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dans les mêmes régions, à une période antérieure à l'âge ètrusco-campanien, quand la Lucera primitive était encore habitée par des indigènes Apuliens. Le linge que portent les paysan3 de la Basilicate le fait encore remonter bien plus haut dans l’histoire de l’humanité. ■ Pour la confection de la chemise de l’an et de l’autre sexe, dit-il, la grosse toile de lin, plante fort cultivée dans le pays, parait souvent trop luxueuse et trop chère pour d’aussi pauvres gens. Ils en font une bien plus grossière qui doit être sur la peau comme un vrai cilice et auprès de laquelle la toile à voile serait une sorte de batiste, avec les fibres du çenêt-sparte, qu’ils vont cueillir dans les bois, où il pousse à l’état sauvage. Je ne sais s’il est d’autre partie de l’Europe où l’on fasse encore usage de linge de sparte ; mais des découvertes positives ont montré que c’était celui dont usaient les hommes du début de l'âge du bronze en Espagne et en Italie. » Souvent il relève de singulières méprises commises au cours des âges, en fait d’antiquités. Passant par Acerenza, l’Acherontia des Romains, M. Fr. Lenormant voit au sommet du pignon de la cathédrale une fort belle statue antique, la tête ceinte déiauriers, le buste enveloppé du manteau militaire, et on lui affirme que c’est le protecteur de la paroisse, saint Canio ; or il découvre l’ancien piédestal de la statue, encastré comme pierre de taille au seuil d’une des chapelles, et voit qu’il porte l’inscription IVLIAN : c’est une statue de l’empereur Julien que des ignorants ont prise pour celle de l’évêque, et l’Apostat a été ainsi transformé en martyr et en protecteur céleste.

Il n’y a pas que de l’érudition dans ces deux volumes, la note humoristique s’y rencontre également. Voici un aperçu de ce qu’on fait manger aux pauvres touristes dans les Calabres. « Je ne voudrais pas, dit l’auteur, m’appesantir sur les choses de la gueule, comme disaient nos pères ; pourtant la question de nourriture, dans certaines conditions de voyage, finit par devenir une préoccupation qui s’impose et elle tient sa place importante dans les mœurs d’un pays. Celui qui est délicat sur ce chapitre ne doit pas s aventurer en Basilicate ou en Calabre, il aurait trop à souffrir. En fait de nourriture animale, on est condamné au poulet à perpétuité ; et quels poulets I d’affreux oiseaux a l’aspect misérable et souffreteux, dévorés de vermine à tel point eue leurs plumes se recroquevillent comme s ils étaient atteints d’une maladie de peau. Quant aux manières de les accommoder, elles feraient dresser les cheveux sur la tête à un gastronome. La bête une fois saignée, on la vide et on la dépèce, puis on prend sa ventraille, on la hache avec des oignons et des tomates et on fait frire le tout dans la poêle où on met ensuite k sauter les membres du poulet. C’est pis encore quand on veut vous bien recevoir et vous offrir une chère raffinée. Il faut que les gens de ce pays aient le palais et l’estomac faits autrement que les nôtres ; au point de vue de l’archéologie, cette cuisine est fort curieuse, c’est celle que cultivaient les Anciens. Les recettes d’Apicius, si on les appliquait, donneraient exactement ce genre de produits, ces associations de saveurs qui, pour nous, hurlent de se trouver ensemble. Un certain soir, dans une maison où l’on s’empressait à me faire fête, je vois sur la table un magnifique gâteau dont la surface était couverte d’une glaçure de sucre. J’en prends un morceau, mais a peine y ai-je porté la dent que je recule, et il me faut un effort héroïque de politesse pour en manger deux ou trois bouchées sans faire trop de grimaces. C’était un pâté de jambon, d'œufs durs, d’amandes, de cornichons au vinaigre et de fruits confits, le tout assaisonné au sucre et au fromage fort. Je pourrais énumérer ainsi, pour l’instruction des ménagères, un certain nombre de recettes de même caractère à inscrire également dans le livre de la cuisine qu’il ne faut pas faire. J’y donnerais une place d’honneur au lièvre a la mousse de chocolat avec des petits dés de jambon et des amandes de pin pignon, à la soupe où l’on met dans le bouillon des biscuits sucrés, enfin à la sauce faite de vinaigre, de moutarde, de sucre, de menthe et de baume pour accompagner le poulet rôti, i

AQUACREPT1TE s. f. (a-koua-krè-pti-te — du lat. agva eau ; crepitus, craquement). Min. Variété de serpentine.

, AQUAPUNCTURE s. f. — Méd. Moyen de révulsion par pénétration d’eau fortement comprimée sortant par un tube fin. u On dit

aussi HTfDKOPrjNOTORB.

— Encycl. En 1866, M. Sales-Girons présenta à l’Académie de médecine un appareil produisant un jet filiforme assez intense pour perforer le derme. Pour cela, le jet doit être aussi fin que possible ; le liquide doit être projeté sur la peau avec une force considérable. Avec cet appareil, la percussion se fait sous l’influence de la pression énorme de 15 atmosphères.

La seringue construite à cet effet par Galante présente une ampoule de verre avec soupape ; en attirant à soi le piston, le liquide contenu dans l’ampoule pénètre dans le corps de pompe dont le diamètre n’excède pas trois millimètres comme calibre ; il suffit ensuite de pousser le piston avec force : sa

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surface considérable par rapport à celle de l’orifice de projection multiplie l’intensité du jet, d’après une loi de physique bien connue. M. Mathieu a construit depuis un appareil dans lequel un levier, articulé avec le manche du piston, permet d’obtenir le même effet avec un effort moins considérable encore.

  • AQUARELLISTE s. m. — Encycl. Depuis

l’époque où nous consacrions un article à l’aquarelle, dans le tome 1er du Grand Dictionnaire, ce genre de peinture a fait en France un chemin considérable. Il y a un triple motif de s’en réjouir : d’abord parce que l’aquarelle en elle-même est un genre des plus gracieux, susceptible de produire des œuvres exquises ; ensuite, parce que c’est un des meilleurs indices de la vitalité d’un pays, quand on voit une branche de l’art jusqu’alors négligée et cultivée avec moins de succès que les autres, prendre soudain de la force, grandir et fructifier ; en troisième lieu, parce que nous n’avons fait que nous mettre à la hauteur de nos voisins les Belges et les Anglais. Ces derniers surtout excellent dans l’aquarelle. Il suffit d’avoir visité une exposition de water-colours pour se rendre compte de leur talent particulier dans cet art, bien que, à la vérité, ils cherchent toujours dans leurs aquarelles à empiéter sur d’autres genres, sur la peinture à l’huile, par exemple, ce qui est un défaut capital. La supériorité qu’ils ont acquise tient, sans nul doute, à ce qu’ils ont depuis très longtemps, depuis ISO'*, une Société d’Aquarellistes, Old water-colours Society. Cette association a de l’autre côté du détroit une grande importance, un caractère quasi officiel, et son président, élu à vie par les autres membres, devient baronnet par le seul fait de cette élection, comme le président de la Royal Academy.

Nous n’avions pas en France d’institution analogue ; cette lacune a été comblée en 1879, et M. J. G. Vibert, avec le concours de plusieurs autres artistes, a fondé à cette date une Sociétédes Aquarellistes français, dont le siège est à Paris, rue Laffitte, 16. Une chose essentielle qui la différencie de sa sœur d’outre-Manche, c’est qu’elle forme un groupe indépendant, qui vit par ses propres forces, sous son unique direction, et en se passant tout à fait du patronage de l’État. Pour lui permettre de se suffira à elle-même, chaque membre adhérent, lors de la fondation, a apporté à la masse commune une somme de 2.000 francs. Cette société ne se compose pas seulement de spécialistes, elle comprend également un grand nombre de peintres très connus par leurs tableaux : parmi les premiers noms inscrits, on trouve ceux de Détaille, Bastien-Lepage, Français, Harpigmes, Leloir, Heilbuth, Vibert, Duez, Cazin, etc. La société, se proposant comme but la renaissance de l’aquarelle, a fait concourir à ce résultat deux moyens principaux : d’abord l’organisation d’un local spécial, ensuite des expositions régulières faites dans ce local. L’installation matérielle est excellente, les deux salles de la rue Laffitte sont assez spacieuses, la décoration est de bon coût et le jour favorable. C’est là que Von vit les premières expositions qui, depuis, ont été aussi organisées rue de Sfeze, dans les salons de M. Petit. Elles ont lieu tous les ans, et sont ouvertes au public de 10 heures à 6 heures dans la journée, et le soir de 8 heures à 11 heures. Au point de vue de l’installation matérielle, il n’y a que des compliments à adresser aux organisateurs ; par une innovation qui tient du prodige, chaque sociétaire est content de sa place, il la tire au sort, et tous d’ailleurs ont leur part de cimaise. Au point de vue artistique, ce que l’on peut reprocher aux expositions annuelles des aquarellistes, c’est de trop se ressembler. C’est toujours, et presque à la même place, les mêmes espagnols de "Worms et de Vibert, les mêmes fleurs de Mme Lemaire, les mêmes paysages de la baronne Nathaniel de Rothschild, les mêmes agréables papillotages d’Eugène Lami et les mêmes petits chats au nez rose d’Eugène Lambert. Quoi qu’il en soit, ce qui frappe tout d’abord dans cette exposition, c’est la bonne tenue de l’ensemble ; les préférences que peut manifester le visiteur tiennent plutôt à son goût spécial pour un ordre de sujets ou pour une facture particulière, qu’à une hiérarchie nettement déterminée dans la valeur des œuvres qu’il est appelé à apprécier. 11 n’y a là aucune lutte de doctrines pour laquelle on puisse se passionner beaucoup, aucune innovation audacieuse à signaler, aucune chute à déplorer, mais partout une certaine ingéniosité de mise en scène et une remarquable habileté dans l’exécution : l’impression générale qu’on emporte est tout à fait satisfaisante. Aussi le public ami des arts a-t-il rapidement marqué une grande faveur pour la tentative des aquarellistes, et leur salle d’exposition est immédiatementdevenue un coin tout mondain, fréquenté, pour parler le jargon a. la mode, par une clientèle très selected. Nous avons déjà mentionné quelques noms parmi ceux des peintres qui triomphent habituellement dans ces réunions artistiques ; nous ne pouvons enregistrer ici ceux de tous les aquarellistes de talent, mais nous citerons encore MM. Isabey, Charles Delort, Édouard de Beaumont, Boutet de Monvel, Charles Camino, John Lewis Brown, Julien Le Blant, de Penne, Victor Gilbert, Max Claude,

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Roger Jourdain, Adrien Moreau, Emile Adan, Guillaume Dubufe, François Flameng, Aimé Morot, Yon, James Tissot et Albert Besnard.

— Bibliogr. Launette, les Aquarellistes français, texte et dessins par divers (1883,

I vol.).

    • AQUARIUM, s. m. — Encycl. Depuis

quelques années, les stations maritimes se sont multipliées sur nos côtes, et dans ces établissements le naturaliste ou toute personne curieuse des choses de la nature peut se livrer à l’étude des animaux marins les plus intéressants. Faire une ênumération de ces laboratoires serait très long : le plus célèbre d’entre eux est celui de Roscoff, illustré par les beaux travaux de M. Lacaze-Duthiers. Mai3 l’aquariwn du Havre mérite entre tous d’être cité pour son excellente installation, due aux soins éclairés de M. le docteur Gilbert et de Paul Bert.

L’aquarium du Havre est une construction rustique, de plain-pied avec le sol et faisant suite à un petit jardin zoologique où dans un vaste bassin s’ébattent des phoques, des tortues de mer et de nombreux oiseaux de rivage.

II n’a pas moins de 75 mètres de long et comprend quatre grottes dont une est aménagée en jardin d’hiver. Les trois autres renferment de grands bacs placés sur leurs côtés et contenant de l’eau douce et de l’eau de mer qu’un système de conduits permet de renouveler ou de remplacer à volonté. On compte £6 bacs, dont 15 pour l’eau de mer ; les contenances varient de 8.000 à 3.000 litres. Chaque bac a une de ses parois construite en glaces permettant d’observer les animaux ; ces glaces, pour pouvoir résister à la pression énorme du liquide, ont une épaisseur de près de om,03. On a disposé, suivant le goût des habitants des bassins, des fonds de sable, de roche, d’herbes et d’algues,

La prise d’eau se fait à 600 mètres de la. par un tuyau qui débouche à la plage, et, grâce à des dispositions spéciales, on a évité l’ensablement du conduit. Une machine à vapeur de quatre chevaux anime une pompe qui, deux fois par jour, amène l’eau dans un grand réservoir où elle dépose les corps dont elle était chargée. Après un séjour suffisant, l’eau passe dans un second réservoir qui la distribue dans les bacs.

Le renouvellement de l’eau des bacs se faisait au début toutes les vingt-quatre heures ; mais, malgré ces soins, les animaux mouraient en masse faute d’oxygène. Il faut, en effet, que l’eau soit fortement oxygénée pour fournir a la respiration des être3 qui l’habitent, et la provision d’oxygène se trouve rapidement épuisée. On a appliqué ensuite le système d aération continue basée sur les trompes à air, et dont l’invention et le perfectionnement sont dus à MM. Sabatier et Kunckel d’Herculais. Pour aérer les aquariums de son laboratoire du Muséum de Paris, M. Kunckel disposa des appareils simples et économiques fonctionnant automatiquement avec la plus grande régularité. Il ne faut pas croire qu’il suffise toujours de faire arriver dans les aquariums des courants d’eau continus sur lesquels on compte pour apporter avec eux une provision d’oxygène suffisante ; il arrive souvent que les eaux circulant, avant d’arriver dans les aquariums, à travers des tuyaux d’une grande longueur, perdent par diverses causes une quantité notable de l’air qu’elles renferment. On a remarqué que souvent l’apport de l’air en excès présentait des avantages considérables en favorisant l’assainissement des eaux, en déplaçant les gaz provenant de la décomposition des matières organiques, en permettant à l’oxygène d’atteiDdre ces matières elles-mêmes et de les brûler directement.

M. Sabatier, professeur à la Faculté des sciences de Montpellier, avait trouvé un moyen simple et économique de ventiler les aquariums au moyen de colonnes de verre creux à ventre et à nœuds ; mais l’air appelé provenait du laboratoire même et était déjà vicié en partie. MM. Jolyet et Regnard ont imaginé un moyen très ingénieux. Au lieu de demander a. l’eau l’air dissous, ils lui ont emprunté la force motrice ; un moteur Bourdon, transformant la pression de l’eau par l’intermédiaire d’un piston et d’une bielle, semblables au piston et a la bielle des machines à vapeur, en un mouvement de rotation, est employé à faire mouvoir une des branches d’une pince qui comprime et déprime alternativement une vaste poche en caoutchouc, fonctionnant à la façon d’un soufflet ; un volume d’air notable est ainsi insufflé dans le bac contenant les animaux. On pourra faire a cet appareil la même objection que l’on a dû faire à l’appareil de M. Sabatier ; l’air respirable est emprunté à l’atmosphère même du laboratoire. À part cela, le système de MM. Regnard et Jolyet permet de ventiler un aquarium d’eau douce aussi bien qu’un aquarium d’eau de mer.

Dans le dispositif adopté par M. Kunckel, la force est également empruntée à l’eau ; mais la vitesse d’écoulement entre pour un coefficient beaucoup plus considérable que la pression. Chacun connaît le procédé que dans la région pyrénéenne on emploie, depuis un temps immémorial, pour se procurer l’air nécessaire à l’alimentation des souffleries des fourneaux où l’on réduit les minerais de fer, où l’on forge le fer lui-même ; une masse d’eau est projetée dans un tuyau en forme d’en AQUA

tonnoir dont la pointe plonge dans un tuyau plus large en communication avec l’air extérieur, de telle sorte que l’eau, en passant avec une grande vitesse dans le tube à air, entraîne par aspiration un volume de gaz considérable. Ce gaz est emmagasiné dans da vastes récipients, où il se comprime naturellement par l’arrivée de nouvelles quantités d’air. Depuis quelques années, l’emploi de3 trompes catalanes s’est généralisé, et ses usages se sont multipliés. M. Alvergniat, habile constructeur d’appareils de physique, a eu l’idée d’établir des trompes en verre de petit volume, dont la construction repose exactement sur le principe des grandes trompes et qui peuvent s’adapter par l’intermédiaire d’un simple caoutchouc à des robinets de tout calibre ; ces instruments fournissent d’excellents aspirateurs, soit des %iz, soit de l’air avec des pressions d’eau relativement peu considérables. Le procédé dont a usé M. Kunckel, qui n’avait à sa disposition qu’une chute de 8 mètres, est basé sur cette construction de M. Alvergniat. Il employa ces petites trompes en verre en ayant soin de mettre le tube aspirateur en rapport avec un large tuyau qui amenait l’air directement de l’extérieur.

On voit donc que rien n’est plus simple que la ventilation d’un aquarium d’eau doure avec une faible consommation d’eau. Mais, ce résultat obtenu, rien n’est plus aisé que d’appliquer ce dispositif à un aquarium d’eau da mer. Il suffit, pour éviter l’introduction de l’eau douce dans le récipient rempli d’eau salée, d’intercaler un flacon à trois tubulures dont une inférieure, flacon pouvant contenir environ deux litres et destiné a recevoir cette eau douce au fur et à mesure de son écoulement. Par une des tubulures supérieures pénètre la trompe, par la deuxième s’échappe l’air qui se rend dans l’aquarium au moyen d’un tube ; par la tubulure inférieure, munie d’un robinet de petit calibre, s’échappe l’eau. La pression de la colonne d’eau que l’aira à vaincre variant avec la longueur du tube plongeant dans l’eau, on est obligé de régler le débit du robinet d’arrivée et celui du robinet de départ, de manière à maintenir constante la hauteur de l’eau dans le flacon et assurer par là l’échappement régulier de l’air. Cela fait, avec quelques tâtonnements, on peut sans crainte laisser l’appareil fonctionner jour et nuit. Si l’on n’avait pas soin de mettre d’accord le débit des deux robinets, il pourrait arriver, soit que le flacon se vidât ; ce qui supprimerait bien entendu la circulation de l’air, soit. au contraire que le flacon se remplit, et dans ce cas l’eau douce ferait irruption dans l’eau salée. L’appareil étant bien réglé, l’aération est si parfaite, que l’eau de mer devient imputrescible malgré la présence d’animaux et de plantes ; pour suppléer à l’évaporation et maintenir la salure constante, on ajoute de temps à autre quelque peu d’eau douce ; on peut ainsi éviter le renouvellement fréquent de l’eau de mer, renouvellement toujours dispendieux dans les pays éloignés des côtes, et toujours ennuyeux a cause des formalités de douane.

Il nous paraît utile de donner quelques chiffres, avec M. Kunckel, pour préciser les avantages que l’on peut retirer de ces appareils ; la consommation de l’eau douce par rapport au volume de l’air introduit dans les aquariums est indispensable à connaître.

Dans un aquarium d’eau de mer, contenant 90 litres, l’on peut faire passer 22 litres et demi dair par heure, avec une dépense d’eau de 36 litres, le tuba de sortie de l’air de o«>,005 plongeant seulement de Om, ll ; si le tuba à air plonge davantage dans le récipient, la pression de la colonne d’eau qui fait obstacle à l’écoulement de l’air détermine quelques changements ; ainsi le tube s’enfonçant de om,36, pour faire passer 16 litres d’air par heure, il faut consommer dans le même temps 4b litres d’eau ; on voit donc que, pour vaincre la poussée d’une colonne d’eau de mer de om,36 de hauteur et de 0™,005 de base, la dépense d’eau est augmentée de 9 litres par heure, tandis que la circulation d’air est diminuée de 8 litres et demi environ dans le même temps ; en chiffres ronds, lorsque la pression d’eau de mer devient trois fois plus grande, la consommation d’eau douce augmente du tiers, alors que l’écoulement de l’air diminue du tiers.

Y a-t-il avantage à conduire le tube à air jusqu’au fond de l’aquarium, et à se mettre dans l’obligation de vaincre la résistance d’une colonne d’eau de mer de om,36 ? Dans ces conditions, l’eau est maintenue dans un état d’agitation permanente, certainement peu favorable au développement de la vie des animaux moins délicats ; M. Kunckel

Eense qu’il y a intérêt à ne troubler que région superficielle de l’aquarium, et à compter sur les courants pour l’aération des fonds ; il suffit de plonger le tube de om, lo à om,12 pour obtenir une bonne aération. Afin d’éviter les mouvements tumultueux que déterminent les énormes bulles qui sortent de l’orifice des tubes, ainsi que pour faciliter la dissolution de l’oxygène, il est nécessaire do diviser la colonne d’air. Pour obtenir une nuance de bulles de moindre dimension, M. Kunckel emploie un artifice fort simple : les tubes & air se terminent par une petite sphère creuse percée suivant son équateur d une demi-douzaine d’orifices très étroits, et revêtue d’une double et même d’une triple