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magées. Le seul bas-côté existant est formé par trois arcades ogivales que soutiennent des piliers carrés, entourés dé fines colonhettes qui se perdant en nervure dans la voûte. Deux arcs élégants unissent la nef aux transsepts et ouvrent le chœur.

CARADEUC DE fcACHALQTAlS, V. Laoha- LOTAIS.

CARADOC ou CASADOG OELANN-CARVAN, chroniqueur gallois, mort vers l’an 1154. Il écrivit en latin une histoire des petits rois du pays de Galles intitulée : Bi’ilannorum successiones, dont il n’existe aujourd’hui qu’une traduction galloise, qui n’est peut-être pas très-fidèle, et quelques autres traductions en anglais, faites sur la première. On lui attribue encore un livre Déplia orbis, une Vie de saint Gildas, des Commentaires sur Merlin.

CARADORI (Rosalbina DE Munck, dame allan-), cantatrice distinguée, née à Milan en 1800, est fille du baron de Munck, ancien colonel au service de la France. Elle fit son éducation musicale sous la direction de sa mère, sans le secours d’aucun maître. La mort de son père et le dênûment de sa famille forcèrent Mlle de Munck à utiliser son talent de cantatrice. Après avoir parcouru la France et l’Allemagne, elie passa en Angleterre, où elle prit le nom de Caradori. Elle débuta au King s-Théâtre (1822) par le rôle de Chérubin dans les Noces de Figaro, et chanta ensuite, comme prima donna, Elisa e Claudio, Corradino et la Clemenza di Tito, partitions dans lesquelles elle excita l’admiration générale. Mais c’est surtout comme cantatrice de concerts que Mmc Caradori s’est acquis une incontestable réputation. Elle a parcouru l’Angleterre en cette qualité, et partout elle a recueilli d’unanimes applaudissements. En 1840, M™e Caradori se rendit à Venise, et se produisit avec succès au théâtre de la Fenice ; puis elle s’est fixée en Angleterre vers 1835, et, depuis cette époque, ne s’est plus fait entendre que dans quelques grands festivals.

CARADR1NE s. f. (ka-ra-dri-ne — de Caradrino, nom de fleuve). Eotom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, formé aux dé^ pens des noctuelles, et comprenant une vingtaine d’espèces.

— Encycl. Ce genre a pour caractères : antennes simples ou a peine ciliées ; palpes écartés, à dernier article court ; trompa robuste ; corselet lisse, presque globuleux ; abdomen court ; ailes supérieures à bord terminal arrondi. Les chenilles sont courtes, ramassées, atténuées aux deux extrémités, souvent rugueuses et poilues ; paresseuses dans leurs mouvements, elles vivent sui’ les plantes basses, et se cachent sous les feuilles pendant le jour. Elles s’enfoncent assez profondément en terre, pour se transformer en chrysalides a peau fine, renfermées dans des coques ovoïdes qui sont composées de soie et de terre. Ce genre comprend plus de vingt espèces, généralement de couleur grise et souvent assez difficiles a distinguer entre elles. La plupart habitent l’Europe. La earadriue ou noctuelle du plantain a 0 m. 03 d’envergure ; ses ailes supérieures sont d’un gris cendré pâle, avec une raie jaunâtre transverse et deux taches roussâtres ; les inférieures sont d’un blanc sale, a limbe roussâtre. Cette espèce se trouve dans presque toute }a France, ainsi que les caradrines agréable, cubiculaire, et celle du pissenlit. La earadrine chagrinée est propre au midi de la France, bien qu’elle se trouve aussi dans le centre ; elle a 0 m. 03 à 0 m. 04 d’envergure ; ses ailes inférieures sont d’un gris roux pâle, saupoudré de points brunâtres, et les inférieures blanchâtres.

CARADRIMOE adj. (ka-ra-dri-ni-de — de earadrine et du gr. eidos, aspect). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte à la caradrine.

— s. f. pi. Tribu d’insectes lépidoptères ■nocturnes, ayant pour type le genre caradrine.

CARADUNUM, nom latin de Cracovie,

CARAEROU s. m. (ka-ra-é-rou-du caraïbe Icaryouarou, même sens). Bot. Liane des Antilles, dont les feuilles servent a teindre en rouge.

CARAFA ou CARAFA DE ÇOLOBRANO (Michel-Henri-François-Aloys"-Vincent-lJaul), compositeur, né à Naples le 28 novembre 1785 ou 17S7, descend de l’illustre maison prineière des Caraffa établie dans le royaume de Naples. Il a modifié légèrement son nom, on ne sait pourquoi. Dès l’âge de huit ans, il apprit la musique au couvent de Monte-Oliveto, sous la direction de l’organiste Fazzi, Francesco Ruggi, élève de Fenaroli, lui enseigna l’harmonie et l’accompagnement, et, plus tard, le jeune élève reçut les conseils de Fenaroli lui-même. Ayant fait un voyage à Paris, il s’adressa à Cherubini, qui lui donna des leçons de contre-point et de fugue. Pour mettre en pratique 1 expérience précoce qu’il devait à de si illustres maîtres, Carafa écrivit un opéra : Il Fantasma, destiné à un théâtre de jeunes seigneurs dilettantes, et, plus tard, vers 1802, Il natale di Giovej puis Achille et Deidamia, cantates. Epris tout à coup de la gloire militaire, Carafa entra, en qualité d’olticier, dans un régiment de hussards de la garde de Murât, et devint bientôt éeuyer de ce monarque, puis chevalier de l’ordre des Deux-Siciles ; Il était,

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en 181 ?, officier d’ordonnance de Murât, et il se distingua dans la campagne de Russie, ce qui lui valut la croix de la Légion d’honneur. De retour à Naples, Çarafa fit représenter, en 1814, au théâtre del Fondo, un opéra intitulé : Il Va&eelio l’occidente, dont le succès fut complet. D’autres ouvrages suivirent, et l’auteur, encouragé par ces résultats, donna en 1821, à l’Opéra-Comique, Jeanne Darc^ œuvre en trois actes, et, en 1822, le Solitaire, qui eut un succès brillant. En 182", Carafa vint s’établir à Paris, où l’opéra de Masaniello acheva de populariser son nom. il fut nommé professeur de composition au Conservatoire de musique, et, en 1837, il remplaça Lesueur à l’Institut. Plus tard il devint directeur du Gymnase de musique militaire. Il ne lui eût peut-être fallu, pour dépasser l’étroite limite qui sépare le talent du génie, qu’un peu plus de travail et de volonté. A en juger par ses premiers succès, ce compositeur était digne d’aspirer au premier rang. L’aiguillon de la nécessité, ou cet orgueil, qui, chez les artistes, devient une vertu, fit défaut à M. Carafat qui se contenta de plairef quand il lui était si facile d’exciter l’admiration. Ces réserves faites, on doit reconnaître la valeur de ce maître, qui a doté notre Opéra-Comique de plusieurs œuvres très-remarquables et bien supérieures aux produits de nos jours. Voici la liste des opéras de M. Carafa : Il Fantasma, opéra ; Il Vascello l’occidente (théâtre del Fondo, Naples, au commencement de 1814) ; la Gelosia corretta (théâtre des Florentins ; Naples, 1815) ; Cabriele di Verni (théâtre del Fondo, Naples, 3 juillet 1816) ; Ifigenia in Tauride (théâtre San-Carlo, Naples, 1817) : Adèle di Lusignano (Milan, automne 1817) ; Bérénice in Siria (théâtre San-Carlo, Naples, été 1818) ; Elisabeita in Berbishire (Venise, 26 décembre 1818) ; Il sacrifîzio d’Epito (Venise, carnaval de 1819) ; Gli’due Figaro (Milan, 1820) ; Jeanne Darc à Orléans, opéra en trois actes, paroles de Théaulon et d’Artois {Opéra-Comique, 10 mars 1821). Le couplet suivant excita l’enthousiasme des spectateurs ;

Le nom de patrie

Paît battre mon cœur ;

Mon âme est remplis

D’une sainte ardeur.

Je vois d’Angleterre

Flotter le drapeau,

Et pauvre bergère

Je garde un troupeau.

La partition ne manquait pas de mérite, mais ou y blâma l’abus des formules rossiniennes ; or, à cette époque, il était de bon goût en France de dédaigner le talent de Rossini. La capriciosa ed il soldato (Rome, 1821), succès complet : Tamerlano, opéra destiné au théâtre San-Carlo de Naples, mais non représenté ; le Solitaire, opéra-comique en trois actes, paroles de Planard (Opéra-Comique, 27 août 1822), livret emprunté au roman du vicomte d’Arlincourt, succès de vogue : les magasins, les coiffures adoptèrent le titre à la mode, et la ronde : C’est le solitaire, devint popufaire à Paris et dans les provinces. M. Pellegrin, directeur du Théâtre-Lyrique en 1854, eut l idée de reprendre ce fameux Solitaire ; le poème, qui. jadis inspirait l’effroi, fit rire les spectateurs, que la musique ennuya très-fort. Èufemio di Messina (Rome, 1822). On trouve clans cet ouvrage, qui réussit complètement, un duo très-dramatique ; Abufar (Vienne, J823) ; le Valet de chambre, opéra-comique en un acte, paroles de Scribe et Mélesville (Opéra-Comique, 16 septembre 1823). Le poëme n’était autre que le vaudeville de Frontin mari-garçon, représenté au théâtre de la rue de Chartres le 18 janvier 1821 ; la partition fut trouvée très-agréable ; le duo de Germain et de Denise est devenu classique, et les couplets du comte, C’est à Paris, ont figuré dans un grand nombre de vaudevilles. Le Valet de chambre a été repris pour la dernière fois le 2 juillet 1858. L’Auberge supposée, opéra-comique en trois actes, paroles de Planard (Opéra-Comique, 28 avril 1824), ouvrage manqué ; la Belle au bois dormant, opéra en trois actes, paroles de Planard (Académie royale de musique, 2 mars 1825), plus de science que d’inspiration ; II Sonnanbulo (Milan, automne de 1825) ; le Paria (Venise, février 1826) ; Sangarido, opéra-comique en un acte (Opéra-Comique, 19 mai 1827), chute ; Masaniello, drame lyrique en quatre actes, paroles de Moreau et Lafortelle (Opéra-Oomique, 27 décembre 1827). Cet opéra est le chef-d’œuvre de Carafa. On sait que le même sujet valut à M. Auber un de ses plus beaux triomphes ; mais la vogue de la Muette ne nuisit pas à celle de Masaniello, et c’est le plus grand éloge qu’on puisse adresser à l’opéra de M. Carafa. La Violette, opéra en trois actes, en collaboration avec Leborne, paroles de Planard (Opéra-Comique, 7 octobre 1828). Le sujet, emprunté à Gérard de Nevers, est le même que celui à’Eurianthe ; le succès ayant été d’abord contesté, M. Carafa eut le bon goût de ne nommer son confrère que lorsque le public apprécia l’œuvre nouvelle. Jenny, opéra en trois actes, paroles de M. de Saint-Georges (Opéra-Comique, 24 septembre 1829), succès éphémère ; le Nozze di Lammermoor, opéra séria en trois actes, paroles de Balocchi (Théâtre-Italien, 12 décembre 1829). M1»^ Sontag et Pisaroni remplissaient les principaux rôles avec un talent qui ne put sauver 1 ouvrage d’une chute k peine déguisée. h’Qrgie, ballet-pantomime ; en trais

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actes, <Je Scribe et Corali (Opéra, 18 juillet Ï831 j.-C’était la Xeocadie, de Scribe et Auber, arrangée en ballet d’une manière assez médiocre. Le Livre de l’ermite, opéracomique en un acte, paroles de MM. Planard et Paul Dùport (Opéra-Comique, 12 août 1831), chute ; la Marquise de Brinvilliers, drame lyrique en trois actes !, etl collaboration avec Boieldieu, Berton, Auber, Hérold, Batton, Blangini, Paër et Cherubini, paroles de Scribe et de Castil-Blaze (Opéra-Comique, 31 octobre 1831). Carafa avait composé l’ouverture de cet opéra et le finale du second acte. La Prison d’Édimbourg, opéra-comique en trois actes, paroles de Planard (Opéra-Comique, 20 juillet 1833). Le roman de Walter Scott avait inspiré aux auteurs un poème intéressant, mais trop constamment lugubre. La partition, une des meilleures du maestro, renfermait de beaux chœurs, et deux airs remarquables : les couplets de Tom, Assis dans ma barque, au premier acte, et le morceau du même personnage, Anciens camarades, au troisième acte. Une journée de la Fronde ou la Maison du rempart, opéra-comique en trois actes, paroles de Mélesville (Opéra-Comique, 1835). C’était un ancien vaudeville de Mélesville travesti en opéra-comique ; le public l’accueillit’ très-froidement. La Grande-duchesse, drame lyrique en quatre actes (Opéra-Comique, 1835). Le seul tort de cet ouvrage était de s’être trompé de théâtre ; le sujet éminemment dramatique du poëme, et le style constamment sévère de la partition, convenaient beaucoup plus à l’Opéra qu’à une scène de genre ; les amateurs de fionsflons, cette aimable majorité qui avait trouvé Zampa ennuyeux, ne pouvaient apprécier une œuvre écrite en dehors de toutes leurs idées. On réduisit plus tard la Grande - duchesse k trois actes, sans pour cela modifier l’opinion de la masse. M. Carafa a employé, le premier, dans cet opéra, un effet musical dont M. Verdi s’est servi depuis en écrivant }e Miserere du Trovatore. l’hérèse, opéra-comique en deux actes, paroles de MM. Planard et de Leuven (Opéra-Comique, 26 septembre 1838), succès d’estime. Voici la lettre que Rossini écrivit à son ami Carafa en 1800 : « Mon cher Carafa, puisqu’on se propose de mettre en scène, à l’Opéra, Sémiramide, et que je ne m’occupe, tu te sais, de rien de ce genre, je te prie de t’en charger, et je te donne la latitude la plus complète pour tous les arrangements que tu jugeras convenable de faire. Comme ce travail sera ton œuvre, il sera aussi ta propriété, et tous les droits d’auteur, soit au théâtre, soit au dehors, t’appartiendront. Ton tout affectionné, Rossini. » C’était tout simplement un cadeau d’une trentaine de mille francs que notre grand et généreux Rossini faisait à son ami. Ce dernier accepta, et tes airs de ballet qu’il composa furent remarqués des dilettantes.

CARAFE s. f. (ka-ra-fe — de l’ar. garafa, puiser). Sorte de bouteille de verre ou de cristal blanc ou de couleur transparente, à base plus large que les bouteilles proprement dites, et servant le plus ordinairement à contenir de l’eau : Les carafes avaient cette antique forme octogone dont la province seule conserve quelque souvenir. (Balz.) On avait approché, à la portée de sa main, une petite table sur laquelle était une carafe d’orangeade. (Alex. Dura.) Il Contenu du même vase : Boire une carafe d’eau. Il a bu toute une carafe d’orgeat.

Toujours son eau sucrée était auprès de lui, 11 en buvait un verre a chaque paragraphe, Et sa leçon durait autant que sa carafe.

C. BortJOtiK.

— Fam. Carafe d’orgeat, Personne sans caractère, sans énergie : C’est une carafe d’oroeat.

CARAFET s. m. (ka-ra-fè). Bot. Nom vul* gaire de la giroflée jaune.

CARAFFA, nom d’une des plus anciennes et des plus illustres familles du royaume de Naples. La filiation a en été établie depuis Philippe Caraffa, qui mourut au commencement du xme siècle. Il eut pour fils Barthélémy Caraffa, dont la postérité s’est divisée en deux branches principales, chacune ayant fourni un certain nombre de rameaux que nous allons indiquer. La ligne directe de la branche ainéa a produit Philippe Caraffa, créé cardinal en 1378 ; Barthélémy Caraffa, lieutenant du grand maître de Malte, en 1390 ; André Caraffa, vice-roi de Naples en 1525, en faveur de qui la terre de Santa-Severina fut érigée en comté par l’empereur Charles-Quint. Cette ligne directe s’est éteinte au xv»e siècle, en la personne de Vespasien Caraffa, dernier comte de Santa Severina. D’elle était issu un cadet, Jacques Caraffa, qui a formé le rameau des ducs de Castelvetere, princes de la Roccella, lequel rameau a donné plusieurs hommes remarquables, entre autres Jérôme Caraffa, qui se signala dans la défense de la Roccella contre les Turcs, et dont le fils aîné Fabrice, créé prince de la Roccella et du Saint-Empire, laissa trois fils, dont l’un fut évêque d’A versa et légat du pape Urbain Vtll en Allemagne, un autre archevêque de Messine, et l’aîné, Jérôme Caraffa, se signala en combattant la révolution dirigée par Masaniello. Jérôme eut un grand nombre d’enfants, parmi lesquels : Charles Caraffa, créé cardinal en 1664 ; Grégoire Caraffa, chevalier de Malte, qui se

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distingua au combat des Dardanelles en 1,6*6, et qui fut élu grand- maître de l’ordre en ieso ; Jacques Caraffa, archevêque de Rossano’ ; Scipion Caraffa, évêque d’A versa ; François. Caraffa, général des galères de l’ordre de" Malte ; Fortuné Caraffa, créé cardinal en 1686. L’aîné de ces frères, Fabrice Caraffa, laissa un fils, Charles-Marie Caraffa, prince de la Roccella, ambassadeur extraordinaire à Rome en 1684, qui mourut sans posté’ rite, et avec qui finit la filiation directe du rameau des princes de la Roccella. Ce rameau avait fourni une subdivision, dont l’auteur obtint, en 1641, l’érection en duché de la terre de Bruzzano. Jacques Caraffa, le premier qui ait bifurqué la ligne de la branche aînée, avait un frère cadet, Charles Caraffa, qui a formé le rameau des ducs de Forli et de Monténégro. Un fils cadet de ce même Jacques, Jean Caraffa, fut nommé ambassadeur^ Venise, et créé comte de Policastro ; et il a donné naissance a un rameau collatéral. La cadette des deux branches principales s’est détachée de la souche au xive siècle, et a pour auteur Thomas Caraffa, dont ta ligne directe est éteinte. Un cadet de cette ligne, Antoine Caraffa, petit-fils de Thomas, qui précède, laissa plusieurs fils. L’aîné, François Caraffa, a formé le rameau des ducs d’Andria, qui a produit plusieurs cardinaux, et dont les rejetons se sont illustrés dans la guerre et dans la marine ; le second, Thomas Caraffa, qui fut tué vers 1450, sur une galère qu’il commandait contre les Turcs, a fait les rameaux des princes de Chiusano et des ducs d’Ariano ; le troisième, Antoine Caraffa, a formé les rameaux des marquis de San-Lucido et des ducs de jelzi. De celui des marquis de San-Lucido est sorti celui des princes de Stigliano, dont sont venus les ducs de Laurino, les ducs de Matalcni et les princes de Colobraro. Le quatrième fils d’Antoine, auteur des rameaux cadets de la branche principale cadette, Gurrel Caraffa, a fait les rameaux des ducs de Noura et Noja, et des marquis d’Anzi. Le cinquième fils de ce même Antoine, Diomède Caraffa, fut fait comte de Matalone et de Cerretto. Son fils cadet, Jean-Antoine Caraffa, fut père de Jean-Pierre Caraffa, cardinal en 1536, archevêque de Naples en 1549, élu pape, sous le nom de Paul IV (v. Paul IV) eu 1555. Ce pape enrichit ses neveux, Charles, Jean et Antoine, des dépouilles des Colonne et d’autres seigneurs romains. Ils soulevèrent le peuple des États de l’Église par leur rapacité et leur despotisme. Après la mort de Paul IV, Charles, cardinal, fut condamné à mort et étranglé dans sa prison (1561) ; Jean fut décapité le même jour pour assassinat sur la personne de sa femme, et d’autres membres de cette famille furent emprisonnés ou bannis.

Nous donnons l’histoire abrégée de quelques-uns des membres de cette famille : Antoine Caraffa, cardinal, mort en 1591, recueillit les décrétâtes et donna une édition de la Bible des Septante avec traduction latine (1587).-Jean-Bàpliste Caraffa, littérateur napolitain du xvie siècle, est auteur d’une Histoire du royaume de Naples (1572), précédée de recherches intéressantes sur l’origine de plusieurs familles nobles de l’État de Naples. — Vincent Caraffa, né en 1575, mort en 1649, fut le septième général de la compagnie de Jésus (1645) ; il a laissé quelques ouvrages de piété, — Jérôme Caraffa, marquis de Monténégro, né en 1564, mort à Genève en 1633. Il servit dans les armées espagnoles, défendit vaillamment Amiens contre Henri IV, et fut nommé en 1630 vice-roi d’Aragon. — Antoine Caraffa, de la maison des ducs de Forli, entra en 1665 au service de l’Autriche, combattit en Hongrie contre les Turcs, se rendit odieux dans ce pays par son despotisme et ses cruautés, et fut créé feld-intiréchal, Il mourut en 1693. — Charles-Marie Caraffa, prince de la Roccella et de Butero, né en 1646, mort en 1695, fut ambassadeur d’Espagne k Rome {1684), et reçut les titres de grand d’Espagne et de premier baron du royaume de NapTos, Il a publié : Exemplar horologiorum solarium (Maggara 1686, in-fol.), ouvrage qui donne les tables les plus complètes qu on ait sur les cadrans solaires. On lui doit aussi un traité de politique intitulé : Opère politiche christiane (1692, in-fol.). — Hector Caraffa, patriote napolitain, comte de Ruvo, né en 1767, embrassa avec ardeur les principes de la Révolution française, fut emprisonné, servit lifrépubtiqueParthénopéenne, défendit héroïquement

Pescara contre les royalistes, et fut immolé après la prise de Naples par Rnffo (1799).

CARAFFE (Armand-Charles) ; peintre français, mort vers lSiî. Il était élève de Lagrenée. Son œuvre la plus remarquable "est l'Espérance soutenant le malheureux jusqu’au tombeau, tableau placé à l’hospice de la Charité de Paris.

CARAFON s. m. (ka-ra-fon — dimirt. de carafe). Petite carafe : Unct-Rivos plein d’eaude-vie, d’anisette, dé limonade, tl Contenu du même vase : Boire un carafon d’orgeat.

— À Paris, Bouteille d’une contenance déterminée, et moindre que celle de la demibouteille : Pour un franc vingt centimes, on a deux plats, un dessert, du pain à discrétion, et un carafon de vin ou d’un liquide qui en a la couleur,

— Sorte de petit baquet k rafraîchir.

CARAGA, villa de l’Océanie, dans l’Ile de