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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 17, part. 1, A.djvu/262

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en 1848, l’amylène par Snow en 1856, le chloral par Liebreich en 1869 ; et récemment un mélange d’oxygène et de protoxyde d’azote par le docteur Paul Bert ; toutefois, aucun de ces produits ne peut rivaliser avec le chloroforme, qui est l’anesthésique par excellence. Aussi le prendrons-nous pour type de la description que nous allons donner.

Anesihésie générale. Disons d’abord que le sujet doit être à jeun pour éviter les vomissements, et dans le décubitus dorsal afin de prévenir plus facilement la syncope. Puis on verse quelques gouttes de chloroforme sur une compresse pliée en plusieurs doubles ; on la tient appliquée par un des côtés sur les os propres du nez avec une main, tandis que de l’autre main on soulève l’autre côté à I ou S centimètres de distance de la bouche et de l’entrée des narines. Par ce procédé, le plus simple de tous et le meilleur, les vapeurs du chloroforme se trouvent mélangées avec l’air, condition indispensable k laquelle le médecin doit toujours songer, car c’est au début que les accidents sont le plus fréquents. On tranquillise le malade ; on lui recommande de respirer librement et sans crainte. L’anesthésie se produit peu à peu, le pouls descend de 64 à 50 pulsations à la minute, les pupilles se resserrent, la résolution musculaire s’affirme, la sensibilité s’éteint, les membres soulevés retombent inertes. C’est le moment où le chirurgien doit commencer l’opération. Il fait retirer la compresse loin des narines et ordonne de la rapprocher dès qu’un mouvement quelconque de la part du patient annonce la cessation prochaine des effets anesthésiques. Quelques inspirations sufrisent pour le replonger dans le sommeil, que l’on maintient pendant le temps voulu, a)a seule condition de continuer les inhalations de quelques gouttes de la liqueur soporifique. Les choses se passent le plus souvent ainsi quand on a fait respirer le chloroforme pur et par bouffées, légères d’abord pour établir la tolérance, plus abondantes ensuite pour supprimer la sensibilité, enfin intermittentes et modérées pour maintenir l’anesthésie dans les opérations de longue durée.

Mais, que de variations dans les effets produits par les inhalations chloroformiques I Les sujets robustes et les moins impressionnables sont quelquefois les plus en danger, tandis que les sujets anémiques et énervés supportent les plus grandes opérations sans en éprouver le moindre accident. Le chirurgien doit se tenir toujours en éveil-, si le malade pâlit, si le pouls devient très lent et très faible, il faut tirer la compresse, car une syncope est imminente ; si sa face se congestionne, si sa respiration s’embarrasse, il faut suspendre les inhalations pur crainte d’une asphyxie mécanique. Si, malgré ces moyens, la respiration s’arrête, si le cœur cesse de battre, si, en un mot, il y a mort apparente, il faut immédiatement établir un courant d’air dans la salle, suspendre l’opération, faire des frictions continues sur tout le corps avec une brosse rude, soulever les membres inférieurs du malade de manière à mettre sa tête dans une position déclive, souffleter la figure avec un mouchoir trempé dans l’eau froide pour rétablir la circulation, faire cesser l’anémie cérébrale et par suite rappeler l’excitation nerveuse. Ces précautions sont parfois insuffisantes. On doit alors faire des

firessions alternatives sur la poitrine et sur e ventre, ainsi que l’aspiration brachiale saccadée, pratiquer l’insufflation à distance ou de bouche a bouche, attirer au dehors avec les doigts la langue paralysée pour

Qu’elle ne se porte pas en arrière et ne erme pas l’entrée des voies respiratoires, ou, mieux encore, ramener la langue en avant avec le manche d’une fourchette afin de maintenir la liberté de la respiration. Ce dernier moyen est le plus sûr et celui avec lequel on parvient le plus souvent à rappeler les malades à la vie. Il en est un autre, qu’on ne trouve pas sous la main comme le précédent et qui peut rendre aussi les plus grands services, c’est l’électricité à courants continus ascendants, le pôle positif étant placé dans le rectum et le pôle négatif dans la bouche. Legros et Onimus ont obtenu par ce procédé des résultats surprenants.

En définitive, l’anesthésie générale est indiquée dans presque toutes les grandes opérations de chirurgie, pourvu qu’il n’existe pas chez le patient d’affection grave du poumon, du cœur ou du cerveau, ni d’affaiblissement général trop prononcé.

Aneslhésie locale. On peut produire l’anesthésie locale de deux manières : tantôt en faisant parvenir sur un point déterminé du corps des vapeurs d’éther, de chloroforme, d’acide carbonique ; tantôt en appliquant des sachets de tarlatane remplis de glace concassée pure ou mêlée avec un tiers de sel marin. Il suffit de 4 à s minutes de contact du mélange réfrigérant pour obtenir une insensibilité suffisante ; ce qui se reconnaît au refroidissement extrême et k la coloration blanchâtre de la peau qui est à demi gelée. On peut ainsi arracher un ongle incarné, ouvrir un abcès, enlever une petite tumeur sans faire éprouver au patient la moindre souffrance. Toutefois, il faut faire attention de ne pas laisser appliquer le mélange réfrigérant sur le même point pendant

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très longtemps, pour qu’il ne survienne pas de la gangrène, ni des escarres, qu’il est urgent d’éviter.

L’anesthésie locale peut être produite encore par la cocaïne. C est un nouveau médicament que Koller, de Vienne, a employé le premier, en 1884, dans la chirurgie oculaire. On se sert d’une solution de chlorhydrate à 5 pour 100, et il suffit de quelques gouttes instillées dans l’œil pour pouvoir pratiquer sans douleur sur cet organe les opérations les plus graves. Cette même solution, emfiloyée dans le vagin, l’urèthre, le pharynx, es fosses nasales, les trajets flstuleux, les insensibilise parfaitement. Un médecin australien a signaié comme étant un excellent anesthésique local la drumine, alcaloïde extrait de l’eupâorôia Drummondii. V. drumine.

— Bibliogr. Claude Bernard, Leçons sur les anesthésiques et sur l’asphyxie (1875,1 vol. in-8°) ; Ch. Richet, Recherches expérimen-^ taies et cliniques sur la sensibilité (1817, 1 vol. in-8°) ; J.-B. Rottenstein, Traité d’anesthésie chirurgicale (1880, l vol. in-8°).

ANESTHÉS1MÈTRE s. m. (a-nes-té-zi-mètre — rad. anesthésie et du gr. metron, mesure). Méd. Instrument destiné à faire connaître les divers degrés d’anesthésie, d’après l’état de la sensibilité. 0 Instrument avec lequel on peut mesurer la quantité administrée d’un anesthésique (Littré et Robin),

ANETITAN (Jules-Joseph, baron d’), magistrat et homme d’État belge, né à Bruxelles le 24 avril 1803. — Il est mort dans la même ville le 8 octobre 1888. Quoiqu’il fût un des chefs du parti clérical, il comprit, après 1872. la nécessité d’apporter une certaine mesure dans la lutte avec les libéraux. Il fut nommé président du Sénat après les élections de 1884, qui donnèrent la majorité au parti clérical ; mais il fut remplacé en 1886 parle comte de Mérode. — Son frère, le baron Henri d’anethan, né k Bruxelles en 1804, mort en 1883, fut secrétaire du gouvernement provisoire après la révolution de 1830. À l’avènement de Léopold I«, il devint secrétaire adjoint du roi, puis premier secrétaire,

ÀNETHÀN (Auguste, baron d’), diplomate belge, fils du baron Jules-Joseph, né en 1829. Il entra tout jeune dans la diplomatie, fut ministre plénipotentiaire à Lisbonne, et fut ensuite nommé par le ministère d’Aspremont-Lynden, ministre plénipotentiaire auprès du saint-siège ; il fut maintenu à ce poste par le cabinet libéral présidé par M. Frère-Orban (20 juin 1878). Léon XIII, qui venait de succéder à Pie IX, montrait une attitude conciliante. M. d’Anethan fut chargé de résoudre k l’amiable avec le pape les difficultés survenues par suite de la réforme de la loi de 1842 sur l’instruction primaire. Pendant un an Léon XIII parut répondre aux espérances qui avaient amené le gouvernement belge k se prêter à un échange de vues avec lui ; il recommando au clergé la sagesse et la modération, et déclara qu’il s’abstiendrait dans l’opposition faite à cette loi ; mais, sous la pression de son entourage et des évêques belges, le pape modifia tout à coup sa ligne de conduite, et, le 3 mai 1880, le cardinal Nina, secrétaire d’État, signait la note fameuse dans laquelle il déclarait que le saint-siège était en parfait accord avec l’épiscopat c>elge dans sa lutte acharnée contre cette loi, qui en réalité respectait rigoureusement la liberté de conscience. Dans ses dépêches au gouvernement belge, le baron d’Anethan signalait sous quelle pression s’était modifiée l’attitude de Léon XIII ; il disait que, pour ses déclarations dans l’échange de vues avec le gouvernement belge, le cardinal Nina était l’objet de sévères attaques dans certains cercles de la société vaticane, et que le saint-père était très contrarié. Dans une dépêche datée du limai 1880, il affirmait que le secrétaire d’État n’avait fait que signer ■ la malencontreuse note du 3 mai • et qu’il était resté tout à fait étranger à sa rédaction, à laquelle le cardinal Billio avait eu une grande part. Le 5 juin suivant, par suite de la rupture entre le gouvernement belge et le saint-siège, M. d’Anethan fut rappelé. Il fut nommé en décembre 1881 ministre k La Haye, où il est encore (janvier 1890).

ANÉTBOL s. m. (a-né-tol — rad. anis). Chim. Partie solide de l’essence d’auis qui cristallise en paillettes brillantes ayant une odeur d’anis très agréable.

— Encycl. L’essence brute d’anis contient au moins les quatre cinquièmes de son poids de matière solide (Cahours). Cette matière est Vanéthol C»0HlîO. On la purifie par l’essorage entre des doubles de papier buvard et par plusieurs cristallisations dans l’alcool à 85». L’anéthol a été aussi obtenu dans la distillation de l’acide méthylparaoxyphênylcrotonique (Perkins). Il se présente sous forme de paillettes d’un bel éclat ayant une odeur plus agréable que l’essence brute. Densité 0,9877 ; indice de réfraction 1,543 (raie A.), 1,6129 (raie HJ ; point de fusion 18°. (L’anéthol ne cristallise plus quand on le porte pendant assez longtemps au-dessus de cette température.) Point d’ébullition 222°. Densité de vap. 5,19 à 338°.

Le perchlorure de phosphore donne un dérivé de substitution CtOHt’ClO. Le chlore

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et le brome agissant directement donnent aussi des produits de substitution ; on a isolé les dérivés trichlorés (Cahours). Cependant le brome ajouté à une solution èthérée très étendue fournit un produit d’addition C10Hl*O.BrJ sans dégagement d’acide bromhydrique. En évaporant l’éther on a une huile qui finit par cristalliser. L’acide chlorhydrique gazeux se fixe également sur ce corps et donne Cl0H’2O.H(Jl ; il en est de même du chlorure de nitrosyle qui donne ClOHl20.Azo. Cl. Les agents oxydants le transforment en aldéhyde et acide anisique. L’acide nitrique étendu à 13’ B. donne en même temps que l’aldéhyde anisique l’hydrure d’anèthol ou camphre anisique <Jlo1110O. Les déshydratants comme l’acide sulfurique concentré, l’acide phosphorique le proto chlorure d’antimoine et le perchlorure d’étain le transforment en anisoine. La potasse fondue transforme l’anéthol en anol et acide méthyl-paraoxybenzoïque. L’anéthol est isomérique avec l’aldéhyde cuminique. La formule développée de 1 anéthol est

L " ^CH-=CH-CH».

Elle représente l’éther méthylique d’un allylphénol, qui est l’aiiol.

ANETLINAUs. f. (a-ne-tli-nô). Bot. Plante du genre Ainyris, famille desTérébinthacées, qui croit au Brésil et qui fournit une variété d’élémi.

ANEUROSE s. f. (a-neu-ro-ze — du gr. et priv., neuron, nerf). Méd. Défaut d’action nerveuse, faiblesse, paralysie,

A1VÉZEH, tribu d’Arabie. V. Anazeh.

ANGE-BÉNIGNE, pseudonyme de la comtesse PhuI de Molènes. V. Molènes.

ANGELl (Henri d’), peintre autrichien, né à Oedenburg (Hongrie), le 8 juillet 1840. Élève de l’académie de Vienne, de 1854 à 1856, il se rendit ensuite à Dusseldorf, où il prit des leçons de Em. Leutze et se fit bientôt remarquer par son tableau Marie Siuart écoutant la lecture de son arrêt de mort. Après avoir habité Munich de 1859 à 1862, M. d’Angeli revint à Vienne. Il s’adonnait alors particulièrement k la peinture de genre et était l’un des artistes les plus estimés de la capitale de l’Autriche. Parmi ses œuvres les plus remarquables nous citerons : Louis XI et saint François-de-Paule (exécuté pour le roi Louis Ier de Bavière) ; le Vengeur de son honneur (1869) ; Amour de jeunesse ; l’Absolution refusée (1870). M. Anfeli s’est consacré depuis 1870 à la peinture e portraits, et l’élégance de ses œuvres lui a valu un succès de vogue dans le monde aristocratique en Allemagne et en Angleterre. Il a été nommé en 1876 professeur à l’académie de Vienne. Lors de l’Exposition universelle de 1878, il envoya à Paris les portraits du comte Hochberg ; de Mme' Schwabe ; de la comtesse Afielzynska ; du professeur Schmidt, architecte de la cathédrale k Vienne ; du professeur Ad. Menzel, de Berlin ; du comte Pourlalès ; de Lord Beaconsfield ; du Doyen de Windsor ; de la princesse Hélène de Schteswig ; de lord Sidney ; son portrait peint par lui-même. Il n’obtint qu’une médaille de 3" classe.

  • ANGÉLICINE s. f. Chim. — Substance extraite

de la racine d’angélique et paraissant identique à l’hydrocarottine C131130O.

ÂNGEL1M (Tito), sculpteur Italien, né à Naples le 10 mars 1806, mort dans cette ville en février 1878. Fils d’un peintre de mérite, qui cultiva ses dispositions artistiques, il obtint, dès 182,1, le grand prix de sculpture et passa plusieurs années à Rome, où il exécuta des œuvres qui attirèrent sur lui l’attention. Pendant un voyage qu’il fit k Paris en 1817, il exposa au Salon un buste de la duchesse d’Aumale et fut décoré de la Légion d’honneur. Professeur de sculpture à l’académie des beaux-arts de Naples, Angelini fut en outre chargé de diriger l’école de dessin de cette ville, et il devint, en 1854, membre correspondant de l’Institut de France. Cet artiste a exécuté un grand nombre d’œuvres, plus remarquables par l’habileté de l’exécution que par la pureté du style. Nous citerons de lui : Télëmaque abandonnant la nymphe Eucharis ; Sapho ; l’Amour brisant son arc ; Ferdinand il, statue monumentale, à Palerme ; une Fontaine monumentale, à Catane ; la Religion avec quatre anges, groupe colossal ; ta Foi et VEspérance, statues dans ta chapelle royale de Naples le général G. Filangieri, statue ; Mercadante, statue k Naples ; des statues de l’Amour, dont l’une fut achetée par l’empereur de Russie ; etc.

’ ANGEL1S (Pietro de), publiciste italien, né à Naples en 1789. — Il est mort k Buenos-Ayres, en 1860.

Angeio pirtoro, tableau de M. Luc Olivier Merson, qui a figuré au Salon de 1884. Ce tableau retrace une vieille tradition de couvent, d’après laquelle un moine-peintre, accablé par la fatigue et le jeûne, s’était endormi en peignant la madone qu’on l’avait chargé de faire pour décorer la chapelle du monastère. Et pendant qu’il dormait ainsi, des anges sont venus terminer la peinture qu’il avait laissée sans l’achever. On voit le moine endormi sur son échafaudage et un ange peignant k ses côtés une vierge byzantine dont le style archaïque montre assez

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l’époque reculée où se place la légende. En bas de l’échafaudage, un artisan, qui ne voit rien de ce qui se passe au-dessus de sa tête, continue à broyer ses couleurs, sans se douter que ce ne sont pas des moines, mais des anges descendus du ciel qui vont s’en servir.

ANGELOtt-BARBlANI (Antoine), littérateur et poète italien, né à Venise le 21 août 1822. Il fit ses études de droit à Padoue et prit, en 1848-1849, une part des plus actives k la défense de Venise assiégée par les Autrichiens. Il est devenu membre de l’Athénée de sa ville natale. Outre de nombreux articles publiés dans divers journaux littéraires italiens, on lui doit quelques œuvres qui se recommandent par l’élégance de la forme et l’élévation des idées. Nous citerons particulièrement -.Minuit, poème (1856) ; la Nouvelle poésie (1862) ; te Getsemani, poème (1863) ; le Peuple, poème (1864) ; Dante, poème (1865) ; Alexandre Mansoniet le second chœur des Adelchi (1875) ; Thomas Campanella[l&76) ; etc.

ANGERVILLE LA-MARTEL, commune de France (Seine-Inférieure), arrond. et k 27 kilom. d’Yvetot, cant. et à 3 kilom. N. de Valmont ; 1.208 hab. Fabrique de rouenneries.

AiSGHIES, tribus guerrières d’Afrique, qui habitent au nord de la rivière Lebaï ou Ocoua, dans la partie N.-E. du Congo français, par 10 de lat. N. et 14» de long. E. Les Anghies sont redoutés de tous les peuples voisins ; ils sont armés de fusils et font de fréquentes razzias hors de leurs frontières. Les esclaves qu’ils font dans leurs incursions sont emmenés dans des contrées si lointaines qu’on n’en a jamais revu un seul.

ANGIDIOSPONGUS s, in. (an-ji-di-os-ponguss — du gr. aggeidion, petit vaisseau ; spoggos, champignon). Méd. Tumeur érectile capillaire ayant la forme d’un champignon. V. TBLANG1ECTASIB, au tome XIV du Grand Dictionnaire. Syn. de ANGIOMYCÈS et de an- GIOSPONGTJS.

ANGIK ou ANGIKA s. m. Bois de l’ailantus glandulosa employé en ébénisterieet susceptible d’un beau poli. Le fond est rouge et veiné de rouge plus foncé.

  • ANGINE s. f. — Encycl. Vangine de poitrine peut avoir pour cause l’usage immodéré

du tabac. M. Thorens(1881) en rapporte un cas bien étudié qui n’était attribuable k aucune autre cause et qui avait bien tous les caractères de l’angine de poitrine : douleur subite et constrictive dans la région du cœur, sensation d’arrêt et de pincement du cœur, respiration coupée, nécessité de s’arrêter, irradiation douloureuse dans l’épaule. D’autres faits rapportés par divers médecins permettent de ranger l’abus du tabac parmi les causes de cette maladie. Beau parait être le premier qui l’ait signalée ; en 1862, M. Gélineau observa, abord de d’Embuscade 1, une véritable épidémie d’angine de poitrine et constata que les malades étaient des fumeurs passionnés, que de plus presque tous étaient adonnés k la chique et en avalaient le jus. L’action du tabac semble consister en une irritation du pneumogastrique. Beau et M. Gélineau ont tous deux observé qu’il suffisait de modérer l’usage du tabac pour supprimer les accès.

Certains médecins, il est vrai, pensent que le tabac ne peut pas occasionner une véritable angine de poitrine, mais seulement l’arythmie, les palpitations et les intermittences cardiaques. Dans tous les cas, ceux qui sont sujets aux affections du cœur feront bien d’user du tabac avec la plus grande discrétion.

ANGIOLEUGOLOGIE s. t. (an-ji-o-leuko-lo-il — du gr. aggeion, vaisseau ; leukos, blanc ; logos, traité). Anat. Étude ou traité des vaisseaux contenant un fluide blanc et en particulier des vaisseaux lymphatiques.

ANGIOL1THIQUE adj. (an-ji-o-li-ti-kedu gr. aggeion, vaisseau-, iithos, pierre). Pathol. Qui se rapporte aux concrétions calcaires ou pierreuses qui se forment dans les vaisseaux sanguins : Sarcome angiolituique des méninges.

ANGIOME s. m. (an-ji-o-me — du gr, aggeion, vaisseau ; orné, tumeur). Chir. Tumeur incolore formée par la dilatation des vaisseaux capillaires, soit artériels, soit veineux. Elle est ordinairement située dans l’épaisseur de la peau et siège de préférence k la face, plus rarement sur les autres parties du corps. On la nomme encore tumeur érectile, envie, ncevus maternus, etc.

— Encycl. h’angiome date de la naissance et augmente avec l’âge. D’abord constitué par une simple tache rouge ou par une petite tumeur, il grossit, se dilate, se fonce en couleur et persiste le plus souvent en cet état toute la vie.

S’il est constitué par la dilatation de vaisseaux capillaires artériels, il a des battements isochrones aux pulsations du pouls. Sa forme arrondie le fait ressembler k une cerise, k une groseille, k une fraise ou k une framboise ; il est vulgairement attribué kune envie qu’aurait eue la mère pendant la grossesse et qui n’aurait pas été satisfaite.

S’il est constitué par dilatation de vaisseaux capillaires veineux, il ne présente pas de battements artériels ; sa couleur est brunâtre, presque noire ; sa forme ressemble k uns