Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 17, part. 1, A.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ALLE

lions d’habitants, pleine de ressources et traversée par une multitude de chemins.

Le Rhin est un fleuve plus allemand que le Danube. Il naît dans la partie S.-O. du canton des Grisons et n’appartient à l’Allemagne que depuis Bâle jusqu’à Emmerich. A Bâle, resserré par les dernières pentes du Jura et de la Forêt Noire, il tourne brusquement au N. ; sa largeur est alors de 230 rm’tres.’En quittant la Suisse, il change entièrement de caractère : d’abord torrent impétueux, tourmenté, coujié par des chutes nombreuses, il présente en Allemagne une belle masse d’eau couverte d’une infinité d’Iles boisées. Il arrose Huningue, Germersheim, Philipsbourg, Spire, Manheim, le grand-duché de Hesse-Darmstadt, Mayence, entre dans la Prusse, baigne Coblentz, Neupied, Bonn, Cologne (Rœln), Dùsseldorf. Wesel, où il reçoit la Lippe, et entre peu après dans la Hollande. Le Rhin est navigable depuis Bâle. Son cours, en Allemagne, est de 705 kilom. et son bassin de 2.250 kilom. carrés. Les principaux affluents du Rhin sont : à gaucho, nil, 202 kiloin. ; la Moselle, 483 kiloin. ; à droite, le Neckar, 320 kilom. ; le Mein, 483 kilom. ; la Lahn, 218 kilom. ; la Ruhr, IS9 kilom. ; enfin la Lippe, 243 kilom. Le bassin central du Rhin, qui appartient à l’empire allemand, présente un vaste quadrilatère, compris entre Bâle, Wfsel, Metz et Nuremberg ; c’est l’un des pays les plus riches et Ie3 plus peuplés de l’Europe. Il est également remarquable par sa fertilité et par son aspect pittoresque.

Les lacs sont nombreux en Allemagne, mais de peu d’étendue. Leur superficie totale est de 5.693 kilom. carrés ; les plus importants sont : le lac Miintz, 138 kilom. carrés, dans le Meokleuibuurg-Schwerin ; Je. lac Spireing, 110 kilom. carrés ; enfin la partie allemande du iac de Constance, 218 kilom. carrés.

Géologie. La constitution du sol de l’empire allemand présente une riche variété de minéraux. Les terrains volcaniques, composés de trachytes et de basaltes, n’ont pas de grandes étendues ; ils se trouvent exclusivement dans la partie centrale de la contrée, dans la Hesse, entre le Marbourg au N. et la Hanau au S., près de Herzfeld et immédiatement à l’O. de Coblentz. Les terrains plutoniques se divisent en deux grandes subdivision !

! : lo les porphyres et 2» les mélaphyres,

serpentines et diorites. Les porphyres se rencontrent à l’E. de Leipzig et d’Altenbourg, autour de Greiz, de Saalfeld, de Ballenstadt. Les couches de mélaphyres, serpentines et diorites sont parsemées dans les parties centrale et occidentale île l’empire, à Plauen, à Halle, à l’E. de Meiningen, au S.-E. d’Ulm, a l’O. de Cassel, dans les environs de Vetzliui et au S.-E. de Trêves. Les terrains ignés composés de granit se trouvent surtout dans la Bavière, à l’E. de Ratisbonne et au N. du Danube jusqu’à Passai ! ; Bur la frontière N.-O. de l Bohême, dans la contrée occupée par les Fichtelgebirge ; dans le royaume de Saxe, entre Dresde, Bautzen, Goerlitz et Zittau ■ dans la Silésie, entre l’Oder et le Boler ; dans le Brandebourg, entre Francfort et Neustadt Eberswalde ; autour de Bromberg et en de nombreuses petites partiesdisséminéesdans la partie orientale de la Prusse, à Halie, au S. de Helinstedt, à Francfort-sur-le-Mein, au S. de Mayence, dans le duché de Bade, entra Rastadt et la frontière suisse ; enfin dans la haute Alsace, a l’O. de Barr. Les terrains ignés, formés de micaschistes et de gneiss, occupent de vastes espaces sa prolongeant sur (a frontière de la Bohême, depuis Kœnigstén au N. jusqu’à Passau au S, ; au S.-O. de Cassel, dans le duché de Darmstadt ; dans le duché de Bade et le long de la rive droite de la vallée du Rhin, enfin dans la Westphalie, entre Kempen au N. et Bonn au S.-O. Les terrains de transition se divisent eu terrains dévoniens et en terrains siluriens. Les premiers couvrent toute la partie occidentale delaWestphalie et la province Rhénane, depuis les frontières de la Belgique et du Luxembourg à l’O. jusqu’à Wiesbaden et près de Warbourg à l’E. Les couches s’étendent au N. jusqu’à Essen et, au S., jusqu’au-dessous de Trêves. On trouve encore Quelques couches dévoniennes dans le centra e l’empire, surtout au S. de Saulfeld et à l’O. de Hof. Les couches siluriennes se trouvent au S. de Ballenstedt, au S. de Géra et au N. de Bayreuth. Les terrains carbonifères sa rencontrent sur de vastes espaces dans la partie occidentale de l’empire, surtout dans la Hesse, au N. de Hombourg, à l’O. de Giessen, de Marbourg et de Warbourg. De cette dernière ville, ils s’étendent vers l’O. jusqu’à Barmen et Essen. Les terrains houillers se trouvent à Dortmund, à Aix-la-Chapelle et surtout dans des couches assez étendues à Sarrelouis. Les terrains pénéens, composés de grès des Vosges et de grès rouge, se trouvent sur de grandes étendues dans le grand-duché de Bade, depuis Carlsruhe au N. jusqu’à la frontiare suisse ; dans le royaume de Saxe, entre Chemnitz et Zwickau ; dans le duché de Weimar, entre Géra, Weimar, Saalfeld et Weissenfeld ; dans la partie méridionale du Ha- ’ novre, entre Nordhausen, Gœttiiigue et Gusten ; en Alsace et dans le Palatmat, depuis Barr au S. jusqu’à Bingen au N. ; enlia une étendue considérable de terruins pénéens se trouve également dans la partie >

ALLE

occidentale de l’empire, depuis Heidelberg au S. jusqu’aux rives gauches du Weser au N., près de Hildesheim. Les terrains de trias, composés de marnes irisées, muschelkalk et grés bigarré, viennent, au point de vue de l’étendue, après les terrains modernes, c’est-à-dire les couches d’alluvions. Les couches de trias forment une grande partie du royaume de Wurtemberg et une partie de la Bavière. Elles s’étendent en couches non interrompues depuis Schaffhouse, en Suisse, jusqu’audessus de Meiningen au N. et s’étendent vers l’E. du côté de Nuremberg et au N.-E. d’Amberg. Au N. cette vaste surface de terrains de trias est séparée par des couches de terrains pénéens d’une surface également considérable, de terrains de trias qui embrassent le pays entre Halle, Naumbourg et Weimar à 1 E. et Osnabrùek au N.-O. Enfin une troisième étendue de terrains de trias occupe presque entièrement la Lorraine allemande. Les terrains jurassiques se divisent en deux catégories : oolithe et lias. Les premières forment une couche longue, mais resserrée dans la partie S.-O. de l’empire allemand. Cette couche s’étend depuis la frontière suisse à Schaffhouse, se dirige vers le N.-E. à Ulm, Ingolstadt et Ratisbonne, où elle prend la direction du N. pour finir un peu au S. de Cobourg. On trouve également cette formation dans la Lorraine se prolongeant sur la frontière française. La formation de lias borde à l’O. et au N. celle d’oolithe dans la panie S.-O. de l’Allemagne, en Alsace dans la contrée dont Saverne occupa presque le centre, et en Lorraine depuis Vie au S. jusqu’à la frontière du Luxembourg au N. Les terrains de crétacé inférieur, de grès vert ne se trouvent que dans quelques petites surfaces dans la partie méridionale du Hanovre, dans les environs de la ville de Hanovre et de celle de Hildesheim. Les terrains tertiaires se divisent en trois groupes : les terrains supérieurs, alluvious anciennes ; les terrains moyens, grès de Fontainebleau ; et les terruins inférieurs, gypse et argile plastique. Les couches inférieures des terrains tertiaires se trouvent en Bavière, à 10. de Munich, où elles occupent quelques parties dans la direction du N. au S, ; ou rencontre cette formation dans différentes parties de l’empire, mais sur de petites étendues ; les couches moyennes de terrains tertiaires surtout au S. de Mayence, etc. ; les couches supérieures sa présentent surtout dans la partie occidentale de la province Rhénane, près de la rive gauche du Rhin, entre la ville de Crefeld au N. et celle de Bonn au S- Enfin les terrains modernes occupent la plus grande partie de l’empire allemand, surtout les plaines de la portion septentrionale, la vallée du Rhin dans son cours moyen et une grande partie du plateau bavarois sur la rive droite du Danube. Cette partie est parcourue par les affluents de droite du Danube : l’Isar, le Vils, le RolJ, l’Inn, le Leoh et le Paar ; on y trouve les villes de Munich, Landshut, Straubing, Ratisbonne, Ingolstadt, Augsbourg, Mùhldorf, Rosenheim, Donauwerth, Ulm, ibigmaringen’ Singen, Tutzing, Friedrichshofen, etc. Les Alpes qui parcourent la partie méridionale de l’Allemagne sont de formations diverses, dans lesquelles les rochas cristallines dominent. Les pentes méridionales de ces montagnes consistent surtout en calcaires mélangés de schistes, de grès, de porphyre et de dolomies. La chaîne de montagnes du Bœhmerwald est de formation granitique ; celle de l’Eisïgebirge consiste en granit, en gneiss et en grès. Le massif de Thuriugen est formé de porphyre et de granit. Le plateau de la forêt de Franconie est formé de quartz schisteux et micacé ; enfin la contrée montagneuse du Harz consiste surtout en quartz percé de granit et d’autres roches eruptives. Les plaines de l’Allemagne septentrionale représentent un ancien tond de iner, dont le dessèchement s’est opéré peu à peu. Le sol est formé de couches de marne, d’argile, de terre glaise, de gravier et de sable de fer, de gazon, de masses d’infusoires, de limon, d’alluvion ou d’humus et parsemé de blocs erratiques de toutes les dimensions, apportés par les glaces flottantes des montagnes de la Scandinavie. Dans les contrées baignées par la mer du Nord et par la mer Baltique, on trouve de grandes étendues de marais tourbeux. Le principal de ces marais s’étend le long de la rive droite de l’Ems. Le sol de l’Allemagne est extrêmement riche en minéraux de toute espèce. L’or se rencontre surtout dans le massif du Harz ; l’argent dans le massif du Harz, en Nassau, et dans les Ei z^ebirge ; le fer dans toutes les montagnes de l’empire et même dans quelques plaines, comme dans la Silésie supérieure. Le plomb se trouve en Prusse proprement dite, en Hanovre, en Saxe, en Nassau, dans le duché de Bade et à Schwarzbourg. L’étain que possède la Saxe, près de la Bohême, rivalise avec celui de l’Angleterre. Le zinc se rencontre dans la Prusse, la Saxe et la Silésie ; le mercure dans la Prusse et dans la Bavière Rhénane ; le cuivre en Saxe et dans le massif du Harz ; le cobalt dans la i russe, la Saxe et la Hesse ; le bismuth en Saxe ; l’arsenic en Saxe ; l’antimoine en Anhalt ; le sel se rencontre dans toutes les contrées de l’Allemagne ; le salpêtre en Prusse ; la houille surtout dans la partie O. et S.-O. de l’Allemagne ; le soufre à l’état de pyrites en Saxe et en

ALLE

Hanovre ; plusieurs pierres fines, par exemple les chrysoprases, en Silésie ; la terre à porcelaine (kaolin) en Saxe et en Silésie ; le graphite en Hesse et en Bavière ; l’ambre sur les côtes de la mer Baltique ; la pierre à chaux, le plâtre, le marbre, 1 albâtre, la craie, l’émeri presque partout dans la contrée. L’Allemagne renferme de nombreuses sources d’eaux minérales chaudes ou acidulées. Les plus connues sont : Ems, Selters, Sehwalbach, Saidschiirz, Aix-la-Chapelle, Burtscheid, Toeplitz, Cailsbad, liissingen, Pyrmont, Wiesbaden, Wurmbrunn, etc. ; les bai : is les plus renommés sont à Norderney, Cuxhafen, Dobberan, Puttbus, Heringsdorf et Swinemùnde.

Climat. L’empire allemand se trouve par 45" de lat. N., c’est-à-dire dans la partie septentrionale ds la zone tempérée. A l’exception de la Russie, c’est la contrée de l’Europe la moins favorisée au point de vue du climat. La plus grande partie du pays ne jouit que d’une température moyenne de 8° àgo. Le sol s’élève graduellement au fur et à mesure qu’on s’avance du N. au S., de sorte que la contrée présente une température moyenne nssez égale. Dans les vallées du Rhin, du Neckar et ’lu Mein la température moyenne annuelle est entre 9° et 11° ; dans la plus grande partie du reste de l’Allemagne, elle est entre 8" et 9», et dans la contrée située entre l’Oder et la Vistule elle est entre 6° et 7o. Les parties les plus chaudes de l’Allemagne se trouvent Mans le S.-O. de la Bavière, avec une température moyenne annuelle de 12° à 13°, puis dans la vallée du Rhin, depuis Spire jusqu’à Cologne, dans la vallée du Neckar à Siuttgart et dans la vallés du Wùxtzbourg, avec une température moyenne annuelle de il» à 25". La ligne isotherme de 11" à 12" passe par Landshut, Augsbourg, Ulm, vers le N.-O. jusqu’au N. de Heilbronn et de Heidelberg, et vers le S. -O. par Rastadt jusqu’à Schlestadt. La ligne isotherme de 10° a 11° passe à Ratisbonne, Amberg, Bayreuth, liissingen, Limbourg et Cologoe. Celle de 9° à 10° passe par Ratibor, Breslau, Guben, Berlin, Hanovre et Osnabrùok ; celle de 8» à 9» embrasse l’Allemagne septentrionale au S.-O. de Gnesen, Stargaid et Stralsund.' Celle de 7<> à 8° passe par le S.-O. d’AUenstein, Mohruugen et Elbing. Seule la partie extrême de l’Allemagne orientale se trouve sous l’isotherme de 6° à 70. Le tableau ci-dessous donne la température moyenne annuelle des différentes villes de l’Allemagne :

Été. Janvier. Année.

Strasbourg 18.07 — 0.55 9.S2

Francfort-sur-le-Mein. 18.77 + 1.00 9.60

Coblentz 18.45 -f 1.64 10.29

Trêves 17.71 4-0.83 9.GO

Cologne 17.99 + 1-66 10.07

Emden 16.55 + 0.50 8.60

Altona 17.85 + 0.09 8.98

Salzwedel 16.98 —0.74 8.41

Berlin 18.05 — 0.84 8.90

Gorlitz 16.91 — 2.30 7.84

Krfurt 16.91 — 1.14 8.25

Nuremberg 18.26 — 2.23 8.90

Breslau 17.89 —2.11 8.24

Posen 17.70 — 2.56 7.85

Dantzîg 17.12 — 1.86 7.78

Kœnigsberg 17.02 —3.30 6.60

Bromberg 18.03 — 2.50 7.60

Sommet du Brocken. 10.7 — 5.40 2.40

Cependant les températures varient beaucoup dans le même endroit, et il y a souvent pendant les mois de mai et de juin, par exemple, une différence de 6» à 70, et pendant les mois d’hiver de 12° à 13°. À Berlin les températures moyennes du mois de janvier varient parfois de 17°, 5 et à Breslau de 16», 5 ; le mois d’avril k Berlin est de 9°, 10 et à Breslau de il°, 84. Les chaleurs de l’été dans les contrées orientales de l’empire ont souvent une température plus élevée, bien que la température moyenne de l’année y soit plus basse. Ainsi, à Berlin, l’été la plus chaud a 180,26, à Trêves 170,37, et à Aix-la-Chapelle 170. Au point de vue de l’altitude, la chaleur diminue à raison de 10,5 en novembre, par 300 mètres de hauteur, mais cette diminution augmente jusqu’à 2* dans le mois de juin. Le sommet du Brocken (1.142 mètres d’altitude) a une température moyenne annuelle inférieure de 4°,50 à celle du Wernigerode et du Kartbaut qui se trouvent à ses pieds. Dans les Alpes, la température du mois de janvier augmente de 10 par 321 mètres d’altitude ; dans le Harz à 219 mètres, dans l’Erzgebirge à 145 mètres. D’après ces chiffres, on peut admettre que la température diminue en général de 10 par 160 mètres d’altitude. Les variations les plus considérables dans la température ont lieu dans la partie de l’empire parcourue par les Alpes. On y trouve toutes les saisons, depuis les vallées chaudes jusqu’aux sommets couverts de neige persistante. Dans les mois les plus froids, il arrive assez souvent que les sommets des montagnes ont une.température plus douce que leur partie inférieure. C’est surtout dans le mois de janvier que la température est sujette à des variations. Le plus grand froid observé en Allemagne a été du 20 au 22 janvier en 1850. Ainsi, à Bamberg, on avait eu 29° de froid et à Berlin 18«, 4. La plus grande chaleur varie entre 28° et 29°. La température la plus sèche est au printemps ; la plus humide en juin. Tandis qu’au printemps la

ALLE

167

température à Arys, au bord du lacSpirding, est encore à la fin du mois de mars au-dessous de zéro, elle est déjà de + 6° à la fin du mois d’avril, et elle n’est plus que de l° au-dessous de celle de Cologne, tandis que la différence est de 60 au commencement de l’année. Cet abaissement de chaleur va en général du N.-E. au S.-O. Ainsi, par exemple, en 1859, le jour le plus froid était le 11 mai dans la province dt- Prusse orientale ; le 12 mai dans la province de Prusse occidentale ; le 13 mai dans la Silésie, la Marche, la Saxe et dans la contrée montagneuse du Harz ; le 14 mai, dans la Westphalie et sur les bords du Rhin. La salure des eaux de la mer du Nord et de la Baltique, qui baignent les côtes de l’empire allemand, est bien inférieure à celle des eaux des autres mers, et, par conséquent, la pesanteur spécifique des premières est bien moindre que celle des autres. Cette différence dans la pesanteur spécifique, abstraction faite des vents, est la cause principale des courants qu’on rencontre sur les côtes de l’Allemagne. La mer y est alimentée par deux sources de nature toute différente et agissant presque à l’opposé l’une de l’autre. Outre les pluies abondantes qui tombent directement dans les mers, celles-ci reçoivent encore les eaux légères que lui portent les grands fleuves et rivières de l’Allemagne. Le volume de cette eau, bien que variant suivant la saison et la plus ou moins grande abondance des pluies, produit toujours un afflux tel qu’il en résulte forcément toute l’année un écoulement superficiel vers l’O., c’est-à-dire vers l’Océan. Avec l’élévation de la température qui se produit très rapidement dans ces contrées, les glaces et les neiges fondent très vite et l’afflux des eaux douces venant du N. est très considérable ; il s’ensuit qu’à partir du mois de mars ou d’avril, mois pendant lesquels les fleuves de l’Allemagne atteignent aussi leur niveau le plus élevé, il se produit un courant de surface très fort qui sort de la mer Baltique et dure tout l’été, jusque vers la fin d août. Ce courant est d’autant plus remarquable qu’à cette époque il y a des calmes et des vents d’E. et que la peu de mer soulevée par de rares tempêtes ne suffit pas pour faire se mélanger entra elles les eaux de la surface et les eaux lourdes du fond. Les vents influent beaucoup sur le niveau des eaux ; avec des vents d’E. et de N.-E. les côtes de la Prusse orientale ont un niveau très bas, tandis que celles du Holstein et du Mecklembourg en ont un très élevé. Avec les vents d’O. c’est le contraire qui a lieu. Les vents du S. refoulent les eaux de la nier du Nord et de la mer Baltique vers le N. et elles s’abaissent en même temps sur les côtes de l’Allemagne. Sur les côtes de la Prusse orientale et de la Poinéranie, on rencontre souvent, et pendant la plus grande chaleur de l’été, des eaux froides qui s’étendent à la surface jusqu’au bord du rivage, et cela â une époque de l’année où ces eaux ne peuvent plus provenir d’un courant venant du golfe de Bothnie. Comme ce fait n’a lieu qu’après des vents d’E. prolongés qui ont chassé les eaux chaudes de la surface vers les sorties de la mer Baltique, dans l’O., on ne peut l’attribuer qu’aux efforts des eaux froides du fond qui se glissent comme un coin en rencontrant les côtes méridionales de la mer Baltique, s’élèvent graduellement et finissent par arriver à la surface tout près de ces côtes. Comme une conséquence des vents, il faut mentionner encore les inondations qui, de temps en temps, ravagent les côtes de l’empire allemand. Dans la mer Baltique, les vents les plus dangereux sont ceux de l’E. Déjà, avec de légères brises de l’Ê., l’eau commence à monter ; mais, avec des coups de vent du N., elle atteint une hauteur telle qu’il y a des catastrophes à redouter, comme celles des 12 et 13 novembre 1872. À Wismar, la mer monta alors à 2"n,98 au-dessus de son niveau ordinaire, et à Lubeck, à 3™,38. Les vents du S.-O. et du S. prédominent sur ceux de l’E. et d.u N., sur le littoral de la mer Baltique-, ce sont ceux du S. et de l’O. qui sont le plus fréquents. La saison des coups de vent est principalement d’octobre à mars ; le mois de décembre est celui où il y en a le plus, juin celui où il y en a le moins. Les coups de vent de l’hiver et du printemps viennent en général de l’O., de l’E. et du N.-E. ; ceux de l’été soufflent de l’O., de même que ceux de l’automne. La quantité de pluie qui tombe dans l’empire allemand diminue en général au fur et à mesure qu’on s’avance vers l’E. C’est surtout dans les contrées montagneuses des Alpes, du Harz, du Thuringerwald, du Bœhmerwald, dans le Sauerland, dans l’Eiftsl, dans le Wasgenwald et dans le Schwarzwald que la pluie est abondante et y produit son effet favorable sur la végétation en même temps que l’eau des rivières est utilisée pour l’industrie. Dans les plaines basses de l’Allemagne septentrionale la pluie est de quatre à cinq fois inoins abondante, à l’exception du littoral de la mer du Nord où la pluie est très forte, ainsi que sur les côtes de la Poinéranie et de la Prusse proprement dite. Il tombe en moyenne en Allemagne om,50 d’eau ; près de la mer du Nord elle atteint om,75 ; elle diminue vers le S.-E. et n’est que de oa>,33 à Breslau. En général, on peut dire qu’il tombe dans la partie méridionale de