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« Texte »GATA

juent, la lumière est k la fois réfléchie et ré-ractée ; Télescope catadioptouqbk.

— s. f. Partie de l’optique qui se rapporte aux effets combinés de la réflexion et de la réfraction de la lumière.

CATADROME s. m. (ka-ta-dro-me — du gr. katat sur ; dromos, course). Antiq. Corde inclinée qui était tendue d une extrémité du théâtre a l’autre, et sur laquelle on dansait.

— Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des carabiques, voisin des féronies, et comprenant trois espèces qui vivent en Qcéanie : Le catadrome austral est propre à la Nouvelle-Hollande. (Duponehel.)

CATADUPE s. f. (ka-ta-du-pe — du gr. kata, en bas ; doupein, faire du bruit). Chute d’un fleuve ; Les catadupes du Barysthène, Les catadupes du NU. 0 Vieux mot qui s’écrivait aussi catadoupb. On dit aujourd’hui cataracte.

CATJSA, ancien nom d’une petite lie du golfe f ersique, sur la côte de Caramanie. Le journal de la navigation do Néarque la décrit comme une île basse et déserte, dans laquelle les habitants de la côte voisine apportaient des chèvres qu’ils y laissaient en liberté. Elle porte actuellement le nom de Kenn, et appartient h la Perse.

CATAFAGO (Joseph), orientaliste d’origine corse, né k Alep (Syrie), en 1821. Après avoir fait une étude approfondie de l’arabe, il remplit les fonctions de secrétaire interprète dans plusieurs consulats de Beyrouth. Il alla ensuite a Londres, où il publia un Dictionnaire arabeanglais et anglais-arabe (1855), et depuis lors il s’occupa à composer également des dictionnaires arabes pour faciliter l’étude de cette langue chez la plupart des nations européennes.

CATAFALQUE s. m. (ka-ta-fal-ke — de l’anc. allem. skata, spectacle, et pako, poutre. L’ancien haut allemand palco, poutre, a la même origine que p/lock, cheville, et WocA, bloc ; c’est le même mot, mais la voyelle est déplacée. Les Italiens ont adopté palco dans le sens de plancher, échafaud, loge ; mais le p s’est changé en f dans le composé caiafalco, catafalque, estrade, décoration funèbre. Palco se rattache k la racine sanscrite pritch, joindre, mettre ensemble, toucher). Estrade, décoration funèbre élevée au milieu d’une église, pour y placer le cercueil ou la représentation d’un mort & qui l’on veut rendre de grands honneurs : Lamort a prêté le catafalque d’un empereur romain à la dépouille d’un Tartare. (Chateaub.) On cite h catafalque élevé à Florence pour les funérailles de Michel-Ange, (Bouillet.) Les classiques neserontplus en droit de reprocher aux romantiques leurs catafalques, leurs bières, et l’abus qu’ils font dans leurs drames de toutes sortes d’ustensiles lugubres. (Th. Gaut.)

— Encycl. C’est aux Romains qu’il faut attribuer l’invention des catafalques, et on les voit apparaître dans les funérailles peu de temps après un édit rendu par Numa Pompilius. L’usage du catafalque s’introduisit en France dès les premiers siècles de la monarchie, et nous voyons qu’aux obsèques de Bertrand Duguescl’m un catafalque magnifique lui fut élevé dans l’église abbatiale de Saint-Denis. Il faut d’ailleurs remarquer que nos anciens historiens désignaient quelquefois le service funèbre tout entier par le mot catafalque ; c’est ainsi qu’à propos du fameux capitaine que nous venons de citer, Froissard a écrit : » Au catafalque qui se fit k Saint-Denis pour Bertrand Duguesclin, les chevaliers qui menoient le deuil entrèrent dans l’église sur des chevaux caparaçonnés de noir. » Tout le temps que dura le gouvernement féodal, jamais un seigneur ne fut mis en terre sans que, dans la chapelle du manoir, un riche caltîftblque lui eût été élevé, et de nos jours il n’est pas d’enterrement de première ou de seconde classe

qui ne comporte un catafalque dont l’élévation, la pompe et les ornements indiquent aux assistants la haute position du mort. La forme et les dimensions des catafalques jxq sont pas déterminées ; c’est une affaire de goût et surtout de vanité. De riches draperies, des chiffres et des larmes d’argent, des écussons blasonnés, un nombreux luminaire, et surtout une grande hauteur, donnent au catafalque un caractère particulier de richesse et de magnificence. Toutefois, ce n’est guère qu’aux enterrements des princes ou des grands personnages qu’on dresse ces fastueux édifices funèbres ; les catafalques qui font partie de la décoration banale employée par l’administration des pompes funèbres n’ont d’autre mérité que dêtre le prétexte sur lequel cette administration se tonde pour augmenter le plus possible le prix de son intervention dans les cérémonies mortuaires.

Parmi les catafalques les plus célèbres dont l’histoire ait consacré’le souvenir, il convient de placer celui que les artistes d’Italie élevèrent à Michel-Atîte, au milieu de la nef de Saint-Laurent, à Viorence, et celui qui, en 1840, reçut le cercueil de l’empereur Napoléon, lors dé la translation de ses restes mortels de Sainte-Hélène à l’hôtel des Invalides. Aux angles de ce monument s’élevaient quatre figures de victoires, dominées par l’aigle impériale aux ailes déployées. Entouré de trophées et de drapeaux, orné de plumes d’aigle et des armes impériales, il était rehaussé de quatre rideaux de velours bordés d’hermine, soutenus par la couronne de l’Empire.

CATA

CATAGLOSSE s. m, (ka-ta-glo-se — du gr, kata, en bas ; glôssa, langue). Chir. Instrument propre à abaisser la Tangue.

CATAGLOTTISME s. m. (ka-ta-glo-ti-sme

— du gr. kata, autour ; glôssa, langue). Littér. anc. Emploi de mots recherchés.

— Didact. Baiser lascif donné à la manière des colombes.

CATAGMATIQUE adj. (ka-ta-gma-ti-kedu gr. catagma, fracture). Méd. anc. Se disait chez les Grecs des médicaments que l’on croyait propres k faciliter la soudure des os fracturés.

CATAGME s. m. (ka-ta-gme — gr. katagma, même sens). Ane. méd. Fracture.

CATAGOGIES s. f. pi. (ka-ta-go-jt — du gr. catagégé, retour dans le port, débarquement). Antiq. gr. Fêtes célébrées par les marins à leur retour dans le port d’où ils étaient partis, par opposition aux fêtes du départ, qui se nommaient anagogies. I ! Fêtes qu’on célébrait a Eryce, en Sicile, h l’occasion du départ des colombes qui habitaient cette ville : Les anagogies et les cataqogies se célébraient en l’honneur de la Vénus sicilienne. (V. Parisot.)

— Enoycl. Les catagogies, ou fêtes du retour, étaient célébrées par les habitants d’Eryce, en Sicile, dans le fameux temple de Vénus Erycine. Voici à quelle occasion : k une certaine époque de l’année, les pigeons, qui étaient très-nombreux dans cette ville, disparaissaient tout à coup ; on croyait qu’ils allaient escorter la déesse à laquelle ils étaient consacrés. Après neuf jours d’absence, disaiton, une colombe plus belle que toutes les autres paraissait la première sur la mer, venant de l’Afrique ; elle ne ressemblait pas h ses compagnes, mais elle était de couleur pourpre, couleur qu’Anacrêon donne k Vénus. Une nuée de pigeons suivait cette colombe merveilleuse, et c’est à l’occasion de son arrivée que se célébraient les catagogies.

Ce temple de Vénus Erycine, où se célébraient ces fêtes, était riche en présents de toute sorte apportés par la piété des pèlerins. Elien rapporte plusieurs merveilles dont ce temple était le témoin : ■ Le grand autel, dit-il, est en plein air ; nuit et jour on y voit le feu et les flammes, sans qu’il y paraisse ni charbons, ni cendres, ni tisons à demi brûlés ; le lieu est toujours plein de rosée et d’herbes vertes qui y poussent toutes les nuits. Les victimes se détachent d’elles-mêmes des troupeaux, et s’approchent de l’autel pour y être offertes en sacrifice ; « ’est un mouvement que leur inspirent la déesse et la volonté de ceux qui ont la dévotion de sacrifier. Si vous voulez offrir un sacrifice, le mouton s’approche d’abord de l’autel ; le vase du sacrifice se trouve tout auprès ; la chèvre et le chevreau imitent cette merveilleuse docilité du mouton. Si vos facultés vous permettent de faire une offrande plus considérable, et si vous voulez acheter une ou plusieurs vaches pour servir de victimes, le bouvier ne vous surfera jamais. Vous conclurez aimablement votre marché, et la déesse, qui aime l’équité, vous sera propice. Si, au contraire, vous voulez avoir à trop bon marché, la bête s’enfuira, et vous n’aurez rien pour faire votre sacrifice. »

CATAGBAMME s. f. (ka-ta-gra-me — du gr. kata, sur ; gramma, chiffre). Entom. Genre d’insectes lépidoptères diurnes, formé aux dépens des nymphales, et renfermant un assez grand nombre d’espèces, propres k l’Amérique du Sud : Les cataghammes sont parées de couleurs vives. (Duponchel.) La catagbamhe clyrnêne se trouve à la Guyane et au Brésil. (Duponchel.)

CATAGRAPHE s. m. (ka-ta-gra-phe — du gr. katagraphâ, je dessine). Peint, anc. Dessin, et particulièrement profil, il On dit aussi çatagraphië s. f.

CATAIRE s. f. (ka-tè-re — du bas lat. catus, chat). Bot. Nom vulgaire d’une espèce de népète, appelée aussi herbe aux chats, et qu’on prend quelquefois comme désignant le genre : Les chats se plaisent autour de la cataire, et se roulent dessus. (Dict. d’hist. nat.) La cataire appartient à la famille des labiées. (A. Dupuis.) La cataire a des rapports avec les mélisses. (V. de Bomare.) La cataire croit dans les lieux incultes. (A. Richard.)

— Encycl. La cataire, appelée aussi chataire ou herbe aux chats, est une plante vivace, de la-famille des labiées. Sa tige, droite, tètragone, haute de 1 m. environ, couverte d’un duvet blanchâtre, porte des feuilles opposées, pétiolées, ovales, dentées, pubescentes en dessous. Les fleurs, blanches ou purpurines, sont groupées en faux vertieilles serrés. Cette plante est commune en Europe ; elle croît dans les lieux un peu humides, au bord des chemins et des fossés. Son nom lui vient de la passion que les chats ont pour elle ; ces animaux se roulent et se frottent dessus avec une sorte de frénésie ; aussi, lorsqu’on la cultive dans les jardins (et ce n’est guère que dans les jardins botaniques), a-t-on le soin de la protéger par une cage grillée. On a prétendu que les chats recherchaient cette labiée lorsqu’elle a été plantée ou repiquée, mais non quand on l’a semée sur place ; il est k peine besoin de dire que cette croyance est un pur préjugé. La cataire contient dans toutes ses parties une huile essentielle abondante. Cette plante a été préconisée, dans l’ancienne médecine, comme

CATA

excitante, tonique, stomachique, vulnéraire, antihystérique, alexipharmaque, etc. ; elle est a peu près complètement abandonnééde nos jours.

CATAIRE adj. (ka-tè-re — du bas lat. catus, chat). Méd. Se dit d’une espèce de frémissement analogue au grondement du chat, que l’on entend lorsqu’on ausculte certaines parties du cœur : Frémissement cataire.


CATAIS s. m. (ka-tè — de Catay, ancien nom de la Chine). Comm. Étoffe de prix, mais de nature inconnue, que l’on employait au moyen âge pour faire des vêtements ou des ornements d’apparat, et qui était ainsi appelée parce qu’on la tirait de la Chine.


CATALAN, ANE s. et adj. (ka-ta-lan, a-ne). Géogr. Habitant de la Catalogne ; qui appartient à la Catalogne ou à ses habitants:Les Catalans sont naturellement guerriers. La langue catalane a de grandes affinités avec l’ancien provençal. La belle Catalane n’avait plus ni son regard fier ni son charmant sourire. (Alex. Dum.) Vous croiseriez votre couteau catalan contre son poignard ! (Alex. Dum.)

— Métall. Méthode catalane, Procédé d’après lequel le minerai de fer est converti directement en fer, sans qu’il soit nécessaire de le faire passer par l’état de fonte; La méthode catalane est ainsi nommée parce qu’elle est employée, de temps immémorial, dans le département de l’Ariége, qui faisait partie autrefois de la Catalogne. On applique la méthode catalane au moyen d’un fourneau d’une forme particulière, et elle ne peut servir qu’au traitement des minerais três-riches et très-fusibles, là seulement où le bois est abondant, car c’est avec le charbon végétal qu’on opère. || Fourneau catalan ou à la catalane, Fourneau particulier dont on se sert dans la méthode catalane.

— Hist. Nom donné à des aventuriers espagnols passés en Sicile en 1282. || Nom qu’on donna aux personnes qui, après l’emprisonnement de Charles IV, duc de Lorraine, à Tolède, en 1654, étaient soupçonnées d’avoir fait secrètement le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice, et qui resta comme un terme de mépris à peu près synonyme de vagabond:Le terme de catalan, fort injurieux chez un peuple laborieux et ami du travail, était pour lui synonyme de celui de gueux, gueusant. (Cl. Descharrières.)

— s. m. Linguist. Idiome parlé en Catalogne.

— Mar. Bateau de pêche espagnol, qui ne sort pas de la Méditerranée.

— Encycl. Hist. Les catalans, ou la grande compagnie catalane, étaient des bandes d’aventuriers mercenaires que Pierre d’Aragon mena en Sicile contre Charles d’Anjou, en 1282, après le massacre des Vêpres Siciliennes. C’étaient pour la plupart des Aragonais, des Catalans et des Sarrasins, qui, sous le nom d’Almogavares, vivaient du brigandage et de la guerre dans les bois et les montagnes de la Catalogne et de l’Aragon. En 1302, ils passèrent de Sicile en Grèce, pour combattre les Turcs, au service de l’empereur grec Andronic, qui créa leur chef, Roger de Flor, grand-duc, césar, et lui fit épouser une de ses nièces. Les catalans remportèrent de brillants succès sur les Turcs dans l’Asie Mineure ; mais l’empereur ayant fait assassiner Roger de Flor, en 1305, ils déclarèrent audacieusement la guerre à l’empire, se retranchèrent dans Gallipoli, portèrent le ravage jusqu’aux portes de Constantinople et gagnèrent sur Michel la bataille d’Apros, Quand le pays fut épuisé, ils songèrent à rejoindre les Français établis en Morée, et, après diverses aventures, arrivèrent sur les bords du lac Copaïs, en 1309. Attaqués par le duc d’Athènes, Gautier de Brienne, ils l’écrasèrent dans une grande bataille, où il perdit la vie, s’emparèrent de son duché et le défendirent contre toutes les attaques de son fils. Cette milice souveraine, à laquelle s’étaient jointes quelques bandes d’aventuriers turcs, resta en possession du duché d’Athènes jusqu’à la fin du XIVe siècle. Ramon Muntaner et, après lui, Moncada ont écrit son histoire.

— Linguist. La langue catalane, dont l’étude présente des observations très-intéressantes à faire, aussi bien sous le rapport linguistique proprement dit qu’au point de vue de l’histoire littéraire, appartient à la grande famille des langues romanes ou issues du latin. Elle appartient plus particulièrement au groupe hispanique, qui comprend en outre le portugais et le castillan ou espagnol. La langue catalane mérite donc d’être étudiée au même titre que l’espagnol et le portugais, qui, de même que le catalan, étaient à l’origine la langue d’une province. L’espagnol, c’est l’idiome parlé dans la Castille, et le portugais, l’idiome parlé dans la Galice. Ce qui rend difficile la recherche de notions précises sur le catalan, c’est l’absence de traités spéciaux, et les renseignements que nous offrons ici à nos lecteurs ont dû être puisés à des sources très-diverses ; nous citerons parmi celles qui nous ont rendu le plus de services : les Recherches historiques sur la langue catalane, de M. Jaubert de Passa, ouvrage consciencieux, mais qui trahit une grande inexpérience philologique, et où l’auteur semble avoir un moment confondu l’histoire de la langue catalane avec celle de la langue castillane ; l’Essai sur l’histoire de la littérature castillane de M. Cambouliu, et enfin la Grammatica y apologia de la lengua cathalana, par D. Joseph Ballot y Torres, imprimée à Barcelone en 1814.

Comme ce n’est guère qu’au IIIe siècle que la langue catalane manifeste son existence par la production de monuments littéraires un peu importants, plusieurs philologues ont cru qu’elle ne datait que de cette époque, et que jusque-là le provençal avait été la langue de la Catalogne. Cette confusion était rendue facile par la parenté et la ressemblance très-grande de ces deux idiomes sortis d’un même tronc. Nous ne pouvons mieux faire que de mettre à ce propos sous les yeux de nos lecteurs quelques lignes de Raynouard, qui assignent, avec une grande précision, au catalan sa place caractéristique parmi les autres dialectes néo-latins et par rapport au roman. « Le catalan est, dit-il, de tous les idiomes qui appartiennent k la langue romane, celui qui s’en rapproche le plus, sans en excepter peut-être l’idiome des Vaudois. Il est assez remarquable que les Pyrénées et les Alpes offrent ainsi, parmi les peuples voisins qu’elles séparent de la France, le langage qui a le plus de rapport avec la langue romane. » Le catalan est depuis longtemps une langue fixée ; elle a des grammaires, des dictionnaires. Un très-grand nombre de livres catalans sont imprimés ; il en existe un nombre bien plus considérable de manuscrits. Le catalan est un idiome régulier, soumis à des formes constantes. Une des particularités relevées par Raynouard dans l’organisme général du catalan, c’est l’absence ou la présence alternative de l’s, dans certains cas. Raynouard joint à cette différence avec le roman celles-ci : l’article pluriel féminin las, les substantifs et les adjectifs en as changent as en es, quoique les singuliers gardent l’a primitif ; les substantifs et les adjectifs terminés en an, en, in, im, en roman, prennent la lettre finale euphonique y, et ann, affann, estran, sen, engin, llun, se changent en anny, affany, estrany, seny, enginy, lluny. Quelquefois cet y s’incorpore dans les mots mêmes comme menys. Le e se change quelquefois en i, propres, propris ; et cette modification s’applique même aux participes en ent, et on dit dormint, servint, fugint, dans les verbes en ir, et prenant^ dans les verbes en er ou en re. Il arrive que le s se change en x : Axi, puix, pour asi, puis. Le u final se joint à quelques inflexions des verbes.

Nous allons maintenant, après ces remarques générales, passer à un examen plus minutieux de la langue catalane, d’après la grammaire de D. Joseph Ballot y Torres. Le lexique catalan est, comme on le pense bien, foncièrement latin ; on y constate aussi, en nombre assez variable, l’existence de vocables étrangers, grecs, germaniques, arabes, etc. Parmi ceux de cette dernière catégorie, nous citerons pour le grec : bramar, de brameomai ; bolita, de bolos ; patge, de pais, etc. Parmi les mots germaniques, on cite : brassol, bandol, got, daga, escaramussa, etc. ; parmi les mots arabes : Xabega, matracas, tassa, Gayta, Arrabal, ropas, etc. Dans la dérivation des mots latins, le catalan emploie des procédés particuliers, caractérisés surtout, comme le constate M. Cambouliu, par la brièveté et la concision qu’il affecte dans le développement des racines. Tandis, observe M. Cambouliu, que la grande majorité des mots castillans, par exemple, se terminent par des syllabes pleines et sonores, qui rappellent les graves désinences de la déclinaison latine, le catalan supprime ces désinences et s’arrête court aussitôt que la partie essentielle du mot a été prononcée : ciutadano, ciutada ; hombre, hom ; mundo, mon ; mesquino, mesqui. Le provençal lui-même, qui supprime aussi volontiers les finales, conserve généralement la consonne : ainsi il dit : ciutadan, mesquin, etc. Cette tendance à l’abréviation se fait sentir ordinairement jusque dans l’intérieur des mots ; molinier, moliner ; figueira, figuera ; orguelh, orgull. Nous citerons encore : vi, de vinum ; remey, de remedium ; pa, de panis ; bo, de bonus, etc.

L’article est au singulier lo, la, pour le masculin et le féminin ; au pluriel, los, las, anciennement, on se servait de les au lieu de las. La déclinaison de l’article au moyen des prépositions s’effectue sans aucune contraction. Le féminin se forme dans les substantifs et les adjectifs au moyen de l’addition de a, quelquefois avec modification de la lettre finale du masculin. Les noms de nombre sont : hu, un, una, dos, tres, quatre, cineh, sis, set, vuyt, nou, deu. Les pronoms personnels sont : jo, mi, me ; tu, te ; ell, ella ; nos, nosaltres ; vos, vosaltres ; ells et ellas. Les verbes se distinguent en actifs, passifs, neutres, réguliers, irréguliers, personnels, impersonnels et défectifs. Les différentes classes de conjugaisons sont, comme dans toutes les langues romanes, caractérisées par les terminaisons de l’infinitif. Les prépositions, les conjonctions et les adverbes se sont formés par des procédés analogues à ceux que nous retrouvons dans toute la famille néo-latine.

Littérature catalane. M. Cambouliu, que nous prendrons pour guide principal dans ce rapide résumé de l’histoire de la littérature catalane, la partage en trois grandes périodes : la première commence au XIIIe siècle et atteint le milieu du XIVe ; la seconde s’étend du milieu du XIVe siècle jusqu’au milieu du