Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 2, Caq-Cel.djvu/245

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Niceol’odetlAbatè, rflaisqueM.Villot croit être une copie du Parmesan exécutée par un élève de ce maître. — Tableau de l’Ortolano, au musée de Dresde : les personnages sont les mêmes <jtle dans la composition du Parmesan.

— Tableau de Polydore Lanzani, au musée de Dresde : la sainte s’approche du petit Jésus, qui lui tend une couronne de mariée ; derrière le trône de la Vierge, un ange soulève un rideau. Fond de paysage. Saint Joseph présente à Jésus un enfant que tient un personnage agenouillé, sans doute le donateur du tableau.

— Tableau d’Andréa del Sarto, au musée de Dresde : les témoins du mariage mystique sont sainte Marguerite, qui a pour attribut le monstre qu’elle a subjugué, et le petit saint Jean, tenant son agneau par le cou.

Tableau de Murillo placé au-dessus du mattre-autel de l’église des Capucins, à Cadix. : sainte Catherine d’Alexandrie, ayant derrière elle deux grands anges, est agenouillée devant le divin Bambino, qui s’apprête à lui mettre au doigt l’anneau nuptial. Trois autres séraphins se tiennent derrière la Madone, qui se penche un peu en avant pour regarder la jolie fiancée. Deux chérubins folâtrent au pied du trône ; deux autres, dans les airs, tiennent l’un la couronne, l’autre la palme du martyre de la sainte. « Cette grande toile serait d’un magnifique effet, dit M. Lavice, si le temps ne lui avait point enlevé une partie de son coloris. Ainsi, une. plaee plus blanche sur le front de Marie détruit l’illusion qu’a dû produire son beau visage» « — Tableau de Matteo Cerezo, au musée de Madrid : les figures, au nombre desquelles se trouve le petit saint Jean, avec Bon mouton, manquent de noblesse. — Tableau de Coello, au musée de Madrid : Jésus, debout sur les genoux de sa mère, se penche vers sainte Catherine, qui lui baise un pied ; la Madone porte une grande couronne d’or ; les anges qui assistent à l’union mystique ressemblent à déjeunes filles. Cette peinture est exécutée sur liège. — Tableau de Jordaens, au musée de Madrid : la tête de la sainte est magnifique. — Tableau de Palma le jeune, même musée : la scène se passe dans un riant paysage, sous un arbre. Jésus, appuyé sur l’épaule du petit saint Jean, se tourne en souriant vers sainte Catherine et lui tend l’anneau mystique ; son corps est gracieusement posé et bien modelé ; sa tête, offrant un léger raccourci, est délicieuse. La Madone et la sainte sont de jolies blondes, dont la fraîcheur et la jeunesse ont pour contraste la figure décrépite de sainte Elisabeth. À droite, saint Joseph regarde la belle fiancée.

— Tableau de Sébastien Bourdon, au musée d’Amsterdam. — Compositions diverses, gravées par Daniel Hopfer, par Badalocchio ; par Michel-Ange del Moro, d’après le Parmesan ; par Michel Natalis et par Sandrardt, d’après iSéb. Bourdon ; par Pierre de Jode, d après le Titien ; par Ang. Kauffmann, d’après le Corrége ; par Lasinio, d’après Simone Pignone : par H.-S. Lautensack ; par Robert Nanteuil et N. Regnesson ; par Michel Corneille, d’après Louis Carrache ; par Cornelis Cort, d’après le Corrége ; par le Biscaino, etc.

Catherine d’Alexandrie (MARIAGE MYSTIQUE de sainte), chef-d’œuvre du Corrége ;- musée du Louvre. La sainte, les yeux timidement baissés, s’appuie de la main gauche sur la roue brisée, dans laquelle est passée une épée, et elle tend la main droite à l’Enfant Jésus. Celui-ci, assis sur les genoux de sa mère et tenant l’anneau mystique, touche et examine avec une attention naïve le doigt que lui présente sa fiancée. La Vierge, aussi jeune et aussi jolie que Catherine, prend la-main de cette dernière et semble diriger l’action de son fils. Debout derrière Catherine, saint Sébastien, une flèche à la main, contemple d’un air de joie et de complaisance tes divines fiançailles. Dans le fond se déroule un vaste paysage : à gauche, près d’un édifice antique, saint Sébastien est percé de flèches par des soldats ; plus loin, à droite, sainte Catherine est agenouillée à côté d’un bûcher. On ne sait ce qu’il faut le plus admirer, dans ce tableau, de la grâce exquise des figures, de la suavité de l’expression, de la richesse et de l’harmonie de ta couleur. On croit que c’est de ce chef-d’œuvre que parle Vasan dans la Vie de Girolamo Carpi : « Ce dernier, dit-il, étant arrivé à Modène, resta émerveillé à la vue des tableaux du Corrége : l’un d’eux surtout le frappa ; ce fut ce grand tableau, ouvrage divin, qui représente la Vierge avec l’Enfant Jésus s’unissant à sainte Catherine, saint Sébastien et d’autres figures avec des airs de tête si admirables qu’elles semblent faites dans le paradis. Il est impossible de voir de plus beaux cheveux, de plus belles mains et un coloris plus charmant, plus naturel. Ce tableau était eu la possession du docteur Grilenzoni, grand ami du Corrége. Girolamo Carpi, ayant obtenu la permission de le copier, s’acquitta de cette tâche avec tout le soin et toute l’habileté possibles. » L’ouvrage passa ensuite, par l’entremise du cardinal Luigi d’Esté, des mains de Grilenzoni dans celles de la comtesse Santa-Fiora, qui le laissa à sa famille. En 16H, il se trouvait chez le cardinal Sforza, à Rome, comme nous l’apprend une note marginale de l’exemplaire de Vasari qui est dans la bibliothèque Corsini. Vers 1650, il fut apporté en France par le cardinal Antonio Barberini, qui le donna à Mazarin. Il figure sur l’inventaire de ce dernier avec l’estimation de 15,000 livres, et il fut acquis des héritiers par Louis XIV. Il

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existe, d’ailleurs, plusieurs répétitions ou copies de cette peinture. Une des plus célèbres, que quelques connaisseurs considèrent même comme l’œuvre originale, se voit au musée de Naples : la composition offre toutefois de notables différences ; on n’y retrouve pas lahgure de saint Sébastien ; la sainte a pour attribut la palme, outre la roue brisée et l’épée ; le Bambino, au lieu d’examiner la main de sa fiancée, lève ses yeux vers la Madone, comme pour lui demander son adhésion. L’exécution vaut, d’ailleurs, celle du tableau du Louvre. On cite encore un Mariage de sainte Catherine, du Corrége, au musée de l’Ermitage ; un autre au palais de Buckingham, à Londres, provenant de la collection de Charles Ier. Il est question dans Lanzi de deux compositions entièrement conformes sur le même sujet, dont l’une se trouvait, du temps de cet écrivain, à Capomonte (Italie), et l’autre dans la collection du comte de Brulh : Lanzi ajoute qu’on lisait sur ce dernier ouvrage la date de 151". Il a été fait, du reste, d’innombrables copies du tableau de Naples et de celui du Louvre ; celui-ci a été gravé plusieurs fois, notamment par Étienne Picart, par Giovanni Folo, dans le Musée royal, par Lorichon, et tout récemment, d’une façon très-remarquable, par M. Henriquel-Dupont.

Catherine (le MARIAGE DE SAINTE), tableau de Paul Véronèse, au musée du Belvédère, à Vienne. Paul Véronèse a traité plusieurs fois ce sujet mystique. La composition du Belvédère représente la Vierge assise sur un trône, tenant l’Enfant Jésus, qui met l’anneau nuptial au doigt de sainte Catherine agenouillée devant lui. L’ange Gabriel, un lis à la main, soutient la sainte par le bras, À gauche, sainte Agnès à genoux tient une branche de palmier ; son agneau est couché près d’elle. Cette toile, qui n a pas plus de 0 m. 80 de largeur sur 0 m. 70 environ de hauteur, est peinte avec beaucoup de vigueur ; les draperies sont fort belles ; quelques parties ont malheureusement noirci. La galerie Lichtenstein, à Vienne, possède aussi un Mariage de sainte Catherine, peint en petites proportions par le Véronèse ; Jésus et la sainte se penchent l’un vers l’autre de façon que leurs bouches se touchent presque. « Le visage levé de l’Enfant, dit M. Lavice, et celui baissé et a demi éclairé de la Vierge sont charmants. » Sainte Anne et saint Joseph se tiennent par derrière dans l’ombre. À gauche, une gloire d’anges se détache sur un fond jaune.— Une jolie petite esquisse du musée de Francfort nous montre la Vierge et l’Enfant sur un trône élevé, adossé à une colonne ; neuf grands anges les entourent, et d’autres plus petits volent dans l’espace. La sainte a son costume de reine. La galerie Durazzo, à Gênes, et la National Gallery de Londres possèdent des compositions analogues à celles que nous venons de décrire. Un chef-d’œuvre du Véronèse est le tableau du musée des Offices (Florence) ; il représente la sainte debout, regardant avec amour celui à qui elle vient de s’unir par un mariage mystique, ce qu’indique l’anneau passé à son doigt. Le petit saint Jean baise un pied du Bambino, qui est placé sur les

fenoux de Marie. Saint Joseph est à gauche ans l’ombre ; on ne distingue plus que sa tête chauve.

Catherine d’Alexandrie (LE MARIAGE MYS-TIQUE de sainte), chef-d’œuvre de Memling : à l’hôpital Saint-Jean, à Bruges. Ce tableau est en forme de triptyque. Dans la composition centrale, la Vierge, tenant dans ses bras l’Enfant Jésus, est assise sous un dais orné d’une riche tapisserie. Deux anges soutiennent gracieusement une couronne au-dessus de sa tête. À droite, sainte Catherine, en costume de princesse, est agenouillée : son visage, d’une douceur infinie, a une admirable expression de chasteté et d’humilité. L’Enfant Jésus se penche vers elle et lui met au doigt l’anneau nuptial. Derrière la sainte, un ange, d’une physionomie charmante, touche de l’orgue et célèbre les fiançailles par des chants de joie ; plus loin se tient saint Jean-Baptiste avec son agneau. À la gauche delà Vierge, sainte Barbe est à genoux, lisant avec une grande attention ; derrière elle, un ange tient un livre ouvert ; plus au fond, on voit saint Jeanl’Evangéliste, jeune et d’une physionomie douce et pensive. À travers les arcades ogivales qui s’ouvrent aux deux côtés du trône, on découvre un ravissant paysage où s’élèvent plusieurs édifices, parmi lesquels un amphithéâtre, et où sont représentées d’une façon très-pittores 3ue quelques scènes de la vie des deux saints ean. Memling a fait figurer deux fois dans ce tableau son ami le frère Jean Floreins, jaugeur public de Bruges, qui, à ce que l’on croit, lui avait commandé cet ouvrage ; il nous le montre une première fois, dans son costume de frère, derrière sainte Barbe, et il l’a représenté un peu plus loin la jauge à la main, entouré de tonneaux, près d une grue qui a servi a les décharger. Le volet de droite représente divers épisodes de la vie de saint Jean-Baptiste : la prédication dans le désert, la décollation, Salomé recevant la tête du saint dans un plat, le i festin d’Hérode et d’Hérodiade, etc. Dans le volet de gauche sont retracées les principales scènes de la vie de saint Jean I Evangéliste : la vision dans l’Ile de Pathmos, le martyre, etc. ; toute cette composition est merveilleuse, autant par la délicatesse de l’exécution que par la grandeur et la poésie fantastique du sujet. A "extérieur des

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volets sont peints les portraits de Jacques de Keuninck et d’Antoine Seghers, l’un maître directeur, l’autre boursier se l’hospice, contemplant leurs patrons respectifs, saint Jacques de Compostelte et saint Antoine l’Ermite. On y voit aussi les portraits d’Agnès Cazembrood, " supérieure, et de Claire van Hultem, avec leurs patronnes, sainte Agnès et sainte Claire ; ces figures de religieux et de religieuses, peintes avec une naïveté exquise, respirent la ferveur, la piété la plus tendre, et contrastent par leur réalité avec les figures idéales des saints patrons. D’après la place qu’elles occupent dans le triptyque, il y a tout lieu de croire que Memling peignit ce chefd’œuvre à la demande de la communauté

entière de l’hospice, et non pas seulement, comme on l’a dit, pour le frère Floreins. Le tableau est signé : Opus Johannis Memling anno mcecclxxix ; mais cette signature est apocryphe. M. Waagen pense que l’ouvrage a dû être exécuté vers 1486. Voici, sur ce chefd’œuvre, le jugement porté par MM. Crowe

etCavalcaselle (tes Anciens peintres flamands) : « Le Mariage mystique a peut-être le défaut d’être trop symétrique. Le groupe de la Vierge et de l’Enfant est ravissant, et la figure de Jésus la plus belle qu’ait jamais peinte Memling. La douce résignation des deux saints Jean contribue à donner au tableau tout entier un effet vraiment admirable. Cependant, on ne peut s’empêcher de remarquer la forme trop allongée du col et du visage de la Vierge et des saints qui l’entourent, ainsi qu’une sorte de roideur dans quelques-unes des figures. Il est à regretter que ! ange jouant de l’orgue ait été retouché, depuis l’époque de Memling, car si l’on n’y apercevait quelques fautes modernes, on pourrait dire que cette figure atteint la perfection, tant les traits en sont expressifs et extraordinairement beaux. La magnifique tête de saint Jean-Baptiste est un exemple de l’attention et du soin que mettait le peintre a suivre la nature. Il est fâcheux cependant que l’effet général de son attitude grave et pensive soit un peu gâté par les épisodes nombreux qui remplissent l’espace derrière lui. Néanmoins, si l’on examine ces sujets isolément, ils prouvent combien le peintre était habile et heureux dans le fini qu’il savait donner aux petites figures. Hérodias, dansant devant Hérode, l’un de ces épisodes, est un charmant tableau par lui-même ; mais, à l’endroit qu’il occupe, il nuit à l’intérêt général et fatigue l’œil. Dans le volet sur lequel est représentée la Vision de PathmosAa. faut-v dont nous parlons est moins sensible, mais de maladroites restaurations ont détruit l’avant-plan, l’eau et une partie du ciel. Les peintres d’aujourd’hui pourraient étudier avec avantage le ton harmonieux, doux et vrai que Memling a su donner à son coloris. On oublie presque Te défaut inhérent au maître, le manque de clair-obscur et le trop peu d’épaisseur de la couleur. » Les réparations faites à la surface intérieure de ce tableau ne sont rien en comparaison de ce qu’a souffert l’extérieur. Non-seulement le cadre a été repeint en noir, avec addition d’une signature apocryphe, mais les figures des donateurs et de leurs saints patrons ont été’nettoyées et retouchées d’une manière déplorable.

i. Catherine d’Alexandrie (LE MARIAGE DE

sainte), tableau de Memling, collection de M. Gatteaux (Paris). La Vierge, vêtue de bleu, cheveux blonds flottant sur le cou, tient sur ses genoux le Bambino, entièrement nu, qui passe un anneau au doigt de sainte Catherine.. Celle-ci a un costume de la plus grande richesse, comme il convient à la fiancée mystique d’un Dieu : corsage rouge fourré d’hermine, jupe de brocart jaune a grands ramages noirs. Cinq autres saintes entourent la Madone : à gauche, derrière sainte Catherine, sainte Agnès avec son agneau et sainte Cécile jouant de la harpe ; à droite, sainte Barbe tenant un livre ouvert, sainte Marguerite avec le dragon et sainte Agathe ayant a la main un bassin où sont les seins que lui ont arrachés les bourreaux. Trois anges contemplent, du haut du ciel, la sainte assemblée, derrière laquelle s’étend un riant paysage terminé par des montagnes bleuâtres. ■ Toute cette œuvre, d’une délicatesse d’exécution et d’une vigueur de coloris extraordinaires, respire une poésie profonde, a dit M. Chaumelin (Revue moderne) ; les figures ont une noblesse et une grâce exquises. ■ Ce délicieux petit tableau, dont quelques connaisseurs contestent l’attribution à Memling, a figuré à l’exposition rétrospective de 1866, au palais de 1 Industrie.

Catherine (LE MARIAGE DB SAINTE), tableau de Carie Maratte, au Louvre. La sainte, vue de profil, richement parée et la tête coiffée d’une couronne royale, "est agenouillée sur les nuages ; elle présente sa main au divin Bambino, qui se dispose à lui mettre au doigt l’anneau nuptial et qui la regarde avec un charmant sourire. La Vierge, par un mouvement plein de grâce, appuie sa main sur l’épaule de sainte Catherine, qu’elle semble vouloir encourager à s’approcher de son époux mystique. Deux anges et deux chérubins contemplent joyeusement cette scène. Ce tableau, qui de la collection du prince de Carignan est passé dans celle de Louis XV, a été gravé par Vendrami dans le Musée français et par M. Pirodon dans Y Histoire des peintres’ ; il a été reproduit également dans les ouvrages de Landon et de Filhol.

Catherine (LE MARIAGE DE SAINTE), fresque

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du Pordenone, dans l’église de Santa-Mâria di Campagna, à Plaisance. L’Enfant Jésus se pencne vers la sainte, avec une grâce inexprimable, pour lui offrir d’une main Vanneau nuptial et la ceinture dorée, tandis que de l’autre main il semble se retenir à un voila qui tombe des épaules de sa mère. Saint Pierre et saint Paul sont les témoins de l’union mystique. Au bas du. tableau sont groupés trois enfants qui soutiennent un violoncelle. « Toutes ces figures, dit M. Charles Blanc, s’enlèvent sur le fond d’une manière si prestigieuse qu’elles semblent ne pas tenir à la muraille. Le temps a respecté cette peinture digne des grands maîtres. Malheureusement, il a été permis à un vandale de mutiler une des figures pouT faire place à une pierre sépulcrale. • Le Pordenone exécuta cette belle fresque en 1529 ; on croit qu’il a peint le portrait de sa seconde femme dans la personne de la Vierge, et qu’il s’est peint lui-même sous les traits de saint Paul. Canova, dit-on, ne pouvait se lasser de contempler le Mariage de sainte Catherine, quand il venait à Plaisance.

Catherine d’Alexandrie confesttant la fol

chrétienne (sainte), tableau de M. Gendron ; église de Saint-Gervais, à Paris. La scène se passe dans un temple de Jupiter. La sainte, vêtue de blanc et ayant à la main une croix qu’elle montre à ses juges, se tient debout à 1 extrémité d’une table autour de laquelle sont réunis les philosophes ou docteurs païens. L’empereur Maximin, assis a gauche, préside à l’interrogatoire ; près de lui est nonchalamment étendu à terre un jeune nègre agitant un éventail de plumes. Le jour vient d’en haut. On aperçoit, dans le fond du temple, la statue du dieu, a demi cachée par une barrière. Les différents personnages sont habilement groupés, et il y a de la vérité dans leurs attitudes. Les philosophes écoutent avec recueillement la jeune vierge. Celle-ci parle avec une noble assurance, et elle a dans sa tournure la grâce et la simplicité d’une statue. La peinture est sobre de détails, largement et vigoureusement accusée. C’est une des meilleures productions de M. Gendron.

Catherine (LE MARTYRE DE SAINTE), tableau

de Gaudenzio Ferrari, au musée Brera, à Milan. La sainté est nue jusqu’à la ceinture ; ses longs cheveux couvrent en partie sa poitrine, et un manteau rouge cache le bas de son corps. Les yeux levés vers le ciel, les mains tendues dans l’attitude de la prière, elle est âgenouillée entre deux roues armées de pointes, que deux fourreaux s’apprêtent à faire mouvoir au moyen d’une manivelle. D’autres bourreaux et des soldats sont placés au deuxième Îilan, au bas d’une estrade sur laquelle siège e proconsul, entouré de ses officiers et de ses licteurs. Ces divers personnages regardent avec stupeur un ange qui se précipite du haut du ciel, un glaive à la main, pour dégager la sainte. Les hourreaux sont saisis d’effroi, et deux soldats lèvent leur bouclier au-dessus de ^leur tête pour se protéger contre les coups du glaive. Tout à fait au fond, trois charmantes femmes, placées dans une espèce de tribune supportée par des colonnes, se penchent pour voir le supplice. « Tout ce tableau, dit M. Charles Blanc, est d’une étonnante exécu- ’ tion ; c’est une peinture serrée, précise, violente : une fanfare de tons éclatants. Pas de perspective : les fonds sont aussi faits que les devants... Le tableau semble peint d’hier, et peint à l’emporte-pièce. Gaudenzio a fait de la couleur a outrance : si c’était urr chanteur, on dirait qu’il a donné son ut de poitrine. » Selon M. Lavice (Musées d’Italie), « il y aurait bien quelque chose à dire quant à la disposition trop symétrique des acteurs et h la surélévation des derniers plans ; mais si l’ensemble laisse a désirer, chaque figure, prise isolément, est bien traitée. La sainte à-genoux, l’ange et le magistrat romain sont surtout fort beaux et bien éclairés. » Cette composition, qui est certainement une des meilleures de Gaudenzio Ferrari, a été gravée par M. Delangle dans YSistoire des peintres de toutes les écoles.

Catherine Docteur (sainte), pièce de théâtre espagnole. • Les Espagnols, dit La Place dans ses Pièces intéressantes, croient fermement que sainte Catherine a professé la théologie dans l’université d’Alcala, et ils ont fait à ce propos une pièce intitulée : Sainte Catherine Docteur. Le premier acte est rempli par les funérailles d’un professeur d’Alcala ; on y voit, entre autres curiosités, un bailetpantoraime entre les Vertus et les Vices. Le second acte commence par une scènéentre sainte Catherine et le Sauveur du monde. Jésus-Christ parait dans le cintre avec tous les instruments de sa passion. Catherine, lui dit-il, je vous ai choisie pour être un vivant témoignage de ma grandeur ; c’est dans la faiblesse même de votre sexe que je veux faire éclater ma puissance. > Aussitôt, il lui place sur la tête un bonnet qui lui donne la science infuse de la théologie ; il la met au fait de toutes les subtilités scolastiques, lui apprend à disputer catégoriquement et lui donne l’assurance qu’elle peut terrasser le docteur le plus subtil et le philosophe le plus opiniâtre, puis il disparaît. Catherine, remplie de-courage par ces paroles du divin Maître, va demander la chaire de théologie de la ville. Au dernier acte de la pièce, Catherine est au milieu de son école et dispute vivement avec tous les docteurs ; le bonnet divin a opéré sou

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