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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 1, Ca-Cap.djvu/45

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dans le transport, on s’efforcera de conserver tout ce qui pourra subsister du corps, du délit. A. Paris j le lieu qui reçoit les cadavres relevés sur la voie publique est un établissement spécial connu sous le nom de Morgue ; des brancards affectés au transport des cadavres y sont à la disposition du public. Quel que soit l’endroit où le corps ait été transporté, il n’y a pas, d’ailleurs, d’autres précautions à prendre que de veiller avec soin à ce que tout ce qui touche au corps du délit soit conservé intact jusqu’à l’arrivée du magistrat.

?o Examen d’un cadavre avec présomption

d’homicide. C’est la première opération confiée aux experts légistes et celle qui décidera de la marche que prendra l’instruction. Le médecin requis ne saurait, en conséquence, y apporter un soin trop.minutieux. L expert signalera donc : la position du corps, la position respective de chacune de ses parties, la situation relative des objets extérieurs environnants, ^ nature et l’état des vêtements, les lésions apparentes extérieurement, l’existence d’instruments on de matières au voisinage capables d’avoir produit ces lésions : corps comburants, armes, poisons, ustensiles, débris de linge ou de papier. Alors même que le cadavre porte une arme à la main, il faudra examiner s’il n’existe pas d’autres agents capables d’avoir produit les lésions dont il est porteur et s’il tenait bien réellement l’arme dans la main avant sa mort. Si l’individu est demeuré inconnu, l’expert aura à constater tous les caractères qui peuvent servir à établir son signalement : sa taille, son âge évalué approximativement, sa physionomie, les signes que peuvent avoir imprimés les habitudes de sa profession, etc., et cela alors même qu’il serait porteur de papiers, car ces papiers peuvent ne pas lui appartenir. On procédera ensuite à 1 examen de toutes les conditions de milieu, et on signalera toutes les circonstances qui peuvent éclairer la justice : la nature dé l’instrument qui a pu produire les lésions, la place que pouvait occuper le meurtrier, tes empreintes et mares de sang éparses, les poignées de cheveux arrachés, disséminés dans le local ou inclus dans la main du cadavre, les lambeaux de vêtements étrangers, etc.

C’est après cet examen préalable que l’expert procédera à la levée du corps et le dépouillera de ses vêtements. Il en fait un

examen approfondi et note : l’état général, les moindres lésions ou égratignures, l’état de santé ou de maladie, 1 état de grossesse ou d’allaitement s’ils existent, enfin l’état des organes sexuels qui peuvent révêler des lésions cachées ou des rapports sexuels récents ou anormaux. Il ne reste plus, après cet examen des parties superficielles, qu’à procéder, s’il y a lieu, à l’autopsie, c’est-à-dire à l’ouverture du cadavre pour apprécier la nature, la profondeur et la gravité des lésions ; cette opération ne peut être provoquée que par la réquisition directe du procureur impérial ou du juge d’instruction. Nous avons fait connaître dans un précédent article les règles que doit observer l’expert légiste auquel incombe la mission d’une autopsie juridique (v, autopsie) ; nous nous contenterons de rappeler ici que l’autopsie médico-légale a pour but d’amener la découverte des causes réelles de la mort. L’expert doit donc déterminer si l’accident a été provoqué ou spontané ; et, dans le cas de mort violente ou subite, si elle peut être attribuée aux maladies capables d’occasionner une mort soudaine, telles que : apoplexie cérébrale, apoplexie ou congestion pulmonaire, emphysème, syncope mortelle et rupture du cœur ou des grands vaisseaux ; ou, au contraire, si elle est la suite de lésions vulnérantes extérieures de nature mortelle, ou d’empoisonnement. V. blessures, empoisonnement.

Examen du cadavre dans le but de déterminer si les lésions dont il est porteur sont antérieures ou postérieures à la mort. Ce sujet est très-complexe, et la solution des questions qui s’y rattachent repose sur une connaissance approfondie des caractères des léjsions faites sur le vivant, comparées à ceux des mêmes lésions faites sur le cadavre. Des expériences nombreuses ont permis d’apporter quelque lumière dans un sujet naturellement obscur, et, aujourd’hui, les experts légistes sont en état de résoudre les principales difficultés qui peuvent se rencontrer. Ils distingueront, par exemple, les ecchymoses cadavériques de celles qui suivent les contusions ; les plates et les brûlures faites après la mort, de celles qui auraient été occasionnées pendant la vie par l’action des causes vulnérantes ou des agents combustibles.

4" Examen du cadavre dans le but de déterminer l’époque à laquelle remonte la mort. Les éléments de cette étude reposent en entier sur la cpnnaissance des caractères cadavériques que nous avons fait connaître dans cet article, et de leur succession chronologique. Rappelons donc que le cadavre est le siège d’une succession de phénomènes dont l’apparitien peut fournir quelques indices sur l’époque de la mort ; ainsi, c est le refroidissement qui amène la perte de chaleur excédante au bout d’une à deux heures, quelquefois un jour ; puis c’est la rigidité cadavérique, qui survient rapidement dans la mort violente, se prolonge quelques heures a peine, ou deux ou irais jours au plus ; puis le relâchement, qui se prolonge jusqu’au sixième, huitième ou dixième jour ; enfin, — c’est, la putréfaction ca CADA

davérique qui s’établit du sixième au douzième jour, et se reconnaît au ramollissement des tissus, à une coloration verte qui s’étend d’abord à l’abdomen, s’irradiant vers la poitrine et le cou, et à l’état emphysémateux général dont le cadavre devient le siège. C’est en se basant sur la connaissance de la succession de ces phénomènes, et surtout.en tenant un compte exact des circonstances qui ont pu accélérer ou retarder leur apparition, que le médecin légiste pourra établir l’époque de la mort, lorsque, toutefois, elle ne remonte pas à une date reculée.

Lorsque, au contraire, la putréfaction" cadavérique est tout à fait établie, on ne pourra connaître et préciser l’époque à laquelle remonte la mort qu’en observant le degré de putréfaction des parties molles. Nous avons dit que la décomposition cadavérique envahissait successivement les organes dans un ordre déterminé, de sorte.qu’il est possible d’établir la succession de ces putréfactions partielles, depuis le moment où elles commencent jusqu’à celui où le squelette ne contient plus qu’une sorte de cambouis qui remplace les chairs détruites, ou que le gras de cadavre. Les recherches de MM. Orfila et Devergie ont bien fait connaître la succession de ces phénomènes de putréfaction ; ces praticiens en ont établi une sorte de chronologie qui sert encore aujourd’hui de base aux appréciations médico-légales dans la question qui nous occupe. Mais la durée de chacune de ces phases, l’époque de leur apparition, les circonstances qui en modifient les caractères sont trop variables, suivant l’âge, le sexe, le genre de mort, l’état de sécheresse ou d’humidité du milieu ambiant, l’état même du cadavre au moment de l’inhumation, pour qu’il soit possible de rien préciser à cet égard. L*our n’en citer qu’un exemple, rappelons l’exhumation des victimes de la révolution de Juillet 1830. Les cadavres de ces hommes, enterrés provisoirement près de la colonnade du Louvre, furent exhumés en 1840 et transportés à la place de la Bastille. Le genre de mort était le même pour fous, la durée de l’inhumation provisoire avait aussi été la même pour tous, le même terrain les avait reçus, et cependant ces cadavres présentaient tous les degrés possibles de l’altération.cadavérique, depuis la dessiccation complète des os du squelette jusqu’à la conservation des parties molles dans un état d’intégrité tel qu’il était possible de reconnaître les traits du visage.

Utilisation industrielle des cadavres. V.

CRÉMATION et ENGRAIS.

Conservation des cadavres. V. embaumement.

— Tout ce que nous venons de dire n’est assurément guère réjouissant, et’un médecin seul peut se promener sans éprouver trop de haut-le-coaur à travers ces détails d’amphithéâtre, de cadavres, d’inhumation, d’exhumation et de putréfaction. Hâtons-nous donc de terminer cet article, d’une couleur forcément très-sombre non pas en le jonchant de quelques fleurs — quoique, à vrai dire, les tleurs ne seraient pas ici déplacées — mais en y ajoutant certains détails qui sont de nature à plaire au lecteur.

fin traversant les Alpes pour aller de la Novalèze à Turin, Saussure vit, dans le monastère de Saint-Michel, une file de corps morts, debout, rangés en haio, les uns à côté des autres et dans différentes attitudes. C’étaient des cadavres qui s’étaient desséchés sans se corrompre et convertis en espèces de momies. Le grand naturaliste put les examiner à loisir : il les trouva très-légers et sans aucune odeur ; la peau avait pris la consistance et la flexibilité d’un carton souple, et, dans les endroits où cette peau était déchirée, on voyait au-dessous les muscles et les tendons desséchés. » Pour la conservation de ces cadavres, dit-il, il est naturel de croire que sur une cime isolée, dans un emplacement très-sec, très-aéré, et pourtant à 1 abri de la jrtuie, les corps se dessèchent sans se corrompre, ou du moins sans que la corruption puisse détruire les tendons et la peau. M. Exchaquet a fait sur ce sujet des expériences curieuses ; il a exposé des morceaux de viande sur des rochers élevés, et il les a vus se dessécher sans contracter de mauvaise odeur ; tandis que, dans la plaine, des morceaux semblables, exposés de même à l’air libre, se résolvaient par la putréfaction.»

Dans la France d’avant 1789, il y avait un cas de recel de cadavre très-curieûx et qu’il ne faut pas omettre ici : c’était le recel du cadavre des bénéflciers. Pour cacher la vacance d’un bénéfice, et pour avoir le temps de se pourvoir et d’en obtenir la nomination, on recelait son cadavre durant des temps assez longs. Les recels de cadavres n’étaient pas rares ; pour pouvoir les garder sans inconvénient, on les salait et on leur remplissait le ventre d’étoupes. Cette profanation était punie par les lois de l’Église et celles de l’État : la confiscation de corps et de biens était prononcée contre les laïcs qui s’en rendaient coupables ; quant aux ecclésiastiques, on les privait de tout droit possessoire sur les bénéfices ainsi recherchés, et la justice prononçait contre eux une forte amende^Cet

abus était ailé si loin qu’une ordonnance de 1657 permettait des visites domiciliaires et des exhumations pour vérifier la mort des bénéflciers qu’on soupçonnait être décédés.

Procès fait au cadavre. «Si nous lui ren CADA

dons des honneurs, nous pouvons également le diffamer, * disait-on jadis à propos du cadavre, et pour justifier le procès qu’on lui faisait en certaines circonstances. Plutarque rapporte que les Perses punissaient le cadavre pour crime de lèse-majesté. Philippe de Commines, parlant des Anglais, raconte qu’on trancha la tête aux corps morts du duc d’York et du comte de Warwick, parce que, dit-il, ils étaient coupables de lèse-majesté. Tite-Live nous montre les cadavres d’Andronodore et de Thémistie apportés devant le sénat de Syracuse, et le peuple, sans attendre le jugement de ces deux nommes, massacrant leurs femmes et leurs enfants. Même traitement fut fait au pape Formose, dont le cadavre fut placé au milieu des évêques, dépouillé de ses habits pontificaux et vêtu en simple laïc. On punissait à Athènes le suicide en faisant couper la main du mort pour qu’elle fût enterrée séparément de son corps. Toutefois, il faut le remarquer, le suicide était permis quand l’homme, fatigué de s£s maux, faisait agréer au sénat les raisons qui le forçaient à quitter la vie. À Marseille, il en fut longtemps de même, et cet usage donna lieu à plusieurs histoires touchantes que nous rapporterons ailleurs. Un jour, dans une ville de la Grèce, une sorte d’épidémie de suicide se déclara parmi les femmes ; un grand nombre se pendaient ou se donnaient la mort d’unéautre façon. Le sénat ne put arrêter cette mode, qui devenait funeste à la république, qu’en infligeant un supplice aux cadavres : il décréta que le corps des femmes qui se seraient suicidées demeurerait exposé tout nu sur la place publique. Au bout de deux jours de l’application de cette loi, on ne vit plus une seule femme attenter à sa vie.

En fait, dans notre ancienne jurisprudence, toute accusation en matière criminelle était éteinte par la mort de l’accusé, et il n’était pas permis de continuer l’instruction contre son cadavre ; mais il y avait bien des exceptions à cette règle ; sans parler de celles que l’esprit de parti, les vengeances politiques avaient souvent introduites, l’ordonnance de 1670 en établissait trois principales : le crime de lèse-majesté divine et humaine, de rébellion à justice à force ouverte et de suicide. On nommait un curateur au cadavre auquel on faisait le procès, comme à un fou ou à un mineur, et l’instruction continuait comme s’il eût été vivant. Si l’instruction était prompte, on laissait le cadavre dans son état naturel ; dans le cas contraire, on l’inhumait, sauf à l’exhumer ensuite, selon la nature de l’arrêt, pour le traîner sur la claie ; d’autres fois, enfin, on l’embaumait. Louis XIV, lors de la révocation de l’édit de Nantes, ordonna que les corps des relaps seraient traînés sur la claie. Cette jurisprudence barbare était un souvenir du moyen âge, alors que les vengeances politiques allaient déterrer les cadavres pour les jeter au vent. Au xvie et au xvn’e siècle, les procès contre les cadavres avaient lieu le plus souvent pour cause de suicide ; c’était la loi religieuse se substituant à la loi civile. La législation de 1789 a complètement fait disparaître ces procès, qui ne révoltaient pas moins le bon sens que l’humanité.

Cartavrea (les dkux), roman de Frédéric Soulié (Paris, 1832). De toutes les passions qui bouleversent le cœur de l’homme, une des plus impérieuses, des plus irrésistibles sans contredit, est la passion politique.-Elle s’empare de vous, vous domine, vous entraîne, vous pousse à l’abîme ouvert sous vos pas. Elle métamorphose l’homme le plus généreux en une sorte de monstre social sans entrailles ; les qualités elles-mêmes, telles que le courage, la constance, deviennent, sous le souffle empoisonné de lapassion politique, une source d’actions horribles, qui font regretter parfois que le héros du livre ne soit pas un être franchement vicieux.

Dans les Deux Cadavres, le but de l’auteur est de tirer de la peinture des événements une leçon sévère, un exemple terrible des fureurs où l’on peut être entraîné lorsqu’on est une fois sorti de la voie de la justice et de l’humanité. Deux partis sont en présence : le parti royaliste, cherchant à venger la mort de Charles Ier, et le parti républicain, travaillant à soutenir Cromwell. Ils sont personnifiés en deux jeunes gens : Ralph Salusby, le favori de Charles II, et Richard Barkstead, le fils d’un des juges de Charles I«. Au début du livre, nous les trouvons se battant sous l’échafaud du roi ; au dénoûment, nous les reverrons acharnés dans un duel à mort, et laissant mourir l’un sa maitresse, l’autre sa mère, qu’ils pouvaient sauver et qui les invoquent en vain, tandis qu’ils s’entre-déchirent. Tous deux tombent inanimés, au moment où les deux femmes, victimes de leur haine aveugle, succombent eu implorant encore leur secours.

Le titre de l’ouvrage est tiré du supplice du roi et de celui du protecteur : le premier décapité, le second pendu après sa mort. Le sol est partout inondé de sang, la peste infecte l’air ; tous les personnages se font à l’envi bourreaux et déterreurs de cadavres. Deux figures de femmes seules ne respirent pas le crime : lady Barkstead et Charlotte Stuart, et toutes deux sont sacrifiées aux mauvaises passions. Quant aux hommes, Ralph est le type de l’ambitieux sans âme, qui ne recule devant aucun crime, aucune honte pour gravir un degré de plus de l’échelle des honneurs. Richard, né avec d’heureuses dispositions, merveilleu 41

sèment doué par la nature, ne fait servir tous ces avantages qu’à l’assouvissement de sa vengeance. L’amour même, cette Tpassîôn qui est ordinairement une source d’actions généreuses dans une âme jeune et sans expérience, devient l’instrument de sa haine et lui fait violer une jeune fille qu’il aime sur le Cercueil même de son père ; il étouffe en lui jusqu’à la voix de la nature, et il abandonne sa mère à l’agonie pour une misérable satisfaction de vengeance. Ce ne sont plus des hommes, ce sont deux passions terribles, la haine et le ressentiment, faites hommes.

« L’auteur, dit Eusèbe Guiraud, a fait abus de l’horrible, au delà de ce qu’il paraissait possible de jamais imaginer. • Pour en donner une idée, une telle vapeur de sang circule à travers tout l’ouvrage qu’on fait à peine attention à un incident monstrueux, un duel à mort entre deux frères égarés par la passion politique. Malgré l’horreur du sujet, ces scènes de charnier, comme celles de l’Ane mort, de J. Janin{ saisissent le lecteur enchaîné par un intérêt émouvant ; le style coloré augmente encore le plaisir douloureux qu’on ressent en parcourant ce volume dont le fond ne répond que trop bien à son titre sinistre. Onse croit en proie à un de ces cauchemars qui font mal et qu’on craint cependant de voir se terminer, tant l’imprévu et l’horreur des événements vous tiennent haletants et vous font palpiter le cœur.

CADDÉE (ligue). V. Grisons.

CADDOR s. m. (kad-dor). Art milit. Lame longue, droite, aiguë, que les spahis de l’armée turque portaient autrefois attachée à la selle de leur cheval et dont ils se servaient en guise de lance.

CADDOS s. m. (kad-doss). Philol. Groupe de langues parlées par diverses, peuplades américaines, notamment par les Caddos.

— Encycl. Le caddos est parlé par différents peuples américains, tels que les Caddos, Caddoques ou Cadodaquioux, les Nabadaches, les /nies, les Nandakoes, les Yattasées, les Natchitoches, les Adayes, les Nacogdoches, etc., tribus indiennes qui vivent sur le territoire qui s’étend le long de la rive occidentale du fleuve Rouge, et se trouvent disséminées dans l’Amérique espagnole et les États-Unis. Ces différentes tribus prétendent toutes, dans leurs traditions, descendre des Caddos dont elles parient la langue, en dehors des idiomes particuliers que quelques’-unes d’entre elles possèdent. Les Natchitoches ne sont autres que les Natchez, dont le nom est devenu si populaire depuis la publication du poétique roman autobiographique de Chateaubriand. Ces tribus vivent.dans un état de guerre perpétuelle soit contre les Européens, soit entre elles, et plusieurs de leurs surnoms indiquent leurs habitudes belliqueuses (Attacapas, Mangeurs d’hommes ; Appalousas, Têtes noires, etcT). On connaît très-peu les idiomes caddos, à cause du nombre restreint des populations qui les parlent et de la rareté des rapports que l’on entretient avec elles. On en fait généralement un groupe à part.

cade s. m. (ka-de-gi. kados, même sens). Métrol. Mesure de capacité usitée chez les Athéniens et qui valait environ 32 litres. Il Dans le système de poids et mesures adopté en 1793 et réformé depuis, Mesure de capacité qui valait 1,000 litres. Cette mesure n’a pas été maintenue ; dans le système en vigueur, son nom régulier serait kilolitre.

— Techn. Baril en usage dans les salines.

CADE s. m. (ka-dè). Bot. Nom provençal du genévrier oxycèdre.

— Art vétér. Huile de cade, Huile fétide extraite du bois de genévrier oxycèdre, et particulièrement employée contre la gale des moutons : Les bergers de la Crau, en Provence, puent i’aiHLK DE CADE.

— Encycl. Cette grande et belle espèce de genévrier, dont le nom scientifique est juniperus oxycedrus, peut atteindre S à 10 m. de hauteur, sur une grosseur proportionnée. Le cade ressemble beaucoup au genévrier commun ; mais il est plus grand dans toutes ses parties. Il habite les contrées méridionales de l’Europe et le nord de l’Afrique, et croît dans les lieux montueux, sur les collines, où il s’accommode des terrains les plus secs et les plus rocailleux. Ordinairement il se développe en touffe ou en buisson ; mais souvent il devient un arbre de moyenne grandeur, et, quand il est arrivé à un certain âge, il rappelle assez, par la disposition pendante de ses rameaux, la forme et l’aspect du saule pleureur. Sa croissance est très-lente ; mais il atteint une assez grande longévité. Son bois est dur, rougeâtre, d’un grain fin, presque incorruptible ; il a une odeur agréable, surtout quand on le brûle. Les échantillons d’un certain volume peuvent servir à des usages industriels ; on le débite en merrain, dont on fait des seaux ou d’autres vases qui durent très-longtemps. On assure que les anciens s’en servaient pour sculpter les statues de leurs divinités. Il est employé en médecine comme sudorifique. Les feuilles longues, linéaires, piquantes, marquées de deux lignes blanchâtres en dessous, sont sans usages. Le fruit, qui est globuleux, roussâtre, du volume d’une petite cerise, couvert d’une poussière

flanque, a une saveur aigrelette, assez agréale. U peut servir aux mêmes usages que les

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