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se battre au nom de principes qu’ils ne partagent pas, c’est tout à fait inadmissible. Vainement invoquerait-on en faveur de la Commune des raisons de salut public, ce serait revenir à la fameuse raison d’État, qui a toujours servi à masquer des actes d’arbitraire et de despotisme. Mais la Commune ne se borna même pas à ce retrait des droits civiques, elle organisa la chasse aux réfractaires. Des gardes nationaux arrêtaient des jeunes gens en pleine rue, empêchaient les voitures de circuler, fouillaient les omnibus et enrôlaient de force dans cette épouvantable guerre civile des gens qui ne voulaient point combattre. Alors, parmi les hommes qu’atteignait cette réquisition, ce fut à qui essayerait d’y échapper, quand on n’était pas, du moins, un partisan bien dévoué des procédés de la Commune. Tous les moyens étaient bons, pourvu qu’ils réussissent, car les portes étaient soigneusement gardées. Les uns profitaient d’une nuit obscure pour se faire descendre au pied du mur d’enceinte au moyen d’une corde ; d’autres employaient des ruses plus ou moins bien combinées. En voici une dont nous pouvons garantir l’authenticité. À cette époque, comme aujourd’hui encore, un grand nombre d’inhumations avaient lieu au cimetière d’Ivry, vulgairement appelé Champ de navets, et situé à une assez grande distance des fortifications. Le poste établi à chaque porte laissait naturellement passer le convoi. Un réfractaire voulait-il quitter Paris, il endossait des vêtements de circonstance, suivait le premier corbillard venu qui prenait la direction du Champ de navets et, en approchant de la porte, mettait son mouchoir sur ses yeux, affectait de sangloter, laissait voir, en un mot, tous les signes extérieurs de la douleur la plus inconsolable. Une fois hors de vue et de portée, il « lâchait » ce mort ou cette morte, dont il n’avait jamais entendu parler, et s’esquivait prestement à travers champs. Toutefois, ce procédé ingénieux ne tarda pas à être éventé, et alors il n’eût plus été prudent de le mettre en pratique. Du reste, beaucoup de personnes durent rester à Paris malgré elles, soit pour une raison, soit pour une autre, quand même elles auraient trouvé le moyen de s’évader.

Un autre décret du 6 avril supprimait le grade de général et nommait le Polonais Dombrowski, chef de la 12e légion, au commandement de la place de Paris en remplacement de Bergeret. Au reste, une moitié de ce décret allait rester lettre morte, car, peu de jours après, le délégué à In guerre Cluseret faisait publier dans l'Officiel un arrêté qui fixait la solde des généraux de division et des généraux de brigade. Pour stimuler ses bataillons, la Commune décida que tout homme atteint, en la défendant, d’une blessure entraînant une incapacité de travail partielle ou absolue recevrait une pension annuelle de 300 à 1,200 francs. Les morts devaient être enterrés aux frais de la Commune. Un décret du 10 avril attribuait une pension de 600 francs aux veuves des gardes nationaux tués « pour la défense des droits du peuple. » L’article 2 portait : « Chacun des enfants, reconnus ou non, recevra, jusqu’à l’âge de dix-huit ans, une pension annuelle de 3S5 francs, payable par douzième. »

En dépit de leur échec à Châtillon, les fédérés ne cessaient de faire tonner leur artillerie sur les positions occupées par l’armée. Les forts du Sud faisaient rage, et l’on ne saurait se figurer le gaspillage de munitions qui eut lieu en ce moment. À la moindre alerte, c’était un feu roulant d’artillerie et de mousqueterie épouvantable. Les hauteurs et le village de Châtillon, les villages de Clamart, de Meudon, de Sèvres et de Bellevue étaient criblés de projectiles. Cette canonnade, qui atteignit toute son intensité dans la période du 6 au 10 avril, tenait constamment les soldats en éveil, car les chefs de l’armée redoutaient à chaque instant une attaque, une surprise inopinée de la part de ces combattants sans discipline, mais non dépourvus de courage et d’audace. Mais les fédérés n’en perdaient pas moins journellement du terrain ; le 8 avril, les avant-postes de l’armée furent portés à Sceaux et à Bourg-la-Reine ; ils ne purent, toutefois, s’avancer plus loin alors, car les fédérés avaient pu armer les redoutes des Hautes-Bruyères et de Moulin-Saquet, qui tinrent, de ce côté, l’armée à distance.

Tous ceux qui ont habité Paris à cette triste époque se rappellent quelle fureur de distinctions puériles sévit parmi tous ceux que l’élection ou la Commune avait investis d’une dignité quelconque. Le délégué à la guerre, Cluseret, qui affectait volontiers des allures de Spartiate, crut devoir, dans l’avertissement suivant, adressé à la garde nationale, rappeler celle-ci au sentiment de la simplicité que comporte le régime républicain, et qu’imposaient plus encore les circonstances :

« Citoyens,

« Je remarque avec peine qu’oubliant notre origine modeste, la manie ridicule du galon, des broderies, des aiguillettes commence à se faire jour parmi nous.

« Travailleurs, vous avez pour la première fois accompli la révolution du travail par et pour le travail.

« Ne renions pas notre origine, et surtout n’en rougissons pas. Travailleurs nous étions, travailleurs nous sommes, travailleurs nous resterons.

« C’est au nom de la vertu contre le vice, du devoir contre l’abus, de l’austérité contre la corruption que nous avons triomphé, ne l’oublions pas.

« Restons vertueux et hommes du devoir avant tout, nous fonderons alors la République austère, la seule qui puisse et ait le droit d’exister.

« Avant de sévir, je rappelle mes concitoyens à eux-mêmes : plus d’aiguillettes, plus de clinquant, plus de ces galons qui coûtent si cher à notre responsabilité.

« À l’avenir, tout officier qui ne justifiera pas du droit de porter les insignes de son grade, ou qui ajoutera à l’uniforme réglementaire de la garde nationale des aiguillettes ou autres distinctions vaniteuses, sera passible de peines disciplinaires.

« Je profite de cette circonstance pour rappeler chacun au sentiment de l’obéissance hiérarchique dans le service ; en obéissant à vos élus, vous obéissez à vous-mêmes.

« Paris, le 7 avril 1871. »

Les « distinctions vaniteuses » ne devaient pas cesser pour cela.

Signalons en passant un fait assez caractéristique. Le jeudi 6 avril, le 137e bataillon, appartenant au XIe arrondissement, s’était rendu rue Folie-Méricourt, où était remisée la guillotine, avait brisé la hideuse machine aux applaudissements de la foule et en avait livré les débris aux flammes.

Le 7 avril, un arrêté de la commission municipale prescrivait la substitution du drapeau rouge au drapeau tricolore sur les monuments publics.

Vers cette époque eurent lieu plusieurs tentatives de conciliation, de rapprochement entre Paris et Versailles, faites par des hommes animés, sans doute, d’intentions louables et honnêtes, mais qui eurent le tort de présenter au gouvernement des programmes, des constitutions politiques plutôt que la liste des concessions qui eussent pu être faites de part et d’autre. Évidemment, le gouvernement ne pouvait traiter sur de telles prétentions. M. Thiers reçut plusieurs fois les délégués des différents groupes de conciliateurs, et il affirma constamment son intention de maintenir la République. Il déclara que la Commune devait commencer par se dissoudre et que les gardes nationaux devaient déposer leurs armes, sous la promesse positive qu’ils auraient la vie et la liberté sauves, à l’exception des généraux de la Commune, et qu’ils continueraient à recevoir la solde de 1 franc 50 centimes par jour jusqu’à la reprise du travail. Malheureusement, la valeur de ces affirmations, très-loyales au fond, était singulièrement diminuée par une déclaration insérée dans le Journal officiel de Versailles du 9 avril, retraçant l’historique des faits antérieurs au 28 mars et se terminant ainsi :

« D’abord dirigée par le Comité central, sorte de conseil militaire et dictatorial, l’insurrection a cherché à se légitimer par des élections qui ont abouti à l’établissement de la Commune. Ces élections, faites sans droit, sans listes, sans surveillance et sans garanties aucunes, n’ont amené au scrutin qu’une portion infime de la population électorale. Une partie des élus n’a pas même obtenu le huitième du nombre des électeurs. Quelques-uns sont des étrangers non naturalisés, et dix-huit membres sur quatre-vingt-douze ont déjà donné leur démission.

« À peine constituée, la Commune, en face de laquelle subsistait toujours le Comité central, qui n’a pas voulu se dissoudre, a remis ses pouvoirs à une commission exécutive de cinq membres, pour lesquels toute la politique se résume dans la reproduction gratuite et dans l’imitation atroce, quels que soient d’ailleurs le but, les circonstances et l’état social, des procédés de 1793. Ces antiquaires forcenés veulent que la terreur ait, elle aussi, sa restauration, aggravée encore par les procédés du brigandage.

Cette fureur d’anachronisme, qui cherche à copier les mauvaises journées de la Révolution, s’est appesantie sur Paris comme sur une proie. Les menaces de mort, la suspicion permanente ont causé une nouvelle émigration. Plus de 200,000 personnes ont quitté Paris, et si l’on ajoute à ce nombre toutes celles qui, lasses d’être enfermées dans la ville par le siège, s’en sont échappées comme d’une prison au lendemain du 28 janvier, on verra que l’absence d’une fraction notable de la population de Paris a secondé singulièrement les chances des néo-terroristes.

« Mal à l’aise dans ses limites et sentant qu’au lieu d’être une révolution, elle n’était que l’insurrection d’une ville, l’émeute a osé se porter sur Versailles, oubliant que, lorsque les Parisiens de la première révolution allaient y chercher l’Assemblée et le roi, ils ne passaient pas du moins sous les regards des Prussiens, échelonnés en curieux sur les hauteurs.

Soutenus par une armée fidèle et patriotique, qui comprend qu’il y va de l’existence du pays, l’Assemblée et le gouvernement ont victorieusement repoussé cette attaque. L’insurrection a dû se replier sur la capitale, où elle périt de consomption.

« Si, à travers toutes ces violences, on cherche à démêler quel a été le motif mis en avant par cette rébellion, on en trouve plusieurs.

« Elle n’a que trop su payer de mots la crédulité populaire.

« Elle a inscrit sur son drapeau rouge :

« 1o La demande de la révision de la loi sur les échéances ;

« 2o La demande d’une loi sur les loyers ;

« 3o La demande de franchises municipales pour Paris ;

« 4o La crainte d’une restauration monarchique.

« Si tel avait été le but réel de l’insurrection, la guerre civile était bien inutile pour y atteindre. L’Assemblée nationale avait accordé le premier point, promis le second, discuté d’urgence une loi sur les municipalités, et enfin l’honorable président du conseil s’est exprimé sur le respect de la forme républicaine en termes qui ne laissent aucun doute.

« En admettant même que les solutions agréées par l’Assemblée eussent paru insuffisantes à quelques-uns, nous vivons sous un régime de liberté qui donne à chacun tous les moyens possibles de convertir pacifiquement ses concitoyens à sa propre opinion.

« Mais, pour voir sous leur vrai jour les hommes de la Commune, pour savoir exactement ce qu’ils veulent, il faut regarder moins à ce qu’ils disent qu’à ce qu’ils font.

« Suppression absolue de la liberté d’aller et de venir et de toutes les libertés individuelles, espionnage et délation en permanence, confiscation et vol avec effraction des caisses publiques, arrestation et condamnation des honnêtes gens, élargissement des condamnés, appel aux armes des repris de justice, visites domiciliaires, réquisitions forcées, pillage des entrepôts et des maisons de banque, spoliation à main armée, enrôlement forcé des citoyens pour la guerre civile, prise d’otages, réhabilitation de l’assassinat, exercice systématique du brigandage sous toutes ses formes, voilà les bienfaits qu’assure à la ville de Paris une insurrection qui ne trouve pas assez libérales les lois votées par l’Assemblée !

« C’en est assez pour démontrer qu’il n’y a entre ses revendications et ses intentions, entre son langage et ses actes, aucun rapport ; entre elle et ce qu’on appelle, à proprement parler, un parti politique, aucune similitude.

« Le mouvement qui a éclaté dans Paris ne porte dans son sein aucune idée. Il est né d’une haine stérile contre l’ordre social. C’est la fureur de détruire pour détruire ; c’est un certain fonds d’esprit sauvage, un certain besoin de vivre sans frein et sans loi qui reparaît en pleine civilisation.

« Le mot de Commune ne signifie pas autre chose. Il n’est que l’expression des instincts déréglés, des passions réfractaires qui s’attaquent à l’unité séculaire de la France comme à un obstacle.

« Certains hommes trouvent que la France est trop forte, trop policée pour eux. Cette grande organisation nationale les gêne ; elle les soumet à une existence trop régulière. Il leur faudrait les guerres privées du moyen âge, avec la vie aventureuse, les aubaines, les coups de main et le droit du plus fort.

« Voilà pourquoi, au lendemain de l’invasion allemande, ils proposent à la France de se défaire de ses propres mains.

« Ils se révoltent de vivre en société civilisée, et ce qu’ils veulent, sous le nom de Commune, c’est, pour l’appeler de son vrai nom, le démembrement volontaire. »

Nous ne nous sentons aucune tendresse, nous dirons même aucune sympathie pour les membres de la Commune en général ; mais nous trouvons que ce langage passionné, ces exagérations évidentes qui prouvent qu’à Versailles on était dans l’ignorance la plus complète du véritable état des esprits dans Paris, n’étaient guère de nature à opérer un rapprochement et favorisaient bien plutôt les projets des exaltés de la Commune. Les hommes de bon sens et de sang-froid que n’aveuglait point la passion politique, et il y en avait un grand nombre, même dans les rangs de la garde nationale, gémissaient de ce langage qui creusait un abîme de plus en plus profond entre les deux partis. Quant aux affirmations concernant l’Assemblée, le gouvernement eut tort de ne pas comprendre qu’elle n’inspirait à tous les républicains qu’une défiance invincible et trop justifiée ; on l’a bien vu depuis. La représenter comme animée de bonnes intentions à l’égard de la population parisienne était un trop grossier démenti donné à l’évidence. Le résultat fut la mise à exécution du décret sur les otages, et, du 3 au 16 avril, de nombreuses arrestations eurent lieu dans Paris. Parmi les personnes arrêtées et qui appartenaient pour la plupart au clergé, nous citerons : MM. Darboy, archevêque de Paris ; Crozes, aumônier de la prison de la Roquette ; Deguerry, curé de la Madeleine ; le Père Olivaint, supérieur de la maison des jésuites de la rue de Sèvres ; Icard, supérieur du séminaire Saint-Sulpice ; Simon, curé de Saint-Eustache ; Bertaux, curé de Saint-Pierre de Montmartre ; le Père Bousquet, supérieur de la congrégation de Picpus ; Bayle, vicaire général ; Lartigue, curé de Saint-Leu ; Millaut, curé de Saint-Roch ; de Geslain, curé de Saint-Médard ; les supérieur, directeurs et professeurs du séminaire d’Issy ; enfin, un assez grand nombre d’autres prêtres ou de religieux ; en même temps, environ vingt-six églises étaient fermées et beaucoup de congrégations religieuses supprimées. La Commune, voulant tirer parti de ses otages ecclésiastiques, fit proposer alors à Versailles un échange entre M. Darboy et Blanqui, retenu prisonnier par le gouvernement. Le gouvernement refusa obstinément, et, par ce refus, on peut dire qu’il assuma une part de responsabilité dans le meurtre de l’archevêque de Paris. Il n’ignorait pas que la Commune était fermement résolue à ne reculer devant aucune extrémité.

Le 11 avril, le Journal officiel de Paris publiait un décret de la Commune instituant dans chaque légion un conseil de guerre, composé de sept membres : un officier supérieur, président ; deux officiers, deux sous-officiers et deux gardes. Un décret du 12 avril réglait ainsi la solde de la garde nationale :

Général en chef, 16 fr. 65 par jour, 500 fr. par mois ;

Général en second, 15 fr. par jour, 450 fr. par mois ;

Colonel, 12 fr. par jour, 360 fr. par mois ;

Commandant, 10 fr. par jour, 300 fr. par mois ;

Capitaine, chirurgien-major, adjudant major, 7 fr. 50 par jour, 223 fr. par mois ;

Lieutenant, aide-major, 5 fr. 50 par jour, 165 fr. par mois ;

Sous-lieutenant, 5 fr. par jour, 150 fr. par mois.

Telle était la solde des officiers de la garde nationale appelés à un service actif en dehors de l’enceinte fortifiée. Dans l’intérieur de Paris, tant que durerait la situation actuelle, cette solde devait être de 2 fr. 50 par jour pour les sous-lieutenants, lieutenants et capitaines ; de 5 fr. pour les commandants et adjudants-majors.

Un autre décret du 13 avril réglait l’organisation et la solde du corps médical attaché aux ambulances de la garde nationale.

Le 12 avril, la Commune prenait la décision suivante, à laquelle le pauvre Courbet resta bien étranger :

« Considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brutale et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la République française, la fraternité,

« Décrète :

« Article unique. La colonne de la place Vendôme sera démolie. »

Nous ne nous sentons pas le moins du monde, aujourd’hui surtout, fiers d’être Français en contemplant la colonne ; mais commettre un acte de vandalisme au nom du droit international et de la fraternité, en présence des Prussiens qui nous tenaient leur lourd talon ferré sur la gorge, c’était tout simplement un acte de sentimentalité socialiste inepte et grotesque.

À partir du 15 avril, le Journal officiel publia le procès-verbal de chaque séance de la Commune, mesure vivement réclamée par la presse. Quoique ces comptes rendus soient sommaires et fort incomplets, ils n’en sont pas moins curieux à consulter pour l’historique de cette ardente période révolutionnaire. On y voit avec quelle légèreté et quelle incompétence les questions les plus graves étaient trop souvent discutées et tranchées. Les plus intelligents, tels que Delescluze et Vermorel, parvenaient à peine à se faire écouter.

Le 14 avril, le Journal officiel de Versailles publiait la circulaire suivante, adressée aux préfets par le chef du pouvoir exécutif.

« Ne vous laissez pas inquiéter par de faux bruits : l’ordre le plus parfait règne en France, Paris seul excepté. Le gouvernement suit son plan et il n’agira que lorsqu’il jugera le moment venu. Jusque-là, les événements de nos avant-postes sont insignifiants. Les récits de la Commune sont aussi faux que ses principes. Les écrivains de l’insurrection prétendent qu’ils ont remporté une victoire du côté de Châtillon ; opposez un démenti formel à ces mensonges ridicules. Ordre est donné aux avant-postes de ne dépenser inutilement ni la poudre ni le sang de nos soldats.

« Cette nuit, vers Clamart, les insurgés ont canonné, fusillé dans le vide, sans que nos soldats, devant lesquels ils fuient à toutes jambes, aient daigné riposter.

« Notre armée, tranquille et confiante, attend le moment décisif avec une parfaite assurance, et, si le gouvernement la fait attendre, c’est pour rendre la victoire moins sanglante et plus certaine.

« L’insurrection donne plusieurs signes de fatigue et d’épuisement.

« Bien des intermédiaires sont venus à Versailles pour porter des paroles, non pas au nom de la Commune (sachant qu’à ce titre ils n’auraient pas été reçus), mais au nom des républicains sincères, qui demandent le maintien de la République et qui voudraient voir appliquer des traitements modérés aux insurgés vaincus. La réponse a été invariable : « Personne ne menace la