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rées d’un magasin d’approvisionnement de l’ennemi, dans lequel nous avons trouvé 69 tonneaux contenant du jambon, du fromage et du lard.

« Le combat continue avec acharnement. L’artillerie ennemie, placée sur la hauteur de Courbevoie, nous couvre de projectiles et de mitraille ; mais, malgré la vivacité de ses feux, notre aile droite exécute en ce moment un mouvement dans le but d’envelopper les troupes de ligne qui se sont engagées trop en avant. Il me faut 5 bataillons de troupes fraîches, 2,000 hommes au moins, parce que les forces ennemies sont considérables. »

Le Journal officiel du 20 avril contenait cet arrêté, qui portait une grave atteinte à la liberté du commerce et de l’industrie, en affichant des sentiments d’intérêt pour une classe d’ouvriers :

« Sur les justes demandes de toute la corporation des ouvriers boulangers,

« La commission exécutive

« ARRÊTE :

« Art. 1er. Le travail de nuit est supprimé.

« Art. 2. Les placeurs institués par l’ex-police impériale sont supprimés. Cette fonction est remplacée par un registre placé dans chaque mairie pour l’inscription des ouvriers boulangers. Un registre central sera établi au ministère du commerce.

« La commission exécutive :

Cournet, A. Vermorel, G. Tridon, Delescluze, Félix Pyat, Avrial, E. Vaillant. »

La vérité est que patrons et ouvriers réclamèrent contre cette mesure ; mais la Commune maintint son décret.

Pour donner au lecteur une idée de ce qu’étaient les séances de la Commune, nous empruntons au Journal officiel de Paris le compte rendu de celle du 19 avril 1871, relative à la validation des dernières élections.

« PRÉSIDENCE DU CITOYEN LEFRANÇAIS.

« Le citoyen Demay, nommé assesseur, prend place au bureau.

« Le procès-verbal est lu et adopté.

« L’Assemblée décide que, les discussions ou les incidents qui pourraient se produire au cours de la séance devant rester secrets, ces discussions ou incidents ne seront pas reproduits dans le compte rendu officiel.

« Le citoyen président a reçu un document concernant les élections nouvelles. Il demande au citoyen Parisel s’il est chargé de statuer sur ces élections. Il n’y a pas eu de commission de nommée ; maintient-on la dernière ?

« Le citoyen Parisel. — Je demande à n’en plus faire partie.

« Le citoyen président. — Les citoyens P. Henri, Ranvier et Martelet sont nommés membres de la commission chargée de statuer sur les dernières élections. Ces citoyens sont priés de nous faire un rapport.

« À cinq heures, le citoyen Martelet fait le rapport de la commission des élections (concluant à la validation des élections ayant obtenu la majorité absolue sur le nombre des votants).

« Le président. — Le rapport conclut à ne pas tenir compte du huitième et à se contenter d’admettre comme valable la majorité absolue des suffrages exprimés.

« Le citoyen Beslay veut que la loi soit observée ; il cède la parole au citoyen A. Arnould.

« Le citoyen Arnould. — Je me prononce pour l’observation stricte de la loi, qui impose le huitième. En validant les élections faites en dehors de la loi, nous invalidons forcément les autres.

« Il n’est pas admissible qu’un membre de la Commune se prétende élu avec 500 électeurs seulement.

« Quel est notre pouvoir ? qu’est-ce qui fait sa force ? C’est que nous sommes des élus. Nous porterions la plus grave des atteintes au suffrage universel si nous procédions autrement. Dans ce cas, il aurait mieux valu laisser l’autorité au Comité central.

« Si vous admettiez les conclusions du rapport, il n’y a pas de raison pour qu’un candidat ne soit pas élu par 50 électeurs.

« Il faut un terme, c’est le huitième ; observons-le. Il y a onze élections faites dans les conditions de la loi, Validons-les ; mais n’acceptons pas les autres, ce serait diminuer la valeur de notre propre mandat, car on pourrait alors nous objecter que tel citoyen ayant obtenu 2 voix, la sienne et celle de son fils, aurait le droit de se prétendre représentant.

« Il faut se maintenir dans les termes de la loi. Dans les circonstances graves où nous nous trouvons, on ne doit pas valider les élections en dehors du huitième. Ce serait le plus grand croc-en-jambe que jamais gouvernement ait donné au suffrage universel ; d’ailleurs, nous ne serions pas les élus de la population de Paris.

« Le citoyen P. Grousset. — Je ne demande pas l’effet que produira sur le gouvernement de Versailles le résultat des élections de Paris, mais je me demande seulement quel effet produira l’élection des membres qui n’ont pas eu le huitième. Il n’y a pas, en réalité, de loi électorale ; par le fait de l’admission de membres n’ayant pas eu le huitième, nous avons déclaré ne pas accepter les buses formulées par le Comité central, en sorte que nous n’avons pas de loi électorale.

« La commission ne propose pas d’accepter les citoyens qui ont eu la majorité relative ; elle vous propose d’admettre simplement les citoyens qui ont eu la majorité absolue des votants.

« Vous n’avez pas la base d’évaluation de la population. Vous n’avez pas de loi électorale. La seule chose sérieuse serait de s’en rapporter à la sagesse populaire, qui a voté comme elle a voulu, et d’admettre tout membre qui a eu la majorité absolue des suffrages exprimés.

« Le citoyen Varlin. — Je repousse les observations présentées par le citoyen Arnould. Il est impossible que nous admettions cette loi, que nous ne pouvons reconnaître. Quant à moi, je suis pour les conclusions du rapport.

« Dans toute société qui obéit à des règles fixes, on s’en rapporte toujours à la majorité absolue. Aux dernières élections nous avons admis des candidats qui n’avaient pas réuni le huitième ; ne nous déjugeons pas.

« Le citoyen Billioray. — En supposant que tout un arrondissement s’abstienne et qu’il n’y ait que cinq votants, ces votants sont les seuls partisans de la Commune, les autres ne veulent pas voter pour une commune quelconque…

« Le citoyen Urbain. — Pour moi, l’abstention ne peut jamais être une raison. Il y a un moyen de manifester son opinion, c’est le bulletin blanc. Le nombre de bulletins blancs eût pu invalider l’élection ; or, puisque ceux qui ne veulent pas de nous ne l’ont pas fait, nous devons passer outre.

« Le citoyen Arnould craint que nous ne tombions dans le ridicule et l’odieux. Or, je dis que ce sont ceux qui n’ont pas voté qui sont tombés les premiers dans l’odieux et le ridicule. Ceux qui n’ont pas voulu défendre leur liberté par le vote ne sont à mes yeux ni Français, ni Allemands, ni Chinois.

« Le citoyen Langevin. — Je me trouve dans une situation assez difficile, car je suis précisément de ceux qui ont été admis au premier tour de scrutin. Malgré cette situation, je me prononce contre la validation des élections.

« Pour ma part, je regrette la décision prise par l’assemblée ; j’aurais protesté si je n’avais envisagé la situation qui nous était faite, et je pense qu’en adoptant les conclusions du rapport nous porterions une grave atteinte à l’autorité morale de la Commune.

« Il faut être logique. Or, il y a un arrêté qui va à l’encontre des arguments qu’on vient d’exposer ; dans le XVIIe arrondissement, vous avez ajouté une élection en raison du nombre des votants ; eh bien, vous admettez sans doute que vous avez une base quand il s’agit de faire voter, vous devez donc en avoir une pour la validation.

« Le citoyen Ranvier. — Je n’ajouterai que quelques mots. Dans le XVIIe arrondissement, le citoyen Gombault n’est pas élu ; dans le XXe, ils sont tous élus à une faible majorité ; nous ne connaissons pas de loi électorale.

« Le citoyen Régère. — Mais nous n’en avons pas fait ! Nous appelons tout le monde au vote, tant pis pour ceux qui ne se présentent pas. Je trouve le huitième ridicule.

« Le citoyen Clémence. — Je veux respecter le huitième. Dans les professions de foi, même dans celles des membres qui se prononcent aujourd’hui contre le huitième, nous avons tous accepté la loi de 1849.

« Les candidats qui n’auraient pas obtenu ce minimum subiront un second tour de scrutin à la majorité relative. Pour moi, je déclare que je ne veux pas être l’élu d’une réunion publique, mais bien l’élu du peuple.

« La clôture est demandée. Le citoyen Allix parle contre la clôture.

« Le citoyen président met la clôture aux voix ; le résultat donne 18 pour et 17 contre.

« La clôture est prononcée.

« Le président met aux voix les conclusions du rapport.

« L’appel nominal est demandé par les citoyens Arnaud, Vallès, Vermorel, Avrial et Clémence.

« Le citoyen Blanchet. — Je vote pour le rapport, la majorité absolue des votants, puisque aux premières élections on n’a pas tenu compte du huitième pour nous admettre, nous.

« Un membre. — Et moi aussi, je vote pour les conclusions du rapport. Les électeurs qui n’ont pas rempli leur devoir ont d’eux-mêmes renoncé au droit d’être représentés, et je ne me reconnais pas le droit d’avoir plus qu’eux souci de leurs intérêts.

« Le citoyen P. Grousset. — J’adopte les conclusions du rapport, tout en regrettant qu’elles ne soient pas plus larges et n’admettent pas immédiatement les candidats qui ont obtenu une majorité quelconque.

« L’abstention est une désertion quand le scrutin est libre.

« Le citoyen Régère. — En raison de l’état de guerre, je vote l’adoption du rapport.

« Le citoyen Adolphe Clémence. — Afin de maintenir haut et ferme l’autorité de la Commune, je vote contre les conclusions du rapport.

« Le citoyen J. Miot. — Je vote contre la validation des candidats qui n’ont pas obtenu le huitième des électeurs inscrits, parce que les élections ont eu lieu sous cette condition,

« Vu les circonstances exceptionnelles dans lesquelles les réélections doivent avoir lieu, j’aurais désiré que l’assemblée, par modification à la condition du huitième, décidât que ces élections se feraient à la majorité relative des suffrages exprimés.

« Le citoyen Rastoul. — Je vote contre le rapport, parce que, la Commune ayant déclaré s’en rapporter à la loi qui demandait le huitième plus un des électeurs inscrits, le rapport passe outre, ne tenant aucun compte des décisions prises par convention et affiches sur le premier décret de la Commune. Le rapport porte ainsi atteinte au suffrage universel, détruit la force morale de l’assemblée et frappe d’avance ses décisions d’impuissance relative.

« Les conclusions du rapport sont adoptées à la majorité de 26 contre 13.

« La séance est levée à sept heures et renvoyée à demain deux heures. »

Ainsi, comme le faisait très-justement observer Arnould, « tel citoyen ayant obtenu deux voix, la sienne et celle de son fils, aurait le droit de se prétendre représentant. »

Dans sa séance du 20 avril, la Commune prit la mesure suivante :

« 1o Le pouvoir exécutif est et demeure confié, à titre provisoire, aux délégués réunis de neuf commissions, entre lesquelles la Commune a réparti les travaux et les attributions administratives ;

« 2o Les délégués seront nommés par la Commune, à la majorité des voix.

« 3o Les délégués se réuniront chaque jour et prendront, à la majorité des voix, les décisions relatives à chacun de leurs départements ;

« 4o Chaque jour ils rendront compte à la Commune, en comité secret, des mesures arrêtées ou exécutées par eux, et la Commune statuera. »

Les divers services furent divisés en neuf sections, auxquelles le scrutin assigna pour délégués : Cluseret à la guerre, Jourde aux finances, Viard aux subsis : ances, Paschal Grousset aux relations extérieures, Franokel au travail et échange, Protot à la justice, Andrieu aux services publics, Vaillant à l’enseignement, Raoul Rigault k la sûreté générale.

Dans la séance du lendemain 21 avril, les membres de la Commune se répartissaient ainsi entre les diverses commissions :

Guerre : Delescluze, Tridon, Avrial, Ranvier, Arnold.

Finances : Beslay, Billioray, Victor Clément, Lefrançais, Félix Pyat.

Sûreté générale : Cournet, Vermorel, Ferré, Trinquet, Dupont.

Enseignement : Courbet, Verdure, Jules Miot, Vallès, J.-B. Clément.

Subsistances : Varlin, Parisel, E. Clément, Arthur Arnould, Chainpy.

Justice : Gambon, Dereure, Clémence, Lan — gevin, Durand,

Travail et échange : Theisz, Malon, Serrailler, Ch. Longuet, Chalin.

Relations extérieures : Meillet, Gérardin, Amouroux, Johannard, Vullès.

Services publics : Ostyn, Vésinier, Rastoul, Arnaud, Pothier.

Le 22 avril, Rogeard et Briosne, élus en dehors des conditions prescrites par la loi, informèrent la Commune qu’ils n’acceptaient pas le bénéfice de la validation à la majorité absolue des suffrages exprimés. Félix Pyat donna également sa démission en invoquant le même motif. Cette séance fut orageuse ; au sujet de la suppression de plusieurs journaux qui avait été prononcée quelques jours auparavant, Vermorel accusa hautement Félix Pyat de duplicité, parce que, ayant appuyé cette mesure au sein de la Commune, il la critiquait âprement dans son journal le Vengeur. Félix Pyat se défendit ou plutôt se vengea en appelant Vermorel un bombyx à lunettes ; mais le bombyx était de taille à lui tenir tête. Un autre membre, J.-B. Clément, demanda formellement l’arrestation de Félix Pyat, qui ne fut pas décrétée. Au reste, Pyat ne tarda pas à retirer sa démission, sur les instances, soi-disant, des femmes de son quartier. Comment, en effet, un homme comme lui aurait-il résisté aux instances de tout le beau sexe de son quartier ?

Cependant la Commune ne vivait que d’expédients ; malgré ses emprunts forcés à la Banque, elle était constamment à court d’argent. Déjà, sous le coup de l’indignation publique, elle avait dû restituer à la Compagnie parisienne du gaz une somme de 200,000 francs qu’un agent trop zélé avait cru devoir saisir sous prétexte de recherche d’armes. Un autre de ses agents, le sieur Pilotell, chargé d’arrêter deux journalistes, MM. Chaudey et Polo, avait trouvé l’occasion belle pour les dépouiller de leur argent, mais à son profit personnel.

Nous ne nous attarderons pas à reproduire ici les dépêches journalières et de plus en plus mensongères des généraux de la Commune ; mais, comme nous tenons à donner une photographie aussi complète que possible de la Commune, envisagée sous ses divers aspects, nous allons reproduire ici les détails d’une affaire jugée par la cour martiale dans son audience du 22 avril. On verra dans quel désarroi se trouvaient déjà les bataillons fédérés ; on se demandera comment, avec de pareilles troupes, la Commune espérait lutter avantageusement contre une armée régulière et fortement disciplinée.

« PRÉSIDENCE DU COLONEL ROSSEL.

Vol commis par des artilleurs.Affaire du 105e bataillon.Refus de marcher à l’ennemi.Douze accusés, dont dix officiers.

« De nombreux vols ont été commis à l’École militaire. Les greniers, qui contenaient un nombre considérable d’effets d’habillement, ont été littéralement mis au pillage. Deux canonniers comparaissent aujourd’hui devant la cour, accusés d’avoir participé à ces vols. Ce sont les nommés F…, âgé de trente-sept ans, ancien militaire, et G…, trente-neuf ans, cultivateur, tous deux dans la 19e batterie (nous n’employons que des initiales ; les noms, qui figurent au Journal officiel de la Commune, n’offrant ici aucun intérêt).

« F., avoue avoir à plusieurs reprises jeté aux hommes qui attendaient sous les fenêtres des effets de toutes sortes appartenant aux militaires des corps qui avaient précédemment occupé l’École. Quant à G…, il reconnaît avoir participé aux vols, mais prétend que les officiers de la batterie avaient l’air de les autoriser.

« En présence de cette déclaration, le citoyen président donne l’ordre d’arrêter et d’amener sur le banc des accusés le citoyen L…, capitaine commandant la batterie. Ce nouvel accusé se défend énergiquement ; il affirme avoir fait son possible pour empêcher ses hommes de voler. En voyant les greniers envahis, il a fait, à plusieurs reprises, fermer les portes ; mais on les a forcées.

« Le témoin L…, lieutenant, constate que tout était mis ouvertement au pillage ; chacun venait prendre ce qui était à sa convenance, et, à part le capitaine L…, personne ne cherchait à arrêter les voleurs ; les officiers ne secondaient en aucune façon les efforts du capitaine ; bien plus, le lieutenant H…, toujours en état d’ivresse, était une des causes des plus grands désordres ; cet officier paraissait même encourager les hommes au vol.

« Le président ordonna qu’il soit traduit devant la cour et jugé par contumace s’il y a lieu.

« Le capitaine L… semble intéresser vivement l’auditoire et la cour par quelques paroles dans lesquelles il proteste de ses sentiments honorables :

« Le plus grand malheur que nous ayons, dit-il, c’est que les canonniers soient trop bien payés ; ils ont 3 francs par jour, et cela leur permet de boire plus que de raison. Il y a cependant des hommes de cœur dans la batterie, et je demande que la cour me permette de laver la tache imprimée à notre corps en marchant dès demain au feu. »

« La cour, après quelques instants de délibération, déclare le capitaine L… acquitté. Les nommés F.., et G…, reconnus coupables, sont condamnés à cinq ans de prison.

« L’affaire suivante présente la plus extrême gravité : douze accusés, dont dix officiers, ont à répondre à la grave accusation de refus de marcher à l’ennemi, de violences et complicité de violences envers la personne des chefs. »

Nous nous contenterons de reproduire les interrogatoires.

« Interrogatoire de W… (chef de la 7e légion).

« D. L’affaire soumise à la cour a été provoquée par vous, qui avez accusé les officiers du 105e. Il ressort des rapports que vous vous mettez souvent en état d’ivresse.

« R. J’ai été nommé capitaine il y a sept mois ; j’ai fait fonction de chef de bataillon, jamais personne ne m’a accusé de ce fait. J’ai pris avec mon bataillon possession du télégraphe à la mairie du VIIe arrondissement. Tels sont mes états de service. Si on avait eu affaire à un ivrogne, on ne m’aurait pas à plusieurs reprises donné les suffrages comme capitaine d’abord, puis comme chef de bataillon. Le 13 avril, j’avais dîné chez moi avec ma femme et n’avais nullement bu ; quand j’arrivai à la place Vendôme, la mutinerie avait déjà commencé. J’appelai à moi le capitaine G…, qui m’expliqua les réclamations des hommes. Ils demandaient des cartouches et des vivres.

« J’exhortai les officiers, que je réunis autour de moi, à suivre les ordres donnés au bataillon, et moi-même je me mis à la tête, que je n’ai pas quittée jusqu’à la porte Bineau. La, le chef du 232e fit faire halte. Quand on voulut repartir, nouvelles hésitations, et de nouveau je pris la tête. J’en appelle au commandant du 232e pour constater que je n’étais en aucune façon en état d’ivresse. De plus, on peut voir si mon rapport a pu être rédigé par un homme ivre.

« Je souffre d’une atrophie musculaire à la jambe gauche, ce qui souvent me fait trébucher ; c’est probablement ce qui a pu faire croire que j’étais ivre.

« D. Par quels bataillons avez-vous été nommé chef de légion ?

« R. Par les 105e, 187e et 106e bataillons.

« D. Et c’est seulement le 13 avril que