qui ses parents ont promis, par un vœu, de faire porter des vêtements blancs ou bleus jusqu’à un certain âge, en l’honneur de la Vierge.

— Pop. Voué au blanc, Se dit d’un apprenti qui, au lieu de s’en dier à son travail, a pris 1 habitude de polissonner dans les rues.s. m. Ane. pratiq. Avoué, avocat, défenseur d’une église.

VODÈDE s. f, (vouè-de).Bot. Nom vulgflire de la guède ou pastel, en Normandie : Tous les Bretons se peignaient avec le suc de la voukde. (V. de Bomare.) Le pastel, désigné dans le Calvados sous le nom de vouede, était autrefois cultivé dans un grand nombre dé localités. (A, Hugo.)

VOUER v. a. ou tr. (vou-é — lat. voserev. vœuJ.Ve voue, nous vouons ; je vouais, nous vouions, vous vouiez ; je vouai, nous vouâmes ; je vouerai, nous «nierons ; je vouerait, nous vouerions ; voue, vouons, vouez ; que je voue, que nous vouions, que vous vouiez ; que je vouasse, que nous vouassions ; vouant ; voué, ée). Consacrer religieusement, promettre à Dieu : VoubR un enfant à Dieu dés l’instant de sa naissance. Vouer sa virginité à Dieu. Les parents qui vouent leurs enfants à la religion ont une bien fausse idée d’elle. (Ch. Nodier.) il Mettre sous ta protedion spéciale d’un saint : Vouer sa fille à la Vierge. Vouer un enfant à saint François. (Acad.) Il Promettra par un vœu ; Vouer un temple d Dieu, Vouer vite lampe à la Vierge. (Acad.)

— Par ext. Promettre, donner irrévocablement : Vouer obéissance au pape. Vouer ses services à un prince. Voukr à quelqu’un le plui fidèle attachement, une haine implacable, une admiration sans bornes.

Je voue a votre Dis une amitié de père.

Racins.

Il Employer, appliquer exclusivement, consacrer entièrement : Voukr sa plume à la défense de ta liberté. La morale sociale consiite a vouer sciemment au bien commun toutes les forces réelles de la société. (E. Liitré.)

— Vouer un enfant ou éiaiic, au bleu, Promettre qu’il sera toujours vêtu de blanc ou de bleu jusqu’à un certain âge, en l’honneifr de la Vierge.

Se vouer v. pr. Se consacrer par un vœu : Se vouer à Dieu, au service de Dieu,

— Se destiner, s’appliquer irrévocablement ou exclusivement ; Tout homme qui SB VOUB au célibat y voue nécessairement une fille. (B. de St-P.) L’homme qui se vouerait o la poursuite de la félicité parfaite serait le plus infortuné des êtres. (Mme de Staël.)

— Se consacrer, s’attacher mutuellement : Les personnes qui sa vouent l’une à l’attire se font souvent un bien dangereux sacrifice. (Cli. Nod.)

— Fam. Ne savoir à quel saint se vouer, Ne savoir à qui recourir, quel moyen employer pour sortir d’embarras t La reine de Suède NE SAIT plut À QUEL SAINT SB VOUER. (Gui Patin.) !1 Se vouer à tous les saints, Essuyer de tous les moyens pour se tirer d’embarras. — Syn. Vouer, eoniqcrer, dédier, etc. V.CONSACRER.

VOUET (Simon), peintre et graveur, né à Paris eu 1590, mort dans la même ville en 1649. Il fut élève de son père, peintre médiocre, dont le musée du Louvre ne possède rien, et s’adonna d’abord au portrait. A quatorze ans, il s’était déjà acquis dans ce genre une telle habileté qu’étant allé à Londres faire le portrait d’une Française réfugiée en Angleterre, il reçut de la part d’un ministre de Charles Ier des propositions avantageuses, qu’il déclina. Emmené à Constantinople par l’ambassadeur de France (1611), il fit de souvenir un portrait très-resseniblant du sultan Achinet Ier, qu’il n’avait vu qu’une seule fois, passa ensuite en Italie, où il fit une étude suivie de la manière brillante et vigoureuse de Véronèse, et vint exécuter à Hume plusieurs grands tableaux, mais cette fois dans le style de Caravage. Le pape Urbain VIII, séduit par ce talent souple et hardi, l’employa à la décoration des églises Saint-Pierre et Saint-Laurent et le fit nommer prince de l’Académie de Saint-Luc. Le bruit de ses succès parvint en France, et il fut rappelé par Louis XIII, qui le nomma son premier peintre, lui donna une pension considérable et prit de lui des leçons de pastel. Vouet s’abandonna alors, par avidité, à une manière lâche et expéditive, qui eut la plus funeste influence sur son talent. On compte cependant quelques bons tableaux parmi tous ceux qu’il exécuta à profusion dans les églises et les hôtels de Paris, ainsi que dans les châteaux des environs, Ses principaux travaux de décoration, genre dans lequel il était très-habile, ont péri en grande partie. Louis XIII lui fit peindre des plafonds et des panneaux au Louvre, au Luxembourg et à Saint-Germain-en-Laye ; Richelieu l’occupa, en 1632, au Palais-Royal et au château de Rueil ; il peignit, en 1634, la fameuse galerie de l’hôtel Bullion, celle du maréchal d’efnat, à Chilly, en 1635, celle du duc d’Auinont, la chapelle Séguier, un plafond à l’hôtel Bretonvilliers, etc. À cette époque, il se bornait souvent à dessiner les cartons et faisait peindre sur place par ses élèves, Fr. Penier, Nic. Chaperon, Paris Poerson, Dorigny, Louis et