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comms beaucoup de Berlinois, voit la nature sous ses aspects les plus tristes ; il peint de préférence les paysages par les temps pluvieux, par exemple : l’Inondation de la Prusse occidentale (galerie nationale de Berlin). Au contraire, 1, , Douzette, Ed. Hallotz, G. Engelhardt, C. Saltzmann interprètent la nature avec sentiment. Il nous reste k citer le peintre de batailles G. Bleibtreu, à qui l’on doit Us Wurtembergeois à Waerth, œuvra de valeur, mais bien inférieure, de l’avis des Allemands eux-mêmes, aux. compositions de notre de Neuville. Parmi les animaliers, P. Meyerheim, le fils du célèbre peintre de genre, K. Steffeck, qui reproduit surtout les chevaux, auxquels il adjoint souvent des portraits, puis È. Ockel, élève de Couture, méritent d’être mentionnés.

Dusseldorf. L’école de Dusseldorf s’affranchit de plus en plus des traditions artistiques du commencement du siècle. Ed. von Gebhardt, le peintre religieux, et ses imitateurs personnifient les tendances vers

le réalisme. Le succès considérable de sa Sainte-Cène, qui en 1870 fut achetée par la galerie nationale de Berlin, révéla un artiste de grand talent. Depuis, la Descente de croix, le Christ sur la croix, le Crucifiezle et te Christ à Emmaûs ne rirent qu’augmenter sa renommée. Dans la peinture ft

l’histoire profane, Ed. Bendemann sacrifie également au goût contemporain. Citons de lui Jérémie et la Chute de Jérusalem, qui se trouve a la galerie nationale de Berlin, et une figure de femme, Pénélope, qui parut k l’exposition de Dusseldorf en 1880. Pierre Janssen, le plus remarquable de ses élèves, présente beaucoup

d’analogie avec lui. Brillant coloriste et dessinateur correct, il a su se pénétrer de l’antiquité classique et rendre le mythe de Prométhée avec un profond sentiment artistique. Ses fresques relatives à l’histoire d’Erfurt, compositions plus grandes que nature, décorant les salles de la mairie d Erfurt, sont une fidèle restitution du temps passé. Elles représentent : Saint Boniface prêchant ; Rodolphe de Habsbourg revenant de détruire un repaire de brigands ; et l’Entrée du peuple dans la salle du Conseil pendant la folle année. Certains critiques considèrent Pierre Janssen comme le premier des peintres historiques que Dusseldorf ail produits depuis Alf. de Rethel. M. de Beckerath suit aussi la méthode de Rethel dans tes Funérailles d’Alaric. H nous reste à mentionner W. Beckmann, à qui on doit la Reddition de la forteresse de Rosenberg aux hussites, et Rud. de Bendemann, auteur de l’Enterrement de Frauenlob, célèbre troubadour.

Parmi les peintres de batailles, nous citerons Camphausen, qui reproduit de préférence les cavaliers, et à qui l’on doit les Princes de Prusse à cheoal, et J.-G. Hunten, auteur d’une Kaiserparade, où il a représenté avec beaucoup de talent l’empereur Guillaume et son entourage. Les mêmes tendances que nouî avons signalées plus haut se retrouvent dans la peinture de genre, dont l’un des plus remarquables représentants est R. Jordan. Ce peintre reproduit de préférence des scènes des côtes de Norvège et de la mer du Nord, entre autres, le Naufrage, à l’exposition de Dusseldorf. K.-W. Hubner a choisi pour domaine la peinture des misères humaines. Les dernières œuvres de Benjamin Vautier, l’Arrestation et les Paysans devant la justice, n’ont pas la naïveté qui faisait le charme de ses productions précédentes. Peut-être cela tient-il à ce que le maître a abandonné le genre léger et Dadin dans lequel il a produit tant de chefs-d’œuvre, notamment la Leçon de danse (à la galerie nationale de Berlin). H. Salentin est le peintre de la vie champêtre et intime. Une de ses meilleures toiles est l’Enfant trouvé, exposé k Dusseldorf. C. Bocfcelmann forme un contraste complet avec un fin psychologue comme "Vautier. C’est un naturaliste ne peignant que ce que l’œil perçoit. Les détails sont exécutés de main de maître ; la vérité des personnages, pris généralement dans la bourgeoisie, est frappante. Mais sa Banque populaire en faillite, le Montde-Piété et tant d’autres œuvres remarquables à plus d’un titre, ne parlent pas au sentiment du spectateur, le laissent froid. Citons encore, parmi les peintres de genre : L, Kolitz, également connu comme paysagiste ; J. Scneurenberg, W. Simmler, Othon Erdmann. Les deux frères André et Oswald Acheubach assurent à Dusseldorf le premier rang parmi les centres artistiques de l’Allemagne, pour la peinture de paysage. André, surtout peintre de marine, sait rendre avec une grande énergie les côtes de la mer du Nord battues par la tempête et les sites de ces contrées, où la nature est terrible dans ses manifestations, Oswald, au contraire, a uné préférence marquée pour les paysages d’Italie. Peintre réaliste, André Aohenbach connaît cependant parfaitement les anciens maîtres des Pays-Bas et ne copie pas la nature servilement ; chacune de ses œuvres est une véritable création. Citons, parmi ses derniers tableaux : Bives de l’Escaut, Près d’Anvers, le Port d’Ostende et le Marché aux poissons d’Amsterdam (aquarelle). La splendeur du ciel d’Italie a été rendue avec une- richesse de coloris remarquable par Oswald Acheubach, et des scènes di la rie populaire animent généralement

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ses paysages. Nous citerons : la Vue de Capri, parmi ses œuvres récentes. La plupart des paysagistes de Dusseldorf, notamment R. Burnier, A. FlRinm, sont des disciples de ces deux grands maîtres.

Munich. Dans l’école de Munich, la plus importante et la plus féconde de l’Allemagne contemporaine, ce qui domine presque uniquement, c’est le réalisme qu’y introduisit Piloty. Pendant vingt-cinq ans ce peintre en fut le chef incontesté ; mais, depuis quelques années, le sceptre artistique a passé entre les mains de l’un de ses élèves, M. Diez. La nouvelle école cherche surtout l’imitation de la nature, l’exactitude dans les détails et n’attache pas autant d’importance que Piloty à la nature du sujet représenté. Les quelques idéalistes qui méritent encore une mention ne brillent pas au premier rang. Parmi ces derniers, citons A. Hœvemeyer mort en 1878, dont les meilleures œuvres sont les peintures décoratives du Polytechnicum k Munich, et Auguste Spiesz, qui a terminé les peintures des frises dans la mai-Son du conseil de Landshut, et qui rappelle la façon du vieux maître Schwind. Bien qu’il eût plus de dispositions pour la peinture de genre, Piloty s’adonna à la peinture historique, qui seule était en honneur de son temps à Munich. Citons quelques-unes des dernières œuvres du célèbre maître, qui se trouvent presque toutes dans les inusées de Munich : Le Triomphe de Germanicus (nouvelle Pinacothèque de Munich) ; les Girondins marchant à l’échafaud (1879) ; la Martyre chrétienne (exposition de Munich, 1883) ; représentant le cadavre d’une martyre sur lequel un jeune augure romain jette un regard de compassion en pénétrant dans le cirque. À côté de Piloty, mentionnons M. Lindenschmidt qui, lui aussi, a formé de nombreux disciples. Ses derniers tableaux : Vénus devant le cadavre d’Adonis ; ta Migration des Goths ; une Marguerite ; une Tête de dominicain pleine de caractère (1882) ; Alaric à Borne, exposé k Berlin, en 1886, méritent une mention après les œuvres qui ont fait sa réputation : Fondation de l’ordre des jésuites ; Ulrich de Butlen combattant les Français ; Assassinat du prince Guillaume d’Orange. L’influence de Piloty a été considérable ; de nombreux élàve3 ont fréquenté son atelier et l’ont pris pour modèle, tout en gardant leur originalité propre, car le maître leur laissait la plus grande liberté pour le développement de leurs aptitudes. C’est ainsi que son enseignement a pu former à la fois Makart, Max, Liezen-Mayer, Brandt, Al. Wagner, V. Muller, Fluggen, Loefftz, F.-A. Kaulbach, Habermann, Helquist, Gysis et même Liebermann et Trubner, qui diffèrent tellement entre eux qu’on aurait peine à croire qu’ils appartiennent à la même école. C’est la frère de Piloty, Ferdinand, qui a montré le plus d’analogie avec le maître dans ses peintures murales du musée national, à Munich. Al. Liezen-Meyer, qui se fitconnaïtre, en 1867, par son tableau représentant l’Impératrice MarieThérèse consolant un enfant pauvre, a accru depuis sa renommée par de belles illustrations de Faust et surtout du Chant de la Cloche. Gab. Max, professeur k l’académie de Munich, depuis le grand succès de sa Martyre sur la croix, en 1865, a choisi pour son domaine la peinture des souffrances humaines et de l’horrible. Dans l’histoire, comme dans le genre, il est d’une grande vérité, mais il vise trop à l’effet. Citons, parmi ses œuvres : V Anatomiste ; la Marchande de lampes dans les catacombes ; la Nuit de Walpurgis ; la Tête du Christ sur le linge ; l’Infanticide ; la Fian* cée du lion, ainsi qu’une peinture de genre, le Betour, et une Tête de Madeleine, qui parurent à l’exposition de Nuremberg eu 1882. On doit au peintre de batailles Joseph Brandt des Cavaliers saluant ta steppe de leurs chants (1876) ; l'Attaque d’un avunt-poste turc par des cavaliers polonais, d’une sauvagerie bestiale et d’un saisissant effet (exposition de Dusseldorf, 1881) ; l’Attaque des Tartares (galerie nationale de Berlin), œuvre remarquable, bien que manquant de perspective

et de relief. Dans le même genre, François Adam lui est supérieur par la vérité scrupuleuse et les qualités de l’exécution, mais non par le sentiment artistique et le talent de composition. Ce dernier occupe le premier rang parmi les peintres de batailles de l’Allemagne contemporaine. On lui doit VAttaque de cavalerie près de Sedan (appartenant au duc de Saxe-Meiningen) et la Prise de la voie du chemin de fer, près d’Orléans, par les Bavarois (nouvelle Pinacothèque de Munich). Parmi les autres peintres d’histoire qui se rattachent k Piloty, mentionnons d’abord Max Adamo, l’auteur de la Chute de Robespierre devant la Convention, œuvre très remarquable ; de Charles /" et Cromwell, de la Dissolution du Long Portement, etc. ; puis J. Fluggen, à qui l’on doit le Baptême du futur empereur Maximilieu i". D’autres artistes encore cultivent le genre historique, mais n’appartiennent pas à l’école de Piloty ; tel est, notamment, A. Leitz, qui a peint Neptune sur les eaux, Prométhée et le Meurtre des enfants d’Édouard, où il n’égaie pas les maîtres qui ont traité le même sujet. La peinture de personnages et de portraits occupe à l’occasion beaucoup de peintres de genre et d’histoire ; mais peu d’artistes s’y adonnent exclusive*

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ment. François Lenbach, élève de Piloty, est considéré par certains critiques comme le premier portraitiste de l’Allemagne contemporaine ; il s’inspire tour à tour de Rembrandt, de Sais, de Rubens, des maîtres vénitiens ou espagnols, mais garde toujours une originalité propre. Les têtes de ses personnages rassortent en pleine lumière sur un fond, sombre. Son portrait du prince de Bismarck avec chapeau k larges bords, celui de Gladstone, sa Jeune femme turque, furent très remarqués à l’exposition des beaux-arts bavarois de Nuremberg, en 1882. Le portraitiste F.-A. Kaulbach, qui rappelle la manière d’Holbein, représente de préférence des personnages féminins et cherche à produire

l’impression des vieilles tapisseries des Gobelins. Il a exposé à Nuremberg, en 1882, une Jeune femme avec un chien, et dans la Famille au jardin il a groupé plusieurs portraits en une scène de genre. Les Trois femmes d l’église, de M. Leibl, sont une merveille d’observation, rappelant le genre d’Holbein. Avec M. Diez, la peinture de genre et le paysage ont acquis une grande importance. M. Diez, qui professe à l’académie de Munich, est un élève de Piloty ; mais ses véritables modèles ont été les anciens maîtres hollandais du xvne siècle, comme Wou■wermann, Téniers, etc., auxquels il a emprunté la fraîcheur du coloris et la vivacité du dessin. Ses études personnelles aux environs de Munich lui firent acquérir cette coloration grisâtre des fonds qui est comme le trait distinctif de son école. Ses personnages, ses scènes de mœurs, comme Une Excellence en voyage au xviia siècle, l’ont placé au premier rang des maîtres contemporains. Bien qu’il semble parfois sacrifier le dessin, le fini de la forme, au coloris, comme dans son Adoration des bergers, qui rappelle Rembrandt par la disposition du clair-obscur, ses élèves ont cependant un grand respect de la forme. L’un d’eux, son successeur k l’académie de Munich, Loefftz, en est un témoignage. Après s’être fait connaître par un Cardinal à l’orgue, qui montrait plus de talent d’imitation que d’originalité propre, il obtint, en 1883, une première médaille à l’exposition de Munich, pour une Piété, représentant la Madeleine à genoux devant le

cadavre du Christ étendu sur un linceul. Ou lui doit aussi l’Avarice et l’Amour et des paysages. Avec Diez et Loefftz, le représentant le plus distingué de l’école est Franz Defregger, qui fit aussi ses études dans l’atelier de Piloty. Il a choisi son pays natal, le Tyrol, pour théâtre de ses compositions. Les Lutteurs (1870), les Chanteurs mendiants (1873), le Betour des vainqueurs (1876) et ses grandes œuvres historiques : Le départ de Hofer HZ) et Avant le soulèvement de 1809 nu Tyrol (exposition de Munich, 18831, ’ni valurent une série de triomphes. Defregger ne dispose que d’une palette très réduite, ne dépassant guère le brun, le noir et le bleu, mais il s’en sert avec une sûreté remarquable. Les scènes qu’il représente sont finement observées, pleines de bonne humeur et d’une

frappante vérité. E. Zimmermann, franchement naturaliste, a produit l’Adoration des Bergers, charmante idylle ; Alb. Keller, élève de Rainberg, est le peintre de la vie élégante et mondaine, de même nue Cl. Scbraudolph, dont le coloris rappelle les Vénitiens, et R. Beyschlag. À la peinture de genre appartiennent encore L. von Hagn, P, Lossow,

Herm. Kaulbach, A. von Holmberg, G. Kuhl, K. Spitzweg, l’humoriste E. Grutzner, Faber du Faur, dont le tableau d’intérieur, le Couvent des béguines, remporta la grande médaille d’or, la plus haute récompense à l’exposition internationale de Munich, en 1883 ; puis 03car Hœcker, dont les intérieurs hollandais sont dans le style d’A. van Ostade. Certains élèves de Piloty ont aussi suivi le mouvement coloriste. Hackl.dans ses Bâtes non invités, représentant des soldats de la guerre de Trente ans qui ont pénétré dans une maison de paysans en l’absence du propriétaire et préparent leur repas, rappelle la façon énergique de Diez. Gabl recherche les effets de lumière avec les Trois Bois mages et Une brasserie de Munich à midi. L’école de Diez-Loeffiz ne traite pas la grande peinture comme la comprenait Piloty. Les toiles historiques y sont de petite dimension et leur coloris est très accentué. A. Lier et, après la mort de celui-ci (1882), H. Baisch, qui réside à présent à Carlsruhe, ont exercé sur le paysage une influence analogue à celle que Diez a exercée sur le genre. Lier a introduit en Allemagne la poésie, le sentiment des paysagistes français ; J. Wenglein peint de préférence les pays de montagnes, la vallée de l’Isar. G. Scheanleber, qui obtint à Munich, en 1879, une seconde médaille, s’attache à reproduire les grandes étendues d’eau brillante et tranquille, que l’on trouve en Hollande. Louis Dill peint les lagunes et les canaux de la ville des Doges. Le plus célèbre des peintres d’architecture est un jeune Wurtembergeois, G. Bauernfeind. Mentionnons parmi les animaliers : F. Voltz, A. Braith, O. Gebler et H. Zugel.

Les autres centres artistiques de l’Allemagne ont peu d’importance à côté des trois grandes écoles que nous avons passées en revue. Nous ne parlerons plus que de Carlsruhe et de Weimar.

Carlsruhe. L’école de Carlsruhe doit son origine k K.-Fi Leasing et à iL-WiSchirmeri

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qui eurent leur époque de gloire vers le milieu de ce siècle. Le peintre d’histoire Lessing a laissé comme disciples : L. des Coudres et Ferd. Keller. Mais, comme presque partout, la peinture historique a bientôt fait place à la peinture de genre. Ses plus remarquables représentants sont : L.-F.-W. Riefstahl, directeur de l’école des Beaux-arts de Carlsruhe, dont les scènes de la Forêt Noire ont assuré la célébrité, et E. Hildebrandt, le réaliste. Les paysagistes sont plus nombreux ; citons : J.-J. Vollweider, élève de Schirmer ; H.Raetzer, élève d’O. Achenbach, et E.Bracht, qui obtint une médaille d’or k l’exposition de Berlin en 1881 pour sa Mer morte (galerie nationale) et son Sinai.

Weimar. Cette école a, changé bien souvent de direction depuis quelques années et n’a pu acquérir une grande influence. Parmi les artistes qui se sont fixés k Weimar, le comte de Kalkreuth, qui en fut pendant plusieurs années le directeur ; Th. Hagen, élève d’A. Achenbach ; le naturaliste A. Struys et l’animalier J. Brendel méritent une mention.

Sculpture. Les écoles de sculpture de l’Allemagne s’inspirent toujours de Ranch et de Rietschel, mais la méthode des maîtres a Subi des transformations multiples, principalement sous l’influence du réalisme. Le dernier représentant de l’école de Schadow, E. Wolff, est mort en 1879 ; les quelques disciples de Rauch qui vivent encore appartiennent k l’ancienne génération ; ce sont, entre autres, Frédéric Drake, dont l’une des dernières productions a été laVïc/ort’a, du monument de la Victoire, k Berlin ; A.Wredow, A. Wolff et G. Blseser. Un seul, parmi les élèves encore jeunes de Rauch, Reinhold Begas, acquit une influence comparable k celle de Rietschel et de Drake ; mais plusieurs ont fondé des écoles où Se sont formés des artistes distingués. De l’atelier d’A. Wolff sont sortis H. Manger, à qui l’on doit la statue du prince de Bismarck, k Kissingen.et H.-W.-F. Schaper, l’auteur des monuments de Gœthe à Berlin, de Moltke et de Lessing k Hambourg. Lessing est représenté assis ; la physionomie est pleine de vie et rayonne d’intelligence. L’artiste avait à redouter la comparaison avac le Lessing de Rietschel ; mais il s’est tiré de cette épreuve à son honneuren traitant son sujet autrement que le maître. Hellborn, a la fois sculpteur d’histoire et de genre, est un élève de Wredow ; Moritz Schulz est un élève de Drake. C’est a l’école d’un autre vieux maître de Berlin, Wichraann, que s’est formé A. Itzenplitz, connu par sa Pénélope endormie. Siemering, élève de Blœser, a exécuté, entre autres œuvres marquantes, le monument de Luther à Eisleben, œuvre d’une conception grandiose, qui obtint la grande médaille d’or a l’exposition de Berlin en 1833. La statue, pleine de caractère, du réformateur est posée sur un socle, orné de hauts-reliefs retraçant des scènes de la vie de Luther.

Depuis la mort de Rauch, Dresde a remplacé Berlin comme centre artistique de l’Allemagne pour la sculpture ; c’est dans la capitale de la Saxe que s’est développée l’école de E. Rietschel, dont le genre est intermédiaire entre le classique et la nature, entre le formalisme et les tendances vers l’idéalisme. Les élèves de Rietschel, E.-J. Haehnel et Joh Schilling, le naturaliste, prirent après lui la direction de son école. Hsshnel fit des études approfondies et visita Munich et Rome ; son horizon artistique s’est élargi et ses œuvres présentent plus d’analogie avec l’antiquitéque celles de son maître. Il est surtout brillant dans le genre et dans la sculpture de personnages, où il entre du sentiment. A l’encontre de Rauch, qui représentait de préférence des princes et des héros, les statues de poètes, d artistes, etc., répondent mieux au tempérament de Hsehnel. C’est ainsi qu’on lui doit les monuments de Kœrner, k Dresde, de Raphaël, à Leipzig, et de Beethoven, k Bonn. Schilling, qui étudia chez Rietsch< ; l et chez Hsehnel, a subi leur double influence ; c’est à son ciseau que sont dues les statues deSc/iiWer.àVienne ; de Rietschel, à Dresde ; enfin, le monument national du Niederwald et le monument des Guerriers, k Hambourg. De l’atelier de Rietschel sortirent encore, outre Hsehnel et Schilling, G. Kietz, connu par ses statues pour le monument d’Uhland, à Tubingue ; F.-A. Wittig, professeur à Dusseldorf, dont le groupe d’Agar et Ismaët est à la galerie nationale de Berlin ; K.-A. Donndorf, qui collabora au monument de Luther, k Worms. Ha’hnel et Schilling eux-mêmes ont formé de nombreux artistes de talent. De l’atelier de Hsehnel sont sortis beaucoup de maîtres contemporains des plus distingués, qui ont contribué k répandre l’influence de l’école de Dresde dans une grande partie de l’Allemagne ; nous citerons : F. Hartzer, dont le Satyre et l’Amour a été bien souvent reproduit. Dans la statue du compositeur Spohr, à Cassel, cet artiste a surmonté habilement la difficulté de modeler un personnage vêtu k la façon moderne. D. Kropp a porté dans le nord de l’Allemagne la renommée de l’école de Hœhnel et, sorti d’une position infime, est devenu le maître le plus célèbre de Brème. On iui doit une grande statue allégorique de cette ville, entourée de l’Océnn, des Fleuves, à& la Paix, du Travail, laquelle décore le portail de la Bourse. Schilling aussi compte des maîtres remarquables parmi tes élév«si M, H»n««t connu idrtsttl