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ANlT

sion de la familie des coréens, qu’ils divisent en coréites et anisoeciUite.t. Quelques-uns ont conservé et même «tendu i ; t famille des anisoscélites, par l’adjonction de quelques espèces empruntées aux coréites.

ANISOSCÉLOÏDES s. m. pi. (a-ni-zo-sé-Ioi-de —de anisoscêle, et du gr. eidos, aspect). Entom. Tribu de la famille des lygéens, comprenant les espèces privées d’ocelles.

  • ANISOSTICTE s. f. — Bot. Genre de la

famille des ternstrœin acées. Syn. deMARiLE.

ANISOTROPE adj. (a-ni-zo-tro-pe — du préf. priv. an, et de isotrope). Se dit des corps qui dévient en sens différents les rayons de lu lumière polarisée.

AN1SSON-DCPÉRON (Roger-Léon), personnage politique, né à Paris en 1829. Il est tifs d’un ancien pair d< : France, qui lui luissa une grande fortune e ; de vastes propriétés dans l’arrondissement d’Yvetot. M. Anisson-Duperron fit quelques voyages, envoya quelques articles nu Correspondant, revue catholique, et fut nommé, en juin 1870, membre du conseil d’arrondissement par un canton de la Seine-Inférieure. Lors deà élections du 8 février 1871, les électeurs de ce département le nommèrent, par 73,527 voix, député à l’Assemblée nationale. Il nlia siéger au centre droit, dans Je groupa des orléanistes, et fit partie de la réunion Saint-Marc Girurdin. M. Anisson-Duperron vota les préliminaires de paix, l’abrogut on des lois d’exil, la validation de l’élection des princes d’Orléans, la loi municipale et la loi sur les conseils généraux, la proposition Rivet ; Se prononça pour le pouvoir const tuant de l’Assemblée, contre le retour de la chambre à Paris, poulie maintien des traités de. commerce, etc. Après avoir appuyé M. Thiers tant qu’il le crut disposé à favorise ; une restauration orléaniste, il se joignit à ses adversaires lorsque le chef de l’État demanda l’organisation de la République. Ce fut, dit-on, dans son hôtel de la rue Abbatueci que se réunit, sous la présidence de Chan^armer, le comité des Six, qui proposa le renversement de M. Thiers. Après la chute de ce dernier, à laquelle il contribua, M. Anisson-Duperron, bien qu’il se prétendit parlemente ire et libéral, appuya toutes les mesures de compression odieuse prises par le ministère de combat pour supprimer toutes les libertés, écraser le parti républicain et contraindre la France d’accepter la monarchie. Ce fut encore chez lui que se réunit le fameux comité des Neuf, qui prépara la fusion et se ivra k une série d’intrigues pour amener une restauration condamnée par le pays. A : rès l’avortement de toutes ces intrigues, M. Anisson-Duperron vota avec ses amis pour le septennat et continua à soutenir la politique de M.de Bioglie, laquelle jeta une si profonde perturbation dans le pays. A diverse-, reprises, il prit part aux discussions de l’Assemblée, où il ne fit preuve que du talent le -dus médiocre. Il vota naturellement contre les propositions Périer et Maleville, demandant l’organisation des

Eouvoirs publics et la dissolution de la Chamre. Toutefois, lorsijUî l’impuissance de3 monarchistes k rien constituer fut surabondamment démontrée, il se décida avec les orléanistes à voter la constitution du 25 février 187G. Le 30 janvier 1876, il posa sa candidature au Sénat dans la Seine-Inférieure ; mais, bien qu’il 3Ût invité à déjeuner pour le jour de l’élection tous les électeurs du canton de Caudebec, dont il était le conseiller généial, il n’obtint qu’une minime minorité. M. ^Anisson posa de nouveau sa candidature pour les élections k la Chambre des députés (20 février 18761. Dans sa profession de foi, il déclara qu’il avait toujours voulu conserver intacts le drapeau national et les libertés publiques, et qu’il entendait observer loyalement et défendre la constitution contre toutes les attaques. Cette subite tendresse pour les libertés publiques et pour la constitution républicaine ne fut pas sans causer quelque surprise aux électeurs éclairés de l’arrondissement d’Yvetot. Au premier tour de scrutin, l’élection fut sans résultat ; mais au second tour de scru.in, le 5 mars 1876, grâce à l’appui des républicains, qui voulaient empêcher de passer le bonapartiste Blanquart de Bailleul, et sur l’affirmation de RI. Anisson-Duperron, qu’il voulait « affermir les constitutions républicaines existantes, ■ il fut élu député.

ANISULMINE s. f. (a-n -zul-mi-ne-de anis, et de ulmine). Chim. Proc.uit qu’on obtient en traitant parla potasse les graines d’unis et en précipitant la solution pu : l’acide acétique.

ANISURIQUE adj. (a-n -zu-ri-fce —de anis, etdeurigue). Chim. Se dit d’un acide analogue à l’acide hippurique, obtenu par l’action du chlorure d’auisyle sur le dérivé argentique du glycocolle.

AN1TC11KOK (Dimitri-Sergievitch), mathématicien et philosophe russe, né en 1740, mort en 1788. Comme mathématicien, son principal ouvrage est un Cours (fe ■mathématiques pures (1765, in-811], qu’il compléta et étendit plus tard (1780-1787, -4 vol, in-8°). Il avait été nommé en 1771 professeur k l’université de Moscou. Comme philosophe, il a publié : des Amto/aii’oiiei i ; j logicam, metaphysicam et cosmoloyiam de Baumeister (1782, in-8°) ; Discours sur la providence manifestée dans i’univer$ (17S3, in-8°) ; Discours

ANNA

sur l’immatérialité de l’âme (1783, in-8°). Un autre de ses opuscules philosophiques, Dissrrtatio de ortu et progressu religionis apnd diversas maxime rudes gentes (Moscou, 1785, in-8°), fut condamné et brûlé publiquement à Moscou par la main du bourreau.

ANITIS, la même qu’Anaitis. V. ce dernier mot, au tome 1er du Grand Dictionnaire.

ANI US, ancienne divinité deshabitants d’Elis. Certains auteurs la nomment AHus.

"ANIZY-LE-CHÂTEAU, ville de France (Aisne), ch.-l. decant., arrond. et à 15 kilom. de Laon, sur la rive droite de l’Ailette ; pop. aggl., 1,038 hab. — pop. tôt, 1,084 bab. Église du xne siècle. Fortifiée par les évêques de Laon, dont elle était devenue la propriété, Anizy fut saccagée, en 1358, par les troupes de Charles V et dévastée de nouveau par les Bourguignons en 1424.

ANKARKRONÀ (Théodore), amiral suédois, né à Carlskrona en 1687, mort en 1750. Il enj tra au service de la compagnie hollandaise des Indes occidentales, se distingua tout jeune par plusieurs actions d’éclat et fut même pris par un corsaire français. Son séjour forcé en France l’engagea à servir momentanément dans notre ma’rine ; il accompagna le chevalier de Forbin dans quelquesunes de ses expéditions, puis passa en Angleterre et y parvint an grade de lieutenant de vaisseau. Sa patrie songea à utiliser ses mérites et l’intrépidité dont il avait donné des preuves. On lui confia le commandement d’un navire, et il parvint rapidementau grade d’amiral. En cette qualité, il fut chargé, de protéger la fuite du roi Stanislas, lorsque Auguste l’eut chassé du trône de Pologne ; il réussit à l’embarquer heureusement, lui et sa famille, et k les déposer dans un des ports d’Allemagne. Ce fût également lui qui, en 1715, fit opérer k Charles XII la traversée de Stralsnnd en Suède, à travers les glaces et malgré l’obscurité des nuits polaires.

ANKENDA s. m. (an-kain-da). Bot. Syn.

de CYMINOSMA.

ANKER (Albert), peintre suisse, né à Anet, canton de Berne, en 1830. Lorsqu’il eut terminé ses études classiques, il suivit des cours de théologie protestante pour se faire pasteur ; mais il ne tarda pas à renoncer k suivre la carrière évangélique pour s’adonner entièrement à son goût pour les arts. M. Anker se rendit k Paris, où il prit des leçons de Gleyre, sous la direction duquel il fit de rapides progrès. Devenu peintre de geme très-distingué, il est aujourd’hui un des artistes les plus remarquables de la Suisse, il s’est attaché à représenter des scènes intimes et familières, des idylles champêtres, pleines de vie et de sentiment. Il excelle à traduire les mœurs enfantines, qu’il semble avoir étudiées avec amour. Ses toiles, gracieuses, composées avec goût, expressives, sont exécutées avec le soin le plus consciencieux, et le ton des chairs est d’une grande délicatesse. M. Anker passe une partie de son temps à Paris et l’autre en Suisse, où, k diverses reprises, il a été élu membre du grand conseil de Berne. Depuis quelques années, il s’est occupé de peinture sur faïence. On lui doit dans ce genre des pièces d’un travail exquis. Il a obtenu une médaille au Salon de 1866. M. Anker a envoyé à nos expositions les toiles suivantes : École de village dans la forêt Noire, la Fille de l’hôtesse (1859) ; Luther au couvent d’Erfurt, Convalescence (LS61) ; Sortie d’église, la Petite amie, Satiété (1&G3) ; Baptême, Enterrement d’un enfant (1864) ; Un conseil de commune, les Petites baigneuses (1865) ; Dans les bois, la Leçon d’écriture (1866) ; Saute-mouton, les Dominos (1867) ; la Sœur ainée, le Hochet (1868) ; Un pauvre /tomme, les Marionnettes (1869) ; la Soupe de Cappel (1870) ; Soldats de l’armée de Bourbaki soignés par des paysans suisses (1872) ; l’Ours de neige, le Jeu du berceau (1873) ; YAttente, le Petit musicien (1874) ; Un vieux huguenot, le Vin nouveau (1875) ; Printemps, les Petites brodeuses (1876).

ANNABERGITE s. f. (ann-na-bèr-ji-teA’Annaberg, nom de lieu). Arséniate hydraté de nickel, qui se présente sous forme de masses cristallines vertes, accompagnant souvent la nickéline.

ANNAMITES, habitants de l’Annam, — V., ir de nouveaux détails, l’article Cochinchinu, au tome IV et dans ce Supplément.

  • ANNAPES ou ANNAPPES, ville de Fiance

(Nord), sur la Marcq, cant. et k 6 kilom. de Lannoy, arrond. et à 5 kiloui. de Lille ; pop. aggl., 1,577 hab. — pop. tôt-, 2,307 hab. Moulins k huile et à blé.

ANNAYA (Pedro de), amiral portugais, né vers 1460, mort vers 1520. Sa principale action d’éclat consiste dans une expédition dirigée par lui sur la côte occidentale d’Afrique. Chargé par le roi de Portugal, Emmanuel, de fonder un établissement dans la baie de Sofala, vis-a-vis de Madagascar, il appareilla en 1508 avec six vaisseaux, débarqua heureusement au point désigné et contraignit le roi de Sofala à laisser les Portugais bâtir un fort sur son territoire. Quelque temps après, le roi noir, se repentant de sa bienveillance, voulut forcer Annaya à se retirer ; mais il était trop tard ; une attaque qu’il dirigea contre le fort fut repoussée, et l’amiral portugais, le poursuivant jusque chez

pour i

ANNE

lui, incendia sa capitale, son palais, S’empara de sa personne et le fit mettre k mort. Annaya consentit à laisser la royauté à son fila, k condition que celui-ci ferait alliance avec les Portugais, c’est-k-dire accepterait de régner sous leur tutelle.

Ann« Initralunt ■■ Vierge (SAINTE), par

RuBensjau musée d’Anvers. Sainte Anne, assise sur un banc, passe un de ses bras autour du cou de Marie, ayant l’apparence d’une jeune fille d’une douzaine d’années. La jeune Vierge debout, tenant un livre entr’ouvert à la main, la tête inclinée et vue de trois quarts, répond aux questions de sainte Anne. Derrière celle-ci, Joachim, appuyé sur une balustrade, écoute la leçon avec une satisfaction visible. Dans le haut du tableau, deux anges descendent, portant une couronne de fleurs qu’ils vont déposer sur la tête de la Vierge. Les têtes des trois principaux personnages sont très-expressives et d’une grande beauté. Quant k la couleur, elle est fort belle et d’une admirable transparence. Ce tableau a longtemps figuré k l’église des Carmes, k Anvers, avant d’être déposé dans le musée de cette ville.

ANNE, épouse de Humbert de La Tour-du-Pin, dernier rejeton de la seconde race des dauphins de Viennois et de la maison de Bourgogne, née vers le milieu du xm* siècle, morte en 1299. Elle était fille de Georges VI et de Béatrix de Savoie, et elle resta seule héritière des biens de sa famille, par la mort de ses deux frères et de sa sœur (1282). Elle venait de prendre possession de ses États lorsqu’elle faillit en être dépossédée par Robert, duc de Bourgogne, qui prétendait que leDauphinéétait un fief masculin. Son époux, qui possédait d’immenses domaines dans le Dauphiné et qui avait déjk donné de nombreuses marques dé sa bravoure, sut faire reculer les agresseurs et fut appelé par sa femme k partager le pouvoir royal. Le courage d’esprit qui distinguait Anne seconda la ballante valeur de Humbert de la Tour-du-Piu. D’ailleurs le souverain pontife, les rois d« France et d’Angleterre intervinrent efficacement dans la querelle comme médiateurs. La succession k la souveraineté du Dauphiné fut solennellement reconnue pour les descendants d’Anne et de Humbert. Tous les domaines qu’avait apportés ce dernier en épousant Anne furent affranchis de l’hommage dont ils avaient été tenus envers la maison de Savoie, et ils formèrent avec le Dauphiné un petit État complètement indépendant. Bientôt leur fils aîné Jean, qui portait le titre de prince delphinal, fut lui-même associé à leur pouvoir. Anne s’occupa de l’administration de ses États avec le plus grand zèle et y fit faire des travaux importants. À sa mort, son époux se retira dans un cloître, où il lui survécut, huit ans. Anne fut inhumée dans le monastère de Satette, qu’elle avait fondé.

ANNE, duchesse de Savoie, née vers 1415, morte en 1462. Fille de Janus, roi de Chypre et d’Arménie, elle épousa en 1431 Louis, duc de Savoie, qui lui abandonna toute l’administration de son duché. Elle en profita pour fonder une foule de monastères ; les cordeliers de Genève, les observantins de Nice et do Turin lui durent leur existence. Elle se fit inhumer en habit de cordelier. On l’appelle souvent Anne de Chypre.

ANNE (SAINTE-), ville du Royaume-Uni, ch.-l. de l’île anglo-normande d’Aurigny. Elle s’est agrandie récemment du côté du Port-Neuf. Belle église paroissiale.

  • ANNE (Théodore). — Né en 1797, il est

mort en 1869. Théodore Anne a collaboré k divers journaux, notamment à la Revue et gazette des théâtres, où il a fourni de nombreux articles sur des questions d’art ; à la France, k XUnion, où il a fait pendant de longues années le feuilleton dramatique. Comme écrivain dramatique, on lui doit un assez grand nombre de pièces, en collaboration avec Désaugiers, Dartois, Théaulon, de Saint-Georges, qui fit avec lui l’Espion du grand monde, drame joué k l’Ambigu en 1856. Seul, il a composé : le Guérillero, opéra en deux actes, musique d’Ambroise Thomas (1842) ; Marie Stuart, opéra en cinq actes, musique de Niedermeyer (1844) ; la Chambre rouge, drame en cinq actes (1852), joué à la Gaîié ; l’Enfant du régiment, drame en cinq actes (1854). Parmi ses œuvres politiques et littéraires, nous mentionnerons : Éloge historique du duc de Berry (1820) ; Journal de Saint-Cloud à Cherbourg (1830) ; Mémoires sur l’intérieur du palais de Charles X (1831, 2 vol. in-8°) ; la Prisonnière de Blaye (1832, in-8°) ; Edith Mac-Donald (1832, 4 vol. in-8°), roman ; la Baronne et le prince (1832, 4 vol.), roman ; Monsieur le Comte de Chambord à Wiesbaden. Souvenirs d’août 1850 (1850, in-12) ; Quelques pages du passé pour servir d’enseignement un présent (1851, in-12) ; la Folle de Savenay (1856, 3 vol. in-8<>) ; le Masque d’acier (1857, i vol. iu-go) ; le Masque d’acier (suite), les Invisibles (1858, 4 vol. in-8°) ; la Reine de Paris (1858, 8 vol. in-go) ; le Cordonnier de la rue de la Lune (1860,4 vol. in-8») ; Ivan IV, Scènes choisies pour l’Académie des beaux-arts (1860, in-12) ; Alain de Tinteniac (1862,3 vol. in-12) ; le Général Oudinot, duc de Reggio (1863, in-8<>), etc. ANNEAU s. m, — Physiq. Anneau oculaire, Image qui se forme au delk de l’oculaire

ANNE

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d’une lunette, et qui marque le point où l’observateur doit placer son œil pour recevoir la plus grande quantité possible de lumière.

— Moll. Espèce de porcelaine de petite taille.

Anneau de Salomon. Au rapport des talmudistes, le grand roi Salomon devait toute sa puissance k un anneau mystique, sur la pierre duquel il lisait tout ce qu’il désirait connaître. Quant au poëte persan Emadi, il voit dans l’anneau de Salomon tout simplement le symbole de la sagesse dont Dieu avait doué ce prince. A notre avis, et malgré toute notre vénération pour les talmudistes, l’opinion du Persan paraît la plus raisonnable. Quoi qu’if en soit, nous allons rapporter une des légendes des talmudistes concernant cet anneau.

Salomon, après avoir mis k mort le roi de Sidon, ville dont il s’était emparé, avait emmené en captivité Téréda, fille de ce prince, et en avait fait sa concubine favorite. Cette dernière ne cessant de pleurer la mort de son père, Salomon, pour la consofer, ordonna aux diables de lui confectionner une statue qui fût la frappante image du défunt ; mais cette statue, "placée dans l’appartement de la princesse, devint l’objet de son culte, ainsi que de celui de ses femmes. Informé de cette idolâtrie, Salomon en fut tellement irrité, qu’il brisa l’image, châtia Téréda et s’en alla au désert, s’humiliant devant Dieu ; mais sa faute n’était point suffisamment expiée, paraît-il. En effet, comme ce prince avait l’habitude, chaque fois qu’il allait au bain, de remettre son anneau k une de ses femmes, il arriva un jour que le génie infernal Sakhar prit ses traits et vint demander l’anneau k Amina, une des concubines de Salomon, à laquelle celui-ci l’avait remis. Muni de ce talisman, Sakhar s’empara du trône et changea toutes les lois du royaume, pendant que le véritable roi, devenu méconnaissable aux yeux de ses sujets, était réduit k errer en demandant l’aumône. Enfin, après quarante jours, laps de temps pendant lequel avait duré l’adoration de l’idole, Sakhar prit la fuite et jeta l’anneau dans la mer. Un poisson l’avala, fut pris ’ par un pêcheur, et le hasard voulut que ce poisson fût servi à Salomon, qui retrouva l’anneau dans ses entrailles. Remis en possession de son talisman, le grand roi recouvra sa couronne, se saisit de Sakhar et le fit jeter dans le lac de Tibériade, une pierre au cou,

Aonean d’argent (l’), opéra-comique en un acte, paroles de MM. Jules Barbier et Léon Battu, musique de M. Deffès ; représenté k l’Opéra-Comique le 5 juillet 1835. Ce petit ouvrage a servi de début à M. Deffès dans la carrière de la composition lyrique. On a remarqué l’harmonie élégante et l’expression bien sentie de la romance sur la marguerite. Les rôles ont été remplis par Ponchard, Bussine, Mlle» Rey et Andréa Favel.

ANNECY (lac d’), lac de France (Haute-Savoie). Long de 14 kilom., large de 1 k 3 kilom., avec une profondeur moyenne de

30 mètres, il est dominé sur sa rive orientale par la chaîne de la Tournette, dont le sommet principal, haut de 2,364 mètres, offre un panorama admirable ; sa rive occidentale est dominée par le mont Semnoz. Les eaux du lac traversent la ville d’Annecy par trois canaux, appelés les Thioux, qui y mettent en mouvement les roues d’un grand nombre d’usines ; il reçoit le Pournet et l’EauMorte.

  • ANNECY, ville de France (Haute-Savoie),

ch.-l. du départ., au pied de la chaîne du Semnoz, k l’extrémité septentrionale du lac dont elle porte le nom ; pop. aggl., 9,097 hab.

— pop. tôt., 11,581 hab. L’arrond. comprend 7 cant., 98 comin., 86,882 hab. Industrie et commerce importants ; filatures de coton, tanneries, papeterie, fabrique d’étoffes de soie. On remarque, parmi ses monuments : la cathédrale, bâtie vers 1523 ; l’église Saint-Dominique, inaugurée en 1445 ; l’église Notre-Dame, récemment reconstruite ; l’église de la Visitation, où sont les reliques de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantai ; le château, jadis la résidence des comtes du Genevois, transformé aujourd’hui en caserne ; l’hôtel de ville, édifice moderne, près du lac ; l’évêché, l’hôpital et le grand séminaire.

Histoire. De nombreuses découvertes d’antiquités font penser qu’Annecy existait déjà au temps des Romains ; mais la première pièce authentique où il soit fait mention de cette ville est une charte de l’empereur Lothaire (867). Capitale des comtes de Genève au xe siècle, elle appartenait aux ducs de Savoie au xv<= siècle. Après l’annexion de la Savoie kla France, en 1860, elle est devenue le chef-lieu du département de la HauteSavoie.

Année terrible (i/), recueil de poëmes, par Victor Hugo (1872, in-8°). Victor Hugo n est pas de ces poètes qui s’isolent des choses de leur temps, pour le pur amour de l’art ; pour lui, qui a déclaré autrefois que le poète a charge d’âmes, si la Muse peut s’égarer et rire dans les moments calmes, elle ne doit songer, dans les jours troublés, qu’à la patrie et aux devoirs du citoyen ; elle doit donner, non des merveilles de forme et de style, mais des enseignements. Il avait été magnifiquement inspiré en écrivant, au lendemain du 4 Décembre, les admirables poèmes des Châtiments ; il montre non moins d’ampleur et