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carrières de marbre, mines de houille et de fer.

Le Berry, habité, avant l’invasion romaine, par les Bituriges Cubi, fit partie de la Ire Aquitaine. Envahi par les Visigoths, en 475, puis conquis par Clovis, en 507, il eut des comtes, appelés aussi comtes de Bourges et ducs d’Aquitaine, et qui, sous les successeurs de Charlemagne, se rendirent héréditaires. Un de ceux-ci, Arpin, comte ou vicomte de Bourges, vendit son comté au roi Philippe Ier, vers l’an 1100, pour aller à la croisade. Érigé en duché-pairie, en 1360, il fut donné en apanage à Jean, troisième fils du roi Jean, à charge de réversion à la couronne à défaut de postérité mâle, ce qui arriva, en effet. Charles VI le donna ensuite à un de ses fils, Jean, qui mourut empoisonné en 1416, et, par la suite, à son cinquième fils, qui devint roi, sous le nom de Charles VII. En 1461, Louis XI le donna à son frère Charles, mort sans enfants en 1472. Louis XII en gratifia Jeanne de France, sa femme, après la dissolution de leur mariage. François Ier le donna à sa sœur, Marguerite, qui épousa le roi de Navarre. Il fut possédé par Marguerite de Savoie, sœur de Henri II. Henri III en forma l’apanage de son frère François, duc d’Alençon, mort sans alliance. Henri IV l’abandonna, comme douaire, à la reine Louise, veuve de Henri III. Après la mort de cette princesse, en 1601, il fut réuni définitivement à la couronne. Le titre honorifique de duc de Berry fut porté par Charles, troisième fils de Louis, dauphin et petit-fils de Louis XIV, et, en dernier lieu, par le second fils du roi Charles X.


BERRY (canal du), voie navigable du centre de la France. Ce canal se détache du canal latéral à la Loire, un peu au-dessous de Nevers, passe à Bourges et à Vierzon, envoie un embranchement à Montluçon et se confond avec le Cher, dans le département de Loir-et-Cher. Sa longueur totale est de 322,512 m., dont 69,749 m. pour l’embranchement de Fonblisse à Montluçon. La pente totale est de 245 m., rachetée par 115 écluses. Le tirant d’eau varie de 0 m. 95 à 1 m. 10 ; la charge des bateaux varie de 40 à 55 tonnes. Le tonnage, en 1861, a été de 255,173 tonnes.


BERRY ou BERRI, nom porté par plusieurs membres de l’ancienne maison royale de France, et dont les principaux sont les suivants :


BERRY (Jean DE FRANCE, duc de), troisième fils de Jean le Bon, né en 1340, mort en 1410. Il assista, en 1356, à la désastreuse bataille de Poitiers, et fut envoyé en Angleterre, comme otage, en vertu du traité de Brétigny (1360). Après la mort du roi Jean, il obtint de revenir en France pour un an, sous le prétexte de se procurer sa rançon ; mais le délai expiré, il n'eut garde de regagner l’Angleterre, Lorsque les hostilités recommencèrent (1372), Jean de Berry fut mis à la tête de l’armée royale et prit aux Anglais les villes de Limoges, de Poitiers, de Thouars et de La Rochelle. Charles V étant mort en 1380, le duc de Berry fit partie du conseil de régence du jeune roi Charles VI, conjointement avec les ducs d’Anjou et de Bourgogne, et prit le gouvernement du Languedoc. Les exactions de tout genre auxquelles il se livra exaspérèrent à tel point les populations du Midi, du Poitou et de l’Auvergne, qu’elles se révoltèrent et qu’il fallut envoyer contre elles des troupes réglées pour les écraser. Informé des monstrueux excès commis par le duc de Berry, Charles VI lui enleva son gouvernement et fit brûler Béthisac, l’instrument, sinon l’instigateur de toutes les malversations du duc. Pendant la démence de Charles VI, le duc de Berry ressaisit le pouvoir, qu’il partagea avec le duc de Bourgogne, devint gouverneur de Paris et se fit tellement haïr des Parisiens, qu’ils détruisirent son hôtel de Nesle et brûlèrent son château de Bicêtre, pendant une maladie qu’il eut en 1411. Le duc de Berry quitta, vers cette époque, la capitale, se rendit à Bourges, où il soutint un siège contre les troupes royales, et revint mourir à Paris, ruiné et dans un état de misère relative.


BERRY (Charles, duc de), de Normandie et de Guienne, deuxième fils de Charles VII, né en 1446, mort en 1472. Son père avait pour lui la plus grande prédilection, et peut-être eût-il déshérité son fils aîné en sa faveur, s’il ne fût pas lui-même mort prématurément. Le duc de Berry, mort jeune, d’ailleurs, n’avait ni la capacité, ni l’énergie nécessaires pour lutter contre un adversaire tel que Louis XI. Il se laissa entraîner à de misérables intrigues, se jeta dans la ligue du Bien public, et, après diverses réconciliations, fut relégué dans son gouvernement de Guienne, où il mourut à vingt-six ans, empoisonné, peut-être à l’instigation du roi son frère. Il aimait les lettres et les protégeait.


BERRY (Charles, duc de), petit-fils de Louis XIV et troisième fils du grand dauphin, né en 1686, mort en 1714. Ce prince, d’un esprit faible et borné, n’est connu que pour avoir épousé la fille de Philippe d’Orléans, depuis régent (v. l’art. suiv.), dont les dérèglements empoisonnèrent sa vie, et qui fut soupçonnée de n’avoir pas été étrangère à sa mort prématurée.


BERRY (Marie-Louise-Élisabeth d’Orléans, duchesse de), fille aînée du régent, née en 1695, morte en 1719. Élevée au milieu des femmes de chambre, habituée à faire toutes ses volontés depuis l’âge le plus tendre, et trouvant dans son père la plus excessive comme la plus déplorable indulgence, Marie-Louise d’Orléans était « née, dit Saint-Simon, avec un esprit supérieur, et, quand elle le voulait, également agréable et aimable, et avec une figure qui imposait et qui arrêtait les yeux, mais que, sur la fin, l’embonpoint gâta un peu. Elle parlait avec une grâce singulière, une éloquence naturelle qui lui était particulière et qui coulait avec aisance et de source ; enfin, avec une justesse d’expression qui surprenait et qui charmait. » En 1710, elle épousa le duc de Berry, petit-fils de Louis XIV, devint veuve quatre ans plus tard et fut soupçonnée de n’avoir pas été étrangère à la mort de son mari, qui, après l’avoir aimée éperdument, s’était aperçu de sa conduite déréglée et l’avait menacée de l’enfermer dans un couvent pour le reste de sa vie. Joignant l’ambition à l’amour effréné des plaisirs, la duchesse de Berry fut également accusée de l’empoisonnement de la duchesse de Bourgogne. Lorsque son père devint régent, elle ne mit plus de bornes à ses prétentions extravagantes, à sa hauteur ambitieuse et surtout à ses débauches. Les débordements de cette Messaline moderne sont demeurés fameux et firent scandale, même à la cour corrompue du régent. Les Mémoires du temps, et surtout ceux de Saint-Simon, nous en ont laissé les hideux détails. Les soupçons les plus flétrissants circulèrent dans le public et à la cour sur les rapports qui existaient entre cette indigne princesse et son père. Elle vivait en très-mauvaise compagnie et passait ses nuits dans des orgies obscènes, auxquelles le régent prenait part. Saint-Simon, parlant d’un de ces banquets, où le père et la fille oubliaient plus encore que toutes les lois de la décence, écrit : « Mme  la duchesse de Berry et M. le duc d’Orléans s’y enivrèrent, au point que tous ceux qui étaient là ne surent que devenir. L’effet du vin par haut et par bas fut tel qu’on en fut en peine, et cela ne la désenivra pas ; tellement qu’il fallut l’emmener dans cet état à Versailles. Tous les gens des équipages la virent et ne s’en turent pas. » Un de ses derniers amants fut Rions, Gascon assez laid et assez sot, qui, grâce à son oncle, le duc de Lauzun, prit sur la duchesse de Berry, ordinairement impérieuse envers tous, un pouvoir absolu et en fit l’esclave de tous ses caprices. « Lauzun, dit Saint-Simon, lui avait conseillé de traiter sa princesse comme il avait traité lui-même Mademoiselle. Sa maxime était que les Bourbons voulaient être rudoyés et menés le bâton haut, sans quoi on ne pouvait conserver sur eux aucun empire. » Rions mit à la lettre le conseil de son oncle, et façonna la duchesse à supporter jusqu’à ses mépris. La duchesse de Berry devint enceinte de ce dernier, eut un accouchement extrêmement laborieux et mourut quelques jours après, à la suite d’une fête nocturne qu’elle avait donnée à son père, à Meudon. Le régent eut la pudeur de ne point exiger qu’on lui fît une oraison funèbre.


BERRY (Ch.-Ferdinand, duc de), deuxième fils du comte d’Artois (depuis Charles X), né à Versailles en 1778, mort en 1820. Il suivit son père dans l’émigration, porta les armes contre la France dans l’armée de Condé et s’unit, à Londres, à une dame Brown, dont il eut plusieurs enfants et qu’il abandonna, plus tard, sous le prétexte que Louis XVIII désapprouvait ce mariage. En 1814, il revint en France à la suite des alliés, fut nommé colonel général des chasseurs et lanciers et s’efforça de gagner l’attachement des soldats, en assistant aux manœuvres, en visitant les casernes et les hôpitaux militaires. Lorsque Napoléon revint de l’île d’Elbe, le duc de Berry fut nommé chef de l’armée qu’on voulait réunir devant Paris et qui se réduisit à un nombre imperceptible de fidèles. Après la seconde restauration, le duc de Berry fut tenu à l’écart du pouvoir par Louis XVIII, et il épousa, en 1816, la princesse Caroline de Naples, sœur de la reine Christine, reine d’Espagne. Le 13 février 1820, à la sortie de l’Opéra, il fut assassiné par Louvel. Sept mois après sa mort, sa femme accoucha d’un fils, le duc de Bordeaux, aujourd’hui comte de Chambord, et le dernier rejeton mâle de la branche aînée de Bourbon.

Ce prince, qui, d’ailleurs, ne manquait pas d’énergie, était, sous la Restauration, l’espoir des ultras. Mais il ne se fit guère remarquer que par l’emportement de ses manières et la licence de ses mœurs.


BERRY (Marie-Caroline-Ferdinande-Louise de Bourbon, duchesse de), fille du roi Ferdinand Ier, née à Naples en 1798, morte en avril 1870. En 1816, elle fut mariée au duc de Berry, neveu de Louis XVIII et 2e fils du comte d’Artois (depuis Charles X). Plutôt gracieuse que belle, passionnée pour les plaisirs et les arts, d’une grande vivacité d’esprit et d’une bienveillance affable, qui faisaient oublier ses négligences d’éducation et ses pétulances enfantines, elle charma la cour de France et s’attacha le cœur un peu volage de son époux. À vingt-deux ans, le poignard de Louvel la rendit veuve. On dit que, dans sa douleur romanesque, elle coupa sa chevelure, d’un blond mythologique, que les poëtes ont célébrée et que le duc aimait avec passion. Elle portait depuis deux mois dans son sein un dernier et tardif rejeton de l’antique race de Hugues Capet. Cet enfant posthume reçut, à sa naissance, le surnom d’Enfant du miracle, et le corps diplomatique lui donna celui d’Enfant de l’Europe. Dès lors commença l’existence politique de la duchesse de Berry. Cependant, elle n’essaya point de prendre un rôle dans les affaires de l’État, cherchant seulement à se rendre populaire par des voyages dans les provinces, par l’éclat de ses fêtes et par ses libéralités. Quand la révolution de Juillet eut brisé l’avenir de son fils et la fortune des Bourbons, elle suivit Charles X dans l’exil ; mais la résignation ne pouvait convenir à cette âme ardente et aventureuse, qui se laissa entraîner bientôt vers les résolutions désespérées, par les obsessions de ses partisans, par son ambition maternelle, par ses illusions de femme et de princesse, et peut-être aussi par les effervescences de l’orgueil blessé et par le regret amer d’une puissance évanouie. Abusée par son ignorance du temps et des hommes, séduite par la légende poétisée de ces Vendéens qui avaient tenu tête à la grande République, par la croyance à une France royaliste qui n’existait plus, elle résolut de tenter une restauration par les armes, parcourut d’abord une partie de l’Europe sous un incognito mal déguisé, fréta, en 1832, le navire le Carlo-Alberto, et débarqua sur la côte de Marseille dans la nuit du 29 avril. Ses débuts dans la guerre civile furent rudes et tristes. Elle attendit le jour au bord de la mer, mal protégée contre les brises nocturnes par un manteau d’homme. Un grand mouvement royaliste devait, lui avait-on dit, signaler son arrivée dans le Midi ; mais tout se réduisit à une tentative insignifiante de quelques fidèles à Marseille. Alors, elle se dirigea vers la Vendée, sans prendre pour ainsi dire la peine de se cacher. Tout le monde savait qu’elle était en France ; mais les populations restaient calmes et indifférentes. Les sommités du parti légitimiste, prévoyant un dénoûment funeste et ridicule tout à la fois, s’épuisèrent en efforts infructueux pour faire changer de résolution à la princesse, qui se montra inébranlable dans sa folie romanesque, digne des héroïnes de la Fronde. Fascinée par son idée fixe, elle avançait toujours vers l’Ouest, à la poursuite de l’insaisissable mirage d’une armée de Vendéens ou de chouans, ne se doutant point qu’elle allait elle-même révéler, par un insuccès éclatant et prévu, la faiblesse réelle de son parti et détruire dans les esprits la fiction, habilement entretenue jusque-là, d’une Vendée et d’une Bretagne royalistes toujours prêtes à s’armer contre la France de la Révolution. Les chefs, MM. de Charette, d’Autichamp, de Bourmont, etc., n’étaient pas partisans d’une prise d’armes immédiate ; mais l’expérience et les prévisions de ces militaires durent céder à l’enthousiasme impérieux de la princesse, qui, d’ailleurs, ne ménagea point sa personne au milieu des hasards de cette malheureuse équipée. Malgré une proclamation pompeuse, qui débutait par une réminiscence historique (Ouvrez à la fortune de la France ! ), les paysans ne s’armèrent point pour le petit-fils de Henri IV ; une poignée de braves livra le combat du Chêne, et le parti royaliste fut abattu d’un seul coup, au moment même où la royauté de Juillet triomphait à Paris d’un mouvement autrement formidable, celui des républicains de Saint-Merri. Madame erra d’asile en asile, promenant partout ses espérances et son opiniâtre énergie, mais dut, enfin, se réfugier à Nantes, dans la mystérieuse retraite que ses amis lui avaient préparée. Elle y demeura cinq mois, employés par elle à la plus active correspondance. La police désespérait presque de la découvrir, lorsque le secret de son asile fut vendu à M. Thiers (500,000 fr., d’autres disent 100,000) par un juif converti, Simon Deutz, mêlé aux complots légitimistes, et qui avait la confiance de la princesse. Le misérable partit pour Nantes, à la fois surveillé et assisté par la police, et obtint deux entrevues de sa confiante victime. Comme il sortait de la dernière, l’autorité, avertie par lui, investit la maison ; mais après les perquisitions les plus minutieuses, on ne trouva personne. Madame et ses confidents avaient eu le temps de se blottir dans un réduit obscur pratiqué derrière la plaque mobile d’une cheminée, et dont Deutz ignorait l’existence. Ils y restèrent seize heures, mais se livrèrent eux-mêmes, à demi étouffés par du feu que les gendarmes, qui occupaient la maison, avaient allumé par désœuvrement (6 novembre). Jusque-là toutes ces aventures avaient une couleur d’héroïsme qui en couvrait le côté extravagant. Les malheurs de la duchesse de Berry ne commencèrent réellement qu’avec sa captivité au château de Blaye, où elle fut gardée d’abord par le colonel de la Chousserie, puis par le général Bugeaud. La malheureuse princesse était destinée, comme dénoûment à son aventureuse odyssée, à boire jusqu’au fond le calice de honte et d’amertume ; et le gouvernement de Louis-Philippe tira d’elle une vengeance dont l’immoralité a été justement flétrie. Au mois de janvier, on apprit que la captive était atteinte de malaises significatifs, qui firent soupçonner une grossesse. Des médecins furent envoyés, et bientôt il ne resta plus aucun doute. Elle-même, pressée par sa situation, se résigna à déclarer qu’elle s’était mariée secrètement en Italie au comte Lucchesi-Palli. Peu touché d’une position aussi pénible, le gouvernement, au lieu de garder le silence et de renvoyer à Palerme cette ennemie vaincue et désormais impuissante, donna à sa déclaration la publicité du Moniteur, employa tous les moyens pour arriver à une constatation publique de la grossesse, si bien que l’accouchement eut lieu en présence de témoins et qu’un procès-verbal en fut dressé. Louis-Philippe n’avait plus dès lors aucun parti politique à tirer de son infortunée parente, qu’il renvoya humiliée et brisée à Palerme. Depuis, elle a vécu dans la retraite, privée, par son second mariage, de sa qualité de régente et de toute importance politique dans son parti. On lui enleva même alors la direction de l’éducation du jeune Henri. Son époux est mort en 1864.


BERRY (Jean), amiral anglais, né à Khoweston en 1635, mort en 1691. Après avoir servi dans la marine marchande, il partit, en 1661, pour les Antilles à bord du Swallow, petit navire armé de huit caronades et ayant quarante hommes d’équipage. Arrivé à la Jamaïque, après une traversée des plus dangereuses, le Swallow fut chargé de faire la chasse à un corsaire, qui exerçait de grandes déprédations et qui était armé de vingt canons. Comme le capitaine du navire anglais hésitait à attaquer un aussi formidable ennemi, Berry enferma le capitaine dans sa cabine, s’empara du commandement et prit le corsaire à l’abordage. Traduit pour ce fait devant un conseil de guerre, il fut acquitté, et, de retour en Angleterre, il reçut le commandement d’un vaisseau. Après avoir fait diverses campagnes dans les Antilles, dans la Manche et dans la Méditerranée, il sauva la vie au duc d’York, lors du combat de Souzwald-bay, fut nommé baronnet, puis chargé, en 1683, de commander l’escadre qui bombarda Tanger. Le sang-froid et l’habileté dont il fit preuve lui valurent le grade de vice-amiral, et, bientôt après, il fut nommé commissaire de la marine. Il mourut, dit-on, empoisonné.


BERRY (Guillaume), graveur écossais, né en 1730, mort en 1783. Élève de Proctor, graveur de cachets à Édimbourg, il s’adonna au même genre de travail et acquit un talent des plus remarquables. Plusieurs de ses œuvres rappellent les plus beaux morceaux de l’antiquité. Parmi ses têtes gravées en relief, on cite surtout : César et le jeune Hercule, d’après l’antique ; le poëte Thompson, la reine d’Écosse Marie, Cromwell, le poëte Hamilton. et Isaac Newton. Aussi modeste qu’habile, Berry ne demandait pour ses œuvres qu’un salaire modique, à peine suffisant aux besoins de sa nombreuse famille.


BERRY (Marie), femme de lettres anglaise, née vers 1762, morte en 1825. Très-instruite et surtout charmante, Marie habitait avec sa famille, en 1778, près de Strawberry-hill, lorsqu’elle connut le célèbre Walpole, alors septuagénaire et son voisin de campagne. Walpole s’éprit de la jeune fille, au point de lui offrir sa main (1791) ; mais celle-ci refusa de devenir comtesse d’Oxford, tout en continuant à vivre dans l’intimité du vieillard et à charmer ses dernières années par son amitié filiale. Walpole légua en mourant à Marie Berry ses papiers, parmi lesquels se trouvaient les lettres qu’il avait reçues de Mme  du Deffant de 1766 à 1780. Outre ces lettres, si spirituelles et si curieuses, que miss Berry fit paraître à Londres (1810, 4 vol.), elle a publie les lettres que Walpole lui avait écrites et un volume d’études dues à sa plume, sous le titre de l’Angleterre et la France.


BERRYAT ou BERRIAT (Jean), médecin français, né à Auxerre, mort en 1754. Il pratiqua son art dans sa ville natale et fut nommé médecin du roi, intendant des eaux minérales de France et membre de plusieurs académies. Il est surtout connu pour sa Collection académique concernant la médecine, l’anatomie, la chirurgie, etc. (Dijon, 1754, 2 vol.). Cette collection, qui fut continuée par Buffon, Daubenton, Larcher, etc., est un recueil d’observations importantes prises dans les mémoires des sociétés savantes.


BERRYAT-SAINT-PRIX. V. Berriat.


BERRYE s. m. (bèr-ri-ie). Bot. Genre d’arbres de la famille des liliacées, comprenant une seule espèce, qui croît dans les Indes.


BERRYER (Nicolas-René), magistrat et homme d’État, né à Paris en 1703, mort en 1762. Il fut successivement conseiller au parlement, maître des requêtes, intendant du Poitou, enfin lieutenant de police, en 1747. Créature de Mme  de Pompadour, il servit ses intérêts beaucoup mieux que ceux de l’État, peupla la Bastille des ennemis de la favorite et suscita des troubles par des actes de l’arbitraire le plus odieux, tels que de faire enlever violemment dans les rues de Paris les vagabonds et les enfants pour les envoyer peupler la Louisiane. Sa protectrice le fit ensuite nommer conseiller d’État, ministre de la marine, enfin garde des sceaux.


BERRYER (Pierre-Nicolas), avocat célèbre, né à Sainte-Menehould en 1757, mort en 1841, s’est particulièrement fait connaître par la défense du maréchal Ney, où il fut aidé par Dupin aîné, et par celle de Fauche-Borel contre Perlet (1816). On a de lui divers écrits, notamment des Souvenirs (1839, 2 vol. in-8o), livre curieux pour l’histoire contemporaine. Il a laissé deux fils : Pierre-Antoine, le célèbre orateur légitimiste, né à Paris en 1790 ; Hippolyte-Nicolas, général de brigade, mort en 1857.